Dieu sourit encore sur le visage de Mère Scholastique qui a suivi Jésus Maître comme disciple. Femme humble et ardente, elle nous laisse.

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Transcript Dieu sourit encore sur le visage de Mère Scholastique qui a suivi Jésus Maître comme disciple. Femme humble et ardente, elle nous laisse.

Dieu sourit encore sur le visage
de Mère Scholastique
qui a suivi Jésus Maître comme disciple.
Femme humble et ardente, elle nous laisse en héritage
le témoignage qu’il est beau de demeurer avec Dieu.
Voilà le secret de la beauté souriante que Mère Scholastique
a conservée au long des années en dissimulant
la souffrance dans les replis de son cœur.
Sa joie naît de la foi, abandon confiant dans les mains de Dieu.
Le secret de cette joie durable, fruit mûr de l’Esprit,
réside dans l’amour qui se donne
dans l’apostolat, pour la vie des autres.
Elle est belle la vie réussie
de cette femme consacrée à Dieu ;
elle a beaucoup de sens parce qu’elle puise
à la source de la lumière venant de l’Eucharistie
et qu’elle se revêt de simplicité et de beauté.
Mais, cette joie de l’Évangile
nous intéresse-t-elle aujourd’hui ?
Sr. M. Regina Cesarato
De l’orient à l’occident de jeunes sœurs Disciples
suivent avec joie la voie tracée par leur première Mère.
Un oui pour la vie
Le couple de jeunes époux, Lucie Alessandria et Antoine Rivata,
sort de l’église paroissiale Saint-Martin de La Morra
qui donne sur la place Belvédère dominant le grand bassin des Langhes.
Il n’y a pas de voyage de noces au programme.
Un peu plus d’un an après leur mariage,
Leur première fille naît le 12 juillet 1897.
Au baptême célébré le lendemain,
elle reçoit le nom d’Ursule en souvenir
des grands-mères paternelle et maternelle.
Guarene
La maison au
24 de la rue Luccio
où Ursule naît
le 12 juillet 1897.
Ursule se présente à la vie en l’année
de la mort de Thérèse de Lisieux (30 septembre 1897).
Ces deux vies s’entrecroisent mystérieusement.
Sainte Thérèse exercera une force d’attraction sur Ursule
grâce à la lecture de « Histoire d’une âme »,
et elle sera une figure de référence aux débuts
de la congrégation des Sœurs Disciples de Jésus Maître.
L’an 1897 est aussi celui de la naissance de Giovanni Battista Montini (26 septembre),
futur pape Paul VI à qui, lors d’une audience. en 1974,
Mère Scholastique rappellera avec fierté qu’ils ont le même âge.
La rencontre avec Paul VI
lors de l’audience du 13 février 1974.
À côté de Mère Scholastique,
nous voyons Mère M. Thècle Molino.
Guarene offre
des images suggestives
à la petite Ursule.
Sur le roc le plus haut
s’élève l’imposante
et harmonieuse
construction du Château,
rappel d’une noblesse
qui exerce son influence
sur la vie du village
depuis des siècles.
La chapelle du Château
dédiée à sainte Thérèse d’Avila
sera le but fréquent des promenades
et des haltes de prière de la jeune Ursule.
Vues de Guarene
Une vue qui va du Roero aux Langhes
pousse le regard jusqu’à la chaîne des Alpes ;
en bas, on contemple la vallée fertile du Tanaro
et on peut apercevoir les tours d’Alba.
La première grande souffrance
La joie causée par la naissance de Jacques est vite offusquée
par ce dont Ursule se rappellera toujours, jusqu’à l’âge le plus avancé,
comme étant « la plus grande souffrance de sa vie ».
Le 3 juillet 1903, maman Lucie meurt, et Ursule,
qui ne recevra plus sa bise pour son sixième anniversaire,
doit vivre son rôle de fille et de sœur aînée.
Les jeux, les chants et les cris de joie
qui remplissaient la maison s’éteignent,
et papa Antoine doit affronter la dure épreuve.
Il reçoit l’aide des familles de la parenté,
mais la responsabilité des quatre enfants
que Lucie lui a laissés lui revient entièrement.
