Caractéristiques et déterminants du sous-emploi au

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A12a
Caractéristiques et déterminants du sous-emploi au Cameroun
Projet de recherche soumis à l’African Economic Research Consortium
Hyéfouais Ngniodem Achille Stéphane
Enseignant de Mathématiques, Master de Statistique Appliquée à l’Ecole Nationale
Supérieure Polytechnique de Yaoundé
[email protected]
et
Marie Madeleine Fotso
Université de Yaoundé I
[email protected]
Résumé : L’objectif de cette étude est de contribuer à l’amélioration de l’analyse des
problèmes du marché camerounais de l’emploi, ceci en contribuant à une meilleure
compréhension des caractéristiques et des déterminants du sous-emploi qui font la
particularité de ce marché. De manière spécifique, cette étude vise à : mesurer le niveau du
sous-emploi visible et invisible au Cameroun ; identifier le profil d’un sous-employé (moyen)
visible, et invisible ; identifier les déterminants du sous-emploi visible et invisible ; proposer
des recommandations de politiques économiques appropriées en vue d’une réduction du taux
de sous-emploi au Cameroun. Pour les analyses empiriques, on fera recours à une méthode
s’appuyant à la fois sur des analyses descriptives et sur des modèles d’analyse économétrique.
Le modèle économétrique à utiliser pour modéliser la probabilité pour un individu donné
d’être en situation de sous-emploi est le probit avec effet de sélection. Deux mesures du sousemploi seront considérées dans l’étude : le sous-emploi visible et le sous-emploi invisible. Les
données à utiliser sont celles collectées auprès d’un échantillon de 32344 individus lors de la
deuxième Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel (EESI2) réalisée en 2010 par l’Institut
National de la Statistique.
1
Mots clés : marché de l’emploi, caractéristiques, déterminants, sous-emploi, probit avec effet
de sélection.
Abstract: The objective of this study is to contribute to the improvement of the analysis of
the Cameroonian’s labor market problems, by contributing to a better understanding of the
characteristics and determinants of the underemployment which characterize this market.
Specifically, this study aims to: measure the level of visible and invisible underemployment in
Cameroon; identify the profile of an (average) visible and invisible underemployed; identify
the determinants of the visible and invisible underemployment; propose some appropriate
recommendations that may favor the reduction of underemployment rate in Cameroon. For
the empirical analysis, we will use a method based on both descriptive analyzes and
econometric analysis. The econometric model used to model the probability for an individual
to be in a situation of underemployment is the probit with sample selection. Two measures of
underemployment are considered in the study: the visible underemployment and invisible
underemployment. The data used are those collected from a sample of 32344 individuals
during the second Survey of Employment and the Informal Sector (EESI2) conducted in 2010
by the National Institute of Statistics.
Keywords: labor market, characteristics, determinants, underemployment, probit with sample
selection.
2
1. Introduction
Le Cameroun était considéré jusqu’au milieu des années 80 comme l’un des modèles de
prospérité économique en Afrique sub-saharienne. La seconde moitié des années 80 marque
l’entrée de l’économie camerounaise en crise sous les effets conjugués de la baisse
tendancielle de la production pétrolière et de la chute des prix des principaux produits
d’exportation. Cette crise va déstructurer et affecter durablement l’ensemble des secteurs de
l’économie nationale dont particulièrement le secteur de l’emploi. Pour faire face à cette
situation, les pouvoirs publics ont pris des mesures ayant pour objectif de corriger les
déséquilibres
macroéconomiques
ainsi
que
les
dysfonctionnements
et
rigidités
microéconomiques et de réduire la vulnérabilité de l’économie par rapport aux chocs
extérieurs, avec pour résultats escomptés l’amélioration de la compétitivité de l’économie
nationale (Fomba, 2008). Ces mesures se sont concrètement traduites par un ensemble de
réformes touchant généralement tous les domaines de l’activité économique nationale y
compris le marché du travail (Fomba, 2008) avec des résultats globalement mitigés.
