«Voyons ce qui peut bien encore advenir!»
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Le magazine des retraités
du Credit Suisse
Numéro 16 Juin 2014
«Voyons ce qui peut
bien encore advenir!»
David Zinman, interview par Ruth Hafen
Page 6
Vie en communauté Emménager à 66 ans dans
une colocation – c’est un nouveau départ! Page 10
Eau-de-vie Bruno Mollet, retraité, produit sa propre
grappa dans le Vallemaggia. Page 20
Suivi des apprentis, hier et aujourd’hui Gros
classeurs et téléphone contre iPad et chat. Page 26
Evénements pour les retraités
S’inscrire maintenant grâce
au formulaire. Page 31
SOMMAIRE INFOPLUS 3
ÉDITORIAL
Chères lectrices,
chers lecteurs,
10 VIVRE AUTREMENT:
par exemple dans une colocation.
Sommaire
19
4 ARCHITECTURE
NAVALE
Pius Wäger invite les lecteurs d’InfoPlus à jeter
un œil dans son quotidien
sur un chantier naval.
PHOTO PAGE DE GARDE: ROBERT AEBLI
6 DAVID ZINMAN
Dans un entretien, le chef
d’orchestre se penche sur
son passé et nous parle
de ses projets à venir.
16
16 VOYAGES ET
DÉCOUVERTES
Lecture: découvrir Munich hors des sentiers
battus.
22 CAISSE DE
PENSION
Interview d’Urs Bracher
et comptes annuels
2013.
18 RÉTROSPECTIVES
Journée au ski, visite de
la Tonhalle Zurich et jeuconcours.
24 APPRENTISSAGE
EN BANQUE 2.0
Michael Seibold sur les
besoins d’un apprenti
d’aujourd’hui.
9 TROUVAILLES
La vache et plus encore.
19 FESTIVAL DE
DAVOS
Offres pour un été musical à la montagne.
10 VIVRE AUTREMENT
Des retraités nous présentent leur nouveau
mode d’habitation.
20 NOBLE GRAPPA
Bruno Mollet nous invite
à déguster une grappa
sous sa pergola dans la
Vallemaggia.
28 HIER ET
AUJOURD’HUI
Encadrement des apprentis dans un monde
en pleine évolution.
30 AGENDA 2014
Rencontres, manifestations et formulaire
d’inscription.
Récemment, je me suis emporté au sujet des nouvelles
P«WKRGHVTXŒXWLOLVHPRQƟOV
pour apprendre le français.
Un instant, je me suis dit: «Avant, tout était
mieux». Puis, je me suis tout de suite corrigé: «Avant, beaucoup de choses étaient
différentes». Cette anecdote m’est revenue à
l’esprit en lisant l’article actuel de la rubrique
«Hier et aujourd’hui» traitant de l’évolution de
la formation des apprentis. Les changements
ont également marqué les longues années
passées par David Zinman à la tête de l’Orchestre de la Tonhalle. J’ai été très impressionné par l’interview de cet homme, dont la
présence sur scène est poignante. Ce n’est
pas sur les planches d’une scène, mais sur
le pont d’un bateau qu’évolue Pius Wäger, un
passionné qui vous fera découvrir le monde à
la fois traditionnel et hautement moderne de
la construction navale. Quant à moi, je repenserai à la construction d’un bateau lorsque
PRQƟOVHWPRLSDVVHURQVQRVYDFDQFHVGŒ«W«
à admirer les yachts sillonnant le lac Léman
HWTXHPRQƟOVPHWWUDHQSUDWLTXHVHVOH©RQV
de français en achetant des glaces. C’est
dans cet état d’esprit que je vous souhaite un
bel été et une lecture passionnante.