Antoine, le père de
Mère Scholastique.
En 1941, Mère Scholastique écrit :
« J’étais encore une enfant et la vie me paraissait faite que de roses et de fleurs.
Aimée par mes bons parents et entourée de soins empressés,
les journées se passaient dans le bonheur.
De ma voix argentine, je remplissais la maison de cris festifs
et j’agaçais maman avec mes mille questions.
Oh ! Chère maman ! Ces jours étaient trop beaux,
il fallait que l’épreuve vienne visiter ce petit être insouciant.
Et vint la première grande souffrance !…
Maman chérie meurt après une courte maladie !
Quelle peine ! Qui peut la comprendre ?
Seule la personne qui l’a éprouvée peut comprendre
la souffrance intense, la malchance de perdre cet être si cher !...
Et il a plu au Seigneur dans sa bonté infinie et sa sagesse
que la dure épreuve de la souffrance me visite très tôt… »
L’autel à Marie
dans l’église de Guarene.
En mai 1904, la rencontre de Jésus eucharistique
dans la première communion donne un coup d’aile à la vie d’Ursule.
Le sacrement de Confirmation qu’elle reçoit en 1909
des mains de Mgr Joseph Re, évêque d’Alba,
renforce son engagement chrétien.
Sur la voûte de l’église
anges adorateurs devant
le saint Sacrement.
Guarene
Église paroissiale
des Saints Pierre et Barthélémy.
Travail et amitiés
Ursule grandit et, dans ce climat, dans la texture harmonieuse
de la nature et de la grâce, elle forme sa personnalité.
Guarene est un petit village mais il est ouvert à l’expérience
et à la vivacité spirituelle et culturelle d’Alba, la ville voisine.
Guarene
La place de la municipalité sur une photo de 1898.
Au cours de son adolescence et de sa jeunesse, en plus des milieux domestiques,
elle expérimente différents milieux de travail qui la mettent en contact
avec des réalités sociales variées et qui contribuent à sa maturité.
L’emploi saisonnier à la filature de soie De Fernex
à Alba la met en contact avec les problèmes
du rapport entre les employeurs et les ouvriers,
dans une structure où les ferments sociaux
du début du 20e siècle sont très accentués,
comme les chroniques d’Alba de l’époque le soulignent.
Alba
Fabrique de soie
où Ursule a travaillé.
Le travail aux champs
en contact avec les saisons
et la beauté de la nature
lui donne un cachet « écologique »
marqué, alimenté jusqu’aux dernières
années de sa vie.
« Seigneur, tu m’as tout procuré,
les beautés nombreuses de
la nature et de toute la création
pour égayer mon regard :
les fleurs avec leurs parfums,
les fruits délicieux, l’air, l’eau,
le pain, et tout ce qui me donne
réconfort et soulagement, tout est
l’œuvre de ta divine providence… »
Mère Scholastique
Choix de vie
Papa Antoine est fier de ses trois belles filles qui grandissent
et que les jeunes garçons du village commencent à remarquer.
Il surveille ceux qui les regardent, et un jour, il appelle Ursule, l’aînée qui,
suivant la coutume, doit être la première à s’établir, et il lui dit qu’un certain André a
demandé sa main. « C’est vraiment un jeune homme sérieux – souligne le père –
et il a des biens ; avec lui, tu pourrais mener une vie heureuse. »
La proposition de papa Antoine
est comme un éclair qui déchire les nuages
et qui provoque une grande décision chez Ursule.
En effet, après la messe dominicale,
en sortant de l’église, elle regarde André
qu’elle connaît mais qu’elle doit maintenant scruter
comme la personne à qui elle pourrait lier sa vie.
C’est vraiment un beau garçon et il est bon aussi.
Mais soudainement, elle se sent profondément
bouleversée, elle court vers le 22, rue Luccio.
Le souvenir de ce moment qu’elle évoque
après plus de quarante ans est éloquent :
« Après la messe, en revenant à la maison,
je fus prise par une sorte de peur et, en entrant
dans la maison, je filai tout droit dans ma chambre
où il y avait une belle statue du Sacré-Cœur…
Je me plaçai devant le Sacré-Cœur et lui dis :
Toi seul, Seigneur, et c’est tout !