Le marché de l’emploi camerounais commence véritablement à se dégrader à partir de la
double baisse des salaires survenue en 1993, et de la dévaluation du franc CFA en janvier
1994. Les mesures de redressement de la situation économique du pays vont provoquer
d’importantes mutations sur le marché du travail se traduisant par la montée de l’informel et
le développement de la pluriactivité. Dès lors, les caractéristiques du temps de travail se sont
modifiées et on est passé progressivement d’une structure formelle de l’emploi salarié public,
à une structure de l’emploi dominée par le secteur informel avec un niveau d’emplois
précaires élevé (Rosanvallon, 2002). Les statistiques issues de la troisième enquête
camerounaise auprès des ménages par exemple situent à 92 % le taux des actifs occupés et
exerçant dans le secteur informel au Cameroun.
Le gouvernement entend de nos jours corriger ses insuffisances observées sur le marché du
travail. La stratégie de croissance et d’emploi (DSCE) élaborée en 2010 adresse notamment la
question de l’emploi en trois principaux axes à savoir: l’accroissement de l’offre d’emplois
décents ; la mise en adéquation de la demande d’emploi ; et l’amélioration de l’efficacité du
marché. L’atteinte de tels objectifs exigent au préalable une bonne connaissance du marché du
travail, préalable nécessaires à l’implémentation de politiques publiques d’emploi efficaces et
appropriés.
Généralement, pour apprécier l’évolution du marché du travail dans une économie donnée,
l’indicateur le plus utilisé est le taux de chômage. Tel que défini par le Bureau international de
3
travail (BIT), il mesure le déséquilibre entre l’offre et la demande d’emploi. Cependant,
compte tenu de certaines circonstances, cet indicateur ne permet pas de faire une description
assez exhaustive du marché de travail. Pour ce qui est du Cameroun par exemple, le Rapport
Principal de la deuxième Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel (EESI2) réalisée en
2010 par l’Institut National de la Statistique montre que le taux de chômage estimé en 2010 à
3,8% est en baisse au cours de ces dernières années (4,46% en 2005). Ce constat laisse
entrevoir de prime à bord une situation de plein emploi, et donc de l’efficacité du marché de
l’emploi. Or d’après le Bureau international du Travail (BIT, 1990), la raison pour laquelle le
chômage dans de nombreux pays en développement semble être faible est que relativement
peu de travailleurs dans le monde en développement bénéficies d’indemnités de chômage ou
autres aides publiques, et par conséquent ne peuvent se permettre de rester en chômage
pendant de longues périodes et sont donc susceptibles d'accéder à toute activité économique,
aussi petite et minable soit elle. Ainsi, si le taux de chômage au Cameroun est relativement
bas, le sous-emploi par contre touche plus de 70 % de la main d’œuvre (Banque Mondiale,
2012). Les résultats d’EESI2 indiquent un taux de 63,7% d’actifs gagnant un salaire inférieur
au Salaire Minimum Inter Professionnel Garanti (SMIG) fixé à 28500frs CFA. Ce fort taux
d’emplois précaires et vulnérables au Cameroun reste le plus élevé d’Afrique Centrale (43,2%
pour le Congo Brazza1 en 2011, 38,2% pour la RDC2 en 2009…) alors que paradoxalement,
le SMIG camerounais reste le plus faible (50 000 frs CFA pour le Congo Brazza, 3 dollars par
jours soit près de 45 000 frs CFA pour la RDC, 150 000frs CFA pour le Gabon, etc. ).
Si donc, du fait que les pays sous- développés ne possèdent pas pour la plupart de programme
d’aide aux chômeurs et que finalement une bonne partie des travailleurs se livrent à des
activités de subsistance qui parfois ne cadrent pas avec leur formation, on comprend aisément
pourquoi le taux de chômage bien que trop bas, serait un indicateur inadéquat dans
l’appréciation de leur marché de travail. Par ailleurs, un individu sans emploi qui exerce une
activité d’une seule heure de temps pendant la période de référence (enquête) est déclaré non
chômeur selon la définition du Bureau Internationale du Travail (BIT) alors même qu’il
demeure une main d’œuvre disponible. Un aspect aussi bien embarrassant que celui-ci,
permet de comprendre qu’il ne faut pas analyser le marché de l’emploi sur le seul prisme du
taux de chômage.
