Revue de presse « Défense » Date : 8 novembre 2014

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Transcript Revue de presse « Défense » Date : 8 novembre 2014

Revue de presse « Défense »
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Cette revue de presse paraît désormais sur le site de l’UNION-IHEDN, à l’adresse :
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Le 8 novembre 1519, Hernan Cortès entre dans Mexico
Date : 8 novembre 2014
ATTENTION : il n’y aura pas de revue de presse défense
demain – la prochaine revue de presse défense sera
diffusée lundi 10 novembre 2014
Sommaire des articles proposés
1) Enjeux de la Défense, Doctrine, Concepts, Missions :



Economie des dépenses militaires
L’armée de Terre n’est pas certaine pouvoir réduire ses effectifs dans le
temps imparti
Par manque de moyens, la préparation opérationnelle des forces
terrestres est insuffisante
2) Relations internationales - Europe de la défense - OTAN :



Union européenne : Révélations scandaleuses
Xi Jinping et Poutine, duo de choc du sommet Asie-Pacifique.
La Libye se tourne vers la Tunisie
3) Armements - Industries - Économie :




Grèce: «600 euros pour trois, ça ne suffit pas !»
Le paradis suisse des investigateurs privés
C’est parti pour le drone de combat franco-britannique
l’histoire secrète du mégacontrat d’armement français au Liban
4) Les forces armées - Air - Marine - Terre - Gendarmerie :




marine nationale : la mise à disposition de « l’Adroit » prolongée
Forum Jeunesse et Défense européenne, mardi 25 novembre 2014 AM à
l'école militaire
80 ans de solidarité en faveur de la communauté combattante
Un pipin méritant récompensé par un vol sur Alphajet
5) Zones de conflits :


Quatre soldats tués et plusieurs autres blessés sur la route Le terrorisme
a encore frappé en Tunisie
Jérusalem « doit être la capitale de deux Etats. »
6) Renseignements et menaces :

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

Le Sahel repense sa stratégie sécuritaire
Le Maghreb "au bord d'un volcan"
L’itinéraire d’un Français venu commettre un attentat au Liban
Les États-Unis vont envoyer 1.500 « conseillers » militaires de plus en Irak
7) Sécurité intérieure :

Un djihadiste présumé mis en examen en Normandie
8) Énergie environnement climat :


Chute des cours du pétrole : L’OPEP préoccupée
« l’avantage écologique des véhicules électriques n’est pas si évident,
selon Antoine Decelle
9) Géopolitique de la culture :


Sommes-nous encore capables de nous concentrer ?
44 ans après sa mort, que reste-t-il du général de Gaulle ?
Géopolitique de l’information :
10)

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
180 mesures pour numériser l’économie française, quelles innovations ?
Chiffres : Firefox : 10 ans dans un univers chamboulé
Home dépôt : 62 millions de dollars la faille de sécurité
Silk Road : de nouveau stoppé par le FBI
La RATP démocratise les services NFC pour les bus et les trams
11) Jour après Jour : le
8 novembre
12) Revue de presse internationale en langue étrangère :

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

Japan’s Abe says Trans Pacific Partnership trade talks with US are near
« Final Stage »
US, European Authorities Strike against Internet’s black markets
Letters to the Ayatollah: Why Obama's Latest Outreach to Iran's Supreme
Leader Was A Mistake
Republicans will push for US military spending boost
New North Korean uranium plant in operation : report
13) Liste d’articles non retenus mais pouvant être consultés sur demande.
*****
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pouvez contacter directement le responsable de la revue, en adressant un courriel à :
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1/ ENJEUX DE LA DEFENSE - DOCTRINE CONCEPTS – MISSIONS

