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Les ordinateurs de plongée
Les ordinateurs de plongée sont aujourd’hui d’un usage généralisé et les offres
des fabricants multiples.
Ces dernières années ont vu apparaître sur le marché de nouvelles fonctions
allant du nitrox à la gestion multi-gaz, en passant par les boussoles électroniques,
la gestion d’air intégrée, la notion de paliers profonds, les paliers optionnels,
le mode apnée, etc.
Du côté de l’affichage, la dernière technologie OLED a fait son apparition aux
côtés des traditionnels écrans LCD, posant désormais différemment la question
Alain Foret
de l’ergonomie des écrans et de l’accès aux différentes fonctions.
Il est même possible de voir dans son masque les informations sur la désaturation et d’utiliser son
Smartphone comme ordinateur de plongée.
Du côté des interfaces, la technologie Bluetooth a été intégrée, rendant possible l’exportation de
données non seulement vers son ordinateur de bureau, déjà disponible depuis de nombreuses
années via une connexion physique, mais également vers des tablettes et, de manière générale,
vers tout support mobile.
Quant aux modèles de désaturation, ils intègrent tous désormais l’approche haldanienne (azote
dissous) et celle par les microbulles, pour une décompression encore plus sûre.
Bref, vous l’avez compris, le monde des ordinateurs de plongée est en pleine ébullition et il était
nécessaire de faire le point sur la question, d’avoir une vision d’ensemble pour mieux comprendre
les possibilités offertes, les choix proposés et les enjeux en matière de sécurité de la désaturation.
C’est l’objet de ce mémento Plongée Plaisir qui s’adresse à la fois aux plongeurs, qu’ils soient
encadrés ou autonomes et aux encadrants, guides, initiateurs et moniteurs.
Les plongeurs y trouveront les réponses à leurs questions :
— Comment fonctionne un ordinateur de plongée ?
— Quels sont les critères de choix ?
— Quelles sont les limites d’utilisation ?
— Quelles sont les principales fonctions disponibles ?
— Qu’est-ce qu’un modèle de désaturation ?
— etc.
Les encadrants pourront y puiser de la matière pour leurs cours sur les procédures de désaturation.
Dans cette optique, chaque page du mémento est légendée :
PE : signifie que la page concerne les plongeurs encadrés, qui doivent savoir lire leur instrument,
comprendre les notions clefs et connaître les possibilités offertes.
PA : signifie que la page concerne les plongeurs autonomes. De manière générale, ils doivent
connaître l’ensemble des possibilités offertes par leur instrument et, en particulier, être au fait des
possibilités de paramétrage ayant une incidence sur la sécurité de la désaturation.
EP : signifie que la page s’adresse aux encadrants (guides, initiateurs, moniteurs), dont les
connaissances en la matière doivent être plus larges que celles des plongeurs autonomes et aller
au-delà de leur seul instrument, afin de pouvoir conseiller les plongeurs qu’ils encadrent, les aider
dans la manipulation de leur ordinateur et les guider dans leurs choix.
15 décembre 2014
www.plongee-plaisir.com
1
2
Utilisation d’un
ordinateur de plongée
Un ordinateur de plongée affiche différentes informations et dispose
de fonctions spécifiques selon que vous soyez :
En surface avant la plongée ;
En immersion ;
En phase de remontée ;
De retour en surface après une plongée.
En surface, avant de plonger (pre-dive)
PE
PA
EP
4
Il est conseillé de toujours mettre son ordinateur sous tension avant de plonger, pour :
Vérifier son fonctionnement (affichage correct, pas de message d’erreur ou d’avertissement de
sécurité).
Vérifier le niveau de charge des piles qui s’affiche, selon les modèles, en pourcentage (exemple :
90 %), sous forme de barrettes ou sous forme d’un pictogramme symbolisant une pile.
Généralement, un avertisseur sonore et/ou visuel prévient l’utilisateur lorsque les batteries sont
faibles (signal « bat » clignotant ou « low bat »). Ne plongez jamais avec un ordinateur ayant
un niveau de piles faible, il risque de s’éteindre brusquement sous l’eau vous obligeant alors
à adopter une procédure de remontée d’urgence (voir fiche n°4).
Choisir le mode désiré, si votre ordinateur propose plusieurs options :
• « AIR » ou « SCUBA » pour des plongées à l’air ;
• « NITROX » pour les plongées au nitrox, ce qui suppose de paramétrer le pourcentage d’oxygène
de votre mélange et le seuil de PpO2 désiré (voir fiche n°9).
