Bonom, unitinéraire quivadela rueàlascène

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L’ECHO JEUDI 30 JANVIER 2014
jeudi 30 janvier 2014
Culture
Bonom,
un itinéraire
qui va de la
rue à la scène
Apple déçoit ses
actionnaires
À quand un
nouveau produit
révolutionnaire?
Entreprises
& marchés
BANDE DESSINÉE
PaGE 28
Le dessinateur Philippe
Delaby est décédé
Le dessinateur
belge de bande
dessinée Philippe Delaby,
connu notamment pour les
séries «Murena»
et la «Complainte des
landes perdues», est dé© BELGa
cédé à 53 ans,
ont annoncé les
éditions Dargaud sur leur compte Twitter.
Philippe Delaby est né à Tournai en 1961. Il
est entré à l’École des Beaux-arts à 14 ans
où il fait du dessin académique. Fasciné
par Ingres et les peintres flamands, il entreprendra aussi la peinture à l’huile. Ses
premières planches de bande dessinée
sont parues en 1987 dans le «Journal Tintin». Le dessinateur a notamment travaillé
sur l’album «Bran — Légende née des tourbillons des vents du Nord» et la série
«L’Étoile polaire» (Le Lombard) avant de
rencontrer un succès public et critique
avec la série historique «Murena» (Dargaud), scénarisée par Jean Dufaux. Il avait
également repris le dessin de la série
«Complainte des landes perdues» à partir
du tome 5. Le dessinateur avait notamment reçu récemment un «Crayon d’Or»
(Gouden Potlood) dans le cadre du 27e festival de la bande dessinée de Middelkerke
en 2013.
Une exposition et un ouvrage mettent
en lumière l’œuvre monumentale de
la légende du graffiti qui désormais
dessine avec son corps.
BEL 20 2.880,93 -0,75%
www.lecho.be
DOW JONES 15.738,79 -1,19%
TAUX À 10 ANS 2,463%
BELGIQUE
© DOC
AU MUSÉE
DIDIER BÉCLARD
Elles apparaissent au petit matin sur des
murs la veille encore vierges. Puis elles prennent leur place et on a l’impression de les
avoir toujours vues à cet endroit. Un renard
qui semble se jeter du toit de la Cité administrative, un éléphant prêt à basculer dans
le vide devant la Bibliothèque royale, un
squelette d’animal préhistorique sur la façade de l’immeuble Generali en face de Bozar, les fresques de Bonom, ou qui lui sont
attribuées puisqu’aucune ne porte sa signature, ont définitivement intégré le paysage
urbain bruxellois. Ces fresques pour la plupart animalières impressionnent par leur
style et leurs dimensions mais aussi par leur
emplacement en général (très) en hauteur.
Réalisées à l’aide de pinceaux-perches ou
suspendu en rappel, dans l’obscurité, sans
recul et en très peu de temps (pour éviter de
se faire repérer), elles dégagent une force
inspirée par l’urgence et encore amplifiée
par le mouvement qui anime la plupart de
leurs sujets.
Bonom naît Vincent Glowinski à Paris en
1986. Il entreprend des études artistiques et
pratique le dessin d’observation dans les
musées d’histoire naturelle. Il s’essaye au
graffiti à Paris notamment sur les grands
immeubles à l’abandon. En 2005, il débarque à Bruxelles pour suivre les cours de
La Cambre et découvre dans le même temps
le chantier permanent qu’est la capitale de
l’Europe. Les espaces gigantesques à l’abandon vont permettre à son œuvre de prendre
de l’ampleur et de s’épanouir. Et tant qu’à
peindre la nuit, pourquoi se limiter aux immeubles abandonnés.
La chute
Le succès de ses fresques et l’attention qu’il
suscite auprès des médias vont littéralement faire tomber l’artiste qui est arrêté en
2010 pour ses peintures illicites. Il range
plus ou moins ses pots de peinture et développe avec Jean-François Roversi la performance «Human Brush» dans laquelle il utilise son corps comme un pinceau et dessine
dans l’espace et sur un écran grâce à un sys-
L’exposition et le livre qui n’en est
pas le catalogue se complètent parfaitement. Les nombreux croquis
préparatoires montrent à quel point
l’œuvre de Bonom est élaborée, réfléchie. Les photographies de son
complice Ian Dykmans témoignent
non seulement des conditions dans
lesquelles
ont été réalisées ces
fresques et
les mettent
en valeur
grâce notamment à
l’utilisation
de la technique lith
pour le développement des photos qui leur donne
cette tonalité particulière. Paradoxe,
le papier utilisé devrait permettre
aux photos de durer cent ans. Les
graffitis, s’ils ne sont pas effacés,
tiendront dix, peut-être vingt ans.