Pour relever ces insuffisances, les statisticiens du travail on introduit dans les rapports de leurs
multiples Conférences Internationales un autre indicateur appelé le sous-emploi prenant en
1
2
CNSEE République du Congo
PNUD, Unité de lutte contre la pauvreté, 2009
4
compte les heures de travail, les compétences et le revenu du travailleur, et destiné à
accompagner le taux de chômage dans une interprétation plus intelligente du marché de
l’emploi. Pendant longtemps, les décideurs et les études économiques se sont focalisés sur les
facteurs qui déterminent le chômage dans un système économique, reléguant au second plan
l’analyse du sous-emploi. Aussi, des analyses plus poussées s’avèrent justifiées dans tous les
pays y compris le Cameroun. Certaines études ont été faites de manière superficielle sur le
sous-emploi, mais très peu se sont réellement appesanties sur les éléments principaux qui le
caractérisent. La présente étude vise à combler ce vide et s’interroge sur les caractéristiques et
les déterminants du sous-emploi au Cameroun, afin d’affiner le diagnostic du marché de
l’emploi et de suggérer des politiques en faveur du plein emploi décent.
2. Objectifs de l’étude
L’objectif principal de cette étude est de contribuer à l’amélioration de l’analyse des
problèmes du marché camerounais de l’emploi, ceci en contribuant à une meilleure
compréhension des caractéristiques et des déterminants du sous-emploi qui caractérise ce
marché. De manière spécifique, cette étude vise à :
a) Mesurer le niveau du sous-emploi visible et invisible au Cameroun
b) Identifier le profil d’un sous-employé (moyen) visible, et invisible
c) Identifier les déterminants du sous-emploi visible et invisible
d) Faire des recommandations de politiques économiques en vue d’une réduction du taux de
sous-emploi au Cameroun.
3. Revue de la littérature
Cette section s’articule en deux points : la revue de la littérature théorique suivie de la revue
de la littérature empirique.
3.1.
Revue de la littérature théorique
La littérature sur le sous-emploi remonte aux travaux pionniers de Robinson (1937) et
Rosentein-Rodan (1943) qui utilisent l’expression « chômage déguisé » pour spécifier le sousemploi. Le concept de sous-emploi est repris par les théoriciens du sous-développement
Nurkse (1953), Lewis (1954), Leibenstein (1957), Eckaus (1956), Daguspta (1964), Bourdon
(1971) qui ambitionnent de fournir une analyse crédible des problèmes existant dans les
économies sous-développées. Pour ces théoriciens, le sous-emploi est principalement un
5
dysfonctionnement du marché du travail rencontré dans les pays sous-développés3. Il en existe
deux types : un sous-emploi de type malthusien selon lequel le chômage déguisé résulte d’un
excès de population en général qui fournit une force de travail excédentaire au secteur
agricole et le sous-emploi de type structurel selon lequel le chômage déguisé résulte d’une
allocation inefficiente des facteurs de production entre les différents secteurs de production.
Divers contenus sont donnés au concept de sous-emploi. Clairement, la définition du sousemploi préconisée par le BIT englobe toutes les personnes pourvues d’un emploi, salarié
ou non, qu’elles soient au travail ou absentes du travail, qui travaillent involontairement
moins que la durée normale du travail dans leur activité et qui étaient à la recherche d’un
travail supplémentaire ou disponibles pour un tel travail durant la période de référence (OIT,
1998). Deux classes de sous emplois sont considérés : le sous-emploi lié à la durée du travail
ou sous-emploi visible (la durée de travail de la personne employée est insuffisante par
rapport à une autre situation d’emploi possible que cette personne est disposée à occuper
et disponible pour le faire et les autres formes d’emploi inadéquat (Il s’agit d’une situation de
travail qui réduit les compétences, les aptitudes et le bien-être des travailleurs par rapport à un
autre emploi. La 16èmeconférences internationales des statisticiens du travail (CIST) reconnaît
d’autres types de situations particulières : l’emploi inadéquat lié aux qualifications caractérisé
par une utilisation inadéquate ou insuffisante des qualifications professionnelles, l’emploi
inadéquat lié au revenu
(on parle dans ce cas de sous-emploi invisible) concerne les
personnes gagnant un revenu inférieur à un seuil fixé par les circonstances nationales, et qui
désireraient ou chercheraient à changer leur emploi actuel pour un autre en vue
d’accroître leur revenu, et l’emploi inadéquat lié à un volume horaire de travail trop
élevé se réfère à une situation où une personne désirerait ou chercherait à faire moins
d’heures de travail qu’elle n’en avait faites pendant la période de référence, soit dans
le même emploi, soit dans un autre emploi avec une réduction correspondante du
revenu. Feldman (1996) quant à lui distingue 5 formes du sous-emploi à savoir : posséder un
niveau d’éducation supérieur à celui requis pour un emploi, être engagé dans un emploi ne
correspondant pas à sa formation, posséder des compétences qui ne sont pas utilisées dans son
emploi, être involontairement employé à temps partiel, comme temporaire, de façon
occasionnelle ou gagner un salaire relativement faible.