THEME 1 - 1 : Economie des dépenses
Source, journal ou site Internet : Contrepoint
Date 7 novembre 2014
Auteurs : Sylvain Fontan
militaires
Adressé par Jean-Claude Tourneur
Quelles sont les deux principales approches théoriques concernant la légitimité des dépenses
publiques militaires ?
L’adage populaire veut qu’il n’y ait rien de mieux qu’une guerre pour relancer l’économie.
Sans vouloir vérifier cette assertion, il convient cependant de souligner deux éléments : tout
d’abord, si cela semble se vérifier historiquement, les expériences contemporaines viennent
tempérer cette idée; ensuite, cela ne peut être vrai que si la guerre ne dure pas trop longtemps,
qu’elle ne s’avère pas trop destructrice, et surtout qu’elle se déroule loin du sol national. Quoi
qu’il en soit, il convient de poser un cadre théorique permettant de mieux appréhender la
légitimité des dépenses militaires.
Deux principales approches théoriques se distinguent pour légitimer les dépenses militaires
La première approche est dite « libérale ». En effet, elle s’inscrit dans un corpus idéologique
inspiré de l’analyse économique libérale. Selon cette approche, le montant des dépenses
militaires est déterminé par des facteurs politiques et non économiques. Le premier devoir
d’une entité politique souveraine est de protéger la société de la violence et de l’invasion
d’autres sociétés. Dès lors, le besoin de sécurité au travers des dépenses militaires n’obéit pas
à un objectif économique mais à un impératif politique lié à la défense de la souveraineté d’un
État et à sa stabilité. À ce titre, la sécurité est un bien public typique où le secteur privé,
orienté vers le profit, n’est évidemment pas capable d’assurer cette tâche à lui seul. Ainsi,
dans cette vision, la guerre est la seule raison valable et légitime qui puisse expliquer un
déséquilibre financier via la création d’un déficit public. En effet, l’Armée, avec la Police et la
Justice, fait partie des trois seules missions dites « régaliennes » qui doivent nécessairement
incomber à la force publique ; l’ensemble des autres tâches pouvant potentiellement être
déléguées (partiellement ou en totalité selon les cas) au secteur privé. Les libéraux insistent
cependant sur la méfiance qu’il convient d’avoir concernant l’État et l’Armée. En effet, ce
sont tous deux des instruments de contrainte et de monopole potentiellement susceptibles de
menacer les libertés individuelles et publiques. Ils attirent également l’attention sur les maux
potentiels résultant des dépenses militaires, dont le pire est une hausse des dettes publiques
qui pèsent sur les générations futures et affaiblissent mécaniquement le pouvoir économique
d’une nation en favorisant notamment les investissements non rentables et coûteux au
détriment des projets privés créateurs de richesses et peu coûteux. En effet, toute aggravation
de la dette publique entraîne une hausse des taux d’intérêt, de l’épargne et de l’impôt. La
seconde approche est dite « keynésienne ». En effet, elle s’inscrit dans un corpus idéologique
faisant référence aux préceptes économiques de l’économiste anglais John Maynard Keynes.
Selon cette approche, les dépenses militaires ont un impact économique positif, lié notamment
à leurs effets multiplicateurs sur l’économie, à la capacité qu’elles offrent de réguler l’activité
économique et d’absorber les surplus de production. Dans ce cadre, c’est l’état de l’économie
qui est un facteur déterminant de la décision politique d’augmenter les dépenses militaires, et
non l’inverse comme dans la vision libérale. Dans l’approche keynésienne, l’utilité des
emplois et des dépenses militaires est manifeste car l’armée représente un modèle parfait de
consommation : équipée, nourrie et logée en temps de paix sans rien produire en retour ; pour
sortir de ce rôle passif uniquement en période de guerre, encore plus bénéfique car aucune
autre forme de consommation ne peut susciter autant le besoin de remplacement que la
destruction consécutive à la guerre. L’idée de « gaspillage » est au centre de cette approche.
Le gaspillage doit ici se comprendre comme une dépense qui n’a d’autre but que de satisfaire
la dépense en soi : « dépenser pour dépenser ». À ce titre l’économiste Veblen disait que la
guerre, couplée aux dépenses de fournitures, munitions et services afférentes à la mise sur
pied de guerre, faisait disparaître la dépression économique et apportait la prospérité ; et que
les dépenses de gaspillage renforcent la demande et accroissent les profits et la capitalisation.
Au cours des années 1930, aux États-Unis, l’idée s’imposa progressivement que, pour réduire
le chômage et surmonter la dépression économique, il fallait accroître la demande globale par
une politique de dépenses publiques quelle que soit la finalité à laquelle est destiné l’argent
nécessaire : l’exemple typique est celui de faire creuser un trou pour ensuite devoir le
reboucher. Il convient de préciser que le pays qui a le mieux appliqué les conseils de Keynes
(sans que bizarrement cela ne soit jamais mis en avant dans le débat public) est l’Allemagne
nazie des années 1930 avec notamment une politique de grands travaux et d’accroissement
des dépenses militaires.
Principales limites de la vision keynésienne des dépenses militaires
La conséquence inéluctable est l’engrenage vers la guerre à laquelle cette vision conduit. En
effet, pour justifier cette diversion des fonds publics (au détriment du secteur marchand ou
d’autres secteurs publics), un certain degré de répression politique est nécessaire, qui s’obtient
généralement en faisant appel au patriotisme (de façon parfois dévoyée) et en alimentant la
crainte d’une menace extérieure (voire en la suscitant). À ce titre, il convient de souligner que
contrairement à l’idée reçue selon laquelle seuls les régimes autoritaires (fascisme, nazisme,
communisme…) ont développé des argumentaires en faveur des dépenses militaires comme
moyen de stimuler ou relancer l’économie, d’autres pays plus démocratiques ont développé
ces stratégies dans des ampleurs plus ou moins prononcées et dans des contextes différents :
États-Unis, Grande-Bretagne, France… Un autre problème est lié à « l’effet d’éviction ». En
effet, sans remettre en cause le nécessaire maintien d’un niveau de dépenses militaires
permettant de protéger les intérêts nationaux des États, ce système issu de la vision
keynésienne peut s’avérer inefficace avec un coût d’opportunité (« effet d’éviction ») qui
résulte de l’accaparement, par la production d’armement notamment, de ressources qui
pourraient satisfaire à d’autres besoins publics (justice, police, éducation, santé, protection
sociale, transports, infrastructures) mais aussi et surtout privés en dégradant les conditions
d’accumulation de capital, réduisant ainsi la capacité d’investissement qui permet de créer des
richesses pouvant ensuite être distribuées pour la collectivité. Ensuite, il y a les dangers liés au
« pouvoir militaire ». En effet, il est plus facile politiquement pour un gouvernement
d’accroître un budget que de le réduire ; ce principe fonctionnant également pour les dépenses
militaires. En d’autres termes, alors que le consommateur devrait être le seul arbitre (au
travers de ses choix) de la décision de base de la production économique, dans le cas des
dépenses militaires le « pouvoir militaire » cherche à influencer de manière décisive le
processus politique susceptible de fournir les moyens voulus. Selon les pays, les contextes, les
espaces et les mécanismes décisionnels politiques, ce pouvoir militaire est plus ou moins
étendu. Notons qu’il en va de même pour l’ensemble des services publics qui cherchent tous à
accroître leur périmètre et leur pouvoir sans corrélation ni souci de l’intérêt général. Il revient
au pouvoir politique de raisonner ces demandes et de brider les velléités d’outrepasser le
périmètre efficient de ces différents services publics. Toutefois, dans le cas de la question
militaire, les enjeux sont parfois plus impliquants : il ne faut pas que le militaire soit trop
imposant, ni que le politique fasse peser de façon démagogique le poids des erreurs du passé
sur ce domaine car c’est généralement (jusqu’à un certain point) le domaine sur lequel il est le
plus simple politiquement de faire peser un effort budgétaire. Enfin, les dépenses militaires
peuvent s’avérer négatives, voire perverses en situation de plein-emploi. En effet, les
investissements publics et privés entrent alors en concurrence : les premiers détournant des
ressources financières dont se trouvent dès lors privés les seconds, ce qui contribue à la fois à
l’inflation et à la création d’un cercle vicieux entre déficit budgétaire, création monétaire et
augmentation de la demande sans offre correspondante.
THEME 1 - 2 : L’armée
de Terre n’est pas certaine
pouvoir réduire ses effectifs dans le temps imparti
Source, journal ou site Internet : Zone militaire
Date : 8 novembre 2014
Auteur : Laurent Lagneau
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
En 2015, les effectifs du ministère de la Défense devront être réduits, à nouveau, de 7.500
personnels, la Loi de programmation militaire (LMP) 2014-2019 ayant prévu la suppression
de 23.500 postes supplémentaires. Ayant les effectifs les plus nombreux, les forces terrestres
seront évidemment les plus touchées. « Cette deuxième année de la LPM marque une rupture
avec les années précédentes » puisqu’elle se traduira par « une hausse de 25% des déflations »
pour l’armée de Terre, a souligné le général Jean-Pierre Bosser, son chef d’état-major
(CEMAT), lors de son audition devant la commission des Affaires étrangères et des Forces
armées du Sénat. En clair, il faudra trouver non pas 3.000 mais 4.000 postes à supprimer.
« L’effort est considérable en quantité et en qualité », a souligné le CEMAT. Qui plus est,
l’armée de Terre devra également contribuer au renforcement des forces spéciales (225 postes
en 2015, 355 au total) et à la cyberdéfense (20% des 350 postes supplémentaires qui seront
créés). Pour le général Bosser, « l’objectif est d’autant plus ambitieux que cette déflation doit
être réalisée en 4 ans et que les suppressions effectuées depuis 2008, à hauteur d’environ 25
000 postes, amenuisent le vivier de candidats à un départ aidé » alors que « dans le même
temps, l’allongement de la durée des services consécutif aux réformes des retraites diminue le
nombre de départs naturels jusqu’en 2017. Aussi, a-t-il fait valoir, « l’exercice est très
compliqué ». En outre, le « dépyramidage », qui doit se traduire par une baisse du taux
d’encadrement et, donc, du nombre des officiers, « accentue les difficultés, dont celle de
l’acceptabilité et de la faisabilité ». « Cet objectif suscite auprès d’eux, sur qui repose
d’ailleurs la mise en œuvre de la réforme, une certaine incompréhension quant aux
motivations profondes du dépyramidage. D’autant plus qu’ils ne peuvent s’empêcher de
constater, comme nos concitoyens, que les effectifs militaires diminuent au moment même où
le niveau de menace augmente », a expliqué le CEMAT au sujet des officiers. Alors, quelles
sont les marges de manœuvre? « Ayant déjà optimisé les écoulements de ses flux RH en
réduisant les volumes de recrutements et d’avancement (notamment pour les officiers, de
l’ordre de 30% en 2 ans), l’armée de Terre va devoir dynamiser encore davantage sa politique
d’aide au départ volontaire, en sélectionnant, en identifiant et en accompagnant plus
qu’aujourd’hui les départs », a estimé le général Bosser. Mais ce dernier se veut prudent.
« Pour être franc, a-t-il lancé aux sénateurs, je ne sais pas si nous parviendrons à atteindre les
déflations qui nous sont imposées dans le temps imparti ». Il faudra donc jouer sur les flux
d’avancement et de recrutement, lesquels ont un impact sur l’efficacité opérationelle et le
moral, déjà pas au beau fixe. « Le constat d’un échec mettrait en évidence les limites atteintes
par la logique de réduction des effectifs, à l’oeuvre depuis 2008″, a prévenu le CEMAT, qui
travaille sur un projet visant à changer le modèle de l’armée de Terre, avec une architecture
plus lisible et une chaîne de commandement plus simple et verticale. Interrogé, à la fin de son
audition, sur un éventuel retour de conscription, le général Bosser a répondu que celui lui
apparait « impossible ». « Il faudrait prévoir ce service pour les hommes et pour les femmes »
et « en l’état de leur ressources, les armées ne disposent plus des capacités d’incorporer,
instruire, héberger, habiller et nourrir toute une classe d’âge entière », a-t-il expliqué. En
revanche, l’armée de Terre serait disposée a accueillir des jeunes dans le cadre d’une
éventuelle extension, sous une forme militaire, du service civique volontaire, que le président
Hollande souhaiterait rendre « universel ». Et cela d’autant plus que l’armée de Terre dispose
« de l’expérience pratique et surtout des compétences pour transmettre des valeurs, former et
instruire » ceux « qui ont besoin de retrouver des repères et qui veulent prendre un nouveau
départ. » Mais à l’occasion de cette réponse, le général Bosser a livré son sentiment sur les
suppressions de postes à répétition dans les armées. « Pour ma part, je regrette que les
déflations d’effectif nous conduisent à supprimer des postes et à nous séparer d’une force
humaine qui pourraient être utilement mis au service de notre jeunesse, que ce soit pour leur
emploi ou pour leur insertion, qui pourrait d’ailleurs être aussi une forme de pré-recrutement
pour certains d’entre eux », a-t-il ainsi affirmé.
THEME 1 - 3 : Par
manque de moyens, la préparation
opérationnelle des forces terrestres est insuffisante
Source, journal ou site Internet : Zone militaire
Date : 8 novembre 2014
Auteur : Laurent Lagneau
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Avec des combats qui se durcissent, comme on a pu le voir en Afghanistan et au Mali, la
préparation opérationnelle des forces appelées à être projetées sur un théâtre extérieur est
d’une importance cruciale. L’expérience des militaires ne fait pas tout – et avec les déflations
d’effectifs, c’est un capital qui s’amenuise. L’aguerrissement et l’entraînement sont donc
nécessaires afin de permettre aux soldats français de garder un avantage tactique sur leurs
adversaires. Or, avec des budgets sans cesse contraints, les crédits vont généralement là où est
l’urgence. Et l’entraînement des troupes en pâtit. Pour le moment, l’on ne s’en rend pas
forcément compte : les militaires français ont su répondre présent quand il s’est agi d’aller
chasser les jihadistes dans l’Adrar des Ifoghas, au Mali, ou encore de s’interposer entre
miliciens anti-balaka et combattants de l’ex-Séléka en Centrafrique. Mais, lors de son audition
devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et des forces armées, le général
Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), a mis en lumière un
« paradoxe auquel nous devons prendre garde ». « En effet, a-t-il expliqué, c’est le capital
d’expérience constitué en opération qui permet de compenser, pour le moment, des
insuffisances de ressources destinées à l’instruction et à l’entraînement ». La Loi de
programmation militaire (LPM) 2014-2019 a fixé comme objectifs 90 jours de préparation
opérationnelle (JPO) et 180 heures de vol, hors simulation, pour les pilotes d’hélicoptère de
l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT). Or, comme l’a indiqué le CEMAT, ces
niveaux « ne sont pas atteints ». Par exemple, les troupes aéroportées ne sont plus en mesure
d’effecturer leurs 6 sauts annuels, ce qui est le minimum requis. « Concrètement, ces
insuffisances se traduisent par des renoncements en termes de capacités opérationnelles », a-til déploré. S’agissant des pilotes de l’ALAT, la solution a été de les diviser en 3 catégories
pour remédier au nombre insuffisant d’heures de vol. Ainsi, il existe désormais un « premier
cercle » (60% des équipages), à qui l’on donne les moyens de s’entraîner correctement afin
qu’ils puissent être immédiatement opérationnels. Quant à ceux relégués aux 2e et 3e rangs,
ils auront besoin d’une remise à niveau de 6 mois à 1 an pour être aptes à être engagés en
mission opérationnelle. Outre le nombre de jours insuffisants de préparation opérationnelle,
les moyens pour les entraînements font aussi défaut. « Environ 25% de nos unités s’entraînent
dans nos centres de préparation sur des structures incomplètes, avec des matériels manquants
ou des capacités qui ne sont pas totalement réalisées, dégradant donc la qualité de leur
préparation opérationnelle », a expliqué le général Bosser. « Il s’agit d’un enjeu capital
puisqu’au combat le niveau d’entraînement du soldat participe autant que son casque et que
son gilet de protection à sa sauvegarde », a-t-il conclu.
2/ RELATIONS INTERNATIONALES - EUROPE
DE LA DEFENSE - OTAN :
THEME 2 - 1 :
Union européenne : Révélations
scandaleuses
Source, journal ou site Internet : Le Quotidien d’Oran
Date : 8 novembre 2014
Auteur : M’Hammedi Bouzina Med
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
L'Europe a son scandale : l'affaire " LuxLeaks " ou la grande évasion fiscale. Curieuses
révélations à moins de deux mois de la suppression du secret bancaire par le
gouvernement du Luxembourg (en 2015). Scoop politico-financier au sein de l'Union
européenne (UE) : le Grand Duché du Luxembourg, paradis fiscal et hôte pour les fraudeurs
fiscaux ! Jeudi matin, les médias européens ont repris en chœur " l'exclusivité " du scandale
du siècle diffusé simultanément par 40 premiers médias internationaux sous le titre fascinant
de " LuxLeaks " : 28.000 documents confidentiels récupérés par le Consortium international
de journalistes d'investigation (ICIJ) révélant la liste de 340 multinationales et familles de
milliardaires qui auraient fraudé le fisc de leurs pays respectifs avec la bénédiction du
gouvernement luxembourgeois. Ce que ce dernier récuse par la voix de son Premier ministre
Xavier Bettel qui affirme que les lois sur la fiscalité et les banques de son pays sont
conformes à la légalité internationale. L'enquête précise que cette pratique dite " Tax-Ruling "
concerne la période de 2002 à 2010. Problème : c'est Jean-Claude Juncker, actuel président de
la Commission européenne qui était 1er ministre et ministre des Finances du Duché du
Luxembourg ainsi que le président de l'Euro-Groupe. Il doit sommer le Luxembourg de
s'expliquer sur ce scandale. Ubuesque : il doit se demander à lui-même des explications,
puisque il était le 1er responsable de son pays durant la période incriminée. Du coup, des
députés européens, notamment les Verts, l'accusent de "conflit d'intérêts " : il ne peut être juge
et partie. Au-delà de cette soudaine découverte du Luxembourg comme " Paradis fiscal ",
d'autres questions sur le timing et la forme de cette enquête menée, selon ses auteurs, depuis
six mois : y a-t-il un rapport entre ces révélations et la décision du Duché du Luxembourg
d'abandonner le secret bancaire en 2015, soit dans moins de 2 mois ? Par quel argument
juridique, si tel est le cas, l'Europe va-t-elle condamner aujourd'hui le Luxembourg pour
pratique concurrentielle illégale en matière fiscale, alors qu'elle n'a émis aucune réserve à son
encontre par le passé ? Et enfin, le fait de mettre au centre de ce système d'évasion fiscale le
président de la Commission européenne qui vient tout juste d'entamer son mandat, obéit-il au
seul souci de la justice et de l'éthique de la pratique des gouvernants ? Invité à répondre à
l'accusation de son pays, Jean-Claude Juncker a renvoyé les journalistes basés à Bruxelles
vers la Commissaire en charge de la concurrence, Mme Margrete Vestager et annulé sa
participation à des réunions professionnelles. Quant aux multinationales et fortunes privées
mises en cause, aucune réaction n'a filtré. Des firmes comme Pepsi, Amazone, Axa, Apple,
Ikéa.. etc. ne montrent aucune inquiétude après ces révélations. Elles renvoient au cabinet
d'audit et de conseil Price Waterhouse (PWC) qui a négocié en leurs noms les accords avec le
gouvernement du Luxembourg. Conclusion : les entreprises et firmes internationales justifient
leur pratique fiscale par les " lois " avantageuses en la matière offertes par un gouvernement,
membre et fondateur de l'UE qu'est le Luxembourg, et ce dernier évoque la conformité de sa
législation fiscale avec les textes de l'UE. Grosse impasse juridique et politique pour l'Union
et pour chaque pays membre. Clairement, cette affaire va compliquer l'ambition de JeanClaude Junker, lui qui a annoncé vouloir " révolutionner " le fonctionnement de la
Commission européenne en lui assignant un rôle plus politique que technique. Il est servi
d'entrée de jeu : l'affaire LuxLeaks c'est un peu comme WikiLeaks de l'américain Snowden,
exilé en Russie, ou encore l'affaire du Watergate qui a fait chuter le président Nixon.
THEME 2 - 2 : Xi
Jinping et Poutine, duo de choc du
sommet Asie-Pacifique.
Source, journal ou site Internet : AFP
Date : 8 novembre 2014
Auteur :
Adressé par Jean-Claude Tourneur
Pékin - Le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine partagent
plus qu'une conception autoritaire du pouvoir: les deux hommes ont développé une étroite
relation personnelle, reflet des intérêts stratégiques convergents de Pékin et Moscou. Attendu
dimanche à Pékin pour le sommet de l'Apec, le président russe rencontrera le numéro un
chinois pour la dixième fois depuis que ce dernier a pris ses fonctions. Soit bien davantage
qu'aucun autre chef d'Etat. Dans l'autre sens, Xi Jinping avait choisi Moscou l'an dernier pour
son premier déplacement à l'étranger comme président. Et c'est à nouveau la Russie qui a eu
l'honneur de son premier voyage en 2014. Chine et Russie se sont rapprochées à mesure que
se creusait le fossé entre Moscou et les nations occidentales. En s'adjugeant la Crimée, en
soutenant les rebelles séparatistes en Ukraine, en réprimant la propagande homosexuelle ou en
traquant ses opposants, le régime de Poutine a hérissé les États-Unis et les pays de l'Union
européenne, mais pas la Chine. Régulièrement mis en cause par les Occidentaux sur les droits
de l'homme, Pékin, de son côté, est en délicatesse avec ses voisins en raison de ses ambitions
maritimes et s'est retrouvé à nouveau sous le feu des critiques pour avoir adopté des règles
tuant dans l'oeuf toute candidature de l'opposition hongkongaise à l'élection de 2017. Cette
situation pousse les deux pays à se rapprocher, car tous les deux subissent de très fortes
pressions, la Russie en Ukraine et la Chine à Hong Kong, résume Vladimir Evsseïev,
directeur du Centre des recherches socio-politiques (indépendant) et scientifiques au Centre
de la sécurité internationale. Il règne une très bonne entente entre Poutine et Xi Jinping, basée
sur plusieurs fondements: Xi vient des milieux proches du complexe militaro-industriel, c'est
un homme beaucoup plus familier des structures de force (Intérieur, Défense et services
secrets, ndlr) que son prédécesseur (Hu Jintao). Poutine le comprend mieux, leurs visions sont
identiques. Xi est disposé à aller à la confrontation si nécessaire, cela n'est pas pour déplaire à
Poutine, poursuit M. Evsseïev. Du point de point personnel, il s'agit d'une excellente
compréhension mutuelle, assure-t-il.
- Unité de vue –
Historiquement, les relations entre la Russie et la Chine ont souvent viré à l'aigre, voire à
l'affrontement idéologique radical du temps de l'URSS, à l'origine du rapprochement entre
Pékin et Washington. Mais, 23 ans après la disparition de l'URSS, les deux puissances ont
souvent affiché ces dernières années un front commun sur des dossiers brûlants --Syrie, Iran,
Afghanistan--, unies dans une défiance croissante à l'égard de l'Occident. Membres
permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, qu'ils n'hésitent pas à paralyser à coups de veto,
Moscou et Pékin tentent par ailleurs d'asseoir l'influence diplomatique de forums non dominés
par Washington, tels l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ou celui des Brics avec
les grands pays émergents. Autant d'occasion pour le tandem Xi-Poutine d'afficher leur unité
de vue. Cela s'est aussi traduit récemment par des manoeuvres militaires communes sur terre
et en mer, ou encore la signature d'un méga-contrat de livraison de gaz russe à Pékin, estimé à
400 milliards de dollars sur 30 ans. Ceci, alors que l'Europe tente de diminuer sa dépendance
au gaz russe. MM. Xi et Poutine partagent encore une aversion commune à l'égard de Mikhaïl
Gorbatchev, fossoyeur à leurs yeux du régime soviétique. Ancien officier du KGB, Poutine a
qualifié l'événement de pire désastre géopolitique du XXe siècle, quand le PCC juge que
Gorbatchev a commis une erreur en renonçant au maintien du régime. Poutine et Xi Jinping
semblent parvenir à travailler en bonne entente en partie parce que, chacun de leur façon, ils
se disent: la personne qui a vraiment fait la chose à ne pas faire il y a 25 ans, c'est Gorbatchev,
a affirmé à Pékin Jeffrey Wasserstrom, professeur d'histoire à l'Université de Californie. Le
