Transcript Idem75 avril 2014

#75
avril 2014
www.idem-mag.com
MUSIQUE I THÉÂTRE I DANSE I ARTS PLASTIQUES I LIVRES I BD I ARTS NUMÉRIQUES
I PRINTIVAL I ROKIA TRAORÉ I IAM I ZAT#8 I MONTPELLIER DANSE I
I PAVILLON POPULAIRE I ATELIER BAIE I GUILLAUME PENCHINAT I
Sommaire #75
Avril 2014
MUSIQUE
PRINTIVAL > 4
ROKIA TRAORÉ > 6
IAM > 7
SÉLECTION ALBUMS > 10-11
RÉCLAME
INTERMÈDES CONSUMÉRISTES > 2-5-8-9
-13-15-17-20-23-24
THÉÂTRE
ZAT #8 MALBOSC > 12
DANSE
MONTPELLIER DANSE > 14
ARTS PLASTIQUES
PAVILLON POPULAIRE > 16
Vous en rêviez, on l’a fait ! Croulant sous la demande
et ne pouvant rien refuser à nos lecteurs passionnés, !DEM
offre à présent à tous la possibilité de s’essayer à la plume
rétrospective ! Je m’explique. Tout passionné de culture pourra
dès ce mois, aller publier sur notre site son reportage
sur ce qu’il aura vu, lu ou entendu dans le coin. Le coin
s’entendant région bien évidemment ! Impressions
de concerts, ressentis d’exposition, «après-coup» théâtral,
bref, nos colonnes en ligne sont à présent ouvertes à tous
ceux qui ont envie de communiquer leur enthousiasme
ou déception. Bien sûr, avant publication, nous nous
assurerons que les publications proposées ne soient
pas déplacées ou outrageantes pour quiconque. De même,
les formats sms et autres langages lapidaires resteront
malheureusement lettres mortes. Donc, rendez-vous
sur idem-mag.com !
LIVRES
ATELIER BAIE > 18
SÉLECTION LIVRES > 19
Le rédacteur en chef
Patrick Conte
BANDES DESSINÉES
GUILLAUME PENCHINAT > 21
SÉLECTION BD > 22
Rédaction : 19, avenue de St Exupéry - 34670 Baillargues - Tél. : 04 67 66 25 32
Administration : 3, rue beau séjour - 34000 Montpellier
Tél. : 04 67 60 00 31 - Fax : 04 67 60 00 32
Email : [email protected] / www.idem-mag.com
Directeur de la publication : Amélie Prins
Rédacteur en chef : Patrick Conte ([email protected])
Rédaction : Jean-Yves Basty, Laurent Perez, Patricia Bussy, Sandy Berthomieu, Anne-Laure
Ochando, Ramon Diaz, Pascal Portuguès, Marc Bastide, Philippe Fauquier et Amélie Prins.
Maquette : PP Design
Diffusion : !DEM
Les manuscrits et documents envoyés ne seront pas retournés. Tous droits
réservés. Toute reproduction même partielle est strictement interdite sauf accord
de l’éditeur, des auteurs et des ayants-droits. © 2014 - !DEM
Dépôt légal à parution - ISSN en cours.
Site web : Patrick Conte - [email protected]
3
INTERVIEW
PRINTIVAL
Pas sans Juliette !
Printival, le festival de chanson qui célèbre et perpétue l’œuvre de Boby Lapointe a lieu
pour la quinzième année consécutive à Pézenas, du 30 avril au 03 mai. Dany Lapointe,
petite fille du chanteur et directrice du festival, a invité Juliette à être la marraine de cette
15e édition. La chanteuse en personne nous laisse penser que ce choix ne s’imposait pas...
mais presque.
Pourquoi était-ce si important que ce soit enfin vous,
la marraine d’un Printival ?
J’ai une histoire particulière par rapport à Boby
Lapointe. Je fais partie des premiers à avoir découvert ce chanteur. À l’époque, les gens qui avaient
entendu parler de lui, le prenaient pour un illuminé. Moi je l’ai connu grâce à mon père, qui était
musicien, et qui ayant travaillé avec lui à plusieurs
reprises, ramenait les disques à la maison. Lorsqu’en
80 je me suis lancée dans la chanson, j’ai mis dans
mon répertoire du Boby Lapointe.
Trouvez-vous des similitudes dans vos œuvres respectives ?
Pas tellement dans nos œuvres, je pense que
Boby Lapointe a plus de liens avec Raymond
Devos qu’avec moi. Toutefois, nous avons peut-être
le même sens du détachement, de la dérision,
de l’humour et bien sûr, comme beaucoup de compositeurs, ce goût prononcé du verbe.
En quoi consiste votre rôle de marraine du Printival ?
Ma participation à ce festival est d’abord honorifique, surtout pour moi, mais mon action principale
sera la carte blanche qui m’a été donnée. Il s’agit
d’une soirée que j’ai la mission d’animer. Je peux
déjà vous dire, qu’il n’y aura sur scène avec moi, que
des filles. Je suis très contente de la présence entre
autres d’Anne Sylvestre, Sarah Olivier, de Chloé
Lacon et de son accordéon magique, de Nathalie
Miravelle et de son piano magique...
Elles sont jeunes, très connues ou émergentes,
et chanteront outre du Boby Lapointe, tout un tas
de nouveautés.
La jeunesse est importante pour vous ?
Bien sûr. Dans les très grands festivals on ne voit
4
Juliette - Photo : Eric Vernazobres
plus vraiment de talents émergents. Les festivals
comme Printival, ont ce but, d’attirer des gens
qui ont encore le sens de la découverte, qui aiment
prendre des risques, en allant eux-mêmes à la rencontre des nouveaux talents. Il y’ a parmi la jeunesse
musicale, les «Brel» de demain. Ils sont l’avenir
de la chanson.
Que dire à ceux qui hésitent encore ?
Ils doivent comprendre qu’il existe des choses
susceptibles de beaucoup leur plaire, il faut juste
les leur faire connaître. C’est aussi tout l’intérêt
de Printival.
Propos recueillis par Anne-Laure Ochando
Festival Printival à Pézenas du 30 avril au 3 mai.