Ces pays sont caractérisés par une économie dualiste dans laquelle coexistent deux secteurs d’activité, un
secteur moderne (secteur formel, secteur industriel, secteur organisé, etc.) et un secteur primaire (secteur
agricole, secteur non organisé).
3
6
L’analyse du sous-emploi a fait l’objet d’analyse de la part des spécialistes de l’économie du
travail et des ressources humaines en particulier. Les premiers cités ce sont principalement
attelés à analyser les différentes formes de sous-utilisation de la force de travail. Ainsi, trois
formes de sous-utilisation de la force de travail sont retenues, il s’agit, du sous-emploi des
actifs occupés, du chômage et des chômeurs découragés (Wilkins, 2004). Ces études utilisent
les théories économiques du chômage pour expliquer le sous-emploi. Ces théories précisent le
rôle des fluctuations de la demande comme principale source de la variation du sous-emploi et
indiquent le lien qui existe entre le cycle des affaires, la perception et la réaction des individus
face au sous-emploi (Wilkins et Wooden, 2011). Les spécialistes de l’économie des
ressources humaines font quant à eux appel à quatre théories pour analyser le phénomène du
sous-emploi.
Il s’agit d’abord de la théorie du capital humain (Becker, 1964 et 1993) pour qui les individus
effectuent des décisions d’investissement en capital humain en fonction des gains espérés
procurés par l’éventuel niveau de capital humain acquis. De même, les entreprises basent
leurs décisions d’emploi sur le capital humain détenu par les candidats à un poste (Lepak et
Snell, 1999). Ainsi, le sous-emploi advient dès lors qu’il y a inadéquation entre le capital
humain acquis par un individu et les compétences requises pour l’emploi que ce dernier
occupe. Ensuite, il y a la théorie de l’adéquation « personne-emploi » (Edwards, 1991 ;
Kristof, 1996) selon laquelle le sous-emploi résulte du degré d’incompatibilité entre les
connaissances, les compétences, l’habileté d’un individu et les exigences imposées par son
emploi. En troisième lieu il y a la théorie de la privation relative qui est basée sur l’évaluation
subjective qu’un individu a de son emploi (Crosby, 1976). Ainsi, un individu sera en situation
de sous-emploi lorsqu’il considère qu’il mérite un meilleur emploi que celui qu’il exerce
actuellement. Enfin, la théorie du réemploi quant à elle souligne l’importance de l’équilibre
dans la démarche de prospection de l’emploi (Lactack, Kinicki, Prussia ; 1995 ; McKee-Ryan
et al., 2009). En effet, McKee-Ryan et al. (2009), stipulent que les employés ayant connu un
déclassement ne retrouve une situation d’équilibre uniquement lorsqu’ils sont réemployés
dans un poste ayant un standard équivalent à celui qu’ils ont perdu. Dans ce contexte, ils
expérimentent le sous-emploi jusqu’au moment où leur prospection sur le marché du travail
leur permet de trouver un emploi comparable à celui qu’ils ont le plus valorisé dans le passé.
3.2.
