Délégation de la Marne

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Transcript Délégation de la Marne

Association des Amis de la Fondation
pour la Mémoire de la Déportation
Délégation de la Marne
Association culturelle (Loi du 1er juillet 1901) J.O.A. N° 1336 du 07/02/1996
Janvier 2014
Présidente : Hélène Lebrec
9 avenue Bonaparte
51430 TINQUEUX
Tél. : 03-26-61-52-16
Bulletin N° 15
Les membres du bureau vous présentent
leurs meilleurs voeux pour l’année 2014
Vice-président :
José Guillemin
Tél. : 03-26-36-26-76
INVITATION
Président d’Honneur et
Responsable de la publication :
Jean Constant
Notre prochaine Assemblée Générale Départementale, sous la présidence
de Monsieur Bruno DUPUIS, directeur de l’ONAC-VG pour la Marne aura lieu :
Bureau 211
Maison de la Vie Associative
122 bis rue du Barbâtre
51100 REIMS
Le samedi 25 janvier 2014, de 9h15 à 12h
Courriel : [email protected]
122 bis rue du Barbâtre à Reims
Salle 101 de la Maison de la Vie Associative
Site internet :
http://www.afmd.asso.fr
Puis cliquer «DT 51»
Accueil dès 9 heures. À partir de 9h15, lecture des différents rapports et
mise au vote. Présentation du nouveau bureau et vote.
De 10h30 à 10h45 : Pause.
De 10h45 à 11h45, Monsieur DUPUIS nous présentera la nouvelle image
de l’ONAC-VG, ses missions, ses actions avec différents partenaires, ses
moyens et ses archives.
SOMMAIRE
- Vœux et invitation à l’AG
p.1
Le verre de l’amitié clôturera la réunion.
- Une place Stéphane Hessel à Paris
p.2
- Refusons que la haine fasse ...
p.2
- « Le convoi » (suite mais pas fin)
p.3
- Francine Christophe, dix ans de ...
p.3
Nous comptons sur votre présence pour cette Assemblée Générale Départementale et dans cette attente, nous vous prions de croire, Cher(e)s Ami(e)s,
à l’assurance de nos sentiments dévoués.
La présidente, Hélène LEBREC
Dès maintenant, nous vous invitons à (ré)adhérer à notre association pour 2014.
- Le destin tragique de V.Y. Perez, ... p.4
- CNRD 2013-2014
p.5
- Yvonne Châtelain témoigne ...
p.6
- Der Kaiser von Atlantis à l’Opéra ...
p.6
- Vocabulaire de la Déportation
p.7
- Les brèves
p.8
- Vient de paraître
p.8
Nous vous joignons un bulletin qui peut être utilisé pour deux personnes.
Adhérer à AFMD 51 c’est contribuer à développer la mémoire de la Déportation
et c’est aussi nous encourager à persévérer.
Soyez nombreux à nous renouveler votre soutien dès notre AG.
Après l’Assemblée Générale, nous vous proposons de partager un repas amical
à la Brasserie Saint Maurice, place Museux.
Prix 18.30 €, tout compris par personne, à régler directement au restaurant.
Inscription indispensable avant le 18 janvier 2014
auprès de Monsieur Pierre Mathieu au 03.26.82.15.66.
UNE PLACE STÉPHANE HESSEL À PARIS
Né en 1917 à Berlin, le résistant déporté Stéphane Hessel nous a quittés en février 2013. Stéphane
s’est engagé pour les plus nobles causes jusqu’au soir de sa vie, avec la parution, en 2010, de son fascicule « Indignez-vous ! » qui a connu un immense succès.
C’est le 21 octobre dernier qu’a été inaugurée, dans le XIVème arrondissement de Paris, une place portant son nom.
Stéphane Hessel
le 12 janvier 2012 à Nantes.
Photo Francetvinfo.com
De nombreuses personnes assistaient
à cette inauguration dont Bertrand Delanoë qui prononça une intervention remarquée. Il rappela les combats de Stéphane
Hessel pour la paix, le droit des peuples
à disposer d’eux-mêmes, sa lutte contre
le racisme, son engagement auprès de
Inauguration de la place Stéphane
tous les opprimés.
José GUILLEMIN
Hessel, résistant déporté. 1917-2013.
