EL WATAN DU 04.11.2014

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Transcript EL WATAN DU 04.11.2014

■ SA VISITE SUSCITE
TOUJOURS LA POLÉMIQUE
Qu’est venu faire
BHL en Tunisie ?
LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANT À TUNIS
MOURAD SELLAMI EN PAGE 24
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 4 novembre 2014
ÉDITION DU CENTRE
N°7319 - Vingt-cinquième année - Prix : Algérie : 20 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com
HAMID GRINE CHARGÉ DE LA SALE BESOGNE
Le pouvoir cible
la presse libre
■
LA FEUILLE DE ROUTE DU MINISTRE
Vers l’institutionnalisation
du marché informel de la publicité
■
SAÂD BOUAKBA. CHRONIQUEUR
«Affaiblir les journaux critiques
pour opérer la succession»
■ DES
JOURNAUX MAROCAINS SUSPENDUS
Quand le makhzen
inspire Alger
FERTIAL
PHOTO : APS
LIRE LES ARTICLES DE
MOHAND AZIRI, OMAR BERBICHE
ET ALI BOUKHLEF
EN PAGES 2 ET 3
LA CAN-2015 MAINTENUE
Un nouveau
contrat
signé avec
Sonatrach
L’ULTIMATUM
DE LA CAF AU MAROC
■ La société
d’approvisionnement
en gaz pour les 10
prochaines années.
LIRE L’ARTICLE DE
M.-F. GAÏDI EN PAGE 7
YENNAYER OFFICIEL
À PARTIR DE 2015
■ Le nouvel an amazigh sera reconnu fête
officielle à partir de 2015, a déclaré El Hachemi
Assad, secrétaire général du HCA, lors d’une
conférence de presse tenue hier à la maison de
la culture Mohamed Laïd El Khalifa de Batna.
Issa Hayatou
hier à Rabat
● La Confédération africaine de football (CAF)
est décidée à faire jouer la CAN-2015 aux dates prévues, entre
le 17 janvier et le 8 février. C’est ce qui a été annoncé, hier,
à partir de Rabat, par la CAF, dans un communiqué.
LIRE L’ARTICLE DE ABDELGHANI AÏCHOUN EN PAGE 23
PUBLICITÉ
LIRE L’ARTICLE DE LOUNÈS GRIBISSA EN PAGE 5
PHOTO : AFP
hispanoalgérienne des
fertilisants Fertial,
détenue à hauteur
de 66% par Grupo
Espanol Villar Mir
(GVM) et à 34%
par Asmidal, vient
de signer avec
Sonatrach un
nouveau contrat
SELON LE HCA
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 2
L’ACTUALITÉ
LA FEUILLE DE ROUTE DU MINISTRE
Vers l’institutionnalisation
du marché informel de la publicité
L
miné par des critères scientifiques de
mesure d’audience et de niveau de
tirage et de vente des journaux. Certes,,
eurs
il est faux de croire que les annonceurs
ne font pas de politique et quee le
choix d’un support n’est dicté que par
onodes considérations strictement éconoette
miques et commerciales. Mais cette
ans
réalité est encore plus manifeste dans
les régimes autocratiques, où le
mariage d’intérêt entre le pouvoir
politique et les lobbies financiers
prend tout son sens.
Laissons donc la gestion de la
publicité à la discrétion des annonceurs et des annonceurs seuls, sans
aucune immixtion du pouvoir politique. Et les questions de l’organisation du champ médiatique – aussi
bien dans son volet relatif au respect
des règles de l’éthique et de la déon-tologie que dans d’autres domainess
relevant de la vie organique des médiass
– aux professionnels de la presse. Dans
«l’exégèse» du ministre sur la moralisation de la profession, on décèle
au mieux une ignorance des règles
universelles de fonctionnement des
médias – ce que nous ne croyons pas
–, au pire une tentation dangereuse de
briser définitivement, via le levier de
la publicité, les plumes et les journaux
qui ne sont pas dans les bonnes grâces
du pouvoir.
Tout, dans la démarche du ministre de
la Communication, laisse dubitatif,
voire sceptique sur les arrière-pensées
et les objectifs réels inavoués visés à
travers cette guerre politico-médiatique déclarée contre certains titres.
Tout d’abord cette usurpation du débat
par l’autorité politique, qui n’a pas
vocation à réfléchir en lieu et place des
professionnels sur comment s’organiser et se mobiliser pour que les règles
de l’éthique et de la déontologie soient
respectées partout et par tous. Il s’agit
d’un débat interne à la profession.
Il n’appartient pas au ministre de
tutelle ou à quelque
autre institution que
ce soit de délivrer
des certificats de
moralité aux journaux en fonction
de critères dou-
PHOTO : B. SOUHIL
SOUHIL
a relation presse-annonceurs, à
la mise en place de laquelle le
ministre de la Communication,
Hamid Grine, appelle avec un sens
aigu non pas du débat mais de la provocation, n’existe dans aucun manuel
des sciences de la communication. Le
ministre, qui est venu avec une feuille
de route et un logiciel de la pratique
journalistique qui nous ramène des années en arrière, s’évertue à convaincre
l’opinion que tous les maux de l’Algérie viendraient de deux ou trois journaux peu respectueux, à son goût, des
règles de l’éthique et de la déontologie.
Le ministre, qui se targue d’être un
enfant de la presse, aurait sans doute
laissé l’empreinte de son passage à
la tête de ce département ministériel
grand consommateur de ministres s’il
était réellement animé par une volonté
sincère d’ouvrir un débat sain sur
l’exercice du métier de journaliste dans
le pays et sa normalisation. Tous les
journalistes professionnels, qui ont une
haute idée de leur profession, auraient
applaudi son courage de vouloir mettre
de l’ordre et du professionnalisme
dans un secteur qui n’est que l’exact
reflet de l’état de déliquescence dans
lequel se trouve le pays, s’il avait
posé les vraies questions et suggéré
des réponses susceptibles de débat et
pouvant fédérer les énergies de toute la
corporation.
Quel est le lien entre le respect de
l’éthique et de la déontologie qui fait
la crédibilité d’un média et sa raison
d’être de par la fonction sociale de
la presse et l’éligibilité ou non d’un
organe de presse à capter de la publicité étatique ou privée, nationale et
étrangère ? Dans les pays normalement
constitués, la publicité, qui est une activité commerciale, est gérée selon des
normes économiques rigoureuses, qui
tiennent compte de l’impact média du
message publicitaire, lequel est déter-
teux. Le
rôle des pouvoirs publics se limite à la
mise en place du cadre réglementaire
et législatif.
La seconde entorse aux bonnes mœurs
politiques, c’est lorsque le ministre,
outrepassant ses prérogatives institutionnelles, en vient, avec une telle légèreté et un mépris pour l’intelligence,
l’autorité et l’autonomie de gestion
des opérateurs économiques publics
et privés nationaux et étrangers, à
décider à leur place du choix de leurs
supports publicitaires. La sentence est
rendue et les cibles sont toutes désignées. Dans quel pays a-t-on déjà vu
un ministre de la République sommer
des annonceurs privés – et, plus grave
encore, étrangers – de s’inscrire dans
un marché informel de la publicité et
se conformer à des règles de gestion
de leurs plans médias sur lesquels ils
n’ont aucune emprise ?
Que l’argent de la publicité des entreprises publiques soit détourné de sa
vocation pour faire profiter des boîtes
de communication et des médias
proches du pouvoir n’est pas nouveau.
Ce qui l’est, en revanche, c’est cette
volonté, exprimée aujourd’hui sous
forme d’injonction, de régenter le secteur de la publicité non étatique, privé,
national et étranger.
Désormais, ce n’est plus l’analyse
des courbes des tirages et des ventes
de journaux qui dicteront le choix
des supports publicitaires pour les
annonceurs privés. Il est demandé
aux patrons privés de faire plus de la
politique que de la bonne gestion et
de la rentabilité économique. Voire
d’installer des comités de lecture et
de censure de la presse dotés de voix
prépondérantes qui vont siéger dans
les directions de la communication des
entreprises.
La réponse à cette nouvelle stratégie
de communication du pouvoir est
donnée par les échos qui parviennent
de certaines wilayas, exprimant leur
inquiétude et leur désarroi face à l’infructuosité de leurs appels d’offres en
raison précisément du choix inapproprié des supports publicitaires, décidés
selon des critères antiéconomiques.
Omar Berbiche
SAÂD BOUAKBA. Chroniqueur de presse
«Affaiblir les journaux critiques pour opérer la succession…»
Comment expliquez-vous les propos du
ministre de la Communication relatifs à la
publicité qui doit aller, selon lui, aux «journaux
vertueux», pour reprendre ses mots ? Est-il
venu avec un ordre de mission précis qui vise à
étouffer les journaux critiques ?
Il a été chargé de faire pression sur les journaux
qui critiquent le pouvoir. Mais, par manque de
connaissance du secteur de la communication, il
est allé très loin en outrepassant les prérogatives
des autres institutions (la justice, la police…) et en
se plaçant comme un chef suprême qui concentre
tous les pouvoirs. Car si ces journaux, qui critiquent le pouvoir, dépassent les limites et ne
respectent pas la déontologie, il y a bien la justice,
dans ce pays.
Ce n’est pas à un ministre de la Communication
de déclarer que tel ou tel média ne respecte pas
l’éthique et la déontologie. Comme il ne connaît
pas le secteur, il s’est mis à juger, lui-même, les
professionnels du secteur de manière pitoyable,
en déclarant que les titres critiques de la presse
nationale doivent être sanctionnés sur le plan
commercial.
Mais ce qu’il ne sait visiblement pas, c’est
PHOTO : D. R.
Propos recueillis par
Mohand Aziri
que celui qui commet un délit de non-respect de
l’éthique et de la déontologie est puni par la loi.
La diffamation et l’injure sont punies par le code
pénal. Et c’est à la justice de le faire. Et non pas à
un ministre de la Communication, par des procédés détournés, œuvrant à priver ces journaux de
ressources publicitaires. Le pouvoir ne lui a pas
demandé d’inquiéter ces journaux de cette manière lamentable, mais en apportant des preuves
tangibles devant la justice.
Pourquoi a-t-il été choisi ?
Ceux qui lui ont permis de devenir ministre
n’ont rien à voir avec la presse. Sa façon de faire
le prouve. Il a été nommé à ce poste en signe de
récompense pour services rendus quand il était
responsable de la communication et de la publicité chez l’opérateur téléphonique Djezzy. C’est
un renvoi d’ascenseur. Le pouvoir ne lui a pas
demandé de sanctionner la presse en la privant de
la publicité. Les procédés de sanction des délits de
presse sont connus. Ils sont puisés dans les textes
de loi. La publicité, quant à elle, est régie par des
règles économiques. Avant ce ministre, jamais
la publicité, encore moins privée, n’a été utilisée
comme moyen de pression pour pousser les journaux à changer de ligne éditoriale ou à cesser de
critiquer le pouvoir. La publicité n’a rien à voir
avec l’information. La publicité est un moyen pour
les annonceurs de profiter de la réputation d’un
journal afin de faire connaître leurs produits…
Elle n’a rien à voir avec les idées et le journalisme.
Le ministre, qui ne comprend rien ni en journalisme ni en publicité, a créé la confusion entre les
deux. Il dit ainsi que c’est la publicité qui définit la
qualité de la presse. C’est la preuve qu’il n’a rien à
voir avec le secteur. Il est déjà le pire ministre de la
Communication.
Y a-t-il un lien direct entre cette campagne
contre la presse et le scénario de la succession ?
Effectivement, on veut affaiblir les journaux
critiques pour opérer la succession sans couac.
Mais ce raisonnement est totalement faux, car si
les manœuvres pour la succession se déclenchent,
ce ne sont pas les journaux qui vont les accentuer
ou les contenir. C’est une affaire politique qui va
se faire avec les partis politiques, la société civile
et les hommes qui sont au sein des institutions de
l’Etat. Encore une fois, le ministre, qui ne connaît
pas la presse, mélange le journalisme et les
affaires politiques.
Hamid Grine fait énormément de déclarations ces derniers temps sur le professionnalisme et l’éthique. Il a donné sa définition de la
pratique du journalisme. De par votre longue
expérience dans le domaine, de quelle école de
pensée ou de journalisme est-il ? Quelle était sa
vision de la presse avant qu’il endosse ce poste
de responsabilité ?
Je ne sais pas s’il est d’une école de pensée !
Il n’a pas beaucoup travaillé dans la presse. Il est
connu pour avoir été journaliste spécialisé dans
le sport. Après, il est devenu attaché de presse et
chargé de la publicité au sein d’une entreprise
privée algérienne. Ses déclarations sur la déontologie et la publicité reflètent sa non-maîtrise de la
gestion du secteur, en affirmant que les trois critères de distribution de la publicité, c’est le tirage,
la déontologie et la volonté de l’annonceur. Or, le
premier critère de distribution de la publicité, c’est
la volonté de l’annonceur et rien que la volonté de
l’annonceur.
M. Az.
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 3
L’ACTUALITÉ
HAMID GRINE CHARGÉ DE LA SALE BESOGNE
Le pouvoir cible la presse libre
M
essage aux opérateurs privés, qu’ils soient nationaux
ou internationaux : choisissez bien votre support, ne brouillez
pas votre image en l’associant aux
journaux qui diffament, quel que soit
leur tirage.» Pathétique appel à censure concertée d’un ministre de la
Communication, Hamid Grine en
l’occurrence, ne craignant ni le ridicule de l’entreprise ni la honte infligée à l’Etat républicain, contraint
désormais d’endosser publiquement la mise à mort programmée de
titres indépendants de la presse nationale. «C’est un nouveau palier,
estime Nasredine Lezzar, qui vient
d’être atteint dans le crescendo de
la censure et de l’intimidation.»
Pour ce juriste, spécialiste de l’arbitrage international, l’objectif d’un
tel appel est clair : instiller un climat de peur au sein des annonceurs.
PRÉLUDE À UNE
RECONFIGURATION
DU PAYSAGE MÉDIATIQUE
«Les opérateurs privés, dit-il, qui
avaient cassé le monopole public,
sont menacés de représailles, sans
dire lesquelles, mais elles sont
multiples. Elles vont de l’exclusion
des marchés publics aux redressements fiscaux en passant par
les embûches administratives et
bureaucratiques.» Ces manœuvres,
fait-il observer, interviennent dans
un contexte de vide juridique «incompréhensible mais voulu», mar-
● Le ministre est décrit comme un personnage éructant l’ambition démesurée.
