Intimité et sexualité en EMS Symposium AVDEMS Lausanne 18 mars 2015 Angélique QUIQUANDON Psychologue clinicienne, sexologue Chargée de cours à l’Université Lumière Lyon 2. [email protected].

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Intimité et sexualité en EMS

Symposium AVDEMS
Lausanne
18 mars 2015
Angélique QUIQUANDON
Psychologue clinicienne, sexologue
Chargée de cours à l’Université Lumière Lyon 2.
[email protected]


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Quelques chiffres…
• Selon un sondage TNS Sofres mené en avril
2009 en France auprès de 1000 personnes,
• 74 % des hommes et des femmes interrogés
estiment que la sexualité est importante
voire indispensable dans leur vie,
• 82 % voit dans la sexualité un moment de
partage et de complicité avec le partenaire,
• 75 % que c'est un besoin naturel qu'il faut
satisfaire.
Angélique QUIQUANDON


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• Parallèlement, une étude galloise tend à
prouver que la sexualité et la fréquence des
orgasmes permettrait aux hommes de
réduire de moitié le risque de mortalité
(cancers de la prostate, crise cardiaque, etc.).
Quant aux femmes, leur longévité serait
davantage influencée par la "qualité de vie
sexuelle" perçue.
Angélique QUIQUANDON


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Qu’est ce que la sexualité ?
• Pour le plus grand nombre, la sexualité se résume à
la génitalité, c’est à dire au seul fonctionnement des
organes génitaux.
• Mais elle n’est pas que cela. La sexualité concerne
toute la palette de potentialités excitatrices
physiologiques et psychologiques qui procurent du
plaisir à l’individu.
• Cette double dimension converge vers le plaisir quel
que soit l’âge ou l’environnement de l’individu.
Angélique QUIQUANDON


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Le désir sexuel serait donc géré par notre
cerveau

Angélique QUIQUANDON


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Pour preuve…

Angélique QUIQUANDON


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Angélique QUIQUANDON


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• Pour une majorité d’individus, la sexualité est
au fil de l’existence un élément d’équilibre à la
fois personnel et relationnel participant à
l’image et à l’estime de soi.
• Eprouver du plaisir, désirer, se sentir désiré
participent au maintien du sentiment
d’identité personnelle, que l’on soit un
homme ou que l’on soit une femme.
Angélique QUIQUANDON


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• La définition de la « santé sexuelle » adoptée par l’OMS en 2002 est la
suivante:
« La santé sexuelle est un état de bien-être physique, émotionnel, mental et
social associé à la sexualité. Elle ne consiste pas uniquement en l'absence
de maladie, de dysfonction ou d'infirmité. La santé sexuelle a besoin d'une
approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles,
et la possibilité d'avoir des expériences sexuelles qui apportent du plaisir en
toute sécurité et sans contraintes, discrimination ou violence. Afin
d'atteindre et de maintenir la santé sexuelle, les droits sexuels de toutes les
personnes doivent être respectés, protégés et assurés. La sexualité est un
aspect central de la personne humaine tout au long de la vie et comprend
le sexe biologique, l’identité et le rôle sexuels, l’orientation sexuelle,
l’érotisme, le plaisir, l’intimité et la reproduction. La sexualité est vécue
sous forme de pensées, de fantasmes, de désirs, de croyances, d’attitudes,
de valeurs, de comportements, de pratiques, de rôles et de relations. Alors
que la sexualité peut inclure toutes ces dimensions, ces dernières ne sont
pas toujours vécues ou exprimées simultanément. La sexualité est
influencée par des facteurs biologiques, psychologiques, sociaux,
économiques, politiques, culturels, éthiques, juridiques, historiques,
religieux et spirituels. »

Angélique QUIQUANDON


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La sexualité après 50 ans
• 50 % des femmes de plus de 50 ans avaient des relations
sexuelles en 1970, elles sont aujourd'hui 90 % à
revendiquer une activité sexuelle avec leur conjoint.
• Les plus de 60 ans: 37 % des hommes interrogés
continuent à avoir des rapports sexuels, contre, 16 % pour
les femmes du même âge, plus souvent seules.
• Les plus de 75 ans: Une autre étude publiée dans le British
Médical Journal en mars 2010, révèle que 40 % des
hommes ont une vie sexuelle, contre 17 % des femmes à
âge égal.
Angélique QUIQUANDON


