Terre de Touraine - Groupement des syndicats du négoce agricole
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Transcript Terre de Touraine - Groupement des syndicats du négoce agricole
PRODUCTIONS VÉGÉTALES
Négoce Agricole Centre Atlantique
Durabilité des entreprises :
le NACA affine sa stratégie
La formation, la
transmission des
entreprises constituent
les priorités du négoce
agricole qui vient de
rejoindre les commerçants
de bétail & viande au sein
d’une entité unique FC2A.
ui regroupe 103 entreQ
prises employant 1550
salariés collectant 3,7 Mt pour
un chiffre d’affaire affleurant 2
Md € ? C’est le négoce agricole
Centre Atlantique qui a fêté
ses 30 ans d’existence lors de
son congrès annuel le 23 mai
à Tours. Ambiance studieuse
mais fébrile au palais des
congrès. Si l’effectif des entreprises reste stable les négociants ne font pas montre d’un
optimisme débordant. « On est
sur nos gardes, surtout inquiets
du mille-feuille administratif qui
grandit chaque année un peu plus
concède Jean-Guy Valette l’incontournable directeur et porteparole du NACA. Nous avons
vécu le grenelle de l’environnement comme une remise en cause
de notre métier de distributeur
d’intrants, de nos efforts entrepris
dans le domaine de l’agriculture
raisonnée. La société se met à
idéaliser l’agriculture, à l’enfermer dans une image passéiste ».
Mais le négoce fait la preuve
de sa faculté d’adaptation en
entreprenant un grand plan de
formation des personnels pour
faire face à la demande de ses
adhérents et de leurs clients,
les agriculteurs. Le NACA a
embauché un ingénieur eauenvironnement pour répondre
aux demandes sociétales et
dialoguer avec les trois agences
de l’eau intervenant sur son
aire d’influence. « Nous avons
accompagné 85% des entreprises
sur le chemin de la certification.
Notre association nationale de
formation Asfona a formé 33 000
stagiaires parmi lesquels 27 000
agriculteurs (Certyphyto), 3000
magasiniers et 1500 conseillers.
Notre programme entreprend un
plan de formation à grand échelle
des conseillers du négoce à l’agroécologie, c’est notre façon à nous
de faire converger les valeurs du
négoce vers les trois piliers du
développement durable, le social,
l’économique et l’environnement.
Nous (l’agriculture) ne sommes
pas le problème de la société mais
au contraire un pilier de son avenir » ajoute Jean-Michel Bodin,
membre du triumvirat présidant le NACA. Pour le négociant tourangeau la profession
« doit l’assumer, le montrer en ne
laissant pas l’initiative aux vendeurs d’apocalypse ». Un propos
conforté par les arguments des
trois intervenants du congrès.
François Purseigle (Ensa de
Toulouse) a planché sur les
mondes agricoles éclatés avec
Le Négoce Agricole Centre Atlantique est présidé par un triumvirat (de g à d) : Gérard Piveteau (16),
Jean-Claude Lamy (79) et Jean Michel Bodin (37) ici près de Sylvie Brunel (conférencière) et Jean-Guy
Valette, directeur du NACA .
la mondialisation. Pour lui,
l’entreprenariat agricole, dissociant le capital d’exploitation
du capital foncier relève maintenant davantage de l’entreprenariat que d’une filiation.
Comment évolue l’agriculture
et la politique économique ?
Karine Daniel (Esa d’Angers)
a apporté ses réponses en évoquant le glissement vers le
concept d’agriculture écologiquement intensive. « Un rêve
pour l’expérimentateur et l’élu
politique, une hantise pour un
technicien de terrain et son chef
d’entreprise » selon Jean-Michel
Bodin. Evoquant les projets
prêts à sortir des maroquins
ministériels il se fait le porteparole de négociants, « perplexes devant la perspective d’utiliser des certificats d’économie de
produits phyto répondant à des
indicateurs dont la pertinence
est à géométrie variable. Nous
n’y voyons pas de production
supplémentaire mais pour nos
clients un risque non négligeable
de décrochage économique ». Le
travail de Karine Daniel ambitionne d’identifier dans quelles
conditions les changements de
pratique type AEI améliorent
à la fois les performances économiques et environnementales des exploitations. Sylvie
Brunel, géographe (Paris-Sorbonne), chantre de la culture
raisonnée productive a conquis
facilement la salle avec ses
propos sur l’engagement environnemental des agriculteurs
« entre obligation et action volontaire, les agriculteurs sont les
meilleurs alliés du développement
durable ».
coopération pour racheter le
négoce privé, généralement
conservé sous forme de filiale.
Sur ce sujet le négoce est un
peu gêné aux entournures. Le
rachat cet hiver de l’entreprise
SCPA détenue par le président
(de l’époque) de la fédération
nationale du négoce de collecte appro par la CAPL a jeté
un trouble en janvier dernier.
Mais à Tours l’évènement a
été commenté d’un laconique
« on n’interprète pas les décisions
personnelles liées à la valorisation d’un patrimoine privé ».
Jean-Michel Bodin préfère
voir le présent sous un angle
favorable. « Si le négoce doute,
il s’affaiblit. Il y a une pérennité
possible du négoce à condition
qu’il travaille à renforcer la transmission de nos entreprises ».
Parmi les acquis, en premier
lieu les négociants ont réussi
à rompre leur isolement tout
en conservant leur indépendance par diverses formes de
regroupement à caractère syndical, le NACA ou commercial ; les réseaux économiques
2A-Agridis, Dclic… Cette
stratégie d’alliance se poursuit
avec le rapprochement réalisé de la fédération nationale
(FNA) avec les négociants en
bétail et viandes par la création
de la fédération du commerce
agricole et agro-alimentaire.
Pour Jean-Michel Bodin, cette
FC2A procède du même processus de renforcement. n
Philippe Guilbert
« Quand le négoce
doute il s’affaiblit »
A propos de sujets qui fâchent,
le négoce demande toujours
l’alignement du régime fiscal des coopératives ; selon
lui un avantage source de
concurrence déloyale donnant les coudées franches à la
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6 JUIN 2014