«Il est sans foi ni loi et il est capable de marcher sur des cadavres pour atteindre ses
objectifs», confie un de ses anciens collègues.
qué par l’absence conjointe d’une
loi sur la publicité et d’un organe
indépendant de régulation. Pour
H’mida Layachi, dont les deux
journaux (Algérie News et Djazaïr
News) avaient été les premiers à
subir les foudres de Hamid Grine et
de ses parrains au pouvoir, il s’agit
là incontestablement du prélude à
une reconfiguration du paysage médiatique ; d’une «fatiha malsaine
qui est en train d’être récitée où
aucune voix discordante ne devrait
subsister». «Jusqu’il y a peu, dit-il,
aucun responsable n’avait voulu
assumer la responsabilité de ces
intimidations et pressions. Maintenant, c’est fait. Aujourd’hui, c’est
bas les masques. Nous sommes
bel et bien en présence d’une
décision politique d’interdiction.
Et les arguments économiques de
la commercialité invoqués par le
gouvernement se sont désormais
effondrés. C’est une interdiction
politique exécutée à visage caché.»
Pour le journaliste, le «scénario
caché» qui ne dit pas son nom
vise «à reproduire le régime unidimensionnel des temps révolus
où expression, presse libre, débat
public n’ont pas leur place». Après
les pressions et intimidations judi-
ciaires, la clochardisation de la
presse, l’ouverture sous contrôle
de l’audiovisuel, c’est le chantage
à la publicité. C’est là, expliquet-il, la conséquence de cette «alliance contractée entre les noyaux
constitués d’hommes d’affaires,
de barons de l’informel brassant
l’argent sale et le noyau du système
Bouteflika, ses hommes et proches
parlant en son nom».
Pour les cinq prochaines années de
ce 4e mandat présidentiel, Layachi
s’attend à une évolution «à l’égyptienne» du paysage médiatique.
«Ce dernier ressemblera à celui
prévalant en Egypte avant la chute
de Hosni Moubarak», anticipe-t-il.
«Mais qui est ce Hamid Grine ? Ana
semitou (c’est moi qui l’ai nommé)
?» Le commentaire, jure une source
gouvernementale, est celui d’un
président Bouteflika intrigué par les
gesticulations de l’illustre inconnu.
Le ministre est décrit comme un
personnage éructant l’ambition
démesurée. «Il est sans foi ni loi
et il est capable de marcher sur
des cadavres pour atteindre ses
objectifs», confie un de ses anciens
collègues. Le président Bouteflika
pouvait-il rêver meilleur exécutant, lui dont la haine et le mépris à
PLUSIEURS JOURNAUX MAROCAINS
SUSPENDUS SELON LES MÊMES PROCÉDÉS
Quand le makhzen
inspire Alger
n temps considéré comme «un exemple»
U
de démocratie et de liberté de presse, le
régime marocain a fini par dévoiler son vrai
visage : la liberté affichée par certains journaux
n’était qu’éphémère. Et les qualités que certains
avaient tenté de trouver au makhzen ne sont en
fait que de pures chimères. Pour se débarrasser
de certains journaux «gênants», les autorités
marocaines, qui utilisaient une manière brutale
du temps du roi Hassan II, emploient, depuis
l’arrivée au trône de Mohammed IV, des moyens
plus subtils. Le chantage par la publicité est
l’une de ces voies.
«Au début, le régime et ses hommes cherchent à
vous amadouer, à vous amener à ‘‘être raisonnable’’, c’est-à-dire à composer. Là, ils montrent
leur visage le plus aimable en vous promettant
de vous aider en cas de ‘‘collaboration’’. L’aide
en question est d’avoir plus de pub que ne
mérite votre journal ou revue. Ils s’en foutent
que vous vendiez 50 000 ou 1000 exemplaires
par semaine. Ce qui les intéresse, c’est que
vous soyez réceptifs à leurs ‘‘conseils’’. Ne pas
publier ceci ou cela, relayer une cabale contre
telle personnalité ou accuser telle autre. Et, surtout, ne pas réfléchir et ne pas informer autrement que dans le cadre de l’unanimité de pensée
qu’ils ont imposée au reste de la presse marocaine», témoigne Ali Lmrabet dont les journaux,
Demain, Demain magazine et Doumane ont été
interdits de parution. Ne voyant rien venir, les
autorités marocaines passent à une autre étape :
la menace. Le journaliste est convoqué par des
policiers. Il reçoit des menaces. «La source de
la pub a commencé à baisser, puis a tari complètement», raconte le journaliste, contacté hier.
Malgré ces pressions, le journaliste ne baisse pas
les bras ; il crée d’autres publications qui fonctionnent grâce aux ventes.
Le régime passe à la violence. «Ils ont fini par
monter contre moi l’appareil judiciaire marocain qui, comme tout le monde sait, est corrompu et servile. Mes journaux furent donc interdits
par la ‘‘justice’’ et moi envoyé en prison.»
Ali Lmrabet n’est pas le seul à subir les foudres
du palais royal. Le Journal hebdomadaire,
créé entre autres par Boubakr Jemaï, a cessé de
paraître depuis 2010. Après avoir résisté aux
assauts des autorités, l’hebdomadaire, critique
à l’égard du palais royal, cesse de paraître. Le
patron du journal est lui-même assailli par des
amendes faramineuses qui lui ont rendu la vie
impossible. Le magazine Tel Quel, très critique
envers le palais royal, a lui aussi connu les affres
de la censure.
Le makhzen, qui a souvent fait l’objet d’enquêtes par cette publication, a poussé Ahmed
Réda Benchemsi, le directeur-fondateur du
journal, à vendre ses parts et à s’exiler aux
Etats-Unis. Un journaliste, Ali Amar, a connu lui
aussi les foudres royales. Lui qui a «osé» écrire
un livre sur le roi a été «débarqué» du site Slate
Afrique. Des journalistes, notamment algériens,
ont fini par dénoncer les pressions exercées par
le makhzen contre les responsables du journal, établis à Paris. Ce sont ces méthodes qui
semblent inspirer les autorités algériennes.
Ali Boukhlef
l’égard de la presse de son pays sont
homériques ?
Ali Yahia Abdenour, lui, ne se
trompe pas de cible. Le défenseur
des droits humains, ancien président de la ligue éponyme (LADDH), braque ses projecteurs sur la
«dictature de Bouteflika». «En avril
1999, Bouteflika a pris le pouvoir,
ensuite tous les pouvoirs. Il a réussi
a soumettre l’armée, maintenant il
s’en prend au dernier rempart : la
presse libre», résume-t-il. L’avocat
exhorte les Algériens à se mobiliser
pour défendre «non seulement la
presse libre, mais leur propre liberté d’expression plus que jamais
menacée».
EXIL DORÉ
Dix ans d’exil doré au royaume
de Sa Majesté le roi du Maroc.
L’homme qui se gargarise aujourd’hui d’éthique, de déontologie
a choisi, en 1993, la fuite au combat
mené par les meilleurs d’entre les
professionnels de la presse : Djaout,
Mekbel, Ourtilane (suit longue
liste) exécutés froidement par leurs
tueurs de tous acabits. «En 1994,
rappelle une de ses vieilles connaissances, alors que des Algériens
étaient expulsés du Maroc suite à
la fermeture de la frontière, notre
ministre était nommé rédacteur en
chef d’un média propriété du makhzen.» Arrivé en mai 2014 à la tête
du ministère, l’homme, en éléphant
dans un magasin de porcelaine,
a juré de mettre au pas la presse
critique. «’Je vais les mater, car
je les connais tous’, c’est comme
ça qu’il parlait», témoigne un de
ses anciens collègues à Révolution
africaine auquel il a collaboré à la
rubrique sportive.
Diplômé de sociologie de l’université d’Alger, attaché de presse
à Djezzy (Orascom Télécom Algérie) dont il «gérait» la fabuleuse
cagnotte de la publicité, Hamid
Grine a défendu bec et ongles son
ex-patron, Tamer El Mahdi (ancien
PDG de Djezzy) et couvert sa
retraite. Soupçonné d’organiser la
fuite de capitaux de l’entreprise,
Tamer a réussi à quitter le pays. «Il
était clair qu’il n’avait rien d’un
journaliste transcendant», dixit Kamel Bouchama, diplomate et ancien
ministre, qui se souvient du passage
de Hamid Grine au ministère de la
Jeunesse et des Sports dont il était
le titulaire. Il se souvient également
d’un des premiers ouvrages édités
par Grine : L’Almanach des sports
individuels algériens, plagié à partir
de travaux réalisés par les services
du MJS. «Pour un pouvoir chancelant, tous les moyens sont bons pour
se maintenir», conclut Bouchama.
Grine y compris ! Mohand Aziri
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 4
L’ACTUALITÉ
CONFÉRENCE NATIONALE DE CONSENSUS
BENYOUCEF MELLOUK
Adhésion du FLN
à l’initiative du FFS
«L’histoire qu’on vous
a raconté est fausse»
a participation du FLN à la
conférence nationale sur le
consensus que compte organiser le plus vieux parti de l’opposition se précise. C’est ce qu’a
laissé entendre, hier, Saïd Bouhadja
membre du bureau politique et
chargé de l’information de cette
formation. Contacté par nos soins,
M. Bouhadja explique que le FLN
adhère a toutes les initiatives visant
à unifier les rangs des Algériens
et, de son avis, le projet du FFS
s’inscrit dans cette perspective et
ce, contrairement à certains partis
qui militent pour la destruction de
l’Algérie, allusion faite à la Coordination nationale pour les libertés
et la transition démocratique (CNLTD). «Certaines personnalités et
formations politiques appellent la
population à sortir dans la rue. Ils
veulent l’implosion de l’Algérie.
Il faut faire barrage à ces gens»,
plaide Bouhadja, convaincu que
l’initiative du FFS va à contresens
du projet de la CNLTD : «Le FFS
veut la construction de l’Algérie
et non sa destruction et, au FLN,
nous ne ménagerons aucun effort
pour contribuer à la réussite de ce
projet. Etant une force unificatrice
et de dialogue, nous devrons naturellement adhérer à cette initiative.»
L
Bouhadja qualifie de «très positive»
la rencontre qui a regroupé le 21
octobre dernier les dirigeants des
deux partis. Le FLN a d’ores et
déjà préparé une série de propositions qu’il soumettra à l’instance
présidentielle du FFS lors de la
prochaine réunion, prévue dans les
prochains jours. «On devait se rencontrer le 1er novembre, mais cette
réunion a été reportée en raison des
festivités organisées ce jour-là et
auxquelles nous avons pris part»,
note Bouhadja.
«OUVERTS AU DIALOGUE»
Pour Amar Saadani, que nous avons
joint par téléphone, le FLN a affiché
dès le départ son adhésion au projet
du FFS, mais ne tranchera définitivement qu’après la deuxième
rencontre lors de laquelle les deux
formations étudieront les différentes propositions : «Nous sommes
ouverts au dialogue. Nous allons
soumettre des propositions et poser
des conditions. Après débat, si nos
suggestions trouvent écho chez
notre partenaire du FFS, nous participerons à la conférence nationale
du consensus.» Le FLN présentera,
d’après Bouhadja, sa vision sur les
questions économiques, à l’instar
de nombreux autres partis poli-
tiques et personnalités nationales
et aussi ses suggestions par rapport
à la révision de la Constitution.
Notre interlocuteur a souligné la
nécessité de la mise en place d’une
commission mixte regroupant tous
les partis politiques et sera chargée
d’étudier ces propositions afin de
garantir le succès de la conférence
qui demande, a-t-il dit, «un travail
collectif». Il a souligné que son parti
«s’apprête à s’engager dans cette
étape pour renforcer les fondements
de l’Etat algérien». Pour sa part,
l’instance présidentielle du FFS a
rappelé que la date et l’ordre du jour
de la conférence sur le consensus
seront arrêtés d’un commun accord
avec tous les partenaires. Certes, le
premier secrétaire du parti a émis
le souhait que la conférence se
tienne avant la fin de l’année, mais
cela demeure tributaire de la fin
des consultations engagées avec
les différentes parties. «Une fois le
cycle de consultations achevé, nous
effectuerons une évaluation globale
que nous soumettrons à nos partenaires. Quand toutes les phases de
concertation seront achevées, nous
fixerons la date de la conférence»,
souligne M. Aouchiche, chargé de
communication au FFS.
Nabila Amir
enyoucef Mellouk, l’homme par
lequel l’affaire des magistrats
faussaires a éclaté en 1992 était,
hier, l’invité du mouvement Barakat.
«Notre solidarité est indéfectible avec
Benyoucef Mellouk qui a, malgré les
intimidations, poursuivi son combat pour
la vérité», a indiqué un animateur du
mouvement à l’ouverture de la conférence.
Et une autre animatrice du mouvement,
Amira Bouraoui, de lui emboîter le pas :
«La cause que vous défendez est la nôtre,
le mouvement Barakat ainsi que le peuple
vous soutiennent car c’est une cause
juste.» Très ému, Mellouk, à qui le mouvement Barakat a offert la tribune pour
s’exprimer, répond : «Je suis très touché
par cette invitation qui est la première du
genre.» Et d’ajouter : «C’est grâce à la
jeune génération de journalistes courageux que cette vérité a éclaté. Sans vous,
je serais mort en prison.» «Votre combat
pour cette vérité me touche, car ce régime
ne recule devant rien», dit-il, ému. «Vous
êtes les moudjahidine de la réalité et
l’avenir est à vous», lance-t-il à l’adresse
des journalistes, évoquant au passage,
parmi ceux qui ont défendu son combat,
Aboubakr Belkaïd et Mokhtar Azouez.
