Transcript ïî3Tlto

3
JOURNAL DE KAIN.«
drame épouvantable s'est accompli, dans la
uuit du 25 mai dernier.
Une* vive curiosité s'attache à ce crime qui
est venu consterner notre pays et trancher les
jours d'une femme remarquable par sa naissance, son esprit et ses qualités a c'était la dernière joie d'un foyer attristé ; elle a été étreinte
par un bras assassin, presqu'à côté de la chambre de sou mari, M. Humbert Ferrand, cloue
sur un lit de douleurs, pas des souffrances
contractées il y a plus de vingt années.
Lé père de M. Humbert Ferrand fut députe
de l'Ain à la Constituante ; i l avait été président du tribunal de Belley.
M. Humbert Ferrand était un avocat distingué, un littérateur instruit et spirituel,
dont les œuvres sont dans les bibliothèques des amateurs. 11 avait épousé M Rolland
rie Ravel, dont le père avait été sous-prefet de
Belley, et dont un frère fut ingénieur en chef de
l'Ain.
,
, .
M. Humbert Ferrand fut, pendant plusieurs
années, attaché à des grandes entreprises dans
l'île de Sardaigne pour le dessèchement de
vastes marais. Les résultats ne furent pas toujours en proportion des sacrifices, et il y eut
des pertes assez considérables.
Ces travaux avaient été pour M. Humbert
Ferrand l'occasion de nombreux voyages à
Turin, où il avait connu les hommes les plus
considérables de ce pays. Le roi Charles-Albert
l'honorait d'une amitié particulière ; il l'avait
fait chevalier, puis officier des saints Maurice
et Lazare.
M. et M Ferrand n'avaient point d'enfant.
Un jour, ils arrachèrent à la misère une petite
créature abandonnée; ils en firent leur fils
adoptif ; et ce fut Blanc-Gonnet, dont la vie
émaillée de vices, traversée ^'événements
étranges, vint aboutir au plus effroyable des
crimes.
Blanc-Gonnet fut élevé par ses bienfaiteurs ;
il lit en partie ses études au collège de Belley,
montra même des dispositions pour la poésie ;
ses camarades de classe se repassaient ses essais poétiques, dont quelques-uns même reçurent de la publicité.
Mais ce n'est pas tout. Blanc-Gonnet aspira
aussi à être écrivain, et l'on a de lui une brochure intitulée Souvenirs de Crimée, dans laquelle sont recueillies des lettres écrites par
lui pendant la célèbre campagne, qu'il fit
avec le 49 de ligne.
Blanc-Gonnet arriva au grade de sous-officier,
fut dégradé, passa devant les conseils de
guerre, toujours incorrigible, et jamais cependant abandonné parles bienfaiteurs.
Tel est l'accusé que nous allons mieux voir
encore sous son triste jour dans les débats qui
se sont ouverts ce-» matin devant une foule
considérable.
Mais il est une pièce capitale qu'il faut lire
tout d'abord si l'on veut bien suivre toutes les
péripétiesdecetaffreuxdrame; c'estlasuivante :
1
lle
m 0
e
fait rien de la tuer; je lui donnerai un mauvais coup
à la strangulation, mais encore à l'asphyxie par sufestimée 300 francs, n'est couverte par aucune
aussi bien que je le dis. »
focation.
assurance.
Un jour il la poussa du bras en disant : « Vous
A supposer que ce récit soit exact, que Blanc— Certaines parties des montagnes du B u vous en. repentirez, mais il ne sera plus temps. »
Gonnet n'ait pas eu recours à une effraction inté$ey, dans l'arrondissement de Belley, sont
Au mois de mars dernier, pendant le diner, auquel
rieure, tout démontre qu'il s'est précipité sur sa
habituellement dans cette saison très fréquenassbtait l'instituteur, à la suite dune discussion provictime, sanséchanger une parole avec elle.
voquée par ses demandes d'argent, Blanc-Gonnet
Si, comme i l le prétend. M ' Ferrand était éveillée,
tées par les touristes et les artistes, attirés là
traita M Ferrand d'infâme menteuse
est-il supposable que, le voyant entrer ainsi la nuit,
par ta beauté des sites et le pittoresque d u
Révoltée de cet outrage, elle lui rappela ce qu'elle
tout-à coup, sans bruit, qu'entendant cette lugubre
paysage. Or, celte année, le bruit a couru 5 paa*vait fait pour l u i , ses démarches pour obtenir sa
menace : « T u vas mourir, maudite > , elle n'ait pas
raît-il, que des maladies épidérniques régnaient
grâce. A ce souvenir, sa colère ne connut plus de
appelé à son secours son mari et ses domestiques?
