Le BLASPHEME Asia BIBI est une chrétienne pakistanaise, mère de cinq enfants.

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Transcript Le BLASPHEME Asia BIBI est une chrétienne pakistanaise, mère de cinq enfants.

Le BLASPHEME
Asia BIBI est une chrétienne pakistanaise, mère de cinq enfants. Le 9 juin 2009, deux de ses collègues musulmanes refusent de
boire l’eau du verre dont Asia Bibi avait fait usage auparavant prétextant qu’elle l’avait souillé et rendu l’eau impure. Un débat
virulent s'engage, au cours duquel Asia Bibi, affirmant que Jésus-Christ était mort sur la croix pour l'humanité, demanda ce que le
prophète Mahomet avait fait pour ces femmes. Ceci suscita l'indignation de celles-ci, qui allèrent se plaindre à l'imam du village.
Le 8 novembre 2010, elle fut condamnée à mort pour blasphème. Peine confirmée le 16 octobre 2014.
Ne blasphémez pas contre les dieux, quand il arrive un malheur ; examinez
plutôt vos propres fautes.
Ésope / L’Homme mordu par une fourmi et Hermès
"Le blasphème n'est scandaleux qu'aux yeux de celui qui vénère la réalité blasphémée."
(Pierre Bayle / 1647-1706)
"Les religions devraient solennellement proclamer que toute guerre en leur nom
constitue véritablement un blasphème."
(Albert Jacquard / 1925-2013 / Petite philosophie à l'usage des non-philosophes / 1997)
Matthieu 9, 1-81
Jésus, étant monté dans une barque, traversa la mer, et alla dans sa ville.
Et voici, on lui amena un paralytique couché sur un lit. Jésus, voyant leur foi, dit au
paralytique: Prends courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés. 3Sur quoi,
quelques scribes dirent au dedans d'eux : Cet homme blasphème. 4
Et Jésus, connaissant leurs pensées, dit: Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos
cœurs ? 5Car, lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lèvetoi, et marche ? 6
Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les
péchés: Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison. 7Et il se leva, et
s'en alla dans sa maison. 8
Quand la foule vit cela, elle fut saisie de crainte, et elle glorifia Dieu, qui a donné aux
hommes un tel pouvoir
Marc 14, 55-65
Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre
Jésus, pour le faire mourir, et ils n'en trouvaient point; car plusieurs rendaient de faux
témoignages contre lui, mais les témoignages ne s'accordaient pas.
Quelques-uns se levèrent, et portèrent un faux témoignage contre lui, disant : Nous
l'avons entendu dire : Je détruirai ce temple fait de main d'homme, et en trois jours j'en
bâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d'homme. Même sur ce point-là leur
témoignage ne s'accordait pas.
Alors le souverain sacrificateur, se levant au milieu de l'assemblée, interrogea Jésus, et
dit : Ne réponds-tu rien ? Qu'est-ce que ces gens déposent contre toi ? Jésus garda le
silence, et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l'interrogea de nouveau, et lui dit
: Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? Jésus répondit : Je le suis. Et vous verrez le Fils de
l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.
Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, et dit : Qu'avons-nous encore
besoin de témoins ? Vous avez entendu le blasphème. Que vous en semble ? Tous le
condamnèrent comme méritant la mort.
Et quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à lui voiler le visage et à le frapper à coups
de poing, en lui disant : Devine ! Et les serviteurs le reçurent en lui donnant des
soufflets.
Jean 10, 30-39
Moi et le Père nous sommes un.
Alors les Juifs prirent de nouveau des pierres pour le lapider. Jésus leur dit:
Je vous ai fait voir plusieurs bonnes oeuvres venant de mon Père: pour
laquelle me lapidez-vous ? Les Juifs lui répondirent: Ce n'est point pour
une bonne oeuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et
parce que toi, qui es un homme, tu te fais Dieu.