Pour éclairer plus l’opinion sur l’affaire
des faussaires, Benyoucef Mellouk est
remonté dans le temps, jusqu’au premières
années de l’indépendance du pays. Ainsi,
selon lui, si l’affaire des faussaires a éclaté
en 1992 grâce à la presse indépendante,
l’apparition des premiers faux moudjahidine impliqués dans la corruption remonte
à 1975, au temps du président Boume-
B
diène. «A cette époque déjà, il y avait une
quarantaine de faux magistrats dont les
Rehal, les Benhabilès, les Djeghaba, les
proches de Mohammedi, alors ministre de
l’Intérieur», atteste-t-il. Mais «mon affaire
avait été bloquée, à cette époque-là, par
Benhabilès et Mohammedi». Mellouk,
qui se sent menacé par «des proches du
pouvoir», jure par tous les saints qu’il n’a
jamais été manipulé dans cette affaire de
faussaires : «Mellouk peut-il avoir été manipulé ou mentir pendant 22 ans ?» «Cette
affaire de magistrats faussaires n’est pas
un règlement de compte, c’est une question d’histoire», appuie-t-il. Ce qui lui fait
dire, au sujet de l’histoire de l’Algérois :
«Tout ce qui a été raconté jusque-là à ce
propos est faux.» Le conférencier en a
gros sur le cœur. Le moudjahid et ancien
cadre du ministère de la Justice raconte
que l’ancien secrétaire général du FLN,
alors ministre de la Justice dans les années
1970, «était favorable à l’assainissement
du dossier, mais il avait reculé car Boumediène avait subi des pressions des faux
moudjahidine qui étaient très puissants».
En tout état de cause, Mellouk ne se laisse
pas intimider. Mieux, «je ne me tairais
pas même si on me met deux balles dans
la tête». «Je défie cette justice, si elle est
capable d’ouvrir le dossier des 520 faux
moudjahidine.»Un dossier pour lequel il
attend son verdict le 9 novembre, après
que deux anciens ministres, Mohamed
Djeghaba (Moudjahidine) et MohamedSalah Mohammedi (Intérieur) aient engagé des poursuites judiciaires contre lui
R. Beldjenna
pour diffamation.
ÉCRITURE DE L’HISTOIRE DE L’ALGÉRIE ET DE L’AFRIQUE DU NORD
«On comprendra pourquoi on n’est pas
en démocratie si on connaît le passé»
’épineuse problématique de l’écriture de
l’histoire de l’Algérie s’est imposée une
nouvelle fois au Salon international du livre
d’Alger. Les questions de sa falsification et de
son détournement par le pouvoir ont été reposées
à l’occasion d’une conférence-débat sur l’œuvre
de l’historien et penseur, Mohamed Cherif Sahli,
organisée hier au Palais des expositions des Pins
maritimes d’Alger. Animée par le trio, Redha
Malek, Zahir Ihaddaden, Amar Belkhodja, autour
du thème «Comment décoloniser l’histoire ?» en
référence à l’ouvrage de Mohamed Cherif Sahli
qui vient d’être réédité par les éditions Quipos,
le rendez-vous a été, en effet, une occasion pour
l’assistance de s’interroger sur «la falsification de
l’histoire par le pouvoir officiel», «les atteintes à
la dignité de l’Algérien qui n’ont pas cessé après
le recouvrement de l’indépendance» ainsi que
l’occultation des pans entiers de l’histoire de
l’Algérie et de l’Afrique du Nord. Des interrogations légitimes auxquelles les conférenciers ont
donné une partie de la réponse. Ils reconnaissent
cette réalité et tentent de donner des solutions
pour libérer cette histoire millénaire, que certains
esprits réduisent à des périodes restreintes. Ils
proposent des solutions. «Je crois qu’il faut un
haut commissariat à l’écriture de l’histoire»,
suggère Zahir Ihaddaden, historien et journaliste.
Selon lui, l’écriture de l’histoire pose toujours
des problèmes. «Pour les dépasser, il faut de
l’objectivité et de la responsabilité. Si on arrive
à régler les problèmes du passé, on comprendra
peut être pourquoi nous ne sommes pas encore
en démocratie», souligne-t-il. Sur le même ton,
Redha Malek estime que «la falsification de
l’histoire entrave le développement de l’Algérie».
«Le message de Yougourtha de Mohamed Cherif
Sahli n’a pas été traduit en arabe. Moi, je propose
qu’il soit introduit dans les manuels scolaires.
L
S’agissant de l’histoire contemporaine, je crois
qu’il faut rendre aux esprits leur autonomie et
leur capacité critique. Il faut aussi leur rendre
leur objectivité», déclare-t-il. Pour lui, «il y a
certes une falsification de la petite histoire (qualité du moudjahid, par exemple), mais il ne suffit
pas de dénigrer». «Le problème se situe aussi au
niveau de l’enseignement. Il faut de vrais professeurs pour l’enseignement dans les universités
surtout dans les instituts d’histoire. Il faut avoir
de véritables historiens pour faire des manuels
d’histoire. Il ne faut pas confié l’histoire à de
simples instituteurs», insiste-t-il, en précisant que
l’histoire de l’Algérie «ne se limite pas à l’islam
ou à l’ère chrétienne». «Il y a un problème de
recherche. Il ne suffit pas d’accuser le pouvoir.
Il faut déjà utiliser les moyens qui existent pour
écrire notre histoire», soutient-il.
«DÉCOLONISER LES ESPRITS»
Revenant sur l’œuvre de Mohamed Cherif Sahli
concernant la décolonisation de l’histoire, Redha
Malek reconnaît la difficulté de la tâche. «Il y a
un problème de l’éducation, de la rationalité. La
non-solution crée un malaise. Personne ne peut
bloquer l’objectivité quant elle est là. Décoloniser l’histoire, c’est remettre en place tous les
pans de l’histoire, notamment celle de antiquité
qui a souffert de malveillances. Mais la décolonisation de l’histoire n’est pas facile, il faut aussi
décoloniser les esprits et les mentalités», lancet-il. C’est ce que souhaite, selon lui, Mohamed
Cherif Sahli qui a dénoncé les historiens du colonialisme qui ont orienté l’histoire de l’Algérie
selon leur idéologie. L’ancien chef de gouvernement appelle, comme le penseur Sahli, à chercher les racines de l’être algérien et ses origines
berbères. «Lorsque Sahli parle de la décolonisation de l’histoire, il voulait d’abord dire qu’il
faut se débarrasser de l’héritage du colonial
qui consiste à dire ‘‘nos ancêtre les Gaulois’’.
Ce sont les numides qui sont nos ancêtres. Il
faut donc rectifier les erreurs et en finir avec les
préjugés», souligne-t-il, en s’attardant sur «les
torts incommensurables causés à l’histoire de
l’Algérie par les Charles André Julien, Alexis de
Tocqueville et des généraux français qui ont écrit
sur notre histoire.» Sur le même sujet, Zahir
Ihaddaden regrette le fait que la théorie de Mohamed Cherif Sahli est restée lettre morte, 50 ans
après la première publication de son ouvrage.
«Le Message de Yougourtha est toujours méconnu en Algérie et c’est dommage pour le pays»,
déplore-t-il. Selon lui, l’historien a entrepris un
travail de destruction des thèses des historiens
de la colonisation, bâties sur trois déterminismes
qui sont «la géographie, la race et la sociologie».
«Mohamed Cherif Sahli a rejeté ces déterminismes qui consolident la thèse selon laquelle il
ne peut y avoir d’unité du Maghreb», précise-t-il,
en affirmant que l’histoire de l’Algérie, malgré
le fait que le pays ait connu 7 colonisations, n’est
pas faite uniquement de domination. «Nous
avons 47 siècles d’histoire qu’il faut chercher.
Il faut aussi se référer à l’archéologie pour
retrouver notre histoire. Il faut fouiller la terre»,
soutient-il.
Madjid Makedhi
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 5
L’ACTUALITÉ
SELON LE HAUT-COMMISSARIAT À L’AMAZIGHITÉ (HCA)
PORT D’ALGER
Yennayer, jour de l’an amazigh,
officiel à partir de 2015
Incendie
maîtrisé sur un
cargo chargé
de bananes
Y
ennayer, le nouvel an amazigh,
sera reconnu fête officielle à
partir de 2015. Si El Hachemi
Assad, secrétaire général du Haut
-Commissariat à l’amazighité (HCA)
l’a déclaré lors d’une conférence de
presse tenue hier à la maison de la
culture Mohamed El Aïd Al Khalifa
de Batna : «Le 12 janvier 2015, jour
de l’an amazigh, sera fêté, pour la
première fois, de manière officielle
à partir de Djenane El Mithak.»
Quant à la promulgation de Yennayer
jour férié, il dira que «la possibi-
lité reste dans nos perspectives».
La présence du premier responsable
du HCA à Batna entre dans le cadre
de la préparation d’un colloque international autour des «Regards croisés
sur les procédés de traduction et
d’adaptation en tamazight».
Un colloque auquel prendront part
plusieurs universitaires venus de
France, du Maroc et des universités
algériennes de Tizi Ouzou, Béjaïa,
Bouira, Oran, Batna et autres. Le
même responsable a évoqué de nouvelles perspectives que s’est assigné
le HCA, à savoir le partenariat avec
les différentes institutions telles que
le ministère de l’Education nationale
concernant la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe et
sa valorisation : «Nous devons changer le caractère optionnel et élever le
coefficient» ou encore impliquer le
ministère de la Communication pour
la promotion de cette langue.
Par ailleurs, M. Assad a abordé le
travail de terrain dans le domaine de
la collecte des lexiques usités dans
les régions de l’Algérie dans le but
de réaliser un dictionnaire référentiel
qui aidera à la traduction.
Pour l’officialisation de tamazight,
le secrétaire général du HCA semble
optimiste et espère que la révision
prochaine de la Constitution n’omettra pas cette revendication légitime,
qui ne cesse d’être réitérée par les
associations culturelles amazighes
qui ont atteint le nombre de 914.
L’autre nouveauté révélée par Si El
Hachemi Assad est l’alphabétisation
en tamazight des adultes.
Lounès Gribissa
SALON DE L’ÉDUCATION AU CANADA
Portes ouvertes sur les opportunités d’études supérieures
L
e nombre d’Algériens étudiant au Canada est
en augmentation constante. Ils étaient quelque
1000 ressortissants algériens à s’être fait délivrer
ou à posséder, en 2013, un permis d’étude, a affirmé, hier, Miriam Van Nie, chargée d’affaires de
l’ambassade du Canada à Alger, lors d’une conférence de presse. Et dans le but de faire connaître
les différentes opportunités offertes par le système
éducatif canadien, et peut-être attirer d’avantage
de jeunes Algériens, la seconde édition du Salon
de l’éducation au Canada se tiendra, les 5 et 6
novembre, à l’hôtel El Aurassi. L’ambassade réitère cette initiative, après une première expérience
plus que concluante. «L’année dernière, le Salon
avait suscité un grand intérêt auprès du public
algérien. Nous avons accueilli plus de 1000 visiteurs, étudiants, parents ou professeurs, désireux
de s’informer des possibilités offertes par l’un des
meilleurs systèmes éducatifs au monde», se réjouit
Mme Van Nie. Cette manifestation est organisée
dans chacun des trois pays du Maghreb, d’où sont
issues quelque 5000 personnes inscrites dans une
université canadienne. «Une quinzaine d’établissements éducatifs, universités, collèges et écoles
confondus, seront représentés. Ce qui est une réelle
opportunité pour les étudiants de connaître et dé-
couvrir ces institutions. Mais aussi et surtout de se
renseigner quant aux diverses filières, démarches,
bourses, programmes, conditions d’inscriptions,
ou encore quant à la reconnaissance des acquis et
les frais de scolarité. De même, des représentants
de l’ambassade seront présents pour donner de
plus amples informations pour ce qui est des modalités d’obtention d’un permis d’étude», explique
la représentante canadienne. Ce Salon sera aussi
l’occasion pour ces universités de créer des liens
avec les institutions algériennes, en vue d’établir
des partenariats, à l’instar de la prestigieuse HEC
Montréal et MDI Alger.
G. L.
GRILLE INDICIAIRE ET RÉGIME INDEMNITAIRE
Les DEUA enfin rétablis dans leur droit
L
es titulaires d’un diplôme d’études
universitaires appliquées (DEUA)
viennent d’être rétablis dans leur droit.
«Le décret présidentiel 304/07 fixant
la grille indiciaire des traitements et le
régime de rémunération des fonctionnaires est enfin aboli et abrogé par le
nouveau décret 14-266 du 28 septembre
2014, et ce, par notre classement à la
catégorie ‘11’ du groupe ‘A’, comme
nous l’avions revendiqué», explique le
collectif DEUA affilié à l’UGTA, dans
un communiqué publié hier. Tout en se
félicitant de cet exploit réalisé grâce à
la mobilisation des diplômés concernés,
le collectif estime que le combat n’est
pas terminé. «Nous ne serons rétablis
dans nos droits que si les statuts particuliers régissant la Fonction publique
se penchent à corriger l’injustice faite
aux titulaires de DEUA pour que ces
derniers puissent bénéficier des avan-
tages des postes qu’ils occupent au
sein de la Fonction publique ou des
entreprises économiques», explique le
collectif. Les titulaires de DEUA, qui
occupent des postes dans des entreprises publiques, sont privés de promotion. Sortis des universités algériennes
depuis les années 1990, ils sont confrontés à «l’entêtement» des responsables
concernés faisant fi des dispositions de
la loi 99-05 du 4 avril 1999 qui définit
les caractéristiques du diplômé et reconnaît sa valeur universitaire, et ignorant
plusieurs articles des lois 06-03 et 9011 régissant l’accès aux postes dans la
Fonction publique et le code du travail.
Les DEUA espèrent donc une révision
des dispositions des statuts concernant
les classifications et les promotions et
que soit levée «définitivement l’injustice endurée par les DEUA depuis les
années 1990».
F. A.
ÉCHEC DU DIALOGUE AVEC LA TUTELLE
Les enseignants du paramédical en grève à partir d’aujourd’hui
U
n autre corps d’enseignants observera une
grève. Le Syndicat national des professeurs
d’enseignement paramédical (PEPM) entamera un débrayage à partir d’aujourd’hui, en optant pour trois jours par semaine renouvelables.
Le personnel de plus d’une quarantaine d’établissements de formation paramédicale suivra le mouvement. Dans l’après-midi du dimanche dernier, la
réunion avec le ministère de la Santé n’a pas abouti
à éviter la contestation, regrettent des syndicalistes
«Conformément à la loi 90-02 du 6 février 1990
modifiée et complétée relative à la prévention et au
règlement des conflits collectifs de travail et à l’exercice du droit de grève ; considérant la non-prise en
charge de nos revendications clairement exposées et
rediscutées en commission mixte, nous informons que
la grève débute ce 4 novembre (aujourd’hui, ndlr),
comme stipulé dans le préavis déposé le 26 octobre
2014», a indiqué, hier, Hachimi Mecherri, membre
du syndicat. Précédemment, «le bureau national a été
reçu par le ministre et par les différentes directions
constituées en commission mixte. Aucune promesse,
tenue sine die, n’a été concrétisée à ce jour malgré
toutes les argumentations apportées par le PEPM»,
explique le syndicat. Le PEPM soulève divers points
de revendications, entre autre ceux relatifs à «la prime
de contagion, élargie aux professeurs de paramédical
en activité ; le dossier de titularisation des PEPM
stagiaires et l’ouverture des postes supérieurs».