Devises et taux 10
agenda 10
Fonds de placement 17
Recticel bénéficie de la clémence pour
son cartel dans les mousses flexibles
La firme belge paiera une amende de près de 27 millions
d’euros pour avoir participé à un cartel pendant 5 ans. Sa
coopération avec le gardien européen de la concurrence
lui permet d’échapper à une amende plus lourde.
VINCENT GEORIS
E
nquêtes du FBI et de la Commission européenne, dénonciations, prix truqués, amendes,
clémence… Tous les ingrédients d’une affaire de concurrence aux ramifications internationales sont là.
Le Belge Recticel, l’Américain Carpenter,
l’Autrichien Eurofoam et Vita, une société
londonienne enregistrée aux îles Caïmans,
ont été condamnés hier par la Commission
européenne à une amende de 114 millions
d’euros pour avoir organisé un cartel dans le
secteur des mousses flexibles.
Pendant cinq ans, entre 2005 et 2010, ces
entreprises se sont réunies dans le plus
grand secret pour se mettre d’accord sur le
prix de vente de la mousse de polyuréthane
dans dix pays européens (France, Belgique,
Pays-Bas, Royaume-Uni, Estonie, Allemagne,
Autriche, Hongrie, Pologne et Roumanie).
Une pratique interdite par les règles européennes de la concurrence.
Le cartel touchait 20% du marché local de
la mousse de polyuréthane, un produit très
répandu, utilisé dans l’ameublement,
comme les canapés pour les matelas
(Bultex, Lattoflex…), et les sièges des voitures.
Leur objectif? Répercuter sur le consommateur le coût des matières premières des
produits chimiques. Et surtout, éviter de se
livrer entre eux une concurrence agressive.
«Bonom, le singe boiteux», Ian Dykmans et Vincent Glowinski, CFC-Editions, 208 p. 39 euros.
Exposition: jusqu’au 22 mars à l’Iselp,
boulevard de Waterloo 31B à
Bruxelles. Rens. 02 504 80 70 ou
www.iselp.be.
tème de captation des mouvements en
temps réel. Présenté au KVS, ce spectacle attire l’attention de Wim Vandekeybus qui
l’accueille dans sa compagnie Ultima Vez
pour la création de son propre spectacle
«Méduses» (présenté prochainement dans
différents lieux en Belgique et en France).
Beaucoup plus discret, Bonom réalise
encore quelques commandes comme le dinosaure du Museum d’histoire naturelle ou
la barrière de corail le long du canal dans le
cadre du festival Kanal en 2012. L’année suivante, trois nouvelles fresques apparaissent
en peu de temps et non loin les unes des autres: la femme qui se caresse dans l’avenue
Louise, un homme émacié, nu également,
Porte de Halle et, entre les deux, un autoportrait du peintre accroupi, encore nu. Ultime baroud d’honneur ou amorce d’une
nouvelle «période» – marquée par la figure
humaine plutôt qu’animale – dans l’œuvre
de Bonom? Personne n’a encore répondu
mais nombreux sont ceux qui scrutent les
murs de la ville dans l’espoir d’y voir naître
de nouveaux personnages.
«La Grande Bellezza»
primé par la presse belge
L’Union de la presse cinématographique
belge (UPCB) a décerné son Grand Prix au
film «La Grande Bellezza» de Paolo Sorrentino. L’association a décidé d’attribuer ce
prix au réalisateur Paolo Sorrentino qui
«après l’inoubliable ‘Roma’ de Federico Fellini
et le truculent ‘Gente di Roma’ d’Ettore Scola,
complète la radiographie de la faune qui
hante les soirées décadentes de la capitale italienne, avec sa caméra intrusive et impitoyable, capturant des images flamboyantes et
inoubliables, toujours avec tendresse.» Le film
italien a reçu, le 13 janvier denrier, le Golden Globe du meilleur film étranger à Los
Angeles. L’UCPB a par ailleurs attribué le
© PaTHé
Prix Humanum, qui est décerné à un film
servant de plaidoyer pour une vie en harmonie parmi différents peuples, au film
belge «Kinshasa Kids» de Marc-Henri
Wajnberg. L’UPCB, présidée depuis 2012
par David Hainaut, regroupe une centaine
de journalistes et de rédacteurs ayant un
lien étroit avec le cinéma.
