Les scouts débarquent au Neuhof - Territoire du Bas-Rhin

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TEMPS FORTS
DIMANCHE30MARS2014 P
STRASBOURG Scouts et guides de France
L’AGENDA
Les scouts débarquent
au Neuhof
STRASBOURG
14-18 : un spectacle
et une conférencedébat au lycée
Marie-Curie
Q JEUDI 3 AVRIL. Dans le
cadre des manifestations du
centenaire de la Grande
Guerre, le lycée Marie-Curie
accueille jeudi 3 avril à 18 h
un spectacle théâtral « 100
ans après, ils nous parlent
encore » par la Compagnie
des Artisans – Philippe Klein.
À 20 h, conférence-débat
« 1914-1918 autrement »,
organisée par des élèves de
première littéraire du lycée
Marie-Curie avec Maurice
Carrez, professeur d’histoire
contemporaine à l’Université
de Strasbourg (IHEE et IEP),
président du CRID 14-18 ;
Yann Prouillet, historien et
éditeur, membre du CRID
14-18 ; Raphaël Georges,
professeur d’histoire-géographie, coauteur avec M.
Prouillet des « 500 témoins
de la Grande Guerre », doctorant à l’Université de Strasbourg. Pour des raisons de
capacités d’accueil, il est
conseillé de confirmer votre
participation le plus tôt
possible. Réservations de vos
places par courriel : [email protected]
Performance
« Au seuil du sens »
Q SAMEDI 5 AVRIL.
Une performance « Au seuil
du sens » sera donnée le
samedi 5 avril à 20 h 30, en
l’église des Dominicains,
boulevard de la Victoire. Il
s’agit d’une « performance »
consacrée à des textes d’une
haute tenue littéraire et
spirituelle, accompagnés par
une musique de Gualtiero
Dazzi écrite spécialement à
cette intention, et mis en
valeur par le travail de plasticienne de Véronique Grenier,
l’instigatrice de ce spectacle.
Deux comédiens, Philippe
Kahn et Gabriel Micheletti,
diront ces textes mis en
lumière par Sophie Merlin,
accompagnés par un merveilleux violoniste, Jonas
Grenier, et sous la direction
artistique de Véronique Grenier, dont les vitraux peints,
les dispositifs et les sculptures sont en harmonie avec les
poèmes qu’elle a choisis.
Rencontre avec Jean
Baubérot
Q SAMEDI 5 AVRIL. La librai-
rie Oberlin, le Temple Neuf, la
médiathèque protestante et
les éditions de l’Atelier organisent une rencontre, ce
samedi à 15 h, au Temple
Neuf, place du Temple-Neuf,
avec Jean Baubérot, à l’occasion de la parution de son
livre autobiographique « Une
si vive révolte ». Le thème ?
« Heureux comme un protestant en France ? Itinéraire
hérétique d’un protestant
laïque. »
Historien du protestantisme,
sociologue et spécialiste des
religions, Jean Baubérot est
aussi un universitaire de
renommée internationale qui
a su conseiller ministres et
présidents de la République.
Dans cet ouvrage, il affronte
les rapports entre politique et
religion, en évoquant l’importance d’une laïcité capable
de préserver la pluralité
culturelle tout en garantissant la séparation entre la
sphère étatique et religieuse.
Jean-Sébastien Ingrand et
Rudi Popp, pasteurs, animeront le débat avec Jean Baubérot. L’auteur dédicacera les
livres à l’issue de la rencontre.
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À l’initiative de deux pères de famille du quartier, et sous l’égide des Scouts et guides de France,
un groupe de scouts voit le jour au Neuhof : les Baden Power. La deuxième animation, organisée
hier après-midi, a réuni une soixantaine de jeunes. Opération séduction réussie.
Ce
«
groupe se
C
ela faisait quatre ans que
l’idée germait dans leur
esprit. Poussés par l’envie
de « proposer des animations non commerciales aux enfants », « de leur apprendre les
valeurs humaines de solidarité,
de volontariat », deux pères de
famille, Karim Amejrar et Moustapha Darchi, ont décidé de monter un groupe de scouts dans leur
quartier du Neuhof. Son nom ?
Baden Power, en hommage au
fondateur du scoutisme Robert
Baden-Powell.
constitue
avec des
jeunes loin
PHOTO DNA – des
LAURENT RÉA stéréotypes
véhiculés sur
les scouts. Ce ne sont
pas que des cathos
bourgeois. Nous
sommes ici dans le
dialogue interreligieux et la mixité
sociale. »
« Nous vivons
une aventure palpitante »
« Via un ami commun, on est
entrés en contact avec Caroline
Linget [responsable du développement pour les Scouts et guides
de France (SGDF) du Bas-Rhin].
En l’espace de trois mois, le projet
s’est concrétisé », raconte Karim
Amejrar, informaticien de 46 ans.
Ce samedi après-midi, ils organisent leur deuxième animation
scoute. L’objectif ? Donner envie.
Une soixantaine d’enfants ont répondu à l’appel. Peut-être de futurs louveteaux et farfadets.
Yosra, 8 ans, s’affaire avec ses
copines à la réalisation d’un drapeau. « On est des marins, s’enthousiasme-t-elle. Notre équipe,
c’est les One Piece ! Et moi, je suis
un scout », lâche-t-elle, visiblement conquise. Plus loin, l’équipe
des « Dragons noirs » brandit son
pavillon en criant à l’abordage.