• « PROFONDIMETRE » ou « GAUGE » si vous souhaitez utiliser votre ordinateur comme un
profondimètre, sans qu’il n’effectue de calculs de désaturation, par exemple, pour plonger
avec des tables. Il faudra généralement attendre 48 h sans plonger avant de pouvoir
revenir au mode « AIR » ou « NITROX ».
Définir d’éventuels paramètres personnels (voir fiche n°5).
Paramétrer certaines alarmes (voir fiche n°6).
PROFONDEUR
Vérifier le fonctionnement de la gestion d’air si elle est disponible (voir fiche n°7).
AFFICHÉE
Au besoin, prendre un cap si vous disposez du mode boussole (voir fiche n°8).
Un ordinateur effectue
ses calculs en fonction
Planifier la plongée avec les membres de votre palanquée (voir fiche n°18).
des variations de
pression et n’utilise pas
En plongée (dive)
la profondeur affichée.
Le mode « PLONGEE » s’active au-delà d’une certaine pression (généralement
Elle n’est affichée que
50 cm à 1 mètre de profondeur). C’est à partir de ce moment-là que :
pour informer le plongeur
et dépend
le temps d’immersion est décompté ;
d’un paramétrage (eau
les paramètres (temps, profondeur) sont mémorisés ;
douce / eau de mer).
les calculs de désaturation sont effectués.
En conséquence, la
profondeur affichée peut
varier d’un instrument
Plongées sans palier (NDL – No Decompression Limit)
à l’autres (de 1 à 2 m
En début de plongée, le message NO DEC, NO DECO, NO DEC TIME, NDC, NDL (No
selon la profondeur)
Decompression Limit) ou NO STOP apparaît, suivi d’un nombre indiquant le temps
sans que cela nuise aux
restant sans palier à la profondeur courante. Généralement, la valeur 99 (ou le signe
calculs de désaturation.
« - - ») indique que le temps sans palier est plus important que la capacité d’affichage.
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Limites d’utilisation
Présentation
Un ordinateur, aussi sophistiqué soit-il, n’est qu’une machine dont les calculs dépendent :
d’un logiciel programmé par un être humain (toujours faillible malgré les tests de validation),
en fonction de modèles de désaturation (voir fiche n°20) sophistiqués mais « approximatifs »
au regard de la complexité du corps humain et qui ne peuvent ni prendre en compte les fonctions
physiologiques réelles d’un plongeur ni assurer la sécurité de 100 % des plongeurs dans 100 %
des cas ;
de capteurs de pression, d’horloges, de cartes électroniques, qui peuvent se dérégler.
Comme pour tout logiciel, l’utilisateur peut être confronté à deux cas lors d’un dépassement des
possibilités de la machine :
1. Les cas prévus par le logiciel, qui débouchent sur l’affichage d’un message (ERREUR, ATTENTION,
SOS).
2. Les cas non prévus qui, par définition, ne peuvent donner lieu à aucun avertissement. L’instrument
continue ses calculs, alors que les résultats affichés ne sont pas fiables et peuvent mettre le
plongeur en danger.
Un protocole de désaturation n’est pas une garantie absolue
Toutes les études font le même constat : si le risque d’ADD est désormais relativement faible
(de l’ordre de 1 à 4 pour 10 000), 50 à 70 % de ces accidents surviennent malgré le respect des
procédures. Ainsi, contrairement à une idée largement répandue, croire qu’il suffit de respecter
les indications de son ordinateur pour se prémunir de tout risque d’ADD est une erreur. Dans ce
contexte, les accidents qui persistent malgré le respect du protocole de désaturation trouvent leurs
causes principales dans l’état de fatigue ou de méforme du plongeur, dans des erreurs de
comportement ou dans l’adoption de profils à risque.
Ce constat amène à conseiller l’intégration des quatre éléments suivants pour assurer une désaturation
la plus sûre possible :
respect du protocole (vitesse de remontée lente, temps et profondeur des paliers) ;
prise en compte des facteurs favorisants individuels ;
éviter les comportements à risque ;
éviter les profils à risque.
Règle n°1 : respect du protocole
Si le nombre d’accidents de désaturation est aujourd’hui relativement faible, on le doit en grande
partie aux progrès effectués en matière de modèles de désaturation. Il convient donc, plus que
jamais, de respecter les indications fournies par votre ordinateur, même s’il ne faut pas se limiter à
cela comme nous le verrons par la suite. En particulier :
Adoptez une vitesse de remontée lente et régulière (voir fiche n°12).