Jésus leur répondit: N'est-il pas écrit dans votre loi: J 'ai dit: Vous êtes des
dieux ? Si elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, et
si l'Écriture ne peut être anéantie, celui que le Père a sanctifié et envoyé
dans le monde, vous lui dites: Tu blasphèmes! Et cela parce que j'ai dit :
Je suis le Fils de Dieu. Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me
croyez pas. Mais si je les fais, quand même vous ne me croyez point, croyez
à ces oeuvres, afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi
et que je suis dans le Père.
Là-dessus, ils cherchèrent encore à le saisir, mais il s'échappa de leurs
mains.
STATISTIQUES
Près d’un pays sur deux (47 %) dispose de lois ou de politiques qui pénalisent le blasphème
(insulte à la religion), l’apostasie (abandon de la foi) ou la diffamation (dénigrement ou
critique de certaines religions ou de la religion, en général), selon une étude du Pew
research center, réalisée en 2011.
Les lois contre le blasphème visent à criminaliser toute insulte contre la religion ou les
symboles religieux. Les minorités religieuses ou athées sont directement visées. Une
interprétation textuelle divergente de la version étatique peut être sanctionnée.
Des intellectuels musulmans exprimant des opinions minoritaires en sont aussi les victimes.
Ces lois prévoient des sanctions pouvant aller jusqu’à la peine de mort dans certains pays
(par exemple au Pakistan et en Iran), des arrestations ou des emprisonnements arbitraires
(par exemple en Egypte, Arabie Saoudite ou Indonésie).
En mars 2014, des centaines de Pakistanais ont attaqué un temple hindou dans la province
de Sindh, une rumeur voulait alors qu’un membre de cette communauté ait profané le
Coran.
En mai, Rashid Rehman, un avocat au Pakistan, est assassiné pour avoir défendu un
professeur d'université accusé de blasphème.
En juin, une femme soudanaise est condamnée à cent coups de fouet et à la pendaison pour
s’être convertie au christianisme.
En juillet, une femme et deux petites filles de la minorité ahmadie sont tuées au Pakistan lors
d'une émeute après la publication sur Facebook d'une photo jugée « blasphématoire ».
En novembre, dans la province pakistanaise du Punjab une foule abat un couple chrétien
soupçonné d'avoir profané un Coran.
En décembre, le rédacteur en chef du Jakarta Post, journal indonésien anglophone est accusé
de blasphème par la police pour avoir publié (comble de l’ironie) une caricature de l’Etat
islamique quelques mois auparavant.
Le 9 janvier 2015, le bloggeur saoudien Raif Badwani est condamné pour insulte envers
l’Islam, reçoit les premiers cinquante coups de fouet (sur les mille prévus) sur une place
publique, à Jeddah après les prières du vendredi. Il devra aussi servir une peine de dix ans de
prison.
Qu'est ce que le BLASPHEME ?
BLASPHEME
Étymologie : du latin blasphemia, blasphème, diffamation, venant du grec blaptein,
léser, nuire, et fhmh, réputation.
Un blasphème est un discours, un propos ou une parole considérée
comme irrévérencieuse à l'égard de Dieu ou d'une divinité. Dans un sens moins
strict, le blasphème est aussi une injure envers ce qui est sacré aux yeux d'une
religion ou vénéré par celle-ci. Il est perçu comme un outrage à la divinité et une
insulte à la religion.
La notion de blasphème a été définie au XVIe siècle par le théologien espagnol
Francisco Suárez comme "toute parole de malédiction, reproche ou irrespect
prononcé contre Dieu".
Synonymes : injure, insulte, indécence, irrespect, outrage.
Les blasphèmes, qui consistent en des paroles, se distinguent des sacrilèges qui sont
des actes de profanation de ce qui est sacré.
Le "blasphème" est une parole outrageant le sacré, la divinité ; une parole impie
considérée comme une injure et déclarée comme telle par les autorités religieuses. “
C’est le mot utilisé par le religieux pour désigner une atteinte à la déité ”.
Du point de vue laïque il existe un "droit au blasphème" qui n’est qu’une application
spécifique de la liberté d’expression.