Cordialement,
Daniel Schweizer
Responsable du service Suivi des retraités
IMPRESSUM
Editeur: Credit Suisse AG, Retired Staff Management
(Service Suivi des retraités),
[email protected]
Responsable: Daniel Schweizer,
[email protected],
tél. 044 333 28 94
Renseignements: Monika Federer,
[email protected], tél. 044 333 77 61
ou Alexandra Fuchs,
[email protected], tél. 044 333 40 30
Rédactrice en chef: Regula Brechbühl,
[email protected]
Rédaction et responsables de projet:
Mariska Beirne, Maria Ryser
Ont contribué à ce numéro: Ruth Hafen, Melanie Gerteis,
Michael Seibold
Conception et maquette: Axel Springer Corporate Media,
Sebastian Adrian (directeur de création), Jan Weisner
(directeur artistique), Ines Letica (coordination du projet)
Traductions: Credit Suisse Language Services
Versions linguistiques: nc ag, Zurich
Impression: galledia ag, Flawil
10 SAVOIR INFOPLUS
VIVRE EN COMMUN
TROIS EXPÉRIENCES DIFFÉRENTES
EST-IL FACILE, À L’ÂGE DE LA RETRAITE, DE DÉCOUVRIR UNE TOUTE
NOUVELLE FORME D’HABITATION? NOUS AVONS RENDU VISITE
À DES PERSONNES QUI ONT EU L’ENVIE ET LE COURAGE DE
TENTER L’EXPÉRIENCE. ELLES NOUS ONT OUVERT LEURS PORTES –
NOUS VOUS FAISONS ENTRER CHEZ ELLES!
SAVOIR INFOPLUS 11
A gauche: Vue sur la société coopérative «Giesserei» implantée
VXUOŒDQFLHQVLWHGH6XO]HUHQS«ULSK«ULHGH:LQWHUWKRXU
A droite: Urs Weber montrant aux dames
ses talents de danseur.
HABITER SEUL, TOUT EN VIVANT
ENSEMBLE
Il y a tout juste deux ans, les époux Weber
avaient voulu se renseigner sur un logement
adapté aux personnes âgées, car ils désiraient
IDLUHGRQ¢OHXUƟOOHGHODPDLVRQGHFDPpagne dans laquelle ils avaient vécu pendant
31 ans. C’est à ce moment-là que Heidi Weber
a découvert dans le journal, par le plus grand
des hasards, la Giesserei à Winterthour. Au
début, son mari Urs Weber trouvait la Giesserei
et la société coopérative Gesewo suspects:
«J’avais des doutes, je craignais que ce projet
ne soit trop alternatif pour moi», sourit-il
aujourd’hui des réserves émises alors. Près de
300 personnes vivent dans cette nouvelle
habitation plurigénérationnelle, composée
d’appartements de deux à huit pièces aux
façades bardées de bois peint en rouge. Les
balcons continus sans aucune séparation
soulignent le caractère collectif de l’architecture: du balcon, Heidi Weber invite parfois
spontanément sa voisine à jouer au rami dans
son grand appartement de 4,5 pièces. «En un
an seulement, nous nous sommes fait de
nombreux nouveaux amis, grâce à l’organisation de la cohabitation», explique-t-elle.
Chaque habitant offre en effet à la communauté, tous les ans, 36 heures de
travail. Ainsi par exemple, Urs Weber arrache les mauvaises herbes dans le
groupe chargé de l’entretien du jardin, sa femme fournit son aide au «Waschbar»,
une laverie publique où une machine à café et un baby-foot invitent à laver le linge
en agréable compagnie. Les personnes trop occupées professionnellement ou ne
pouvant pas participer aux activités communes pour des raisons de santé peuvent
FRPSHQVHUOHVKHXUHVGXHVSDUXQVRXWLHQƟQDQFLHU'HQRPEUHX[JURXSHVVRQW
entièrement volontaires: il existe par exemple un groupe de méditation, un groupe
de couture ou encore un groupe appelé «Plan B» qui intervient en cas d’urgence.
Si le projet d’unité de soin voit le jour, le dernier point au programme serait rempli:
la Giesserei deviendrait alors une maison plurigénérationnelle à part entière
accueillant ses habitants du berceau à la tombe. Bien que les Weber se sentent
très bien à la Giesserei, le changement d’habitation n’a pas été facile. Urs Weber
explique: «Au début, quand je me promenais dans le parc à côté ou même dans
l’habitation et que je voyais des déchets par terre, j’avais tout de suite envie de
tout ramasser. Jusqu’à ce qu’un voisin me dise que j’avais toujours l’attitude d’un
propriétaire de maison individuelle. Entretemps, j’ai appris à ne pas prendre tout
de suite la responsabilité pour tout.» Et Heidi Weber d’ajouter qu’il faut faire
SUHXYHGHƠH[LELOLW«HWTXŒLOHVWLPSRUWDQWGŒHIIHFWXHUXQWHOFKDQJHPHQWDXVVLW¶W
PHOTOS: LAURENT BURST
A gauche: Heidi Weber (au centre) en train de jouer au rami
en buvant un café dans la cuisine.