Cette vitesse de remontée doit être encore ralentie à l’approche de la surface ou entre les paliers,
de l’ordre de 6 m/min. Une des erreurs le plus souvent constatées consiste à remonter rapidement,
comme un bouchon, entre 3 m et la surface, dès le palier achevé.
Les paliers doivent être correctement effectués : temps respecté, profondeur stable.
PA
EP
6
Règle n°2 : prise en compte des facteurs favorisants individuels
Une mauvaise forme physique, le manque de sommeil, une fatigue excessive, le stress, la sédentarité,
la déshydratation, l’âge, l’excès de poids, des antécédents médicaux, une mauvaise hygiène de
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Facteurs de prudence,
personnalisation
Principe
Les modèles de désaturation programmés dans les ordinateurs de plongée (voir fiche n°20) sont
fondés sur des hypothèses qui, bien que simplificatrices au regard de la saturation et de la
désaturation du corps humain, fournissent des résultats tout de même satisfaisants. Cela signifie
que bien que ces instruments ne puissent pas assurer une désaturation sûre dans 100 % des cas
pour 100 % des individus, en moyenne, le risque d’accident est jugé acceptable (ex. 1 pour 10 000).
En particulier, les modèles ne peuvent pas prendre en compte certains facteurs 1 dont :
la quantité d’azote réellement stockée au cours de la plongée ;
les facteurs individuels de risque.
Quantité d’azote
En plus des paramètres temps/profondeur, les modèles de désaturation considèrent une valeur
moyenne de consommation d’air pour estimer la charge en azote et calculer la désaturation. Toute
augmentation significative de la ventilation conduit à stocker plus d’azote que prévu et donc à se
situer en dehors de la zone de confiance du modèle. Principaux facteurs modifiant la ventilation :
Effort ;
Froid 2 ;
Essoufflement.
Facteurs individuels de risque
Un modèle prend en compte un individu « moyen » (âge, poids, forme physique…). Les informations
de désaturation fournies par un ordinateur peuvent donc ne pas suffire à prévenir un accident
si le plongeur se situe significativement en dehors des caractéristiques individuelles retenues pour
réaliser les calculs. Principaux facteurs individuels de risque :
1. Mauvaise forme physique, manque de sommeil, fatigue excessive y compris sur le plan psychique,
stress, problèmes familiaux ou professionnels durables, déshydratation (boire de l’eau avant
et après la plongée)…
2. Age > 40 ans.
3. Poids.
4. Antécédent de maladie grave, prise régulière de médicaments…
5. Mauvaise hygiène de vie : tabac, alcool, nourriture trop riche…
6. Perte de conditionnement due à la non-répétition de la plongée (plongée précédente remontant
à plusieurs semaines).
Mode « personnalisation »
Tous les ordinateurs prévoient un mode « personnalisation » (« Facteur de prudence », « Paramètres
personnels », « Risk Level », « Niveau de microbulles », « Facteur de sécurité », « PFactor-Facteur de
correction personnel »…) permettant d’augmenter la marge de sécurité en présence des facteurs
de risque cités ci-dessus et non pris en compte par le modèle de désaturation.
PA
EP
12
Les profils atypiques (remontée rapide, plongées yo-yo ou en dents de scie, profils inversés, successives rapprochées…)
ainsi que certains comportements (mise en surpression du thorax par exemple suite à un Valsalva au palier, effort
après la plongée…) se situent également hors modèle de désaturation. Voir fiche n°3.
2 Le froid provoque également une vasoconstriction périphérique qui modifie les conditions de désaturation prévue par
un modèle et nécessite d’accroître les paliers. Ce facteur se cumule avec la modification de la ventilation.
1
7
La gestion d’air intégrée
L’option « gestion d’air » disponible sur certains ordinateurs de plongée remplace un manomètre
et permet d’utiliser l’écran de l’ordinateur pour afficher la pression disponible dans la bouteille ainsi
que des informations sur l’autonomie en air.
Avantages de la gestion d’air intégrée
La gestion d’air intégrée à un ordinateur de plongée offre de multiples avantages :
visualisation de la pression disponible sur le même écran que celui indiquant les paramètres de
désaturation ;
estimation de l’autonomie en air calculée en permanence (indicateur RBT pour « REMAINING
BOTTOM TIME », AIR TIME ou TTR pour « TIME TO RESERVE ») en tenant compte de la consommation
d’air, de la désaturation et d’une réserve d’air de sécurité, de l’ordre de 35 bars.
alarme d’indication de réserve d’air faible vers 50 bars à 35 bars.
