Transcript BULLETIN 7
N°007 du 10 mars 2014 Equipe Electorale Intégrée Bulletin hebdomadaire d’information sur le processus électoral au Mali Mission Intégrée Multidimensionnelle des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali PROCESSUS ÉLECTORAL AU MALI Le Gouvernement rassure les Partenaires sur le report des élections communales Les acteurs du Processus Electoral au Mali étaient réunis le mardi 04 Mars 2014 dans la salle des conférences du Ministère de l'Administration Territoriale pour faire l'état du processus électoral et des projections sur les élections communales. La rencontre technique était placée sous la présidence du Ministre de l'Administration territoriale, le Général Moussa Sinko Coulibaly. CÉLÉBRATION DU 8 MARS 2014 La MINUSMA rend hommage aux femmes maliennes L ors du traditionnel point d'information au personnel de la Mission qui s'est tenu au jardin de l'Hôtel de l'Amitié le jeudi 6 Mars 2014, le Représentant Spécial du Secrétaire General des Nations Unies au Mali, M. Albert Konders a profité de cette occasion pour saluer le courage et la bravoure des femmes maliennes. C'était en présence des Honorables députés Mme Aicha Belco Maiga et Mme Aziza Mint Mohamed, respectivement élues àTessalit et Tombouctou. Pour M. Konders, les femmes jouent un rôle très important dans le processus de paix et de réconciliation d'une nation. En particulier au Mali, selon lui, la gente féminine a été appréciée pour sa participation remarquable lors des élections Présidentielle et législative qui se sont tenues en 2013, même si très peu d'entre elles ont été élues à l'Assemblée Nationale(14 sur 147 députés) . Dans son allocution, la Directrice de la Division Gender de la MINUSMA, Mme Fernanda a tenu à rappeler aux décideurs que la place de la femme n'est pas seulement au foyer mais aussi dans les instances décisionnelles du pays. Les deux Députés après le récit de leur parcours émouvant lors des campagnes législatives, ont lancé un appel solennel à toutes les femmes en particulier celles du Mali, à se battre pour leurs droits avant d'inviter les autorités à œuvrer davantage a l'implication des femmes, actrices incontournables dans le processus de réconciliation et le retour de la paix au Mali. Mme Belco a plaidé auprès du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour l'ouverture d'un bureau de représentation de la MINUSMA à Tessalit. Ceci, dans le but de mieux s'imprégner du quotidien des populations et surtout leur apporter une assurance. A noter qu'au niveau du gouvernement actuel, elles sont seulement 4 sur 34 membres, au moment où l'Assemblée nationale ne compte que 14 députées sur 147, contre 15 sous la quatrième législature. Elles ne sont que 8 femmes sur les 703 maires que compte le Mali. Sur 10.774 conseillers communaux, il y a 927 femmes. Sur les 75 conseillers nationaux, seulement 6 sont femmes. Au niveau régional, seulement 3 femmes sont présidentes de conseil de cercle. La cour constitutionnelle ne dispose que de 4 femmes sur les 9 sages. Com.Reporting O nt également pris part à cette réunion d'information, le vice-président de la CENI, Issaga Kampo, le colonel Tio Bengaly, chef du "bureau fichier électoral et de la documentation" à la DGE, de M. Kacou Assoukpe, Directeur de la Division Electorale de la MINUSMA et Coordinateur de l'Equipe UNIET et de nombreux partenaires techniques et financiers. Le Directeur Général de l'Administration territoriale, Moriba Sinayoko, a rappelé à l'assistance que les élections générales prévues en 2012 et dont les phases préparatoires étaient annoncées, ne connaitront leur véritable phase opérationnelle qu'en 2013 à cause des événements politico-militaires de mars 2012 et de l'occupation d'une partie du territoire national par des groupes armés. L'adoption de la Feuille de route de la Transition le 29 janvier 2012 suivie quelques semaines plus tard de l'adoption de la loi électorale modifiée a relancé le processus électoral avec l'organisation des scrutins présidentiel et législatif sur toute l'étendue du territoire national et dans les missions diplomatiques et consulaires dans un climat apaisé a-t-il conclu. Pour sa part, le Ministre Sinko Coulibaly a tenu àexpliquer aux uns et aux autres les réelles motivations du gouvernement pour le report des élections communales "les élections communales à venir, les défis à relever sont la tenue d'élections régulières, transparentes et inclusives, le renforcement de la confiance des citoyens au processus électoral et la logistique compte tenu du nombre élevé des circonscriptions électorales : 703 communes dont 37 urbaines, 666 rurales et le District de Bamako". Le Conseil des ministres du mercredi 26 février 2014 a décidé de proroger les mandats des élus communaux pour six mois. Ainsi, les élections municipales qui devaient avoir lieu en avril prochain, les mandats des élus locaux prenant fin en mai 2014, ne se tiendront qu'en octobre. Comme principaux motifs invoqués par le gouvernement pour justifier ce report, on peut retenir notamment le retour des réfugiés et des déplacés du Nord, la mise en œuvre d'un certain nombre de recommandations des états généraux sur la décentralisation et l'aboutissement du processus de réconciliation nationale. A titre de rappel, les élections présidentielles et législatives se sont déroulées dans des conditions qui ont été jugées globalement satisfaisantes par les observateurs. 