« Ils s’amusent beaucoup et réagissent bien aux activités que l’on
propose », se réjouit Yassir El
Hamri. Ce jeune homme de 18 ans
qui a grandi au Neuhof est l’un
des cinq « chefs et cheftaines »
du groupe de scouts nouvellement formé.
« C’est formidable de trouver
autant de jeunes aussi motivés,
souligne Caroline Linget, également présente ce jour-là. Et de
poursuivre : « Nous vivons une
aventure palpitante à double titre. Tout d’abord, la création d’un
groupe de scouts n’arrive pas tous
les jours. Ensuite, il se constitue
avec des jeunes bien loin des stéréotypes véhiculés sur les scouts.
Les scouts ne sont pas que des
cathos bourgeois, pointe-t-elle. Le
scoutisme, ce n’est pas cher. La
CAROLINE LINGET, RESPONSABLE
PÔLE DÉVELOPPEMENT DES SCOUTS
ET GUIDES DE FRANCE 67
Les scouts en herbe avaient pour mission de confectionner un drapeau.
PHOTO DNA – LAURENT RÉA
cotisation varie en fonction du
quotient familial. Et même si on
est un mouvement catholique,
l’appartenance religieuse n’est en
aucun cas un critère de recrutement. On enseigne des valeurs
universelles », insiste-t-elle.
Rejoindre un mouvement catholique n’a d’ailleurs en rien gêné
Moustapha Darchi, lui-même de
confession musulmane. « Cela
nous permet de vivre ensemble :
musulmans et catholiques. On a
tous la foi et on la pratique dans
un respect mutuel », souligne
l’éducateur de 48 ans. « On est
rentré par la porte de la diversité.
On se retrouve dans l’arène de la
fraternité », ajoute Karim Amejrar.
Non loin, des mamans assistent
aux animations et papotent entre
elles sur un banc. Elles aussi sont
ravies de l’initiative. « C’est bien,
cela permet aux jeunes d’échanger, de se rencontrer », se félicite
Alia. « C’est enrichissant. Cela
permet de se découvrir, de s’accepter avec nos différences. On
devrait faire du scoutisme pour
les mamans », sourit Aziza avant
de conclure : « On aimerait bien
que ça continue. »
Une sortie en forêt sera bientôt
organisée pour préparer le premier camp des Baden Power, prévu en mai prochain.
SONIA DE ARAUJO
R
Des chefs difficiles à trouver, des enfants toujours partants
Malgré les difficultés rencontrées, le scoutisme a
toujours le vent en poupe.
Les Scouts musulmans de
France reconstituent un
groupe à la Meinau. Les
Éclaireurs, éclaireuses unionistes de Strasbourg, relancé en 2012, renforcent leurs
rangs.
RINGARD, LE SCOUTISME ? Bien
au contraire, assurent les principaux mouvements. Pour
preuve, le nombre de scouts ne
diminue pas. Il augmente même
dans certains cas.
Rien qu’à Strasbourg, les Scouts
et guides de France comptent
560 membres, répartis en six
groupes. Un chiffre qui va
augmenter avec la création de
Baden Power (lire ci-dessus). Ils
sont 150 jeunes membres des
Les scouts de France comptent 560 membres à Strasbourg.
PHOTO ARCHIVES DNA
éclaireurs, éclaireuses israélites
de Strasbourg, 215 à l’association des Guides et Scouts d’Europe de Strasbourg dont 30
chefs, etc.
L’une des plus importantes
difficultés rencontrées par les
mouvements reste le recrute-
ment des « chefs ». Trouver des
jeunes adultes prêts à animer
bénévolement les activités
relève parfois du parcours du
combattant. C’est ce qui a posé
problème aux Éclaireurs, éclaireuses unionistes de Strasbourg, créé en 1991. « Ces dernières années, le groupe s’est
cassé la figure à plusieurs reprises. Entre les voyages Erasmus,
les études, le travail, beaucoup
de responsables partent. Il faut
en trouver d’autres, ce n’est pas
évident », précise Anne-Sophie
Michalowski.
Cette étudiante en architecture
de 22 ans a relancé le mouvement en 2012 avec une amie,
étudiante en théologie. « Nous
avons commencé avec trois
jeunes : les enfants des pasteurs. Aujourd’hui, on compte
26 louveteaux et 5 éclaireurs »,
se félicite-t-elle.
Même chose pour le groupe des
Scouts musulmans de Strasbourg. « Nous l’avions monté en
1999, mais en 2006, il a commencé à s’essouffler » puis s’est
éteint, explique Ismaël Lhadouti.
Toutefois, « au vu de l’actualité
et de ces jeunes qui partent en
Syrie », ce restaurateur de 38
ans a décidé de remobiliser les
troupes à la Meinau. « Ils sont
tous aux abords des immeubles
sans beaucoup d’espoir, d’issues. Il faut les aider à sortir du
quartier, les mettre en contact
avec la nature, les rendre maîtres de leurs activités », insistet-il. L’association Éveil Meinau
organise avec la participation
d’Ismaël Lhadouti un camp
scout dans les Vosges du 23 au
30 avril prochain. Une quarantaine de jeunes y participent.
S. DE A.
R
LST 02