Didier Lamy, homme tout terrain. Ma(g)ville

Download Report

Transcript Didier Lamy, homme tout terrain. Ma(g)ville

hommes
D
idier Lamy est directeur chez Manpower et président de BB+. BB+, c’est
le club d’affaire historique de la JL
Bourg. Un cas exemplaire dans le
paysage du basket professionnel français. C’est
en effet la plus importante association d’entreprises qui statutairement a pour objet de
soutenir le basket et plus particulièrement la
JL Bourg. Loin d’être un homme stressé, Didier
Lamy est un passionné, optimiste, aimant le
concret, les gens et s’évader sur les pistes
marocaines. Son oasis à lui.
Tajine poulet-citron
contre dinde aux marrons
Le Maroc de « Monsieur Didier », comme on
l’appelle là-bas, c’est la traversée du Rif, le
festival de musique du monde de Fès, le bar
tendu par des gamins sur la côte de Mirleft,
les pistes du Dakar, les plages blanches et le
sable sur des dizaines de kilomètres à marée
basse. Le Maroc, c’est cette immensité étoilée
sans pollution lumineuse, c’est l’Atlas et le
chant du muezzin.
Depuis 20 ans, il sillonne les pistes marocaines et y passe toutes les fêtes de fin d’année où il troque sans rancune un tajine poulet-citron contre la vieille dinde aux marrons.
C’est une tradition. « Un méchoui le 31 décembre avec 20 degrés, c’est quand même pas
pareil, ça a de la gueule ».
Pour le Maroc, on prépare le voyage quelques
semaines à l’avance. Le 4X4 et les amis prêts,
l’aventure commence dès Bourg-en-Bresse.
« Il nous arrive de prendre l’avion, mais ce n’est
pas le même voyage. En véhicule je suis en
autonomie ». S’arrêter quand on veut, toucher
cette sensation de liberté. Direction l’Espagne.
L’Alhambra, Grenade, Al Jazeera puis Tanger.
Les vêtements amassés depuis des mois pourront enfin être distribués, faire des heureux et
avoir une seconde vie.
Le Maroc de Didier Lamy, c’est aussi la baie de
Tanger. En mai dernier il était à la frontière
algérienne en train de contempler une ville aux
10 000 palmiers. « Je m’y retrouve là-bas, il n’y
a personne, j’aime cette quiétude et cette sérénité ». A l’entendre décrire ces paysages « à
couper le souffle » et le ciel étoilé, il suffit de
fermer les yeux, nous sommes téléportés.
« Le Maroc, c’est ma dose »
Aller au Maroc est devenu une obligation.
« C’est un pays au passé et à l’histoire incroyables ». Le climat est parfait, l’art de vivre
agréable et l’authenticité des relations y est
forte. Didier Lamy va à la simplicité. Il fuit les
lieux touristiques. « 85 % des Français qui
vont au Maroc ne connaissent qu’Agadir ou
Marrakech ». Lui, préfère longer ces lignes de
chemin de fer où un train passe tous les 4 à
5 jours et où la végétation reprend ses droits.
C’est exactement là que les vrais liens se
(54) Ma(g)ville Bourg-en-Bresse • Septembre 2014)
nouent. « Sur un moteur classique, ils sont
capable de bricoler avec rien». A Ouarzazate,
où il a crevé, il s’est fait dépanner avec courtoisie pour 200 dirhams (20 euros). C’est ça le
Maroc. Admirer les gravures rupestres aux
portes du Sahara, aller sur le lieu de tournage
du film « Des dieux et des hommes », « c’est
le pied absolu ». Ce sont les inoubliables
échanges avec Mohammed, le guide, bientôt
remplacé par le GPS. Des relations simples et
vraies, qui rendent ces voyages hors normes et
qui permettent de « trouver le plaisir là où il
est, la vie est tellement courte ». Le Maroc, il l’a
dans la peau. « Il y a une différence entre imaginaire et réalité, pour faire la bonne analyse il
faut aller sur place ». Voir, une équipe de basket faire 1000 km de bus pour jouer ou aller au
cap Juby admirer le musée de St-Exupéry. Le
vent est chaud, il n’y a personne et vous voyez
la canette de soda rouler sur le sable.
Du positivisme
comme philosophie
Le retour est parfois rude. Embouteillage, grisaille et pessimisme sont des maux bien français. Les relations sont beaucoup moins
authentiques. « Il faut souvent taper 1 ou 2
pour avoir son correspondant. Il faut se reformater à cette société hyper règlementée, se
soumettre, s’entendre énumérer les interdits,
c’est un frein à la personnalité et à l’initiative.
Puis les Français sont négatifs. Ceux-là même
L’homme du mois
qui disaient, concernant Ekinox, que le projet
n’aboutirait pas, se demandent aujourd’hui
pourquoi cela n’a pas été fait plus tôt.» Didier
Lamy aime les petits plaisirs de la vie et souhaite accorder une importance au vivant.
« Nos petits soucis n’ont aucune importance,
nous sommes un peuple d’enfants hyper gâtés.
Ça peut rendre con ». Didier Lamy recommande
donc une positive attitude, faire d’une menace
une opportunité. C’est au soleil du Maghreb
qu’il va chercher d’excellentes pâtisseries et
cette merveilleuse façon de voir les choses.
Le téléphone vibre. Un texto. Chris Roberts est
confirmé à la JL pour la saison prochaine.
Didier Lamy a un sourire en coin, comme pour
signifier que les solutions arrivent les unes
après les autres. « Le pire des risques c’est de
ne pas en prendre, on n’est pas à l’abri d’un succès ».Et de promettre aux
200 membres de BB+ de garder en Pro A ce qui a fait le
succès de l’association ces
dernières années : « Convivialité, rencontres, petits
déjeuners, 19/20 et soirées d’après matchs avec
présence des joueurs et coachs de l’équipe. L’esprit BB+ c’est fédérer un ensemble d’entreprises
autour de ce beau sport qu’est le basket ».
« Le pire des risques
c’est de ne pas en prendre... »
❘◗● Texte : Jean Thévennin
(Septembre 2014 • Ma(g)ville Bourg-en-Bresse (55)