Retrouvez la programmation intégrale
sur le www.printivalbobylapointe.com
DE STIJL
EN CONCERT
AVRIL 2014
Nouvel album
05/04 Médiathèque D’Agglo La Gare
à Pignan (34) - en acoustique
Something Wicked
This Way Comes
MAI 2014
03/05 ROCKSTORE à MONTPELLIER (34)
1ère partie de Chameleons
09/05 ESPACE JULIEN à MARSEILLE (13)
1ère partie de Peter Hook and The Light
JUIN 2014
14/06 Montarnaud (34)
feat. Peter Hook & Julie Gordon
produit par Yves Altana
SORTIE LE 23 JUIN
chez MODULOR
Retrouvez toutes les dates, musique, goodies sur
WWW.DESTIJL.INFO
INTERVIEW
ROKIA TRAORÉ
L’intensité
Entre poèmes intimistes et revendications sociales, rock et musique traditionnelle,
ferveur et sérénité, son 5e album Beautiful Africa offre une synthèse fulgurante de
sa personnalité engagée. Rokia Traoré a toujours livré bataille pour exister comme
elle l’entend et pour qu’on l’entende. Interview dans une chambre d’hôtel en Italie.
Travail
Avec l’âge, on s’affranchit du poids de la vie,
et on est peut-être un peu plus sûr de soi...
Mais j’ai toujours attaché beaucoup d’importance
à faire ce que j’avais envie de faire. L’essentiel
pour moi n’est pas de réaliser une carrière avec
beaucoup d’argent, du pouvoir et du succès,
mais de faire ce que j’aime : de la musique
qui délivre un message du cœur destiné au cœur
de ceux qui écoutent. Après 15 ans de carrière,
on a aussi plus d’audace, on est plus indépendant.
L’album Beautiful Africa est donc dans la continuité du précédent, Tchamantché, qui avait représenté un virage musical important. Le fait d’avoir
réalisé ce nouveau disque avec un producteur
tel que John Parish (PJ Harvey, Dionysos, etc.
NDLR) n’est pas non plus anodin.
Famille
Je ne suis pas issue d’une famille de griots
et je n’étais pas destinée à faire de la musique...
Mes parents sont des hauts fonctionnaires,
qui
attachent
beaucoup
d’importance
aux diplômes, les arts n’étant qu’un moyen
de culture générale. Mon père partageait
mon amour pour la musique car c’est un grand
mélomane, qui a pratiqué en tant qu’amateur,
mais pour eux, j’allais devenir journaliste ou musicologue... Jamais ils n’ont pensé que j’allais arrêter
mes études en Belgique et retourner au Mali pour
faire de la musique. Ça a été très dur au début...
Patrie
Je ne vois pas que des mauvais côtés dans
ce qui est arrivé au Mali... Cela m’a poussé
par exemple à assumer mes propres responsabilités. À comprendre qu’il ne faut pas se contenter
d’attendre que le changement intervienne seul,
6
© Zazzo
surtout quand on se retrouve citoyen d’un pays
en guerre, avec des projets et beaucoup de gens
qui comptent sur vous. Je n’avais pas forcément
conscience qu’on attendait de moi que j’apporte
quelque chose, une force...
Afro-progressisme
Ce mouvement est celui d’une nouvelle génération d’Africains, qui pense que pour construire
l’Afrique, nous devons être nous-mêmes, tout
en assumant la part d’Europe héritée
de la colonisation. Nier cela revient à rejeter
plus d’un siècle de notre histoire. Cette nouvelle
génération veut progresser et se sent dans la dynamique d’un progrès : croire en l’Afrique, en notre
capacité d’apporter des changements et prendre
nos responsabilités.
par Jean-Yves Basty et Florence Lacure
Rokia Traoré, Beautiful Africa
(Nonesuch/East West France Warner), 2013.
www.fondationpasserelle.com
INTERVIEW
La force tranquille
IAM
Deux albums en 2013, des concerts jusqu’en 2015, de nouveaux projets solo...
Le légendaire groupe IAM poursuit sa route en restant fidèle à lui-même, au hip hop
et au public.
Arts martiens et IAM
Akhenaton : ces albums participent du même
état esprit, du même élan. Ils ont été réalisés
quasi en même temps, sur trois mois environ.
Le projet avec Ennio Morricone venait d’avorter
et on a voulu enchaîner, en travaillant vite. Qu’Arts
martiens fonctionne bien depuis avril 2013
nous a permis d’avoir le poids nécessaire
auprès du label pour sortir IAM, le second volet,
en novembre.
Débuts
Kheops : notre 1er concert, c’était le 21 juin 1990,
pour la Fête de la Musique, sur le Vieux-Port.
Akhenaton : on était à 50 m de la station de métro
où on traînait, comme à la maison ! Mais on avait
beaucoup joué depuis 1985, dans les groupes
Lively Crew puis B-Boys Stance... Et 15 jours
après, on faisait la premère partie de Madonna
à Bercy !
Shurik’N : à nos débuts, il n’y avait aucun rap
en France, aucune culture hip hop, aucun directeur artistique qui s’y intéressait... Contrairement
à ce qu’on croit, c’était loin d’être aussi facile
que maintenant, où il y a bien plus de rap, avec
une demande, une histoire, Internet...
Rap en rade en radio
Akhenaton : L’École du Micro d’Argent était
trop sombre pour les grosses radios, mais
on en a vendu un million et demi... Les radios
se réfugient derrière le prétexte “On donne aux gens
ce qu’il veulent entendre”, mais ça sous-entend
que les gens sont des cons, car on leur donne
de la musique facile à consommer, avec juste
une playlist de 20 titres pour mieux passer
les pubs ! Les radios ne prennent plus trop
de risques. Pas de rap non plus sur les radios
publiques, alors que c’est la musique la plus
Photo : DR
écoutée du pays... Elles jouent toujours des chanteurs de variété périmés !
Imhotep : il n’y a pas de radio(s) rap en France,
vu que Skyrock est devenue une radio de variétés.
The Message
Akhenaton : pour évoluer et évoluer dans le pays
décrit sur le papier, les jeunes doivent lutter.
Et nous on lutte dans nos textes, car on sait
le monde qu’on va laisser à nos propres enfants.
On veut lutter contre l’apathie et exorciser
cette télé-réalité dégueulasse qui abrutit toute
une génération, qui l’enferme dans la croyance
que le bohneur c’est posséder telle voiture,
tel sac, telles lunettes, tel téléphone...