Par extension, on a assimilé au blasphème des propos déplacés et diffamants à l’égard
de personnes, ou de choses, considérées comme très respectables, voire sacrées.
Une parole, ou un acte, n’est pas blasphématoire dans l’absolu. Son caractère
blasphématoire et sa gravité ne peuvent être évalués que par rapport à ce que défend
une religion ou une croyance, l’examen du contexte dans lequel elle est proférée et la
manière dont elle est reçue.
Il n'y a donc blasphème qu'à l'intérieur d'un ensemble religieux précis (l'Eglise
catholique, certaines branches de l'Islam, le Judaïsme…).
Néanmoins, des membres d'un ensemble religieux donné, peuvent se sentir offensés
par des propos qu’ils considèrent comme insultants à l’égard de leur foi et les vivre
comme une agression.
Exemples de propos pouvant être perçus comme blasphématoires :
- négation de l'existence du dieu
- négation d'un attribut divin,
- injure à une représentation du dieu,
- parjure,
- représentation d'Allah ou de Mahomet, ce qui est interdit par l'islam.
Par extension et exagération familière, on appelle blasphème un propos injuste, indécent ou
déplacé à l'égard de quelqu'un ou quelque chose qui est considérée
comme respectable ou inviolable.
Pour les défenseurs du droit au blasphème, la liberté d'expression est la conséquence de
la liberté de conscience. Chacun est libre de s'exprimer comme il le souhaite, en particulier sur
les sujets religieux. Si cette liberté existe, elle ne peut qu'être absolue.
En France, le dernier cas de
torture et d'exécution au motif de
blasphème est celui du Chevalier
de La Barre (1747-1766), décapité
et brûlé pour ne pas avoir salué
une procession religieuse. (1
juillet 1766).
Il fut cité en exemple par
Voltaire
pour
dénoncer
l'obscurantisme
des
lois
religieuses et prôner la liberté de
pensée.
Rue du Chevalier de la Barre – LE HAVRE
Dans son article « Torture » de l'édition de 1769
du Dictionnaire philosophique, Voltaire fait le récit du martyre
du chevalier de La Barre :
« Lorsque le chevalier de La Barre, petit-fils d'un lieutenant
général des armées, jeune homme de beaucoup d'esprit et
d'une grande espérance, mais ayant toute l'étourderie d'une
jeunesse effrénée, fut convaincu d'avoir chanté des chansons
impies, et même d'avoir passé devant une procession de
capucins sans avoir ôté son chapeau, les juges d'Abbeville, gens
comparables aux sénateurs romains, ordonnèrent, non
seulement qu'on lui arrachât la langue, qu'on lui coupât la
main, et qu'on brûlât son corps à petit feu ; mais ils
l'appliquèrent encore à la torture pour savoir combien de
chansons il avait chantées, et combien de processions il avait
vues passer, le chapeau sur la tête. »
Une Déclaration, datée du 30 juillet 1766, sur le blasphème, ne
prévoyait plus la peine de mort. Le chevalier de La Barre est
réhabilité par la Convention le 25 brumaire an II (15 novembre
1793)16.
Au HAVRE, la rue Chevalier de la Barre relie le Quai Colbert
et la rue Charles Laffitte ( Restaurant Mac Do.)
Le BLASPHEME et les LOIS
CONSEIL de l'EUROPE - Recommandation 1804 (2007)1
Etat, religion, laïcité et droits de l’homme
15. En Europe, diverses situations coexistent.
Dans certains Etats, une religion est encore privilégiée par rapport aux autres.
Des représentants religieux peuvent jouer un rôle politique, comme c’est le cas des évêques qui
siègent à la Chambre des Lords au Royaume-Uni.
Certains pays ont interdit le port de symboles religieux dans les établissements scolaires.
Dans la législation de plusieurs Etats membres du Conseil de l’Europe subsistent des anachronismes
liés à un passé où la religion jouait un rôle plus important dans nos sociétés.
