peint par Manet. Vendéenne d’adoption, j’ai voulu rendre hommage à l’un des deux personnages les plus illustres natifs de ce département.

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Transcript peint par Manet. Vendéenne d’adoption, j’ai voulu rendre hommage à l’un des deux personnages les plus illustres natifs de ce département.

peint par Manet.
Vendéenne d’adoption, j’ai voulu rendre hommage à l’un des deux
personnages les plus illustres natifs de ce département. L’autre personnage
étant le Maréchal de Lattre-de-Tassigny. La Famille Clemenceau arrive à
Mouchamps, au « Colombier » vers la fin du XVIIème siècle.
Paul-Benjamin, père de Clemenceau naît au château de
« l’Aubraie » (commune de la Réorthe) et exerce son métier de médecin dans
cette commune mais il se plait tant au Colombier qu’il se fait installer une
chambre dans une tour du manoir et il continue à entretenir ses propriétés de
Mouchamps. Dans ses dernières volontés, il émet le désir d’être enterré dans
le petit bois, près du « Colombier ». Il transmet l’amour de cet endroit à son
fils Georges qui, lui aussi, choisira d’être enterré dans ce même petit bois,
près de son père. Dans ce lieu, se dresse une statue de Minerve casquée
tenant une lance , œuvre de Sicard. G. Clemenceau aurait dit : « La lance de
Minerve indiquera que je repose là » car aucun nom ne figure sur les tombes.
Il voulait absolument une inhumation très simple. De 1921 jusqu’à sa mort,
« le Tigre » passera ses étés à « La Bicoque » de Saint-Vincent sur Jard.
Maison où est né le
28 Septembre 1841,
Georges Clemenceau,
Président du Conseil,
Ministre de la
Guerre.
« La municipalité de Mouilleron-en-Pareds a fait poser cette plaque le 12 Janvier
1919 en témoignage de ses sentiments de fierté et d’admiration pour son illustre
compatriote, l’organisateur de la Victoire, le libérateur du territoire vers qui
monte chaque jour plus ardente la Reconnaissance de la France. »
Georges Clemenceau est né le 28 Septembre 1841 à Mouilleron-enPareds (Vendée) dans une famille où l’on était médecin de père en fils. Il
fait ses études dans un Lycée de Nantes et vient passer ses vacances en
famille, au château de l’Aubraie et à Mouilleron. En 1858, il entre à l’Ecole
Préparatoire de Médecine à Nantes et il continue ses études à Paris. Il est
reçu 10è sur 198 en tant qu’externe des Hôpitaux de Paris. Le 22 Décembre
1861, il fonde et fait paraître le premier numéro du journal « Le travail ».
En 1862, il est arrêté et emprisonné pour son article « Les Martyrs de
l’Histoire ». Le 13 Mai 1865 il est reçu Docteur en Médecine de la Faculté
de Paris. Il part pour l’Angleterre et s’embarque pour l’Amérique afin
d’oublier un chagrin d’amour. Il écrit des articles pour le journal « Le
Temps » Quelques mois passent et son père le somme de rentrer en France,
Clemenceau refuse et subit la coupure de ses vivres. Il va donner des cours
de français et d’équitation au collège de jeunes filles de Stanford dans le
Connecticut. Un grand amour naît entre lui et une de ses élèves, Mary
Plummer. Ils se marient le 20 Juin 1869 et rentrent en France.
Mouchamps
« Le Colombier » qui était la demeure familiale des Clemenceau depuis le
XVIIème siècle. Le père de Georges quitta ce lieu qu’il affectionnait
particulièrement pour aller vivre dans le château de « l’Aubraie ».
Les époux Clemenceau auront trois enfants et connaîtront 25
années de bonheur qui se termineront par un divorce suite à une infidélité de
Mary. « Le Tigre » obtiendra la garde de ses enfants et sa femme après avoir
été en prison 15 jours repartira pour l’Amérique. Plus tard, à la demande de
ses enfants, elle reviendra en France et décèdera à l’âge de 70 ans.
