L`œuvre et son contexte

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Transcript L`œuvre et son contexte

PINK FLOYD
ATOM HEART MOTHER
Contexte et genèse de l’œuvre
Baccalauréat Epreuve Facultative
Sessions 2012 et 2013
E. Michon
IA-IPR Education Musicale
SOMMAIRE
1. Le rock anglo-saxon de la fin des
années 60 : émergence du rock
progressif
2. Atom Heart Mother : sa place dans
la discographie du groupe
3. Genèse de l’œuvre : rôle majeur
joué par Ron GEESIN
1.1 : Le rock anglo-saxon
des années 60
• Forte influence du Rock’n roll de la période
précédente (années 50) au début de la décennie.
• La chanson de 2 à 3 mn comme modèle esthétique
• Structure couplets/refrain, souvent avec solo de
guitare sur un couplet.
• La formation emblématique de l’orchestre rock :
basse, batterie, guitare (s) – rythmique et solo, ex.
les Rolling Stones, ou une guitare et claviers. Un ou
plusieurs des instrumentistes chante(nt) – cas
général, ou bien les parties vocales sont dévolues
spécifiquement à un membre du groupe qui ne joue
pas d’instrument (The Who).
1.2 : Emergence du rock « progressif »
Les dernières années de la décennie voient plusieurs groupes se
détacher de ce modèle :
• Notion de concept album (Sgt Pepper… ), d’opéra-rock (Tommy)
• Vers des pièces plus développées
• Un rapprochement s’opère avec la musique savante
• Ouverture aux musiques extra-européenne (orientales
notamment : cf. The Beatles)
• Une évolution des textes :
– on sort des chansons d’amour simplistes
– des textes plus sombres, plus intravertis (introspection), plus réflexifs
– des textes plus recherchés, plus imagés, déstructurés parfois – influence
du surréalisme
– Utilisation de références culturelles, sociales, mythologiques
• L’influence du rock psychédélique dans cette évolution –
esthétique dont fait partie le groupe Pink Floyd – est essentielle.
1.3 : Le Rock « progressif » :
caractéristiques
• Complexité musicale des compositions. Les thèmes peuvent
varier de nombreuses fois au cours d'une chanson et ne se
limitent pas au simple schéma couplets/refrain.
• Présence de longues parties instrumentales, n'étant pas
nécessairement des improvisations, voire de pièces purement
orchestrales.
• Influences multiples : musique classique, jazz, musique
contemporaine, musiques traditionnelles, extra européennes…
• Albums conceptuels, opéra-rock
• Complexité et richesse des textes, utilisant de nombreuses
références (culturelles, mythologiques, sociales…)
• Enrichissement de l’orchestration : piano, instruments de
l’orchestre symphonique, quatuor à cordes (Eleanor Rigby, The
Beatles), synthétiseur, bruitages…
1.4 : Le Rock « progressif » :
quelques albums précurseurs
• 1967 : Sgt. Pepper’s lonely hearts club band
The BEATLES, 1er concept album de l’histoire
de la musique populaire.
A day in the life, extrait
• 1969 : Tommy – THE WHO, double album
considéré comme le premier opéra rock de
l’histoire.
• 1969 : In the court of the Crimson King,
KING CRIMSON – oeuvre fondatrice du rock
progressif ? Pièces très développées. Epitaph, extrait
• 1970 : interprétation par Emerson, Lake and
Palmer des Tableaux d’une exposition de
MOUSSORGSKI. Un album en public sort en
1971.
2.1 : Atom Heart Mother : place
dans la discographie du groupe
• Une pièce charnière, qui se démarque du climat
psychédélique des albums précédents et ouvre la voie
au rock « progressif » des disques suivants. A partir
de ce disque en effet, tous (sauf Obscured by clouds
qui est une musique de film) comprendront une pièce
d’une vingtaine de minutes ou un enchaînement
continu de pièces plus ou moins longues. The Wall
clôt cette période mais s’inscrit dans le même souci
de cohérence du discours musical.
