lettre aux amis - Franciscaines Missionnaires de Marie

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Transcript lettre aux amis - Franciscaines Missionnaires de Marie

« En toi est la source
de vie, dans ta lumière,
nous voyons la lumière »
« Je vous annonce une grande joie :
aujourd’hui un Sauveur vous est né, un enfant nouveau-né… »
La voilà, la Vie, avec un grand V !
Joyeux Noël et belle année à tous.
Sr Anne Marie Cunin, fmm
Franciscaines Missionnaires de Marie
La vie, (la vraie !) se fraye un chemin au cœur de cette réalité
indéniable. Au terme d’une année marquée dans le monde par tant
de guerres et de souffrances, il y a aussi mille signes de vie et raisons
d’espérer. Nous en partageons quelques-uns dans cette Lettre :
des pas de réconciliation au Sri Lanka, la joie des tout petits
et la dignité des jeunes filles au Sénégal, une vie donnée auprès
des familles berbères du Maroc… Dans la vie religieuse elle–même,
si nous devons fermer des communautés et cesser des activités,
c’est pour qu’autre chose puisse naître en fidélité à l’aujourd’hui
et en cohérence avec nos forces. Le récent Chapitre général fmm
ouvre un chemin pour les années à venir et « l’année de la Vie
consacrée » nous offre un horizon de joie. Une joie à accueillir
et à rayonner malgré nos pauvretés.
La lettre aux amis
Éditorial
« La vie, la vraie ! », c’était le slogan
d’un hypermarché bien connu.
Tous les produits de consommation,
en abondance, tout de suite, ce serait le bonheur ?
Nous feraient-ils oublier ce qui nous préoccupe ou nous angoisse :
la grisaille des jours d’hiver et le pessimisme chronique,
la crise économique, les soucis familiaux, la violence aveugle
et les virus incontrôlables ?
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FMM en Suisse
souvent blessées, en manque de repères
et d’affection. En 2010, la maladie de la
sœur directrice a mis fin à cette activité
appréciée dans le canton de Neuchâtel.
Heureusement, une famille éducatrice
continue sur cette lancée pour notre
grande joie !
les événements qui bouleversent nos vies sans perdre la joie, le
regard tourné vers l’avenir, les communautés fmm de Suisse l’ont vécu,
acceptant de quitter des maisons
chargées d’histoire et de vie.
Il y a quelques décennies, la Romandie
avait vu fleurir de petites insertions
pastorales à Bulle, Belfaux, Bonfol.
La frontière des langues n’a pas
arrêté les fmm qui rejoignirent à
Zurich les franciscains pour démarrer un Centre des vocations. Puis y
sont nés des groupes œcuméniques de
prière et de réflexion. À Locarno, au
Tessin, l’enseignement musical a donné
naissance à un orchestre de jeunes,
dirigé aujourd’hui par un ancien élève.
Fribourg, première implantation en
1888, dont la mission initiale était la
formation des jeunes et des adultes.
Plus tard, sous l’impulsion du Père
J. Loew, les sœurs ont collaboré
activement à l’École de la Foi, aujourd’hui déplacée en Afrique pour mieux
accomplir sa mission d’évangélisation
sur le terrain. Et nos bâtiments ? Ils
se trouvent en bonnes mains depuis
que la paroisse St Pierre voisine y
développe des projets sociaux.
Genève, au bout du Lac, n’a pas été
oubliée : collaboration au Cénacle,
engagements d’Église et pastorale
œcuménique…
L’ONG Franciscain International a été
un lieu privilégié où des sœurs fmm
ont œuvré en famille franciscaine pour
les droits humains et le respect de la
Création, jusqu’à notre départ du Bureau
FI de Genève en 2014. Nos engagements
se terminaient, et avec eux 126 ans de
présence et de mission en Suisse.
Accueillir au sein d’un foyer chaleureux
des jeunes en difficulté, les remettre
debout en vivant avec elles, c’était
l’objectif de la communauté de la Chaux
de Fonds. Dans un souci pédagogique,
elle se voulait disponible pour écouter, partager, conseiller des mineures
« Être tout à tous, prêtes à servir dans
toutes les situations, mais également
prêtes à disparaitre quand le bien est
accompli. » disait Marie de la Passion.
Que Dieu veille sur ce qui a été semé !
« L’espérance ne déçoit pas »
Accueillir
2
l
Sr Éliane Nicolet, fmm l
FMM dans le monde
Sénégal : une
Pouponnière,
un Foyer
« Le vécu avec
les tout petits est
une grande école, ils sont
nos maîtres sans s’en rendre compte par
leur simplicité, leur abandon, leur innocence. Avec eux on s’habitue à s’abaisser, à servir sans attendre. Ils sont un aimant attirant sur le chemin du Royaume.