Revue de la littérature empirique
Les travaux sur les déterminants du sous-emploi ont souvent utilisé les données en coupe
longitudinales ou transversales. Les études réalisées sur les séries chronologiques précisent
7
que durant les périodes de récessions, le niveau de sous-emploi s’accroit (Tam, 2010),
cependant le volume d’emploi à temps plein diminue et les emplois à temps partiels
augmentent (Jefferson et Preston, 2010). De même, le sous-emploi se manifeste dans les
industries et les entreprises qui connaissent une situation économique difficile (Slack et
Jensen, 2004 ; Jeffersen et Preston, 2010). Les résultats des études en coupe instantané (RuizQuintanilla et Claes 1996 ; Holtom et al., 2002 ; Lee, 2005) sont contrastés respectivement
lorsqu’on s’intéresse à l’âge, à la race, au sexe ou aux déterminants du capital humain,
suggérant ainsi une variabilité dans le profil des sous-employés. Toutefois, suivant
l’environnement du marché du travail différentes variantes du sous-emploi peuvent se
manifester.
Les études menées dans les pays développés sur l’explication du sous-emploi se sont
presqu’exclusivement focalisées sur l'emploi involontaire à temps partiel aux États-Unis. Par
exemple, Stratton (1996) en examinant les préférences et les possibilités d'emploi, constatent
que les travailleurs à temps partiel involontaires sont en effet «involontaires». Parmi les autres
études menées aux États-Unis, on peut citer celles de Leppel Clain (1988), Stratton (1994),
Julian et al., (2010), et bien d’autres. En Europe, les travaux de Ruiz-Quintanilla et Claes
(1996) s’intéressent aux déterminants du sous-emploi des jeunes dans six Etats européens.
Egalement, au Royaume-Unis, Helen Tam (2010) montrent que le temps partiel est un facteur
important dans l’explication du sous-emploi lié à la durée du travail. En effet, le sous-emploi
visible y a beaucoup vacillé entre 6 et 8% durant la période 2001-2008, mais a explosé entre
2009 et 2010 au point d’atteindre les 10% (Office for National Statistics, 2010). Helen Tam
(2010) présente les hommes (sexe), les travailleurs à temps partiel, les jeunes d’entre 16 et 17
ans, les travailleurs peu qualifiés œuvrant dans des emplois à faibles revenus (livreurs,
serveurs, ouvriers,…) comme étant ceux des actifs occupés les plus exposés au sous-emploi
visible ; et par conséquent, justifie la montée rapide du sous-emploi visible en 2010 au
Royaume-Unis par l’arrivée massive de ces derniers sur le marché de travail pendant cette
période.
Les études portant sur le sous-emploi dans les pays en développement à l’instar de celle de
Tasci (2006) conduite en Turquie sont beaucoup moins nombreuses. Holger Gorgand et Eric
Strobl (2001) ont recherché les déterminants du sous-emploi visible en république de Trinitéet-Tobago au moyen d’un probit simple. Le modèle ainsi construit a pu prouver comme dans
les études de Mecharla (2002) et Siphambe(2003) que le sous-emploi visible baisse avec le
niveau d’instruction, et comme dans l’étude de Dilawaret al. (2008) qu’il diminue avec la
taille de l’entreprise. Il touche moins le secteur public que le secteur privé, cependant, le
8
secteur informel reste le plus exposé avec les travaux de nuit et les emplois ambulants. Le
temps partiel subi est aussi un facteur positif statistiquement significatif pour le sous-emploi
visible en Trinité-et-Tobago.
En Afrique aussi et plus précisément au Kenya, des recherches ont été menées sur le sousemploi visible chez les jeunes. Kiiru et al. (2009) ont pu déterminer que les femmes, les
jeunes de moins de 25 ans et les célibataires sont prédisposés à vivre ce phénomène. En outre,
le fait d’occuper un emploi n’exigeant pas de compétences particulières (vendeurs,
domestiques, manœuvres,…) augmente la probabilité d’être un jeune sous-employé.
Une étude a été récemment menée en 2005 sur les déterminants de l’emploi des jeunes au
Cameroun, au cours de laquelle Njiké et al. (2005) se servent des modèles à choix qualitatifs
et le modèle dichotomique de participation pour
montrer la nature et les causes du
désavantage des jeunes sur le marché de l’emploi. Les résultats de leur analyse montrent
certains aspects importants concernant l’insertion sur la plate-forme de l’emploi, des jeunes
camerounais dont le taux d’activité avoisinait 50% en 2001. Entre autres, on peut citer le
niveau d’instruction du jeune qui ne lui favorise presque plus l’acquisition d’un emploi décent
mais tout de même, qui lui permet d’arriver sur le marché du travail avec une certaine
maturité. Si donc ne pouvant tenir longtemps dans la longue file d’attente des emplois
protégés, pour les besoins de survie, ce denier sera obligé de s’orienter vers les activités
précaires de l’informel jusque-là dépourvues de réglementation ni de sécurité d’emploi.