28 candidats étaient en lice au 1er tour de l'élection présidentielle organisé le 28 juillet 2013. Le Le Ministre de l’Administration Territoriale 11 août 2013, le second tour opposait Ibrahim Boubacar Keïta à Soumaïla Cissé. Le premier l'emportera avec plus de 77% des voix. Sur 6,8 millions d'inscrits il a été enregistré un taux de participation record de 51,54% pour le premier tour contre 38,31% en 2002 et 45,78% pour le second tour. 410 listes (1028 candidats dont 156 femmes) étaient en licepour les législatives. Ces élections législatives se sont déroulées en deux tours, les 24 novembre et 15 décembre 2013. Sur 6,5 millions d'inscrits, il a été enregistré un taux de participation dépassant largement les taux enregistrés depuis 1992 avec 38,49% au premier tour et 37,24 au second tour. 147 députés ont été élus dont 14 femmes. 76 partis politiques sur 165 ont participé aux scrutins. Les trois principales contraintes liées au Processus Electoral au Mali Contraintes d'ordre général :certains analystes pensent qu'il incombe aux responsables des partis politiques de sensibiliser et de mobiliser les électeurs. La problématique des cartes d'électeur n'est pas sans impact sur la participation aux élections. Contraintes d'ordre spécifique : les commissions administratives d'établissement des listes électorales ont été confrontées à des problèmes d'identification de certains électeurs ainsi qu'à leur affectation dans des bureaux de vote en raison de l'absence de certaines informations les concernant et les difficultés relatives a l'établissement des listes des électeurs se trouvant dans les camps de réfugiés. Contraintes opérationnelles ont surtout trait aux difficultés pour certains électeurs disposant de la carte NINA de retrouver leurs bureaux de vote dans certains centres urbains. Le nombre très élevé de bulletins nuls, l'usage inapproprié de l'encre indélébile et la mauvaise tenue des documents justificatifs des fonds alloués aux agents électoraux font également partie des insuffisances relevées. Com.Reporting w w w PROCESSUS ÉLECTORAL AU MALI Quelle représentativité des femmes à l’Assemblée Nationale ? La participation aux élections et en particulier le droit de vote est un élément clé de la gouvernance démocratique. L'objectif d'une plus grande participation et représentation des femmes dans la vie publique au Mali, est une des composantes clés du mandat de la MINUSMA, qui se doit d'appuyer le gouvernement malien à assurer l'inclusion des femmes dans tout le processus de transition politique en cours. L a gent féminine malienne a livré une grande bataille au cours des élections législatives de 2013. Cependant, avec plus de la moitié de la population (52%), les femmes n'arrivent toujours pas à relever le défi de leur représentativité au sein des postes électifs. Le constat a été plus alarmant lors des élections présidentielle et législative, les femmes ont essayé de réaffirmer leur détermination à briguer des postes électifs. Ainsi, sur les 1141 candidatures validées par la Cour Constitutionnelle, seules 156 candidatures féminines ont été retenues. A l'issue des deux tours,14 Femmes se sont vues élues sur les 147 Députés que compte la cinquième législature contre 15 précédemment, soit un recul d'un siège. Madame HaidaraAichata Cissé dite Chato, députée élue aux couleurs de l'UM-RDA a Bourem et encore moins candidate malheureuse aux élections présidentielles, reste la seule à avoir brigué deux mandats successifs à l'Assemblée Nationale. Quand aux autres, elles sont pour la plupart à leur premier mandat. QUELLES POURRAIENT ËTRE LES CAUSES? Au-delà du rôle que jouent les femmes dans la société malienne et malgré les ateliers, colloques et concertations organisés par les structures féminines à travers ONU FEMME dans le but de donner un coup de piston a la représentativité de la gent féminine dans les instances décisionnelles, le résultat reste mitigé. A cela, l'on peut ajouter le manque d'intérêt accordé à une candidature féminine aux postes électifs par les hommes. Car ceux-ci pensent toujours que le rôle de la femme est au foyer et non dans la politique. Aussi, un