De la domotique contre les dépendances

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LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ

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VENDREDI 24 OCTOBRE 2014

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ANNECY

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L’école d’infirmière, 5 e du jeu de Cyril Hanouna

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L’Efap Lille est la grande gagnante du jeu “Cyril Hanouna retourne à l’école”, lancé dans l’émission d’Europe 1 “Les pieds dans le plat”. Ce jeu a rassemblé plus de 3 000 étudiants. L’école de communication lilloise arrive en tête d’un concours où l’on retrouve, à la 5 e place, l’Institut de formation en soins infirmiers d’Annecy. Ce jeu donnait la possibilité à chaque élève d’inscrire son lycée, son école ou sa faculté via un formulaire sur le compte Facebook de l’émission. Le but : avoir le plus d’élèves inscrits.

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MONTAGNE

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Une “appli” pour connaître les sommets qui vous entourent

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Une nouvelle application montagne pour IPhone/IPad a été mise en ligne.“Sommets des Alpes”, que l’on doit aux Éditions Les Guides Goursau, permet d’identifier plus de 20 000 sommets. Cette application fonctionne sous GPS et en réalité augmentée. Sur simple visée des sommets, elle affiche à l’écran, en quelques petites secondes, leur nom, l’altitude et la distance.

En plus des sommets, elle repère et identifie aussi les refuges, les lacs, les cabanes, les grottes, les villages et les chapelles.

VOTRE RÉGION

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La Villa Sully, construite par le promoteur immobilier GDP Vendôme, est un concept unique en France. Les 90 appartements sont intelligents SEYNOD

De la domotique contre les dépendances

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a Villa Sully, construite par le promoteur et concepteur immobilier annécien GDP Vendôme, va accueillir ses premiers locataires à la mi­décem­ bre. Aujourd’hui, l’établis­ s e m e n t e s t e n c o r e e n chantier mais les ouvriers, et la dizaine de salariés qui feront fonctionner l’éta­ blissement, sont dans les starting­blocks.

Situé à Seynod, le bâti­ ment ­avec ses pans bleus­ se distingue facilement depuis l’avenue d’Aix­les­ Bains, qu’il borde. Le pan­ neau qui l’accompagne propose 90 appartements domotiques de prestige à la location.

En clair, des apparte­ ments meublés dits “intel­ ligents” qu’il sera possible de louer en signant des baux reconductibles d’un an.

Un concept unique en France

Des services à la carte, facturés en plus… sur devis

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ne personne fortunée et particulièrement dé­ pendante pourrait acheter le maximum de services proposés par la Villa. En admettant qu’elle prenne le pack complet, il lui en coûterait entre 450 et 550 euros mensuels sup­ plémentaires par rapport à son loyer.

Parmi ceux­ci, par exem­ ple, les prestations de l’an­ tenne médicale actuelle­ ment intégrée dans l’éta­ blissement (en attendant l’ouverture d’un pôle juste en face de la résidence) ou bien encore le détecteur de dénutrition (sur la de­ mande des familles). Cet accessoire indique com­ bien de fois le locataire a ouvert le frigidaire. On peut également placer un détecteur de poids sous le matelas, qui indique si la personne grossit ou mai­ grit. Des capteurs optiques peuvent être installés dans toutes les pièces, avec dé­ tecteur de chutes (les ima­ ges ne sont pas enregis­ trées). Il est aussi possible de s’équiper d’un pilulier automatique qui alerte le patient lorsqu’il doit pren­ dre ses médicaments.

Vous pouvez aussi finan­ cer le soutien d’une “assis­ tante qualité de vie”. Pour tous ces services facturés en supplément, un devis sera proposé.

Un restaurant, tenu par un chef ancilevien, sera également proposé en supplément du loyer.

LE CHIFFRE

Première mise en garde du responsable d’exploita­ tion, Kamza Baouia : « Le concept n’entre encore dans aucune catégorie ».