A droite: Vue du restaurant bio Ida dans la Giesserei.
12 SAVOIR INFOPLUS
que possible: «A 70 ans, nous avons
choisi le moment opportun pour déménager. Nous pouvons encore nous engager
activement pour la communauté. Plus
tard, nous n’en aurons peut-être plus la
force.»
DÉCOUVERTE DE LA COLOCATION
À 66 ANS
Tout comme Heidi et Urs Weber, Yvette
Brunner s’est également sentie très
attirée par l’idée d’un logement plurigénérationnel dans une société coopérative.
Mais contrairement au couple Weber, elle
s’est installée non pas dans un appartement individuel privé, mais dans une
grande colocation située dans le lotissement de Heizenholz à Zurich. Cette
femme âgée de 68 ans explique: «Avant,
j’ai longtemps vécu seule après le
déménagement de mes enfants et la
séparation d’avec mon mari. Pour moi,
ce n’était qu’une solution temporaire.»
Lorsqu’elle apprit que la société coopérative Kraftwerk1 voulait construire un
nouveau lotissement en bordure de la
forêt de Höngg, elle était ravie et s’est
engagée, dès le début, dans le groupe
de projet Heizenholz. Le lotissement
a été construit sur la base des deux
bâtiments préexistants d’un ancien foyer
pour enfants et jeunes et d’un nouveau
bâtiment construit au centre, qui constitue
aujourd’hui le cœur du lotissement. Les
trois bâtiments sont reliés les uns aux
autres par de grandes terrasses.
Particularité de ce lotissement: la moitié
des 87 habitants vit dans des communautés d’habitation, certains même dans
ce que l’on appelle des «Cluster-WG»: il
s’agit là d’appartements plus grands, une
version luxueuse de la colocation
traditionnelle dans laquelle chaque
chambre dispose de sa propre salle de
bain et d’une kitchenette. Ces suites
sont organisées autour d’une grande
cuisine, d’un salon et d’une salle à
manger communs, qui s’ouvrent sur la
terrasse. La salle à manger de la
colocation «Waldrand», dans laquelle
Yvette Brunner vit, donne également sur
la terrasse. Les huit habitants âgés de
ASTUCES ET LIENS UTILES CONCERNANT LES
LOGEMENTS POUR PERSONNES ÂGÉES
Dans le canton de Zurich, Pro Senectute propose le service
«Wohnen für Hilfe». Pour de plus amples renseignements,
appelez le numéro 058 451 50 00,
e-mail: [email protected], www.pszh.ch
Conviva Plus propose un programme «Wohnen für Hilfe» dans
toute la Suisse: www.conviva-plus.ch/index.php?page=34
La fondation Age s’engage en faveur de bons logements pour les
personnes âgées et soutient des projets de logements et modèles
de soins. En collaboration avec la Zürcher Frauenzentrale, elle a
édité la publication «Älter werden und autonom wohnen» (Vieillir et
KDELWHUGHPDQLªUHDXWRQRPHXQƟOFRQGXFWHXUDGUHVV«DX[
femmes, aux communes et aux gérances immobilières. Cette
brochure, ainsi que d’autres publications peuvent être commandées auprès de la fondation à l’adresse: www.age-stiftung.ch
3RXUWRXWHTXHVWLRQD\DQWWUDLWDXƟQDQFHPHQWRX¢ODV«FXULW«GH
la propriété du logement, veuillez contacter votre conseiller
clientèle Credit Suisse. Vous pouvez aussi obtenir des informations à l’adresse suivante: https://www.credit-suisse.com/ch/fr/
privatkunden/hypotheken/beratung-wohneigentum.html
Yvette Brunner dans la cuisine
de la colocation. Elle se sent
très bien ici, mais recommande
à toutes les personnes
intéressées de visiter plusieurs
colocations avant de prendre
leur décision.
SAVOIR INFOPLUS 13
A gauche: Cuisine pour le «Circolo», le dîner commun
organisé toutes les deux semaines dans le lotissement.
A droite: La garde-robe de la colocation Waldrand; les
objets d’intérieur de ce type sont choisis en commun.