16. La liberté de religion est protégée par l’article 9 de la Convention européenne des Droits de
l’Homme et par l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Cependant, cette liberté n’est pas illimitée: une religion dont la doctrine ou la pratique irait à
l’encontre des autres droits fondamentaux serait inacceptable.
En tout cas, les restrictions dont elle peut faire l’objet sont «celles qui, prévues par la loi,
constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la
protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés
d’autrui» (article 9.2 de la Convention).
17. Les États ne peuvent pas non plus accepter la diffusion de principes religieux qui,
mis en pratique, impliqueraient une violation des droits de l’homme. Si des doutes
existent dans ce domaine, les États doivent exiger des responsables religieux une
prise de position sans ambiguïté sur la primauté des droits de l’homme, tels que
consignés dans la Convention européenne des Droits de l’Homme, sur tout principe
religieux.
18. La liberté d’expression est l’un des droits de l’homme les plus importants.
L’Assemblée l’a affirmé à plusieurs reprises. Dans sa Résolution 1510 (2006) sur la
liberté d’expression et le respect des croyances religieuses, elle déclare que «la liberté
d’expression, telle qu’elle est protégée en vertu de l’article 10 de la Convention
européenne des Droits de l’Homme, ne doit pas être davantage restreinte pour
répondre à la sensibilité croissante de certains groupes religieux».
19. Tout en reconnaissant que nous devons respecter les autres et qu’il faut
décourager l’insulte gratuite, il va de soi que la liberté d’expression ne peut être
restreinte par déférence à certains dogmes ou convictions de l’une ou de l’autre
communauté religieuse.
Code pénal local (Alsace-Moselle)
Le régime concordataire en Alsace-Moselle est un élément du droit local alsacien et mosellan. Il reconnaît et organise les
cultes catholique, luthérien, réformé et israélite et permet à l'État de salarier les ministres de ces cultes. Il constitue donc une
exception à la séparation des Églises et de l'État. À son entrée en vigueur, il reconnaissait égales les trois confessions et la religion
présentes.
Il est issu du concordat de 1801signé entre Napoléon Bonaparte et Pie VII, lequel n'a été abrogé ni par l'annexion allemande
en 1870 ni par le retour des trois départements au sein de la République française en 1919. Ce maintien du statut concordataire fait
suite à une promesse de respecter les traditions des provinces recouvrées par le général Joffre lors de la libération de Thann le 7 août
1914, promesse renouvelée par le Président de la République Raymond Poincaré en février 1915 et par le maréchal Pétain en 1918
alors que 90 communes alsaciennes sont administrées par la France lors de la première guerre mondiale. Contrairement aux idées
reçues, cet élément du droit local est donc issu du passé français des trois départements (et non directement de son passé allemand,
contrairement au droit local des associations ou au régime local de la sécurité sociale ou plus spécifiquement au délit de blasphème2).
Alors que ce statut concordataire est contesté par le Cartel des gauches au pouvoir en 1924, un avis du Conseil d'État du 24 janvier
1925 déclare que la loi du 18 germinal an X appliquant le concordat de 1801est toujours en vigueur3.
Article 166
Celui qui aura causé un scandale en blasphémant publiquement contre Dieu par des propos
outrageants, ou aura publiquement outragé un des cultes chrétiens ou une communauté religieuse
établie sur le territoire de la Confédération et reconnus comme corporation, ou les institutions ou
cérémonies de ces cultes ou qui, dans une église ou un autre lieu consacré à des assemblées
religieuses, aura commis des actes injurieux et scandaleux, sera puni d’un emprisonnement de trois
ans au plus.
Article 167
Celui qui, par voie de fait ou menaces, aura empêché une personne d’exercer le culte d’une
communauté religieuse établie dans l’État, ou, qui, dans une église ou dans un autre lieu destiné à
des assemblées religieuses, aura, par tapage ou désordre volontairement empêché ou troublé le
culte ou certaines cérémonies du culte d’une communauté religieuse établie dans l’État, sera puni
d’un emprisonnement de trois ans au plus.