En 1870, la guerre éclate et Clemenceau quitte la Vendée pour
Paris. Le 4 Septembre voit la proclamation de la République et le 7
Novembre il est nommé Maire de Montmartre. Le 3 Février 1871, il est élu
député de Paris. Il est l’un des 107 députés protestataires contre l’abandon
de l’Alsace-Lorraine. En 1874, il ouvre un cabinet médical à Montmartre et
on l’appellera le médecin de pauvres. Il exercera en ces lieux jusqu’en 1885.
Le 15 Janvier 1880, il fonde le journal « La Justice » et signera 688
articles. En 1887, le Général Boulanger, protégé de Clémenceau est Ministre
de la Guerre. Clemenceau soutient la candidature de Sadi Carnot à la
Présidence de la République.
Le château de « L’Aubraie » situé sur la commune de Réorthe où Georges
Clemenceau a vécu avec sa femme et leurs trois enfants pendant 25 ans.
Le château de l’Aubraie de
style renaissance fut
construit au XVIème siècle.
Actuellement ce château est
occupé par la dernière descendante
de la famille Clemenceau. Il est
propriété privée et ne se visite pas.
Après l’Affaire de Panama en 1892, la condamnation de Dreyfus
tombe le 22 Décembre 1894. Lorsque Clemenceau acquiert la conviction de
son innocence, il se démène afin de prouver son innocence. Il publie dans le
journal « l’Aurore » qu’il a fondé, l’article très célèbre de Zola pour lequel il
a trouvé le titre : « J’accuse ». Dreyfus est gracié en 1899. En 1901,
Clemenceau édite une gazette hebdomadaire rédigée entièrement de sa main.
Le 6 Avril 1902, il est élu Sénateur du Var. Le 9 Décembre 1905 est
promulguée la loi sur la Séparation de l’Eglise et de l’Etat. Clemenceau
participe activement à l’application de cette loi. Le 13 Mars 1906, il est
nommé Ministre de l’Intérieur dans le Cabinet Sarrien. Le 13 Juillet de la
même année, Dreyfus réintègre l’armée. Le 19 Octobre, Fallières, Président
de la République charge Clemenceau de former le nouveau Cabinet à la suite
de la démission de Sarrien. C’est alors qu’il est crée un Ministère du Travail.
Les cendres de Zola sont transférées au Panthéon en Mai 1908. Il est réélu
Sénateur du Var le 3 Janvier 1909. Plusieurs révoltes ouvrières amèneront
la chute du Cabinet Clemenceau le 24 Juillet 1909.
Immeuble à Paris où vécut le Tigre.
Immeuble à Montmartre où
Clemenceau avait son cabinet médical.
Après avoir vécu 25 ans à l’Aubraie avec sa femme et ses enfants,
Clemenceau s’installe, après son divorce en 1895, au 8 rue Franklin à Paris.
Le 29 Juin 1910, « le Tigre » accompagné de Mandel s’embarque pour
l’Amérique du Sud où il donne six conférences sur la démocratie, en
Argentine, en Uruguay et au Brésil. En 1912, il provoque la chute de son
adversaire, Joseph Caillaux. Le 5 Mai 1913, Clemenceau fonde un nouveau
journal « l’Homme Libre ». Le service militaire est porté à trois ans, ce
projet de loi a été vivement soutenu par Clemenceau. Le 3 Août 1914 est
proclamée la Déclaration de la Guerre. En 1915, Clemenceau est membre de
la Commission des Armées et de celle de la Commission des Affaires
Etrangères du Sénat. En 1916, il se rend à Verdun, dans les tranchées,
pour motiver les soldats, c’est ce qui lui vaudra ce titre de « Père la
Victoire ». Le 2 Avril 1917, les Etats-Unis entrent en guerre contre
l’Allemagne. Le 1er Septembre, suite à un violent discours de Clemenceau,
Malvy, Ministre de l’Intérieur démissionne. Le Président Poincaré fait
appel à Clemenceau pour constituer un Cabinet.
Ce monument, œuvre de Sicard, fut inauguré à Sainte-Hermine en
présence de Clémenceau, le 2 Octobre 1921. Il prononça, à cette
occasion, un discours très applaudi.