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Quelques travaux…
• En 1979, Rucquoy affirme « qu’il n’y a pas de limite
d’âge pour une activité sexuelle épanouie.. »
• Balbo (1989) confirmera ce constat en ces termes « (…)
bien sûr malgré la vieillesse, et jusqu’à sa mort, le corps
reste libidinal (…) ».
• De nombreuses enquêtes menées auprès de personnes
âgées, établissent le constat du maintien d’une vie
sexuelle active et satisfaisante en dépit de certaines
limites qui apparaissent corrélées, non pas à des
données physiologiques, mais plutôt à des
déterminants sociaux et psychologiques (Porto, 1985 ;
Chartres et Tignol, 1989, (Laforestrie et coll., 1981; Mulligan et
Paltuga, 1991).
Angélique QUIQUANDON


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La sexualité et le besoin d'intimité
reste élevé chez les personnes âgées
et apparaît comme un facteur
important d'adaptation au
vieillissement en contribuant à
réduire diverses affections
physiques et mentales
(Trudel G, 2000).
Angélique QUIQUANDON


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Chaque individu est
sexué, quel que soit son
âge, quels que soient sa
maladie, son handicap,
le lieu où il se trouve.
Angélique QUIQUANDON


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Sexualité de l’âgé et stéréotypes
sociaux

Angélique QUIQUANDON


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Au 19ème siècle…
En 1873: DEBAY écrivait dans son manuel « Hygiène et
Physiologie du mariage »:

• Du côté des hommes:

- De 20 à 30 ans, l’homme marié peut exercer ses droits
deux à quatre fois par semaine.
- De 30 à 40, l’homme doit se borner à deux fois par
semaine.
- De 40 à 50, une fois.
- De 50 à 60, une fois tous les 15 jours et moins encore
s’il n’en ressent pas le besoin.
- La « seconde vieillesse » étant condamnée à une
continence indispensable à sa survie.
Angélique QUIQUANDON


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Hygiène & physiologie du mariage
Auguste Debay 1848
• Du côté des hommes:
• «La continence est une nécessité pour la seconde vieillesse ; le
sexagénaire ne doit aller que très rarement porter sa mesquine
offrande sur l’autel de Vénus ; car, à cette époque de la vie, la
liqueur séminale est très lente à se reproduire. Le septuagénaire
devrait s’abstenir du coït ; l’énorme déperdition de fluide nerveux
qui en résulte le plonge dans un épuisement toujours nuisible à sa
constitution. Il devrait se tenir en garde contre les fallacieux désirs
né d’une imagination lubrique, et bien se pénétrer de cette vérité,
que, pour une faible éjaculation, qui tient plutôt de la douleur que
du plaisir, il compromet sa santé et abrège sa vie. Les exemples de
vieillards morts pendant ou à la suite du coït ne sont pas rares.»
Angélique QUIQUANDON


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• Du côté des femmes:
• « Quoique la femme puisse prolonger l’acte vénérien plus longtemps
que l’homme et le répéter plus souvent, par la raison que ses pertes
sont moindres, elle doit néanmoins être sobre des plaisirs du
mariage, car cette sobriété lui conservera la fraîcheur de ses
charmes, que flétriraient promptement les excès. Les voluptés
solitaires, auxquelles se livrent beaucoup de femmes mécontentes
de leur mari, sont une manœuvre dangereuse qui les énerve et les
prédispose aux sueurs blanches, aux irritations des organes génitaux
et aux névropathies de ces organes. Une femme raisonnable doit
toujours se contenter de ce que peut son mari et ne jamais exiger
davantage. »

Angélique QUIQUANDON


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Au 20ème siècle…
Felstein (1973)
A identifié 5 grandes croyances:
- La fonction sexuelle ne sert qu’à la procréation et se limite
ainsi à ceux qui en sont capables…
- La tension sexuelle se manifeste en réponse à l’attrait
physique
- La tension sexuelle qui atteint son maximum chez les
jeunes diminue rapidement jusqu’à l’âge mûr pour devenir
quasi inexistante chez les âgés.
- On aime seulement quand on est jeune. Les rapports
sexuels sont liés à l’amour romantique.
- Le fonctionnement optimum est atteint au cours de la
jeunesse. Une incapacité croissante caractérise la vieillesse.
Angélique QUIQUANDON


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Wasow et Loeb (1979)
• Chez les plus jeunes, la croyance répandue est
celle d’une disparition de tout désir sexuel et
de fait, d’un arrêt de toute activité sexuelle
chez les âgés.
• Ceux qui manifesteraient encore un intérêt
pour une quelconque forme de sexualité sont
considérés comme des pervers ou encore des
menteurs.
Angélique QUIQUANDON