Khéops : ... et qu’il faut être connu...
Shurik’N : la télé-réalité, c’est l’argent d’abord
et puis tout le reste : trahison, délation, complot,
mensonge, hypocrisie, la compétition négative...
C’est de ça qu’on parle !
JY Basty
IAM, Arts martiens et IAM, Def Jam / Universal, 2013.
Merci à la salle El Mediator
et au collège Madame de Sévigné à Perpignan.
7
MADE IN LR
ROCK
ELECTRO
METISSES
SÉLECTION ALBUMS
BLACKSONS
FRANCOPHONICS
JAZZ
BESS Everybody wants to have a
good life
Décidément, après les HushPuppies, The
Limiñanas et maintenant BESS, la capitale
des P.O. est en passe de devenir la capitale
rock de la région ! Dans une veine nettement
plus pop, le premier album de ce nouveau quatuor regarde
plutôt de l’autre côté du Channel. Il y trouve cette mélancolie
et ce son typiquement british que tout un pan du rock anglais
a déjà exploité. Terriblement mélodique, ce premier album déplace Oxford en Cerdagne. LP
LA PROD SUR PLACE
DANAKIL Entre les lignes
Deux ans après le live de la Cigale, couronnant une période de concerts mémorables, retour studio pour les Franciliens.
Toujours aussi solide côté instrus et roots
jamaïcain, le nouvel album garde sa ligne
de conscience habituelle. Mais l’écho altermondialiste laisse
transparaître un certain pessimisme sur l’état du monde
(“Le Rêve”, “Mali Mali”, “L’or Noir”). Et toujours cette diction
parfaite de l’inimitable Balik. PB BACO REC / BELIEVE
EMILIANA TORRINI Tookah
Débutée par un album de folk délicat,
la discographie de la jeune Islandaise
a depuis pris un virage passionnant, la
faisant quitter des chemins balisés pour
une voie plus électronique et singulière
aux accents ethniques (l’entêtant « When fever breaks »).
C’est dans ces paysages inconnus que sa liberté fait merveille, que son talent s’exprime au mieux, rejoignant ainsi
une voisine tout aussi libre : Björk. LP
ROUGH TRADE
DANTON EEPROM If looks could kill
Propulsé sur le devant de la scène électro
en 2007, Danton Eeprom s’est depuis écarté
des dogmes du dancefloor pour retrouver
un certain âge d’or, en flirtant avec la pop
(« Biscotto & Chimpanzee »), l’abstract hip-hop
(« Hextape »), le space-rock (« All American Apparel ») ou la disco
(« Femdom »). C’est dans ces nouveaux territoires que l’Anglais
d’adoption a enfin trouvé une singularité, un univers souvent
cinématographique assez proche de Kavinsky. LP
IN FINE
GLASSER Interiors
Avec ce second album, Cameron Mesirow
aka Glasser rejoint le cercle fermé des artistes
mêlant electronica et lyrisme vocal, une Kate
Bush 2.0 quoi. Moins expérimentale que The
Knife ou Grimes, c’est plutôt du côté de Bat
For Lashes qu’il faut rechercher une parenté. Ces deux-là ont
l’art de construire de petites cathédrales électroniques dans
lesquelles leur voix trouve un parfait écrin pour exprimer une certaine mélancolie douce. LP TRUE PANTHER SOUNDS / BEGGARS
DARKSIDE Psychic
Petit prodige de l’électro new-yorkaise,
Nicolas Jaar voulait avec ce nouveau projet,
sortir de ses productions souvent abstraites
pour se rapprocher d’atmosphères plus organiques. C’est avec la découverte de Dave
Harrington que le puzzle s’est mis en place pour obtenir
ce sommet de métissage entre électro élégiaque et guitares
planantes, du blues 2.0 quoi. Il est de ces voyages dont on
revient un peu différent. LP OTHER PEOPLE / MATADOR
HAG Vous êtes ici
Les rockeurs montpelliérains se souviennent sûrement de Push Push, sorte
de croisement improbable entre Stiv Battors et Gaston Lagaffe et figure du rock local
des années 80. L’ami Push Push n’a pas
abandonné la musique et revient avec cet énergique projet
auto-produit à base de machines et de basse. Entre électro
punk et OVNI, avec une sacrée énergie rock’n’roll en sus.
Ames sensibles s’abstenir et bonne claque dans la gueule pour
les autres. MB
KISS KISS BANK BANK
MAN-SIZE
Toulouse a toujours été un fief du rock
hexagonal, pas étonnant de voir émerger
de ce bouillonnement, un projet aussi radical que Man-Size. Porté par un duo guitaremachines / batterie, cet ouragan électro-rock
alterne orages soniques (« Tchikitcha ») et sombres (« She’s
really gone away ») avec des accalmies plus expérimentales
(« Hospital ») mais pas moins inquiétantes. De ce big-bang
naît un univers singulier. LP INDIZ
DOCTOR FLAKE Accordance
Jean-Marie Léger, alias Doctor Flake (RhôneAlpes), produit un son abstract hip hop/trip
hop de la meilleure facture. Inventif comme DJ Shadow ou Krush avec ses claviers
analogiques, samples et beats atmosphériques, il habille le flow des rappeurs depuis plus de dix ans.