Ph. Romain Osi pour la mairie de Paris XIVe
REFUSONS QUE LA HAINE FASSE PROGRAMME
L’article 2 des statuts de l’AFMD précise que notre association a pour but « de combattre le racisme et
l’antisémitisme », de « lutter contre toute résurgence du nazisme et de toute idéologie prônant l’intolérance et la discrimination raciale ou religieuse ».
Le Patriote Résistant n° 880 de novembre 2013 a publié un article qui va tout à fait dans ce sens (voir
le fac-similé ci-dessous). Nous le reproduisons dans son intégralité.
Les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (AFMD) souscrivent entièrement à cet
appel.
JG
2
LE CONVOI
(SUITE MAIS PAS FIN)
La pièce de théâtre de Gérard Thévenin, après avoir été classée première au Festival du théâtre amateur de Champagne-Ardenne, a représenté la région au Festival National à Tours (FESTHEA), fin octobre.
Si elle n’a pas été primée, elle n’en a pas moins été très appréciée pour son
contenu et le message d’espoir qu’elle véhicule. (commentaire de Yves Ménager 41110 Chateauvieux : « C’est un poignant prélude à Auschwitz-Birkenau,
des réalités quotidiennes de la Résistance à l’arrestation, de l’arrestation au
voyage vers le camp de la mort. C’est un spectacle qui sert la mémoire des années noires et du combat contre la barbarie. Les multiples trouvailles de l’auteur
et metteur en scène ne visent pas l’effet facile. Elles sont au service de l’émotion que suscitent à la fois les scènes collectives et quelques beaux monologues. Ce n’est pas facile. C’est un très beau travail. »
Elle a déjà été vue par plus de 600 spectateurs et la prochaine représentation aura lieu le dimanche 12 janvier à 15 heures à Vitry-le-François, salle Simone Signoret.
Une tournée hors département se met sur pied pour le printemps prochain
(dans les Ardennes et en Côte d’Or notamment) et dès l’automne nous retrouL’affiche de la pièce
verons
la troupe dans la Marne.
« le convoi » en compétition
Le spectacle retrace la vie de femmes résistantes déportées à AUSCHWITZ
à Saint Cyr sur Loire.
(ce
fut le seul convoi de femmes résistantes qui alla dans ce camp de la mort).
Photo G. Thévénin
Notre association ne remerciera jamais trop Gérard Thévenin et toute sa
troupe pour ce spectacle théâtral de grande qualité et ce message de vigilance qui arrive à un moment où
d’inquiétants groupes néonazis relèvent la tête en Europe.
Jean CONSTANT
FRANCINE CHRISTOPHE,
DIX ANS DE PARTENARIAT AVEC NOTRE DÉLÉGATION MARNAISE
Elle fut enfant déportée à BERGEN-BELSEN et depuis 10 ans elle vient dans la Marne présenter son
témoignage.
Elle a notamment assuré plusieurs modules de formation à l’IUFM (Institut Universitaire de Formation
des Maîtres) auprès des élèves professeurs.
Depuis la disparition des IUFM, nous avons recentré notre partenariat
dans le lycée Chagall et le collège François Legros de REIMS. En prolongement de ce témoignage un travail très complet est assuré par les professeurs et les élèves (recherches, lectures, présentation de poèmes à la Veillée de la Déportation, participation au Concours National de la Résistance et
de la Déportation).
Francine, par son sens du dialogue, par la
profondeur de sa réflexion, a beaucoup enrichi
notre travail.
Il est important de prolonger ce partenariat
précieux à une époque où surgissent des courants racistes et des discours de haine.
Plus que jamais nous avons besoin d’entretenir la mémoire de la Déportation et le télors d’un témoignage à Reims au moignage des survivants est irremplaçable.
Francine Christophe à Reims
Centre des Congrès en 2008.
Photo J.F. Genesseau
JC
Francine Christophe au lycée
Marc Chagall de Reims en 2011.
Photo J.F. Genesseau
3
LE DESTIN TRAGIQUE DE VICTOR YOUNG PÉREZ ,
CHAMPION DU MONDE DE BOXE
Récemment, le film « Victor Young Perez » était à l’affiche des salles de cinéma. Boxeur français d’origine tunisienne, il devint le plus jeune champion du monde des poids mouche en 1931.