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Butler et coll. (1991)
• Les personnes âgées n’ont pas de désir sexuel.
• Elles ne pourraient pas faire l’amour même si
elles le voulaient.
• Elles sont trop fragiles physiquement et l’acte
sexuel pourrait occasionner des douleurs.
• Les personnes âgées ne sont pas désirables.
• Le sexe chez les vieillards dénote un
comportement pervers.
Angélique QUIQUANDON


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Du côté des grands penseurs…
• La sexualité est déplacée : « La vieillesse délivre des
passions et des désirs de la chair » (Voltaire)
• La sexualité est ridicule : « Les jeunes gens veulent être
fidèles et ne le sont pas, les vieillards veulent être
infidèles et ne le peuvent plus » (O.Wilde)
• La sexualité est dangereuse : « La vieillesse est
condamnée à une continence indispensable à sa
survie » (Debay, Physiologie du mariage)
• La sexualité est transgressive : « Un sexe voué à la
prohibition, à l’inexistence, à l’interdit » (M. Foucault)
• La sexualité est hors normes : « Au-delà de cette limite,
votre ticket n’est plus valable » (R.Gary)
Angélique QUIQUANDON


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En résumé…
• Les croyances sociales vont dans le sens d’une
disparition de désir sexuel chez le vieillard et
ainsi d’un arrêt progressif de la sexualité avec
l’avance en âge.
• La sexualité de l’âgé est stigmatisée de
nombreuses représentations négatives
véhiculées par les croyances populaires, par la
religion, par les médias.
Angélique QUIQUANDON


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Associées à la thématique de la
sexualité des personnes âgées on
retrouve très souvent les notions de
perversion, de vice, bref, d’une
certaine forme de déviance de la
morale.
Angélique QUIQUANDON


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Angélique QUIQUANDON


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Les soignants face à la question de la
sexualité de l’âgé

Angélique QUIQUANDON


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LA PLUPART DES ETUDES MONTRENT QUE LE
PERSONNEL INFIRMIER ET LES MEDECINS
ONT UNE ATTITUDE POSITIVE A L’EGARD DE
LA SEXUALITE DES PERSONNES AGEES
( Damrosch, 1984, Damrosch et Fischman, 1985 ; Kaas, 1978;
Szasz, 1983 )

Angélique QUIQUANDON


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MAIS…

CES ATTITUDES POSITIVES
NE S’ACCOMPAGNENT
GENERALEMENT PAS DE
COMPORTEMENTS QUI LA
FACILITE
Angélique QUIQUANDON


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POURQUOI ?
Angélique QUIQUANDON


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La littérature évoque deux
hypothèses:
 La cohabitation impossible d’Eros et

Thanatos
 La réactivation de la sexualité parentale

Angélique QUIQUANDON


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Eros et Thanatos
• Confrontation quotidienne au processus du
vieillissement, à la dépendance, à la maladie qui va
générer des émotions pénibles.
• Mécanismes de défense à l’œuvre dans la relation
qui permettent de tenir à distance une identification
trop angoissante.
• L’identité sexuée, la pulsion sexuelle, la pulsion de
vie de l’âgé vont être gommées par le poids des
angoisses et des représentations morbides qui
règnent en ces murs.
Angélique QUIQUANDON


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La réactivation de la sexualité
parentale
• La question de la sexualité de l’âgé renvoie le
soignant à des éprouvés de sentiments filiaux, et
pose la question de l’irreprésentable de la sexualité
de ces propres parents.
• Le fossé générationnel qui existe entre le soignant et
le vieillard participe à ces éprouvés.
• La réactivation de la scène primitive induit des
comportements ambivalents (gêne ou moquerie) ou
un mécanisme de déni qui se manifeste par des
mouvements répressifs, verbaux et/ou
comportementaux.
Angélique QUIQUANDON


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Les mécanismes de protection
• La dimension maternante et infantilisante
n’est-elle pas un moyen de se défendre par
rapport à la sexualité de l’âgé ?
• Un processus psychique de désexualisation
caractérise ainsi la relation.