forum annuel de l'Apec, qui rassemble 21 pays ou territoires à l'origine de plus de la moitié de
la richesse mondiale, verra lundi Xi Jinping en maître de cérémonie pour son plus grand
rendez-vous international depuis son accession au pouvoir. Aucune rencontre bilatérale entre
Vladimir Poutine et le président américain Barack Obama n'est prévue, même si cela pourrait
changer d'ici lundi.
THEME 2 - 3 : La Libye se tourne vers
Source, journal ou site Internet : Magharebia
Date : 7 novembre 2014
Auteur : Yasmin Najjar
la Tunisie
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Le ministre libyen de l'Intérieur Omar al-Sanki a remercié mardi 4 novembre la Tunisie pour
le soutien qu'elle apporte à la sécurité et à la stabilité dans son pays. Il a tenu ces propos lors
des entretiens qu'il a eus à Tunis avec le chef de la diplomatie tunisienne, Mongi Hamdi. Ce
dernier a rappelé la position ferme de la Tunisie "concernant les événements en Libye, et sa
position sans parti pris à l'égard de quiconque ».
[AFP/Fethi Belaid] Le ministre tunisien des Affaires étrangères Mongi Hamdi explique, le 4
novembre 2014, que le dialogue est la seule solution à la crise en Libye.
"Il n'y a pas d'autre solution à la crise en Libye que le dialogue et le consensus entre les partis
politiques pour surmonter la phase actuelle", a-t-il déclaré. Cette rencontre s'est également
penchée sur le statut des journalistes tunisiens enlevés Nadhir Ktari et Sofien Chourabi, et du
garde de l'ambassade de Tunisie kidnappé à Tripoli. Hamdi a rappelé l'importance
qu'attachent les autorités et l'opinion publique à ce dossier. Al-Sanki a pour sa part souligné
qu'il suivait cette affaire personnellement, et qu'il espérait obtenir rapidement la libération de
ces personnes. "Le parlement élu a pris l'importante décision de dissoudre toutes les milices
armées", a également expliqué al-Sanki à son homologue tunisien Lotfi Ben Jeddou. Selon le
politologue Bassel Torjman, cette visite du ministre libyen en Tunisie s'inscrit dans "le
prolongement de la coopération en matière de sécurité entre les deux pays". L'une des
questions importantes encore en suspens est "le soutien continu apporté par les groupes
terroristes libyens aux terroristes présents en Tunisie, par de l'argent et des armes", a-t-il
expliqué à Magharebia. "La présence de ces groupes en Tunisie et leurs vastes ramifications
deviennent une affaire sécuritaire et politique délicate pour les deux pays", indique cet
analyste. Et Torjman de poursuivre : "Les autres questions embarrassantes concernent les
Libyens vivant en Tunisie et l'impact de leur présence dans le pays." Pour leur part, les
citoyens tunisiens saluent favorablement ce pas diplomatique effectué par la Libye. Pour
Maya Ben Mourad, 32 ans, "de telles visites de la part de responsables de l'Etat libyen doivent
se renouveler jusqu'à ce que nous constations qu'il existe en Libye un système et un Etat, et
que la Tunisie puisse élaborer des solutions avec un Etat officiel". "Ce n'est un secret pour
personne que les relations entre la Tunisie et la Libye portent sur les frontières, et nous ne
pouvons ignorer la situation dans ce pays", explique le professeur d'université Monia Ghasmi.
"Nous ne connaitrons pas la stabilité en Tunisie tant que la situation en Libye restera instable
et que les terroristes continueront de s'y entraîner", ajoute-t-elle.
3/ ARMEMENTS - INDUSTRIES – ECONOMIE
THEME 3 - 1 :
Grèce: «600 euros pour trois, ça ne
suffit pas !»
Source, journal ou site Internet : Le Temps
Date : 8 novembre 2014
Auteur : Fabien Perrier
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Alors que la moitié des jeunes de 18 à 25 ans est sans emploi, la dette des ménages
explose
Du haut de ses 10 mois, dans les bras de son père, Adriani regarde avec étonnement des
dizaines d’habitants de Nea Ionia entrer dans la salle municipale. Comme elle et ses parents,
Eleftheria, 22 ans, et Antonis, 23 ans, ils sont venus pour la distribution alimentaire organisée
dans cette ville de la banlieue d’Athènes par le Secours populaire français et son partenaire
grec, Solidarité populaire. «Je travaille, vous savez! Jusqu’à 17 heures par jour, 20 jours par
mois», précise Antonis. Il travaille mais il vient chercher les précieux sacs de nourriture.
«Mon problème, ce sont les revenus: je gagne en moyenne 600 euros par mois.» Sa femme,
Eleftheria, a dû arrêter ses études d’esthéticienne l’an passé lorsqu’elle était enceinte; elle n’a
pas de salaire et ne perçoit aucune indemnité sociale. Son cas n’est pas isolé. En Grèce, 50,7%
des 18-25 ans étaient au chômage en juillet 2014, selon Elstat, l’office grec des statistiques.
Comment ces jeunes s’en sortent-ils? «600 euros pour trois, ça ne suffit pas! Avant, nos
parents pouvaient nous aider un peu mais eux aussi peinent maintenant à se nourrir», explique
Eleftheria. Antonis, lui, a été second dans un grand restaurant, puis il a travaillé dans de
grands hôtels. La crise dans laquelle la Grèce s’enfonce a balayé ses rêves. «Dans mon métier,
il y a de la demande. Mais ce n’est pas la peine de solliciter une augmentation de salaire»,
affirme-t-il, conscient qu’il peut à tout moment être congédié.
Droit du travail assoupli
Dans le cadre des mémorandums signés, depuis 2010, entre les gouvernements grecs, le FMI
et l’Union européenne, en échange de prêts pour éviter à la Grèce la faillite, le pays applique
des mesures d’ajustement structurel. Le droit du travail a été considérablement assoupli. Les
licenciements sont facilités. Le salaire minimum national a été réduit, passant de 751 euros
brut à 580 euros brut, et à 510 euros pour les moins de 25 ans. Dans ces conditions, Eleftheria
s’inquiète: «Quel avenir attend ma fille?» Cette question trouve un écho dans la bouche de
Louka Katseli. Professeure d’économie à l’Université d’Athènes, elle a été ministre de
l’Economie, puis du Travail entre octobre 2009 et juin 2011. «Le premier ministre actuel,
Antonis Samaras (Nouvelle Démocratie, droite), s’appuie sur un budget qui présente un léger
excédent primaire pour prétendre que la politique menée est un succès, explique-t-elle. Or, le
pays est en récession et la situation sociale est un drame.» Pour elle, «l’austérité a échoué».
Elle craint le pire pour les mois à venir. Tous âges confondus, 26,4% des actifs sont au
chômage (9,6% en juillet 2009). Les revenus réels ont diminué de 30% depuis 2010. La
demande s’est tarie. Les taxes et impôts, qui ont augmenté, ne rentrent pas dans les caisses de
l’Etat. «Nous sommes propriétaires de notre petit appartement, témoigne Eleftheria. Mais
avec 600 euros, comment voulez-vous que nous payions l’Enfia?» Dans un pays où 80% des
foyers sont propriétaires de leur logement, mais où 23,1% de la population est en situation de
pauvreté, ce nouvel impôt foncier introduit par le gouvernement est une source d’angoisse
pour les Grecs. Gabriela, qui distribue bénévolement les vivres à Nea Ionia, en sait quelque
chose. «Les revenus de mes enfants ont diminué de 50% en quatre ans. Ils ne peuvent pas
s’acquitter de l’impôt sur leur appartement. Si mon mari et moi ne les aidions pas, je ne sais
pas comment ils feraient.» Elle vient de prendre sa retraite, avec «une pension confortable par
rapport à beaucoup de gens ici», reconnaît-elle. Avant d’ajouter: «Elle est moitié moins que
ce que j’escomptais avant les mémorandums. Mon mari, lui, ne touche plus que 500 euros par
mois.»
Les crédits non remboursés menacent les banques
Sur fond de chômage, d’augmentation de la précarité et de la pauvreté, le nombre de familles
qui ne peuvent pas rembourser leurs dettes augmente. «Les crédits hypothécaires non
remboursés ne cessent de croître», prévient Chrystos Triantafillou. Louka Katseli affirme
même que «du côté des banques, les dettes non payées s’élèvent à 70 milliards. Une nouvelle
recapitalisation sera nécessaire». La crise de la dette externe de 2010 est devenue crise
économique et sociale. Le pays risque désormais une autre crise: celle de la dette interne. A
Nea Ionia, Antonis et Eleftheria repartent avec leur fille, et deux sacs de nourriture. Antonis
prend la parole: «Nous réfléchissons à quitter le pays. Tous nos amis sont au chômage.
Qu’allons-nous devenir?»
THEME 3 - 2 : Le
paradis suisse des investigateurs
privés
Source, journal ou site Internet : le Temps
Date : 8 novembre 2014
Auteur : Sylvain Besson
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Genève attire «le genre de gens sur lesquels les clients ont besoin de se renseigner
davantage», selon Amy Lashinsky, du cabinet londonien Alaco. (Mark Henley/ Panos
Pictures)
Les banques, les traders et les grandes fortunes attisent une concurrence féroce
entre enquêteurs privés. Trois cabinets anglo-saxons d’intelligence économique
viennent de s’implanter à Genève et Zurich. Révélations sur un monde qui évolue
souvent en zone grise
Une déplaisante surprise attendait Nick Day dans sa maison villageoise de Veyrier, en
banlieue genevoise, un soir d’août 2007. En rentrant chez lui, cet ancien commando de
marine britannique reconverti dans l’investigation privée trouve son domicile
cambriolé. Les visiteurs n’ont rien emporté: ils voulaient l’intimider, en laissant
derrière eux des traces démonstratives de leur passage. Nick Day travaillait alors pour
Oleg Deripaska, un oligarque qui affrontait des rivaux russes pour le contrôle des
usines d’aluminium de l’ex-Union soviétique. Deux autres cabinets actifs dans la
même affaire ont été cambriolés le même jour, à la même heure. Les auteurs de
l’effraction et leurs commanditaires n’ont jamais été identifiés, ce qui ne semble guère
troubler le paisible Nick Day. «J’ai déjà été suivi, mes poubelles ont été volées, ici à
Genève, et j’ai surpris un homme en train de prélever mes empreintes sur mon verre
dans un restaurant de Moscou», raconte l’ex-militaire rencontré dans les bureaux
genevois de sa société, Diligence. A l’image de Nick Day, l’univers de l’investigation
privée reste entouré d’un parfum de risque, d’intrigue et de romanesque. Mais c’est
aussi une industrie sophistiquée, qui est en train de gagner une visibilité nouvelle en
Suisse romande. «L’information secrète, celle qui confère un temps d’avance dans la
partie d’échecs, est aujourd’hui à portée de main des décideurs économiques et
financiers», observe Mario Brero, considéré comme le «pape» de l’investigation en
Suisse. «Les Anglo-Saxons l’utilisent depuis des décennies, la Suisse entre enfin dans
la partie.» Le marché helvétique de l’investigation s’enrichit en effet de nouveaux
acteurs. Le Temps a appris l’implantation à Genève de deux cabinets de
renseignement économique londoniens, Alaco, spécialisé dans le service aux banques
et sociétés de négoce, et K2 Intelligence, orienté notamment vers l’Afrique. A Zurich,
c’est Stroz Friedberg, une société américaine d’investigation informatique, qui a
ouvert un bureau au printemps. Frédéric Maendly, un Suisse qui travaille à Londres
comme conseiller pour K2, décrit un secteur en plein boom: «Nous avons doublé de
taille en un an et nous recrutons toujours.»
Le directeur Europe, Afrique et Moyen-Orient de K2, Charles Carr, confirme que «la
Suisse a longtemps été un endroit très fermé pour ce type d’activité, mais maintenant
elle s’ouvre». De son côté, Alaco s’implante à Genève à la demande de clients
soucieux de ne pas exporter trop de données sensibles vers Londres. Son représentant
en Suisse est un ancien d’UBS et de Lombard Odier, Heiner Weber. «Genève devient
un centre d’utilisateurs de nos services, dans le trading de matières premières, les
hedge funds, la banque privée», constate Amy Lashinsky, directrice d’Alaco. Avec sa
concentration de décideurs et de grandes fortunes, «Genève attire aussi le genre de
gens sur lesquels les clients ont besoin de se renseigner davantage», observe-t-elle
sobrement. D’autres sociétés londoniennes comme GCW démarchent agressivement
en Suisse. «On en croise beaucoup lors de conférences, et je reçois régulièrement des
e-mails de prestataires qui proposent leurs services, témoigne l’avocat genevois
Benjamin Borsodi. Le nombre d’acteurs est devenu exponentiel et la concurrence
apparaît très rude.» A Genève, le nombre de détectives privés accrédités est passé de
96 en l’an 2000 à 187 en 2010 et 241 en 2014, selon les chiffres fournis par le canton.
Mais l’investigation haut de gamme pour le compte d’avocats, de grandes entreprises
ou de multimillionnaires reste aux mains d’une poignée de cabinets. Le principal, la
société Alp Services de Mario Brero et Muriel Cavin, emploierait une vingtaine de
personnes. La palette d’activités de ces enquêteurs est large. A Aigle (VD), l’Union
cycliste internationale a mandaté Kroll, leader historique du secteur, pour fouiller ses
courriels internes à la recherche de traces de complaisance envers le dopage. Un
cabinet anglais, Kasalana, a été engagé pour retrouver le butin d’un employé de
l’OMC, condamné ce printemps à Nyon pour avoir détourné 3 millions de francs grâce
à de fausses ordonnances. A Londres, Alaco a enquêté sur les collusions entre
entrepôts et traders pour manipuler les prix des matières premières. Dans les années
1990, comme l’a montré le journaliste américain Eamon Javers*, des enquêteurs ont
percé à jour les manigances de Mars contre la vente de chocolats Nestlé aux EtatsUnis. Le plus souvent, les sociétés d’investigations sont utilisées pour passer au crible
les clients de banques, un processus de due diligence qui a pris des proportions
massives ces dernières années. En entreprise, on les emploie pour décortiquer le passé
d’un partenaire d’affaires ou d’un futur cadre dirigeant. Une vérification simple peut
coûter 1500 francs. Un rapport plus complet, de 15 000 à 50 000 francs. Mais les
sommes en jeu peuvent largement dépasser ces montants. A Genève, le divorce de
l’oligarque russe Dmitri Rybolovlev et son épouse Elena a mobilisé deux équipes
d’enquêteurs rivaux. Ceux de Madame (Alp Services) ont localisé et fait saisir les
biens du mari, ceux qui travaillaient pour Monsieur (CS Enquêtes) ont pisté les allées
et venues de l’épouse. «Ce sont des mandats à 500 000, un million de francs par
partie», évalue un concurrent qui s’en tient là à une estimation conservatrice. Sur le
papier, on distingue volontiers les sociétés d’«intelligence économique», qui analysent
l’information, des enquêteurs qui la recueillent sur le terrain. Eux peuvent se faire
passer pour des étudiants afin d’approcher des sources, ou organiser de faux entretiens
d’embauche – des pratiques interdites aux Etats-Unis, mais tolérées en Suisse. Il leur
arrive aussi de voler des poubelles, une technique appelée «black forest» parce que
l’examen de la récolte se fait de préférence dans des sous-bois obscurs. Une chaîne de
sous-traitance opaque relie ces deux segments du métier. Le mandat d’enquête initial
émane typiquement d’un conseil d’administration ou du juriste en chef d’une
entreprise. Il peut ensuite transiter par un avocat, avant d’être confié à une société
d’intelligence économique qui va mandater les enquêteurs et autres «hommes de
terrain», souvent dans plusieurs pays. Ce travail en réseau comporte des risques. «Il
faut faire attention aux gens qui vendent des informations qui n’existent pas, et à ceux
qui vont trop loin pour se faire bien voir», résume le responsable d’une société
d’intelligence économique suisse. Le danger est si réel que Kroll a dressé une liste
noire de sous-traitants à risques, que ses employés ont interdiction d’utiliser. Les
avocats ont la réputation de donner des mandats particulièrement agressifs aux
enquêteurs. Comme d’obtenir les détails de comptes bancaires pour identifier et saisir
la fortune d’une partie adverse. «L’avocat donne une mission, mais ne définit pas les
moyens, résume l’ancien bâtonnier genevois Marc Bonnant. A partir de là, il y a une
zone grise, plus présumée que sue. Le rapport d’enquête qu’on me remet ne dit pas
comment les informations ont été obtenues.» Trois affaires récentes lèvent un coin du
voile sur cette «zone grise». Le 19 juin 2013, a appris Le Temps, une employée de la
BCV a été condamnée à 20 jours-amendes avec sursis pour violation du secret
bancaire, au profit d’un détective lausannois. Ce dernier, condamné à 180 joursamendes avec sursis, travaillait pour des avocats et servait de sous-traitant à plusieurs
cabinets d’investigations. Il se procurait des relevés d’appels (des «fadettes») auprès
de deux employés d’opérateurs téléphoniques, eux aussi condamnés. «J’ai eu
l’impression que c’était une habitude dans ce milieu de faire appel à ce genre de
renseignement», commente Yves Bertossa, le procureur genevois qui a rendu
l’ordonnance de condamnation. Début 2014, deux employés de l’Office des poursuites
genevois ont reconnu qu’ils livraient des informations, puisées un logiciel baptisé
Calvin, à un détective de la place. Les trois hommes affirment qu’il s’agissait de
vérifications d’adresse, qui n’ont fait l’objet d’aucune rémunération. L’enquête à ce
sujet est toujours en cours. Enfin, en août 2013, la police genevoise a identifié deux
détectives anglais venus prendre en filature une famille de riches dissidents kazakhs.
Une balise GPS (un «mouchard») a été retrouvée dans la voiture d’Iliyas Khrapunov,
l’un des membres du clan établi en Suisse. Elle provenait, comme les détectives, d’une
petite société d’investigation londonienne. Ses commanditaires n’ont pas été identifiés.
Iliyas Khrapunov et son communicant helvétique, Marc Comina, ont aussi été la cible
de virus informatiques. Une plainte déposée le 10 mars dernier désigne comme
possible auteur des envois «une entreprise privée mise en œuvre» par les services
secrets kazakhs. L’enquête a été confiée au Ministère public de la Confédération. Ces
soupçons risquent d’être difficiles à vérifier. Mais indépendamment de cet épisode, le
régime kazakh et sa banque publique BTA sont de gros pourvoyeurs de mandats au
profit de sociétés d’investigations comme Diligence ou Arcanum. Réputée très
offensive, cette entité dispose d’un bureau à Zurich. Malgré la nature parfois obscure
de leur travail, les enquêteurs sont en quête de respectabilité. «Mon souhait, c’est que
le secteur puisse se banaliser, car aujourd’hui certains clients ont peur de ce milieu»,
explique Yannick Poivey, un ancien de Kroll qui a fondé la société One Intelligence à
Genève. En septembre, une réunion visant à créer une association professionnelle en
«intelligence économique» a eu lieu à la Mère Royaume, un restaurant genevois.
L’idée est d’améliorer la réputation et la visibilité du secteur en adoptant une charte
éthique qui bannirait les «comportements illicites», explique Hélène Madinier,
enseignante à la Haute Ecole de gestion genevoise, qui fait partie des inspirateurs du
projet. L’initiative se veut ouverte aux investigateurs privés. Mais elle suscite les
sarcasmes de ceux qui, dans le secteur, n’y ont pas été associés. Ils jugent que le projet
s’adresse surtout à des «petits joueurs», PME locales ou simples documentalistes. Les
nouveaux venus anglo-saxons sont avertis: en s’installant à Genève, ils mettent les
pieds sur un terrain difficile. Le milieu des enquêteurs romands reste dominé par de
gros ego, qu’opposent parfois des rivalités féroces. Et les clients suisses, banques en
tête, se méfient toujours des anciens de services de renseignement étrangers, qui
pullulent dans les sociétés d’investigation anglaises ou françaises. «En dix-sept ans de
métier, j’ai vu 15 boîtes se monter, 15 boîtes faire faillite», rappelle Christian Sideris,
de CS Enquêtes, considéré comme le roi de l’enquête de terrain à Genève. Malgré la
croissance mondiale du secteur, les acteurs romands restent de très petites structures.
«C’est un business à hauts risques, conclut un professionnel basé dans l’Arc
lémanique. Et ça reste petit, parce que personne n’a envie de confier ses problèmes
sensibles à un gros cabinet.»
* Auteur du livre «Broker, Trader, Lawyer, Spy. The Secret World of Corporate
Espionage», New York, Harper, 2011.
THEME 3 - 3 : C’est
parti pour le drone de combat
franco-britannique
Source, journal ou site Internet : aeromorning
Date : 7 novembre 2014
Auteur : Nicole B
Adressé par Jean-Claude Tourneur
On ne parle plus d’avion de combat, mais de système de
combat aérien, et quand il s’agit de l’avenir et plus
précisément des successeurs des Rafale et Eurofighter, on
imagine déjà qu’ils ne feront qu’un et que celui-ci sera
piloté à partir du sol. Ce sera donc de toute évidence un
drone de combat. Une nouvelle étape dans ce sens a été
engagée le 5 novembre par la signature formelle d’une
entente annoncée dès le mois de janvier lors du sommet
franco-britannique de Brize Norton et qui fut l’objet d’un
accord de financement annoncé lors du salon aéronautique
de Farnborough en juillet dernier. Et pour bien marquer que
cet accord est paritaire, c’est à Saint-Cloud, le siège de
Dassault Aviation que le lancement industriel du projet
franco-britannique a été paraphé en remettant aux
industriels concernés les contrats d’études de la phase de
faisabilité du Système de combat aérien futur ou autrement
dit le SCAF ou FCAS pour son acronyme anglo-saxon. Une
phase de faisabilité de 150 millions d’euros (120 M£)
financée à parité par les deux états auxquels viendront
s’ajouter, sur la même période de deux ans, 50 M€ d’études
nationales réalisées par chacun des pays, soit un total de
250 M€. Certains déjà arguent que c’est peu par rapport à
ce qu’ont engagé les Etats-Unis (la somme de 2 milliards
de dollars engagée pour développer des drones de combat
est souvent avancée). Pour autant les partenaires francobritanniques ne partent pas d’une feuille blanche. Car,
Bernard Gray, le directeur du matériel de défense au
ministère britannique de la Défense (MoD), « le
programme va développer et comparer deux concepts
nationaux et cette analyse permettra de définir un système
commun qui pourrait conduire à un probable UCAS
(unmanned combat air system) du futur ». Sans jamais les
citer, Bernard Gray pense bien évidemment aux deux
démonstrateurs que sont le nEUROn, le drone de Dassault
Aviation (sur les bases d’une coopération européenne) qui a
fait son premier vol en décembre 2012 et du Taranis
britannique dont le premier vol remonte à avril 2013. Deux
démonstrateurs qui ont cristallisé à eux deux plus de 600
M€.
Durant cette première phase de travaux, les
partenaires devront non seulement travailler sur la
technologie, mais aussi cerner les besoins respectifs des
deux pays pour définir le cahier des charges et ce, sans
négliger le fait que le programme franco-britannique
pourrait être ouvert à d’autres nations qui seraient
susceptibles non seulement de participer au financement,
mais aussi d’imposer leurs exigences en terme de définition
de mission. Ce qui n’est pas le moindre des problèmes
comme l’ont déjà démontré d’autres programmes ce qui
conduit, via cette personnalisation, à un surcoût des
programmes. On pense bien sûr là à l’avion de transport
militaire A400M, à l’hélicoptère de combat Tigre ainsi
qu’au NH90. Toujours est-il que durant la phase de
faisabilité, les six partenaires vont s’attacher à peaufiner la
technologie non seulement en terme de furtivité,
d’avionique, de capteurs (à savoir les radars) et de
motorisation afin de le rendre plus autonome et plus
silencieux. Outre deux avionneurs, le français Dassault
Aviation et le britannique BAE Systems, quatre autres
industriels sont intégrés au programme. Il s’agit pour la
motorisation du français Snecma (Safran) et du britannique
Rolls-Royce et pour les capteurs du Français Thales et de
Selex ES implanté en Grande-Bretagne même s’il est filial
de l’Italien Finmeccanica. Il semble évident pour les six
intervenants du programme que dans un contexte où les
budgets militaires en Europe se réduisant drastiquement, la
nécessité de coopérer afin de partager les coûts pour
conserver une place de choix sur la scène internationale est
un impératif. Et à Pierre-Eric Pommellet, directeur général
adjoint, systèmes de mission de défense de Thales,
d’affirmer que « le soutien de la France et de la GrandeBretagne est essentiel pour l’avenir des drones et des
avions de combat en Europe. Avec ce contrat, Thales et
Finmeccanica-Selex ES vont renforcer leur coopération
dans l’électronique de défense et développer les capteurs
embarqués répondant aux besoins des forces armées, pour
leurs plateformes de nouvelle génération. » Côté moteur,
c’est la filiale à 50/50 de Rolls-Royce et Safran-Snecma qui
a signé le contrat de lancement de la phase de faisabilité du
SCAF qui doit déboucher aux environs de 2030 à un
système opérationnel. Les deux motoristes ont une longue
histoire en commun sur bien des types de moteurs, qu’ils
s’agissent des Olympus de l’avion franco-britannique
Concorde, des TP400 de l’Airbus A400M ou autre turbines
d’hélicoptères. Et pour s’assurer d’une parfaite cohérence
des activités conjointes des deux motoristes pour le moteur
du SCAF, les deux partenaires ont décidé de doter leur
filiale RR Snecma Ltd d’un directeur général en la