Dans le même sillage, le PEPM souhaite «la reconnaissance pédagogiques du diplôme de PEPM ; la
régularisation du dossier de formation des formateurs et des filières paramédicales ; la révision des
statuts des instituts de formation ; ainsi que l’octroi
de plusieurs primes d’encadrement des mémoires et
pratiques».
M. B.
U
n incendie, qui s’est déclaré lundi
dans la matinée dans les cales
d’un cargo à quai dans le grand
môle du port d’Alger, a été vite maîtrisé
et une équipe d’experts est actuellement
en train de déterminer l’origine du départ
du feu, a-t-on appris auprès d’une source
proche de la direction de l’Entreprise
portuaire d’Alger (EPAL). Les équipes
de la Protection civile du port d’Alger et
les travailleurs de l’EPAL ont rapidement
maîtrisé le sinistre, a précisé Timizar
Abderahmane, responsable de la communication à l’EPAL. «Des experts sont
actuellement en train de déterminer l’origine de l’incendie, qui s’est déclaré dans
la cale 3, et les dégâts occasionnés à la
marchandise de ce cargo», a-t-il ajouté.
Le navire, le Lady-Rasisce, transportant une cargaison de bananes, est entré
au port d’Alger vendredi, le travail de
manutention étant réduit au maximum. La
cargaison n’a commencé à être déchargée
que lundi, selon la même source. Le LadyRasisce, construit en 2000, est un navire
réfrigéré. Il est enregistré IMO160724 et
MMSI 538001908. Des flammes et de
la fumée ont commencé à se dégager du
navire vers 9h. «Le feu a probablement
touché les cartons d’emballage de la
cargaison de bananes», précise la même
source, selon laquelle une infime quantité de cartons a été la proie des flammes.
L’hypothèse avancée pour le moment sur
l’origine de cet incendie est que les moteurs du navire ont pris feu, car maintenus
en marche durant tout le week-end pour
assurer la conservation (jusqu’à -14°) de
la cargaison de bananes. Le déchargement
du navire battant pavillon des îles Marshall, qui a repris, «se fait normalement,
après la maîtrise» de l’incendie, indique
t-on de même source. Le Lady-Rasisce
a rallié le port d’Alger en provenance du
Costa Rica. Le 7 octobre dernier, il avait
accosté à Gibraltar, le 4 octobre à Vado
Ligur (Italie) et le 1er octobre à Tarragone
(Espagne). (APS)
CONDOLÉANCES
L’ensemble du personnel de
l’EPE/SPA Verital, très
affecté par le décès de son
président-directeur général
ABDELHAMID OUARET
présente à toute sa famille
ses sincères condoléances
et l’assure de son soutien en
cette pénible épreuve.
Que Dieu Le Tout-Puissant
accorde au défunt Sa Sainte
miséricorde et l’accueille en
son vaste Paradis.
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 7
ÉCONOMIE
ENTREPRISE HISPANO-ALGÉRIENNE DE FERTILISANTS (FERTIAL)
L
a société hispano-algérienne des fertilisants,
Fertial, détenue à hauteur de 66% par Grupo
Espanol Villar Mir (GVM) et à 34% par
Asmidal, vient de signer avec Sonatrach un nouveau contrat d’approvisionnement en gaz pour les
10 prochaines années. Cette décision a été prise
en application des nouveaux accords, signés le
30 avril 2014, par les deux actionnaires, prévoyant,
en particulier, la révision à la hausse des prix du
gaz algérien fourni à cette société mixte. Obéissant
aux nouvelles dispositions de cet accord, Fertial
vient de régler la somme de 80 millions de dollars,
représentant un arriéré d’augmentation significative du prix de gaz pour les exercices 2013 et 2014.
«Les accords prévoient en particulier la signature
d’un nouveau contrat d’approvisionnement en
gaz pour les 10 prochaines années, incluant une
augmentation significative du prix ainsi que le
paiement d’arriérés d’un montant de 80 millions
de dollars sur les exercices 2013/2014 relatifs
à l’application rétroactive du nouveaux tarif.
Cependant, l’actionnariat à 66% pour GVM et
34% pour Asmidal a été maintenu», a déclaré à El
Watan Jorge Requena, directeur général de Fertial.
L’Etat algérien, à travers Sonatrach, avait exigé
l’application des prix de son gaz selon la Bourse
internationale, annulant ainsi les tarifs préférentiels appliqués depuis 2005, date du début de l’accord de partenariat. L’augmentation de la quantité
de fertilisants réalisée dernièrement à destination
de l’export a plaidé pour cette révision. En effet,
suite à la visite d’inspection de l’ARH aux installations de Fertial, la fourniture de gaz a été réduite de
moitié, soit une baisse de presque 50% à partir de
juillet 2013. «Il a fallu attendre jusqu’à mai 2014
pour que l’ARH décide que notre fourniture de
gaz revienne à 100 %», affirme la même source.
Outre cette révision, une nouvelle organisation au
niveau de la direction générale de Fertial portant
sur l’«algérianisation» des effectifs des cadres de
l’entreprise a été mise en application. Ainsi, il a été
décidé la nomination de nouveaux directeurs algériens aux postes précédemment occupés par des
expatriés. La direction commerciale a été scindée
en deux parties, l’une s’occupe du marché national
et des matières premières et l’autre de l’export.
Préalablement, le géant des fertilisants avait annoncé un plan d’investissement pour revamper les
PHOTO : D. R.
Un nouveau contrat signé avec Sonatrach
Jorge Requena, directeur général de Fertial
unités de ses deux usines de Annaba et d’Arzew.
«Lancé en 2013, le plan Fertial Invest 2020, d’un
montant de 250 millions d’euros, permettra de
réaliser une production d’ammoniac de plus de
1,2 million de tonnes/an et de doubler la production d’engrais. Ce qui augmentera les capacités
de Fertial en matière d’export. L’idée a germé
en 2012 lorsque Fertial a commencé à étudier et
planifier le revamping des unités d’ammoniac. Les
premiers contacts et études ont été avec la société
Suisse Casale, l’année où Fertial a réalisé les
meilleures performances de son histoire : 858 000
tonnes. Outre la signature du premier contrat en
2014 avec KBR, d’autres contrats sont en cours
de négociations», explique le directeur général
de Fertial. Soucieux de maintenir le label de son
entreprise, ce dernier a rappelé qu’«après l’obtention des premières certifications ISO en 2010 et
Ohsas en 2011, Fertial est aujourd’hui en marche
pour l’obtention de l’accréditation 17025 pour le
laboratoire agronomique d’Arzew et ISO 50001
pour le management de l’énergie». Sur le plan des
ressources humaines, le nombre des travailleurs
expatriés de Fertial ne dépasse pas 13 personnes
sur un effectif global de plus de 1300 employés,
soit 0,98%. L’entreprise entend, selon son directeur
général, poursuivre cette politique durant les cinq
prochaines années. Une des clés de la réussite de
cette politique était l’investissement massif dans la
ressource humaine, notamment en formation.
M.-F. Gaïdi
BENADDA YASSINE. Economiste
«La politique de subvention est un échec»
Au lendemain du rapport inquiétant du FMI qui pointe
du doigt les vulnérabilités financières de l’Algérie,
experts et économistes algériens appellent à plus de
rationalité dans la dépense publique.
Benadda Yassine, économiste, critique la politique de
subvention généralisée et de soutien aux entreprises
publiques déficitaires.
Propos recueillis
Par Ali Titouche
Le dernier rapport du FMI sur
la situation économique de la région MENA remet au goût du jour
les vulnérabilités financières des
pays exportateurs de pétrole, dont
l’Algérie. Les pays voisins, plutôt
importateurs de pétrole, sont moins
vulnérables aux chocs externes…
De façon générale, l’Algérie n’a
que très peu profité de ses atouts et
n’a jamais adapté sa politique économique par rapport à ses voisins,
qui sont ses concurrents directs. Pis
encore, malgré les ressources naturelles et un climat sécuritaire relativement plus stable ces dernières années,
nous n’arrivons pas à rattraper notre
retard ; les classements internationaux montrent clairement que l’environnement des affaires en Algérie
s’est dégradé comparativement à nos
principaux voisins que sont le Maroc
et la Tunisie. Nous sommes malheureusement distancés de façon sensible
sur des sujets comme la formation, la
technologie, les facilitations pour la
création d’entreprises, etc. Ces sujets,
qui sont exclusivement du ressort
des politiques publiques, montrent
encore une fois la faiblesse dans la
gouvernance économique. En com-
plément, nous avons une corruption
de plus en plus endémique qui touche
l’ensemble des secteurs économiques,
qu’ils soient marchands ou pas. Les
pouvoirs publics n’arrivent pas à
juguler un phénomène qui favorise
la médiocrité par rapport à la qualité,
qui donne une image négative du pays
à l’extérieur et freine sensiblement
la prise de risque nécessaire à tout
investissement. S’ajoute à cela une
dépense publique pharaonique qui
produit des effets négatifs en matière
de croissance ; nous injectons environ
20% du PIB dans l’économie pour
produire à peine 4% de croissance à
prix constant. Toutefois, il ne faut pas
voir la situation qu’à travers le prisme
du pessimisme ; nous disposons de
nombreux atouts ; il suffit simplement
qu’il y ait une réelle volonté de changement de cap économique, adossé à
des réformes.
Le même rapport du FMI attribue à l’Algérie des notes peu encourageantes quant à la maîtrise des
dépenses publiques. Certaines de
ces dépenses sont injectées dans les
politiques de subvention qui coûtent
à l’Etat plus de 3800 milliards de
dinars par an. Quelle lecture pouvez-vous en faire ?
Aujourd’hui, la politique de subvention généralisée que pratique l’Al-
gérie, au même titre que ses voisins,
est un échec. En effet, celle-ci n’arrive
pas à juguler une pauvreté de plus
en plus croissante (304 000 familles
supplémentaires en 2014 selon le ministère de la Solidarité) qui touche environ 9 millions de personnes au quotidien, soit environ 25% des Algériens.
Le taux de pauvreté moyen en Europe
est de 16,9% selon l’institut Eurostat.
Pourtant, notre politique de transfert
social en pourcentage par rapport au
PIB est beaucoup plus généreuse en
moyenne que celle des Européens.
Ce paradoxe trouve sa réponse dans
un rapport de la Banque mondiale
qui fait remarquer qu’en moyenne
dans le monde, 20% des plus riches
bénéficient six fois plus que 20% des
plus pauvres des subventions. L’autre
explication probable se trouve dans la
répartition des subventions directes et
indirectes. Nous consacrons environ
3 milliards de dollars pour l’alimentaire, contre 28 milliards de dollars
pour les politiques de subvention énergétique. Cette politique inefficace fait
peser un risque sur les comptes publics
et, par ricochet, sur la paix sociale en
cas de crise financière, amplifie le
phénomène de contrebande à destination des pays frontaliers, favorise le
gaspillage énergétique à un moment
où l’Algérie a le plus besoin de ses
uniques ressources pour financer son
développement. Il est donc essentiel
de passer graduellement vers une politique d’aide sociale plus ciblée, de manière à aider les ménages vulnérables.
Il se trouve que le Trésor public
ne finance pas seulement la politique populiste du gouvernement,
mais aussi des entreprises publiques
dont la survie dépend de l’aide fi-
nancière de l’Etat. N’est-ce pas une
politique à revoir, à l’heure où les
ressources se tarissent davantage ?
C’est un phénomène récurrent de
voir aujourd’hui le Trésor financer
les déficits d’une multitude d’entreprises publiques à coup de milliards
de dollars depuis des années. L’assainissement des entreprises publiques
n’est, normalement, qu’un mécanisme d’ajustement conjoncturel. En
Algérie, celui-ci est devenu structurel
et permanent. Cette approche, qui a
un sens uniquement dans les secteurs
stratégiques, crée une distorsion de
concurrence entre les entreprises privées et publiques et creuse les déficits
publics. Il est donc primordial d’avoir
une approche pragmatique sur le sujet,
car la défense de l’emploi, qui est un
argument souvent utilisé, doit être vu
dans un sens plus large.
Car les milliards perdus sont autant, voire plus, d’emplois qui auraient
pu être créés dans le privé et cela sans
toucher aux deniers de l’Etat. Pour
finir, je tiens à alerter les politiques
sur la dangerosité de certains discours
qui consistent à faire croire à une
partie de nos jeunes concitoyens qu’il
ne sert à rien de se lever tôt le matin
pour aller travailler, mais qu’il suffit
d’attendre que l’argent public tombe
pour se marier. Il ne faut pas créer les
conditions d’une société qui repose
sur l’assistanat comme modèle car,
d’une part, la transformation d’un
pays ne peut se faire sans effort et sans
travail.
En effet, toutes les réussites de
diversifications économiques sont
passées par des efforts importants
consentis par l’ensemble des populations. De plus, de nombreux secteurs
ont besoin, pour leur fonctionnement,
que leurs collaborateurs fassent certains sacrifices, tel est le cas dans les
domaines du BTP, de l’agriculture
ou du tourisme ; d’autre part, ce type
de discours se retournera contre les
politiques et toute la société le jour où
nous ne disposerons plus de moyens
pour financer la variable d’ajustement
social qu’est l’Ansej.
A. T.
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 9
ALGER INFO
CIRCULATION
ROUTIÈRE
EUCALYPTUS
La station urbaine livrée
aux voyous
240 ACCIDENTS
EN UNE SEMAINE
urant la semaine du 26 octobre au 1
novembre, les agents de la Protection
D
civile de la wilaya d’Alger ont eu du pain sur
er
● Les transporteurs boycottent la nouvelle station urbaine.
PHOTO : SOUHIL B.
L
a station urbaine de la commune des Eucalyptus n’accueille ni bus ni voyageurs.