dans cette contrée, et cette rumeur, propagée
bornes. Il secoua la table avec fureur, s'empara d'un
La conversation pleine de reproches et de eolère
de proche en proche, en a éloigné la plupart
plat. d'un réchaud , menaçant et faisant le geste de
qu'H suppose avoir précédé le crime a-t-elle pu avoir
des visiteurs.
frapper. M
Ferrand lui pardonna.
lieu sans éveiller M. Ferrand, couché dans l'apparteM. le maire d'Hauteville fait publier que ce
Une nuit, enfin, elle fut réveillée par Blancment voisin ?
Gbnnct, q u i , rentrant en état d'ivresse, frappait
£ n prêtant à M"" Ferrand des paroles "qu'elle a'a
n'est là qu'un bruit sans aucune espèce de
violemment à sa porte et fui ordonnait d'ouvrir.
pas pu prononcer, l'assassin, n'a qu'un but, faire
fondement et que, dans tous les cas, la comElle fut obligée de recourir à l'intervention 'des
croire qu'il a cédé à une surexeitation instantanée,
mune qu'il administre est exempte de toute
domestiques. Trois jours avant sa mort, racontant , qu'il a agi sans préméditation.
influence épidémique.
cette scène à un t é m o i n , elle lui disait avec une proMais l'heure à laquelle le meurtre a été accompli,
— Le 30 juin dernier dit le Courrier de
fonde tristesse : « J'ai échappé à un grand danger. »
les précautions prises par son auteur, ses menaces
Blanc-Gonnet avait noué des relations intimes avec
antérieures, et, enfin , le vol qui a suivi, peuvent-ils
Lyon, un sieur F. Giraud, n é au Puy (Hautela femme de chambre; il manifesta le désir de
laisser un doute à cet égard ?
Loire) et demeurant à Saint-Benoit (Ain), fut
l'épouser. Bien qu'à regret, M. « t M « Ferraad donBlanc-Gonnet a d'ailleurs reconnu cette préméditatrouvé baignant dans son sang dans la chambre
nèrent leur consentement, promettant de se charger
tion , en avouant qu'il était résolu à donner la mort à
de l'hôtel où il était descendu, à Lyon, place
des frais du mariage. Mais , ayant appris que le père
M ' Ferrand , si elle refusait soit de lui venir en- aide
de l'Impératrice. Là blessure de cet homme
s'apposait à cette union et justement mécontente de
pour son mariage, soit de le. reprendre dans sa
consistait en une horrible mutilation, qui,
la jeune fille, qui avait quitté la maison pour passer
maison , en avouant, enfin, que son crime avait pour"
disait-il, luj avait été faite, sur les dix heures
Seale avec BJanc Gonnet, plusieurs jours à Lyon,
but la vengeance.
du matin par un inconnu, aux environs de l a
M
Ferrand la congédia.
Son principal mobile a été le vol. M " Ferrand ne?
gare de la Croix-RoUsse.
Irrité de ce renvoi, Blanc-Gonnet annonça Son,
voulant et ne pouvant plus faire pour lui de sacrifice ,
départ pour Genève.
il avait Tésolu de la dépouiller. Pour arriver à son
Cette version assez vraisemblable, fut bienbut, il n'a pas reculé devant un véritable parricide.
Désespérée de Sa conduite, en proie depuis son
tôt controuvée.
retour à des terreurs, à des pressentiments qu'elle
Les hommesdel'artdéclarèrentquecetteblesUne foule assez nombreuse stationne devanf
ne pouvait vaincre , M
Ferrand se prêta avec emla grille du palais de justice au moment où sure avait été faite par celui même qui en était
pressement à son désir.
Blanc-Gonnet sort de prison pour être conduit victime.