personne de Philippe Loty qui aura pour tâche de
coordonner la poursuite des études sur les nouvelles
technologies.
THEME 3 - 4 : l’histoire
secrète du mégacontrat
d’armement français au Liban
Source, journal ou site Internet : Challenges
Date : 8 novembre 2014
Auteur : Vincent Lamigeon
Adressé par Jean-Claude Tourneur et Jean-Noël Ferret
La France va livrer à l'armée libanaise pour 2,4 milliards d'armement, soit l'équivalent d'un
tiers de ses exportations annuelles. Un contrat financé par l'Arabie saoudite et regardé de près
par Israël. Cette fois, c’est signé. Le ministère saoudien des finances et la société française
d’exportation d’armement ODAS ont paraphé mardi 4 novembre l’énorme contrat de
livraisons d’armements français au Liban, un accord destiné à renforcer les forces libanaises
face au risque de contagion de la crise syrienne. Les premiers équipements seront livrés dès le
premier trimestre 2015. Les dernières, celles des hélicoptères, auront lieu fin 2018. Le contrat
prévoit notamment la vente de véhicules de l’avant blindés (VAB) MkIII et des véhicules
blindés légers (VBL) de Renault Trucks Défense, des navires patrouilleurs de CMN, des
missiles Mistral, des canons Caesar, des hélicoptères Gazelle et Cougar, mais aussi des drones
tactiques, très probablement les SDTI de Sagem.
Un financement saoudien
Original, ce contrat l’est à plusieurs titres. Par sa taille, d’abord : avec 3 milliards de dollars
(2,4 milliards d’euros), il représente à lui seul un tiers des exportations d’armement annuelles
françaises (6,9 milliards d’euros en 2013). Mais c’est surtout le caractère tripartite de l’accord
qui le rend unique : c’est bien l’Arabie saoudite, soucieuse de renforcer les forces libanaises
face à Daesh mais aussi face au Hezbollah, qui finance leur modernisation avec des
équipements français. L'accord, forcément complexe, a été long à se dessiner. "Les Saoudiens
ont mis des exigences claires : ils ne voulaient pas de déperdition d’argent, et ont insisté pour
que la France assure la formation opérationnelle des forces libanaises, au-delà de la formation
technique effectuée par les industriels", explique-t-on de source proche du dossier. En
intégrant la formation et le soutien, l’accord implique ainsi la France sur une dizaine
d’années.
Une véritable course contre la montre
La signature de l'accord est l'épilogue -même si les derniers ajustements techniques doivent
être réglés dans les trente jours – d'une négociation de presque un an. L'idée d'un
renforcement de l'armée libanaise émerge en octobre 2013, lors d'un entretien entre le roi
Abdallah d’Arabie Saoudite et le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian. Deux mois plus
tard, la décision formelle de ce contrat tripartite est prise lors de la visite de François Hollande
à Riyad : l'Arabie saoudite financera un colossal plan de modernisation de l'armée libanaise de
3 milliards de dollars. La France fournira les équipements et la formation. C'est le début d'une
véritable course contre la montre. Définie en partant d'un plan d'équipement publié par
l'armée libanaise de 2013, la liste de matériels prend peu à peu forme entre février et mars
2014. Blindés, artillerie lourde, moyens anti-chars, patrouilleurs, hélicoptères de transport et
de combat, systèmes de commandement et de communication... Les débats font rage entre les
partenaires, le chef d'état major de l'armée libanaise Jean Kahwaji faisant régulièrement part
de son impatience. Des intermédiaires locaux tentent de s'inviter à la table des négociations,
sans succès. En avril, la "shopping list" est enfin validée à Riyad.
Les Israéliens très attentifs à l'arsenal livré
L'interface avec les industriels est toute trouvée : l'organisme ODAS, codétenu par l’État
français et les industriels de la défense, créé à l'origine pour représenter la France dans les
grandes ventes d'armes en Arabie Saoudite. Dirigé par l'ancien chef d'état-major des armées,
l'amiral Edouard Guillaud, ODAS se charge de conduire l'opération, avec des appels d'offres
express adressés aux industriels. En un mois, une vingtaine de sociétés sont sélectionnées.
Reste à obtenir l'aval du ministère des finances saoudien : l'accord est trouvé en juillet, juste
avant la grande coupure du Ramadan. Si le montant de 3 milliards est confirmé, sur demande
expresse saoudienne, l'armée française sera mise à contribution, aux frais de la France, pour la
formation opérationnelle de son homologue libanaise. En coulisses, les tractations se
succèdent. L'Iran, soutien du Hezbollah libanais, suit avec attention l'avancée du processus.
Israël regarde aussi avec inquiétude les négociations franco-saoudo-libanaises, pressant Paris
de limiter la liste des équipements français transférés, notamment les missiles, craignant qu'ils
puissent être récupérés par le Hezbollah. «"Israël est un pays ami de la France, ses questions
sont légitimes, mais cela n'a modifié en rien le projet", assure une source proche du ministère
de la défense. Après des semaines de doutes, le contrat est finalement signé le 4 novembre à
Riyad entre l'Arabie Saoudite et ODAS, en présence du chef d'état-major de l'armée libanaise.
Les premières livraisons concerneront des véhicules terrestres d'occasion de l'armée française,
dès le premier trimestre 2015.
4/ Les forces armées- Air - Marine - Terre –
Gendarmerie
THEME 4 - 1 : marine
nationale : la mise à disposition
de « l’Adroit » prolongée
Source, journal ou site Internet : Le Marin
Date : 6 novembre 2014
Auteur :
Adressé par François Jouannet
Le partenariat conclu entre la société DCNS et le ministère de la Défense pour la mise à
disposition de "L'Adroit" est prolongé jusqu'à l'été 2015. (Photo : DCNS) La Marine
nationale disposera jusqu'à l'été 2015 du patrouilleur hauturier L'Adroit, et non jusqu'à
octobre 2014 comme initialement prévu. C'est ce que le ministère de la Défense vient
d'indiquer en réponse à une question écrite du sénateur UMP François Grosdidier. Le
partenariat conclu entre la société DCNS et le ministère sera prolongé jusqu'à l'été 2015 "en
vue de permettre à la marine de poursuivre ses expérimentations à bord et à l'industriel
d'approfondir ses prospections commerciales lors d'escales ciblées". Cet accord n'a
toutefois pas vocation à perdurer, dans la mesure où L'Adroit est un bâtiment prototype
"susceptible d'être vendu ou désarmé à brève échéance". Développé sur fonds propres par
DCNS, L'Adroit a été conçu spécifiquement pour l'exportation.
THEME 4 - 2 :
Forum Jeunesse et Défense
européenne, mardi 25 novembre 2014 AM à l'école
militaire
Source, journal ou site Internet : commission armées jeunesse
Date : 8 novembre 2014
Auteur : Général Duval – secrétaire général
Adressé par André Dulou
Mesdames et messieurs,
La Commission armées-jeunesse organise pour la première fois une rencontre entre la
jeunesse, les armées et des acteurs de la construction européenne, le mardi 25 novembre 2014
à partir de 13h.
Ouverte à tous et gratuite, cette manifestation se tiendra sur le site de l'École militaire.
" Jeunes et Défense européenne "
a pour but de créer un espace d'information, de rencontre et d'échange sur les questions de
défense européenne mais aussi de susciter une réflexion sur les valeurs, les engagements et les
intérêts communs que propose à notre jeunesse l'Union européenne dans les domaines
institutionnels, économiques, sociaux et culturels. Le dossier de presse joint en précise l'esprit,
l'organisation générale et le programme détaillé (dont la composition des 2 riches tables
rondes et la liste des participants déjà confirmés pour les différents ateliers). Vous êtes bien
évidemment invités à cette manifestation. Je me permets de vous transmettre l'invitation qui
vous permettra d'entrer sur le site de l'école militaire après avoir préalablement renvoyé le
formulaire d'inscription (par voie postale ou mail) où vous mentionnerez les activités
auxquelles vous souhaitez participer. Espérant pouvoir vous compter parmi nous à cette
occasion, je vous serais aussi reconnaissant si vous pouviez diffuser le plus largement
possible cette invitation dans vos réseaux. Je vous remercie par avance pour votre soutien à
l'action de notre commission et vous assure de toute notre considération.
THEME 4 - 3 : 80
ans de solidarité en faveur de la
communauté combattante
Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 7 novembre 2014
Auteur :
Adressé par André Dulou
Au cœur des célébrations du centenaire de la Grande Guerre, le Bleuet de France, Fleur
Française du Souvenir, renaît pour redonner de l’espoir !
L’Œuvre Nationale du Bleuet de France est une œuvre caritative issue de la Première Guerre
mondiale et dont l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG)
assure la gestion depuis 1991. L’histoire de la création du Bleuet de France débute à Paris, au
sein de l’Institution Nationale des Invalides où deux femmes de leur temps à l’écoute des
souffrances de leurs contemporains : Charlotte Malleterre (fille du commandant de l’Hôtel
National des Invalides) et Suzanne Leenhardt, infirmières au sein de l’Institution, souhaitent
venir en aide aux mutilés de la Première Guerre. Elles créent alors, dès 1925, un atelier pour
les pensionnaires des Invalides. Ils y confectionnent des fleurs de Bleuet en tissu pour les
aider à reprendre goût au travail et à la vie et subviennent ainsi, en partie, à leurs besoins
grâce au produit de la vente de ces fleurs. Bientôt cette belle initiative se développe et prend
une dimension nationale : la Nation veut témoigner de sa reconnaissance et venir en aide à ses
hommes qui ont sacrifié leur jeunesse à défendre la France. Le Bleuet est alors choisi pour
incarner le symbole national du Souvenir, la Fleur des Morts pour la France. C’est pourquoi,
il est décidé à l’occasion du 11 novembre 1934, de vendre, pour la première fois, les fleurs de
bleuet fabriquées par les anciens combattants sur la voie publique à Paris : près de 128 000
fleurs seront vendues ! C’est une vraie réussite suivie d’une véritable reconnaissance car, dès
1935, l’État décide de la vente officielle du Bleuet chaque 11 novembre.
Après la seconde Guerre mondiale, en 1957, l’État crée un deuxième jour de collecte chaque 8
mai. Aujourd’hui encore, à l’occasion de ces deux journées commémoratives, l’Œuvre
Nationale du Bleuet de France organise des collectes sur la voie publique dans toute la France
grâce à son réseau de 20 000 bénévoles. Les fonds collectés permettent de contribuer au
maintien à domicile des anciens combattants et de leurs veuves, de participer au financement
des études des pupilles de la Nation, mais encore de soutenir des militaires gravement blessés
en opérations extérieures ou d’accompagner les familles endeuillées de nos soldats. Le Bleuet
de France avec l’ONAC-VG, est aussi l’un des acteurs majeurs de la politique de transmission
de la mémoire et des valeurs républicaines aux jeunes générations. Ce soutien se concrétise
par le financement sur le plan national ou local de centaines de projets mémoriaux.Plus que
jamais, le Bleuet de France a besoin de votre appui pour promouvoir ses valeurs de mémoire
et de solidarité.
THEME 4 - 3 : Un
pipin méritant récompensé par un vol
sur Alphajet
Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 6 novembre 2014
Auteur : armée de l’air
Adressé par André Dulou
Le 20 octobre 2014, Thomas Patry, élève de l’école des pupilles de l’air (EPA) de Grenoble, a
pris place à bord d’un Alphajet de l’école de l’aviation de chasse (EAC) à Tours. Une
expérience inoubliable pour ce jeune pipin. En juin 2014, les performances scolaires et l’esprit
de cohésion des élèves de l’EPA ont été salués lors de la traditionnelle cérémonie de remises
des prix. Parmi eux, Thomas Patry s’est distingué et a ainsi reçu le prix spécial du général
Denis Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air : un vol de découverte sur Alphajet. Le
20 octobre dernier, il s’est ainsi rendu sur la base aérienne 705 de Tours pour participer à une
mission d’entraînement menée par l’EAC 314. Après une séance de simulateur, le pipin s’est
installé en place arrière d’un Alphajet pour enchaîner vol en basse altitude, simulation de
bombardement d’une cible et combats aériens rapprochés. « C’était très éprouvant
physiquement, confie-t-il. Mais j’espère déjà remonter à bord, en tant qu’élève officier ! »
5/ ZONES DE CONFLITS
THEME 5 - 1 :
Quatre soldats tués et plusieurs autres
blessés sur la route Le terrorisme a encore frappé
en Tunisie
Source, journal ou site Internet : Liberté
Date : 8 novembre 2014
Auteur : Mohamed Kattou
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Les terroristes ont de nouveau ciblé l’armée. D. R.
Alors que la campagne électorale pour la présidence de la République bat son plein, le
terrorisme a, encore une fois, fait parler de lui à Nébeur, ville située dans la région du
Kef, proche de la frontière tuniso-algérienne. Les soldats, en permission et non armés,
voyageaient à bord d’un autobus entre les villes du Kef et Jendouba quand ils ont été surpris,
dans un virage, par un groupe de terroristes qui a tiré, à bout portant sur les occupants du
véhicule. Quatre soldats ont été tués sur le coup. On a déploré, aussi, onze blessés dont un a
succombé à ses blessures. Un grand renfort composé d’unités des forces de sécurité et de
l’armée a été dépêché sur les lieux pour procéder au ratissage de la zone et à la traque des
terroristes. La malchance semble poursuivre les militaires puisque cinq soldats ont été blessés
dont un, grièvement, suite à un accident anodin survenu entre leur véhicule et un autobus de
transport public. C’était dans la ville de Kasserine. La cible était l’armée. Et pour cause.
L’armée a assuré, en grande partie, la sécurité des élections en prenant en charge le transport
de toute la matière électorale. Ainsi, selon les observateurs, c’est l’opération électorale dans
sa globalité qui est visée comme l’indique la découverte, deux jours avant les législatives de
l’opération de “Chabaw” dans la banlieue de la capitale. Aujourd’hui que la Tunisie vit à
l’heure du scrutin présidentiel, le terrorisme dont l’objectif est de perturber, voire arrêter le
processus électoral, vise, non seulement, des militaires, mais surtout des candidats à la
présidentielle. Car assassiner un candidat, c’est, selon la loi, suspendre, purement et
simplement, les élections pour perpétuer le climat d’instabilité dans lequel les terroristes
peuvent se mouvoir à leur guise. Cependant, une question revient depuis mercredi soir dans la
bouche des citoyens. Comment les terroristes ont pu s’informer, avec précision, de l’heure du
passage de l’autobus transportant des militaires désarmés ? Une question qui attend et mérite
réponse, estiment les observateurs. Des accusations directes citent, nommément, des résidus
des ligues de protection de la révolution dissoutes, il y a quelques mois. Un nouveau chantier
qui s’ouvre pour découvrir les éléments qui apportent leur soutien aux terroristes. En réaction
à cette opération, tous les partis politiques et les militants de la société civile ont, rapidement,
condamné ces assassinats. Dans la ville du Kef, une imposante manifestation a été organisée.
Les participants ont exprimé leur condamnation du terrorisme et leur soutien à l’armée et aux
forces de sécurité. Toujours, en relation avec cette affaire, six extrémistes religieux ont été
appréhendés, mercredi soir, dans une des mosquées de la ville de Tinja (gouvernorat de
Bizerte) pour avoir fêté ces assassinats et pour incitation au meurtre. Cette opération a,
également, suscité une réaction du ministère de la Défense nationale qui a prié la presse
d’éviter la publication des photos des victimes par respect à leurs parents et au moral des
forces armées.
THEME 5 - 2 : Jérusalem
« doit être la capitale de deux
Etats. »
Source, journal ou site Internet : le point
Date : 8 novembre 2014
Auteur : AFP
Adressé par Jean-Claude Tourneur
À Gaza, Federica Mogherini a plaidé pour un État palestinien indépendant, une
"position partagée par toute l'Union européenne".
Federica Mogherini a plaidé pour un État palestinien indépendant.
MAJDI FATHI / NurPhoto / AFP
La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a plaidé samedi pour un État
palestinien indépendant, avec "Jérusalem comme capitale de deux États" lors de sa première
visite à Gaza. "Il faut un État palestinien, c'est l'objectif, et cette position est partagée par toute
l'Union européenne", a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse à Gaza, où "le monde ne
supportera pas une quatrième guerre", après trois offensives israéliennes meurtrières ces six
dernières années. La visite de Federica Mogherini intervient alors que Palestiniens et
policiers israéliens s'affrontent chaque nuit dans les rues de Jérusalem-Est, occupée et
annexée par Israël. Parallèlement, à Gaza même, une série d'attentats perpétrés vendredi
contre les biens de responsables du Fatah a mis à mal la difficile réconciliation en cours avec
les islamistes du Hamas, indispensable à la reconstruction du territoire palestinien dévasté par
la guerre.
Cent trente-quatre pays ont reconnu la Palestine
"Le défi est de montrer que Jérusalem peut être partagée en paix et dans le respect", a ajouté
Federica Mogherini. Cette déclaration intervient alors que les tensions sont à leur comble à
Jérusalem-Est, les Israéliens y poursuivant la colonisation, au grand dam des Palestiniens qui
dénoncent également des provocations sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de
l'islam. Les cinquante jours de guerre (8 juillet - 26 août), qui ont fait près de 2 200 morts côté
palestinien, en majorité des civils, et plus de 70 côté israélien, quasiment tous des soldats, ont
largement détruit l'enclave palestinienne. Quelque cent trente-quatre pays dans le monde ont
reconnu la Palestine, selon l'Autorité palestinienne. Le dernier en date est la Suède, qui est
devenue le 30 octobre le premier pays membre de l'Union européenne à reconnaître l'État de
Palestine. À Londres, le Parlement britannique a voté en faveur d'une reconnaissance de l'État
de Palestine, tandis que les députés du parti socialiste (PS) au pouvoir en France préparent
une proposition de résolution invitant le gouvernement à reconnaître l'État palestinien, qui
pourrait être votée dans les prochaines semaines. Les Palestiniens, qui ont depuis 2012 le
statut d'État observateur à l'ONU, entendent soumettre courant novembre un projet de
résolution au Conseil de sécurité des Nations unies pour obtenir la fin de l'occupation de leurs
territoires par Israël sous deux ans et ouvrir la voie à un État indépendant dans les frontières
de 1967. Mais ce projet pourrait être tué dans l'oeuf par un veto américain.
6/ RENSEIGNEMENTS ET MENACES :
THEME 6 - 1 :
Le Sahel repense sa stratégie
sécuritaire
Source, journal ou site Internet : Magharebia
Date : 7 novembre 2014
Auteur : Bakari Guèye
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Alors que les attaques terroristes lancées contre les soldats du maintien de la paix au Mali se
multiplient, les pays contributeurs à cette force onusienne viennent de se réunir au Niger
voisin pour tenter de trouver une réponse. Cette rencontre de deux jours à Niamey, qui s'est
achevée mercredi 5 novembre, s'est également penchée sur la question du triangle frontalier
entre le Mali, la Libye et le Niger. Le Niger vient tout juste de découvrir le danger de
l'insécurité à ses frontières. Douze personnes, militaires et civils confondus, ont été tuées le 30
octobre lors d'attaques lancées par des terroristes qui avaient franchi la frontière en
provenance du Mali.
[AFP/Habibou Kouyate] Des Casques bleus portent les cercueils des neuf soldats de l'ONU
abattus le mois dernier par des jihadistes au Mali.
Lors de la rencontre de cette semaine au Niger, les représentants de l'Algérie, de la
Mauritanie, du Conseil de sécurité des Nations unies, de l'Union africaine, de la Communauté
économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et d'autres instances régionales ont
travaillé à formuler de nouvelles recommandations concernant la situation sécuritaire dans la
région. Ils se sont également penchés sur la coordination entre les troupes maliennes,
onusiennes et françaises et ont étudié les moyens de renforcer les capacités opérationnelles et
de collecte de renseignements de ces troupes. "Cette réunion aidera à trouver les voies à
suivre et les stratégies à mettre en œuvre pour faire face efficacement à la situation et la
surmonter", a déclaré le général Jean Bosco Kazura, commandant rwandais en charge de la
force des Nations unies baptisée MINUSMA. Lors de la cérémonie d'ouverture, le majorgénéral Seyni Garba, chef d'état-major de l'armée nigérienne, a souligné que cette réunion
intervenait "à un moment particulier marqué par la dégradation de la situation sécuritaire,
avec notamment la recrudescence des attaques terroristes contre les positions des troupes de la
MINUSMA". "Ces attaques ont récemment coûté la vie à neuf soldats nigériens dans la région
de Gao, à un soldat sénégalais dans la région de Tombouctou, et à un soldat français la
semaine dernière", a-t-il poursuivi.
"Une grande capacité de nuisance"
"Cela confirme que les groupes terroristes, même chassés et vaincus, conservent encore une
grande capacité de nuisance et constituent une menace pour la stabilité du Mali et de toute la
zone du Sahel", a-t-il ajouté. Pour sa part, le général malien Gabriel Dioupougou a évoqué "le
contexte sécuritaire préoccupant malgré les efforts déployés par la communauté
internationale". "Cette situation peut remettre en cause les acquis, notamment le processus de
négociation en cours sous la médiation de la République algérienne démocratique et
populaire", a ajouté cet officier malien. "Cette réunion de Niamey vient pile à son heure,
compte-tenu de la recrudescence des attaques contre les soldats de l'ONU", souligne quant à
lui Ntolé Kazadi, le représentant de l'Union africaine, ajoutant que son organisation "tient à
promouvoir une stratégie contre l'extrémisme". Les analystes ont également fait part de leurs
inquiétudes concernant le retour des jihadistes au Mali. "Les terroristes refont surface au
Nord-Mali, où ils parviennent à se fondre facilement dans la population", explique Sidati
Ould Cheikh, spécialiste du terrorisme. "Ils s'adaptent aussi au contexte nouveau marqué par
une présence militaire massive." "Aujourd'hui, on voit de plus en plus d'opérations kamikazes
menées à moto. Et nous voyons de plus en plus de motos venir du sud et des pays limitrophes
du Mali. C'est devenu un moyen très usité par les jihadistes", ajoute-t-il. Jidou Ould Sidi,
spécialiste des questions de sécurité, reconnaît que les islamistes armés sont de retour dans le
nord du Mali. "Il ne se passe plus une semaine sans que les unités de la MINUSMA ne soient
victimes d'attaques sanglantes", explique-t-il. "Ces attaques pourraient s'expliquer par le
manque de coordination des forces sur le terrain et les conditions difficiles dans lesquelles
elles doivent opérer." Selon l'analyste nigérien Oumar Hamidou, "entre le 1er septembre et le
9 octobre 2014, les Casques bleus ont été victimes d'au moins six événements majeurs :
explosions de mines, embuscades, attaques à la roquette. La raison principale de cette
recrudescence de la violence dans le nord du Mali est la réorganisation des mouvements
jihadistes après l'Opération Serval en 2013-2014." "Chassés du nord du pays par l'armée
française en 2013, ces groupes se sont fondus dans la population (comme le MUJAO dans la
région de Gao), ou repliés en dehors du Mali (Mauritanie, Algérie, Niger et surtout sud-ouest
de la Libye)", explique-t-il.
THEME 6 - 2 : Le Maghreb "au bord
Source, journal ou site Internet : Magharebia
Date : 7 novembre 2014
Auteur : Interview par Mawassi Lahcen
d'un volcan"
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
La menace de l'Etat islamique, la crise en Libye et d'autres questions de sécurité figureront en
tête de liste du menu des entretiens de la semaine prochaine à Tanger, lors des MEDays 2014.
Considérée comme une rencontre des acteurs mondiaux, la septième édition de cet important
forum se penchera sur les sujets d'inquiétude les plus pressants pour la région. Parmi les
intervenants et les participants à ces rencontres qui auront lieu du 12 au 15 novembre se
trouveront des chefs d'Etat et de gouvernement, des ministres étrangers, des personnalités du
monde des affaires et des représentants de la société civile originaires de cinquante pays.
Brahim Fassi Fihri dirige l'Institut Amadeus, organisateur de cette conférence. Magharebia l'a
rencontré à Tanger pour avoir un premier aperçu des questions chaudes de l'édition de cette
année.
[AFP/Fethi Belaid] Des Tunisiens portent, le 6 novembre 2014, la dépouille du soldat
assassiné Zouheir Alkahli, l'un des cinq militaires abattus la veille lors d'une embuscade
contre leur minibus.
[Magharebia/Mawassi Lahcen] '' La région sahélo-saharienne est désormais une extension