Catéchisme du Diocèse de ROUEN
1941
247. Qu'est-ce que blasphémer ?
Blasphémer c'est dire des paroles injurieuses
contre Dieu, contre la religion ou les saints;
c'est prononcer avec mépris ou avec haine le
saint Nom de Dieu.
248. Le blasphème contre Dieu est-il un grand
péché?
Oui, le blasphème contre Dieu est un grand
péché, parce qu'il outrage directement Dieu :
les blasphémateurs sont l'objet des
malédictions divines.
Code de DROIT CANONIQUE
1983
Seul le Code de droit canonique fait référence à la notion de
"blasphème". Elle est mentionnée sans être définie par le canon
1369 :
Can. 1369 - Qui, dans un spectacle ou une assemblée publique,
ou dans un écrit répandu dans le public, ou en utilisant d'autres
moyens de communication sociale, profère un blasphème ou
blesse gravement les bonnes mœurs, ou bien dit des injures ou
excite à la haine ou au mépris contre la religion ou l'Église, sera
puni d'une juste peine.
La "juste peine" est une peine ecclésiastique (excommunication
par exemple).
Le blasphème en tant que tel n'est réprimé que s'il est public et
si c'est l'auteur du blasphème qui le rend public.
Catéchisme de l'Eglise catholique
1992
une
du
1856 Le péché mortel, attaquant en nous le principe vital qu’est la charité,
nécessite une nouvelle initiative de la miséricorde de Dieu et
conversion du cœur qui s’accomplit normalement dans le cadre
sacrement de la Réconciliation :
Lorsque la volonté se porte à une chose de soi contraire à la charité par
laquelle on est ordonné à la fin ultime, le péché par son objet même a de
quoi être mortel... qu’il soit contre l’amour de Dieu, comme le blasphème, le parjure, etc. ou
contre l’amour du prochain, comme l’homicide, l’adultère, etc ...
En revanche, lorsque la volonté du pécheur se porte quelquefois à une chose qui contient en soi
un désordre mais n’est cependant pas contraire à l’amour de Dieu et du prochain, tel que parole
oiseuse, rire superflu, etc., de tels péchés sont véniels (S. Thomas d’A., s. th. 1-2, 88, 2).
1864 " Tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne
sera pas remis " (Mt 12, 31 ; cf. Mc 3, 29 ; Lc 12, 10).
Il n’y a pas de limites à la miséricorde de Dieu, mais qui refuse délibérément d’accueillir la
miséricorde de Dieu par le repentir rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par l’Esprit
Saint (cf. DeV 46). Un tel endurcissement peut conduire à l’impénitence finale et à la perte
éternelle.
Conseil Représentatif des Institutions Juives de France
La liberté de culte inclut la liberté de critique, et donc de caricature.
Moquer n’est pas blasphémer.
On ne devrait pas accepter le mot de l’intégrisme et qualifier de blasphème la critique
réfléchie des pratiques et des convictions religieuses, ou philosophiques, quelles qu’elles
soient.
Qu’est-ce qui mine la résistance de nos contemporains à la revendication antiblasphème qui monte ? N’est-ce pas le fait que l’émotion et l’indignation l’emportent sur
les valeurs plus ardues de l’écoute et de la réflexion ?
Toute critique est ressentie comme un blasphème quand on sacralise le vécu individuel
et collectif au détriment de la réflexion et de la raison.
On se sent d’autant plus menacé par la parole de l’autre que l’on se croit propriétaire
d’une vérité, devenue « ma vérité ».
En ISLAM
(B.N.F
)
S'appuyant sur un verset du Coran rejetant les statues
des idoles et sur un hadîth (communication orale du prophète
Mahomet et par extension un recueil qui comprend l'ensemble des
traditions relatives aux actes et aux paroles de Mahomet et de ses
accusant les faiseurs d'images de vouloir
rivaliser avec Dieu, seul créateur et insuffleur de vie,
certains théologiens musulmans ont condamné
formellement la représentation des êtres animés.
compagnons)
Cet interdit de la figuration, strictement appliqué
pour le Coran et les ouvrages de hadîths ou de fiqh
(jurisprudence islamique relative aux avis juridiques pris par les juristes
de l'islam sur les limites à ne pas dépasser par les musulmans),
a
favorisé l'émergence des arts de la calligraphie et
d'une ornementation fondée uniquement sur
l'arabesque et la géométrie.