Inaugurée le 20 août 2012, cette
infrastructure, longtemps attendue
par la population, est aujourd’hui
à l’abandon. Pourtant, elle est
située non loin du centre-ville et
dispose de toutes les commodités
pour desservir bien des localités.
Pour les usagers, ce n’est pas la
peine de se rendre dans cette nouvelle station en raison de l’absence
de bus, alors que les transporteurs
ne veulent pas s’y rendre car, pour
eux, c’est une perte de temps
puisqu’il n’y a pas de voyageurs.
Un véritable paradoxe de l’œuf
et de la poule et les autorités
concernées n’ont pas pris de décision pour résoudre cette situation ubuesque en exigeant tout
bonnement aux citoyens et aux
transporteurs de s’y rendre. La
réalisation de cette station urbaine
avait, entre autres, comme objectif
d’en finir avec le problème des
stationnements anarchiques sur
la voie publique et d’assurer une
meilleure régulation des voyages.
Hélas, actuellement on constate
que les bus stationnent partout
et procèdent au ramassage des
voyageurs à de nombreux points.
Pis encore, des stations anarchiques ont été improvisées, non
loin de cette infrastructure, sans
que les autorités publiques jugent
utile de sévir. A titre d’exemple,
l’arrêt de bus menant de la ville
des Eucalyptus vers Cherarba est
distant d’à peine une trentaine de
mètres de la fameuse station.
Les transporteurs préfèrent garer leur bus sur la route plutôt
que de se soumettre à la loi et
rejoindre cette station urbaine.
Les citoyens préfèrent les services des clandestins plutôt que de se rendre à la station de bus
«Ma recette était de 7000 DA
par jour, et lorsque que je me
rendais dans cette station elle
ne dépassait pas les 3500 DA»,
indique un transporteur, ajoutant
que les citoyens refusaient de s’y
rendre, préférant prendre les taxis
clandestins qui travaillent dans
une totale impunité, sans qu’aucune autorité daigne intervenir.
De leur côté, des citoyens ont indiqué qu’ils passaient plus d’une
heure à attendre l’arrivée des bus.
Ces derniers faisaient demitour dès qu’ils faisaient le plein,
poussant ainsi les usagers à
quitter la station et reprendre
leurs «vieilles habitudes».
En d’autres termes, cette sta-
tion, qui a coûté 11 milliards
de centimes, composée de 22
abribus modernes et occupant une importante superficie, a échoué à assurer la tâche
pour laquelle elle a été conçue.
Aujourd’hui, nombreux sont les
habitants de cette municipalité à
demander à ce que cette station
urbaine soit transformée en un
marché de proximité. «Y installer
un marché va drainer beaucoup
de monde», croit dur comme fer
un père de famille rencontré à la
sortie de cette infrastructure.
«Actuellement, elle est vide à longueur de journée et dès que le soir
arrive, cette station devient dangereuse en raison de la bande de
voyous qui la fréquente», indiquet-il. Selon notre interlocuteur, des
jeunes en ont fait leur refuge et
viennent consommer toutes sortes
de drogues et de boissons alcoolisées. Plusieurs fois ils s’en sont
pris à des citoyens de passage.
Pis encore, certains abribus ainsi
que les toilettes publiques ont été
vandalisés.
«Au lieu d’être une solution, cette
station urbaine est devenue un
véritable problème», conclut un
autre habitant, estimant qu’une
meilleure implication des responsables aurait réglé les dysfonctionnements du transport des
voyageurs que connaît cette municipalité.
Djamel G.
24 HEURES
SUR LE VIF
SOUIDANIA : ABSENCE DE
GARE ROUTIÈRE
PHOTO : D. R.
DANGER
Ce camion a
traversé plusieurs
barrages des
forces de sécurité,
avec sa cargaison
dangereuse, sans
aucun souci. Et on
s’inquiète du
nombre
d’accidents de la
circulation et de
décès sur nos
routes !
la planche.
Dans leur bilan hebdomadaire, ces derniers
sont intervenus 1784 fois. Ils ont évacué et
porté secours à 927 personnes en danger
dont 198 blessés et 553 malades.
«Durant cette semaine, nous avons réussi
à éteindre 198 incendies qui ont fait des
dégâts matériels assez importants et 11
blessés, déclare Sofiane Bekhti, chargé de la
communication à la direction de la Protection civile d’Alger. L’incendie le plus important est celui survenu à la cité universitaire
de Beni Messous, où 6 étudiantes ont été
intoxiquées par la fumée et deux chalets gravement incendiés. 419 autres interventions
ont été aussi dénombrées, dans lesquelles
nous avons pris en charge 122 personnes».
Pour les accidents de la circulation, notre
interlocuteur relève, durant cette même
période, 240 interventions qui ont occasionné 161 blessés, et heureusement aucun
décès. Même si nous n’avons pas encore
établi notre bilan des dix derniers mois, nous
pouvons dire tout même qu’il y a une baisse
dans le nombre de morts sur nos routes.
«Cela ne veut pas dire que l’hécatombe est
terminée. Même durant les week-ends où la
circulation routière est moins intense, elle
dépasse toujours la normale. Pour la journée du 1er novembre seulement, nous avons
comptabilisé 25 accidents de la circulation
survenus un peu partout dans la capitale»,
ajoute-t-il.
Selon ses propos, le bilan détaillé de cette journée fait ressortir 6 collisions de voitures, un
renversement de véhicule et 13 dérapages. Les
piétons non plus ne sont pas épargnés, car 5
personnes ont été heurtées. Même si on ne déplore aucun décès dans ces accidents, 26 blessés sont à comptabilser. Parmi ces derniers, un
jeune de 26 ans, dont le véhicule s’est renversé
a été transféré au CHU de Douéra. «On ne
cessera jamais de le répéter. Le non-respect
du code de la route, l’ excès de vitesse et la
distraction du conducteur sont les principales
causes des accidents, surtout en milieu urbain.
Viennent ensuite le mauvais état des routes
et les problèmes d’ordre technique. La prudence est plus que jamais de mise», conclut-il.
Asma Bersali
Située sur les hauteurs de la
banlieue sud-ouest de la
capitale, la commune de
Souidania souffre de nombreux
manques. Parmi les plus
importants, l’absence d’une
gare routière. Pour les 18 000
âmes qui y vivent, seuls deux
arrêts de bus existent. «Pour
aller vers Alger-centre, nous
devons passer par une des
communes limitrophes, à
savoir Zéralda, Staouéli ou
carrément Douéra, s’exclame
Hayat, une résidante. Même les
bus, peu nombreux, qui
desservent notre commune
sont de véritables épaves et
devraient absolument attirer
l’attention des contrôleurs de
la direction des transports».
Voulant avoir plus
d’informations sur un probable
projet de réalisation d’une gare
routière, toutes nos tentatives
pour joindre le P/APC de
Souidania, Djouadi Mouhoub,
se sont soldées par un échec.
Rappelons seulement que la
population de la commune de
Souidania va sensiblement
augmenter avec les opérations
de recasement d’une centaine
de familles à la cité des 150
Logements. Un boom qui fera
engendra bien d’autres
problèmes et mettra à nu le
manque d’infrastructures dans
cette commune émergente.
SAOULA : OPÉRATION DE
REVÊTEMENT À OULED BELHADJ
Après plusieurs réclamations
et protestations, les autorités
locales de la commune de
Saoula ont enfin bougé. Après
l’achèvement du projet de
raccordement au réseau d’AEP,
les travaux de bitumage sont
aujourd’hui à 40%
d’avancement. Selon le P/APC,
Azem Mahfoudh, ce projet qui
a coûté 35 millions de dinars,
sera achevé vers la fin de
l’année. Il annonce également
que l’APC a lancé d’autres
projets aussi importants que
celui de Ouled Belhadj, à savoir
la réhabilitation de l’éclairage
public au centre-ville de la
commune de Saoula, sur un
tronçon de 3 km, ce qui a
nécessité une enveloppe de 38
millions de dinars. Les travaux
prendront fin vers la fin du
mois prochain. Des travaux de
réaménagement de la gare
routière de la commune sont
aussi en cours de réalisation,
ils coûteront à l’APC pas moins
de 15 millions de dinars. Deux
sanitaires publics sont aussi en
cours de réalisation au centreville et les travaux, aujourd’hui
à 60% d’avancement, seront
achevés incessamment.
HORAIRES DES PRIÈRES
Alger et ses environs
MARDI 4 NOVEMBRE 2014
Fadjr……..…
5:40
Chorouk.....….
7:13
Dohr…………
13:20
Asser………..
3:27
Maghreb…..
5:50
Îcha…….......
7:14
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 9
CONSTANTINE INFO
CITÉ BOUSSOUF, LES 10
RALENTISSEURS DE TROP
BATAILLE AUTOUR D’UN PROJET DE CENTRE COMMERCIAL
UNE ETUDE «ADAPTÉE» POUR
L’EXTENSION DU TRAMWAY
Le bureau d’études espagnol
Idom-Tech, chargé de l’étude
technique de la première ligne
d’extension du tramway de
Constantine, présentera dans moins
de 15 jours la maquette «adaptée» de
ce projet pour permettre le lancement
en travaux, a indiqué le wali,
Hocine Ouadah, dimanche à l’APS.
Des observations et des réserves
avaient étaient émises lors de la
présentation d’une première
«mouture» par ce bureau d’études
qui soumettra dans deux semaines
une étude finale de cette extension
vers l’aéroport Mohamed-Boudiaf et
Ali Mendjeli, a souligné le wali,
précisant qu’Idom-Tech avait
présenté trois variantes qui ont été
«minutieusement examinées»
par les services concernés.
Les travaux de la première ligne
d’extension du tramway de
Constantine, avaient été
provisoirement attribués, en mai
2014, à un groupement algéro-francoespagnol, pour un montant de plus
de 34 milliards de dinars et un délai
de réalisation de 35 mois.
Le courage des citoyens et la lâcheté des élus
● Au mépris de l’autorité, le propriétaire poursuit tranquillement son chantier.
Ç
a se passe à Sidi Mabrouk, un
ex-quartier résidentiel qui a
pris le triste sobriquet de Sidi
Fakroun à cause des constructions
hideuses et insolentes des nouveaux
riches qui ont écrasé les belles villas
et caché le soleil aux autres.
Ce nouvel épisode de la destruction
du patrimoine urbain de Constantine,
a lieu rue Horchi Slimane, là où se
trouve l’école Ferdinand. Une nouvelle construction défiant les règles
de l’urbanisme, défiant la beauté, le
bon sens, le ciel et la terre, pousse
impunément comme un gros bouton
d’acné sur le visage d’un adolescent
affolé. Cette construction enregistrée
au nom d’une dame, M. Ouarda,
concentre sur elle les objections
de tous les habitants du quartier,
plusieurs rappels à l’ordre, une mesure de suspension des travaux, une
plainte au pénal de la part du DUC
et récemment, une plainte en référé
déposée par les voisins.
Pendant ce temps, la propriétaire, ou
plutôt le propriétaire, puisqu’il s’agit
d’un prête-nom, continue tranquillement son chantier en accélérant la
cadence dans le but évident de terminer le bâtiment et l’imposer par le fait
accompli. Tout a commencé en mars
2014. Un groupe de citoyens résidant
dans cette rue auparavant paisible,
formule une demande express au président de l’APC de Constantine, lui
demandant d’intervenir en urgence
«pour empêcher certains nouveaux
propriétaires de biens en chantiers
de les exploiter dans un cadre non
DESSIN : SOUHAYLA
Après l’accident qui a couté la vie
à un sexagénaire, la semaine
précédente et les protestations qui
s’en sont suivies, les autorités
locales, n’ont pas trouvé mieux que
de disposer plus d’une dizaine de
ralentisseurs dans les deux sens, des
dos d’âne tellement mal faits qu’il
devient pratiquement impossible aux
automobilistes de les franchir, sans
marquer un arrêt presque total. Du
coup et connaissant l’important trafic
routier de cet axe, puisqu’il s’agit de
la RN 5, la circulation est devenue
bouchonnées à longueur de journée.
Optant pour des solutions pour parer
au plus pressé, les responsables
tombent dans la facilité, ignorant
qu’avec ce type de décisions, c’est
d’autres problèmes, souvent plus
dangereux qu’ils provoquent.
Des usagers de ce tronçon
s’offusquent de cette solution qu’ils
jugent anarchique, voire méprisante.
L’un d’eux nous dira : «Certes le
tronçon est dangereux pour les
piétons qui le traversent, mais est-ce
la faute aux automobilistes ? Nous
avons demandé qu’il y ait une
passerelle pour que le piéton soit
réellement protégé, mais avec ces
ralentisseurs, ce sont d’autres
contraintes qui vont pénaliser les
automobilistes, gratuitement et sans
résultat efficace.»
N. B.
résidentiel». Les signataires précisent qu’il s’agit du n°31 et du n°32,
un bâtiment 2 en 1, le premier destiné
à abriter un restaurant et le deuxième
à accueillir un centre commercial,
selon le document. La demande, dont
des copies ont été adressées au wali
et au chef de daïra, est restée lettre
morte. Les signataires récidivent en
adressant le 14 juillet un rappel aux
mêmes destinataires.
MYSTÉRIEUSE DISPARITION
En septembre, l’un des plaignants est
parti solliciter l’intervention des services techniques de la commune. Il
fut choqué par la réponse du responsable : «Nous sommes effectivement
partis sur place mais les propriétaires nous ont chassés.» ! Plus grave.
Le dossier technique du chantier s’est
évaporé. Que ce soit chez les services
techniques du secteur urbain de Sidi
Mabrouk, chez ceux du siège central
de la commune ou alors chez la DUC
il n’existe aucune trace du dossier,
si ce n’est un permis de construire
portant le n°2012/1212 et signé par
le maire de l’époque, Abdelhamid
Chibane. Et même ce document est
jugé incomplet puisqu’il n’indique
pas le nombre d’étages de la bâtisse.
Timidement, le service technique a
convoqué le propriétaire à plusieurs
reprises, mais ce dernier n’a jamais
pris la peine de répondre.
Entre-temps, les plaignants ont engagé un expert pour évaluer la conformité de la bâtisse et sans détour, le
rapport a conclu à de nombreuses infractions, notamment la construction
de toute la surface et le non-respect
de la hauteur limitée. De son côté,
le DUC nouvellement installé à ce
moment, a promis aux riverains qui
l’ont sollicité de déposer une plainte
au tribunal pénal au sujet de la disparition du dossier.