Angélique QUIQUANDON


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Ces comportements peuvent affecter
la personne dans un processus
d’autodépréciation et ainsi d’auto
répression face à des pulsions
libidinales pourtant bien présentes
(Wasow et Loeb, 1979 ; Laforestrie et coll., 1981 ;
Paunonen et Haggman-Laitila, 1990).
Angélique QUIQUANDON


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L’institution et son rapport à la
l’intimité et à la sexualité

Angélique QUIQUANDON


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L’intimité
en institution pour personnes âgées
- L’institution gériatrique fonctionne souvent selon un
schéma hérité du monde hospitalier.
- Le « placement » vient signifier l’impossibilité dans
laquelle se trouve désormais la personne à subvenir
à ses propres besoins. D’un statut social d’individu
autonome, le vieillard accède implicitement au statut
de dépendant.
- L’ établissement va prendre en charge les effets de la
dépendance, de la maladie, du handicap, des
déficits, avec des techniques et des soins
spécifiques.
Angélique QUIQUANDON


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• Certaines institutions sectorisent par souci organisationnel les
niveaux de dépendance. On parle ainsi « d’unités Alzheimer »,
de service « médicalisé », de secteurs « lourds », de secteurs
« légers », de secteurs « psy »…
• La pathologie qui justifie le placement de l’âgé devient
rapidement sa nouvelle et parfois seule identité.
• Les tâches soignantes sont attribuées et organisées en
fonction des toilettes, de la distribution des médicaments, des
changes, des aides aux repas, des levers, des couchers…
• Toute une manutention indispensable ou les notions
d’hygiène et de soin sont prégnantes caractérise le
fonctionnement institutionnel et l’accompagnement des
personnes accueillies.
Angélique QUIQUANDON


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• Dans le même temps, sont édictées des chartes, des
recommandations de bonnes pratiques, qui visent toutes à
rappeler les droits fondamentaux de la personne
institutionnalisée. Qu’il s’agisse du droit de choisir, du droit
d’être accompagné par un personnel formé, du droit de
communiquer, de la préservation de l’intimité, du droit à la
sexualité.

• L’institution oscille en permanence entre une volonté de préserver
l’intimité et le devoir de l’enfreindre en permanence pour l’hygiène
des locaux ou la toilette et les soins des résidents.
Angélique QUIQUANDON


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• Dans certains cas, les soignants se sentent « propriétaires » d’un
espace qu’ils ont du mal à considérer comme pouvant abriter des
zones privées.
• Les sphères du public et du privé se confondent.
• La personne accueillie est exposée en permanence au regard de
tous, sa chambre toujours cité comme espace privé par les
professionnels, est quotidiennement intrusée par « nécessité »
d’intervention auprès du résident.
• Comment penser, respecter et favoriser l’intimité de la personne
quand on sait que les pratiques quotidiennes et la configuration
institutionnelle vont à l’encontre de ce besoin fondamental ?
• Comment envisager, qu’un « malade », qu’un résident, qu’un client,
qu’un « parkinsonien », qu’un « Alzheimer » puisse avoir besoin
d’autre chose que d’une prestation de service ou de soins ?

Angélique QUIQUANDON


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La famille et la question de la sexualité de
leur parent
Souvent, dès que le parent devient dépendant, se
produit une inversion des rôles.
L’enfant devient alors le parent de son propre
parent, gérant le quotidien et prenant des
décisions à sa place.
De fait, les soignants sont tentés de solliciter leur
aide quant à toute problématique rencontrée
(sexualité).
La question de la sexualité de son parent est
souvent mal vécue par l’enfant, qui à le sentiment
de transgresser un interdit.
La question de la sexualité du parent s’élabore
ainsi dans le registre du déni ou de la pathologie.


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• Le refus de la sexualité des parents peut
s’expliquer par:
- Une préoccupation financière (mariage avec
dispersion de l’héritage).
- La crainte de « l’étranger » dans une famille ou
régnait jusqu’alors un certain calme.
- La difficulté de réajuster l’image parentale autour
des critères du désir, du plaisir, de l’érotisme, de
la sensualité.
• L’embarras sera exprimé par la gêne, par la
réticence, l’inquiétude, l’étonnement, la honte
éventuellement par des menaces.


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Qu’en est-il de la sexualité de
la personne âgée
présentant des troubles
cognitifs ?

Angélique QUIQUANDON


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Les déficits, les troubles et les apparentes incohérences
du patient dément sont bien souvent la seule porte
d’entrée choisie pour conduire à lui.
De fait, la personne âgée présentant des troubles
cognitifs est bien souvent appréhendée sur le seul
mode déficitaire qui se résume par beaucoup en ces
termes : Elle/Il n’a plus sa tête.