Recticel est un des leader mondiaux des mousses flexibles. © EMY ELLEBOOG
LES PRINCIPAUX CARTELS DÉMANTELÉS PAR LA COMMISSION DEPUIS 2010
En millions d’euros
Produits dérivés de taux d’intérêt
1.710,00
Tubes cathodiques
1.470,00
Transporteurs de fret aérien
799,00
Producteurs d’écrans LCD
648,00
Sanitaires pour salles de bains
622,00
Puces à mémoire
331,27
Producteurs de poudre à lessive
315,20
Producteurs de phosphates
175,65
Secteurs des transitaires
169,00
Faisceaux de fils électriques
141,80
Verre pour tubes cathodiques
128,74
Mousses flexibles
114,00
Évolution de l’action Recticel
Descentes du FBI
et de la Commission
6,95 EUR +11,29%
7
6
5
4
2012
«Smatch» parle de science au théâtre, avec un génie certain…
BERNARD ROISIN
Sur scène un squelette, des lampes
de salles d’op’, une toile blanche, des
écrans dans un décor nu. Trois assistants – l’un aux consoles, les deux
autres à la musique –, et au milieu
une femme à la voix déformée qui
raconte, anonyme, sa plongée dans
le burn-out.
Bienvenue dans «Smatch volume
III», Smatch étant la contraction de
to smash écraser et de to match mettre ensemble. Ce laboratoire d’idées,
imaginé par Dominique Roodthooft
(l’une des deux actrices présentes
physiquement sur le plateau) et le
studio du Corridor, s’attaque dans
cette troisième édition aux interactions entre corps et esprit, entre
pouvoirs physiques, mentaux, intérieurs et extérieurs qui s’exercent sur
notre condition d’être humain.
Cette conférence est rythmée
d’interventions de scientifiques –
l’endocrinologue Vincent Geenen, la
psychiatre jungienne Csilla Kemenczei, le physicien Vincent Moreau, la
philosophe Vinciane Despret – et de
citations, d’écrits de Michel Serre,
Gilles Deleuze ou Jean-Claude Ameisen notamment…
On y parle de vie éternelle, de
néo-cortex, d’assemblage de corps et
d’esprit, de la fistule anale de Louis
XIV, de corps encore comme donut,
de thymus et de cyclothymie, de
temps, de vagues dans le cerveau, de
pouls… et de poulpe.
Tout cela pourrait sembler bien
aride et pesant, mais se révèle intelligent, étrangement léger et drôle.
Cette leçon de sciences et d’idées a
des airs de «C’est pas sorcier!» avec
ses interventions séquences, ses
fausses expériences façon génies en
herbe entrecoupées de petites histoires drôles (notamment une
blague de gynécologue), d’intermèdes musicaux, voire de chansons
(version jouée sur un squelette d’«I
put a spell on you») et même de
danses!
Dans cette sorte d’apesanteur de
tous les possibles où des professeurs
Tournesol croisent le Loch Lomond
du Capitaine Haddock, Dominique
Roodthooft et la petite troupe qu’elle
emmène invitent les sciences dures,
médicales, sociales ou de l’esprit à se
confronter et, ce faisant, à s’enrichir
mutuellement: entre corps et esprit,
entre abstraction et émotion, entre
zéro et infini. Des associations
d’idées, de théories et d’expérimentations joyeuses, qui démontrent
que la vie aussi est une expérience en
soi, qu’il existe un art total de vivre,
que les sciences quand elles compartimentent mentent, et que l’harmonie joyeuse du «chant» scientifique a
pour titre… le gay savoir.
VINCENT GEORIS
© aLICE PIEMME
2013
2014
Mais début 2010, Vita vend la mèche aux services européens de la concurrence. Le 27 juillet de la même année, des descentes surprises
sont organisées par le FBI dans les bureaux
des sociétés aux Etats-Unis et par la Commission en Europe. Le matériel informatique saisi
prouve le cartel. Cette dénonciation vaudra à
Vita d’être amnistiée. Et d’éviter une amende
de 61,7 millions d’euros.
