Transcript Rédigé par le Dr Pascale Choucroun - 1

La prise en compte de la pollution intérieure par les pouvoirs publics est manifeste depuis la
création, en juillet 2001, de l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur (OQAI).
L'OQAI a effectué plusieurs campagnes de mesures :
Inventaire des données 1990-2001
Inventaire des données 2002-2004
Campagne Nationale Logements 2003-2005 - rapport final - synthèse du rapport final
Deux nouvelles campagnes de mesures ont débuté en 2012, l'une dans 300 écoles (fin prévue
en 2016), l'autre dans 300 bureaux (fin prévue en 2015).
Le Plan National Santé Environnement (PNSE) 2004-2008 fixait un certain nombre d'actions
à mener pour "protéger la population à l'intérieur des locaux".
Dans ce cadre, une circulaire de la Direction Générale de la Santé du 14/04/2005 a lancé la
réalisation d'un système d’information santé-environnement dans le domaine de l’habitat,
« SISE-Habitat », qui a pour ambition de constituer "un véritable outil de gestion des
procédures et donc d’aide aux services". Son périmètre d'action a été redéfini par la circulaire
DGS/SDEA n° 2008-201 du 20 juin 2008 relative à l’informatisation du domaine de l’habitat
et du bâtiment géré par les services déconcentrés.
Dans la continuité du premier, un nouveau Plan National Santé Environnement (PNSE2) a été
élaboré pour la période 2009-2013. Il décline les engagements du Grenelle de
l'environnement.
Enfin, le PNSE3 a été élaboré pour la période 2015-2019. Il s'articule autour de 4 grands
enjeux : les enjeux de santé prioritaires, la connaissance des expositions et de leurs effets, la
recherche en santé environnement et les actions territoriales, l'information, la communication
et la formation.
Par ailleurs, l'ANSES a publié des valeurs guides pour l'air intérieur (VGAI) "définies comme
des concentrations dans l’air d’une substance chimique en dessous desquelles aucun effet
sanitaire ou aucune nuisance ayant un retentissement sur la santé n’est attendu pour la
population générale en l’état des connaissances actuelles."
Certaines de ces VGAI (pour le formaldéhyde et le benzène) ont été inscrites dans le Code de
l'Environnement (Article R221-29 et son annexe).
Rédigé par le Dr Pascale Choucroun
Centre de pathologies environnementales
et professionnelles - CHRU de Brest
[email protected]
-1-
Dernière mise à jour le 22/12/2014
Dernière modification le 22/12/2014
Qu'est-ce que la pollution intérieure ?
La pollution intérieure est généralement produite par les activités humaines ou les
infrastructures, mais il existe aussi des polluants intérieurs naturels (le radon, par exemple).
Elle peut être de nature physique, chimique ou biologique. Elle peut avoir deux provenances :
 les polluants peuvent provenir de l'extérieur du bâtiment et y pénétrer par les portes ou
les fenêtres, le sol ou toute voie de communication entre le bâtiment et son
environnement
 les polluants peuvent être produits ou favorisés par les matériaux de construction et
d'ameublement, ou les activités des habitants
De façon générale, la pollution intérieure est accentuée par une ventilation insuffisante des
locaux qui entraîne :
 une accumulation des polluants de nature chimique ou biologique, qu'ils soient
d'origine intérieure ou extérieure
 un allongement de la durée d'exposition
La concentration de certains polluants peut aussi être augmentée par une élévation de la
température ou du degré d'humidité.
La ventilation revêt une importance toute particulière dans les habitats récents, qui sont très
bien isolés pour des raisons d'économie d'énergie, et où il n'existe pas de renouvellement d'air
"passif", c'est-à-dire en-dehors d'une ventilation mécanique assistée ou de l'ouverture des
huisseries.
Les sources d'exposition ou de pollution
De provenance extérieure
 la pollution atmosphérique
 le radon, un gaz radioactif émis par certains sols
 la pollution électromagnétique au voisinage d'installations électriques (lignes haute
tension, transformateurs)
 le bruit
 le traitement de l'eau
 les pollens
De provenance intérieure
 tous les processus de combustion de :
o bois, charbon de bois, gaz, pétrole, charbon, fuel, tabac : dispositifs de
chauffage, chauffe-eau, cheminée, cuisson des aliments, tabagisme
o essence, diesel : véhicule ou autres moteurs thermiques (outillage de bricolage
ou jardinage) utilisés dans un garage ou une pièce attenante à la maison.
La contribution d'un garage attenant dans la pollution des pièces de vie en
certains produits de combustion peut aller jusqu'à plus de 80%.
-2-