Dès lors, quelle place accorde t-on au désir et à
la sexualité d’une personne ainsi stigmatisée
?

Angélique QUIQUANDON


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La question de la sexualité de la
personne présentant des troubles
cognitifs est contaminée par les
représentations individuelles
inconscientes, les préjugés, les idées
préconçues et les stéréotypes de
chacun.
Angélique QUIQUANDON


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Paroles de soignants plutôt favorables à l’expression
de la sexualité de la personne démente…
• Les sentiments ne se commandent pas…
• Je suis plutôt d’accord, mais sous surveillance des
soignants.
• Il est toujours valorisant et donc épanouissant de
voir de l’amour dans le regard de l’autre. Démence
ou non, le cœur à ses raisons que la raison ignore !
• La sexualité me semble importante pour la
confiance en soi, elle redonne un sens à la vie.
• Préservation de la liberté individuelle avec
consentement partagé des deux partenaires.
Angélique QUIQUANDON


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Paroles de soignants plutôt opposés à l’expression de
la sexualité de la personne démente…
• Une personne démente est malade. Elle est
biaisée dans sa tête…
• Elle ne sait même plus où est sa chambre !
• La démence, c’est une maladie du libre choix.
• Moi, je suis contre la sexualité sans amour.
• S’il n’y a plus de désir, de sexualité et d’amour, ça
ne sert à rien. (Déjà vivre en respectant les autres
c’est beaucoup !).
• Elle n’a plus sa tête. Elle ne sait plus ce qu’elle
fait. On doit la protéger.
• On ne peut pas être certain que les personnes
démentes soient consentantes.
Angélique QUIQUANDON


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Pour tenter de s’affranchir de ce clivage et
des représentations qui l’alimente, il
convient d’étayer la réflexion
institutionnelle sur des éléments de
théories et sur des données faisant
consensus au risque de se perdre dans
des échanges inféconds ou des
protocoles inadaptés.
Angélique QUIQUANDON


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Diverses formes d’expressions de la
sexualité
• Les personnes âgées présentant des troubles
cognitifs peuvent exprimer leurs besoins affectifs
et leur désir sexuel de différentes manières.
• Toucher
• Baisers
• Câlins
• Comportements sexuels autocentrés tel que la
masturbation.
• Désir de relations intimes sexuelles avec un(e)
partenaire.
Angélique QUIQUANDON


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Dans le quotidien des institutions, les
manifestations d’affection et de tendresse sont
souvent bien tolérées par les professionnels.

Cependant, les « manifestations sexuelles génitalisées »
(verbales ou comportementales) mobilisent les
équipes autour de la recherche d’une réponse
appropriée.
Angélique QUIQUANDON


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Préconisation de dispositif
(QUIQUANDON A., & LEPINE N., 2014)

• 1/ Reconnaître l'existence et l'importance du fait sexuel dans les
problématiques gérontologiques. Désigner une personne de
l'encadrement comme référent de la question.
• 2/ Créer des espaces d'échange qui puissent faire émerger une réflexion
et une prise de conscience autour des mécanismes de défenses à
l’œuvre dans la relation d'accompagnement. (supervision des équipes,
groupe de parole…)
• 3/ Réflexion en équipe autour des valeurs portées par l'institution sur
l'accompagnement des personnes présentant des troubles cognitifs.
• 4/ Favoriser des interventions autour des questions de la personne dans
sa globalité, des espaces d'intimité dans l'institution, de la préservation
de ceux ci, de la pudeur, et enfin la question de la sexualité.
Angélique QUIQUANDON


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« Il est intéressant de noter qu’aucune étude
portant sur la sexualité des personnes
malades d’Alzheimer ne s’est adressée
directement à elles, mais uniquement aux
aidants familiaux et professionnels.
Les « sans voix » ne sont pourtant pas tous
aphasiques.
Or, c’est le témoignage des intéressés qui peut
faire évoluer les représentations communes ».
(Hélène SAAB BERARD, 2010)
Angélique QUIQUANDON


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Penser le vieux autrement,
développer un autre regard sur la
personne accueillie, lui redonner
une identité sexuée peuvent
permettre de redéfinir nos
modalités d’interventions auprès de
lui et d’intégrer le besoin d’intimité
comme une donnée fondamentale à
son équilibre, à son bien être et à sa
sexualité.
Angélique QUIQUANDON


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JE VOUS REMERCIE DE
VOTRE ATTENTION

Angélique QUIQUANDON