facteur bien déterminant et non négligeable. Il s'agit du sérieux manque de solidarité entre femmes. Cette situation mérite de mener des réflexions approfondies afin de ressortir tous les obstacles pour permettre à celles -ci de s'épanouir et contribuer fortement à la gestion du pays. 14 FEMMES ELUES À L'ASSEMBLÉE NATIONALE Elles auront la lourde responsabilité de défendre non seulement les intérêts de la Nation mais aussi le statut et les Droits des Femmes maliennes. De Tessalit à Kenieba, en passant par Sikasso sans aucune distinction. Pourront-elles vraiment y parvenir, sachant qu'elles sont faiblement représentées au sein des directions des Commissions ? Dans les douze Commissions que compose l'Assemblée Nationale, on constate qu'elles ne sont présentes que dans trois Commissions dont deux respectivement présidentes des commissions Education, Culture et Communication et Affaires étrangères, des maliens de l'extérieur et de l'intégration africaine et la troisième au niveau de la Commission de contrôle comme Vice-présidente. Pour le Bureau, seules trois femmes font leur entrée. Il s'agit des Honorables Aïchata Belco Maïga, Elue RPM, 5è vice-président ; Aziza Mint Mohamed, Adema-Pasj et Maïmouna Dramé, RPM, toutes deux Secrétaires Parlementaires. La représentativité des femmes au sein de l'Assemblée Nationale dépasse l'implication des partis politiques, des organisations de la société civile du pays et même au-delà d'une prise de conscience. Il faut adopter des stratégies nouvelles pour donner plus de représentativité a la gente féminine dans les postes électifs. Le chemin à parcourir pour les femmes reste long et épineux ; espérons qu'elles seront mieux représentées lors des communales prochaines. Com.Reporting CÉLÉBRATION DU 8 MARS 2014 Message du Secrétaire Général de l'ONU, Ban Ki-moon C ette année, nous célébrons la Journée internationale de la femme en rappelant à quel point il importe d'établir l'égalité des sexes, non seulement pour des raisons d'équité et de respect des droits de l'homme, mais aussi parce que c'est une condition préalable à la réalisation de bien d'autres objectifs. Les pays dans lesquels les femmes sont traitées sur un pied d'égalité avec les hommes jouissent d'une meilleure croissance économique. Les entreprises qui comptent des femmes parmi leurs dirigeants affichent de meilleurs résultats. Les accords de paix qui font intervenir des femmes s'avèrent viables à plus long terme. Les parlements où siègent des femmes adoptent davantage de lois portant sur des questions sociales fondamentales comme la santé, l'éducation, la non-discrimination et les allocations familiales. Il ne fait donc pas l'ombre d'un doute que l'égalité entre les femmes et les hommes est un avantage pour tous. Cette réalité doit être au cœur des efforts que nous déployons pour accélérer la réalisation des objectifs du Millénaire du développement d'ici à l'échéance de 2015 et établir un programme d'action pour la suite. Si les progrès accomplis en ce qui concerne l'accès des filles à l'enseignement primaire et la proportion de femmes dans les instances politiques sont considérables, ils restent néanmoins trop lents et trop inégaux. D'où qu'elles viennent, les petites filles nées aujourd'hui devront encore faire face à l'inégalité des chances et à la discrimination. Tous, nous devons cependant veiller à ce qu'elles se voient épargner la violence qui touche une femme sur trois dans le monde, puissent un jour recevoir un salaire égal pour un travail égal sans être empêchées de jouer un rôle dans l'économie, soient en mesure de participer dans des conditions d'égalité aux décisions qui les concernent, et aient toute latitude pour décider si elles souhaitent avoir des enfants et, le cas échéant, à quel moment et combien elles en auront. Je tiens à dire ceci à toutes les femmes et les petites filles de la planète : le respect des droits de l'homme et l'égalité entre les sexes ne sont pas des idéaux inatteignables. Au contraire, il incombe aux gouvernements, à l'Organisation des Nations Unies et à chaque être humain de s'assurer qu'ils deviennent réalité. Je m'adresse également aux hommes et aux garçons, à qui je demande d'assumer leurs responsabilités à cet égard. Nous avons tous à gagner à voir les femmes et les filles - qu'elles soient mères, sœurs, amies ou collègues - réaliser tout leur potentiel. Ensemble, tandis que nous nous efforçons d'éliminer la pauvreté et de parvenir au développement durable, œuvrons donc en faveur de l'égalité des sexes, des droits des femmes et du renforcement du pouvoir d'action de celles-ci, car nous avons tous à gagner à être sur un pied d'égalité. Publié par la Division Electorale de la MINUSMA Bureau 1107 Ext. : 63 41 Tél. : 91 02 24 59 Email : [email protected]