naturelle pour l'Etat islamique'' , explique Brahim Fassi Fihri, organisateur des MEDays.
Magharebia : Le monde a-t-il plus à craindre aujourd'hui que lorsque vous aviez organisé ce
forum pour la première fois ?
Brahim Fassi Fihri : Malheureusement, le problème sécuritaire semble aujourd'hui plus
complexe qu'il y a six ans… Aujourd'hui, les groupes terroristes sont, entre autres, les
suivants : le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), al-Qaida
au Maghreb islamique (AQMI), Boko Haram, Ansar al-Din, Ansar al-Sharia, Al-Shabab, alMourabitounes et Djound Al-Khalifa.... Les menaces terroristes se sont intensifiées et sont
plus dangereuses dans la région avec l'apparition de l'Etat islamique (EIIL). Nous avons vu un
certain nombre de membres d'AQMI, pas ses leaders, décider de rejoindre l'EIIL, et nous
avons vu de nouveaux groupes apparaître dans la région et prêter allégeance à l'EIIL.
Magharebia : Cela signifie-t-il que l'EIIL a réussi à s'implanter dans la région ?
Fassi Fihri : A mon sens, la région sahélo-saharienne est devenue aujourd'hui une extension
naturelle de l'Etat islamique, également appelé EIIL. C'est une région démembrée où les
groupes terroristes se reproduisent à un rythme alarmant, en bénéficiant de la dégradation de
la situation sécuritaire dans certains pays, et des faibles capacités d'autres… Si nous
observons la situation au Mali et en Libye, nous retrouvons les mêmes éléments et les mêmes
conditions qui ont conduit à l'apparition et la domination de l'EIIL en Syrie et en Irak. Je
pense par conséquent que dans le cadre de sa stratégie globale, l'EIIL considère le Sahel
comme l'extension naturelle de ses activités et de ses ambitions. La région compte des
groupes terroristes qui ont effectivement déjà prêté allégeance à l'EIIL, notamment le
Mauritanien Hamada Ould Mohamed Kheirou, le leader du MUJAO, et les Mourabitounes,
qui ont décidé de suivre Abu Bakr al-Baghdadi il y a moins d'un mois. La nouvelle menace
terroriste que représente l'EIIL a atteint des niveaux sans précédents et est devenue plus
complète ; elle a maintenant des répercussions importantes au Sahel et menace de rendre les
problèmes de la région encore plus complexes…
Magharebia : Où se situe le Mali dans tout cela ?
Fassi Fihri : …La résolution de la crise malienne a créé de nouveaux problèmes de sécurité
ailleurs, car les jihadistes sont partis en Libye, au Tchad et au Niger, et de nouveaux bastions
du terrorisme sont apparus. Même le Mali est encore loin d'être parvenu à la stabilité à
laquelle il aspire… Il en va de même au Niger et au Tchad, où pas un jour ne se passe sans
que nous n'assistions à des heurts entre les armées locales et les groupes jihadistes.
Magharebia : Qu'en est-il de la Tunisie ? A-t-elle réussi sa transition politique ?
Fassi Fihri : En tant que Marocain, je suis ravi de ce que la Tunisie a accompli lors de ces
élections… Experts et analystes s'attendaient à une victoire écrasante des islamistes
d'Ennahda. Cela n'a tout simplement pas été le cas. Aujourd'hui, la question de l'Islam
politique, au moins en Tunisie, est différente de ce qu'elle était auparavant par suite de
l'expérience en partie ratée de l'ancien gouvernement islamiste. Nous serons fiers de recevoir
le Premier ministre Mehdi Jomaâ lors du forum MEDays à Tanger pour mettre en lumière ce
que la Tunisie a accompli et voir comment elle avance maintenant régulièrement et
obstinément sur le chemin de sa transition démocratique.
Magharebia : Cela veut-il dire que la fragile situation interne en Tunisie appartient désormais
au passé ?
Fassi Fihri : Les dangers qui menacent la stabilité en Tunisie sont encore là… Ces élections
ont été une superbe réussite et une source de joie et d'optimisme, mais nous ne devons pas
oublier pour autant que la Tunisie est encore le théâtre d'affrontements quotidiens… La
première victime de la poursuite de la crise en Libye est la Tunisie et nous ne pourrons pas la
considérer comme un pays stable à long terme tant que perdurera l'instabilité en Libye. Outre
la Tunisie, le Maghreb et l'ensemble de la région souffrent du chaos sécuritaire et de la crise
libyenne. Il suffit pour s'en convaincre de se rappeler qu'il y a plus de 800 000 armes de toutes
sortes en Libye, et que le pays compte plus de 1 700 milices armées, dont certaines ont déjà
prêté allégeance à l'EIIL.
Magharebia : Y a-t-il un espoir de réconciliation nationale en Libye ?
Fassi Fihri : La crise libyenne affecte tous les pays de la région… aucun d'eux ne devrait être
exclu. La situation en Libye ne concerne pas uniquement la Tunisie, l'Egypte ou l'Algérie, au
vu des frontières partagées, de la prolifération des armes et de la propagation des réseaux
jihadistes et terroristes dans toute la région. Les menaces terroristes sont globales, et la
réponse se doit, par conséquent, d'être globale également.
Magharebia : Que dire d'une intervention militaire étrangère pour résoudre la crise libyenne
?
Fassi Fihri : …Une telle intervention ne devrait pas avoir lieu sans trouver une solution
politique à long terme, sans déterminer un calendrier pour la réconciliation entre les
différentes forces politiques, sans démanteler les milices et sans lutter contre les jihadistes
dans le pays. Quant à parler d'une intervention militaire sans disposer d'un plan politique et
stratégique, il n'en est pas question. Il suffit en effet de se poser cette question : où sont les
jihadistes contre lesquels on s'est battu l'an dernier au Sahel ? La réponse est la suivante : ils
se trouvent aujourd'hui en Libye.
Magharebia : Qu'en est-il du Maroc ? Sera-t-il le prochain pays à être attaqué ?
Fassi Fihri : Le danger est imminent, la menace terroriste est une réalité, personne ne peut le
nier. Le Maroc est visé par les leaders de l'EIIL et d'AQMI, ainsi que par Ansar al-Sharia en
Tunisie et en Libye, qui, n'oublions pas de le rappeler, est une organisation placée sous le
même leadership. Tout cela vient s'ajouter à la menace que constitue la présence de quelque
deux mille combattants marocains en Syrie. Le point rassurant, c'est que les autorités
marocaines sont tout à fait conscientes de ces dangers, comme le montre la vigilance des
agences militaires et de sécurité, qui a été récemment renforcée par l'Opération Hadar…
Comme je le disais, la menace terroriste est désormais globale, et lutter contre elle requiert
donc les efforts concertés de tous les pays du monde.
Magharebia : Comment cela sera-t-il possible ?
Fassi Fihri : Les menaces sont globales et nécessitent une solution globale… L'Institut
Amadeus a suggéré la création d'un cadre entre les pays du Maghreb et du Sahel, similaire à
l'initiative 5+5 entre les pays du Maghreb et leurs homologues de l'ouest méditerranéen. Ce
nouveau cadre devrait concentrer ses travaux sur les questions de sécurité et de défense. Mais
je pense que nous avons par trop tardé. Nous aurions dû le faire il y a longtemps.
L’itinéraire d’un Français venu
commettre un attentat au Liban
THEME 6 - 3 :
Source, journal ou site Internet : L’Orient le Jour
Date : 8 novembre 2014
Auteur : AFP
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Le 20 juin dernier, des perquisitions, suivies d’arrestations massives, ont eu lieu dans
plusieurs hôtels de Hamra, notamment l’hôtel Napoléon. Photos d’archives
Le premier juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida, a émis hier un acte
d'accusation dans pluisieurs affaires de terrorisme. L'acte d'accusation se base
notamment sur les aveux du kamikaze français arrêté à l'hôtel Napoléon et du Saoudien
capturé à l'hôtel Du Roy, en juin dernier. Un Français originaire de banlieue parisienne a
décrit à la justice militaire libanaise l'itinéraire qui l'a conduit à vouloir commettre un attentatsuicide au Liban à l'initiative de l'État islamique (EI), selon l'acte d'accusation émis hier par le
premier juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida. Fayez Youssef Boucheran, 24 ans,
avait été arrêté le 20 juin dernier à l'hôtel Napoléon, dans le quartier de Hamra à Beyrouth,
lors d'une rafle des services de sécurité. Il est accusé d'appartenance à l'EI et de tentative de
meurtre avec une ceinture ou une veste explosive. Il risque la prison à perpétuité. Il doit être
jugé par le tribunal militaire avec un Saoudien, un Syrien et quatre Libanais tandis que dix
autres sont en fuite, dont un autre Français. Originaire des Comores, le jeune homme vivait à
Trappes, une ville du département des Yvelines, au sud-ouest de Paris. Dans ses aveux
figurant dans l'acte d'accusation, il affirme avoir « étudié la religion chez lui ou aux domiciles
de cheikhs Moustafa ou Abou Balkis », qui habitaient également à Trappes et qui « m'ont
encouragé à accomplir le jihad ». Le jeune Français a raconté au juge qu'il suivait les
événements en Syrie, les « crimes commis contre les musulmans ». « J'ai eu la conviction que
je devais aller en Syrie pour le jihad, pour Allah et les musulmans », a-t-il déclaré.
« Je veux mourir en martyr »
Il entre alors en communication via Facebook avec « une personne publiant des écrits sur le
jihad, qui lui a dit que s'il voulait aller en Syrie, il devait se rendre en Turquie via l'Allemagne
ou l'Espagne et non pas directement par la France pour ne pas laisser de traces ».
La France a pris des mesures draconiennes pour empêcher les volontaires au jihad de se
rendre en Syrie par la Turquie. Cette personne lui a indiqué qu'il pouvait, une fois en Turquie,
se rendre à Raqqa, le fief de l'EI dans le nord de la Syrie. Il suit les consignes, se rend en
Allemagne par la route, et de l'aéroport de Francfort il atterrit à Izmir puis va à Gaziantep. Là,
il reste 20 jours dans une maison avec d'autres jeunes gens de différentes nationalités où ils
font du sport et des études religieuses. Puis direction Raqqa. Il est reçu par Abou Chahid, un
responsable de l'EI qui lui demande quel type de jihad il veut mener. « Je veux mourir en
martyr dans une opération », dit-il. Son interlocuteur lui répond : « Tu vas pouvoir le faire au
Liban en donnant une bonne leçon aux chiites qui combattent les sunnites en Syrie. » Dans ses
aveux, Abou Chahid lui aurait dit que « la nationalité française n'éveille aucun soupçon au
Liban ». Il lui donne 2 000 dollars et Boucheran part pour Beyrouth et attend sa veste
explosive.
Opération annulée
Il s'installe deux jours à l'hôtel Napoléon où un Libano-Suédois, Monzer Khaldoun al-Hassan,
vient lui rendre visite à deux reprises. Ce dernier sera tué le 20 juillet lors d'une perquisition à
Tripoli, dans le nord du pays. Al-Hassan lui dit qu'il doit se faire exploser dans un
rassemblement sans lui indiquer l'endroit exact, mais avant la date de l'opération, Abou
Chahid demande par Internet à Boucheran de quitter au plus vite l'hôtel et de se rendre en
Turquie « car l'opération est annulée ». « Trop tard, je n'ai pas pu partir, car le 20 juin les
forces de sécurité libanaises ont pris d'assaut l'hôtel et j'ai été arrêté », a-t-il dit. La police et la
Sûreté générale libanaises avaient annoncé le 20 juin avoir investi l'hôtel Napoléon à Hamra,
un quartier commercial dans l'ouest de Beyrouth, et appréhendé 17 personnes, sur la base
d'informations concernant « la planification par un groupe terroriste d'attentats à l'explosif à
Beyrouth et dans d'autres régions libanaises ». Parmi ces personnes figurait un Français
d'origine comorienne qui a été interrogé par la justice.
Les aveux du second kamikaze
L'acte d'accusation publié hier est également dirigé contre un Saoudien, Abdel Rahmane
Nasser Chneifi, 20 ans, arrêté cinq jours plus tard, le 25 juin, à l'hôtel Duroy. Le kamikaze
saoudien a avoué que lui et son acolyte, Ibrahim Tuéni, qui s'était fait exploser lors de
l'opération, « appartiennent à Daech et prévoyaient de mener un attentat-suicide dans la
banlieue sud de Beyrouth contre le restaurant al-Saha au moment où s'y trouvaient des
membres de la Sûreté générale et des personnalités chiites ». « Ils sont venus au Liban via la
Turquie », précise l'acte d'accusation. Le terroriste saoudien s'était fait exploser le 25 juin à
l'hôtel Duroy, dans le secteur de Raouché, lors d'une perquisition des agents de la Sûreté
générale. L'autre kamikaze saoudien a été gravement brûlé et arrêté. Cette explosion-suicide
avait fait onze blessés parmi les civils et les forces de l'ordre. Les résultats d'une enquête
menée par le commissaire adjoint près le tribunal militaire, le juge Dany Zeenny, avaient déjà
montré que le fournisseur présumé de ceintures d'explosifs aux kamikazes de l'hôtel Duroy,
Mounzer Khaldoun el-Hassan, leur avait donné l'ordre de se faire exploser avec leur charge en
plein restaurant al-Saha dans la banlieue sud.
28 personnes inculpées
L'acte d'accusation publié hier par le juge Bou Ghida requiert des peines contre 28 personnes
au total. « L'instruction a établi l'appartenance de ces personnes au groupe terroriste armé de
l'État islamique et leur arrivée au Liban dans le but de perpétrer des actes de nature
sécuritaire, suicidaire et terroriste, dans différentes régions du pays. » Toujours selon le texte
de l'acte d'accusation, les crimes incluent « l'achat d'obus, de détonateurs, de bombes, de
matières explosives et d'armes, et la fabrication de ceintures explosives, ainsi que
l'entraînement des jihadistes et l'organisation de leurs séjours dans des hôtels à Beyrouth, en
vue d'exécuter des opérations-suicide en zones résidentielles, de manière à provoquer un
grand nombre de victimes ». Parmi les 28 accusés, « certains ont été arrêtés par les services de
sécurité, tandis que d'autres ont réussi à prendre la fuite, comme le kamikaze français
Mohammad Rida Ohrani ».
THEME 6 - 4 :
Les États-Unis vont envoyer 1.500 «
conseillers » militaires de plus en Irak
Source, journal ou site Internet : zone militaire
Date : 8 novembre 2014
Auteur : Laurent Lagneau
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Les effectifs militaires américains en Irak vont pratiquement doubler ces prochains jours. En
effet, le président Obama a autorisé, le 7 novembre, le déploiement de 1.500 « conseillers »
supplémentaires auprès des forces irakiennes et des troupes kurde (Peshmergas), aux prises
avec les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh). La semaine passée, le général Martin
Dempsey, le chef d’état-major interarmées américain, avait estimé que les forces irakiennes
étaient en « position défensive » dans la province d’al-Anbar, où l’EI a enregistré des gains
significatifs et que, par conséquent, elles n’étaient pas en mesure de prendre l’initiative.
Aussi, et pour la première fois depuis le retrait des forces américaines d’Irak, en 2011, le
Pentagone enverra une partie de ces 1.500 conseillers militaires dans la province d’al-Anbar.
Jusqu’à présent, les effectifs américains étaient déployés à Erbil, la capitale du Kurdistan
irakien, et Bagdad. La Maison Blanche a pris le soin de préciser que les conseillers militaires
américains n’ont pas vocation à prendre part aux combats contre l’EI. Leur mission consistera
à entraîner 12 brigades irakiennes, dont 9 des forces régulières et 3 des Peshmergas. Il s’agira
notamment d’aider les commandants de ces unités à recueillir et exploiter du renseignement et
développer les capacités opérationnelles. Pour autant, l’ancien commandant suprême des
forces alliées en Europe (SACEUR), l’amiral James Stavridis, a estimé que le nombre de
conseillers militaires envoyés en Irak reste insuffisant. « Si nous voulons permettre aux forces
de sécurité irakiennes de fonctionner efficacement, il faut un nombre suffisant de
conseillers », a-t-il dit, avant d’estimer à 10.000 l’effectif nécessaire pour cette tâche.
Plusieurs pays engagés dans l’opération Inherent Resolve ont également annoncé l’envoi de
conseillers militaires auprès des forces irakiennes. C’est notamment le cas du Royaume-Uni,
qui va en déployer d’autres, ou encore de la Norvège et du Danemark. La France a envoyé,
notamment au Kurdistan irakien, des membres de ses forces spéciales. Si la présence de ces
derniers est un secret de Polichinelle (elle a été documentée à de maintes reprises par les
reporters envoyés sur place, notamment par Didier François, d’Europe1), elle ne fait l’objet
d’aucune communication officielle.
7/ SECURITE INTERIEURE
THEME 7 - 1 : Un
djihadiste présumé mis en examen
en Normandie
Source, journal ou site Internet : Le Point
Date : 8 novembre 2014
Auteur : AFP
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
L'homme de 23 ans est soupçonné d'avoir voulu se rendre en Syrie pour y mener le djihad.
Également interpellés, son frère et deux femmes ont été relâchés.
Un millier de personnes vivant en France se sont rendues dans
les zones de djihad, en Syrie mais aussi en Irak, envisagent d'y aller ou en sont revenues. ©
Sylvain Thomas / AFP
Un homme de 23 ans, interpellé mardi en Seine-Maritime, a été mis en examen vendredi. Il
est soupçonné d'avoir voulu se rendre en Syrie pour y mener le djihad, a-t-on appris de source
judiciaire.
Interdiction de quitter le territoire
Poursuivi pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, il a été
laissé en liberté. Un contrôle judiciaire lui interdisant de quitter le territoire national lui a
toutefois été imposé. Également interpellés, son frère et deux femmes ont été relâchés sans
poursuites. Un millier de personnes venues de France ont été identifiées comme étant en Syrie
pour y mener le djihad, comme ayant entrepris le voyage pour s'y rendre, en étant revenues ou
ayant émis des velléités de départ. Une quarantaine ont trouvé la mort, selon une source
proche du dossier.
8/ ENERGIE - ENVIRONNEMENT – CLIMAT
THEME 8 - 1 : Chute
des cours du pétrole : L’OPEP
préoccupée
Source, journal ou site Internet : El Watan
Date : 8 novembre 2014
Auteur : Hocine Lamriben
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
«Le recul est de 28%, c’est un peu trop», a...
Les douze pays membres de l’OPEP doivent se réunir le 27 novembre à Vienne pour discuter
de leur objectif commun de production, fixé à 30 millions de barils par jour. La poursuite de
la chute des prix du pétrole inquiète l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
«Nous sommes préoccupés mais pas paniqués», a affirmé jeudi dernier à Vienne (Suisse)
Abdallah El Badri, secrétaire général de l’OPEP lors d’une conférence de presse de
présentation du rapport du cartel sur les perspectives pétrolières mondiales. M. El Badri a
souligné que les facteurs fondamentaux du marché du pétrole ne justifient pas l’effondrement
actuel des cours, en prédisant un rebond des cours d’ici le second semestre 2015. «Nous
n’observons pas tant de changements dans les fondamentaux. Le recul est de 28%, c’est un
peu trop», a-t-il ajouté. Le prix du baril de brent de la mer du Nord a chuté de 27% depuis
début juillet et de 12% lors du seul mois d’octobre. «Je pense que le cours rebondira d’ici le
deuxième semestre de l’année prochaine. Mais je ne sais pas de combien. Cette situation de
prix bas ne peut pas durer», a avancé le secrétaire général du cartel de douze pays, en
imputant une partie de cette baisse à la spéculation. En septembre dernier, M. El Badri avait
déclaré qu’il s’attendait à une remontée des cours d’ici fin 2014. L’OPEP a estimé que la
demande pour ses exportations de brut passerait d’un peu plus de 30 millions de barils/jour en
2013 à 28,2 millions en 2017 avant de repartir à la hausse. Analyste chez Saxo Bank, Ole
Hansen a relevé que l’OPEP prévoit désormais «une baisse de la demande pour son pétrole à
un plus bas en 14 ans de 28,2 millions de barils par jour en 2017, plus de 2 millions sous la
production actuelle». A propos des conséquences d’un cours faible sur la longue durée,
Abdallah El Badri a évoqué les lourds investissements consentis par les Etats membres de
l’OPEP dans le secteur énergétique. «Si nous interrompons cela, je suis sûr que l’offre va
baisser très rapidement, que le cours va remonter en flèche et que la volatilité va entraîner
beaucoup de problèmes pour l’industrie pétrolière», a-t-il expliqué. Le boom de la production
de pétrole de schiste aux Etats-Unis pousse particulièrement les fournisseurs du premier
consommateur mondial d’or noir à trouver d’autres débouchés sur un marché mondial déjà
bien approvisionné. Les douze pays membres de l’OPEP doivent se réunir le 27 novembre à
Vienne pour discuter de leur objectif commun de production, fixé à 30 millions de barils par
jour depuis fin 2011. Hier, les prix du pétrole progressaient légèrement en cours d’échanges
européens, dans l’attente de la publication, dans la journée, du très suivi rapport mensuel sur
l’emploi aux Etats-Unis. A Londres, le baril de brent de mer du Nord pour livraison en
décembre valait 83,03 dollars en milieu de journée, en hausse de 17% par rapport à la clôture
de jeudi. A New York, le light sweet crude pour la même échéance prenait 29% à 78,20
dollars.
THEME 8 - 2 : «
l’avantage écologique des véhicules
électriques n’est pas si évident, selon Antoine
Decelle
Source, journal ou site Internet : usine nouvelle
Date : 5 novembre 2014
Auteur : Ludovic Dupin
Adressé par Jean-Noël Ferret
© Pascal Guittet - L'Usine Nouvelle
ENTRETIEN Antoine Decelle est manager au sein de l’équipe Energie du cabinet Colombus
Consulting. Avec ses équipes, il étudie la place de la voiture électrique dans la transition
énergétique. Pour justifier les lourds investissements sur le sujet, il juge qu’il faut miser avant
tout sur les conséquences sanitaires.
L'Usine Nouvelle - Dans la loi de transition énergétique, le véhicule électrique est mis en
avant. Est-ce une bonne chose ?
Antoine Decelle - L’environnement politique, en particulier la loi de transition énergétique,
pousse au développement des véhicules électriques en raison de leur avantage écologique. Or
ce point suscite un débat assez vif. Les études, qui visent à rationaliser cette question,
montrent que l’avantage écologique de ce type de véhicules n’est pas si évident. En se basant
sur le dégagement de gaz à effet de serre, nous avons des situations disparates selon le mix
énergétique des pays concernés. En France, sur l’ensemble de la chaine, un véhicule
électrique dégage 55 % de CO2 de moins qu’un véhicule diesel. En Allemagne, il y a
quasiment une égalité entre les rejets des voitures électrique et thermique.
En France, l’intérêt est réel…
L’avantage du véhicule électrique en termes d’émissions de CO2 est très net en France du fait
de l’importance du nucléaire dans notre production d’électricité, ce qui pose d’autres
questions environnementales. Par ailleurs, même si la propulsion électrique offre des qualités
intrinsèques indéniables, la production des véhicules soulève néanmoins des questions sur
l’ensemble de sa chaîne. Construire des batteries demande des quantités d’énergie
considérables et fait appel à des matériaux rares comme le lithium, dont l’extraction comporte
des risques sociaux et environnementaux lourds dans les quelques pays qui possèdent des
ressources. La loi de transition énergétique fait donc un pari sur l’avenir et sur la capacité à
améliorer cette technologie. C’est un investissement à très long terme. L’acceptation de ce
pari est d’autant plus difficile que la loi française prévoit de diminuer la part du nucléaire, ce
qui diminuerait mécaniquement l’avantage écologique à court terme de la voiture électrique.
La voiture électrique n’est donc pas un bon investissement
pour l’avenir ?
Ce n’est pas ce que nous disons. Si on regarde uniquement la problématique du réchauffement
climatique, le discours pro-électrique est difficile à tenir. Mais il y a un sujet plus immédiat
que celui des émissions de gaz à effet de serre, c’est la santé publique. Le développement des
véhicules électriques se fait aujourd’hui dans des zones urbaines denses, plus à même de
rentabiliser les infrastructures de recharge. Il y a donc une délocalisation de la pollution. Les
particules nocives ne sont pas dégagées là où le service de mobilité est employé. On concentre
les usages et on délocalise les externalités négatives, les centrales et les usines de batteries,
dans les zones faiblement peuplées.
Ce facteur est-il pris en compte ?
Insuffisamment. C’est le ministère de l’Ecologie qui traite le sujet de la mobilité électrique.
On n’entend pas le ministère de la Santé s’exprimer sur cette opportunité. Or les effets des
voitures électriques sur l’environnement se feront sentir dans des dizaines d’années, alors que
ceux qui concernent la santé seront immédiats. En France, le coût de la pollution due
aux transports sur la santé publique a été évalué par l’OCDE à 40 milliards d’euros par an.
Avec ce prisme, il y a un vrai sens économique à subventionner les véhicules électriques avec
un très fort retour sur investissement à attendre.
9/ GEOPOLITIQUE DE LA CULTURE :
THEME 9 - 1 : Sommes-nous
encore capables de nous
concentrer ?
Source, journal ou site Internet : l’Obs
Date : 8 novembre 2014
Auteur : propos recueillis par Eric Aeschimann
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Connecté 24 heures sur 24, inondé de textos et de mails: l'homme du XXIe siècle se sent