Bousculés par l’activisme et l’obstination des riverains, le responsable
du service communal de l’urbanisme
et le maire ont annoncé qu’ils allaient
arrêter les travaux, mais la décision
est demeurée sous le coude. Entretemps, le propriétaire profite de cette
tergiversation qui ressemble plus à de
la complaisance pour accélérer les
travaux. Quelques semaines après,
le maire fini par signer la décision
suscitant le soulagement chez les
plaignants qui croient à la fin de leur
cauchemar.
Une illusion vite rattrapée par la
réalité. Car il a fallu un huissier
de justice et de nombreuses tentatives avortées pour faire parvenir
la notification n°880/2014 portant
suspension des travaux à destination.
Cela a-t-il persuadé le propriétaire de
renoncer à son projet ? Non. Visiblement, la décision du maire et toutes
les actions de la commune comptent
pour du beurre pour ce propriétaire
dont l’attitude méprisante envers
l’autorité devient intéressante et suscite bien des interrogations. Au final,
le chantier est toujours ouvert, mais
les plaignants ne baissent pas les bras
et ont fini par déposer une plainte en
référé espérant que la justice puisse
mettre fin à ce super citoyen devant
lequel l’APC et les services de la
commune se sont aplatis.
Nouri Nesrouche
PROJET 502 LOGEMENTS ONMI BAT
Les promoteurs Maghraoui et Yaïche mis en demeure
L
es souscripteurs au projet de 502 logements
participatifs OMNI BAT ont tenu, pour la
énième fois, un sit-in devant le cabinet du wali
pour exprimer leur colère envers les autorités qui
n’arrivent pas à solutionner ce problème qui dure
depuis 14 ans. Après leur dernier sit-in, le wali a
orienté ces citoyens vers le chef de daïra, et leur
a promis que dans 15 jours ce responsable va les
recevoir, affirme Nabil Laârbaoui, l’un des revendicateurs. Mais ils étaient sidérés, toujours selon
notre interlocuteur, quand le chef de daïra a refusé
de les accueillir. Djaâfer Mellakh, un autre souscripteur, nous a déclaré qu’ils ont saisi le directeur
du logement (DL) pour connaitre les mesures décidées contre ces promoteurs, en l’occurrence Driss
Maghraoui et son associé Abdelghani Yaïche.
«Le DL nous a affirmé avoir mis en demeure les
promoteurs, après avoir envoyé une commission
sur le chantier, laquelle a constaté que le projet
n’a pas évolué. Il nous a aussi promis de faire une
autre mise en demeure si les travaux ne reprennent
pas. Et si ça continue les autorités vont leur retirer
le projet et les accorder à un autre promoteur.» raconte le même souscripteur. Ces pauvres souscripteurs se demandent quel sera leur avenir ? Et combien de temps faut-il encore attendre afin d’habiter
leurs appartements ? Notre deuxième interlocuteur
a précisé que cette situation a eu des conséquences
désastreuses sur leurs vies personnelles. D’après
Mme S. M., le chef de cabinet du wali a accueilli,
hier matin, deux souscripteurs, et leur a promis
de suivre la procédure administrative nécessaire,
commençant par une autre mise en demeure contre
ces promoteurs !
Mais les protestataire disent ne pas supporter d’attendre des années de plus, et se résignent à demander à l’Etat de prendre en charge ce projet inachevé
depuis 1999, et leur donner d’autre logements.
Yousra Salem
ÉVOCATION
LAKHDAR ABDESLAM BEN BADIS
Le toubib au long parcours de militant
N
ombreux sont les Constantinois et autres visiteurs de la ville des Ponts qui continuent
de croire toujours que le centre hospitalo-universitaire de la ville porte le nom de
l’imam Ben Badis, alors que l’établissement a été baptisé au nom du neveu du Cheikh,
le docteur Lakhdar Abdeslam Ben Badis, le militant ophtalmologue qui a sacrifié sa vie
pour la cause nationale. «C’est grâce à un ami intime, le professeur radiologue Messaoud
Bendib ayant entrepris des démarches auprès du ministère de la Santé, que le CHU de
Constantine porte le nom de Lakhdar Abdeslam Ben Badis», nous a révélé Abdelhak Ben
Badis, frère cadet du cheikh Abdelhamid. Fils de Mouloud Ben Badis, second frère dans
la famille du cheikh et directeur, à l’époque, de l’orphelinat musulman de Sidi Mabrouk, Lakhdar
Abdeslam est né le 27 janvier 1923 à Constantine. Il fit ses études primaires en français avant de
fréquenter le lycée d’Aumale (actuellement Rédha Houhou) où il obtint son bac en 1941. Le cheikh
Mohamed Belabed, élève du cheikh Ben Badis, lui assurait des cours particuliers en arabe. Intéressé
par des études en médecine, il fit un passage par la faculté d’Alger entre 1941 et 1945, avant de
poursuivre son cursus à la faculté de médecine de Paris entre 1945 et 1951, pour se spécialiser en
ophtalmologie de 1950 à 1952. Il fera son internat à l’hôpital Charles Nicole de Tunis, sous le patronage du professeur tunisien Raïs pour clôturer par une thèse de doctorat en médecine. L’ouverture de
son cabinet médical au n°29 de l’ex-rue Georges Clemenceau (actuellement Larbi Ben
M’hidi) fut l’un des événements les plus marquants de la vie de Lakhdar Abdeslam Ben
Badis. Militant convaincu, il fut membre de l’Association des étudiants musulmans algériens (1941-1944), puis membre de l’Association des musulmans algériens de France
(1950-1952). Son intense activité militante au FLN à Paris comme à Constantine, où
son cabinet médical servait de refuge pour les membres du FLN et de l’ALN, n’était pas
sans lui créer des problèmes avec les autorités françaises. Arrêté et interné en 1957, alors
qu’il prenait part à la grève des six jours, il sera transféré vers le centre d’internement
d’El Ghirane de Hamma Bouziane, à 10 km au nord de Constantine, puis vers celui de Bir El Ogla,
aux environs de Aïn M’lila. Là, il a refusé catégoriquement de servir comme médecin. Transféré au
centre d’internement d’El Djorf, à Tébessa, il prend contact avec les éléments de l’ALN. C’est lors
d’une sortie à M’sila pour approvisionner le centre en médicaments qu’il réussit à prendre la fuite et
rejoindre le maquis. Depuis, sa famille n’aura plus aucune nouvelle de lui jusqu’au jour où elle apprendra sa mort au maquis. Le 13 mars 1963, sa famille reçoit une attestation de la 5e région militaire
mentionnant que le frère Docteur Lakhdar Abdeslam Ben Badis qui a rejoint les rangs de l’ALN en
1959 est tombé au champ d’honneur en 1960.
S. Arslan
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 9
RÉGION OUEST
DJENIENE MESKINE (MASCARA)
ORAN
L’accès à l’USTO bloqué
par des étudiants
Les chômeurs réclament
des emplois
L
es étudiants en Mathématique informatique et d’Architecture ont interdit
hier l’accès aux étudiants des autres disciplines ainsi qu’au personnel
administratif et de service, à l’enceinte de l’Université des Sciences et
Technologie Mohammed Boudiaf (USTOMB) de Bir El Djir. Ces protestataires entendent ainsi attirer l’attention des responsables de l’université sur
leurs problèmes. Les étudiants en mathématiques contestent l’application de
l’arrêté interministériel stipule que l’étudiant inscrit en licence ne peut y étudier
durant plus de 5 années au maximum même dans le cas d’une réorientation. Un
étudiant se demande pourquoi n’a-t-on pas appliqué ces dispositions pour les
anciens étudiants et que seuls les nouveaux en ont fait les frais. Les étudiants
en architecture revendiquent la reconnaissance de leurs masters lors de leur
recrutement. M.Boudia Maamar chargé de communication a tenu à préciser
que l’article de loi en question dispose également que l’étudiant inscrit en
licence ayant acquis 120 crédits ou plus peut être autorisé exceptionnellement
à se réinscrire pour une année supplémentaire. Aussi, il est inconvenable qu’un
étudiant puisse séjourner 6 années en licence. Concernant les étudiants en
architecture, notre interlocuteur reconnait la légitimité de leurs revendications
et affirme que c’est l’ordre des architectes d’Oran qui a refusé la reconnaissance de leurs diplômes. Une situation qui a été selon lui, portée en haut lieu
par Madame la Rectrice de l’Université.
Hadj Sahraoui
● La cimenterie de Zahana, à 65 km du chef-lieu de wilaya de Mascara, a vécu, ces
derniers jours, un climat de tension permanente. Une dizaine de jeunes chômeurs de la
localité de Djeniene Meskine réclament de l’emploi.
L
RELIZANE
Les habitants d’une cité en colère
PHOTO : DR
es responsables de la cimenterie
relevant du groupe industriel
des ciments d’Algérie (GICA)
affirment de leur part, «ne pas pouvoir
recruter». Un argument que réfutent
les jeunes. «Les postes d’emploi au
sein de l’entreprise publique existent.
L’équipe dirigeante de l’usine veut
recruter des gens en dehors de notre
localité», disent les contestataires.
De son côté, un cadre responsable de
l’usine nous fait savoir que la cimenterie travaille au-delà des ses capacités
de l’ordre de 400 postes d’emploi,
affirmant dans le même ordre d’idée :
«Actuellement, l’usine de Zahana emploie 730 employés, sans tenir compte
du nombre important des travailleurs
activant chez les sous-traitants». Le
même responsable dira que, durant les
évènements similaires de 2011, sur injonction du wali de Mascara, l’usine a
procédé au recrutement de 162 jeunes,
tous originaires de la localité de Djeniene Meskine, distante de 7 km de
Zahana. Les mouvements de protestation répétitifs des chômeurs de cette
localité suscitent des interrogations
chez les dirigeants de l’usine et les
pouvoirs publics. «Pourquoi les autres
demandeurs d’emploi des régions
limitrophes comme Zaghloul, Zahana,
Gaâda et autres douars ne manifestent
aucun mouvement de protestation
en vue d’être recrutés, contrairement à ceux de Djeniene Meskine?».
Notre interlocuteur répondra : «Tout
Les jeunes trouvent des difficultés à trouver un emploi
le monde sait que ces jeunes chômeurs
de Djeniene Meskine sont manipulés
par des personnes qui veulent déstabiliser l’équipe dirigeante de la cimenterie à des fins liées à leurs intérêts
personnels».
De son côté, le wali de Mascara,
Ouled Salah Zitouni, lors d’un point
de presse qui a eu lieu le 28 octobre
dernier, a tenu à mettre en garde
les «jeunes qui ont investi l’usine
de force», en qualifiant cet acte de
«violation des lois de la République».
Et d’ajouter que les contestataires
«exigent d’être recrutés uniquement
à la cimenterie et refusent toutes
autres offres d’emploi proposées dont
un quota de 200 postes qui leur a été
soumis dans le cadre du CFI (Contrat
formation-insertion)».
Parallèlement, nous avons appris que
l’entrée en production de la 2ème ligne
dont les travaux d’installation ne sont
pas encore lancés, permettra la création de 500 postes d’emploi permanents.
Souag Abdelouahab
ADRAR
Reprise par Sonatrach, la raffinerie
de Sbâa reprend du service
L
a crise de carburant qui s’est
installée depuis plus d’une année à Adrar pourrait connaître un
dénouement heureux au courant de
cette semaine. L’on s’attend à une
amélioration dans la distribution de
ce précieux produit avec la remise en
service, ce samedi, de la raffinerie de
Sbâa par, exclusivement, des équipes
de la Sonatrach.
Cette raffinerie mixte algéro-chinoise
dénommée Soralchin, d’une capacité
de 600.000 tonnes/an de pétrole brut,
était exploitée par la partie chinoise
à une hauteur de 70% et de 30%
par la Sonatrach. Cependant, elle a
commencé à battre de l’aile après
environ trois années de sa mise en
service en mai 2007. Un dysfonctionnement dans la production qui est
essentiellement d’ordre technique et
de gestion du personnel. Des conflits
et des pannes techniques répétés
qui se sont traduits par des crises récurrentes dans l’approvisionnement
des stations services au niveau desquelles les automobilistes passaient
des heures dans de longues files
d’attente. Ce qui a donné un sérieux
coup au rythme du développement
socioéconomique des régions du Sud.
Car, cette entité a pour, principale
mission, l’approvisionnement en carburant et en gaz des 5 wilayas du Sud;
à savoir: Nâama, Béchar, Adrar, Tindouf et Tamanrasset, pour leurs positions frontalières et leur éloignement
par rapport aux raffineries du Nord.
Elles nécessitent un approvisionnement quotidien suffisant et régulier
afin d’accompagner l’achèvement
des programmes structurant de développement.
L’exploitation par intermittence et
l’interruption de la production de la
raffinerie de Sbâa ont obligé Naftal à se rabattre sur la raffinerie de
Remchi, d’Arzew et parfois même
de Skikda. Cet approvisionnement
a connu lui aussi de grandes perturbations liées essentiellement aux
aléas du transport (retards, accidents,
pannes etc.) et a entrainé un ralentissement des activités économiques et
commerciales de ces régions.
Toutefois, le directeur de l’Industrie
de la wilaya d’Adrar nous apprend
que la Sonatrach, afin de mettre un
terme à cette situation, a décidé enfin
de reprendre les rênes de cette entité
en rachetant les parts des actions
chinoises, et que le transfert des
actions vers la Sonatrach a eu lieu
récemment. Toujours selon lui, la
Sonatrach a redémarré la production
de la raffinerie, ce samedi.
A. A.
L’université baptisée Mohamed Tahri
L
sité faite à l’occasion des
festivités du 60ème anniversaire du 1er Novembre,
a été bien accueillie par la
famille du défunt et par
l’opinion publique. Pour
rappel, le général Tahri
Mohamed avait rejoint,
jeune, les rangs des moudjahidine durant la lutte
de libération nationale et,
après l’indépendance du
SANTÉ
Les maladies psychiatriques explosent
«La société, le malaise social et les troubles psychiatriques» a été le thème de
la 2ème journée de psychiatrie organisée à l’hôtel Sheraton par l’association des
psychiatres d’Oran (APO). La rencontre a vu la participation de près de 250
spécialistes, médecins et praticiens. Selon le président de l’APO, cette rencontre médicale qui sera désormais traditionnelle, s’inscrit dans le cadre du
plan d’action de l’association qui vise surtout la formation médicale des praticiens ainsi que les échanges des expériences entre les membres de la corporation. Cette 2ème journée nationale permet aussi de débattre des moyens à mettre
en œuvre et de développer, en commun, les actions sanitaires et médicales afin
d’assurer une bonne prise en charge des patients. D’après les statistiques de
2013, plus de 27000 personnes dont 2300 enfants sont atteintes de troubles
psychiques à Oran. Elles ont été traitées à travers les cinq centres de santé de
proximité des établissements hospitaliers implantés à travers la wilaya. T. K.