23 à 68 ans possèdent chacun leur
propre chambre et se partagent les trois
grandes salles de bain. Le cœur de
l’habitation est la grande cuisine avec ses
nombreux placards, ses deux fours et ses
deux réfrigérateurs: ici, on voit que tout a
été conçu pour répondre aux besoins des
habitants. «Nous n’avons pas de planning
pour le ménage, chacun est responsable
GHODSURSUHW«GŒXQH]RQHG«ƟQLH
explique Yvette Brunner. Mais nous
avons un planning pour la cuisine.» Ici,
chacun inscrit les soirs où il sera présent
et s’il a envie de cuisiner ou pas. On peut
également y lire quand la colocation
voisine organise une soirée cinéma ou
quand un ‹Circolo› a lieu.» Organisé
toutes les deux semaines, le «Circolo» est
un dîner commun se tenant dans la «Salle
commune». Le repas est alors préparé à
tour de rôle, par des équipes de quatre
SHUVRQQHV$+HL]HQKRO]LOQŒ\DTXHGHV
groupes volontaires, l’entretien des cages
d’escaliers et des espaces extérieurs a
«W«FRQƟ«HVFLHPPHQW¢XQHHQWUHSULVH
H[WHUQHDƟQTXHOHVKDELWDQWVDLHQW
VXIƟVDPPHQWGHWHPSVSRXUVHFRQVDcrer aux belles choses de la vie. Le
«Konsumdepot» offre un service particulier: cette pièce située dans une cave
accessible avec la clé de l’immeuble est
UHPSOLHGHUL]GHS¤WHVGHELVFXLWVGH
tomates pelées, de lessive, de papier
WRLOHWWHGHELªUHHWGŒHDXJD]HXVHm,FL
on vient chercher ce dont on a besoin et
on ajoute un trait à la liste», raconte
Yvette Brunner en souriant. A l’écouter,
on remarque vite qu’elle se sent bien à
+HL]HQKRO]m-ŒDSSU«FLHOHVQRPEUHXVHV
possibilités d’échange, de même que le
mélange des générations. Je suis
cependant contente d’avoir, dans mon
entourage, plusieurs personnes du même
âge et suis ravie de faire partie des
doyennes de la colocation.» Elle recommande cependant aux personnes
intéressées par la colocation de visiter
plusieurs communautés d’habitation:
«Certaines colocations sont organisées
de manière très stricte, d’autres laissent
beaucoup au hasard, dans certaines, les
habitants vivent les uns à côté des
autres, dans d’autres les uns avec les
autres; une colocation est tout aussi
individuelle que ses habitants.»
ECHANGE LOGEMENT CONTRE
JARDINAGE
C’est dans une forme particulière de
cohabitation que vivent Svtluše Heese
(81 ans) et Selma Steinhoff (19 ans) à
=XULFK/Œ«W«GHUQLHUOHVGHX[IHPPHVVH
sont inscrites pour le projet d’échange
de logement contre service «Wohnen
I¾U+LOIH}GH3UR6HQHFWXWH=XULFKHW
semblaient tellement bien correspondre
l’une à l’autre que l’étudiante en informaWLTXHDSXVHSU«VHQWHUFKH]ODSURIHVVHXU
retraitée. Le projet «Wohnen für Hilfe»
repose sur l’idée que de nombreux
étudiants recherchent un logement
abordable et sont volontiers prêts à fournir
quelques services en échange, et que les
personnes âgées sont souvent heureuses
Moment de convivialité entre deux femmes, l’une de 81 ans et l’autre de 19 ans.
14 SAVOIR INFOPLUS
Selma Steinhoff (à gauche):
«Chaque discussion avec Madame
Heese m’apprend quelque chose
de nouveau.»
d’avoir quelqu’un qui les aide au quotidien.