La vie de ce boxeur, romancée dans cette fiction et dont le rôle principal est joué par Brahim Asloum,
champion olympique de boxe à Sydney en 2000, rappelle néanmoins que cet homme, qui fut une idole de
la boxe française peu avant la seconde guerre mondiale, fut déporté à Auschwitz parce qu’il était juif.
Né en 1911 dans un quartier juif de Tunis, Pérez commence la boxe dès ses 14
ans. Il devint très vite un boxeur d’exception et monte à Paris. Il travaille avec Léon
Bellières, manager très connu à l’Alhambra. À 17 ans, il signe son premier contrat
et fait son premier combat chez les professionnels en 1928. Après un premier
championnat de France perdu, il remporte la ceinture en 1931. La même année, à
20 ans, il est champion du monde des poids mouche en battant le tenant du titre
par KO au deuxième round. Il devient la coqueluche du tout Paris. Il a une liaison
très remarquée avec Mireille Balin, une starlette qui aura son heure de gloire en
jouant au coté de Jean Gabin dans le film « Pépé le Moko ». Pérez mène alors
une vie dissolue et, par manque d’entraînement et une prise de poids néfaste à
tout champion, il cède son titre en 1932. Mireille Balin le quitte peu après.
Victor Young Pérez,
Champion du monde
poids mouche en 1931.
Il change de catégorie et passe poids coq et relance sa carrière. Il se lance
également dans les affaires, mais sans réussite. Paradoxe du destin, lui, le Juif,
combat en 1938 à Berlin le lendemain de la Nuit de Cristal.
Après l’avènement du régime de Vichy et une première arrestation pour Drancy
d’où il s’évade, il se réfugie en zone libre. Mais, attiré par la vie parisienne et malgré les risques, il retourne en zone Nord et finit par se faire arrêter, sur dénonciation, par la Milice et est
interné à nouveau à Drancy.
Photo identitejuive.com
Déporté à Auschwitz
Il est déporté à Auschwitz, le 7 octobre 1943, et affecté au camp de Monowitz, aux cuisines de l’usine
de la Buna qui fabrique du caoutchouc synthétique pour IG-Farben. Il y côtoie Primo Levi et Alfred Nakache, un champion français de natation. Sachant Pérez champion du noble art, le commandant SS du
camp, fan de boxe, organise un combat de douze rounds contre un gardien allemand, deux fois plus
lourd. Malgré cette différence, le match se termine par un nul qui déplait à l’organisateur. Ce sera le dernier combat de Pérez.
Peu après, surpris en flagrant délit de vol de nourriture pour aider ses camarades affamés, ce qu’il faisait depuis plusieurs mois, il est muté dans un kommando de terrassement.
En janvier 1945, les armées russes se rapprochent d’Auschwitz. Parmi les cinquante et un survivants,
sur les mille déportés de son « convoi 60 », Pérez entame une marche de la mort. Affaibli par quatre jours
de conditions difficiles et le manque de nourriture, il s’effondre épuisé dans la neige. Malgré les encouragements de son compagnon d’infortune Bibi Burah, boxeur comme lui, il ne se relèvera pas. Il décède, le
22 janvier 1945 à Gliwice* (ou Gléiwitz) une ville polonaise de Silésie, soit d’épuisement comme le disent
des témoins, soit qu’il fût achevé à la mitraillette par un gardien.
À Tunis, un monument aux morts en déportation porte le nom de Victor Young Pérez. Et l’actuel stade
olympique d’El Menzah de la capitale, avant d’être reconstruit, portait le nom de ce boxeur d’exception,
victime du régime nazi. À Paris, une plaque rappelle son destin tragique dans une salle de l’INSEP.
Jean-François GENESSEAU
* À l’ouest de Katowice et près de la frontière tchèque. Sa station de radio fut le théâtre du casus belli qui déclencha la 2e GM.
Sources : Les anciens de la Boxe. Biographie de Victor Young Pérez (lesanciensdelaboxe.e-monsite.com), et le site
www.memoireafriquedunord.net/blog/bio05_perez.htm.
4
CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE
ET DE LA DÉPORTATION (CNRD) 2013-2014
Pour marquer le 70e anniversaire de la Libération, le thème proposé pour cette année scolaire aux
élèves des classes de 3e et des classes de lycée concerne « La libération du territoire et le retour à la
République ».