Le 26 Mars 1918, le Général Foch est chargé de la coordination des
armées alliées. De Août à Septembre, c’est la retraite des Allemands et le 11
Septembre la signature de l’Armistice. Le 12 Novembre, Clemenceau devient
membre de l’Académie de Médecine et le 21 il est élu à l’Académie
Française. Le 19 Février 1919, il est victime d’un attentat à Paris mais le
28 Juin il participe au Traité de Versailles. Le 17 Janvier 1920, Paul
Deschanel lui ravit la place de Président de la République. Clemenceau
battu va se retirer dans une retraite hautaine. Au début de 1920, il voyage
en Egypte et au Soudan. Le 24 Septembre, il part pour l’Asie : Ceylan,
Singapour et l’Inde où il tue deux tigres.. Le 21 Mars 1921, il est de retour
en France. En Juin, il part en Angleterre où il est fait docteur honoris causa
de l’Université d’Oxford.. De novembre à Décembre 1922, il voyage aux
Etats-Unis et il y prononce trente discours. Il rencontre un Président
Wilson affaibli et désabusé. Le 7 Décembre 1926, la mort de son grand ami,
Claude Monet, l’affecte beaucoup. Le Maréchal Foch meurt en Mars 1929.
Georges Clemenceau s’éteint à son domicile de Paris le 24 Novembre.
Le Comte Amédée Luce de Trémont reçoit régulièrement Clemenceau, son illustre
locataire de la « Bicoque », dans son château de La Grignardière à Avrillé.
Clemenceau était l’hôte privilégié du Comte de Tremont
Ci-dessous l’écurie des
chevaux pour les
hippomobiles.
Ci-dessus, les jardins du parc
du château, à la française
« La Bicoque »
C’est le 20 Novembre 1919 que Clemenceau tombe sous le charme de cette maison,
typiquement vendéenne, isolée sur la dune de Bélébat qui donne sur la mer, c’est
vraiment la solitude complète. Le soir même, il entre en contact avec le propriétaire,
le Comte Amédée Luce de Trémont qui réside dans le château de « La Grignardière »
à Avrillé. Mais le Comte ne veut entendre parler ni de vente ni de location; ancien
officier et admirateur de Clemenceau, il est tout heureux de mettre gratuitement sa
petite propriété à la disposition de celui qui a sauvé la France.
Vue depuis le bureau du « Tigre »
Clemenceau refuse cette proposition du propriétaire car il exige le paiement
d’un loyer. Ils se sont donc séparés. Cependant, après une nuit de réflexion, le
lendemain , au cours d’une nouvelle entrevue, un accord est trouvé : il y aurait
location et la somme versée irait aux pauvres de la commune de Saint-Vincentsur-Jard. Un bail à vie est signé et le montant de 150 frs annuel est fixé par
Clemenceau lui-même. Il viendra y passer tous ses mois d’été jusqu’à l’année de
sa disparition.
Le buste de Clemenceau face à la mer
Ce buste de Clemenceau est l’œuvre du
Dr. Villandre, chirurgien à l’hôpital
Saint-Joseph à Paris. C’est le Dr.
Dartigues, Président de l’Union
Médicale Latine qui l’inaugure le 23
Avril 1934.
Voici un extrait de son discours : « Il est
venu à une époque difficile alors que
certains envisageaient une paix blanche.
Il a été le sauveur de la Patrie. Que cette
gloire ne lui soit, à jamais, disputée.
C’est grâce à lui que nous devons
aujourd’hui d’être français. Pas
étonnant si l’éloge suprême lui fut
décerné en même temps que le Maréchal
Foch. Le citoyen Clemenceau a bien
mérité de la patrie …».
Le salon
Au sol, un tapis marocain offert au Père la
victoire par le Maréchal Lyautey. Au
premier-plan, une chaise pliante persane.
Sur les murs, de nombreuses photos de
Clemenceau avec ses amis. Egalement,
accrochés, des vases pour mettre des fleurs.