Tous les jours résonne en moi la parole de
Jésus : « le Royaume des cieux est à ceux
qui leur ressemblent. »
l Sr Nawal
En 1949, le chef religieux musulman de
Dakar demande aux fmm de s’insérer à
l’hôpital Central Africain. Le service de
pédiatrie reçoit de très jeunes enfants
dénutris et malades. Rendus à leur
famille, l’alimentation faisant défaut,
les rechutes sont nombreuses. En 1955,
les fmm créent « La Pouponnière » afin
de consolider le travail commencé à
l’hôpital. Très vite d’autres enfants arrivent : nouveaux nés orphelins de mère,
non désirés ou abandonnés, parfois
dans les lieux publics.
90 bébés, de 0 à 12 mois sont accueillis
sans distinction de confession, de nationalité ou d’origine, pour passer le cap
de leur première année de vie. Au retour
dans la famille, ils bénéficient gratuitement pendant un an encore de leur
ration en lait et en farine. Pour les plus
démunis ou les orphelins, la Pouponnière
cherche une famille d’appui ou une
structure qui puisse les aider à se développer. Ceux qui sont abandonnés sont
confiés à des familles adoptives. Le Foyer Maria Goretti accueille 60 jeunes filles catholiques de 18 à 28
ans qui n’ont pas pu continuer leurs
études. La formation sur deux années alterne la classe et le travail à la
Pouponnière. L’accent est mis sur
l’éducation humaine et spirituelle afin
qu’elles acquièrent confiance et estime
de soi pour devenir de bonnes mères
de famille et soient capables de se
prendre en charge financièrement.
« Ma mission est de participer à la formation de ces jeunes filles qui deviendront à leur tour des éducatrices dans la
société. Dieu m’a donné la vie, je me dois
de la donner aux autres en leur manifestant amour et tendresse. » l Sr Christine
Au cœur de ce lieu, une communauté
fmm d’une douzaine de sœurs 10 nationalités différentes – unies pour
donner le meilleur d’elles-mêmes dans
la gratuité, la confiance en la Providence,
le respect de toute vie. Quelle joie
de voir la vie gagner et grandir !
l Sr Odile Brandin fmm l 3
Un événement : le Chapitre général
Pour un Institut religieux, le Chapitre
est par excellence le lieu de parole,
de réflexion et de décisions mûries
ensemble. Le Chapitre général FMM
rassemble, tous les 6 ans, les membres
du Conseil général, les 48 supérieures
provinciales et une sœur déléguée par
province : 110 sœurs de 45 nationalités
à Rome en 2014.
Le Chapitre général fait le point sur
la vie, les engagements, les questions
qui se posent. Il approfondit un thème
travaillé au préalable, cette année : « la
spiritualité franciscaine » et « la réponse
à donner au cri du pauvre et de la
planète ». C’est le moment d’un brassage
d’expériences et d’idées, l’occasion de
rencontres qui déplacent nos perspectives, la chance de s’ouvrir aux autres
réalités, cultures, églises.
Le Chapitre élit la supérieure générale
et ses conseillères. Un moment intense,
porté dans la prière pour celles qui seront nos responsables. Une émotion
accrue pour nous, en France, car c’est
notre provinciale, Sr Françoise Massy,
qui a été élue supérieure générale !
Le nouveau Conseil reflète bien
l’internationalité de l’Institut et son
engagement missionnaire.
Enfin le Chapitre général décide des
grandes orientations à mettre en œuvre
dans la diversité des situations locales.
Impressions de participantes
Le Chapitre ? « Beau, passionnant,
frustrant, joyeux… »
Émerveillements ? « L’Esprit Saint à
l’œuvre, une communion palpable, une
belle fraternité universelle… »
Des rencontres marquantes ?
« Les témoignages du courage des sœurs
vivant dans les zones à risque…
La fidélité des sœurs aînées…
La fraîcheur d’un regard neuf sur
notre fondatrice et son message.. »
Qu’est-ce que tu en rapportes ?
« Un appel renouvelé à vivre notre nom :
FMM… La joie de voir l’Institut bien
vivant… la joie de témoigner de l’Evangile
en fraternité… une prise de conscience
de l’interdépendance… une plus grande
unité, un élan nouveau. » l
Sr Françoise
avec les conseillères
générales.