OÙ SOR TIR AUJOURD’HUI À ORAN ?
◗ Cinémathèque : 14h30 et 17 h poursuite de la projection du film «Fadhma N’Soumer»
de Belkacem Hadjadj et du documentaire «Zone de Nuit» de Larbi Lakhhal.
◗ Institut Français : 18h spectacle de danses et des ateliers avec une exposition de
photos.
◗ Théâtre : 18h. Présentation de la pièce théâtrale «Ouafia» écrite par Bouziane
Benachour et Kaddour Benkhemassa et mise en scène par Abdelkader Belkaid. T. K.
BÉCHAR
’université de Béchar
porte, depuis hier, le
nom du général Tahri Mohamed, officier supérieur
originaire de la région. La
dénomination de l’univer-
I
rrités par la dégradation de leur cadre de vie, les habitants de la cité 02 du
programme 281 logements sociaux participatifs (LSP), de la nouvelle ville
Bormadia, ont observé un sit-in devant le siège de l’office public de la gestion de l’immobilier (OPGI) pour exprimer leur colère. «Nous nous sommes
rencontrés ici pour attirer l’attention des responsables concernés sur les
souffrances que nous endurons depuis qu’on a bénéficié de ces logements, il y
a trois ans de ça», a affirmé Djamel, un fonctionnaire avant d’ajouter : «Nous
avons saisi toutes les instances concernées par l’aménagement urbain sans
qu’aucune lueur d’espoir ne pointe à l’horizon». «La viabilisation et l’embellissement du milieu environnant de la cité sont bien des vecteurs retenus dans
les cahiers de charge», a souligné Ahmed, un autre fonctionnaire en relevant:
«Avec l’abandon des responsables et l’incivisme des citoyens, notre espace
est devenu, au fil du temps, un réel dépotoir où on trouve même des produits
toxiques». En défigurant l’aspect urbanistique de la cité et de toute la ville, cette
situation créée par les entassements anarchiques, constitue aussi, selon autre,
un milieu favorisant la prolifération de tous les facteurs nuisibles. «Les déchets
hétéroclites solides et liquides sont, en plus d’être une source d’émanation des
gaz irrespirables et d’odeurs nauséabondes, un terrain propice pour les chiens
errants», a renchéri Halima, une femme au foyer qui ne cache pas son inquiétude quant la santé des enfants de la cité. «Nos enfants sont menacés par les
maladies transmissibles», a-t-elle lancé en sollicitant les instances concernées à
remédier au plus vite à la situation.
Issac B.
pays, il a poursuivi sa carrière dans l’armée algérienne jusqu’à son décès
accidentel par avion vers
la fin des années 1990.
M. N.
L’ENTREPRISE HYDRO URBAINE OUEST NOUS ÉCRIT
Suite à la publication d’un article, dans notre édition du 21 octobre 2014, sous
le titre «Terrorisé par des menaces de mort, un ouvrier se suicide à Tiaret», rapportant un vol qui aurait ciblé le chantier du réservoir de Tiaret en cours de réalisation par l’entreprise Hydro Urbaine Ouest, cette dernière oppose un démenti
affirmant qu’«à aucun moment, un vol n’a eu lieu à cet endroit et aucune plainte
n’a été déposée à ce sujet.»
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 9
SUD INFO
DJANET
ELLE A ÉTÉ CÉLÉBRÉE DANS LA PLUS BELLE TRADITION
Processions enfantines
et fèves pour Achoura L
Visite guidée au
ksar d’El Mizan
PHOTO : D. R.
es organisateurs de la S’beiba ont organisé, ce dimanche,
une visite guidée au palais d’El-Mizan «Aghrem wan El
Mizan» au profit des hôtes de la S’beiba. Aghrem wan El
Mizan est construit à mi-chemin entre Zelouaz et Adjahil, d’où
son nom El Mizan en arabe (balance) ou Taghourfit en berbère.
Localisé sur une colline surplombant l’oued pour préserver
les populations des désagréments des débordements lors des
grandes crues, Aghrem wan El Mizan dispose de trois sorties,
à savoir Imazi N’daren, Imazi wamakaren et Imazi N’Sidi. Au
sommet de ce palais se trouve Taghourfit, la maison du premier
aïeul et chef de la tribu d’El Mizan, M. Abdou. Les invités
d’Aghrem ont été conviés à un festin constitué essentiellement
de plats traditionnels réputés dans cette région, à savoir Tarawit,
Tarkit, Tissawayet et Takaya, le tout servi dans des assiettes en
bois appelés Akous.
Le plat de fèves offert durant la fête de Achoura pour perpétuer la tradition très en vogue à Ghardaïa
A
choura, fête juive et musulmane à la fois, est fêtée par des rituels ancestraux ancrés dans la tradition
des habitants des villes sahariennes. Outre les retrouvailles
familiales autour d’un grand
repas convivial partagé dans
le bonheur à cette occasion, la
grande marmite de fèves bouillies dont des assiettes pleines
passent à travers les maisons
reste le grand dénominateur
commun de cette journée.
TFASKA N’ABYANOU
AU M’ZAB
Les quartiers mozabites ont
renoué cette année avec cette
tradition de la fête de Achoura
où de grandes marmites en
zinc ou cuivre sont placées
en pleine rue. D’impressionnantes quantités de fèves trempées la veille sont ainsi bouillies dès l’aube pour être prêtes
à être consommées en milieu
de matinée par les enfants.
Les bambins sont les rois de
cette fête. Ils viennent en grand
nombre dans un brouhaha indescriptible réclamer leur part
de fèves chaudes parfumées
de cumin ou sucrées au jus de
dattes, selon le goût de chacun.
Tous les passants sont invités à prendre une assiette de
fèves brûlantes à consommer
sans modération en cette belle
journée de paix, que la ville de
Ghardaïa a fêté avec un plaisir
non dissimulé. Au niveau du
quartier d’El Korti, dans la
grande cour de la maison du
Coran, une immense marmite
a été dressée dès le matin
pour être distribuée en début
d’après-midi. Ibaouène, qui
veut dire fève en berbère de
la région du M’zab, est également préparé dans toutes les
maisons du M’zab. Les ménagères ont pris la précaution
de trier les plus belles fèves,
des les tremper à temps et les
cuire dans de l’eau douce pour
garantir un bon plat aux fèves
tendres salées ou sucrées. Ce
plat est également accompagné
d’un mélange de fruits secs et
de confiseries distribué aux
enfants tout au long de la journée. Un mélange ressemblant
à celui du Nayer et qui accompagne généralement les fêtes
religieuses et autres occasions
familiales dans les oasis peu
habituées à la confection de
gâteaux avant l’introduction de
nouvelles traditions imposant
des sucreries venues d’autres
villes avec d’autres coutumes.
CHAYEB ACHOURAH
À OUARGLA
Le jeûne des 9e, 10e et 11e jours
du mois sacré de Moharrem est
sacré à Ouargla, où beaucoup
de vieux et de jeunes accomplissent au moins une journée de carême pour honorer
cette journée de délivrance du
prophète Moise recommandée par le prophète de l’islam
Mohammed, que le salut soit
sur lui. Comme à Ghardaïa, les
enfants sillonnent les quartiers
de maison en maison pour
prendre des fèves chaudes. Ils
sont munis de fourchettes ou
de longues tiges de bois pour
attraper les plus belles fèves de
la marmite.
Certaines familles leur préparent même de petits sachets
préalablement remplis de fèves
pour éviter de trop remuer
l’eau de cuisson et casser des
fèves tendres et odorantes. Les
assiettes sont échangées entre
voisins et proches. Elles sont
salées et épicées ou sucrées à
base de dattes écrasées. Les
vieilles femmes préparent aussi de petits pains ronds cuits
à sec pour accompagner les
dattes et autres fruits secs distribués à l’occasion.
Certains quartiers perpétuent
encore le rituel de l’épouvantail païen de Chaïb Achoura
qui vient exiger sa part de
fèves à son tour. Des enfants
se déguisent alors de chiffons
et paradent dans les rues du
ksar pour avoir de belles parts
de fèves et de confiseries en ce
jour béni de paix et de bonheur
avant de rentrer à la maison où
un bon couscous aux épinards
et viande séchée conservée
depuis l’Aïd les attend pour le
soir. De nos jours, l’autre tradition emblématique de Achoura, celle d’offrir de l’huile à
cheveux pour les filles, s’est
perdue dans les dédales de la
vie moderne et du défrisage
qui ont eu raison des cheveux
frisés et des crinières naturelles
des filles du Sud.
Houria Alioua
GHARDAÏA
Ammi Ahmed Bezine, un vrai exemple
de tolérance et de vivre ensemble
I
l n’est ni fou, ni perdu mais un homme
qui garde toute sa lucidité en ces temps
insensés. Il s’agit de Ammi Ahmed
Bezine, dont la figure est familière pour
les habitants de la ville de Ghardaïa, car
sa présence et sa silhouette n’échappent à
personne tout au long du tronçon routier
qui relie les deux bourgades de Ghardaïa
et El Korti, plus précisément dans le
rond-point de la Cité.
C’est dans ce carrefour qu’Ammi Ahmed
fait un travail qui ne lui revient pas car,
comme son esprit est pétri de bienfaisance et surtout de l’amour de servir
son prochain, il pointe chaque matinée
et chaque soir au même endroit dans
l’unique but d’organiser la circulation
routière, en faisant usage d’un sifflet,
toujours collé à sa bouche souriante.
D’ailleurs, il ne peut se présenter au carrefour sans se vêtir son gilet, tantôt jaune,
tantôt orange, habituellement porté par
les employés de l’APC. Le plus étonnant
dans ce personnage, c’est que son travail
ne se limite pas uniquement à veiller sur
l’ordre public, mais il tend sa main tendre
et fragile à la fois aux enfants et vieilles
femmes afin de les aider à traverser la
route en toute sécurité.
Plus que cela, il s’occupe de l’entretien
et du nettoiement des routes et places
publiques, notamment les alentours des
arrêts de bus. L’histoire de cet homme
rarissime au sens propre du terme a commencé, raconte-t-il, en 1993 lorsqu’il a
sollicité pour la première fois l’aide du
maire de l’époque afin de lui donner le
feu vert pour exploiter certains espaces
publics à proximité des arrêts de bus, et
ce, pour vendre des produits artisanaux
qu’il fabrique lui-même, tout en veillant
en même temps au nettoiement de ces
lieux. Ainsi commença l’aventure de
Ammi Ahmed, lequel malgré le fardeau
de l’âge (74 ans) qui pèse sur ses épaules,
n’a pas lésiné à user de son énergie vacillante au service des autres.
La grandeur de cet homme qui a réussi
à gagner le respect de tout le monde se
heurte pourtant à la petitesse d’esprit des
responsables de la commune qui n’ont
pas daigné l’aider ou lui consacrer un
salaire symbolique en contrepartie de
ses efforts qu’il offre quotidiennement
et sans relâche au service des enfants et
des personnes vulnérables. A bons entendeurs...
Farid Azzoug
IGHERMANE, LES KSOUR DE DJANET
Djanet abrite trois ksour historiques, à savoir Aghrem wan
Zelouaz, Aghrem wan El Mizan et Aghrem wan Adjahil. Ils se
caractérisent par une architecture distinctive, dont on utilise des
pierres de garnit, de la boue, des palmes de palmiers pour les
plafonds, les portes sont construites par l’arbre de Tarout, un arbre
spécifique au Tassili, ainsi que la craie pour la teinture et le revêtement des murs. Aghrem wan Azelouaz est sans le nord-est d’oued
Idjeriou. Il a été construit au sommet de la montagne Tejarat
abritant la zaouïa Qadiria ainsi qu’une vieille mosquée. Aghrem
wan Adjahil est quant à lui situé au sud-ouest d’oued Idjeriou et
construit sur un terrain de sable entouré d’une oasis de palmiers, il
s’appelait «Edie», ce qui signifie une zone surélevée.
Bouda Brahim
METLILI
Mise en service d’un
centre d’hémodialyse
L
a célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la
guerre de Libération nationale a permis à Metlili de réceptionner à temps un nouveau centre d’hémodialyse. Il s’agit d’un
nouveau pavillon doté d’une armada d’équipements des plus sophistiqués, constitués essentiellement de 20 nouveaux équipements pour l’hémodialyse et de salles conçues pour les consultations médicales et des espaces pour la réception et le confort
des patients. C’est du moins l’avis du directeur de l’ESPS de
Metlili, le Dr Bachir Bahaz, qui confirme que «ledit département va apporter un grand plus aux insuffisants rénaux en
matière de traitements adéquats à même de réduire, un tant soit
peu, les souffrances de cette catégorie des patients.» Et d’ajouter : «C’est un centre ambitieux qui comporte une vingtaine de
machines, dont une est destinée aux cas urgents, une autre pour
l’isolement, et les 18 autres sont conçues pour le traitement des
cas normaux, autrement dit ceux qui suivent quotidiennement
leur traitement au niveau de l’établissement hospitalier.» L’on
apprend également du même responsable que l’ESPS de Metlili
emploie trois médecins généralistes et une équipe paramédicale
qui veille à l’activité médicale, en attendant la consolidation de
l’effectif par un médecin spécialiste. C’est d’ailleurs l’obstacle
majeur qui se dresse devant les six centres d’hémodialyse que
compte dorénavant la wilaya de Ghardaïa avec la mise en service de ce nouveau centre.
Farid Azzoug
TOUGGOURT
Prolifération
des motocyclistes
L
a ville de Touggourt connaît depuis plusieurs années une prolifération sans précédent des motos qui sillonnent, de jour comme
de nuit, les artères, les rues et les ruelles. En plus des désagréments
qu’elles causent aux citoyens, les accidents causés par ces motocyclistes sont quasi permanents, les amenant parfois à des traumatismes crâniens par défaut de port de casque. Ce phénomène prend
de l’ampleur de jour comme de nuit, gênant et mettant mal à l’aise
les citoyens par leur passage continuel et assourdissant vu l’absence
de silencieux destinés à amortir le bruit assourdissant des moteurs.