Système de liaison entre votre bouteille et votre ordinateur
La liaison entre votre bouteille de plongée et votre ordinateur peut s’effectuer :
soit par un tuyau (ordinateur en console) ;
soit par un système de communication sans fil (ordinateur au poignet).
Système de liaison par tuyau
Il suffit de brancher le tuyau de votre console d’ordinateur sur une sortie haute pression (HP) du
premier étage de votre détendeur. Vous devez veiller ensuite à attacher votre console, par exemple
sur le gilet, pour éviter qu’elle ne traîne au fond, s’abîme et endommage les fonds.
Système de liaison sans fil
Les liaisons sans fil (ex. ultrasons) utilisent un émetteur (sonde)
spécifique à chaque et valable pour plusieurs modèles de la même
marque, branché sur une sortie haute pression du premier étage
du détendeur, qui communique avec votre ordinateur de poignet.
La portée maximale des ondes est de l’ordre de 1,5 à 1,8 m.
Pour que la liaison puisse s’établir, il faut synchroniser l’émetteur
(sonde) avec l’ordinateur. Cela peut s’effectuer soit par « appairage »,
soit un indiquant un numéro de série.
Synchronisation par appairage
L’appairage doit être effectué :
pour toute première utilisation ;
après tout changement de piles.
Pour appairer vos instruments :
Vissez votre émetteur (sonde) sur le premier étage de votre
détendeur, sans trop forcer. L’idéal est de commencer à visser
la sonde à la main puis de terminer avec une clef en la
manipulant délicatement et en cessant de serrer dès que vous
sentez une légère résistance (l’étanchéité est assurée par un
joint torique).
Atomic Cobalt,
gestion d’air en console.
PA
EP
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LA GESTION D’AIR INTÉGRÉE
Paramétrages possibles
Selon les modèles, il est possible de paramétrer tout ou partie
des éléments suivants (consultez votre notice pour connaître le
mode opératoire) :
Volume et pression de la bouteille à plein ;
Alarme de mi-pression (ex. mi-pression, 100 bars) ;
Alarme de pression basse (ex. 60 bars) ;
Alarme de réserve (ex. 35 ou 50 bars), sachant que certains
modèles rendent cette alarme non modifiable ;
Nom des membres de la palanquée ou des bouteilles (si
plusieurs sondes).
Notez que la plupart des ordinateurs n’affichent plus d’information
lorsque la pression de la bouteille tombe en dessous de 20 à
15 bars.
Exemple d’affichage de la
pression et du temps avant de
passer sur réserve (TTR : Time To
Reserve) sur un Mares Icon HD.
Affichage des informations
Les informations concernant la pression dans la bouteille peuvent
s’afficher, selon la taille et la technologie des écrans :
Sous la forme d’un simple chiffre suivi de l’unité (bar ou psi) ;
Sous la forme d’une bouteille de plongée plus ou moins pleine ;
Avec un code couleur donnant une indication supplémentaire
(ex. sur le modèle EON de Suunto, l'indicateur de pression de
bouteille devient rouge lorsque la pression chute en dessous
de 50 bars ou 720 psi ; sur le Lynx de Liquivision, la pression
s’affiche en jaune à mi-pression, en orange lorsque la pression
est basse et en rouge lorsque la réserve est atteinte).
Consommation d’air et désaturation
Certains modèles utilisent les informations concernant la
consommation d’air (effort, essoufflement, augmentation de la
ventilation due au froid) pour en tenir compte dans les calculs
de désaturation.
Exemple de suivi de sa propre
pression (« YOU » en haut à droite
de l’écran) et de celle des blocs
pour 4 plongeurs (en psi) sur le
modèle Lynx de Liquivision.
Indication de signal perdu
Il se peut que le signal de votre liaison sans fil soit perdu durant
quelques secondes. Cela ne perturbe pas votre ordinateur si le
contact est rétabli au bout de quelques secondes. En cas de
rupture de liaison durable, la pression de votre bouteille ne
s’affichera plus. Dans ce cas, vous devez :
Avertir les membres de votre palanquée ;
Mettre fin à la plongée.
Indicateur de pression d’air
(120 bars) sur l’Eon de Suunto.