Recticel, par contre, est doublement touché. La firme basée à Bruxelles doit payer une
amende de 14,885 millions d’euros en raison
de sa propre participation. Mais comme elle
détient la moitié d’Eurofoam, avec l’Autrichien Greiner, elle est aussi redevable de
12,091 millions d’euros, ce qui porte le montant total de son amende à 26,976 millions.
Programme de clémence
pour Recticel
Le montant est substantiel pour Recticel.
Mais au final, l’entreprise ne s’en tire pas
mal. C’est en réalité la moitié de ce qu’elle
devrait payer. Recticel, Greiner et
Eurofoam ont bénéficié du programme de
clémence de la Commission. Leur amende
a été réduite de 50% pour avoir coopéré à
l’enquête après l’inspection surprise.
«C’est beaucoup d’argent qui va partir,
«C’est beaucoup d’argent
qui va partir, alors que nous
aurions pu l’investir ailleurs.»
OLIVIER CHAPEL
CEO DE RECTICEL
alors que nous aurions pu l’investir ailleurs,
nous confie Olivier Chapel, le CEO de
Recticel. Après trois ans et demi d’incertitudes,
je suis satisfait que cette affaire soit derrière
nous». Le cours de l’action de Recticel, suspendu hier jusqu’à 14h, a terminé en
hausse de plus de 11%.
Carpenter, qui devra payer 75 millions
d’euros, bénéficie d’une réduction de 10%
pour avoir accepté une transaction.
«Cette décision illustre le succès croissant
du programme de clémence et de la possibilité
de transaction introduite en 2008. Tout cela
accélère les procédures», commente Vincent
Mussche, avocat spécialisé en droit de la
concurrence au cabinet Baker & McKenzie.
Le montant total de l’amende semble
plutôt raisonnable au regard des condamnations infligées par le Commissaire à la
Concurrence Joaquin Almunia à d’autres
cartels (voir infographie). «Les ententes nuisent à l’ensemble de l’économie et ne sauraient
être tolérées», a rappelé hier le commissaire
européen.
LES OPÉRATIONS
«COUP-DE-POING»
DE LA COMMISSION
Mardi 27 juillet 2010, 15h30. Les inspecteurs de la Commission européenne descendent par surprise avec
un mandat de perquisition au quartier général de Recticel, à Bruxelles.
Simultanément, d’autres équipes des
services de la concurrence se présentent aux quatre coins de l’Europe,
chez Vita, Eurofoam et Greiner. aux
Etats-Unis, une équipe du FBI investit
le siège de Carpenter, à Richmond.
avec la rapidité de l’éclair, plusieurs
spécialistes IT, dotés de puissants
moyens informatiques, se connectent
sur place aux serveurs des entreprises suspectes et investissent les
PC. Ils récoltent les preuves de cartel, sous le regard médusé des employés. Pas le temps d’effacer les
preuves. Ils repartent aussitôt avec
des DVD.
Quelques semaines plus tard, les sociétés sont invitées à s’expliquer par
écrit. Le plus souvent, elles collaboreront avec l’exécutif européen afin
d’obtenir une réduction de leur
amende.
La sanction des cartels est une des
prérogatives les plus importantes de
la Commission européenne. La
concurrence est d’ailleurs sa seule
compétence réelle. Lors de ces opérations «coup-de-poing», qui peuvent
parfois impliquer une vingtaine de
fonctionnaires, l’exécutif européen
jouit d’une grande liberté, ne requiert
pas la force publique et délivre luimême un mandat à ses enquêteurs.
Parfois, les auteurs de cartel sont pris
en flagrant délit par les autorités de
la concurrence, dans des hôtels ou
des lieux «hors de tout soupçon». V.G.
Les pharmas belges veulent conserver leur leadership mondial
Les quatre grandes pharmas actives en Belgique, UCB, GSK, Pfizer et Janssen, ont déposé un mémorandum au gouvernement fédéral.
«Smatch (3)», le 30, 31 janvier et 1er février au KVS
à 1000 Bruxelles, Tél.: 02 210 11 00 ou www.kvs.be.