On ne peut pas dire que l’ambiance dark ait beaucoup changé. Mieux, elle s’étoffe à chaque fois de textures personnelles,
de collaborations changeantes. PB NEW DEAL / DIFFER-ANT
10
FLORENT MARCHET Bambi Galaxy
De plus en plus cosmique, la nouvelle pop
française poursuit son odyssée. On pense
à Cascadeur, Raphael d’Hervez alias Pégase, Francois & The Atlas Mountains…
Et ce n’est pas le nouvel album du Berrichon
céleste qui va nous faire atterrir. Sa petite musique électro
et ses synthés hypnotisent ; sa voix diaphane, entre Souchon
et Christophe, nous fait décoller. Doux, aérien, sensible,
il nous embarque tous. PB PIAS
SÉLECTION ALBUMS
MADE IN LR
ROCK
ELECTRO
METISSES
BLACKSONS
MANNY La naissance
Comptant 5 solos et 5 duos, le 1er opus
du jeune mais expérimenté rappeur-producteur de Béziers a ce style “vieille école”
80/90’s qui revient en force. S’il n’évite
pas des tics de posture et langage, Manny
pose un flow très carré sur de beaux sons épiques parfois
très soul, aux samples inspirés, et la réalisation solide impose aussi le respect. Du pur hip hop mûr et sûr, taillé
pour durer... JYB
AUTOPRODUCTION / MUSICAST - facebook.com/mc.manny.5
­­­
FRANCOPHONICS
JAZZ
STEPHEN MALKMUS & THE JICKS
Wig out at Jagbags
Depuis la fin des fondamentaux Pavement,
leur leader Stephen Malkmus continue
de creuser le sillon d’un certain rock mélodique, nonchalant voir débraillé. Mais
si Pavement profitait des atmosphères grunge et teenager
des 90’s, son successeur a évolué vers un rock adulte qui conserve néanmoins l’art des montagnes russes. De telles acrobaties confirment le talent singulier du bonhomme. LP
DOMINO / SONY
MOGWAI Rave tapes
Le quintet post-rock écossais reste touché par
la grâce sur ce 9e album studio quasi instrumental, qui prolonge la B.O. des Revenants
et redécore la maison (davantage de claviers
et d’électronique, influence 70’s, ambiance plus apaisée...)
sans en fissurer les fondations (amplitude orchestrale, force mélodique, émotion qui submerge). Certains préfèrent le Mogwaï
plus griffu et oppressant, mais l’onirisme ici demeure somptueux.
JYB ROCK ACTION / PIAS
THE PACK A.D. Do not engage
Les deux teigneuses de Vancouver, la batteuse Maya Miller et la chanteuse guitariste Becky Black, forment un duo de filles
très blues-rock, un peu old school. Mais,
au regard des précédents, qui étaient plus
nerveux, plus sulfureux, le nouvel album semble avoir mis
pédale douce. Et du garage blues/punk à la new wave virant pop, il n’y a qu’un pas. Ce qui ne veut pas dire qu’elles
se sont assagies sur scène ! PB NETTWERK RECORDS
MY TIGER SIDE «1»
Guitariste régional judicieux (Drive Blind,
rinôçérôse, etc.), Rémi Saboul tisse 16 instrumentaux expérimentaux minimalistes,
parfois improvisés, faits maison avec moult
effets (voire un orgue) ; stupéfiante B.O.
new age brute et sensible d’une intimité mystique fusionnant
nature, espace et psyché, plus souvent froide et inquiétante
que chaude et mélodique, mais toute en évanescence, lévitation, évidence, révélation. JYB ALTERSONIC - mytigerside.com
UNDERGANG Hang on
4e album luxuriant d’un homme-orchestre
épatant, qui joue seul (et chante en anglais ou français sur) son mix dubstep/rock/
rap/drum’n’bass en studio ou sur scène.
Si la moitié des titres vocaux manque
d’efficacité mélodique, les instrumentaux du Toulousain
sont tous beaux et sa production affiche autant de puissance que
de précision. L’alliance du côté punk et des penchants pop est donc
réussie sur la majorité des 13 pistes. JYB URIPROD / LA BALEINE
RIMBAUD Retrouver Montcalm
Projet multiforme de Jean-Philippe Rimbaud, acteur majeur de la production
locale, Retrouver Montcalm peut aussi
bien prendre la forme d’un film, d’un
spectacle ou d’un livre, dont la BO serait ces chansons où il est question de désir, de voyages
ou de lassitude. Il impose ainsi un univers mélancolique
et parfois nostalgique, qui n’hésite pas à s’ouvrir à des intonations plus rock, à des escapades lointaines. LP
TRAME PRODUCTION
SIDILARSEN Chatterbox
17 ans de route pour ces Toulousains
attachants et un 5e album avec une
ligne électro-métal groovy 90’s (tendance techno ou big beat) maintenue
et parfois nuancée (pop, rock, blues,
rap, etc.). Plus : jeu, compos et mélodies efficaces, son
surpuissant, textes revendicatifs, passion intacte. Moins :
peu d’originalité, voix un brin ternes et plates. Bref,
comme une claque : pas toujours justifiée mais toujours
revigorante... JYB
NEW TRACK / MUSICAST
­­­
WILLIS
EARL BEAL Nobody knows
Débarrassé en partie de ses démons dont
son premier album, Acousmatic Sorcery,
était le témoignage poignant, Willis Earl
Beal semble avoir retrouvé la lumière,
celle apportée par le gospel, le blues
et la soul. C’est dans ces atmosphères hantées qu’il trouve
le terrain idéal pour décrire cette vie d’errances physiques
et mentales. Il rejoint ainsi d’autres poètes maudits, Sam
Cooke ou Robert Johnson en tête. LP
Hot Charity / XL
Frédéric Temstet & Didier Varela
Mi-Ange, Mi-Démon
Le nouvel opus du duo de choc de la
chanson rock montpelliéraine s’impose
d’emblée comme un patchwork de
chansons aux influences multiples et assimilées. On navigue entre autres dans les eaux de Noir
Désir, Manu Chao ou Bill Deraime, sans oublier de lorgner du côté des Américains pour un côté blues assumé
qui n’est pas pour déplaire. Une belle réalisation qui ne
devrait pas rester inaperçue. PP FT MUSIC
11
INTERVIEW
Expérience de la nuit et de la nature
ZONE ARTISTIQUE TEMPORAIRE #8
Le parc Malbosc accueille la prochaine ZAT qui se déroulera le 19 et 20 avril, pour la
première fois de nuit ! Questions-réponses sur internet avec Pascal Le Brun-Cordier,
directeur artistique de chacune des éditions. Une ZAT pour les noctambules, entre
poésie, nature, rêves imaginaires et émerveillement…
Une rapide présentation ?
partie de l’imaginaire
J’ai créé, avec la Ville
urbain !
de Montpellier, le projet
des ZAT en 2010 et dont
Vous parlez de nuit
l’objectif est d’explorer
et d’aurore, la ZAT sera
la ville, sous toutes ses couune nuit blanche ?
tures, de la révéler et aussi
Oui, pour ceux qui
de la décaler.
voudront la traverser
Nous sommes début mars,
de bout en bout !
où en est le projet ?