• « À l'époque, nous pensions que Atom Heart Mother,
comme Ummagumma, était une étape vers quelque
chose d'autre. Maintenant, je pense que nous avancions à
l'aveuglette dans le noir.» David Gilmour, Mojo Magazine,
mai 1994
2.2 : L’ avant Atom Heart Mother
• 1967 : Th Piper at the gates of dawn ;
avec Syd Barrett et sans David Gilmour
Une succession de chansons qui
s’inscrivent dans le courant psychédélique
– cf. Astronomy Domine et Interstellar
Overdrive, pièces les plus célèbres
(spatialisation du son)
• 1968 : A Saucerful of Secrets : dans la
même veine que le précédent ; la piècetitre est instrumentale et dure une dizaine
de minutes.
• 1969 : Ummagumma ; double album,
en public dans sa première partie,
expérimental dans la seconde – chaque
musicien du groupe écrit une pièce - ou
deux, pour Roger Waters. Aucune chanson
dans l’acception traditionnelle du terme,
des pièces longues pour la plupart avec
prépondérance de la musique
instrumentale.
• 1969 : B.O. du film More (Barbet
Schroeder) – Une succession de chansons.
2.3 : Et l’après (1)…
• 1971 : Meddle ; contient Echoes,
pièce essentiellement instrumentale
d’une durée de 20mn environ.
• 1972 : Obscured by clouds, B.O. du
film La Vallée (Barbet Schroeder) –
une succession de chansons.
• 1973 : The Dark Side of the Moon :
1er concept-album du groupe. Une
succession de chansons toutes
enchainées, avec quelques rappels
thématiques (Breathe, certains
bruitages comme le battement du
cœur).
• 1975 : Wish You Were Here : L’une
des pieces, Shine on you crazy
Diamond, est trop longue pour “tenir”
sur une face de vinyl et doit être
divisée en deux parties.
2.3 Et l’après (2)…
• 1977 : Animals : nouveau
concept-album – trois pièces
seulement.
• 1979 : The Wall : opéra-rock
(?)
• 1983 : The Final Cut – les
chutes des albums
précédents.
Ce dernier album clôt l’aventure de la
formation
Waters/Gilmour/Wright/Mason ;
Roger Waters continue en solo, les
trois autres membres reprendront
le nom du groupe et continueront
de jouer ensemble
3. Genèse de l’œuvre : rôle majeur
joué par Ron GEESIN
La création originale par le groupe
• « La base du morceau a été faite par
Roger (Waters) et moi, du début à la
fin, en une seule fois. Du coup, le tempo
monte et descend. C'était une pièce de
vingt minutes et nous étions assez
contents d'elle. »
Nick Mason, Mojo Magazine, mai 1994
3. Genèse de l’œuvre : rôle majeur
joué par Ron GEESIN
Les arrangements pour l’enregistrement studio
•
« Ce que Ron nous a le plus appris, ce sont les techniques
d'enregistrement et toutes ces astuces que l'on fait avec un
rien. (…) Ron nous a enseigné comment utiliser deux
magnétophones pour créer une boucle d'écho. Cela a été très
déterminant pour ce que l'on a fait plus tard. (…) » Nick Mason,
Mojo Magazine, mai 1994
•
Toutes les mélodies et arrangements pour violoncelle solo,
orchestre de Cuivres (10 instruments) et chœur (20 choristes)
ont été écrits par Ron Geesin en Mai 1970 et superposés à la
bande existante créée par le groupe antérieurement.
•
Ron Geesin a dirigé l’ensemble pendant les premiers jours
d’enregistrement aux studios Abbey Road en Juin 1970 avant
de laisser la main au célèbre chef de chœur issu de la musique
savante John Aldiss. http://www.rongeesin.com/ (Site officiel
de Ron Geesin)