Implicitement, ces chercheurs évoquent le sous-emploi invisible dans la population des
jeunes, et indiquent déjà le niveau d’instruction comme l’un de ses déterminants même si en
aucun cas, il n’est précisé la manière dont il influence cet indicateur.
4. Le modèle économétrique
Pour cette étude, on va utiliser les méthodes statistiques et économétriques. Les méthodes
statistiques consistera à travers le calcul des indicateurs de tendance centrale (moyenne,
fréquence, etc.) à mesurer le niveau du sous-emploi visible et invisible au Cameroun et à
identifier le profil d’un sous-employé (moyen) visible, et invisible. Par la suite, il sera
construit deux modèles économétriques, un pour le sous-emploi invisible, et l’autre pour le
sous-emploi visible. On écartera le temps partiel car il ne cadre pas avec les réalités du
marché de l’emploi camerounais.
Dans cette étude on aura recours aux modèles dichotomiques (et plus particulièrement le
probit avec effet de sélection), modèles qui consiste alors à expliquer la survenue de
l’événement considéré (la situation de sous-emploi) en fonction d’un certain nombre de
9
caractéristiques observées pour les individus de l’échantillon. On cherche dans ces modèles, à
spécifier la probabilité d’apparition de cet événement.
L’utilisation du probit avec effet de sélection d’Heckman est justifiée par le fait que la
variable dépendante du modèle d’intérêt (être en situation de sous-emploi) n’est pas
observable pour les actifs non occupés (chômeurs au sens élargi). Par conséquent, seuls les
actifs occupés seront sélectionnés dans le modèle d’intérêt. Au sens de la définition du BIT, la
population en âge de travailler représente la tranche d’individus dont l’âge est supérieur à
15ans pendant la période de référence. Le code du travail camerounais considère plutôt 14
ans. C’est cette dernière tranche d’âge qui sera utilisée dans cette étude. Le choix du modèle
de sélection d’Heckman permet donc de faire face aux potentiels biais de sélection. Estimer
l’impact des variables d’intérêt sur le sous-emploi sans tenir compte de l’absence
d’information (situation de sous-emploi ou non) pour les actifs non occupés pourrait conduire
à des résultats biaisés (Heckman, 1976, 1979) si des facteurs inobservables jouent
simultanément sur la possibilité d’être un actif occupé et sur celui d’être en situation de sousemploi.
En général, la correction du biais de sélection consiste en l’adjonction, à l’équation d’intérêt,
d’un facteur de correction appelé inverse du ratio de Mills calculé à partir des coefficients
estimés de l’équation de sélection (ici le fait d’être un actif occupé ou non). Mais dans cette
étude, la variable dépendante de l’équation d’intérêt est de nature binaire, ce qui exclut le
recours à la régression linéaire. Il est néanmoins possible, en suivant un raisonnement
analogue, de prendre en compte de façon appropriée l’effet de sélection. Pour cela:
Soit
une variable indicatrice de la situation d’occupation actuelle définie comme suit :
si l’individu considéré est un actif occupé et
Soit
si l’individu est un actif inoccupé.
une variable indicatrice de la situation d’emploi actuelle définie comme suit :
l’individu considéré est en situation de sous-emploi et
dans le cas contraire.
si
est
observable si et seulement si
Soient
deux variables latentes continues associées respectivement à
En terme économétrique,
et
.
peuvent s’exprimer sous la forme de modèles probit dans
lesquels la probabilité d’être un actif occupé et celle d’être en situation de sous-emploi sont
expliqués par un certain nombre de facteurs.