C’est ainsi qu’est née l’idée de cet
échange: une heure de travail par mois par
mètre carré d’habitation. Les étudiants
participent également aux charges, au
prorata de la surface habitée. L’odeur de
biscuits que Svtluše Heese a tout juste
VRUWLVGXIRXUƠRWWHGDQVOŒDLUHWOHWK«QRLU
fumant est servi dans de belles tasses en
porcelaine posées sur la table de la
cuisine. «Après mon premier entretien avec
Selma, j’ai appelé la dame de Pro
Senectute pour lui dire de ne plus
m’envoyer personne d’autre. Selma est un
véritable cadeau du ciel», explique Svtluše
Heese. «Vous êtes un cadeau du ciel pour
moi, répond Selma Steinhoff. Il y a bien
plus d’étudiants inscrits que de personnes
âgées – les seniors n’ont que l’embarras
du choix. D’avoir trouvé quelqu’un avec qui
je m’entends bien sur le plan humain est
une chance inouïe.» Depuis six mois
qu’elles vivent ensemble, la cohabitation
est bien rodée. Selma Steinhoff accomplit,
à la maison, des tâches comme vider le
lave-vaisselle, descendre le papier, le
carton et le verre et, dans les mois les plus
cléments, aider au jardin. Pour le net-
toyage, Svtluše
Heese emploie
depuis longtemps
déjà une femme de
ménage. Une des
tâches principales
consiste à aider
Svtluše Heese à l’ordinateur. Selma
Steinhoff habite une chambre de 18
mètres carrés. Elle serait donc théoriquement redevable de 18 heures de travail par
mois, mais elle refuse de compter les
heures, note Svtluše Heese en haussant
les épaules avec un sourire. Selma
6WHLQKRIIVHMXVWLƟHm-HQHYHX[SDV¬WUH
confrontée à la situation d’avoir épuisé
mes heures à la moitié du mois et de
devoir dire: ‹Je suis désolée, Madame
Heese, mais je ne peux pas descendre le
papier aujourd’hui›.» Pour elle, l’aspect
volontaire fait partie du jeu. Elle ajoute, par
ailleurs, que Madame Heese voyage
beaucoup et qu’elle s’absente parfois
plusieurs semaines de suite. Pendant ce
temps, elle n’a rien d’autre à faire que
d’arroser les belles orchidées, ce qui, pour
Selma Steinhoff, n’est pas vraiment du
travail. Pour que la colocation intergénéra-
tionnelle fonctionne, Pro Senectute
recommande, avant de signer le contrat,
de coucher sur le papier en détail ses
SURSUHVDWWHQWHVHWLG«HVDƟQGŒ«YLWHUOHV
malentendus et les déceptions. Les
thèmes comme les périodes de repos, les
visites et l’utilisation du téléphone et
GŒ,QWHUQHWGRLYHQWDEVROXPHQW¬WUHFODULƟ«V
avec précision. Pour obtenir une cohabitation réussie, la fondation privée à but non
lucratif tente, à l’aide de questionnaires
ciblés, de trouver les personnes qui
correspondent le mieux. Pour Svtluše
Heese et Selma Steinhoff, l’objectif a été
pleinement atteint: «C’est comme si Selma
«WDLWOŒXQHGHPHVSHWLWHVƟOOHV}DMRXWHOD
professeur. Et l’étudiante de sourire: «Mes
grands-parents ont toujours vécu loin de
FKH]QRXV0DGDPH+HHVHHVWGHYHQXH
pour moi comme une grand-mère.»
TEXTE: MARISKA BEIRNE
Madame Heese (à droite) a toujours eu une secrétaire, jusqu’à son départ à la retraite. Ainsi apprécie-t-elle l’aide de Selma Steinhoff dans ses tâches administratives.
SAVOIR INFOPLUS 15
ANDREAS HUBER est socio-géographe et gérant
de l’association LEA et d’ImmoQ GmbH, un
VSLQRIIGHOŒ(FROHSRO\WHFKQLTXHI«G«UDOHGH=XULFK
spécialisé dans l’estimation de biens immobiliers du
point de vue de l’habitant.
«VASTE OFFRE
DE PROJETS
D’HABITATION»
PHOTOS: ANDREAS HUBER
Quelles formes d’habitation sont de nos
jours privilégiées à l’âge de la retraite?
La plupart des personnes âgées souhaitent rester dans leur maison aussi longtemps que possible. Certains aménagent
OHXUORJHPHQWDƟQTXŒLOU«SRQGH¢OHXUV
nouveaux besoins, d’autres déménagent,
notamment lorsqu’ils habitent dans une
maison individuelle à plusieurs étages qui
n’est pas adaptée pour leur âge. Lors de
la transformation du bâtiment ou de la
recherche d’un logement approprié, un
FHUWLƟFDW/($SRXUUDLW¬WUHXWLOH¢OŒDYHQLU
LEA est en effet un nouveau label de
qualité récompensant les habitations
adaptées à tous les âges de la vie (voir
encadré).