Ce n’est ni un établisse­ m e n t p o u r p e r s o n n e s âgées dépendantes ni une résidence avec services. Il s’agit, selon ses termes, « d’un immeuble d’habita­ tion avec appartements évolutifs pour toutes per­ sonnes, même jeunes, en perte d’autonomie tempo­ raire ou définitive. » Entendez que vous pou­ vez moduler le bouquet des services proposés en fonction de votre degré de dépendance. Le concept serait unique en France et Jean­François Gobertier, le PDG de GDP Vendôme, est en train de le reprodui­ r e d a n s u n e d i z a i n e d’autres villes sur le terri­ toire, dont Grenoble et Pa­ ris.

Nous avons visité un des appartements de 40 m².

Une fois passé le hall d’ac­ cueil dans lequel coulera La Villa Sully propose 90 logements tous équipés de matériel domotique fabriqué en France, avec une soixantaine de T2, une quinzaine de studios et quelques T3. Depuis la route, il est possible d’emprunter un ascenseur qui mène à une passerelle qui débouche sur l’accueil. Photo Le DL/C.L.

bientôt un mur d’eau, vous voilà dans les étages. Les matériaux sont nobles.

Nous sommes résolument dans un établissement de luxe.

À l’entrée de l’apparte­ ment, un interrupteur gé­ néral permet à la fois d’al­ lumer la lumière, de tirer les rideaux et d’ouvrir les volets d’une seule et même pression.

La porte d’entrée com­ porte deux judas à diffé­ rente hauteur. L’un pour personne debout, l’autre (positionné plus bas) pour personne en fauteuil rou­ lant. Un visiophone est branché sur l’entrée.

Dans la cuisine, un plan de travail (avec un évier i n c o r p o r é ) s ’ é l è v e e t s’abaisse électriquement.

Les étagères dans les pla­ cards sont également mo­ biles pour éventuellement amener les assiettes à vo­ tre hauteur. La hotte est télécommandée. Le frigi­ daire a aussi été rabaissé.

La télécommande de la TV fait office de téléphone

Dans la salle de bains, on trouve une douche italien­ ne, avec un chauffage au sol antidérapant. Enfin, dans la chambre, il suffit de sortir ses pieds du lit, de les poser sur le sol pour que la lumière s’allume… jusqu’aux toilettes. Le lit est évidemment motorisé.

Enfin, la télévision, est interactive. Le système E­ lio relie le locataire avec l’administration de la Villa et sa famille. Vous pou­ vez, par exemple, consul­ ter le menu du jour du res­ taurant ou bien encore re­ cevoir en direct les photos de votre petit­fils à la pla­ ge. Ou encore commander vos courses. La télécom­ mande fait également offi­ ce de téléphone et d’appel au secours… Celle­ci ne comporte que cinq tou­ ches.

Et le coût direz­vous ?

Pour l’appartement visité, comptez 1 800 euros par mois avec les charges.

Pour un studio, il faudra compter 1 300 euros. « Un prix peu élevé par rapport aux prestations propo­ sées » analyse le responsa­ ble du site, Romain Auger.

Il insiste sur le fait qu’une conciergerie est accessible en permanence 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Mais les repas ne sont évidem­ ment pas comptés.

« Le locataire ne paie que ce qu’il consomme et l’as­ sistance est modulable en fonction de son état de dé­ pendance » conclut­il en­ fin.

Reste à savoir jusqu’où ces performances techni­ ques (qui préservent in­ contestablement l’autono­ mie) peuvent accompa­ gner, sans aide humaine supplémentaire (donc coû­ teuse), des personnes en fin de vie ?

Colette LANIER 62 En euros, c’est le prix moyen d’une journée dans un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) public ou associatif, avec gîte et couvert.

Ce qui revient environ à 1 800 euros par mois.

Aujourd’hui, en Haute-Savoie, les plus de 60 ans représentent plus de 20 % de la population, et représenteront une personne sur quatre en 2025.

Dans la chambre, il suffit de poser les pieds sur le sol pour que la lumière s’allume. Photo Le DL/C.L.

Kamza Baouia présente, dans la cuisine, le plan de travail que l’on peut baisser ou lever, avec un interrupteur. Photo Le DL/C.L.

On peut fouiller dans le frigidaire même en étant assis et l’équiper d’un détecteur de dénutrition. Photo Le DL/C.L.