Certains feront le choix
La prochaine ZAT aura
de la vivre de 20h
lieu dans 6 semaines.
jusqu’au dernier tram.
ZAT #8 Carabosse, Installation de feu
Photo : Mairie de Villeneuve d’Ascq (Vincent Kosewski)
La programmation est bouD’autres décideront
clée depuis quelques jours.
de tenter l’aventure
L’équipe technique est insde la nuit, d’explorer
tallée dans le quartier et nous terminons le proaux côtés des artistes ces heures qui suivent minuit.
gramme papier.
Pouvez-vous nous dire quelques noms d’artiste
Pourquoi avoir choisi le quartier Malbosc ?
qui seront présents ?
Le choix des quartiers est fait par l’élu à la culture,
Pendant la soirée, il y aura des musiciens,
en dialogue avec l’équipe de la ZAT. Malbosc,
des conteurs, des comédiens, des chanteurs,
c’est un quartier et un parc récents, que très peu
des danseurs… Et de fantastiques installations
de Montpelliérains connaissent. Ce sera une grande
de feu. Je ne peux pas en dire plus.
surprise car le parc est une zone champêtre
Les habitants « ouvrent » leur quartier aux autres
assez extraordinaire. J’aime beaucoup cet endroit,
montpelliérains, le public peut-il s’élargir ?
et je suis sûr que les spectateurs vont aussi appréLa ZAT s’adresse à tout le monde, c’est sa force !
cier son charme.
Au-delà du succès quantitatif, c’est vraiment
la grande diversité du public qui nous frappe
« Zone artistique temporaire pour explorer l’imaet nous réjouit : diversité sociale et générationnelle
ginaire urbain ». Avec le parc, cette exploration
mais également territoriale.
semble différente…
Chaque édition a sa couleur, son rythme,
Propos recueillis par Sandy Berthomieu
sa saveur… Il y a beaucoup de manifestations
dédiées aux arts de l’espace public en France,
Version complète sur www.idem-mag.com
ZAT #8 / Malbosc. Montpellier
mais la ZAT est la seule qui soit totalement
Samedi 19 avril, de 20h à l’aube
contextuelle, qui entre ainsi en résonance avec son
zat.montpellier.fr
environnement, l’histoire du quartier, son paysage,
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ses singularités… Concernant la nature : elle fait
12
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FOCUS
34e FESTIVAL MONTPELLIER DANSE
Portes ouvertes du 22 juin au 9 juillet 2014
18 jours, 8 communes de l’Agglo, 53 représentations de 17 spectacles dont 12 créations ou premières françaises, des places à 35 EUR, d’autres entre 5 et 12 EUR, sans
compter les entrées libres.
La conférence de presse du Montpellier Danse
2014 a réuni du monde le 4 mars dernier :
Josiane Collerais, vice-présidente de la Région LR
et représentant Christian Bourquin, Jean-Pierre
Moure, Président de la
Communauté
d’Agglo,
Michel Miaille, Président
du conseil d’administration de Montpellier Danse,
Jean-Paul
Montanari,
Directeur de l’Agora…
c’est dire l’importance
de ce festival pour la ville.
Sharon Eyal, une pièce créée avec Gai Behar
et le DJ Ori Lichtik, figure des nuits de Tel-Aviv
ou encore Clameur Des Arènes du Burkinabé
Salia Sanou où des lutteurs sénégalais, danseurs et musiciens remplacent
la violence des combats
par la danse, convoquent
la résistance par la cadence
des corps.
Engagées également les
chorégraphies de la franco-algérienne
Nacera
Belaza ; de l’Iranien Hooman
Photo : Sharon Eyal & Gai Behar
Cette année, plus de
Sharifi,
qui
considère
la moitié des spec“L’art, égal à la politique” ;
tacles seront présentés à l’Agora. Deux scènes
celles de la surprenante Capverdienne Marlene
éphémères feront leur apparition dans la cour
Monteiro Freitas ; de Yann Lheureux doublé par
de cet ancien couvent des Ursulines, puis lieu
son vélo BMX sur scène ; d’Israël Galván et son
d’enfermement, qui est devenu en trente ans
flamenco dépouillé.
une véritable cité de la danse internationale.
Et pour finir, une petite polémique ? Elle nous
Un lieu de création qui attire les chorégraphes
vient cette année de la pièce du jeune chocontemporains les plus en vue.
régraphe montpelliérain Matthieu Hocquemiller.
Les têtes d’affiche : Angelin Preljocaj pour
Explicite, l’œuvre (Nou) parle de sexe alternatif,
Empty moves (parts I, II et III) sur un texte
montre le corps nu, utilise bondage et acceslu par John Cage ; la star belgo-marocaine Sidi
soires. Déjà interdite aux - 18 ans, elle a été taxée
Larbi Cherkaoui avec la chinoise Yabin Wang
de pornographique par le FN, qui voulait la voir
pour Genesis, coproduit par le festival ; Alonzo
déprogrammée. Les élus locaux n’ont pas prêté
King pour son très attendu Concerto For
le flanc à l’ordre moral ambiant.
2 Violins, sorte de flash mob géant ; Boris Charmatz
Patricia Bussy
et sa pièce émouvante sur le thème de l’enfant
mais aussi Jan Fabre ou Emanuel Gat en solo.
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du Britannique Wayne McGregor, proche de
Forsythe ; le dancefloor (House) de l’Israélienne
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Réservation au 0 800 600 740
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FOCUS
LINDA McCARTNEY
Rétrospective 1965-1998
L’année photographique 2014 s’annonce grandiose ! Après une fermeture de deux
mois pour restauration, le Pavillon Populaire rouvre ses portes avec une importante exposition de Linda McCartney. Dans l’optique de cette photographe, beaucoup
de musique rock’n’roll, des scènes de son quotidien et tant d’autres sujets, expliqué
par Gilles Mora, directeur artistique du lieu.
Tout d’abord, sur quoi portait la rénovation ?
Une enveloppe budgétaire a été mise en place pour
cette restauration, notamment pour la climatisation et l’éclairage. Les conditions d’expositions et
de conservation sont aux normes internationales.