Qu’en est-il des logements pour personnes âgées et maisons de retraite?
La demande de logements pour personnes âgées va croissant, surtout dans
les villes. De tels appartements sont
relativement bon marché et souvent rattachés à un centre pour personnes âgées
qui propose aux habitants des prestations
telles qu’un service de linge ou des repas
de midi. Situées dans un segment de prix
plus élevé, les résidences pour personnes
âgées fonctionnent sur le même principe,
la palette des prestations proposées étant
généralement plus importante. L’âge
moyen pour l’entrée dans une résidence
est actuellement de plus de 80 ans, il est
ainsi pratiquement aussi élevé que l’âge
nécessaire pour être admis dans une
maison de retraite ou un établissement
médico-social public. Il y a pratiquement
WRXMRXUVXQHXQLW«GHVRLQVDIƟOL«H$ORUV
que, dans une résidence, les habitants
vivent toujours dans leur propre appartement, ceux d’une maison de retraite n’ont
plus de ménage à gérer.
Quelles formes d’habitation alternatives
existe-t-il?
Il existe aujourd’hui un grand nombre de
projets pour personnes âgées ou plurigénérationnels dans lesquels le sens de la
communauté est prépondérant. Les ménages communs avec des appartements
privés sont plus recherchés que les colocations, car il y est plus facile de se retirer
tout en restant au contact des autres. Ces
formes d’habitation communes novatrices
ne représentent statistiquement encore
TXŒXQHSDUWLQƟPHGHVORJHPHQWVSRXU
personnes âgées.
Comment est-il possible de trouver la
forme de logement qui convient le mieux?
(QU«Ơ«FKLVVDQWGŒDERUG¢FHTXHYRXV
YRXOH]U«HOOHPHQW,OHVWLPSRUWDQWGH
QHSDVVHODLVVHULQƠXHQFHUSDUOŒHQYLH
d’appartenir à une communauté, mais de
VHGHPDQGHUm6XLVMHDVVH]WRO«UDQW"}
CERTIFICAT LEA
/($VLJQLƟHm/LYLQJ(YHU\$JH}&HWWH
association soutenue entre autres par le
Credit Suisse met actuellement au point
le premier label de qualité au monde
pour des logements adaptés à tous les
âges de la vie. L’objectif de ce label est
de répondre au vœu émis par la majorité
de la population de vivre dans son propre
logement aussi longtemps que possible.
Pour de plus amples informations,
FRQVXOWH]OHVLWHZZZOHDODEHOFK
8QHIRLVTXHYRXVDYH]OHVU«SRQVHVLO
ne vous reste plus qu’à chercher le projet
qui répond à vos attentes. Important: les
nouveaux projets ont souvent une période
de démarrage de cinq à dix ans. L’idée
d’un ménage commun avec des amis ou
des personnes proches est très appréciée. Lorsqu’ils sont tous du même âge,
les habitants risquent toutefois de devenir
fragiles au même moment et de ne plus
être en mesure de se soutenir mutuellement comme cela était prévu à l’origine.
Si la structure d’âge englobe environ une
J«Q«UDWLRQXQHƠXFWXDWLRQFRQWLQXHGHV
habitants est possible. Un mélange des
générations est également judicieux si
l’on apprécie l’énergie que des enfants et
des jeunes apportent dans un ménage.
Un projet d’une certaine envergure est
également avantageux si les habitants
souhaitent que les activités perdurent,
même lorsque les personnes ayant donné
les impulsions ne sont plus disponibles.
Que peut-on entreprendre pour qu’un
projet ne perde pas son dynamisme
d’origine?
Des expériences positives ont été faites
dans les lotissements dans lesquels des
personnes ont été embauchées pour
proposer des activités et promouvoir le
sens de la communauté. Il est important
de savoir que nous ne vieillissons pas tous
de la même manière; les gens restent
aussi individuels qu’ils l’étaient toute leur
vie. Il existe de nos jours un vaste éventail
de formes d’habitation satisfaisant aux
besoins les plus divers. Espérons qu’il y
en aura encore plus à l’avenir.
TEXTE: MARISKA BEIRNE