Le 8 mai 1868 , i l quittait Conzieu, emportant des
à la cour d'assises. La salle" d'audience est
Giraud est mort le 9 juillet, et l'autopsie a
certificats , des lettres de recommandations, la derl'objet d'un empressement que justifie la gra- démontré qu'il a succombé moins à la blessure,
nière épargne et la bénédiction pleine de larmes de
ceux qui, pendant trente ans, l'avaient aimé comme
vité des débats qui vont s'y dérouler.
qu'à un ramollissement cérébral, qui sembleleur enfant. En partant, il n'ignorait pas que, par
Blanc-Gonnet est amené par les gendarmes rait expliquer un acte de folie.
son testament, M"" Ferrand l'avait institué son l é g a de service, un peu avant dix beures. C'est uu
— Le 43 de ce mois, un orage de grêle s'est
taire universel.
jeune homme de 32 ans, assez maigre, d'une abattu sur la ville de Dijon et ses environs. Les
Dix-huit Jours a p r è s , le 26 mai, à quatre heures
taille au dessus delà moyenne. Sa figure est dommages dépassent550,000fr., dont240,000
du matin, le domestique, Claude Cattin, frappait à
intelligente , ses cheveux châtain-clair, rejetés fr. pour le territoire seul de Dijon.
la porte de la chambre de M JFerrand, qui devait se
en arrière, laissent voir un front large et élevé.
rendre à Belley.
— . Les funérailles des malheureux miLa ligne des arcades sourcilières est presque neurs tués dans la catastrophe de d i N'obtenant pas de réponse, il fit ouvrir cette porte
droite j le nez est aquilin, et l'ensemble du manche ont eu lieu au milieu d'un concours
en présence de l'adjoint. Rien n'était dérangé dans,
l'appartement, mais le lit était vide et découvert,
visage bronzé par le soleil d'Afrique, respire qu'on pouvait évaluera dix mille personnes.
jjme Ferrand était étendue sans mouvement dans la
l'éuergie et la détermination
mais non le M. Je préfet de la Loire et toutes les autorités
ruelle, ayant seulement ses vêtements de nuit. Sa
crime.
locales assistaient à cette trisle cérémonie.
face baignait dans une mare de sang ; sa camisole , sa
D'ailleurs l'éducation qu'a reçue Blanc-'
Au cimetière, M. le préfet Castaing a prochemise et los draps étaient tachés de sang. Le corps
Gonnet perce dans sa tenue comme dans ses noncé d'une voix profondément émue une alloétait froicL
réponses à l'audience. Il est vêtu d'un paletot cution dont les expressions ont trouvé un écho
Elle avait été frappée pendant la nuit, sans que
en étoffe brune.
personne eût entendu ni bruit ni cri de détresse.
sympathique dans la nombreuse assistance.
La clef de sa chambre fut retrouvée à l'intérieur;
Une malle de voyage est déposée sur la table
Les quatorze cercueils, — car malheureuseune barre de fer pouvant servir de levier était posée
destinée aux pièces de conviction.
ment, dit le Mémorial de la Loire, le chiffre des
dans le corridor, en face de la porte.
Après la lecture de l'acte d'accusation écou- morts s'est encore augmenté, —ontété ensuite
Le meurtrier avait laissé d'autres traces de son
tée avec le plus religieux silence, i l çst fait descendus chacun dans sa fosse respective, et
passage: les portes du rez-de-chaussée étaient ouappel des 22 témoins parmi lesquels on remar- la foule s'est retirée silencieuse et recueillie.
vertes, deux carreaux de vitre b r i s é s ; une balle de
que le R. P. prieur de Ta Chartreuse de Portes.
linge, placée près de la fenêtre de la salle à manger,
Il reste à l'hôpital Quatre blessés dont
L'un des témoins, en voyage, depuis plusieurs l'état ne paraît pas inspirer de craintes séportait une empreinte de pied,.
mois, n'a pu recevoir sacilalion.
Ce crime avait eu le vol pour objet : l'argenterie ,
rieuses.
•
des bijoux, des montres, un réveil-matin et divers
M. le président est assisté dans cette affaire
objets précieux avaient été soustraits ; on ne retrouva
de MM. de La Boulaye et Du Puy, juges.
La Société protectrice des animaux, à Lyon,
pas l'alliance que portait constamment M
Ferrand.
M. d'Auferville occupe le siège du ministère met au Concours la question suivante :
La victime avait à l'annulaire une. contusion indiquant
public, et M* de Villeneuve, du barreau de
« Par quels nouveaux moyens, en dehors
que cette bague avait été violemment arrachée.
Lyon, est au banc de la défense.