Notre association AFMD51 s’associe à la préparation du concours en organisant une conférence sur ce thème, animée par Jocelyne et Jean-Pierre Husson, auteurs du dévédérom La Résistance dans la Marne :
Mercredi 15 janvier 2014
à 17 heures 30
Maison de la Vie Associative - Salle 101
122, rue de Barbâtre à Reims
Soumise à l’occupation allemande et au régime de Vichy depuis 1940, la France a connu un long
processus de libération, depuis la libération de la Corse dès octobre 1943 jusqu’à la libération progressive
de l’ensemble des départements entre juin et décembre 1944. Cependant cette libération restait inachevée puisque les troupes allemandes ont mené une contre-offensive en Lorraine et dans le Nord de l’Alsace en janvier 1945 et ont tenu des « poches » dans les secteurs de Dunkerque, Lorient, Saint-Nazaire
et Royan jusqu’au printemps 1945.
Le département de la Marne a été libéré très rapidement en quelques jours à la fin du mois d’août
1944 par les troupes américaines. Dès le 30 août 1944, les instances issues de la Résistance, le commissaire régional de la République, Marcel Grégoire-Guiselin, et le président du Comité départemental de
libération nationale, Michel Sicre, ont proclamé la déchéance du régime de Vichy et le rétablissement de
la République.
Quel a été dans la libération du département le rôle de la résistance marnaise qui se préparait à
cet évènement depuis plusieurs mois ? Comment ces journées libératrices ont-elles été vécues par les
Marnais ?
Comment l’administration du département a-t-elle été réorganisée ?
Quels ont été les rapports entre le Commissaire régional de la République
nommé par le Gouvernement provisoire et les instances départementales de la Résistance ? Peut-on parler d’une dualité de pouvoir ?
Qu’est devenue la presse issue de la Résistance, sortie de la clandestinité ?
Quels ont été les enjeux des élections municipales d’avril-mai 1945, premières élections locales depuis 1935 ?
Comment se sont mis en place les instruments de l’épuration judiciaire des
faits de collaboration ?
Comment s’est effectuée l’intégration des FFI-FTPF au sein de la nouvelle Michel Sicre, maire de
armée française qui poursuivait le combat aux côtés des Alliés ?
Reims de 1945 à 1947,
Comment a-t-on préparé le retour des prisonniers de guerre et des déportés ?
et le général Lord.
Photo CNDP Reims
La conférence que nous espérons suivie par de nombreux jeunes candidats au concours apportera des éléments de réponses à toutes ces questions.
Jocelyne HUSSON
5
LE CONCOURS NATIONAL DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION :
YVONNE CHÂTELAIN TÉMOIGNE AU LYCÉE JEAN JAURÈS DE REIMS
Dans le cadre de la promotion du CNRD entreprise par notre association, une action de sensibilisation
des élèves et des professeurs du lycée Jean Jaurès de Reims a eu lieu en novembre et décembre. Elle a
comporté trois axes :
- Une mini exposition sur ce concours au centre de documentation du lycée.
- Une exposition sur la Déportation, à partir de quinze panneaux réalisés par la FMD. Elle est accessible aux élèves accompagnés de leurs professeurs.
- Le témoignage d’Yvonne Châtelain devant deux classes attentives et qui
montrèrent leur intérêt par leurs questions.
Notre amie a exposé pendant près de deux heures son expérience de la
déportation à Ravensbrück puis au kommando de Hollenschein. Elle indiqua
comment son engagement dans la Résistance, « modeste » et fruit du hasard
selon elle, lui valut d’être arrêtée par la police allemande à la veille de ses dixhuit ans ; elle montra le billet jeté du train pour rassurer sa famille, expliqua son
désarroi à l’arrivée au camp, mais aussi les solidarités qui lui ont permis de tenir. Puis le transfert dans ce kommando où les machines destinées à fabriquer
Yvonne Châtelain
des obus cisaillaient les doigts des jeunes femmes épuisées par douze heures témoignant devant les élèves
de travail. L’attente de la libération qui vint enfin, grâce aux partisans tchèques du lycée Jean Jaurès de Reims.
et polonais ; le retour chaotique en France. Et l’émotion qu’elle ressent encore
Photo Daniel Roche
aujourd’hui lorsqu’elle évoque le moment où, devant la porte de la maison familiale, elle en retrouve la clé, comme si rien ne s’était passé depuis son départ en déportation.