La table qui servait de bureau à
Clemenceau. On y remarque la
plume d’oie, l’encrier et sa lampe.
Il aimait être assis dans ce fauteuil
d’osier et contempler le paysage
qui s’offrait, à perte de vue,
devant lui
« Je vois la mer à travers les fleurs
… jardin merveilleux. L’arc-enciel tombé dans une prairie ».
La chambre du « Tigre » qui
jouxte le salon. Sur le lit, la
peau d’un des deux tigres qu’il
tuera en 1920, lors d’un voyage
en Inde. Sur la petite
banquette, au premier plan, un
coffret dans lequel sont deux
pistolets dont Clemenceau se
servira pour les 46 duels
auxquels il prendra part. Il
faut savoir que cet homme était
un grand coureur de jupons et il
prenait beaucoup de plaisir à
séduire les femmes de ses
adversaires politiques !
Georges Clemenceau avait dans sa
chambre son coin toilette personnel,
tout comme il avait ses W.C dans une
petite pièce attenante. Nul, aussi bien
femmes qu’enfants, avait accès à ces
commodités. Il ne tolérait pas
d’intrusion dans sa chambre, hormis
son fidèle valet de chambre, Albert et
sa femme Clotilde. Il avait fait
installer des toilettes pour ses employés
et aménager les chambres d’amis. Un
puits avait été creusé dans le jardin car,
évidemment, il n’y avait ni eau
courante ni l’électricité. Dans les
dernières années de sa vie, il avait fait
l’achat d’un groupe électrogène.
Chambre d’amis
« La Bicoque » abritait deux
chambres d’amis pour les visiteurs
qu’il affectionnait particulièrement.
On aperçoit au pied du lit, une sorte
de « semainier » qui est, en fait, une
toilette marine. On enlève le premier
tiroir et on découvre un réservoir en
tôle conçu pour recevoir l’eau. Les
troisième et quatrième tiroirs cachent
une cuvette, un porte-verre à dents
et un porte-savon. De chaque côté
des parois, deux petits trous pour
évacuer les odeurs et à droite un
crochet qui retient un gant. Les trois
derniers tiroirs révèlent un réceptacle
pour l’évacuation des eaux usées. Ce
très beau meuble est de fabrication
française.
Voici des toilettes que l’on trouvait sur des navires de luxe et que Clemenceau
avait achetées pour mettre dans ses deux chambres d’amis.
La place de Clemenceau en bout de table à gauche
Le buffet a été fabriqué par un menuisier vendéen. Il est en chêne massif. Sur le
dessus du meuble trône une urne grecque que « le Tigre » avait acheté lors d’un
voyage par bateau dans ce pays. Il était souffrant et ne voulait pas que son corps
soit jeté à la mer selon la coutume mais brûlé et ses cendres ramenées en France.
Mais il revint sans incident et garda l’urne en souvenir.
La cheminée de la salle dans laquelle Clemenceau prenait ses repas. Il aimait
s’asseoir dans le fauteuil contre celle-ci en attendant l’heure. Au-dessus du
fauteuil , est accrochée une photo de lui, assis à cette même place.
Les faïences ont été offertes au Père la Victoire par les faïenceries de Longwy pour
sa prise de position en faveur de l’Alsace et la Lorraine. A gauche une photo prise à
la table et celle de droite montre Clemenceau à côté de la cheminée.
Une minerve casquée
érigée par Clemenceau.
Le bois au « Colombier » où
reposent Clemenceau et son
père, en contrebas de la déesse.
Georges Clemenceau
Tombes de Georges Clemenceau et son père à Mouchamps, dans les terres
appartenant au « Colombier ». On a dit que « Le Tigre » avait été enterré debout,
mais c’est faux. Le terrain étant en pente et le sol jonché de rocs et de racines, il a
fallu caler le cercueil afin qu’il soit, à peu près, à la même hauteur que celui du père.
Conception, réalisation, photos :
L. CAVALLARI.
Informations prises dans les livres d’Octave Fort.
Musique de Vivaldi : Adagio.
Septembre 2007.
[email protected]
Place Georges Clemenceau à Paris