Ces travaux permettent d’accueillir, dans les conditions
optimales, les photos qui sont
par nature fragiles.
des scènes de sa famille, des photos d’elle plus
sociales ou expérimentales.
L’exposition est complète avec 200 documents…
Oui et nous présentons pour la 1ère fois un ensemble
de 60 polaroïds. Dans le parcours, 2 vidéos sont diffusées,
une réalisée par Linda, l’autre
par son mari. Dans la salle
documentaire, sont présentés
des livres et des couvertures de
magazines.
Comment a été réalisée cette
expo ?
Linda McCartney n’a jamais
été montrée en France !
Pour construire ce projet,
j’ai écrit à Paul McCartney
(c’est le détenteur des droits).
La famille est soucieuse
de présenter cette œuvre dans
des lieux remarquables, comme
le Victoria & Albert Museum et
la National Gallery à Londres,
Jimi Hendrix, New York 1968
ainsi que l’International Center
of Photography à New-York.
Montpellier a la chance de s’ajouter à cette liste !
heures !
Les visiteurs sont de plus en plus
nombreux !
Oui, cela s’explique par
la
qualité
des
œuvres
et la renommée des photographes. Pour celle-ci,
le nom va inévitablement attirer
du monde. Paul McCartney
a diffusé l’événement sur internet, il a été suivi par 20 000
personnes en à peine quelques
Travailler avec la famille est-il difficile ?
Non, mais ils sont exigeants (Paul et ses deux
filles). Le couple était très uni, il est attaché
à valoriser le travail de sa femme. Ils ont toujours leurs mots à dire sur le choix des œuvres
et leur présentation. Cette démarche peut être
contraignante car le fond est sélectif, ça ne m’a
pas dérangé.
Un dernier mot pour conclure ?
Je souhaite dire que je suis très heureux
de l’avancée du Pavillon Populaire. C’est une
preuve de reconnaissance remarquable pour
l’équipe qui est capable d’accueillir de telles
expositions.
Un axe sur son travail prolifique a-t-il été réalisé ?
C’est une rétrospective, donc il y a toute sorte
de photographies, le rock’n’roll des années 60,
Linda McCartney - du 21 février au 04 mai 2014
Pavillon Populaire, Montpellier - Entrée libre
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Propos recueillis par Sandy Berthomieu
FOCUS
ATELIER BAIE
entre dans la lumière
En février dernier, le Syndicat français du Cinéma décerne son prix du meilleur album,
à Bernard Bastide pour Bernadette Lafont, une vie de cinéma. L’œuvre est parue
aux éditions Atelier Baie, une jeune maison nîmoise, dirigée par Bruno Doan. Idem a bien
sûr lu le livre, (cf. chroniques livres) mais a surtout rencontré le fondateur d’Atelier Baie,
qui entre désormais dans la cour des grands.
Comment s’est déroulée l’édition
le livre est parti à la rencontre
de ce livre ?
du public qui découvre
J’ai constitué une équipe poinl’ampleur de son travail
tue et j’ai pris le temps nécesde comédienne et qui, je crois,
saire pour mener et retransy retrouve la qualité humaine
crire des heures d’entretien,
de cette femme belle, libre
les recherches documentaires,
et débordante d’énergie.
la numérisation, les retouches.
C’est un beau livre qui recouvre
J’ai
assemblé,
comme
plusieurs de mes thèmes préun puzzle, ces centaines d’éléférés. La biographie sensible
ments pour construire à l’arrid’une personnalité étonnante
vée une histoire, en dialoguant
par le biais de la conversation,
bien entendu avec Bernadette
des archives dont des lettres,
Lafont et Bernard Bastide.
des photographies ; la découBruno Doan
Enfin, j’ai suivi l’impression
verte d’un patrimoine : le cinéau pied des machines, épuisé
ma sur plus d’un demi-siècle
par l’enchaînement des évéet la recherche iconographique
nements, perplexe… La magie a été de recevoir
et documentaire.
le livre relié.
Cela correspond à la ligne éditoriale d’Atelier Baie ?
Quel impact l’obtention de ce prix va t-il avoir sur Atelier
Nous publions des carnets de voyages, des récits
Baie ?
d’explorateurs en tous genres, des conversations
Le prix du syndicat de la critique de cinéma
au long cours… des aventures humaines.
est important. La maison d’édition est jeune et quaNous recevons des manuscrits et je travaille avec
siment inconnue. Cette reconnaissance par des prodes comités de lecture pour m’aider à apprécier
fessionnels fait que certains libraires mettent le livre
la valeur des propositions éditoriales. Il y a aussi
encore en avant et qu’ils sont désormais sensibles
les coups de cœur, l’envie de faire connaître le travail
à notre travail éditorial.
de certains auteurs.
Parlez-nous un peu de ce livre.
L’auteur, Bernard Bastide a mûri longuement
ce projet auquel Bernadette Lafont a adhéré immédiatement. Je les ai rejoints en 2011 et le livre s’est
construit peu à peu. Après la disparition de Bernadette
Lafont (25.07.13, ndlr) juste avant l’impression,
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Propos recueillis par Anne-Laure Ochando
Bernadette Lafont, une vie de cinéma,
Éditions Atelier Baie, 49 EUR.
www.editions.atelierbaie.fr
SÉLECTION
BERNARD BASTIDE
Bernadette Lafont, une vie de cinéma
Bernard Bastide signe un retour incomparable
sur la vie de Bernadette Lafont, grande comédienne française. Fruit de la durable complicité entre l’auteur et l’actrice, ce livre retrace
dans la version la plus complète qui soit, son œuvre, grâce
à ses photos d’archives inédites, ses lettres-témoignages,
et bien sûr les réflexions de Madame Lafont en personne,
détaillant chacun de ces plus grands succès. ALO
ATELIER BAIE
ANTOINE BUENO
Le Maître Bonsaï
Non, il ne s’agit pas d’un livre d’initiation
à l’art millénaire japonais mais bien d’un roman, intrigant, envoûtant, savant. On pénètre
dans la boutique du maître comme dans
un récit fantastique, admirablement bien
planté. Soignés, ciselés, tordus, torturés, ainsi sont
ces petits arbres fabuleux, au contact desquels les humains
se laissent glisser. La question du genre, entre le végétal,
l’animal, l’humain, est posée. PB ALBIN MICHEL
N.T. BINH / JOSÉ MOURE / FRÉDÉRIC SOJCHER
Cinéma et musique, accords parfaits
Avec de longues interviews de compositeurs
(Morricone, Cosma...) ou cinéastes (Denis,
Frears), parfois réunis (Petit/Rappeneau,
Coulais/Jacquot...), cet ouvrage passionnant
plonge au cœur de la création des B.O de films - peu traitée
par la critique - et dévoile les grands élans et la petite cuisine, les obstacles et l’harmonie qui fondent un riche duo
artistique. JYB LES IMPRESSIONS NOUVELLES
LES AVENTURES DE M. MOUMOUNE
Les bijoux de la mère Yvette
Issu d’une comédie musicale pour enfant,
ce livre-CD a été imaginé par la compagnie le Duo des Mômes. Des refrains et des
dessins amusants racontent les péripéties d’un chat recherchant un trésor volé.