'« des récompenses et des répressions, les SoBlanc-Gonnet n'avait pas paru à Conzieu depuis le
En prévision de la longueur des débats, un
8 mai. Cependant, la mort de M
Ferrand était à
« ciétés protectrices des animaux peuvent-elles
juré supplémentaire a été adjoint aux jurés « populariser leurs idées, et rendre leur action
peine connue que j'opinion publique le désignait
titulaires.
hautement comme le coupable. La veille, il avait é t é
« plus efficace ? »
vu dans la commune de Marchamp et avait annoncé
Aussitôtaprèslalecture del'acte d'accusation,
Le prix sera une médaille de la valeur de
l'intention d'aller coucher à Conzieu, chez M FerM. le Président procède a l'interrogatoire de 200 francs.
rand , sa tante.
Blanc-Gonnet.
Les mémoires, manuscrits ou imprimés
Le lendemain , 26 mai, à cinq heures du matin, il
Blanc-Gonnet, après bien des explications, devront être écrits en langue française et
se faisait servir à boire dans une auberge de Virieuc
avoue
son
crime
sur
la
personne
de
M»
Ferrand,
le-Grand, où il racontait qu'il arrivait de Conzieu et
adressés franco, avant le 15 novembre 1868,
il sait bien, dit il, le châtiment qui l'attend dans terme de rigueur, à M. C. X . GRUAT, secréqu'il avait marché toute la nuit. Il portait un paquet
40 jours; i l soutient toutefois ne point avoir taire général au Palais-des Arts, à Lyon.
très-lourd enveloppé dans un châle. Il montra aux
arraché l'anneau du doigt de M m e Ferrand, mais
enfants de la maison et fit sonner devant eux un
Le prix sera décerné dans la séancepublique
réveil-matin. Quelques heures plus tard, i l montait
l'avoir trouvé sur sa table.
qui suivra l'époque de la clôture du concours.
dans le premier train se dirigeant sur Genève.
Le temps nous oblige à renvoyer à lundi la
Le même jour, il était arrêté dans cette ville, pensuite du compte rendu de cette affaire.
dant qu'il cherchait à vendre à un horloger des bijoux
Souscriptions communales eh faveur des
qu'il déclara lui avoir été confiés par une dame habides incendiés de St-Germain-de-Joux.
tant le château de Conzieu. On trouva en sa possesColigny,
118 fr. 20. —Pizay, 7 fr. 95.—Rision des bracelets , des broches, une montre en or,
Souscription pour les incendiés de St-Germaingneux-le Franc, 25 fr. 50. — Marsonnas, 36 fr.
des couverts en Ruolz et en argent. Enfin, quelques
de Joux. (9 e LISTE.)
jours a p r è s , la police genevoise saisissait, dans un
35.—Feillens, 151 fr. 75.—Lantenay, 82 fr. et
café o ù il l'avait d é p o s é e , sa malle contenant un
Quête faite à Chanoz-Châtenay..
25 »
un paquet de linge. —St-Jean-sur-yeyle, 47 fr.
coffret et des bijoux appartenant à M
Ferrand.
Id.
à Montrevel
47 » 0 7 . - S " - E u p h é i a i e , 27 f r . - C r o t t é t , 36 fr. 25.
Transféré à Belley et ne pouvant nier qu'il fût le
Id.
à Bublane-ChatillonBény, 127 fr. et un paquet de linge. — Cormeurtrier de sa mère adoptive , il a fait en ces termes
la-Palud!
' 4b »
bonod, 80 fr. 60. —Joyeux, 28 fr. 30.—Billiat,
l'aveu de son doub'c crime -.
« Je reconnais que je suis l'auteur de l'assassinat
Total
'. 417 » 156 fr. 90 et un ballot de linge. — Villemotier,
J
de M » Ferrand. Quoique j'aie e n l e v é , après l'assasListes précédentes.. > 1,212 70 85 fr. 30.
Total, 1,010 fr. 17 c.
sinat, tout ce que j'ai pu emporter de précieux, moi»
Ensemble
1,329 70
crime avait pour but la vengeance, non le vol.
Bfme Ferrand , qui criait bien haut qu'elle était ma
La Fanfare bressamiejouera dimanche proiprotectrice, m'a fait souffrir mille avanies. Je ne l'ai
Depuis dimanche là chaleur est devenue chain, sous la promenade du Quinconce, entre
tuée qu'une fois, elle m'a tué vingt fois. torride : ce n'est pas étonnant, nous sommes 5 et 6 heures du soir.