Les polluants de combustion sont principalement des oxydes de carbone, des oxydes
d'azote, des particules, des composés organiques volatils (COV)
les matériaux de construction et d'ameublement : contreplaqués, agglomérés, tapis et
moquettes, tissus et literie qui peuvent libérer ou héberger des COV, y compris des
aldéhydes, des fibres minérales, des acariens
les produits d'entretien, y compris les parfums d'ambiance
les pesticides
les appareillages électriques  la pollution électromagnétique
la climatisation  la ventilation
les humidificateurs et déshumidificateurs
les purificateurs d'air produisant de l'ozone
les animaux de compagnie (endotoxines)
les moisissures (les spores viennent de l'extérieur mais se développent à l'intérieur)
Les sources de pollution dans la maison
Source : ADEME – Guide pratique "La maison individuelle"
Voir aussi  La pollution intérieure résumée
-3-
Les mesures de prévention
La prévention de la pollution intérieure commence à la construction du bâtiment : conception,
emploi de matériaux peu ou pas polluants durant tout leur cycle de vie, etc.
Dans ce domaine comme dans tant d'autres, il est bien plus facile, et aussi moins coûteux, de
prévenir que de "guérir".
La haute qualité environnementale (HQE), qui certifie les bâtiments ayant des
environnements sains et confortables, s'inscrit dans cette démarche préventive et dans le
développement durable.
Depuis 2006 il existe une certification "NF Maison individuelle option HQE".
Pour en savoir plus  Le guide de la maison neuve certifiée NH HQE
Quelque soit le type d'habitat, la qualité de l'air intérieur peut être améliorée en respectant
quelques règles simples :

assurer, même en hiver, un remplacement de l'air suffisant grâce à une ventilation
efficace et maintenir dans la maison une température inférieure à 23° et un taux
d'humidité compris entre 40% et 60%

utiliser tous les produits susceptibles de polluer l'air selon les directives du fabricant et
en extérieur ou au moins dans un endroit bien aéré
Pour en savoir plus  les guides de l'ADEME
Le guide pratique "Consommer mieux" (novembre 2014)
Quels logos pour quels produits ? (juillet 2014)
Les logos environnementaux sur les produits (octobre 2014)

maintenir les surfaces exemptes de poussières
o pour les surfaces lavables : utiliser de l'eau savonneuse; il est inutile d'utiliser
des produits de désinfection dans le cadre du simple entretien
o pour les surfaces non lavables : passer l'aspirateur une fois par semaine, de
préférence avec un aspirateur muni d'un sac et de filtres HEPA, d'autant plus
nécessaires que les habitants sont plus sensibles aux poussières ou aux
allergènes.
A noter : si votre aspirateur a des fuites d'air, les filtres, si efficaces soient-ils
sur le papier, ne seront plus que symboliques
Pour en savoir plus sur les aspirateurs et leurs filtres 
Comment choisir son aspirateur
Guide d'achat de la revue Que Choisir (2014)
-4-
L'évaluation de la qualité environnementale du logement
En première approche, elle peut se faire par le biais d'un questionnaire précis et complet
portant sur l'organisation des pièces, les matériaux de construction et d'aménagement, les
équipements et la façon dont vous les utilisez, certaines activités domestiques.
Pour ce faire vous pouvez remplir le questionnaire ci-dessous (cela vous prendra 1 à 2 heures
suivant la taille de votre logement) et nous le renvoyer par mail.
Nous l'étudierons et pourrons vous proposer éventuellement quelques conseils pour améliorer
la qualité environnementale de votre habitat.
Télécharger le questionnaire habitat
Le CHRU de Brest a mis en place depuis septembre 2009 une consultation de santé
environnementale qui s'adresse à toute personne présentant des symptômes potentiellement en
relation avec une exposition environnementale.
Pour prendre rendez-vous, téléphonez au 02-98-22-39-49 les lundis et mardis (9-12h et 1416h) et le jeudi matin (9-12h).
Cette consultation pourra donner lieu à une visite à domicile par une technicienne de la ville
de Brest qui fera une évaluation in situ du logement et pratiquera des mesures de plusieurs
paramètres physiques ou chimiques (réservé aux habitants de la ville de Brest).
Autres liens et bibliographie utiles
Les sites
Un air sain chez soi : excellent guide de l'ADEME (2013)
Les Plans Nationaux Santé Environnement
Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI) avec entre autre des fiches polluants
synthétiques
Commission de la Sécurité des Consommateurs
Les guides pratiques de l'ANAH
Ministère de la Santé
Notre-planete.ino
Santé et Environnement (site belge)
SCHL (site canadien)
CCHST (site canadien)
-5-
Santé Canada (site canadien)
EPA Indoor Air Quality (site américain, en anglais)
Indoor Air (revue spécialisée dans l'air intérieur, en anglais)
Les livres et revues
Guide de la maison écologique : hors série n° 149 de 60 Millions de consommateurs (avril
2010; 5,90 E)
Les clé de la maison écologique : spécial n° 75 de Que Choisir (mars 2008; 6,85 E)
"Le guide de l'habitat sain"
Drs Suzanne et Pierre Déoux. Ed. Medieco, 2ème édition octobre 2004; 32 E + port
(prix 2014). Vous pouvez le commander sur le site Medieco
"Le guide de l'habitat sain et naturel"
Editions Terre vivante 2014. 32 E (prix 2014)
-6-