débordé. Entretien avec Yves Citton, auteur de "Pour une écologie de l'attention".
L'Obs Votre dernier livre s'appelle «Pour une écologie de l'attention»: en quoi notre
capacité à nous concentrer vous apparaît-elle comme un enjeu politique et écologique ?
Yves Citton Je définis l'attention comme une «interface» entre ma subjectivité et ce qui vient
la nourrir. Cette interface peut se situer à l'échelon individuel ou collectif et je propose donc
de distinguer trois niveaux d'attention. Il y a tout d'abord l'attention individuelle, qui a été
largement étudiée par les neurobiologistes ou les psychologues et qui se manifeste par la
focalisation de l'énergie psychique d'un certain sujet sur un certain objet (livre, visage, écran).
Le deuxième échelon, c'est «l'attention conjointe», qui unit le bébé à sa mère lorsqu'il apprend
à suivre son regard ; on la retrouve pendant un concert ou dans un défilé politique: un
spectateur applaudit le solo du musicien, un manifestant crie un slogan et c'est toute la foule
présente qui embraye. Enfin, le troisième niveau est ce que j'appelle «l'attention collective»:
des individus séparés reçoivent un message - ils regardent la télévision, lisent le journal ou
surfent sur internet - en étant isolés les uns des autres mais en ayant conscience qu'au même
moment, d'autres reçoivent le même message. Ils n'ont pas besoin d'être en coprésence pour
appartenir à un collectif: c'est ce que le sociologue français Gabriel Tarde a appelé «le public»
et dont l'émergence dépend étroitement des outils de communication: l'imprimerie, les
journaux, la radio, le cinéma, etc. Dès lors, l'attention devient un élément déterminant de la
vie politique.
L'idée court que nous serions dans une «crise de l'attention». Connectés 24 heures sur 24,
toujours en attente d'un texto, nous serions devenus incapables de nous concentrer sur un
seul objet de façon durable. Partagez-vous le diagnostic d'une «googlisation» des esprits ?
J'ai toujours envie de résister au discours catastrophiste. Ce diagnostic n'est pas nouveau: à la
fin du XIXe, scientifiques et essayistes s'inquiétaient de ce que le développement de la
réclame ou du travail à la chaîne n'émiettent la capacité d'attention de l'homme. Si l'on
remonte encore plus dans le temps, Voltaire et Rousseau se plaignaient de passer des heures à
répondre à leur courrier, comme nous nous plaignons du temps que nous prennent nos mails...
Néanmoins, je reconnais que les membres de la classe moyenne éduquée et connectée sont
nombreux à vivre aujourd'hui une «crise de l'attention». L'accélération technologique
multiplie les sollicitations qui nous sont adressées et bon nombre d'entre nous sont en
permanence débordés. Mais le problème réside moins dans les interruptions permanentes de
l'attention au niveau individuel (le téléphone qui sonne pendant une discussion, le mail auquel
je dois répondre en urgence) que dans la déformation invisible à laquelle est sujette l'attention
collective. La multiplication des sollicitations est une manière de façonner l'attention des
publics et donc de définir les sujets qui comptent. Lorsque les médias enchaînent les sujets
alarmistes sur le port de la burqa ou sur la viande hallal, ils focalisent mon attention sur
l'islam érigé en problème, et m'empêchent de porter mon attention sur ce qui la mérite
davantage, par exemple le sort réservé aux immigrés par la France.
Vous montrez qu'on peut analyser les rapports de domination en termes de confits
d'attention...
L'attention que l'on reçoit est un marqueur de classe. Entre un PDG et un RMIste, l'attention
est distribuée de façon très inégalitaire: le premier est écouté par beaucoup de gens (ses
salariés, ses clients, les élus, etc.), le second par presque personne. L'historien Jonathan Crary
analyse le capitalisme comme «une crise permanente de l'attention» et le sociologue Georg
Franck a formulé les inégalités dans le monde en termes attentionnels: un pays africain
«exporte» beaucoup plus d'attention vers les Etats-Unis (en regardant des séries TV, en
écoutant du rap) que l'inverse. On peut dire que l'Amérique «exploite» l'attention des pays
pauvres, ce qui engendre beaucoup de frustrations chez les exploités. On peut considérer le
terrorisme comme la revanche de l'opprimé auquel on n'a pas fait attention et qui va enfin
capter l'attention mondiale.
Vous plaidez pour une «écologie de l'attention». Qu'entendez-vous par là ?
En focalisant notre attention sur la question du prix, le capitalisme nous a désappris à faire
attention aux implications sociales des objets que nous consommons. Lorsque j'achète un fruit
à mon voisin, je sais d'où il vient, la saison où il pousse. Lorsque je vais au supermarché,
j'oublie ses conditions de production, de transport, de distribution. L'écologie de l'attention
consistera donc à replacer le fruit (ou n'importe quel autre produit) dans son environnement, à
reconnecter ce que le capitalisme a fragmenté. De la même façon, on a longtemps développé
le transport aérien sans faire attention aux effets de la pollution sur le climat: il est aujourd'hui
impératif d'agrandir notre régime attentionnel aux effets environnementaux de nos modes de
consommation.
(Sipa)
Vous vous livrez à un étonnant éloge de la distraction. L'attention morcelée, dites-vous,
possède une valeur propre.
On oppose trop souvent la «bonne» capacité de concentration (parée de toutes les vertus) à la
distraction (qui n'aurait que des défauts). On dit qu'à force de faire plusieurs choses à la fois,
«les jeunes» n'arriveraient plus à se concentrer. A rebours de ce catastrophisme, je propose de
voir l'évolution de l'attention comme une adaptation aussi prometteuse par certains côtés
qu'inquiétante par d'autres. La multi-attention a toujours existé, c'est une faculté de l'esprit
humain ; simplement, les jeunes générations apprennent à la développer davantage, et ce qui
apparaît comme de la distraction est souvent une réponse très habile et très compétente à des
sollicitations multiples ou à un élargissement du champ de perception. Regardez dans le
champ universitaire ce que l'on appelle «l'interdisciplinarité»: ce n'est rien d'autre que la
nécessité d'être attentif à plusieurs ordres de choses en même temps. On pourrait dire des
jeunes d'aujourd'hui qu'ils sont spontanément «interdisciplinaires» ou «transversaux». Il est
exact que cela implique une certaine superficialité, mais aussi une compétence propre: tout le
monde n'en est pas capable. Mon espoir est que les jeunes générations sont en train de
développer la capacité de multi-attentionnalité, de «veille», qui a manqué à la génération
précédente. Nous avons consommé sans veiller à notre environnement ; elles sont plus
sensibles aux multiples signaux qui en proviennent, et nous avons à apprendre de leur multiattention plutôt qu'à nous lamenter de leur «distraction».
Il faudrait donc être en permanence en état de veille ?
Il y a une tension inconfortable: d'une part, la crise écologique nous oblige à un état de veille
pour détecter les dangers ; d'autre part, la crise de l'attention nous conduit à réclamer le droit
d'être protégé des alertes permanentes, de se débrancher pour réfléchir, rêver, imaginer... Ces
deux injonctions sont légitimes et, pour les concilier, il faut inventer un régime d'intermittence
attentionnelle, qui alterne de la bonne manière la multi-attention superficielle et la
concentration profonde. Je n'ai pas de solution toute faite, mais nous n'avons pas d'autres
choix que d'essayer d'en bricoler ensemble. Un seul exemple: quand on part en voyage, on
laisse sur notre boîte mail un message avertissant qu'on ne lira pas son courrier durant une
durée déterminée. Pourquoi ne pas généraliser cette pratique en avertissant ses
correspondants: «du jeudi au dimanche, je ne lis pas mes mails» ? Cela nous protégerait par
intermittence et ralentirait le flux général d'une communication qui s'emballe.
THEME 9 - 2 : 44
ans après sa mort, que reste-t-il du
général de Gaulle ?
Source, journal ou site Internet : figarovox
Date : 8 octobre 2014
Auteur : Maxime Tandonnet
Adressé par Jean-Claude Tourneur
- A l'occasion du 44ième anniversaire de la mort du général de Gaulle , Maxime Tandonnet
rend hommage au fondateur de la Ve République et s'interroge sur son héritage.
Maxime Tandonnet décrypte chaque semaine l'exercice de l'État pour FigaroVox. Il est haut
fonctionnaire, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République et auteur
de nombreux ouvrages, dont «Histoire des présidents de la République», Perrin, 2013. Son
dernier livre, «Au cœur du volcan, carnet de l'Élysée», a paru le 27 août. Découvrez
également ses chroniques sur son blog. Toute réflexion sur le gaullisme oscille entre deux
exagérations. La première est celle du dogmatisme, consistant à y voir une doctrine figée dans
le marbre, alors que le Général n'étant pas un idéologue, il n'a pas fondé un de corps de
doctrine. La seconde, la plus courante, est celle du relativisme: au prétexte que de Gaulle était
un adepte de la «théorie des circonstances» et du pragmatisme, du réalisme en politique, il se
voit souvent présenté comme indéfiniment modulable, adaptable selon le point de vue de
chacun. Rien n'est plus contraire à ses écrits et son action, fondés sur quelques principes forts
qu'il considérait comme intangibles. «Tout est foutu» aurait déclaré de Gaulle au général
Massu lors de son arrivée à Baden Baden, un 29 mai 1968, en plein ouragan. Ces paroles
avaient-elles un sens prémonitoire? Il est vrai que l'oeuvre du Général se trouve aujourd'hui
largement bafouée. Les institutions de la Ve République sont tous les jours foulées au pied.
De Gaulle n'a jamais conçu un instant la dérive présidentialiste dont elles font l'objet depuis le
quinquennat, avec un président de la République élu en même temps que l'Assemblée
nationale, chef d'une majorité et assurant lui-même la politique quotidienne dans le moindre
détail. Lui ne cessait de répéter que le chef de l'Etat devait être en charge de l'essentiel, «guide
de la nation», arbitre au dessus des partis, fixer un cap et s'en remettre au Premier ministre
pour gouverner le pays au quotidien. Le retour de la toute puissance des partis politiques, à
travers le système des «primaires» pour désigner un candidat à la présidence de la
République, par exemple, lui eût probablement répugné. En tout cas le naufrage actuel de
l'institution présidentielle marque le paroxysme d'un long processus de trahison de l'héritage
gaullien. L'Europe actuelle, celle des directives, des règlements et des sanctions de la cour de
justice, correspond tout juste à celle dont il ne voulait à aucun prix. Il eût sans doute qualifié
de désastre la tournure prise par la construction européenne. Visionnaire, il prônait sans
aucune ambiguïté «l'unité politique» de l'Europe face aux grands empires planétaires: «Il faut
à l'Europe des institutions qui l'amènent à constituer un ensemble politique», proclamait-il,
n'excluant pas «qu'un jour, tous les peuples de notre continent n'en fassent qu'un». Cependant,
le général ne cessait, de discours en discours, de fustiger la «supranationalité», c'est-à-dire,
selon lui, la dictature des bureaux, des comités, des normes et des procédures. Il n'hésita pas à
pratiquer la politique de la «chaise vide», en 1965, face à des dérives qu'il pressentait.
L'Europe actuelle, celle des directives, des règlements et des sanctions de la cour de justice,
correspond tout juste à celle dont il ne voulait à aucun prix. Sur le plan économique, de Gaulle
n'était ni étatiste, ni protectionniste. Sa vision contrairement à la légende, était libérale. Avec
Jacques Rueff, son conseiller, il prônait dès 1958, la liberté des prix, la libre concurrence,
l'ouverture des marchés européens et internationaux pour favoriser l'adaptation et la
modernisation de l'économie française. L'inflation comme la dévaluation étaient à ses yeux
des signes de faiblesse et de désordre auxquels il répugnait. Cependant, il estimait que le rôle
de l'Etat était de favoriser l'émergence de grands pôles industriels et technologiques destinés à
placer la France au premier rang du progrès et de la compétitivité. Airbus, Ariane, le parc
nucléaire datent de cette politique. Mais force est de constater que son déclin industriel
accéléré, depuis 35 ans, scelle la défaite d'une grande ambition. «Le destin est-il donc scellé,
est-ce, pour toujours, la victoire de la mort? Non, déjà sous mon sol inerte, un sourd travail
s'accomplit. Immobile au fond des ténèbres, je pressens le retour de la lumière et de la vie.»
Le général de Gaulle
Quant au rayonnement de la France dans le monde, il appartient à une histoire qui semble
révolue, l'époque où les grands discours du Général bouleversaient la planète tandis que ses
déplacements à Londres, à Washington, à Bonn, à Varsovie, à Moscou ou Montréal
suscitaient de gigantesques mouvements de foules de millions de personnes enthousiastes.
Enfin, de Gaulle ne cessait de prôner l'unité de tous les Français dans une France apaisée,
rassemblée. La société française actuelle, avec son sectarisme, son chaos, sa violence
hystérique, ses lynchages, ses déchirements, son mépris des gens, du peuple par les élites, la
poussée extrémiste et le dégoût de la politique qui en résultent, est absolument aux antipodes
de la France telle qu'il la concevait. Une question reste ouverte: que reste-t-il de l'esprit du 18
juin 1940? L'audace et l'intelligence prophétique, dans la solitude absolue, peuvent-ils renaître
de l'endroit le plus improbable, loin de la furie politicienne, des partis et des idéologies? «Le
destin est-il donc scellé, est-ce, pour toujours, la victoire de la mort? Non, déjà sous mon sol
inerte, un sourd travail s'accomplit. Immobile au fond des ténèbres, je pressens le retour de la
lumière et de la vie.» Chez un gaulliste le désespoir n'est jamais permis.=
10/ GEOPOLITIQUE DE L’INFORMATION :
THEME 10 - 1 : 180
mesures pour numériser
l’économie française, quelles innovations ?
Source, journal ou site Internet : ZDnet
Date : 7 novembre 2014
Auteur : Guillaume Serries
Adressé par André Dulou
Société : On ne compte plus les rapports sur le numérique, l'économie et la société. En voici
un de plus. Les pistes qui s'en échappent semblent déjà fort balisées.
Le rapport remis aujourd’hui à Emmanuel Macron, ministre de l'Economie par Philippe
Lemoine montre que la transformation numérique « présente pour la France bien plus
d'opportunités que de risques », rapporte l’AFP, citant le rapporteur. 180 propositions étayent
le texte.
53 mesures doivent être prises à court termes, dont l’amélioration de la
formation au numérique dans les écoles. Le débat sur l'apprentissage
du code à l'école évoquait récemment cette problématique. Le texte
préconise également d’assouplir les lois portant sur les fusionsacquisitions entre start-ups, mais aussi de contraindre les entreprises à
rendre publique "leur politique d'exploitation des données
personnelles". Le texte plaide pour que la France soit le premier pays a organiser une «
exposition numérique universelle ».
Sur le plan des services au public, on note une recommandation de soutien à des fondations
comme Mozilla ou Wikipedia. Peut être en travaillant au débat sur la question du droit à
l'oubli, qui touche l'encyclopédie en ligne.
Plateforme de crowdfunding pour les entreprises
118 mesures suivent, qui doivent être mises en place sous trois ans, selon le rapport. Paiement
par biométrie, portail d’information temps réel sur les transports publics, compteurs
intelligents, e-tourisme ; rien de ce qui ne soit déjà dans les tuyaux ne semble oublié. Philippe
Lemoine souhaite également la création d’une « plateforme de crowfunding pilotée par la BPI
». Banque Publique d’Investissement, Medef, CCI ; tous sont conviés à mettre la main à la
patte.
Remboursez les applis !
Pour la santé, le rapport souhaite la mise en place d’un parcours "100% numérique" pour les
patients. Le Dossier Médical Personnalisé traine lui depuis 10 ans dans les tiroirs du ministère
de la Santé. Une idée nouvelle (enfin) : le remboursement des applications mobiles jouant un
rôle en matière de prévention. A l’heure où des vagues entières de médicaments ne sont plus
remboursés, nul doute que cette proposition saura retenir l’attention de l’exécutif. La remise
du rapport intervient au lendemain de l’intervention du Président de la République sur TF1,
où il a assuré vouloir faire de l'économie numérique "une excellence française". Commandé
par le défunt ministère du Redressement Productif en janvier dernier, le rapport devait être
remis en juillet 2014. Le remaniement gouvernemental aura donc repoussé cette cérémonie à
aujourd’hui.
THEME 10 - 2 : Chiffres
: Firefox : 10 ans dans un
univers chamboulé
Source, journal ou site Internet : ZDnet
Date :7 novembre 2014
Auteur : Christophe Auffray
Adressé par André Dulou
Technologie : Déjà 10 ans pour Firefox et le lancement de Firefox 1.0. Au fil des années, le
navigateur libre a su bousculer Internet Explorer et introduire de nombreuses innovations.
Puis Chrome est arrivé et le marché des terminaux mobiles a donné les clés à Google et
Apple.
C’est le 9 novembre 2004 que Firefox 1.0 a été lancé sur un marché des navigateurs qui ne
s'accordait encore alors qu'au singulier tant Internet Explorer régnait en maître. Au 4e
trimestre 2004, le logiciel de Microsoft détenait en effet 91,35% de part de marché selon Net
Applications. Firefox a alors représenté la seule réelle alternative à l'hégémonique Internet
Explorer, même si étaient déjà disponibles alors Safari, Opera, notamment. Et si Mozilla a pu
émerger, c'est en très grande partie en raison des nombreux développements et innovations
introduits dans le domaine des navigateurs où Microsoft, fort de ses 90% de part de marché,
s'était assoupi. Les extensions ont indubitablement constitué l'arme de conquête de Firefox,
tout comme la sécurité, au contraire une des faiblesses d'IE.
Firefox a brisé l'hégémonie d'Internet Explorer
(crédit
image
:
Wikipedia
avec
Net
Applications)
Et indiscutablement, les recettes de Mozilla ont payé. Le navigateur de la Fondation s'est
imposé durant de nombreuses années comme le second navigateur du marché au niveau
mondial, et même le premier dans plusieurs pays, notamment européens.
Part de marché monde des navigateurs de 2012 à 2014(%)
Mois Internet Explorer Chrome Firefox Safari Opera Autre
N-12 54.76
17.24
20.44 5.33 1.67
0.56
D-12 54.77
18.04
19.82 5.24 1.71
0.42
J-13 55.14
17.48
19.94 5.24 1.75
0.45
F-13 55.82
16.27
20.12 5.42 1.82
0.54
M-13 55.83
16.45
20.21 5.31 1.74
0.46
A-13 55.81
16.35
20.3
5.38 1.73
0.42
M-13 55.98
15.74
20.63 5.46 1.77
0.41
J-13 56.15
17.17
19.15 5.55 1.58
0.41
J-13 56.61
17.76
18.29 5.42 1.49
0.43
A-13 57.6
16
18.88 5.59 1.53
0.41
S-13 57.8
15.96
18.6
5.77 1.47
0.4
O-13 58.22
15.42
18.7
5.84 1.42
0.41
N-13 58.36
15.44
18.54 5.9
1.39
0.38
D-13 57.91
16.22
18.35 5.82 1.33
0.35
J-14 58.21
16.35
18.02 5.78 1.28
0.36
F-14 58.19
16.84
17.68 5.67 1.23
0.4
M-14 57.96
17.52
17.26 5.68 1.2
0.39
A-14 57.88
17.92
17
5.66 1.14
0.39
M-14 58.17
17.73
16.81 5.72 1.16
0.41
J-14 58.38
19.34
15.54 5.28 1.05
0.41
J-14 58.01
20.37
15.08 5.16 0.99
0.4
A-14 58.46
19.61
15.23 5.32 0.96
0.42
S-14 58.37
21.19
14.18 5.01 0.86
0.39
O-14 58.49
21.25
13.91 5.1
0.43
0.83
Mais plusieurs bouleversements ont changé la donne. On peut citer le lancement par Google,
première source de financement de Mozilla et de Firefox, de son propre navigateur : Chrome.
L'adoption de l'application n'a pas été immédiate. Mais Google a su exploiter sa puissance
financière et sa forte présence dans les services en ligne pour peu à peu conquérir du terrain et
même surpasser Firefox, lui ravissant la seconde place.
Part de marché des principaux navigateurs en Europe (%)
Mois
Internet Explorer Chrome Firefox Safari
Avril-2013 38.2
19.3
25.9
11.8
Juil-2012 36.4
21.4
24.4
12.7
Oct-2012 34.2
22.7
23.8
13.6
Janv-2013 30.7
24.5
22.8
15.7
Avril-2013 28.8
25.8
21.9
16.7
Juin-2013 27.6
26.8
21.7
17
Sept-2013 26.4
27.5
21.3
17.7
Dec-2013 23.2
29.5
20.6
19.1
Mars-2014 23.6
30.7
20.4
18.5
Juin-2014 21.3
31.6
19.6
19.5
Part de marché des principaux navigateurs en France (%)
Mois
Internet Explorer Chrome Firefox Safari
Avril-12 35.9
20.6
28
12
Juin-12 34.6
21.3
27.7
12.6
Août-12 33.2
22.4
26.2
13.8
Dec-12 30.9
24.5
25.4
14.5
Mars-13 28.9
26.3
24.6
15
Avril-13 27.5
27.2
24.4
15.4
Juin-13 26.4
27.7
24.4
15.9
Août-13 25.1
28.1
23.1
17.1
Dec-13 23.9
30
23.1
16.8
Mars-14 23
30.5
23
17.2
Juin-14 21.5
31.4
22.5
17.9
Mais Chrome a même su aller au-delà de ce qu'avait accompli le navigateur libre, dominant
ainsi Internet Explorer en Europe. L'offensive n'est pas seulement venue de Google. Apple,
grâce à la très forte adoption de ses terminaux mobiles sous iOS, a lui aussi largement
développé sa présence en ligne.
Mozilla, comme Microsoft, tenu à l'écart du mobile
Si Microsoft n'avait pas anticipé cette ère du mobile, Mozilla n'a lui pas su y trouver sa place
tant Google avec Android et Apple avec iOS ont fait de leurs environnements mobiles le
vecteur de développement de leur navigateur. Firefox se trouve ainsi depuis cantonné à
l'univers du desktop. Or, le marché des PC est en baisse depuis maintenant trois ans. Au
contraire, tablettes et smartphones, dominés par iOS et Android, sont en pleine croissance En
2014, ce sont 1,2 milliard de smartphones qui seront livrés dans le monde et 230 millions de
tablettes environ. Et le marché du PC ? Il devrait être de 314 millions de machines cette
année. Mozilla, comme Microsoft (avec Windows Phone), se retrouve ainsi à la porte d'un
environnement de plus d'un milliard de terminaux connectés à Internet. La Fondation n'a
cependant pas renoncé et c'est pourquoi notamment elle a lancé Firefox OS.
Livraisons mondiales de terminaux (millions d'unités)
Terminaux connectés PC
Ultramobiles Tablettes Téléphones
2012
341.2 9.3
119.5
1746.1
2013
296.1 21.51
206.8
1806.96
2014 (prévision)
276.22 32.25
256.3
1862.76
2015 (prévision)
261.65 55
320.96
1946.45
Livraisons mondiales de PC dans le monde (millions d'unités, ultramobiles compris)
Années
Ventes mondiales
2008
290.7
2009
308.3
2010
350.9
2011
365.3
2012
351
2013
317.64
2014 (prévision) 314
2015 (prévision) 325.37
Mais l'avenir de cet OS dépend aussi en bonne partie du bon vouloir de Google. Plus de 80%
des recettes de Mozilla découlent d'un accord conclu avec la firme de Mountain View. Or cet
accord a été renouvelé, difficilement, en 2011 et prendra fin officiellement cette année. Rien
n'indique cependant qu'il ne sera pas reconduit une fois encore, même si d'autres candidats
pourraient être sur les rangs, dont Microsoft. Même si les cieux pour ces 10 ans sont sans
doute moins lumineux que pour les 5 ans du navigateur, joyeux anniversaire Firefox. Et on se
donne rendez-vous dans 10 ans.
THEME 10 - 3 : Home
dépôt : 62 millions de dollars la
faille de sécurité
Source, journal ou site Internet : ZDnet
Date : 7 novembre 2014
Auteur : La rédaction
Adressé par André Dulou
Sécurité : Les données bancaires et les mots de passe des clients n'ont pas été volés, explique
l'entreprise. Mais elle tente tout de même de prévenir une vague de phishing qui pourrait se
développer sur son dos. Les déboires informatiques paraissent sans fin pour le roi du bricolage
outre-Atlantique. Confirmant des informations parues en septembre dernier, les responsables
de l’entreprise de l'état de Georgie annoncent un piratage de grande
ampleur de leur SI, via la publication d’un document boursier. C’est le
système de paiement qui a été pris pour cible. Résultat : les données de
53 millions de clients ont été dérobées, ainsi que les listings de 56
millions de transactions bancaires. Les hackers auraient utilisé les
identifiant et mot de passe d'un vendeur tiers. Ils auraient ainsi eu accès
à une partie du réseau informatique de Home Depot. Home Depot
mentionne que cette affaire pourrait affecter les résultats de l’entreprise dans les trimestres à
venir. Le coût engendré par cette attaque est estimé par l’entreprise à 62 millions de dollars.
Logiciel malveillant
«Ces listings ne contenaient ni les mots de passe, ni les informations sur les cartes bancaires
elles mêmes ou d'autres données sensibles et personnelles», mentionne cependant Home
Depot. L'entreprise assure prévenir les clients touchés, pour leur éviter de tomber dans des
arnaques réalisées en leur nom par des pirates. Home Depot avait indiqué en septembre
dernier avoir peut-être fait l'objet d'une cyberattaque portant sur les numéros de carte de crédit
de ses clients. L’attaque se serait produite entre les mois d'avril et de septembre. Un logiciel
malveillant niché dans le SI de l’entreprise avait alors été neutralisé. Ces derniers mois, de
nombreuses cyber attaques ont été réalisées sur le territoire américain. Les données de 76
millions de ménages et de 7 millions de PME, clients de la banque JPMorgan Chase, ont par
exemple été dérobées. Des détaillants comme Target ont également été touchés par cette
vague de piratage, avec des conséquences sérieuses pour les équipes IT.