Interrogé sur les causes et sur les circonstances du
meurtre, il les a expliquées de la manière suivante :
en pleine canicule.
Dans les dernières listes d'Aix, nous voyons
Il est arrivé dit-il, à Conzieu, ie lundi 25 mai,
Donc, dimanche, le thermomètre a accusé
à onze heures du soir ; il s'est caché quelque temps
31 degrés à l'ombre; lundi 30 degrés, mardi l'arrivée en cette ville des personnes suivantes:
dans les buissons qui entourent la maison. Après s'être
Mgr Isoard, auditeur de Rote à Rome, et sou
30 degrés 9., — par le veut du nord.
assuré que tout le monde était endormi „ il est entré
secrétaire; M . Isoard, préfet des Deux-Sèvres;
Mercredi,
le
vent
s'est
tourné
au
midi
et
la
dans la salle à manger, par la fenêtre. Trouvant
chaleur est devenue plus accentuée. On a M. l'abbé Hatnelin, curé de Ste Clotilde de
fermée à clef la porte qui donne sur le vestibule, i l
constaté 36 degrés dans le milieu du jour et 32 Paris; M. Cottin de Valence, professeur à
en est ressorti, a brisé un carreau à une fenêtre de la
à sept heures du soir. De gros nuages cou- Paris; M . Franton, lieutenant-colonel à Montcuisine et est arrivé au pied de l'escalier. Pensant
que M" " Ferrand se serait enfermée, il s'est armé
vraient l'horizon de l'ouest au nord et du nord pellier ; M . Framinet, de St-Jean-le-Vieux ;
d'un levier puis il est monté au premier étage. S'étant
à l'est. Un arc-en-ciel a même paru un ins- M.m Rossœuw-St-Hilaire, professeur à Parise ;
assuré que M.- Ferrand , couché dans une pièce voitant dans cette dernière direction. Les nuages M » et M . Treyve, rentiers à Jasons; M» de
sine, était endormi, il est entré dans la chambre de
ont disparu sans changement aucun dans l'état Villeneuve, de Belley ; le prince Léon, de
M " Ferrand, dont la porte n'était point fermée à clef.
Paris ; le marquis Sairtasilia, de Naples; M.Duatmosphérique.
Il l'a trouvée assise sur son lit; il lui a demandé de
ingénieur du corps impérial des mines;
Hier, vent du midi; 25 degrés à sept heures chanoy,
consentir à son mariage et, sur son refus, i l s'est
m
élancé sur elle en lui disant : *« T u vas mourir,
du matin, 38 degrés à deux heures après midi. M « la vicomtesse m du Treyve-de-Sl-Sauveur,
de Montbrison; M ° Bertrand, de Trévoux;
maudite. <•
;
m
m e
m e
m
m
m e
m
m o
me
m e
m s
ACTE D'ACCUSATION.
r
M. Humbert-Ferrand, avocat, et ii ' Aimée-Clémentine Rolland de Ravel, sa femme, babitaient
depuis plusieurs années à Conzieu, près Belley, un
domaine dont ils dirigeaient l'exploitation. N'ayant
pas d'enfants, touchés de la misère de la femme
Blanc-Gonneb, abandonnée par son mari et mère
d'une nombreuse famille, ils avaient, en 1838, retiré
d'un dépôt de mendicité son plus jeune fils, âgé de 2
ans, pour l'élever auprès d'eux.
Depuis celte é p o q u e , Joanny Blanc-Gonnet a été
l'objet de leur tendresse la plus vive et la plus indulgente. Ils ont pourvu avec libéralité à son éducation,
à son instruction, à tous ses besoins. Mais ses mauvais instincts ne tardèrent pas à se manifester. Son
caractère violent, indiscipliné, ses habitudes vicieuses
le firent expulser de divers établissements d'enseignement , notamment en 1854, de l'institution Domeck,
dans laquelle i! se préparait au baccalauréat.
Blanc-Gonnet, alors âgé de 18 ans, s'engagea dans
le 49« régiment de ligne , qui fit la campagne de
Crimée.
Malgré ses desordre», attestés par de nombreuses
punitions ? il fut nommé sous-officier le 19 juin 1856.