Photo :
De G à Dte :
devant :
Srs Andrina (Taiwan),
Eufemia (Pérou),
Françoise (France),
Helen (Inde),
Narelle (Australie)
derrière :
Jolanda (Pays Bas)
Célestine (Congo)
Manque encore :
Ana (Angola) 4
É
T
R
I
P
Joie de l’appel auquel chacun/e a répondu dans sa jeunesse. Une décision amoureuse, inoubliable. Joie d’accueillir pour soi-même et de partager
la bonne nouvelle de l’Évangile. Joie de la fidélité qui traverse les heures
difficiles et les remises en question. Joie d’éprouver et de porter la consolation de Dieu. En célébrant cette année de la vie consacrée, les religieux/
ses sont appelés à revigorer leur engagement et à ne pas oublier qu’ils
ont vocation à être de ceux qui écoutent et entendent la Parole, qui parlent
et agissent sans crainte au nom de l’Évangile.
S
En proposant 2015 comme « Année de la vie consacrée », le Pape
François la met d’emblée sous le signe de la joie. Les religieux : générosité,
engagement, proximité, oui ! Mais la joie ? De quelle joie s’agit-il ?
I
T
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et ce mot, c’est la joie.
Partout où il y a les consacrés,
il y a toujours de la joie ! » Pape François
I
Année de la vie consacrée
« Je voulais vous dire un mot,
« Réveillez le monde ! » nous dit le Pape. Nous sommes invités à
témoigner que la joie fleurit quand la vie est sobre et simple, sous le
signe du partage ; qu’elle accompagne la liberté que donne l’obéissance
vécue dans la confiance et le dialogue ; qu’elle habite le cœur de ceux qui
aiment le Seigneur Jésus sans partage. Mais cette « année de la vie consacrée » pourrait bien devenir aussi une bonne nouvelle pour tous les
laïcs chrétiens, une invitation à partager un esprit, une sagesse, un art de
vivre. Certains – amis, partenaires, « associés » - y puisent déjà lumière et
réconfort pour leur route. Apportant leur propre note, ils encouragent et
stimulent les consacrés au cœur des familles spirituelles qu’ils ont rejointes.
l
Sr Anne Marie Cunin, fmm l
5
FMM dans le monde
Sri Lanka
en artisans de
réconciliation En 2009, une guerre civile de 30 ans se
terminait, mais la fin avait été la plus
violente, causant la mort de milliers de
personnes et un exode massif de populations. Les règles encore imposées entravaient la liberté de circuler dans le
pays. Les groupes tamoul et cinghalais
devenaient de plus en plus étrangers l’un
à l’autre. Les survivants, surtout au Nord,
étaient traumatisés au-delà de toute
expression et avaient besoin de guérir
des blessures physiques et psychiques.
Sœur Janet témoigne : « Comme thérapeute, j’ai voulu aller vers eux pour
les aider à se reconstruire. Nous avons
tout essayé pour rejoindre le Nord mais
des objections sérieuses sont venues du
gouvernement qui bannissait toute aide
psychologique et de conseil ! Une des
raisons, évidente, était la crainte que les
victimes ne disent la vérité à quelqu’un
venant du Sud. J’étais déterminée à ne
pas abandonner la partie et cherchais
à former des personnes de là-bas. Afin
d’éviter les soupçons, nous nous sommes
limités à recruter un petit groupe de six
jeunes femmes pour notre programme
de formation. Deux socio-psychologues
6
et moi-même sommes partis dans le
Nord et nous avons appelé ce programme « Agir en ami » au lieu de
« Counselling ». Tout en formant ces
jeunes femmes à différentes formes de
thérapies créatives, nous les avons aidées à gérer leurs propres traumatismes.
Au bout de trois jours, nous pouvions
déjà voir s’allumer sur leur visage des
étincelles d’espoir. Peu de temps après,
six autres jeunes femmes ont rejoints
cette formation. Nous les avons visitées
six fois en trois ans et leur avons appris tout ce qui était possible pour être
des aides efficaces. Le programme s’est
achevé avec la remise d’un certificat
d’agent psycho-social.
À présent ces femmes poursuivent leur
ministère et font du bon travail. Elles
visitent les personnes, les écoutent,
proposent une aide si nécessaire. Issues
de familles très pauvres, elles sont encore
rémunérées par « Mission Franciscaine » à Bonn ; et par des bienfaiteurs nous
avons pu leur procurer des mobylettes
pour aller dans les villages difficiles
d’accès. Ce n’est qu’une goutte d’eau
dans l’océan ! Mais durant la cérémonie
de clôture, elles nous ont dit combien
leur vie avait été transformée et comment maintenant elles cherchent à
transformer la vie des autres. »
l Sr Janet Nethisinghe, fmm l
Portrait
Sr Lucie Dadvisard
(19252014)
St Germain en Laye, 1925 : Lucie voit le
jour, 7e d’une famille nombreuse. À 20
ans, elle entre au noviciat et après ses
vœux entame les études
d’infirmière à l’hôpital de
la Croix St Simon à Paris.