Bâzil, Hamla-i haydarî (un récit de la vie de Muhammad)
Entrée de Mahomet à La Mecque et destruction des
idoles
Pourtant, des représentations figurées, parmi
lesquelles on peut voir Muhammad, sa famille et les
prophètes bibliques, ont existé dans d'autres genres
littéraires, épopées, chroniques historiques, Qisas alanbiyyâ'(Histoires des prophètes), particulièrement
dans les mondes iranien, turc et indien.
Mir Haydar, Mi'râdj nâmeh(Le Livre de l'ascension du Prophète)
L'ascension du Prophète
Ahmedî, Iskandar-nâma (Roman d'Alexandre)
Voyage nocturne du Prophète
Pape FRANCOIS (15 janvier 2015)
"Chacun a non seulement la liberté, le droit, mais aussi l'obligation de dire ce qu'il pense pour
aider au bien commun. Il est légitime d'user de cette liberté mais sans offenser".
"Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing, et c'est normal. On
ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision!… Il y a
tant de gens qui parlent mal des autres religions, les tournent en dérision, font un jouet de la
religion des autres: ce sont des gens qui provoquent… La liberté de religion et la liberté
d'expression sont toutes les deux des droits de l'Homme fondamentaux".
"Tuer au nom de Dieu est une aberration… Il faut croire avec liberté, sans offenser, sans imposer,
ni tuer"….
"Ce qui se passe actuellement (avec les attentats islamistes) nous étonne, mais pensons à notre
Eglise : combien de guerres de religion, nous avons eues, pensons à la nuit de la Saint-Barthélémy
(massacre déclenché par les catholiques contre les protestants français et qui a marqué le début
du XVIème siècle des guerres de religion). Nous avons été aussi pécheurs".
Aux prêtres du diocèse du Havre
Reporters sans Frontières a tenu ce matin une conférence de presse au cours de laquelle
Christophe DELOIRE, son Secrétaire général a publié une « proclamation sur la liberté
d’expression » qu’il demande à tous les responsables de culte de signer. Je vous transmets ce
texte car le désir de RSF est de faire signer cette déclaration par tous les curés, pasteurs, rabbins,
imams, de notre pays. Vous serez donc peut-être sollicités pour cela.
Je souhaite vous faire connaître mon avis (qui est aussi celui de la Conférence des évêques de
France) :
1- Les catholiques ne peuvent consentir à une liberté d’expression sans limite. La liberté
d’expression doit s’articuler avec le respect de l’autre. Si nous voulons une société où règne la
cohésion sociale dans la fraternité et le respect des différences, il nous faut consentir à une
régulation de la liberté d’expression.
2- L’Eglise catholique n’a pas été co-rédactrice de ce texte. L’usage veut que les catholiques ne
signent que les textes à la rédaction desquels ils ont été associés.
3- Le texte n’est pas indemne de soupçon sur les religions qui seraient responsables de vouloir
attenter à la liberté d’expression.
4- Enfin, l’Eglise de France s’est déjà exprimée sur ce thème. Moi-même, j’ai abordé cette
question dans le bulletin Le Havre et Caux qui va paraître prochainement. Il n’est pas absolument
nécessaire de se mettre à la remorque d’autres déclarations qui souhaitent trouver chez les
responsables religieux un force d’appoint. Chacun doit pouvoir s’exprimer en son nom, de façon
plurielle et diverse.
Voilà quelques réflexions susceptibles d’éclairer votre discernement au cas où vous seriez
contactés.
Chacun décidera en conscience de ce qu’il y a lieu de faire.
Jean-Luc BRUNIN