JDE - Alsace Capital

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La
vie des
entreprises
CEISTA
Eckardt
L’entreprise veut
franchir un cap
cette année
La chasse aux coûts
préserve
la compétitivité
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Ziemex. L’ex filiale France de
Ziemann vole de ses propres ailes
l Neuf cadres du
groupe allemand
Ziemann - placé en
dépôt de bilan en
juin 2012 - ont
repris les rênes de
la filiale France, à
Sarre-Union. La
nouvelle entité est
renommée Ziemex.
E
lle était chez Ziemann
une sorte d’électron
libre, une locomotive
en matière d’ingénierie. Alors que le fabricant allemand de cuves et silos restait
dédié au secteur brassicole, sa
filiale France, basée à SarreUnion, avait prudemment choisi de se diversifier au début des
années 2000 dans des secteurs
à plus forte valeur ajoutée tels
que la chimie, le pharmaceutique ou l’agroalimentaire.
La maison mère, balayée par la
crise, dépose le bilan en
juin 2012. Soutenus par le fond
régional Alsace Croissance et
le FSI, Marc Clauss et huit
autres managers montent un
LMBO pour reprendre, en octobre dernier, les rênes de « la
seule filiale à avoir maintenu
une bonne profitabilité et à être
dimensionnée pour résister à
la concurrence dans le contexte économique actuel ».
« 2012, une année
exceptionnelle »
Les résultats de 2012 sont en
tout cas éloquents. Ziemann
France a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de
36 M¤, en hausse de 80 % par
rapport à 2011. « L’année 2012
est exceptionnelle, avec notamment une très grosse commande pour les USA. L’usine a tourné à la limite de ses capacités », explique Marc Clauss,
nouveau P-dg de Ziemex, qui
table plutôt sur un chiffre d’affaires de 28 M¤ pour cette
année. « Notre stratégie est
d’approfondir les marchés que
l’on travaille déjà », indique-t-il. L’entreprise, renommée Ziemex en référence à son
savoir faire en matière d’échanges thermiques, dispose dans
le contexte actuel d’une visibilité assez confortable, avec
potentiellement quelques grosses affaires dans les cartons, à
l’instar d’une demande de pro-
ÉTAPES
1957
Création de l’usine à
Sarre-Union
À gauche, Marc Clauss, nouveau président directeur général de Ziemex et son directeur commercial, Dominique Martinez. Tous deux figurent dans le
pool de managers (neuf au total), qui, grâce au concours d’Alsace Croissance et du FSI, ont repris fin 2012 les rênes de l’ex-filiale France de Ziemann.
totypage d’un client japonais
qui, si la commande se concrétise, pourrait se chiffrer à près
de 8 M¤. Si une extension de
l’usine n’est « pas à l’ordre du
jour », Marc Clauss, n’exclue
pas dans les années à venir de
pousser les murs d’un site qui
s’étend sur plus de 16.000 m²
et dispose encore de foncier.
Livreur de solutions
La chaudronnerie fabrique des
réacteurs, des fermenteurs ou
encore des échangeurs thermiques à plaques soudées de
grande capacité. Elle a développé une expertise dans les bioprocess et n’hésite pas à atta-
quer des marchés de niche
comme l’aérospatial. Ziemex
détient ainsi une compétence
unique en France dans la réalisation de panneaux cryogéniques très résistants aux échanges thermiques utilisés pour
les simulations spatiales.
« Nous essayons de nous positionner de plus en plus en
amont des projets de nos
clients en leur proposant des
solutions personnalisées et clé
en main pour améliorer leurs
performances », explique Dominique Martinez, directeur commercial de la nouvelle entité,
lui aussi présent au capital.
« Nous ne livrons pas juste une
cuve technique mais aussi des
outils complémentaires et des
services ».