Elle travaille au bloc
opératoire et plus tard
comme surveillante, mais
le cœur de sa vie, c’est
la mission au Maroc.
D’abord à Fez, puis
à l’hôpital Averroès à
Casablanca où elle est
responsable de ses sœurs
infirmières. Des responsabilités assumées avec
courage et intelligence.
à l’indifférence voire au mépris ! Là, sa
vocation d’infirmière concrétisa jour
après jour le don total de sa vie durant
28 ans : aider, soulager, guérir, soutenir,
aimer les plus pauvres de l’Atlas.
« Lucie ! » Son nom rebondissait d’écho
en écho : c’était pour un bébé mourant,
ou une maman prête à donner la vie,
pour un gamin blessé ou pour rétablir
la paix entre deux familles. « Lucie » de
jour, « Lucie » de nuit, lorsqu’un Papa
tambourine à la porte : « J’ai amené la
mule, viens vite pour ma femme.. ». À
mulet ou en voiture, elle partait, affrontant le froid de la montagne comme les
dangers des pistes, mais
les hommes d’Agouim
veillaient sur elle.
Les sœurs de la fraternité s’occupaient de
l’éducation, et de l’apprentissage de la broderie et des tapis. Les
frères franciscains tout
proches formaient les
garçons à l’atelier d’ébénisterie et au jardinage.
Frères et sœurs partageaient le même esprit
de St François dans
la prière, la paix et la joie. En 2002, Sr
Lucie revient à Casablanca, pour s’occuper de l’infirmerie des sœurs aînées.
Puis c’est elle-même qui touche ses limites
et apprend aussi la dépendance, dure école
pour ses dernières années de vie.
Mais le Concile Vatican II invite à vivre
en petites communautés, plus proches
des gens. Sr Lucie est sollicitée pour
le dispensaire rural d’Agouim, un
douar perdu dans les montagnes, en
pays berbère. Il était alors impensable
que des infirmiers masculins soignent
les femmes ! Lucie se fit connaître du La Vie, tu l’as aimée. Ta Vie, tu l’avais
peuple berbère qu’elle aima aussitôt. remise depuis longtemps à Dieu. La Vie,
Quel effort pour apprendre la langue, aujourd’hui, tu la goûtes en plénitude.
pour apprivoiser les habitants habitués l Sr Marie Jo Labrousse, fmm, Maroc l
7
Quoi de neuf ?
Un noviciat latin
s’ouvrira
prochainement
à Grottaferrata
près de Rome.
Il accueillera Suzanne,
actuellement prénovice
en France.
En décembre,
clôture du huitième centenaire
de la Basilique Notre Dame de
la Garde à Marseille. Ce sera
aussi le moment de notre départ
de la colline, après plus d’un
siècle de présence auprès de la
Bonne Mère pour la prière et
l’accueil des pèlerins
de tous pays.
À Lyon,
commémoration de la libération
de la Prison de Montluc en
août 1944. Une médaille est
remise aux fmm, en
reconnaissance pour l’accueil
au Cours Gambetta, en pleine
nuit, de plus de 400 femmes
prisonnières des nazis.
Merci à tous ceux
qui soutiennent cette lettre.
Vous pouvez contribuer
à son existence en faisant
un don petit ou grand à :
France : chèque à l’ordre de : « Province
de France des Franciscaines
Missionnaires de Marie »
Suisse : virement à « Franciscaines
Missionnaires de Marie (FMM) Province »
Compte 17- 9058- 9 IBAN CH 50 0900 0000 1700 9058 9
Centenaire de la communauté
d’Alep en mai 2014. Malgré la
situation terrible, la journée est
marquée par le rassemblement
de 700 jeunes chrétiens qui
ont choisi pour thème « la
joie ». Témoignages de foi
et d’espérance, au milieu
de tant de souffrances.
En cette « Année de
la vie consacrée »,
Franciscaines
nous proposons à nos M i s s i o n n a i r e s
amis laïcs et à toute
de Marie
personne intéressée
Province
un parcours de
de France
découverte de notre
Information
vie et de l’esprit
32, avenue Reille
qui nous anime.
75014 Paris
Info auprès de
Tél. 01 43 13 12 70
chaque commucommunication@
nauté ou voir sur :
fmmfrance.fr
www.fmmfrance.fr
L’équipe de la
www.fmmfrance.fr
Lettre aux Amis
www.fmm.org
va changer. Odile,
Anne-Marie, Caroline,
qui l’assuraient
depuis 2006 vous
remercient de votre intéCrédits photos :
rêt. Une nouvelle formule
©Fonds FMM.
doit voir le jour en 2015.
Conception graphique :
I. de Senilhes
Impression : Imprimerie
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