Le livre est ludique et pédagogique, via des fiches et un
lexique. Il permet la découverte de comptines aux airs musicaux variés ! Bref, une façon intelligente de sensibiliser
les bambins à l’environnement. SB
MUSICOM
VÉRONIQUE CHOURAQUI
D’un rouge incomparable
L’action se passe à la Révolution française,
dans le Montpellier des années 1791.
Une drapière adopte une petite fille mais
voit ses biens confisqués car son frère
est un prêtre réfractaire. Un juge de paix,
premier amour de la mère, parviendra-t-il à sauver femme
et enfant de la misère ? La romancière est historienne ;
à ce passé trouble, elle mêle très bien intrigue amoureuse,
drame social et documentation. PB
TDO Editions
FATIMA BHUTTO
Les Lunes de Mir Ali
Avec son premier roman, Fatima Bhutto,
descendante de la célèbre dynastie pakistanaise, aujourd’hui poète et journaliste, cherche à brosser le portrait d’un Pakistan nouveau, en croisant en une matinée les destins
de trois frères. On appréciera l’idée de base, les quelques
passages poignants et le style d’écriture, mais mieux vaut
avoir une petite connaissance de l’Islam, et … du temps
devant soi. ALO
LES ESCALES
ANNE-MARIE GUSTAVE & VALÉRIE PÉRONNET
La saga de France Inter
Le navire amiral des radios publiques françaises a 50 ans et voici sa jolie légende,
comme sa petite cuisine, ses grands élans
ou ses anecdotes, son côté lumineux
et le plus obscur. Car on ne travaille
(ou plutôt ne “vit”) pas ici comme ailleurs et l’excellence
du service extérieur se double de sévices internes insoupçonnés, dans une forte “famille” qui ondule entre amours,
grèves et beautés. JYB PYGMALION
MICHÈLE HALBERSTADT
Mon amie américaine
À travers l’histoire de deux femmes, dont
l’une se retrouve hospitalisée suite à une
rupture d’anévrisme, la relation amicale est
questionnée. L’une raconte ses doutes, explique ses problèmes de couple, alors que Molly est dans le coma. Le lecteur se retrouve dans cette posture, où il écoute sans pouvoir répondre, jusqu’au réveil…
Là, tout est différent, les souvenirs et les liens ont changés,
l’amitié a-t-elle survécue ? SB
ALBIN MICHEL
GÉRARD BAUDIN
Frédéric Mistral. Illustre et méconnu
Bel ouvrage pour redécouvrir ce poète
du sud ! 110 ans après son prix Nobel de
Littérature et un siècle après sa mort (en
plus de votre curiosité ce livre a cette double
raison d’être feuilleté ! La biographie regroupe une multitude de photos et détails qui font revivre cette œuvre.
Des poèmes en occitan sont traduits pour notre plus grand
plaisir. Un plongeon captivant dans les vers et l’histoire…
SB HC EDITIONS
ALEXANDRE GRONDEAU
Sélection naturelle. Un roman capitaliste.
John, Yan et Jean, trois antihéros qui se
débattent dans leur quotidien. Le premier
est avocat d’affaires à un tournant de sa
carrière, le second, petit dealer de la Côte
d’Azur et Jean, enfin, qui vient d’apprendre
qu’il lui reste six mois à vivre. Cette histoire à tiroirs reflète
à merveille notre société de consommation avec ces paradoxes sur fond de roman noir amoral à souhait. PF LA LUNE SUR LE TOIT
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CMJN
PAO
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INTERVIEW
Guillaume Penchinat
BD entre rêve et réalité
À 28 ans, le Montpelliérain Guillaume Penchinat vient de sortir Ahlam, une première
bande dessinée sombre et onirique, dans laquelle il narre sa rencontre avec une jumelle
qui n’a pas vécu.
Bonjour Guillaume. La passion du dessin t’es venue un peu sur le tard ?
Je me suis mis au dessin très tardivement. J’ai passé un bac littéraire
en histoire de l’art puis, ne sachant
pas vraiment quoi faire ensuite,
je suis venu à Montpellier en fac
de Lettre. Il ne m’a pas fallu
plus de 6 mois pour lâcher prise
et c’est à ce moment là que j’ai
commencé à dessiner.
J’ai donc intégré une mise à
niveau en arts appliqués à l’ESMA
de Montpellier puis une première
année de communication visuelle.
Ne me sentant pas à ma place,
j’ai été réorienté vers un cycle professionnel illustration à IPESAA,
toujours sur Montpellier. J’ai obtenu mon diplôme et j’ai cherché
un éditeur pour mon projet de fin d’étude qui est
aujourd’hui devenu Ahlam.
Ton album part d’un postulat autobiographique....
Les neuf premières pages sont une retranscription
pratiquement exacte de la façon dont j’ai appris
que j’aurais dû avoir une jumelle mais qu’elle
n’a pas vécu. Par contre, très vite, j’ai laissé l’histoire
glisser dans l’onirique. J’aurais vraiment du mal
à raconter une histoire autobiographique
à 100%. J’ai besoin de mettre un peu de distance
avec l’histoire. Mais même si le personnage se met
à se balader dans les enfers, il reste très proche
de moi, de mon caractère. Et la plupart des choses
qu’il raconte son vraies.
Ton univers est très particulier,
avec des pages en noir et
blanc et des textes succints...