Témoignage émouvant, mais qui, comme le souligna Monsieur Le Proviseur, devait inviter ses auditeurs à la réflexion, pour que plus jamais ne revienne le temps de l’exclusion et de la barbarie.
Daniel ROCHE
DER KAISER VON ATLANTIS À L’OPÉRA DE REIMS
L’auteur : Viktor Ullmann, né en 1898, pianiste et compositeur tchèque, est déporté au camp de
concentration de Theresienstadt en septembre 1942 et gazé à Auschwitz-Birkenau le 18 octobre 1944.
Le camp de Theresienstadt : Vidée par les nazis de sa population tchèque, la petite ville de
Therezin est transformée en « camp-ghetto », présenté comme une colonie juive modèle, notamment
pour abuser la Croix Rouge. Des personnalités juives y sont enfermées. Mais les conditions de vie y sont
en réalité effroyables ; le ghetto est la dernière étape avant Auschwitz.
L’œuvre : L’Empereur d’Atlantis ou Le Refus de la mort fut composé pendant la détention de V. Ullmann à Theresienstadt, sur un livret de Peter Kien, qui fut lui aussi assassiné à Auschwitz ; répété par un
groupe de détenus, sa représentation fut interdite par les nazis ; l’œuvre ne fut créée qu’en 1975.
Le thème de cet opéra est une fable, souvent satirique, qui évoque, en un acte et quatre tableaux,
le sort de l’Europe soumise à la barbarie nazie.
Quant au style, l’œuvre emprunte à toutes les formes musicales, oscillant entre musique savante
et populaire, avec des emprunts au jazz aussi bien qu’au cabaret. Le rythme est soutenu et l’orchestration
adaptée aux conditions du camp.
Représentations à l’Opéra de Reims les vendredi 17 et samedi 18 janvier à 20 h 30.
(durée : 1 heure)
Réservation des places auprès de l’Opéra de Reims : 03 26 50 03 92
Pour mieux saisir tous les enjeux de ce spectacle, l’AFMD51 vous invite à assister à la conférence
donnée par M. Francis Albou sur cette œuvre
le jeudi 9 janvier à 18 h au Conservatoire Régional de Reims, 20 rue Gambetta.
DR
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VOCABULAIRE DE LA DÉPORTATION
Lors de la conférence du 23 octobre dernier sur le camp de Rawa-Ruska, camp disciplinaire pour
prisonniers de guerre, a été posée la question de la dénomination des différents types de camps. Revenons sur quelques termes :
Stalag
Camp de prisonniers de guerre destiné aux soldats et aux sous-officiers.
Oflag
Camp de prisonniers de guerre destiné aux officiers.
Stalag IIIB
de Fürstenberg sur Oder.
Photo stalag-iiib.fr
Dans les deux cas, les prisonniers de guerre étaient protégés par les
Conventions de Genève.
Camps de concentration
Dachau, Buchenwald, Dora, Flossenbürg, Gross-Rosen, Therensienstadt,
Mauthausen, Ravensbrück, Sachsenhausen, Neuengamme, NatzweilerStruthof…
Dans ces camps de concentration ont été surtout déportés des opposants
politiques au nazisme, parfois dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933, et
des résistants qui refusaient l’occupation de leur pays pendant la Seconde
L’appel au camp de
Guerre mondiale. Les déportés y ont été astreints dans des conditions très
inhumaines au travail forcé, avec une mortalité effroyable. On utilise parfois concentration de Buchenwald.
Photo USHMM
l’expression de « camps de la mort lente ».
Camps d’extermination
Dans ces camps, Belzec, Chelmno, Maïdanek, Sobibor, Tréblinka et surtout Auschwitz, la mort était programmée dès l’arrivée au camp. Ces camps
ont participé au génocide des juifs et des tziganes.
L'arrivée de déportés juifs
au camp d’extermination
de Tréblinka.
Photo www.interet-general.info
Auschwitz-Birkenau-Monowitz était à la fois camp d’extermination et
camp de concentration. La sélection se faisait sur le quai où arrivaient les
convois de déportés dits « raciaux », des tziganes et surtout des juifs. La
plupart des femmes, les enfants, les personnes âgées étaient immédiatement dirigés vers les chambres à gaz et exterminés. Bien peu de celles et de
ceux qui avaient été sélectionnés pour le travail forcé faisaient partie des
survivants en 1945.