THEME 10 - 4 : Silk
Road : de nouveau stoppé par le
FBI
Source, journal ou site Internet : ZDnet
Date : 7 novembre 2014
Auteur : Louis Adam
Adressé par André Dulou
Société : Rebelote pour le FBI : un an après la fermeture de la première version de Silk Road, ce
marché noir en ligne qui proposait ses services via le réseau Tor, la police fédérale a annoncé la
fermeture de son successeur, Silk Road 2.0 Les fermetures se suivent et se ressemblent toutes, il faut
bien l’avouer. En octobre 2013, le FBI procédait à l’arrestation de Ross Ulbricht, connu sous le
pseudonyme de Dread Pirate Roberts et soupçonné d’être l’administrateur du site Silk Road, un
service de marché noir accessible via le réseau Tor. Moins d’un mois après ce coup d’arrêt porté à la
plateforme, une nouvelle version était déjà en ligne. Mais le FBI a annoncé
hier l’arrestation à San Francisco de l’administrateur présumé de cette
nouvelle version du site. Blake Benthall, connu sous le pseudonyme de
Defcon, est accusé de piratage informatique, de trafic de faux documents de
blanchiment d’argent et de trafic de drogue. Cet ingénieur de 26 ans a
notamment travaillé au cours de l’année 2013 pour SpaceX, l’entreprise
d’Elon Musk avant de quitter son emploi au début de l’année 2014. Blake
Benthall devrait maintenant comparaitre devant la justice américaine et
risque, selon le FBI, la prison à vie.
Plombé dés le départ
Dans la plainte déposée par le FBI, les agents fédéraux expliquent que cette nouvelle opération a été
rendue possible grâce à un agent infiltré au sein de l’équipe de maintenance de la nouvelle version de
Silk Road. Les agents placés par le FBI avaient infiltré la plateforme depuis les premières heures de la
nouvelle version et disposaient notamment des droits de modération sur le forum mis à disposition des
utilisateurs. Selon les agents, la nouvelle version de la plateforme gênerait chaque mois 8 millions de
dollars de chiffres d’affaire et rassemblait jusqu’à 150.000 utilisateurs actifs par mois, selon des
propos tenus par Blake Benthall et rapportés dans le compte-rendu. Le FBI ajoute également que sur
l’ordinateur de l’accusé se trouvait une liste d’adresses appartenant aux clients de cette place de
marché « qui intéressera fortement les différentes agences de police d’autres pays. » Ca promet.
L’opération se double d'une offensive de vaste envergure contre les différentes plateformes qui avaient
émergé à la suite de Silk Road en cherchant à reprendre la place vacante de marché noir en ligne
laissée par la première fermeture en 2013. Cette opération, nommée "Operation Onymous" a donc
permis aux autorités de mettre fin à plusieurs sites proposant des services similaires tels que Pandora
(pas le site de streaming évidemment). Au total, 17 personne ont été arrêtés dans plusieurs pays dans
le cadre de cette opération et plusieurs centaines de domaines ont été saisis, comme le rapporte Wired.
Un an après, l’histoire se répète donc à nouveau. La première version de Silk Road avait attiré
l’attention des autorités américaines en 2013 à cause de sa réputation "d’Ebay de la drogue". Cette
plateforme d’échange en ligne entièrement anonyme permettait en effet de mettre en vente et d’acheter
à peu près n’importe quel type de produit illicite et était devenu au fil du temps une place de marché
importante pour les trafiquants. L’administrateur supposé de cette première version du site a été arrêté
en 2013 et plaide non coupable. Son procès devrait avoir lieu en janvier 2015.
THEME 10 - 5 : La
RATP démocratise les services NFC
pour les bus et les trams
Source, journal ou site Internet : silicon
Date : 8 novembre 2014
Auteur : La rédaction
Adressé par André Dulou
La régie des transports parisiens veut pousser un peu plus les services utilisant la technologie sans
contact, NFC sur le réseau de trams et de bus. La RATP affiche son intention de déployer la
technologie NFC sur l’ensemble de ses réseaux bus et tramway en Ile-de-France. Une annonce qui
survient alors que le salon professionnel Cartes Secure Connexions (Paris Nord Villepinte) vient de
s’achever. Actuellement, on recense 6 millions de mobiles compatibles Near Field Communication
en circulation en France. Appliquée aux services de la régie de transport public, cette technologie, qui
permet de déployer des services sans contact notamment à partir de son smartphone, a vocation à
« favoriser une information des voyageurs plus complète et plus personnalisée » comme l’orientation
dans les quartiers, indique nos confrères d’ITepresso. Depuis le mois dernier, une phase de test a
démarré sur la ligne de bus 24 et le tramway T2. « Ce service sera progressivement déployé sur les 13
000 points d’arrêts des réseaux bus et tramway de la RATP, d’ici la fin du premier trimestre 2015 »,
est-il précisé dans la communication. Mais, selon un reportage vidéo de France 3 Paris Ile-de-France,
les usages restent à développer. Y compris le terme NFC. D’autres canaux d’information sont mis à
disposition des voyageurs via leurs téléphones mobiles comme le SMS et le QRcode. Ce service NFC
a été développé par IXXI, une filiale du groupe RATP dédiée à la mobilité urbaine et l’innovation. Sur
le site de la RATP, on apprend qu’IXXI a décroché un nouveau contrat en Italie, auprès de TSP
(prestataire ancrée dans le même crédo mobilité urbaine & innovation) pour une expérimentation de
billettique NFC (le téléphone se transforme en titre de transport). Celle-ci sera menée sur les réseaux
de Naples, Ravenne et Bologne.
Pass Navigo : bientôt compatible avec votre smartphone ?
Autre évolution signalée en région parisienne : la distribution d’une nouvelle génération de Pass
Navigo a démarré au printemps. Destiné aux voyageurs franciliens (4.25 millions en sont dotés), le
support carte, relooké par le designer Philippe Starck, embarque une puce NFC « qui permettra
bientôt de changer son forfait via son téléphone portable ». Un des avantages avancés sur Paris.fr par
rapport à l’ancien Pass Navigo (qui était déjà doté d’une puce sans contact RFID) : le nouveau support
peut être présenté verticalement aux portiques d’accès du réseau RATP-SNCF « pour mieux
accompagner le geste du voyageur ». Le début d’une vocation « couteau suisse » ? Selon Le Parisien,
la région Ile-de-France lance un projet de « pass régional universel de services » qui pourrait être testé
à partir de 2016. Ainsi, le Pass Navigo pourrait favoriser l’accès à des services dématérialisés pour
simplifier les démarches administratives (cartes de médiathèque ou de piscine) voire s’étendre au
service de location de voitures électriques en libre-service Autolib’ (déjà compatible avec la
déclinaison vélos dénommée Vélib’). En 2011, une expérimentation d’intégration du Pass Navigo dans
le smartphone avait été lancée mais elle n’avait pas abouti à un usage grand public. Avec la nouvelle
version du Pass Navigo, peut-on imaginer une nouvelle tentative de billetique NFC ? Au-delà de la
RATP, d’autres organisations entreraient dans la concertation comme le Syndicat des Transports d’îlede-France (STIF). De son côté, Applidium pense que ça va bouger selon une contribution blog. « Nous
pensons que la compatibilité de ces cartes [Pass Navigo] avec les mobiles est un pas important dans
la direction du m-transport », considère l’agence parisienne spécialisée dans le design d’interface
mobile et l’accompagnement de services innovants en mobilité urbaine. Récemment, Applidium a
réalisé un démonstrateur : l’application Android Poinçonneur permet à l’utilisateur de voir le contenu
de toute carte Navigo à proximité du téléphone.
11/ JOUR Par JOUR ... le 8 novembre 2014
THEME 11 - 1 : Evénements
dont c’est aujourd’hui
l’anniversaire
Source, journal ou site Internet : l’internaute histoire
Date : 8 novembre 2014
Auteur :
Adressé par André Dulou
1226
8 novembre
Mort de Louis VIII
Atteint d'une dysenterie aiguë, le roi de France meurt à Montpensier en Auvergne
alors qu'il revenait de croisade contre les hérétiques albigeois.
1388
8 novembre
Décès de Pierre Aycelin de Montaigut
Le 8 novembre 1388 est marqué en France par la disparition du religieux français
Pierre Aycelin de Montaigut, aussi connu sous le nom de cardinal de Laon. Né
entre 1320 et 1325, Pierre Aycelin de Montaigut consacra sa vie à la religion, en
devenant notamment évêque, cardinal, évêque-duc de Laon, mais aussi conseiller
du roi de France Charles V. Sa mort serait probablement liée à un
empoisonnement.
1414
8 novembre
Sigsimond de Luxembourg couronné roi de Germanie
Devenu empereur romain germanique après une élection contestée (1410) – il
'n'obtint pas l'unanimité des voix tandis que son adversaire, Jobst de Moravie, fut
désigné par les Grands-Electeurs de Cologne et Mayence avant de mourir
quelques mois plus tard –, Sigismond de Luxembourg est enfin couronné, avec
son épouse, Barbe de Cilley, à la cathédrale d'Aix-la-Chapelle (RhénanieWestphalie, Allemagne). Son règne dura jusqu'à sa mort, en 1437.
1517
8 novembre
Mort de Francisco Jiménez de Cisneros
Cardinal, réformateur religieux et homme d'Etat espagnol, Francisco Jiménez de
Cisneros décède le 8 novembre 1517 à Roa, dans le nord de l'Espagne. Parti de
rien, il atteignit les plus hautes sphères du pouvoir religieux, entreprenant ainsi
des réformes importantes dans le fonctionnement du clergé espagnol. Il a
notamment fondé la prestigieuse université d'Alcalá de Henares et s'implique
personnellement dans les croisades qui ont eu lieu dans le nord de l'Afrique.
1519
8 novembre
Les Espagnols entrent dans Mexico
Le conquérant Hernan Cortés et ses hommes débarquent dans la capitale de
l'empire aztèque Tenochtitlan. Au terme d'un douloureux siège, les espagnols
prendront possession de la ville après avoir tué le souverain du pays, l'empereur
Moctezuma II. La ville sera rasée par les "conquistadores"et Mexico verra le jour
sur les vestiges de l'ancienne capitale aztèque.
1520
8 novembre
Le bain de sang de Stockholm
Le bain de sang de Stockholm, est un massacre perpètré par les troupes danoises
lors de l'invasion de la Suède, et dont le point culminant fut atteint le 8 novembre
1520. Ce jour-là, près de 100 personnes, pour la plupart des nobles et des
religieux, furent noyées ou décapitées en dépit des promesses du roi Christian II
de Danemark, qui leur avait assuré la vie sauve. La plupart des exécutions eurent
lieu sur la place de Stortorget.
1576
8 novembre
Don Juan d'Autriche nommé gouverneur des Pays-Bas
En 1576, Don Juan d'Autriche est nommé gouverneur des Pays-Bas, alors en
guerre civile, qui oppose les révoltés de Guillaume d'Orange aux catholiques
espagnols au pouvoir. Ces derniers ont du mal à financer leur armée constituée de
mercenaires qui se mutinent. Les dix-sept provinces des Pays-Bas espagnols, en
profitent pour signer la pacification de Gand le 8 novembre 1576. Guillaume le
Taciturne est élu à la fonction de stathoudérat, ce qui met fin à la guerre civile.
1620
8 novembre
Bataille de la Montagne Blanche
Les protestants de Bohème sont écrasés par les troupes germaniques du comte
wallon Jean de Tilly, à l'ouest de Prague. La révolte protestante s'était soulevée
contre l'empereur Ferdinand II de Habsbourg qui voulait attenter à la liberté des
insurgés. A la suite de cette bataille le souverain exercera une très forte
répression contre les protestants et annexera la région jusqu'en 1918.
1632
8 novembre
Election de Ladislas IV Vasa au trône de Pologne et début de son règne
Ladislas est le fils unique de Sigismond III de Pologne et appartient à la dynastie
des Vasa. A 15 ans, alors que son père combat l'armée Russe et prend Moscou, il
est nommé tsar par une petite partie des nobles boyards, mais les Russes refusent
cette nomination et se soulèvent contre les 3000 soldats polonais stationnés au
Kremlin. Bien que vaincu, Ladislas revendiquera le titre de Tsar de Russie
jusqu'en 1634. Il combat également contre les Ottomans en 1621, puis contre les
Suédois de 1626 à 1629 et s'impose comme le défenseur du catholicisme. Il rêve
même un temps de mener une croisade pour regagner les Balkans alors sous
domination ottomane. Ladislas est élu roi de Pologne par la Diète, l'assemblée
des nobles de Pologne, le 8 novembre 1832. Il proclamera la Pologne neutre
durant la guerre de Trente ans même s'il épousera ensuite l'archiduchesse Cécile
Renée, des Habsbourg.
1658
8 novembre
Bataille de l'Øresund
Le 8 novembre 1658, lors de la Première guerre du Nord, les Danois, soutenu par
les Provinces-Unies, remportent une victoire capitale sur les Suédois, lors de la
bataille de l'Øresund. Alors que Charles X Gustave tente d'envahir Copenhague,
les Provinces-Unies envoient une flotte commandée par l'amiral Jacob van
Wassenaer Obdam, qui bien qu'inférieur en nombre, remportera la victoire. Les
Néerlandais capturent quatre bateaux, et obligent le roi de Suède à lever son
siège.
1673
8 novembre
Colbert fonde la Compagnie du Sénégal
C'est sur ordre du roi Louis XIV qu'est fondée la Compagnie du Sénégal par
Colbert. Elle cherche à profiter du commerce triangulaire florissant et monopolisé
par les Hollandais. Elle est créée en remplacement de la Compagnie des Indes
Occidentales. Son premier directeur est Jean-Baptiste du Casse. La compagnie se
révèle être une ruine financière. Il n'y a plus de monopole, ce qui provoque une
augmentation des négriers et une hausse considérable du prix des esclaves
africains.
1674
8 novembre
John Milton, poète anglais
Après avoir étudié dans de célèbres collèges anglais, John Milton continue à se
former de manière autodidacte. Après la victoire du gouvernement républicain en
Angleterre, il devient secrétaire d'état aux langues étrangères. Il se consacre
également à écrire de nombreux traités ainsi que des pamphlets mais il devient
totalement aveugle à l'âge de 40 ans. Durant la Restauration, il est fait prisonnier
dans la ville de Londres mais il est vite relâché.
1687
8 novembre
Début du sultanat de Soliman II
Soliman II né le 15 avril 1642 et devient le sultan de l'empire ottoman le 8
novembre 1687, suite à la déposition de son frère Mehmed IV. Il refuse dans un
premier temps la couronne par respect pour son frère mais décide de l'accepter
par la suite. Son sultanat se termine en 1691, et son frère Ahmet II lui succède.
1830
8 novembre
Début du règne de Ferdinand II, roi des Deux-Siciles
Ferdinand II des Deux-Siciles, né en 1810, monta sur le trône du royaume des
Deux-Siciles le 8 novembre 1830. Il s'attacha à réorganiser le gouvernement, à
réduire la dette publique, à pacifier le pays et développa fortement
l'industrialisation du royaume. Marqué par la crise révolutionnaire européenne de
1848, son règne se termina à sa mort, en 1859. Deux ans plus tard, le royaume
des Deux-Siciles fut annexé au Royaume d'Italie.
1847
8 novembre
Naissance de Jean Casimir-Perier, futur président de la république française.
Jean Casimir-Perier débute dans la politique en devenant le secrétaire de son père
alors ministre dans le gouvernement de Thiers. Il devient ensuite conseiller
général de l'Aube puis président de la Chambre en 1893. La même année, il est
choisi comme président du Conseil. Après l'assassinat de Carnot, ce républicain
modéré est élu président le 27 juin 1894 mais, subissant de nombreuses attaques,
il démissionne du poste. Il délaisse alors la politique au profit des affaires.
1847
8 novembre
Naissance de Bram Stoker, écrivain irlandais auteur de Dracula.
Après ses études, Bram Stoker devient fonctionnaire tout en écrivant pour un
journal. Il côtoie alors les intellectuels de la ville de Londres. C'est en 1875 qu'est
publié son premier roman "The chain of destiny". Grâce à sa rencontre avec
Henry Irving, il devient administrateur du Lyceum Theatre. Après dix ans de
travail, il publie son œuvre majeure "Dracula". Ce roman ne devient un succès
qu'après la mort de son auteur.
1880
8 novembre
Parution des"Frères Karamazov"
Le dernier roman de l'écrivain russe Fiodor Dostoïevski est publié en Russie.
Ecrit en deux ans, "Les Frères Karamazov" est considéré par son auteur comme
son œuvre la plus aboutie.
1889
8 novembre
Le Montana intègre l'Union américaine
Le 8 novembre 1889, le territoire du Montana devient le quarante-et-unième état
de l'Union américaine. Cette adhésion fait suite à la loi de l'Enabling Act,
promulguée sous la première présidence de Glover Cleveland, le 22 février de la
même année. Le Montana intègre les Etats-Unis d'Amérique en même temps que
les états du Dakota du Nord, du Dakota du Sud et de Washington. Signifiant
montagne en espagnol, ce territoire, frontalier du Canada, se situe au Nord.
1892
8 novembre
Grover Cleveland est élu président des Etats-Unis
Le 8 novembre 1892 marque le retour, au poste de président des Etats-Unis, de
Glover Cleveland. Le démocrate remporte le scrutin face au sortant Benjamin
Harrison. Ce dernier est lesté par l'endettement spectaculaire qui sévit au niveau
fédéral et par la hausse des prix industriels. Cette élection note l'apparition du
parti populiste, fondé en 1890, de James Weawer, qui conteste principalement,
avec le soutien des fermiers de l'Ouest, la politique monétaire républicaine.
1895
8 novembre
Découverte des rayons X
Le physicien allemand Wilhelm Röntgen découvre les rayons X. Les premières
radiographies seront pratiquées quelques mois plus tard et la radiologie sera
enseignée dans la plupart des facultés de médecine européennes à partir de 1897.
A l'époque, les radiologues ne connaissaient pas les risques de la radiodermite et
ne se protégeaient pas contre les rayons. Les patients devaient quant à eux garder
la pose pendant plus de 20 minutes.
1923
8 novembre
Putsch de la Brasserie
Dans la soirée du 8 novembre 1923, Adolf Hitler, alors chef du parti nationalsocialiste des travailleurs allemands, et le général Erich Ludendorff pénètrent
dans la brasserie Bügerbraükeller où se déroule une réunion de soutien à Gustav
von Kahr pour annoncer le renversement du gouvernement bavarois. Ce dernier
montre des signes de ralliement avant de faire encercler le lendemain la ville de
Munich et les putschistes. Hitler est alors emprisonné pour quatorze mois, une
période d'emprisonnement mise à profit pour la rédaction de Mein Kampf.
1929
8 novembre
Inaugruation du Museum of Modern Art (MOMA) à New-York
Le Museum of Modern Art a été inauguré dans le quartier de Midtown à
Manhattan (New York). Il a été créé sur l'idée de trois amies, Abby Rockefeller,
Lillie P Bliss, et Mary Quinn Sullivan. Ces trois mécènes, ouvertes et cultivées,
prônaient la nécessité pour leur ville d'avoir un musée entièrement dédié à l'art
contemporain. Dès son inauguration, le MOMA a eu pour vocation d'accueillir à
la fois des œuvres connues de tous et des jeunes artistes contemporains.
1932
8 novembre
Election de Franklin Roosevelt à la Présidence des Etats-Unis
Franklin Roosevelt, né le 30 janvier 1882, a été le 32e président des États-Unis. Il
a honoré quatre mandats à partir du 8 novembre 1932. En pleine récession, il mit
en place le New Deal, consolidant ainsi l'économie nationale. Il est aussi à
l'origine de la mise en place d'une sécurité sociale. Sa présidence a permis une
avancée pour les Alliés dans l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Il a
succombé à une hémorragie cérébrale le 12 avril 1945.
1933
8 novembre
Assassinat de Mohammad Nadir Shah
Mohammad Nadir Shah, membre de la dynastie des Mohammadzaï-Durrani, a été
roi d'Afghanistan du 17 octobre 1929 au 8 novembre 1933, jour où il fut
assassiné. Son fils, Mohammed Zaher Shah, lui succède alors sur le trône. Très
jeune, le nouveau roi subit l'influence de son cousin, le prince Mohammed Daoud
Khan. Il poursuit cependant certaines initiatives entreprises par son père, comme
la consolidation des relations commerciales avec le Japon, l'Allemagne et l'Italie.
1941
8 novembre
Début du siège de Leningrad
Capitale historique de la Russie et ville hautement symbolique par son nom,
Leningrad (Saint-Pétersbourg) voient les armées allemande et finlandaise
l’entourer. C'est un objectif majeur de la conquête de la Russie mais, plutôt que
de lancer son armée dans une bataille qui peut s’avérer périlleuse et causer de
lourdes pertes, Hitler préfère faire le siège. Ainsi, jusqu’au 18 janvier 1944, la
ville de trois millions d’habitants sera totalement coupée de l’extérieur, à
l’exception d’une voie d’eau via le lac Ladoga. Survivant dans des conditions
extrêmement difficiles, la ville verra mourir plus d’un tiers de sa population.
1942
8 novembre
Débarquement allié en Afrique du Nord
Au petit matin, 75 000 soldats anglais et américains débarquent sur les côtes du
Maroc et de l'Algérie. L'intervention alliée, appelée "opération Torch", est menée
par le commandant anglais Cunningham et le général américain Dwight
Eisenhower. Au même moment François Darlan, le second de Pétain, se trouve à
Alger. Il exhorte les français d'Afrique du Nord, fidèles au régime de Vichy, à
résister face à l'invasion des alliés. Les combat entre les forces alliées et les
Français vont entraîner la mort de plusieurs centaines de personnes. Malgré leur
résistance la flotte Française est en déroute. Darlan signera peu après le reddition
d'Alger. En représailles, l'Allemagne envahira le sud de la France, la zone libre,
le 11 novembre.
1949
8 novembre
Indépendance limitée du Royaume du Cambodge
Le 8 novembre 1949, Norodom Sihanouk, le roi du Cambodge, signe avec la
France le traité franco-khmer. Celui-ci met fin au protectorat français sur le pays,
et proclame son indépendance le lendemain, le 9 novembre 1949. Le Cambodge
reste cependant sous l'influence de l'Union française, comme l'Inde fait partie du
Commonwealth britannique. Le roi devra faire appel à la France dès 1952 pour
l'aider à rétablir l'ordre dans son pays.
1960
8 novembre
JFK président
A 43 ans, le jeune sénateur démocrate du Massachusetts, John Fitzgerald
Kennedy, est élu président des Etats-Unis. Il bat son rival républicain Richard
Nixon avec l’une des plus courtes majorités obtenues à des présidentielles dans
l’histoire du pays : 49,7% des voix contre 49,5%. Fils d'une famille d'origine
irlandaise, JFK est le premier président catholique des Etats-Unis. Il sera
assassiné à Dallas trois ans plus tard (22/11/1963).
1997
8 novembre
Les Chinois devient le Yang-Tse-Kiang
Le lit du plus grand fleuve du monde est dévié par des milliers de tonne de béton
afin de permettre la construction du barrage des Trois-Gorges. La Chine peut dès
lors entreprendre la création du plus grand barrage du monde. Haut de 175 mètres
et pouvant produire 18 200 mégawatts par an, il sera achevé en 2009. L'ampleur
des travaux entraînera le déplacement de plus de 1 million de chinois.
12/ REVUE de PRESSE INTERNATIONALE en
langue étrangère
THEME 12 - 1 : Japan’s
Abe says Trans Pacific
Partnership trade talks with US are near « Final
Stage »
Source, journal ou site Internet : The Washington Post
Date : 8 novembre 2014
Auteur : Anna Fifield
Adressé par Jean-Claude Tourneur
Japanese Prime Minister Shinzo Abe at a review ceremony at the Japan Air Self-Defense
Force’s Hyakuri air base at Omitama in Ibaraki prefecture on Oct. 26. (Kazuhiro
Nogi/AFP/Getty Images)
TOKYO — Japan’s prime minister has affirmed his commitment to reaching a broad trade
deal with the United States and 11 other Pacific Rim nations, even as Tokyo stands accused of
refusing to budge on the thorny issue of agricultural tariffs. The Trans-Pacific Partnership
free-trade agreement is a crucial component of Shinzo Abe’s plans to revive Japan’s economy
after two “lost decades” of stagnation and falling prices, and the prime minister says reviving
the economy is his top priority. “My mission is to make sure that the Japanese economy really
gets out of the deflation that has continued for more than 15 years,” Abe said this week during
a wide-ranging interview with Lally Weymouth, The Washington Post’s senior associate
editor, in which he talked about relations with China and the United States and his vision for
the economy. The economy is a political life-or-death issue for Abe, who has been able to
advance his foreign policy agenda — including plans to allow Japan’s military to shake off
some of its post-war shackles — partly because the economy was improving. But boosting
growth through freer trade has proven elusive for Abe. TPP negotiations between the United
States and Japan, the two largest members of the bloc, have stalled, partly over Japan’s
reluctance to open its agricultural markets. The tariff on imported rice is 778 percent. With
both sides set to meet again Saturday ahead of the Asia Pacific Economic Cooperation
meetings in Beijing, Abe voiced optimism that the negotiations were nearing an end. “I think
it is arriving at the final stage,” Abe said, adding that he has instructed his trade minister, who
walked out of a meeting with his U.S. counterpart in September, to work toward closing the
deal. On the U.S. side, prospects for political approval of the agreement are widely viewed as
having improved this week after Republicans won control of the Senate. The party