Je descendis l’escalier et j’allai dire à papa :
non, je n’accepte pas sa main. »
« À partir de ce moment-là, mon comportement
changea beaucoup et je ne me rassasiais pas de me
mortifier, de prier constamment, la messe chaque matin,
la confession hebdomadaire et la communion.
Un jour, je découvris le livre : Pratique d’aimer
Jésus Christ qui m’aida beaucoup à bien orienter
ma vie vers la piété. Je lus aussi l’Histoire d’une âme
qui me fit beaucoup de bien et qui me donna surtout
un grand désir de devenir religieuse. »
La rencontre de don Alberione
Elle continue à se former en lisant beaucoup et sa passion
pour la lecture, à la recherche de « bons livres »,
l’amène à la rencontre d’un grand apôtre des temps modernes :
don Jacques Alberione qui, sans détour, alors qu’il cherche
le livre qu’elle a demandé, lui dit au terme d’un court dialogue :
« Quand viens-tu à Saint-Paul ? »
Le Bienheureux Jacques Alberione,
Fondateur de la Famille paulinienne,
que la jeune Ursule Rivata
rencontre en 1911.
Son amie,
Euphrosine Binello,
devenue
Fille de Saint-Paul
sous le nom de
Sœur Marguerite.
De plus, ce samedi-là, entre les étals du marché d’Alba,
elle rencontre de nouveau Euphrosine, l’amie du temps
de la fabrique de soie, qui fait désormais partie du
groupe féminin de la fondation de don Alberione
et qui l’invite avec un enthousiasme contagieux
à aller voir où elle se trouve.
Une autre lumière s’allume sur le chemin d’Ursule.
Elle a vingt-quatre ans désormais et elle se sent poussée
à rompre les délais ainsi que l’opposition de sa famille
qui semble s’intensifier lorsqu’elle manifeste sa volonté
d’entrer à Saint-Paul, parce que l’œuvre de don Alberione
n’est qu’à ses débuts et qu’on ne voit pas encore
d’horizons clairs et de garanties pour l’avenir.
Suivre le Maître
Ursule a fixé un temps : la fin du travail d’été dans les champs.
Finalement, une fois les difficultés réglées, le 29 juillet 1922,
accompagnée par son père, elle entre dans l’aventure
qui la conduira par les voies insondables du Seigneur.
Une nouvelle famille
Il se peut que dès la rencontre d’Ursule à la librairie,
sous la poussée de l’Esprit Saint, don Alberione
ait senti que le moment était venu d’agrandir la famille.
Alba, 1923
Filles de Saint-Paul et futures Sœurs Disciples.
À gauche, don Alberione.
Lorsque, dans la maturité de ses 25 ans,
cette jeune fille entre à Saint-Paul,
il lui remet le livre « Les femmes de l’Évangile »
comme un instrument qui la met en harmonie avec sa mission future.
Don Alberione veut diffuser l’Évangile avec la presse et avec les moyens qui suivront,
mais il est convaincu qu’il faut des personnes qui soient par leur vie une annonce et
une contagion de la Bonne nouvelle, comme les femmes qui ont suivi Jésus dans son
pèlerinage et qui étaient présentes au matin de la résurrection ;
des femmes qui soutiennent et accompagnent les apôtres d’aujourd’hui
avec la richesse de leur féminité et de leur dévouement.
Il entend encore les paroles de son directeur spirituel, le Chanoine Chiesa :
« Avant de faire des œuvres, assure-toi un groupe proportionné d’âmes
qui prient et, si nécessaire, se sacrifient pour les œuvres mêmes ;
si tu veux qu’elles soient vitales.»
Le Vénérable
François Chiesa
(1874-1946),
directeur spirituel
du Bienheureux
Jacques Alberione
et promoteur de
la Famille paulinienne
à sa naissance et dans
son développement.