Le noir est blanc n’est pas
réellement un choix. C’était
l’une des contraintes éditoriales. J’avais d’ailleurs,
prévu le projet en couleur.
Mais petit éditeur dit petit
budget donc, pour que
le livre ne se retrouve pas
à la sortie avec un prix astronomique, on a dû changer
ça. Et pour les textes c’est un
peu plus compliqué. En fait,
j’ai vécu toute cette histoire
de manière brutale. Je l’ai
appris brutalement. Je l’ai
assimilé très vite. Du coup
je n’aurais pas pu le retranscrire autrement que comme ça. On m’a demandé
et conseillé d’allonger un petit peu certains passages
mais du coup, je n’arrivais plus à m’y reconnaître.
J’ai donc préféré décliner. Je ne voulais pas chercher
à allonger l’histoire juste pour allonger l’histoire.
Plus techniquement, comment as-tu travaillé ?
Pour la technique c’est très simple, j’ai presque
tout travaillé à la plume et à l’encre de chine,
quelques détails avec un stylo très fin, des remplissages au pinceau et des kilos de blanco
et de peinture blanche pour rattraper mes erreurs !
Propos recueillis par Marc Bastide
Ahlam, Éditions Le potager moderne
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SÉLECTION
CHAUVEL / LE BELLEC / CHAVANT
22. Une enquête explosive T1\2
Le quotidien de la brigade de répression
du banditisme. Langage de flics, histoires
à tiroirs, pas de doutes, le scénariste fait
partie de la grande maison. Braquage
de bijouterie, vol à l’arrachée, ces histoires sentent la
sueur, le sang et le vécu. On reste sur notre faim. Vivement
la suite. PF
ANKAMA
CORTEGGIANI / BARISON
Orfea. Le dernier cercle de l’enfer
Polar fantastique. Suite à l’enterrement
de son fiancé, la belle Orféa voit l’esprit
du défunt la supplier de lui venir en aide.
S’en suit une fuite éperdue au milieu de démons à visages humains, soutenus par l’étrange Mr Sabato.
Le récit est mis en image avec une efficacité impressionnante par le dessinateur italien Barison. PF
DARGAUD
R. GUERINEAU
D’après J. TEULE - Charly 9.
Le sanglant massacre de la Saint Barthélémy
sous la plume de J. Teule. La folie d’un roi
de 22 ans sous la coupe de sa mère va ordonner le massacre qui va épouvanter l’Europe
entière. Le dessin de Guérineau sous la forme de petits
chapitres, avec des références que les bédéphiles reconnaîtront, traite avec humour d’un sujet pourtant macabre.
Une réussite ! PF DELCOURT
JIM & TEFENKGI
Où sont passés les grands jours ?
Une histoire de trois cadeaux, laissés
à titre posthume par Fred pour ses meilleurs
amis, Etienne, Hugo et J-Marc. Avant tout
le récit d’une amitié, d’un quotidien qui fout
le camp, d’un numéro de téléphone d’un ami décédé ;
jusqu’à ce que tout explose et les masques tombent. Après
Une nuit à Rome et L’invitation, Jim traite avec succès
un nouveau récit plus intimiste que jamais. PF GRAND ANGLE
LÉO / RODOLPHE / PION
La porte de Brazenac
L’an 1777, dans le centre de la France,
le baron Pierre De Brazenac découvre
dans le parc de son château une frontière
invisible. Ce passage mystérieux aboutit
à notre monde contemporain. Ce récit au départ historique,
devient au fil des pages une histoire fantastique au-delà
des frontières de l’espace et du temps. Léo et Rodolphe
conjuguent leurs talents pour nous offrir un scénario digne
de Lovecraft. PF DARGAUD
Ph. BERTHET / R. HAUTIÈRE
Périco T1\2
Cuba années 50, mafia, drogues et prostitution. L’aventure de Livia et Joaquim mêlés
au meurtre d’un porte-valise de la mafia
New Yorkaise. Obligés de quitter La Havane,
alors que Battista s’efforce d’écraser la rébellion castriste. L’honneur des trafiquants se lave dans le sang.
Le dessin de Berthet illustre magnifiquement ce road movie
à l’ambiance oppressante. Une réussite. PF
DARGAUD
MATTHIAS SCHULTHEISS
Le rêve du requin. Cycle 2
Après les trois tomes du premier cycle,
Lambert poursuit son voyage pour prendre
la route de Madagascar après avoir quitté
Lagos. Dans son style hyper-réaliste
le dessinateur allemand poursuit enfin sa série phare
avec une mise en page éblouissante où l’on retrouve Lambert accompagné de Sarah. Toujours mêlé à des trafics
en tous genres sur fond de magouilles politiques. PF
GLÉNAT
GUÉRIN / DAMOUR
Pinkerton T2 - Dossier Abraham Lincoln 1861
Allan Pinkerton et les hommes qui composent son agence sont craints de tous
les criminels des États-Unis. Au cours d’une
mission, l’agence est informée d’un complot
envers le président élu Abraham Lincoln. Tous les hommes
de Pinkerton sont alors envoyés à travers le pays à la recherche d’informations. Cet épisode de l’histoire des États-Unis
déjà mis en images par le regretté J. Giraud est aujourd’hui
dessiné par Damour avec succès. PF
GLÉNAT
JÉRÉMIE MOREAU
Max Winson T1 - La tyrannie
Max est un tennisman qui n’a jamais perdu
un seul match de sa carrière. Physiquement
grand et dégingandé, il est devenu une sorte
de machine à vaincre. Mais il est surtout
le pantin d’un père entraîneur tyrannique. Ce récit
sera publié en deux albums. Ce premier volume recèle
de l’ingéniosité dans le dessin et une certaine originalité
dans la découpe des planches. PF
DELCOURT
CAMERON STEWART
Sin Titulo
Secrets de famille et souvenirs vont plonger
le jeune Alex Mackay dans une aventure violente et pleine de rebondissements. Pigiste pour un magazine, Alex devient malgré lui mêlé à une enquête sordide
dont le point de départ est le décès de son grand-père.
Un récit palpitant dans un format à l’italienne et seulement
deux couleurs pastels. Déjà récompensé du Eisner Award
2010, cet album ne laissera aucun lecteur indifférent. PF
ANKAMA
22