Soient
et
respectivement les vecteurs des variables explicatives de
f *   x  1
et
:
(1)
10
g*   z   2
où
et
(2)
sont les vecteurs des paramètres à estimer. x et z sont les vecteurs des variables
explicatives dont la description est faite dans la suite de cette section.  1 et  2 sont les termes
d’erreurs. On fait l’hypothèse que le couple  1 ;  2  suit une loi normale à deux dimensions
désigne le coefficient de corrélation linéaire entre les deux termes d’erreurs. Lorsque
, les résultats obtenus à l’aide du modèle probit standard sont biaisés. Le probit avec
effet de sélection d’Heckman permet par contre d’obtenir des estimateurs efficaces. Les
paramètres
et
sont estimés conjointement par la méthode du maximum de
vraisemblance. Sous l’hypothèse de normalité des résidus, la méthode du maximum de
vraisemblance permet d’obtenir des estimateurs efficaces (Greene, 2003).
La vraisemblance est construite à partir des différents événements suivants :
A : L’individu
et l’individu est en situation de sous-
est un actif occupé
emploi
Pr  i  A  p( fi*  0 et gi*  0)  Pr( xi  1i  0 et  zi   2i  0 )
 Pr(1i   xi et  2i   zi )    xi ,  zi ,  
Où
(3)
est la fonction de répartition de la loi normale bidimensionnelle de moyenne nulle et
de matrice de variance covariance
B : L’individu
et l’individu n’est pas en situation de sous-
est un actif occupé
emploi
Pr  i  B   p( fi*  0 et gi*  0)  Pr( xi  1i  0 et  zi   2i  0
 Pr(1i   xi et  2i   zi )    xi ,  zi ,   
C : L’individu est un actif inoccupé
(4)
. Dans ce cas on ne connaît pas son statut vis-à-
vis du sous-emploi.
Pr  i  C   p( fi*  0)  Pr( xi  1i  0  Pr(1i   xi )  1 ( xi )
avec 1 (.) comme fonction de répartition de la loi normale standard unidimensionnelle.
11
(5)
La fonction de pseudo-vraisemblance à maximiser est le produit des différentes probabilités :
(6)
Où
est la fonction indicatrice et
la taille totale de l’échantillon total incluant aussi bien
les actifs occupés que les actifs inoccupés.
Description des variables
Variables dépendantes :

Le sous-emploi invisible est la situation de l’actif occupé dont le revenu horaire issu de
l’emploi principal au cours du mois de référence est inférieur à la norme fixée de 28 500
FCFA/mois soit 165,69 FCFA/heure4.
= 4.3*volume de travail hebdomadaire dans l’emploi principal
Avec
= revenue issu de l’emploi principale

Le sous-emploi visible est une situation qui caractérise les actifs occupés travaillant
involontairement moins de 35 heures par semaine dans leur emploi principal, pour des
raisons liées à l’employeur ou à cause d’une mauvaise conjoncture économique.
L’actif occupé. Comme variable dépendante de l’équation de sélection, on considère si
l’individu est un actif occupé ou non.
Variables indépendantes :
Le tableau suivant décrit les variables candidates à l’explication du sous-emploi, chacune avec
ses modalités telle que présentée dans EESI2.
Variables
Modalités des variables dans la base de données
Les caractéristiques sociodémographiques de l’enquêté
Sexe
- homme ou femme
âge du travailleur
- variable catégorielle ayant 4 modalités
Niveau d’instruction
- variable catégorielle représentée par 4 modalités
le statut matrimonial
variable catégorielle ayant 4 modalités
milieu de résidence
-
urbain, semi urbain, ou rural
4
Sur la base de 40 heures de travail par semaine, soit près de 172 heures par mois, puisque un mois mesure en
moyenne 4,3 semaines.