PA
EP
19
8
Compas ou boussole numérique
Présentation
Certains ordinateurs proposent l’option « compas » ou « boussole électronique »
comme aide à l’orientation en l’absence de points de repère. Cette fonction
peut être utilisée en surface comme en plongée.
Compas ou boussole ?
La question de la différence entre un compas ou une boussole revient souvent.
En réalité il s’agit de la même chose, un « compas » (venant de l’anglais
« compass ») est une boussole marine.
Paramétrages
Les paramétrages concernent généralement :
le calibrage ou l’étalonnage de l’instrument ;
le réglage de la déclinaison ;
le temps de désactivation automatique du mode « compas ».
Calibrage ou étalonnage (« calibrate », « calibration »)
Pourquoi effectuer ce réglage ?
Ce réglage permet à votre boussole électronique de s’ajuster elle-même en fonction du champ
magnétique environnant.
Quand effectuer ce réglage ?
A la première utilisation ;
Lorsque le compas ne semble pas fonctionner correctement ;
Lorsque vous changez de pays ;
Après tout changement de pile.
Certains fabricants recommandent même, à titre de précaution, d’effectuer un calibrage avant
chaque plongée.
Comment effectuer ce réglage ?
Pour éviter toute interférence, évitez de vous situer à proximité de masses métalliques. Après avoir
accédé à cette fonction (voir la notice d’utilisation de votre instrument), il vous suffit de faire faire à
votre ordinateur un 360 degrés ou un mouvement en forme de 8 (selon les modèles). Votre ordinateur
doit être posé à plat et le mouvement doit être effectué sans à-coups. La progression du calibrage
s’affiche sous la forme d’un cercle ou d’un huit en progression. Selon que le calibrage ait réussi ou
pas, un message vous l’indique. Au besoin, recommencez l’opération.
Réglage de la déclinaison (« declination »)
Le réglage de la déclinaison compense la déviation entre le Nord géographique (celui qui figure
sur les cartes) et le Nord magnétique (celui du champ magnétique terrestre). La déclinaison est
donc le nombre de degrés d’écart, vers l’Est ou vers l’Ouest, entre le Nord géographique et le Nord
magnétique. Elle varie en fonction du lieu où vous vous situez et en fonction du temps, le Nord
magnétique se déplaçant constamment.
PA
EP
20
Ville
Déclinaison
Brest
Cherbourg
Bordeaux
Marseille
Fort-de-France
2°1’ W
1°11 W
0°25’ W
1°15’ E
14°56’ W
Variation
annuelle
0°9’ E
0°9’ E
0°8’ E
0°7’ E
0°2’ W
Ville
Déclinaison
Basse-Terre
Saint-Denis
Dzaoudzi
Nouméa
Papeete
14°43’ W
19°4’ W
8°2’ W
12°0’ E
12°52’ E
Variation
annuelle
0°2’ W
0°2’ W
0°1’ W
0°2’E
0°0’ E
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Le mode multi-gaz et recycleur
Présentation
Les plongées multi-gaz (gestion de plusieurs gaz dans une même
plongée, du type trimix au fond, désaturation au nitrox ou à l’oxygène
pur), en recycleur à circuit fermé (CCR) ou en circuit ouvert, sont
réservées à des plongeurs chevronnés. En France, ils peuvent
plonger jusqu’à 120 m après une formation spécifique (aptitudes
PTH : Plongeur Trimix Héliox). Ces plongées sortent du cadre de ce
mémento, dans lequel nous nous contentons de présenter quelques
points clefs à titre d’information.
Un modèle OSTC…
Ordinateurs
Ces plongées peuvent être gérées soit par des ordinateurs « grand public » disposant d’un mode
multi-gaz (ex. DX Suunto, Galileo Scubapro…) et CCR, soit plus généralement par des ordinateurs
spécifiques :
OSTC (Heinrichsweikamp) ;
Petrel (Shearwater) ;
Freedom (Divesoft) ;
XEO (Liquivision) ;
etc.
Ces ordinateurs utilisent généralement le modèle Bühlmann ZH-L16C avec facteurs de gradients
(ou le modèle VPM-B) pouvant être modifiés par l’utilisateur afin de sécuriser encore plus la
désaturation que ne le prévoit le modèle standard. Cela demande une certaine expertise et une
connaissance pointue des modèles de désaturation.