Des projets en Chine, aux USA
L’export, qui représente plus
de 70 % du chiffre d’affaires,
est l’un de ses principaux
leviers de croissance. En Europe essentiellement pour le secteur brassicole, qui ne représente plus que 18 % de l’activité.
Partout dans le monde pour les
autres secteurs d’activité.
Outre l’usine de Sarre-Union,
les repreneurs sont parvenus à
intégrer
l’ancien
bureau
chinois de Ziemann, que Marc
«Nous créons un fonds salarial »
Marc Clauss, P-dg de Ziemex, à Sarre-Union
Qu’a motivé la reprise de
Ziemann France par neuf
de ses managers, dont vous
faites partie ?
Sarre-Union a développé
des compétences, tant en
ingénierie qu’en fabrication
que nous souhaitions préserver. La filiale France, qui s’était diversifiée restait
profitable. On a commencé à travailler sur le projet de reprise dès début 2012. Les négociations
avec le liquidateur ont été rudes… Il aura fallu
près d’un an pour que notre LMBO aboutisse, en
octobre dernier, grâce à l’entrée du fonds Alsace
Croissance et du FSI au capital, détenu à 66 % par
le pool de managers.
Comment s’est passée la reprise côté salariés ?
L’annonce de la vente du groupe fin décembre 2011 puis son dépôt de bilan en juin ont provoqué une grande inquiétude. Nous avons énormément communiqué sur notre projet, nous les
avons rassurés sur le maintien des postes, dans
un secteur où on peine à recruter en chaudronnerie et soudure. Notre objectif est que tous bénéficient des retombées si nous réussissons notre
coup. Pour cela, nous créons un fonds d’épargne
salarial, avec déjà 85 promesses sur les 115 CDI
que compte l’entreprise. Une belle preuve de
confiance qui va booster l’entreprise.
LE JOURNAL DES ENTREPRISES
Clauss avait contribué à lancer.
Ce dernier regrette de n’avoir
pu trouver un accord avec le
liquidateur pour reprendre également la filiale indienne du
groupe démantelé, pour laquelle il s’était aussi beaucoup
investi. Pour autant, Ziemex ne
renonce pas à ce marché où il
souhaite se développer, dans la
chimie et la pharmaceutique.
Par ailleurs, Marc Clauss
annonce un projet de croissance externe aux USA, sans
apporter plus de précision. Le
P-dg évoque aussi deux projets
en Chine. « L’idée est d’y développer des produits qu’on ne
peut développer en Europe
actuellement, pour des raisons
de coûts et/ou de maturité des
marchés, indique Marc Clauss.
Nous travaillons ainsi sur un
système de stockage de l’énergie solaire. Cela existe déjà
mais nous pourrions diviser les
coûts par deux ». La deuxième
piste concerne les distilleries
chinoises. « L’eau-de-vie est
très prisée mais les sites de
productions sont obsolètes,
relève le P-dg. Ziemex réfléchit
à de nouvelles solutions pour
moderniser leurs équipements ».
Adelise Foucault
ZIEMEX
(Sarre-Union)
P-dg : Marc Clauss
140 personnes
CA 2012 : 36 M¤
03 88 00 39 29
Années 1970
Intégration du site alsacien
au groupe allemand Ziemann
2001
Ziemann France rachète
Thermi consult, spécialiste
des échanges thermiques
Juin 2012
Dépôt de bilan du groupe
Octobre 2012
Reprise de la filiale France,
renommée Ziemex, et de
quelques actifs du groupe
par neuf de ses cadres
LE MARCHÉ
Ziemex s’est positionnée
sur des marchés de niche
à forte valeur ajoutée,
autour de quatre familles
de produits : la
chaudronnerie générale,
les récipients de
stockage, les
équipements sous
pression et les
échangeurs de chaleur à
plaque. Ses concurrents
sont essentiellement
européens. En France,
c’est l’un des derniers
acteurs à pouvoir
produire des fermenteurs
et autres cuves de très
grande capacité.