12
Région
variable catégorielle représentée par 10 modalités
représentant chacune une région du Cameroun
Nombre d’enfants à bas âge dans le ménage
Variable indiquant l’existence ou non d’un revenu hors
emploi
Enfant
Revenue hors emploi
Données sur l’emploi de l’enquêté
mode d’obtention du travail
-
variable catégorielle ayant 3 modalités (relations
personnelles, recrutement, structure d’aide à l’emploi)
Secteur d’activité
- variable catégorielle ayant 3 modalités (primaire, industriel,
commerce, service)
Secteur institutionnel
- variable catégorielle ayant 4 modalités (Public, privé formel,
informel non agricole, Informel agricole)
Ancienneté dans l’emploi
- variable catégorielle ayant 4 modalités (moins de 4 ans, 4-10
ans, 10-20 ans, plus de 20 ans)
Catégorie socioprofessionnelle
- variable catégorielle ayant 4 modalités (Manœuvre, ouvrier
qualifié, haut cadre, employeur)
taille de l’entreprise
- variable catégorielle ayant 4 modalités (une personne, 2
personnes, de 3 à 5 personnes, plus de 5 personnes)
disponibilité à changer de métier
- Oui ou non
disponibilité
pour
les
heures
- Oui ou non
supplémentaires
dans
l’activité
principale
nombre hebdomadaire de jours de
- variable catégorielle ayant 3 modalités (3 jours, Jours
travail
ouvrables, jusqu’au week-end)
5. Les données d’analyse
Cette étude va analyser les données de la deuxième Enquête sur l’Emploi et le Secteur
Informel (EESI2) réalisée en 2010 par l’Institut National de la Statistique. L’échantillon a été
tiré de sorte qu’il soit représentatif à l’échelle nationale, selon le milieu de résidence (urbain,
semi-urbain et rural) et les 12 régions d’enquête qui sont : Douala, Yaoundé, Adamaoua,
Centre (sans Yaoundé), Est, Extrême-Nord, Littoral (sans Douala), Nord, Nord-Ouest, Ouest,
Sud et Sud- Ouest. Le plan de sondage utilisé pour l’enquête a initialement été inspirée par les
Zones de Dénombrement (ZD)5 issues des travaux cartographiques du dernier Recensement
Général des Populations et de l’Habitat de 2005, fournies par le Bureau Central des
Recensements et des Etudes de la Population.
L’échantillon de l’EESI2 a été stratifié et tiré à deux degrés : au premier degré, des ZD ont été
tirées dans chaque domaine d’étude et au second degré, les ménages ont été tirés dans chaque
ZD. Au premier degré, 756 ZD ont été tirées avec une probabilité proportionnelle au nombre
5
Une ZD est une portion du territoire limitée par des détails visibles et renfermant en principe 700 à 1 100
habitants, soit entre 140 et 220 ménages en moyenne. Le territoire camerounais a été découpé en 17 800 ZD
qui constituent les unités de base.
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de ménages. Au deuxième degré, un nombre fixe de ménages a été sélectionné dans chacune
des ZD retenues au premier degré, après mise à jour de la liste des ménages dans ces ZD. Le
nombre de ménages sélectionné par ZD est de 14 ménages pour Douala, 12 pour Yaoundé et
10 pour les autres strates. Dans cette démarche, sur les 8160 ménages ont été choisies pour
mener l’enquête. Cependant, au lieu de 8160 ménages, 7932 ont été réellement identifiés et
enquêtés soit un peu plus de 92% de couverture. Toutes les ZD ont été parcourues ; ce qui a
porté l’échantillon final à 32344 individus dans l’ensemble des ménages enquêtés.
6. Résultats attendus et stratégie de dissémination
La présente étude devrait fournir des éléments d’analyse en vue de la définition d’une bonne
politique destinée à réduire le sous-emploi au Cameroun. L’étude devrait notamment
permettre d’apprécier le niveau du sous-emploi visible et invisible au Cameroun. En outre, il
est attendu une meilleure caractérisation du profil d’un sous-employé (moyen) visible, et
invisible et une mise en évidence des facteurs significatifs dans l’explication du statut de
sous-employé observé chez la grande majorité des travailleurs camerounais. Elle pourrait par
exemple montrer que les individus les plus instruits et ceux travaillant dans le secteur
informel ont une plus grande probabilité d’être en situation de sous-emploi.
Les résultats de l’étude seront disséminés au cours d’un séminaire de restitution qui devrait
être organisé dans un centre de recherche de la ville. Les résultats devraient aussi être
vulgarisés au travers des présentations à faire dans des conférences où l’article tiré du rapport
final de recherche sera soumis. Cet article sera également soumis par la suite pour publication
dans une revue scientifique pour dissémination.
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