Notions de base sur les facteurs de gradients (Gradient Factor)
Les modèles de désaturation utilisent des « seuils critiques (Sc) » définis initialement par Haldane
puis devenus des M-Values (Workman, Bühlmann) qui traduisent la tension maximale de gaz inerte
acceptable dans un compartiment (voir fiche n°20) pendant la remontée et la phase de désaturation
afin d’éviter un ADD. Les ordinateurs multi-gaz permettent de modifier le Gradient Factor (GF),
exclusivement dans le sens de la
0%
100% GF BAS
sécurité, ce qui revient à intervenir
Augmentation
sur les M-Values. Un GF à 100 %
de la pression
signifie
que la désaturation suivra
début
de gaz inerte
s
de la
lue
dans le tissus
exactement
les spécifications du
a
remontée
-V
M
F
modèle
initial
de Bühlmann. Un GF
s
G
de
es
d
inférieur
à
100
% conduit à effectuer
e
n
ne
L ig e
plus de temps de paliers (et plus
Lig
rg
profonds) que le modèle initial.
ma urité
éc
s
Pour accroître encore la sécurité et
de
Facteurs
ne pas avoir un seul GF pour toute
de gradients
100%
la plongée, il est possible de définir
GF
un GF bas (premier palier) un GF
HAUT
haut (dernier palier).
0%
Surface
Schéma d’après Innodive (www.innodive.com)
Profondeur
EP
33
16
Affichage, écran et lisibilité
L’affichage et la lisibilité des écrans sont des critères de choix essentiels des ordinateurs de plongée.
Cela conduit à prendre en compte :
le type d’écran utilisé ;
la taille de l’écran ;
les possibilités de paramétrage de l’affichage ;
l’ergonomie associée (boutons-poussoirs, écran tactile…).
Type d’écran
Selon les modèles d’ordinateurs, trois types d’écrans sont utilisés : LCD, LCD-TFT et OLED.
Ecrans LCD
Les écrans à cristaux liquides (LCD en anglais pour Liquid crystal display) monochromes sont d’un
emploi généralisé depuis les années 1980/1990. On les retrouve sur presque tous les affichages
électroniques : calculatrices, montres, appareils photo, caméras, téléphones portables, ordinateurs
de plongée…
Ils offrent l’avantage de pouvoir créer des écrans plats consommant peu d’énergie.
En contrepartie, les possibilités d’affichage sont relativement rudimentaires. Les caractères sont
dessinés grossièrement et leur lisibilité peut laisser à désirer en cas de manque de lumière ou de
trop forte luminosité.
Pour que ces écrans soient lisibles en cas de faible lumière (ex. plongées profondes, eaux troubles,
plongées de nuit, plongées en carrières ou en lac), il est nécessaire d’utiliser une fonction de rétroéclairage.
Ecrans LCD et rétro-éclairage
Les fonctions de rétro-éclairage exploitent la relative transparence des cristaux liquides pour rendre
l’affichage plus lisible par ajout de lumière via des lampes à décharge ou des LED. Cela augmente
la consommation d’énergie, ce qui explique pourquoi ces fonctions de rétro-éclairage ne s’activent
que durant quelques secondes (ce temps est généralement paramétrab.
Tous les ordinateurs de plongée à écran LCD ne disposent pas de cette fonction pourtant essentielle
avec cette technologie.
Ecrans LCD-TFT
La technologie TFT (Thin-film transistor), utilisée par la plupart des écrans LCD couleurs de qualité,
est consommatrice en énergie. Par exemple l’ordinateur Mares Icon-HD, qui dispose d’un tel écran,
a une autonomie d’environ 4 plongées (fort heureusement, il est rechargeable sur secteur).
Ecrans OLED
PE
PA
EP
34
Les écrans électroluminescents ou OLED (Organic light-emitting diode) utilisent une technologie qui
offre de multiples avantages par rapport aux écrans LCD :
Meilleure lisibilité dans toutes les conditions d’éclairage, y compris en cas de faible ou de forte
luminosité ;
Angle de confort de vision plus étendu avec une lumière plus diffuse ;
Consommation d’énergie plus faible ;
Meilleur rendu des couleurs ;
Meilleur temps de réponse à l’affichage ;
Moindre coût de fabrication.
Au chapitre des inconvénients, citons la durée de vie des écrans OLED, donnée pour environ 15000 heures.
La technologie est utilisée sur des téléphones portables, des appareils photographiques numériques,
des baladeurs numériques des téléviseurs… et des ordinateurs de plongée de dernière génération.