Du 16 au 22 février au Théâtre de Liège, Tél.: 04 342 00 00
ou www.theatredeliege.be.
EN USD/BARIL
Bourses étrangères 22
© BELGa
Un renard qui semble se jeter du toit
de la Cité administrative à Bruxelles,
une oeuvre de Bonom. © DOC
EN PAGES INTÉRIEURES
PÉTROLE BRENT 107,85 +0,41%
Bourse de Bruxelles 23
CINÉMA
STREET ART
EURO EN DOLLAR 1,3662 +0,08%
-3 points de base
À quelques mois des élections, c’est
le temps des grandes manœuvres
dans le secteur pharmaceutique.
La plateforme Biopharma, qui
rassemble l’industrie et le gouvernement fédéral, s’est réunie hier au
Lambermont, en présence du Premier ministre Elio Di Rupo (PS), accompagné des vice-Premiers ministres Pieter De Crem (CD&V), Alexander De Croo (Open-VLD), Koen
Geens (CD&V) et Laurette Onkelinx
(PS).
Côté pharmas, les «big five», UCB,
GSK, Janssen, Pfizer et Baxter étaient
tous de la partie. Les autres firmes du
secteur étaient représentées par
pharma.be et essenscia.
Aucune décision n’est sortie de
cette rencontre qui a lieu régulièrement depuis 2006. Ce fut surtout
l’occasion pour les entreprises de
plaider pour la défense de leur leadership mondial. Le secteur exporte
pour 36 milliards d’euros par an. La
Belgique est, après l’Allemagne, le
principal exportateur de médicaments dans le monde.
La position dominante
belge menacée
Quatre des plus grands (UCB, GSK,
Janssen et Pfizer) s’étaient concertés
pour déposer un mémorandum de
vingt recommandations au gouvernement «papillon». Nous les avons
rencontrés au cercle «De warrande»
pour en prendre connaissance.
Le document reprend les avancées réalisées depuis sept ans, qui
ont permis à la Belgique d’occuper
une position dominante sur la place
mondiale. Mais l’industrie tire aussi
le signal d’alarme.
«Grâce aux mesures fiscales adoptées pour favoriser la R&D et attirer les
investisseurs, l’industrie pharmaceutique s’est renforcée en Belgique. Le secteur génère 30.000 emplois directs et
80.000 indirects, explique Didier
Malherbe, administrateur délégué
d’UCB Belgium. Mais attention, il est
important que l’on continue à se maintenir à ce niveau, car les autres pays
sont de plus en plus compétitifs.»
Les quatre pharmas, pourtant
grandes concurrentes sur le marché,
appellent de concert à la stabilité.
«L’industrie
biopharmaceutique
investit chaque
année en Belgique
2 milliards d’euros
en R&D.»
PASCAL LIZIN
DIRECTEUR EXTERNaL aND
PUBLIC aFFaIRS DE
GSK BIOLOGICaLS
«L’industrie biopharmaceutique est un
secteur clé pour la Belgique, surenchérit Pascal Lizin, directeur External
and Public Affairs de GSK Biologicals. Elle investit chaque année en Belgique 2 milliards d’euros en R&D, soit
25% de tous les investissements publics
et privés en R&D du pays.»
Le mémorandum est surtout un
appel du pied au prochain gouvernement fédéral. L’industrie réclame
le maintien de plusieurs mesures:
l’exonération fiscale à 80% pour les
chercheurs, la déduction fiscale
pour revenus de brevets et la déduction des intérêts notionnels pour les
entreprises.
Nouvelles priorités
Les pharmas fixent aussi des nouvelles priorités. Pour enrayer la dévaluation des médicaments, les phar-
mas réclament que le remboursement des médicaments soit adapté
à l’inflation pendant la durée du
brevet.
Les firmes souhaitent aussi un
remboursement plus important des
médicaments innovants créés et
vendus en Belgique. Un exemple? Le
Neupro, un traitement d’UCB contre
la maladie de Parkinson, n’est pas
encore remboursé en Belgique. Une
situation paradoxale. UCB est la
seule grande entreprise pharmaceutique active dans le pays dont l’actionnariat est belge.
Les pharmas plaident également
pour une meilleure organisation des
institutions, comme l’Agence fédérale des médicaments, ainsi que
pour l’amélioration de la collaboration entre les entreprises et les universités.