Auschwitz a aussi été la destination de plusieurs convois de déportés politiques et résistants, le convoi
d’otages du 6 juillet 1942 dit « convoi des
45 000 », le convoi de femmes du 24 janvier
1943 dit « convoi des 31 000 », le convoi
d’hommes du 27 avril 1944 dit « convoi des
tatoués ».
Kommando
Travaux forcés dans la
carrière de Mauthausen.
Photo resistancerenan2007
Ce terme désigne à la fois un camp annexe
d’un grand camp de concentration et une
équipe de travail forcé.
JH
Détenues dans un
kommando de Ravensbrück.
Photo USHMM
7
LES BRÈVES
- Suite à la conférence de Jean Artoux sur RAWA-RUSKA*, des adhérents ont cherché à approfondir
le sujet. Ils peuvent trouver de précieuses informations sur le site www.rawa-ruska.net ou auprès du secrétariat de l’association « Ceux de Rawa-Ruska » tél : 01 42 46 75 64.
JC
* La revue « Mémoire Vivante », dans le n° 51 de décembre 2006, a consacré un article très documenté à
ce camp.
- La seconde conférence, celle sur Robert Antelme, a été prononcée par Daniel Roche, le mercredi 27
novembre dernier.
Les deux conférence ont été suivies par un public nombreux. Merci à tous ceux qui y assistent. Ceci
nous incite à poursuivre ces manifestations des « Mercredis de la Déportation ».
- Dernièrement, dans le journal régional de Champagne-Ardenne de FR3 du 10 décembre 2013, la rubrique « Ici et pas ailleurs » a évoqué le souvenir de centaines de juifs de la région parisienne, mutés d’office et employés dans des fermes du Rethélois dirigées par la WOL. 223 de ces juifs ont été raflés le 4
janvier 1944 et envoyés à Drancy puis déportés vers les camps de la mort. Des témoins de l’époque ont
rendu hommage à ces persécutés. Le reportage s’est conclu par l’évocation du courageux comportement
du couple Tarradou, déclaré « Juste parmi les nations » à titre posthume pour avoir sauvé Hélène, une
jeune juive.
Notre présidente, Hélène Lebrec, avait assisté à une cérémonie, à Seraincourt en octobre dernier,
pour l’inauguration d’une stèle en souvenir de ces victimes du nazisme.
- Le 7 décembre 2012, la télévision allemande NDR de Hambourg s’était déplacée à Reims pour capter le témoignage de notre ami Raymond Gourlin sur sa déportation. Le documentaire, élaboré par la journaliste Maiken Nielsen et son équipe, est passé au mois de novembre sur cette chaîne. Nous espérons
obtenir un jour l’occasion de le visionner.
JFG
- À notre demande, la Municipalité de Reims avait organisé la plantation d’un rosier « Résurrection »
dans le square des Victimes de la Gestapo, pour la commémoration de la Journée Nationale de la Déportation. Nous en avions été très touchés. Ce rosier porte bien son nom car tout l’été il a végété péniblement
et, en ce moment semble faire honneur à son nom ! Les services des jardins municipaux y veillent.
HL
VIENT DE PARAÎTRE
LE MYTHE DU GRAND SILENCE
AUSCHWITZ, LES FRANÇAIS ET LA MÉMOIRE*
Les Français ont-ils été sourds et muets quant à l’extermination des Juifs ?
Non, répond François AZOUVI : dès le lendemain de la guerre, les élites ont élaboré une « pensée du
génocide ». Des courants protestants et catholiques notamment ont informé largement la population. Le
journal « Témoignage chrétien » s’est investi dès 1945 sur cette question.
L’auteur, directeur de recherches honoraire du CNRS et de l’EHESS, ne se contente pas d’affirmer, il
s’appuie sur les archives, sur les journaux et livres de 1945 à 1987, année du procès BARBIE.
Un livre de grande qualité, recommandé à ceux qui ne craignent pas de lire un texte de 450 pages,
très dense et rigoureusement argumenté.
JC
* François Azouvi, Le Mythe du grand silence : Auschwitz, les Français et la mémoire, Fayard, 2012.
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