Condamné pour vol à un an de prison par le conseil
de guerre de Perpignan, le 3 septembre suivant, il
fut dégrade et incorporé au I régiment de zouaves.
II faisait partie du corps expéditionnaire de Syrie,
en 1860, lorsqu'il fut frappé, à Beyrouth, d'une
deuxième condamnation à dix ans de réclusion et à la
surveillance de la haute police, pour vol qualifié.
Malgré son indignité , M . et M
Ferrand, qui
n'avaient cessé de veiller sur lui et de lui venir en
aide, ne l'abandonnèrent pas. Envois d'argent, recommandations, démarches, rien ne fut épargné pour
adoucir et abréger sa captivité.
Au mois d'août 1867, par leur intercession, il était
rendu à la liberté.
Ils avaient obtenu que sa résidence serait fixée à
Montpellier ; là, des secours et des appuis lui avaient
ete ménagés.
Effrayés de sa perversité, ses nouveaux protecteurs
déclinèrent toute responsabilité à son égard. Compris
ra"d
.P°
, Pourvoi, il fut acquitté. M « F e r " , ^ 't poussé le dévouement jusqu'à se rendre
t.i!^
.
moment où il comparaissait pour la
troisième fois devant la justice.
nKHnfl"
e r à l'oisiveté , à la débauche, elle
«h » tfnn=°!i ? '
temporairement affranchi des
s
Vr «i«ance ef qu'il revînt à Conzieu.
m
1
e r
m
e
(
u n e
a
u r s u i t
e
m
a
u
l u ia
u
a r r a c h
e
tïf*,2^
U
U f
ù
t
a
ïî3T
Bientôt
v
H
lto
. . I * » avajt toujours Occupée.
se refusant à tout travail, il en vint jusqu'à
k
P k c
e
f
Z
5 ' T , ™ ^ ^ » bienfaiteurs, dont il
««nna.ssait la gene de Fargent pour se livrer à ses
ë
1
s
e
Sance T d e ' m o r f "
'
^
Les domestiques l'ont entendu s'écrier • « Si elle
"c me donne pas de l'argent, je la tuera "cela ne me
-
m
d
M
e
m
e
m e
m
r
0
m
« J e l'ai saisie, a-t-il ajouté, par le cou , avec les
deux mains ; je l'ai tenue ainsi peut-être dix secondes \,
lorsque je l'ai lâchée, elle s'est soulevée et elle est
tombée dans la ruelle, derrière le lit. Je suis allé voir
si elle était morte, et comme elle râlait encore, je l'ai
serrée de nouveau avec les deux mains. Puis j'ai précipitamment vidé les tiroirs. »
Après' s'être emparé de tous les objets précieux, i l
aurait refermé la porte, ayant soin de glisser la clef
par dessous, afin de retarder la- découverte du crime
«t d'assurer sa fuite.
Lescenstatatioa» faites par les hommes de l'art ont
établi que M" 'Ferrand avait succombé non-seulement
1
—Mercredi dans la matinée, un ouvrier maçon,
travaillant dans les environs de Bourg, a été
frappé d'une congestion cérébrale en suite
d'une insolation. Amené à l'hôpital, vers dix
heures, il y a succombé peu à près.
— Le 15 juillet, uu incendie s'est déclaré à
Arlod, dans lebàlimen t du sieur Rey, aubergiste.
Trois ouvriers occupés à battre du blé tout près
de là, s'aperçurent du feu et portèrent les premiers secours. L'eau manquant, lesieurRey mit
à la disposition des travailleurs deux hectolitres
de viu qui servirent à éteindre le feu. La perte,
M. de Crève-Cœur, de Paris ; M Tournal, inspecteur, de Paris; M . Gendarme, ingénieur eu
chef des ponts-etchaussées, à Avignon ; lecomte
Georges de Belgioso; M. Skariatine, chambellan de l'empereur de Russie; M. le maréchal
jjaraguay-d'Hilliers ; M. le général Ozersky, de
St-Pétersbourg; M"" etM. Garin de Lamorflans,
rentiers à Paris; M. le baron Taylor, membre
de l'Institut; M. Enfantin, ingénieur principal
du chemin de fer de Lyon-Méditerranée; M, le
marquis de Montalembert; M de Quinsonnas.
En tout 4,400 jusqu'à ce jour.
v
m >