Ursule et Méthilde
Le 21 novembre 1923, par un geste d’une certaine solennité
qui rappelle celui de la communauté d’Antioche envers
Paul et Barnabé (cf. Ac 13,2), même si, à Alba, le lieu et
les moyens paraissent très pauvres (en effet, nous sommes
dans la cuisine et l’estrade de l’annonce est une caisse de
bois rudimentaire), don Alberione dit :
« Mettez à part pour moi Ursule et Méthilde
pour une mission que je leur confierai. »
Le projet n’est pas encore clair mais il sait
qu’il doit lancer l’œuvre de l’Esprit.
Méthilde pose alors une question logique : « Que ferons-nous ? »
Il y répond par un triple impératif : « Vous ferez silence, silence, silence »,
comme pour dire : vous devez écouter, écouter, écouter
ce que le Seigneur veut nous communiquer,
et la Présence qui nous parle n’est pas dans le tremblement de terre
ni dans le feu mais dans le murmure d’un vent léger, dans le silence.
(cf.1 R 19,11-12).
Ursule sent que, avec Méthilde Gerlotto, elle est mise à part
du groupe des jeunes présentes dans l’ unique maison d’Alba
pour une œuvre nouvelle qui exige l’abandon
au projet de Dieu que le Fondateur fera connaître.
Elle est choisie comme chef de cordée et, en janvier 1924,
don Alberione la charge de repérer parmi les jeunes aspirantes,
et en communion avec Mère Thècle Merlo, quelques compagnes
« plus portées à la piété eucharistique en particulier ».
Ainsi décrit-il la caractéristique fondamentale du nouveau groupe.
Un nom nouveau, une mission nouvelle
1
Don Alberione choisit le 10 février 1924,
jour de la fête de sainte Scholastique,
pour acheminer la nouvelle fondation
avec le premier noyau de huit jeunes qui,
le 25 mars suivant, jour de l’Annonciation,
se manifeste officiellement par la prise d’habit religieux
et la profession des vœux.
2
3
4
5
6
1.Mère Scholastique
2.Sœur Marguerite
3.Sœur Pauline
4.Sœur Thérèse
5.Sœur Antoinette
6.Sœur Annunziata
7.Sœur Jacqueline
8.Sœur Marie
Elles reçoivent aussi un nom nouveau.
Ursule devient Sœur Scholastique de la divine Providence.
7
8
Elles doivent « avoir soin de Jésus Maître et de ses ministres » :
l’amour à Jésus Maître porte Sœur Scholastique
à vivre comme sœur et mère auprès des Prêtres et
des Disciples de la Société Saint-Paul,
dans un dévouement sans réserve qu’elle étend ensuite
au sacerdoce de l’Église entière.
Alba octobre 1929
Le groupe de Sœurs Disciples
autour de l’image de
sainte Thérèse de Lisieux.
« Leur tâche principale » d’Adoration eucharistique
de deux heures à tour de rôle commence le jour même.
Sœur Scholastique a 28 ans.
L’enthousiasme ne lui manque pas
et la lumière qu’elle reçoit quotidiennement
à l’école du Maître eucharistique
l’accompagne dans la tâche qui exige
un crescendo de prudence et d’initiative.
La première Mère
Les Sœurs Disciples
se développent et, guidées
par Mère Scholastique,
elles parviennent à vaincre
plusieurs difficultés,
à garder vivante leur identité,
même de 1929 à 1947,
période au cours de laquelle
tout en poursuivant
leur formation spécifique,
elles vivent juridiquement
sous l’unique approbation
des Filles de Saint-Paul.
« Qu’à chaque jour,
je m’engage à devenir une
disciple de plus en plus
selon les désirs
de mon divin Maître
et de Marie,
pour vivre leur vie-même
dans un apostolat
eucharistique,
sacerdotal,
liturgique,
intense,
qui embrasse
tout mon être,
intelligence, cœur,
volonté, forces. »
Mère Scholastique
Elle est responsable de la nouvelle famille
qui naît auprès des Filles de Saint-Paul,
déjà consolidées et guidées par la vénérable Thècle Merlo
qui est constamment proche pour accueillir, interpréter et
réaliser le projet du Fondateur, et pour conduire
sur un chemin tout autre que facile,
les Sœurs Disciples de Jésus Maître à l’approbation de l’Église.
Vénérable Scolastique Rivata
Vénérable Thècle Merlo