traditionally supports such trade deals and is considered more likely to give President Obama
“fast track” authority to proceed. Abe has learned a lot, his aides say, since he had to cut short
his first stint as prime minister in 2007, the result of health problems and a series of political
scandals in his cabinet. In the intervening years before he returned to power at the end of
2012, Abe spent time studying economics — his weak point during his first tenure — and has
returned to office much more confident, they say. This time around, he has embarked on an
ambitious “Abenomics” plan to kick-start Japan’s moribund economy by pumping in money,
launching huge public works programs and making structural reforms to overhaul parts of the
economy that had been holding it back, such as the labor market. While his reforms initially
gave the economy a boost, the gloss now appears to be coming off Abenomics. Official data
showed that the economy suddenly shrank in the second quarter, largely because the
government raised the consumption tax by 3 points, to 8 percent, in April. It was the first time
in 17 years that the tax had gone up, and the sudden increase in prices after years of deflation
led consumers to put away their pocketbooks. Abe is now weighing whether to go ahead with
a second planned increase, to 10 percent, for October 2015. He has said he will wait for the
latest quarterly data, due Nov. 17, before deciding whether to press ahead. He is being pulled
in both directions by members of his party: the fiscal hawks who want to tackle Japan’s
enormous public debt — at twice the size of the economy, it is the largest in the developed
world — and those who say that if he focuses on boosting growth, the debt will fix itself.
“Our thinking is to raise it once again next year, up to 10 percent,” the prime minister said.
But reflecting his concern that raising the consumption tax again might amount to shooting
the economy in the foot, Abe signaled that he had not yet made a decision. “We should never
see a situation where the economy will lose steam so that tax revenue will not increase,” he
said. His biggest priority is pulling Japan out of its 15-year deflationary spiral. While prices
are no longer falling in Japan, they are not rising much, either. Warning that it was hard to
persuade Japan to shrug off its “deflationary mind-set,” the Bank of Japan last week
announced another huge cash infusion for the economy. It said that it would increase its assetbuying plan by as much as $200 billion, to almost $800 billion annually. The move was
viewed not just as an attempt to boost inflation — the bank has signaled that it’s unlikely to
hit its target of 2 percent inflation by early next year — but also as giving the government
cover to increase the consumption tax again. A panel of 45 experts has been chosen to help
the prime minister decide whether to increase the sales tax. Five of the eight experts who met
during a first session this week said the prime minister should go ahead with the increase.
“We are aiming at simultaneously attaining economic revitalization and fiscal consolidation,”
Abe said. “This is the only way to go.”
THEME 12 - 2 : US,
European Authorities Strike against
Internet’s black markets
Source, journal ou site Internet : The Washington Post
Date : 8 novembre 2014
Auteur : Craig Timberg and Ellen Nakashima
Adressé par Jean-Claude Tourneur
U.S. and European law enforcement agencies Friday announced the largest strike ever against
the Internet’s thriving black markets, shutting down more than 400 sites and arresting
17 people for allegedly selling drugs, weapons and illegal services to anonymous buyers
worldwide. The sweep of the crackdown marked a new level of aggressiveness and
coordination by Western governments determined to police shadowy corners of the Internet.
Government evidence showed the shuttered sites were offering a remarkable variety of illicit
goods, including cocaine, counterfeit money and explosives. Many once thought this trade
was beyond the reach of police because the sites were accessible only through Tor, a service
created by the U.S. government that directs Internet traffic through a succession of routers to
hide the identities of users and the locations of servers. The ability of investigators to unmask
the alleged operators of Tor sites sent shivers through those who use the service for more
legitimate purposes, such as political activists, journalists and diplomats. Several experts
suggested that Tor’s ability to protect users and the locations of servers may have been
compromised on a mass scale by sophisticated technological tools used by a coalition of
Western law enforcement agencies that has been targeting what is often called “The
Dark Web.” “There are no guarantees of anonymity,” said Steve Bellovin, a Columbia
University computer science professor. “It’s clear that buying [illicit goods] on something like
Tor is not as safe as people thought a year ago.” The strike on the Dark Web — code named
“Operation Onymous,” a word meaning the opposite of anonymous — began Wednesday
with the arrest of a San Francisco man, Blake Benthall, 26, for allegedly starting an illicit
online marketplace called Silk Road 2.0. That site began operations a year ago, one month
after the FBI shut down a predecessor, called Silk Road. He was charged with several felonies
that could lead to lifelong imprisonment. The action spread internationally Thursday and
Friday as authorities in the United States and 16 European nations shut down 410 sites that
were reachable through Tor and allowed anonymous transactions, typically using virtual
currencies, such as bitcoin, that were difficult for police to track. Police seized bitcoins worth
$1 million and $224,000 worth of euros, along with drugs, gold and silver, authorities said. “It
is a plain fact that criminals use advanced technology to commit their crimes and conceal
evidence — and they hide behind international borders so they can stymie law enforcement,”
said Assistant Attorney General Leslie R. Caldwell in a statement. “But the global law
enforcement community has innovated and collaborated to disrupt these ‘dark market’
websites, no matter how sophisticated or far-flung they have become.” The sites, with names
such as “Hackintosh” and “Pablo Escobar Drug Store,” were found in England, Germany,
France, Bulgaria, Spain and Switzerland, among other nations, according to Europol, the
European Union’s law enforcement agency. “We are not ‘just’ removing these services from
the open Internet; this time, we have also hit services on the Darknet using Tor where, for a
long time, criminals have considered themselves beyond reach,” said Troels Oerting, head of
the European Cybercrime Centre, part of Europol. “We can now show that they are neither
invisible nor untouchable. The criminals can run, but they can’t hide. And our work
continues.” Tor — a name that began as an acronym for “The Onion Router” because it
wrapped Internet traffic in protective layers of encryption to hide a user’s identity — was
developed by the U.S. Naval Research Laboratory and is run by a nonprofit group that
receives State Department funding. It is popular among privacy activists despite its
limitations. A planned talk at a security conference this summer, by researchers at Carnegie
Mellon University, was slated to reveal ways that attackers could identify Tor users — a
process called “de-anonymization.” The talk was abruptly canceled, raising suspicions that the
techniques were unexpectedly sensitive. That incident generated considerable discussion in
the online privacy and security community Friday as news of the crackdown spread. Yet
many experts said the takedown may have been unrelated to the Carnegie Mellon deanonymization techniques because there are numerous ways to potentially target illegal sites
on Tor, including some traditional ones such as recruiting informants. Andrew Lewman,
executive director of the Tor Project, which runs the service, said in an e-mail that it does not
condone its use for illegal purposes and that it was unclear how authorities discovered the
operators of the illicit sites. “We don’t have any more information. It seems old fashioned
police work continues to work well,” he said. “Until we have more details, we cannot
speculate any further.” The investigation took at least two years, said individuals familiar with
the matter, who spoke on the condition of anonymity to speak freely. The actual takedown of
the illicit sites was highly coordinated and took place within one hour. Court orders and
search warrants had to be coordinated. Key alleged operators, such as Benthall, had to be in
custody. Anyone going to one of the actual sites will now see a message saying the site was
seized by the U.S. government or the relevant law enforcement agency in that country.
Rodney Joffe, a senior vice president of Neustar, a data analytics firm in Northern Virginia,
said: “This is a big deal. They just hit a large number of bad guys internationally who thought
they were operating below the radar. What it does is send a really big message that operating
on the Dark Web isn’t a guarantee of your staying out of sight. They all thought this was a
new domain where, ‘We can operate for many years without anyone going after us.’ They just
learned that’s not the case.” Experts said there were several possible avenues of attack,
including using an undisclosed flaw — typically called a “zero-day” — to gain access to
computers on the Tor network. It also would be possible, the experts added, to gradually test
possible routes through the Tor network over time by tracking certain data packets to map out
how traffic flowed. The National Security Agency has put considerable energy into
penetrating Tor, The Washington Post reported last year based on top-secret documents
provided by former NSA contractor Edward Snowden. The FBI and its European partners
declined to explain how their operation worked, fueling the speculation. “I am 95 percent
certain that they performed a massive de-anonymization attack on Tor hidden servers and
were able to shut down all their targeted servers in the U.S., Europe or anywhere else where
U.S. law has meaning,” said Nicholas Weaver, a computer science researcher at the
University of California at Berkeley. Weaver said the operation probably reached its limits in
nations that have cool relations with the United States, such as Russia, long a hotbed of illegal
activity on the Internet. He predicted that Russia’s reputation as a safe haven from U.S. law
enforcement activity would only grow after this week’s crackdown.
Andrea Peterson contributed to this report.
THEME 12 - 3 : Letters
to the Ayatollah: Why Obama's
Latest Outreach to Iran's Supreme Leader Was A
Mistake
Source, journal ou site Internet : Brooking institution
Date : 7 novembre 2014
Auteur : Suzanne Maloney
Adressé par Jean-Claude Tourneur
With a deadline for the Iranian nuclear negotiations set to expire in a few weeks and
significant differences still outstanding, President Barack Obama reportedly penned a
personal appeal to Iran’s supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei, last month. The move
betrays a profound misunderstanding of the Iranian leadership, and is likely to hinder rather
than help achieve a durable resolution to Iran’s nuclear ambitions as well as other U.S.
objectives on Iran. If the reports are accurate — and the administration has not yet confirmed
the scoop by the Wall Street Journal — the letter apparently urged Khamenei to finalize the
nuclear deal and dangled the prospect of bilateral cooperation in fighting the Islamic State
group (also known as ISIS or ISIL) as an incentive. It marks the fourth time since taking
office in 2009 that Obama has reached out to Khamenei personally, in addition to his
exchange of letters (and an unprecedented phone call) with the country’s president, Hassan
Rouhani. This constitutes a striking increase in American outreach to the Iranian leadership
since the revolution. The two countries have not had direct diplomatic relations since April
1980, and have engaged in direct dialogue only sporadically since that time, most recently in
concert with five other world powers in talks aimed at eliminating Iran’s path to nuclear
weapons capability. In dealing with one of the world’s most urgent crises, more direct
dialogue is surely a net positive. But the technique and tactics matter, perhaps even more in
this interaction than in most other disputes, where contact is more routinized and where there
is a more substantial foundation of mutual understanding or at least familiarity. It makes
perfect sense, for example, that the U.S. military has apparently utilized Iraqi officials as an
intermediary on issues related to the ISIS campaign, which Tehran has waged independent of
the U.S.-led effort through its proxies on the ground in Iraq. However, it is precisely at the
tactical level that an Obama letter to Khamenei at this juncture appears so spectacularly illconceived. First of all, it poses no realistic possibility of advancing progress in the nuclear
talks or any other aspect of U.S.-Iranian relations. After all, only the most naïve and
uninformed observer of Iran would believe that a personal appeal from Obama would sway
the Supreme Leader in a positive fashion. Khamenei's mistrust and antipathy toward
Washington has been a consistent feature of his public rhetoric through the 35-year history of
the Islamic Republic. He has described Washington with every possible invective; he indulges
in Holocaust denial and 9/11 conspiracies; and he routinely insists that the United States is
bent on regime change in Iran and perpetuating the nuclear crisis. These views are not
opportunistic or transient. Anti-Americanism is Khamenei’s bedrock, engrained in his
worldview, and as such it is not susceptible to blandishments — particularly not from the very
object of his loathing. Moreover, the Islamic Republic's leadership is steeped in a Hobbesian
understanding of the international system; as a hardline newspaper wrote, "our world is not a
fair one and everyone gets as much power as he can, not for his power of reason or the
adaptation of his request to the international laws, but by his bullying…" Interpreted in this
context, Obama’s appeal to Iran’s highest power at this critical juncture in the nuclear
diplomacy will surely be read as a supplication — and as further confirmation of American
desperation and weakness in the face of Iran’s position of advantage. This may sound absurd,
given the relative disparity in the two countries’ capabilities and international influence. And
by any objective standard, Iran has a more compelling interest in a swift resolution to the
longstanding nuclear impasse, since a deal would begin to curtail the devastating sanctions
that have halved Iran's oil exports and stranded its earnings in foreign banks that are off-limits
to the Iranian treasury. But Tehran has long sought to convince itself and the world otherwise.
Khamenei himself regularly revels in his conviction that America is on the retreat in the face
of Iran’s superior power. As he explained recently "the reason why we are stronger is
that [America] retreats step by step in all the arenas which we and the Americans have
confronted each other. But we do not retreat. Rather, we move forward. This is a sign of our
superiority over the Americans." In addition, the incentive that Obama apparently proffered in
his latest correspondence — a willingness to explore the confluence of interest between
Tehran and Washington on combatting Sunni extremists — offers very little prospect of
meaningful traction. The simple reality is that neither side prioritizes the ISIS battle over the
nuclear diplomacy, as evidenced by the fact that Iran's diplomats sought to use the same
implicit linkage to lure Washington into greater nuclear concessions. Meanwhile, Iran's
security establishment has categorically rejected speculation about direct cooperation with the
U.S.-led campaign, preferring to pursue its own offensive and convinced (probably correctly)
that Tehran and its proxies have the upper hand in both Iraq and Syria. As a result, there is
simply no plausible scenario in which a letter from the President of the United States to Ali
Khamenei generates greater Iranian flexibility on the nuclear program, which the regime has
paid an exorbitant price to preserve, or somehow pushes a final agreement across the finish
line. Just the opposite — the letter undoubtedly intensified Khamenei's contempt for
Washington and reinforced his longstanding determination to extract maximalist concessions
from the international community. It is a blow to the delicate end-game state of play in the
nuclear talks at the precise moment when American resolve was needed most. The revelation
of the letter also undercuts Obama elsewhere. It deepens tensions with America's regional
allies, whose assistance in strengthening the Sunni opposition to ISIS is sorely needed. It also
hurts him at home, and again at the worst possible time, given the mid-term elections'
outcome and incoming Republicans majorities in both houses of Congress. Obama's rivals on
Capitol Hill were already planning an activist agenda on Iran that could disrupt the
administration's diplomatic efforts; the letter will be seen — wrongly — as confirming the
right's most ludicrous conspiracy theories about a covert American-Iranian alliance. It is
difficult to imagine the logic that inspired Obama’s latest missive, other than an utter
ineptness in understanding Iranian political dynamics. However, it is consistent with prior
mawkishness that the administration has demonstrated toward Iran's leadership during
Rouhani's two visits to New York for the United Nations General Assembly meetings — an
unseemly, artless pursuit of some personal affinity in hopes of advancing bilateral diplomacy.
Obama would hardly be the first American president to delude himself that he can overcome
international conflicts through the force of his own charisma — recall, for example, President
George W. Bush's excruciating assertion that he had looked into the eyes of Russian leader
Vladimir Putin and sensed his soul. But he might just be the first to fumble a crucial arms
control agreement near the finish line out of a misguided overconfidence in the power of his
own prose.
THEME 12 - 4 : Republicans
will push for US military
spending boost
Source, journal ou site Internet : spacewar
Date : 6 novembre 2014
Auteur :
Adressé par Jean-Claude Tourneur
By winning full control of Congress, the Republicans have the chance to pile political
pressure on President Barack Obama over national security issues and possibly push through
an increase in military spending at the expense of social programs. The following is a look at
how Tuesday's election result could affect national security policy:
- US intelligence agencies A Republican-controlled Senate likely will mean less friction between lawmakers and
America's spy services, after prominent Democrats on the Senate Intelligence Committee
clashed repeatedly with spy chiefs over electronic surveillance, CIA drone strikes and
divulging past abuses. The outgoing Democratic chair of the Senate Intelligence Committee,
Dianne Feinstein, was at loggerheads with CIA Director John Brennan over a long-delayed
report on the agency's interrogation methods over the past decade -- including waterboarding
and other abuses. Feinstein and other Democrats demanded a full account of the excesses to
be made public, while the Central Intelligence Agency has insisted on censoring parts of the
report. A Republican senator tipped to replace Feinstein as chair of the committee, Richard
Burr, is known for his reserved manner and his unflinching support for the intelligence
agencies and their sweeping surveillance powers. Analysts say Burr would be inclined to ease
off on the spy services, and would have little time for concerns raised by civil liberties groups.
Public hearings for the committee might also become a rare event if Burr takes charge. "If I
had my way, with the exception of nominees, there would never be a public intelligence
hearing," Burr was quoted as saying earlier this year. The committee's make-up will shift, as
Democrat Mark Udall -- a strong advocate of reforming electronic spying and dogged
oversight -- lost his Senate seat in Colorado on Tuesday.
- The war against the IS group With the outspoken and hawkish John McCain expected to take over as chairman of the
Senate Armed Services Committee, the Obama administration will be facing a hostile
reception at hearings on the air war against Islamic State jihadists and other issues. McCain
and some fellow Republicans have called the current campaign in Iraq and Syria "halfhearted" and demanded the administration take bolder action, including expanding air strikes,
confronting the Syrian regime and sending more US troops to aid Iraqi forces. On
Afghanistan, the Republicans will accuse Obama of withdrawing troops too quickly.
Although McCain will have a high-profile platform to create headaches for the Obama
administration, on most policy issues, the Republicans' objections will be mainly symbolic.
Their leverage rests with budgets and confirming nominees for senior posts.
- US defense spending While Obama's team is braced for difficult congressional hearings, the real challenge will
come when lawmakers take up the budget. Until now, Obama and his fellow Democrats were
able to tie military spending to other domestic spending, so that any cut to social programs
had to be accompanied by equivalent cuts to defense funding. But that could end with the new
Republican majority in the Senate. The Republicans could decide to end automatic budget
reductions and back a defense-only budget "and then Obama will be placed in a difficult
position," said one administration official on condition of anonymity. Obama might be forced
to veto a defense funding bill, and allow Republican opponents to paint him and the
Democrats as failing to "support the troops." If Obama chooses not to use his veto power, the
end result could mean ramped up defense spending, which already is running at about $600
billion a year. The defense industry stands to gain if that's the case. Weapons firms
contributed a record amount to candidates in this year's midterm election, with more than $27
million in campaign donations.
THEME 12 - 5 : New
North Korean uranium plant in
operation : report
Source, journal ou site Internet : spacewar
Date : 6 novembre 2014
Auteur : AFP
Adressé par Jean-Claude Tourneur
Nuclear-armed North Korea has started
operating a new plant inside its uranium
enrichment complex, boosting its capacity to
generate fuel that could be used to make
atomic weapons, a report said Wednesday.
"Infrared cameras used by South Korean and
US intelligence authorities have detected heat
that was emitted when gas centrifuges in the
new plant began operating," the Joongang
Ilbo daily quoted an unnamed official in
charge of handling North Korean intelligence.
The North started building the new facility
inside the Yongbyon nuclear complex in
2012 and began operating it recently after
completing construction, the report said. "We
have to monitor a little longer to see if the
new plant started producing (enriched
uranium) at full blast but it is our assessment
that it is running," the newspaper cited the source as saying. A defence ministry official told
AFP it could not comment on "any matters of intelligence". In August, the Institute for
Science and International Security (ISIS) said satellite images of Yongbyon suggested
continued production at the centrifuge plant of the North's main nuclear complex. Pyongyang
says the plant is dedicated to producing low-enriched uranium for an under-construction Light
Water Reactor (LWR), but experts suspect that the final goal is weapons-grade uranium.
Previous imagery showed the centrifuge building had doubled in size, and the US think tank
said it was likely that this year had seen the installation of centrifuge cascades inside the new
section. Overall, the latest images, combined with procurement data obtained by ISIS, suggest
that North Korea "is emphasising the production of weapon-grade plutonium as well as
enriched uranium for its nuclear weapons program," the report said. Pyongyang is currently
believed to have enough plutonium for about six bombs, after using part of its stock for at
least two of its three atomic tests. ISIS has estimated that the expanded centrifuge plant could
produce as much as 68 kilograms of weapons-grade uranium a year -- enough for three
nuclear bombs with a little left over.
13/ Titres des articles pouvant être demandés à
l’adresse [email protected], qui vous les
adressera dans la journée de la demande.
Ces articles n’ont pu être insérés dans la revue de presse. Pour recevoir un ou
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