La pollution sonore et le tapage nocturne ne font que perturber la
vie paisible des citoyens, dont certains sont malades soit chez eux
soit hospitalisés. Pour y remédier, il faudra accentuer les campagnes de sensibilisation et de lutte contre les nuisances sonores et
les accidents causés par ces motocyclistes, qui, pour la plupart, sont
dépourvus de dispositif silencieux et de documents réglementaires,
bien révélés par de nombreux accidents mortels.
Bachir Bouchekima
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 10
RÉGION CENTRE
LES TRAVAILLEURS DÉNONCENT LEURS CONDITIONS SOCIOPROFESSIONNELLES
MÉDÉA
Grève à l’APC de La Chiffa
Des
journalistes
mécontents
● Pour l’application du plan de gestion de carrière.
Des dépenses jugées inutiles décriées par les travailleurs
A
l’appel de la section syndicale
de l’APC de La Chiffa, relevant du syndicat national autonome des personnels de l’administration publique, les travailleurs et les
employés de cette APC ont observé
un arrêt de travail durant la demijournée du dimanche 2 novembre,
de 8h à midi, et ce, afin de protester
contre les conditions de travail socioprofessionnelles délicates auxquelles
ils font face depuis plusieurs mois.
«Cette grève intervient en dernier
recours, devant le silence manifeste
des autorités locales et à leur tête
le P/APC quant à la satisfaction
des revendications purement locales
soumises depuis plusieurs mois par
la section syndicale et portant sur
sept points», souligne Noureddine
Chabamouna, secrétaire général
communal de la section syndicale.
En effet, dans une correspondance
datée du 16 octobre dernier, dont El
Watan détient une copie, adressée
à Mohamed Benallel, P/APC de La
Chiffa, ainsi qu’au chef de la daïra
de Mouzaïa et au wali de Blida, la
section communale du Snapap avait
attiré l’attention des destinataires
d’un recours à un mouvement de pro-
testation au cas où leurs revendications n’étaient pas prises en compte.
La section syndicale réclame, en
premier lieu, la dotation en tenues réglementaires au profit de tous les travailleurs concernés par cette mesure,
en particulier ceux chargés de l’entretien et de l’hygiène. «Les éboueurs
n’ont jamais bénéficié de tenues leur
permettant d’exercer leur travail
dans de bonnes conditions», estime
Mohamed Boudissa, vice-président
de la section syndicale du Snapap.
Et de poursuivre : «Les travailleurs
chargés du ramassage des ordures
ménagères n’ont ni gants, ni combinaisons de sécurité, ni chaussures de
protection, c’est-à-dire un équipement spécial lié aux risques de leur
activité professionnelle.» En outre, la
section demande l’application du plan
de gestion de carrière des fonctionnaires, en procédant à des promotions
sur la base d’examens professionnels
ou au choix. «Aucun travailleur n’a
bénéficié de promotion ou de revalorisation depuis un peu plus de deux
ans», s’insurge notre interlocuteur.
Il en est de même pour les stages de
recyclage et autres cycles de formation continue, dont les fonction-
naires disent ne jamais en avoir eu.
Il en est de même concernant le volet
des œuvres sociales et pour lesquelles
les travailleurs exigent de la part des
autorités concernées un traitement
rapide afin d’en faire bénéficier
principalement ceux qui en font une
demande. Parmi les autres revendications, celle relative à l’aménagement
de la salle du service de l’état civil,
et qui, selon nos interlocuteurs, ne
répond plus aux standards exigés en
matière d’accueil des usagers. «Très
souvent, nous sommes débordés par
l’ énorme flux des citoyens aux guichets et que nous ne pouvons contrôler», fulmine un employé au guichet
de l’état civil. Et de proposer «l’installation d’un appareil distributeur
de tickets d’attente».
DES DÉPENSES INUTILES
Concernant l’amélioration des prestations de service et pour lesquelles
l’APC a dépensé un peu plus de 300
millions de centimes, selon Mohamed Boudissa, en achat de climatiseurs, mobiliers et téléviseurs, entre
autres. Notre interlocuteur s’interroge quant à l’utilité d’un tel matériel. «Un appareil d’entretien d’une
valeur de 33 millions de centimes
n’ayant aucune utilité alors que
nous avons des femmes de ménage»,
explique notre interlocuteur, et d’ironiser : «Les bureaux et couloirs de
l’APC ne sont pas un hôtel de luxe
pour se permettre un tel appareil !»
Suite à ce mouvement de contestation, les membres de la section communale du Snapap ont été reçus par le
P/APC qui leur a promis des solutions à certaines de leurs revendications, parmi lesquelles une réunion de
la commission paritaire pour activer
la procédure au passage d’un échelon
à un autre des travailleurs. La section
communale du Snapap de La Chiffa
menace de durcir le mouvement et de
déclencher une grève illimitée au cas
où la plateforme de revendications
n’est pas satisfaite dans un délai de
dix jours. Signalons enfin qu’au
moment de notre entretien avec Nordine Chabamouna, secrétaire générale de la section du Snapap, celui-ci
a reçu une décision dûment signée
lui signifiant la défalcation de deux
jours de son salaire en raison d’absences injustifiées, les 8 et 14 octobre
derniers. Sans commentaire !
Abdelkader Lazereg
INSTITUT DU REIN
Les AVC en débat
S
ous le slogan «Le temps perdu est un cerveau
perdu : apprenez à reconnaître un AVC et
réagissez rapidement», le service de neurochirurgie du CHU Frantz Fanon de Blida, en collaboration avec la wilaya et en partenariat avec
le groupe pharmaceutique Bayer Health Care,
a célébré le 29 octobre dernier la Journée mondiale des AVC (accidents vasculaires cérébraux).
Cette rencontre scientifique d’envergure, qui a
regroupé un nombre appréciable d’éminents professeurs de diverses spécialités médicales, et plus
particulièrement des neurologues et des praticiens
de différents services et établissements de santé du
pays, s’est déroulée au niveau de l’imposant amphithéâtre de l’Institut national du rein de Blida, lequel
s’est avéré exigu pour contenir tous les participants.
Le choix de la ville des Roses pour abriter cet
événement n’est pas fortuit, puisque Blida dispose
du seul et unique centre neurochirurgical dédié
au traitement et à la prise en charge des malades
souffrant d’AVC, une grave pathologie, première
cause de mortalité dans notre pays, devançant
nettement le cancer et les accidents de la route.
Une véritable urgence médicale et parfois chirurgicale, comme ont tenu à l’assurer les neurochirurgiens présents. Selon le professeur Mohamed
Arezki, médecin chef du service de neurochirurgie
et président de la Société algérienne de neurologie
et neurophysiologie clinique, l’Algérie enregistre,
annuellement, 40 000 nouveaux cas d’AVC, dont
30% décèdent durant la même année. «Quand
ils n’entraînent pas la mort, ces AVC laissent
des handicaps irréversibles dans la moitié du
nombre recensé», souligne notre interlocuteur.
Et d’ajouter : «1300 cas sont admis au sein du
service de neurochirurgie de Blida uniquement»
Une moyenne de 5 victimes d’AVC par jour. Les spécialistes précisent qu’aujourd’hui 31% des victimes
d’accidents vasculaires cérébraux ont moins de 65
ans, comparativement à l’année 1990 où ils étaient
20% dans la même tranche d’âge. Il est admis que
la mortalité survient lorsque la plupart du temps le
malade arrive aux urgences trop tard. «Plus de trois
heures après l’apparition des premiers symptômes
de l’AVC», précise le professeur Arezki. D’où la sensibilisation d’un plus grand nombre de citoyens pour
les inciter à se rendre rapidement aux urgences du
service de neurologie dès l’apparition des premiers
signes d’alerte qui sont : la paralysie faciale, l’engourdissement des membres, ainsi que les troubles
de la parole. Au programme de cette rencontre autour
de l’AVC, une dizaine de communications portant
sur des thèmes variés ont été présentés aux participants, parmi lesquels un grand nombre de médecins
issus des EPSP et EPH de la wilaya de Blida. «Nous
avons besoin de l’étroite collaboration des médecins
pour évacuer dans les plus brefs délais les victimes
d’AVC vers notre unité», insiste M. Arezki. Notre
interlocuteur expliquera que la célébration de cette
journée se veut aussi une occasion de formation,
d’information et de sensibilisation des médecins
généralistes à cette grave et fréquente pathologie. Le
professeur Arezki lance aussi un appel à tous les neurologues à travers le pays pour la création d’unités de
neuro-vasculaire au niveau de chaque CHU. «En dehors de Blida, il n’ existe nulle part d’établissements
qui prennent en charge les AVC, que ce soit à Alger,
Oran ou Constantine», note notre interlocuteur, et de
souligner : «les victimes d’AVC ont besoin de soins
de qualité». D’après les spécialistes en neurologie
vasculaire, un soixantaine de structures implantées
à travers le territoire national serait l’idéal pour une
meilleure prise en charge des AVC, avec des résultats
probants. Parmi les recommandations préconisées
lors de cette journée, celles relatives à la mise en
œuvre d’un programme national dédié à l’AVC, ainsi
que la multiplication des campagnes de sensibilisation liées à cette pathologie.
A. Lazereg
L’APC de
Ouled Yaïch
contre les
initiatives !
E
n 2009, les responsables de
la commune de Ouled Yaïch
(Blida) ont mené une opération
de démolition des devantures (jardins) des bâtiments de la cité du
1er Mai qui embellissaient plus
ou moins le cadre de vie des riverains. Mais l’anarchie dans l’enlèvement des décombres a donné
lieu à une laideur indescriptible
au niveau du quartier en question.
Les riverains ont, à maintes reprises, soulevé ce problème, en
vain ! Daïdi. H, résidant au rezde-chaussée, a proposé à l’APC
de Ouled Yaïch cinq modèles de
clôture décorative en ferronnerie
de qualité avec son propre argent.
Les modèles ont été étudiés par
un paysagiste afin qu’il y ait une
harmonie symétrique en cas de
généralisation des modèles dans
toute la cité. Deux mois après sa
demande, l’APC lui a notifié un
«niet» catégorique. Finalement,
c’est l’anarchie qui l’emporte au
détriment de l’harmonie environnementale !
B. B.
BUREAU DE
EL WATAN
PHOTO : EL WATAN
U
ne trentaine correspondants
de la presse écrite exerçant
dans le vaste territoire de la
wilaya de Médéa n’a pas répondu favorablement à l’appel
de l’administration de la wilaya
pour déposer leur candidature à
la 2e édition (2014) du concours
du meilleur reportage historique,
excepté une seule. Cette défection volontaire de la corporation reflète un mal profond entre
l’administration et la corporation.
Cela a mis les membres du jury
dans une situation inconfortable
et les a carrément amenés à
renoncer à décerner un prix faute
de concurrents d’écrits publiés
sur les colonnes des journaux
nationaux. Par ailleurs, dans ce
même contexte, trois journalistes
de la radio locale, sur huit candidatures, qui se sont distingués par
leurs reportages radiophoniques,
ont été récompensés à l’occasion
du 60e anniversaire de la Révolution du 1er Novembre 1954.
A.Teta
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El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 10
RÉGION EST
PRODUCTION DU LIÈGE À JIJEL
Une entreprise innove
● Pour faire face à la concurrence féroce des panneaux en polystyrène, la société Jijel Liège
Etanchéité Spa décide de se lancer dans une nouvelle activité.
n dépit de capacités de
production importantes,
l’entreprise publique Spa
Jijel Liège Etanchéité (JLE),
est contrainte de maintenir son
rythme d’activité à un niveau bas
afin d’éviter des surstocks, préjudiciables à sa santé financière.
Spécialisée dans la production
de liège aggloméré noir, utilisé comme isolant notamment
dans la construction et de bandes d’étanchéité, l’entreprise est
confrontée à une rude concurrence. Face à ce nouveau défi,
l’entreprise a décidé de se lancer
dans les travaux de pose d’étanchéité - d’autant que ses produits
sont jugés de bonne qualité -,
pour pallier les méventes. C’est
ce que nous avons appris auprès
du PDG de la Spa, Mohamed
Kobbi. L’aggloméré de liège,
produit naturel très prisé et aux
qualités reconnues, dont la production a démarré en avril 1978,
est fortement bousculé par les
panneaux de polystyrène, moins
chers mais avec des qualités aussi moindres par rapport au liège.
La concurrence du matériau synthétique est difficile à affronter,
d’autant que ce dernier est doté
d’une industrie bien équipée,
alors que celle du liège demeure
pour de nombreuses raisons très
liée à la main-d’œuvre. «L’un
des avantages de l’aggloméré
de liège réside dans l’absence
d’émission de substances dangereuses ou toxiques, contrairement au polystyrène qui ne peut
aussi se targuer d’avoir une
PHOTO: D.R.
E
L’aggloméré de liège demeure un produit écologique et non toxique
durée de vie comparable à celle
du liège», assure le PDG de JLE.
Fervent défenseur du liège, M.
Kobbi avance que ce produit est
naturel, local et aussi écologique,
contrairement aux produits synthétiques, dont la désintégration
avec le temps se fait rapidement,
alors que le liège reste stable et
ne se désagrège pas. Si le polystyrène est inflammable et dégage
une fumée toxique, il n’en est
pas de même pour le liège qui
est en plus auto extinguible. La
somme des avantages du liège a
poussé M. Kobbi a interpeller les
pouvoirs publics pour privilégier
ce matériau dans les infrastructures sanitaires, éducatives et le
logement public, d’autant que
l’entreprise est capable de répondre aux besoins qui seront exprimés. Pour le deuxième produit,
à savoir les bandes d’étanchéité,
dont la production a démarré en
septembre 1988, l’entreprise est
confrontée à une concurrence
d’une autre forme.
PRATIQUES FRAUDULEUSES
A JLE on dénonce une fraude
sur la qualité dans les produits
concurrents, circulant sur le
marché à des prix concurrentiels
avec en sus des pratiques commerciales douteuses (vente sans
facture).
On sera ainsi informé que certains produits, comme le feutre
dont le rouleau de 20 m devrait peser 18 kg, ne fait plus
qu’une dizaine de kilogrammes
chez certains concurrents, alors
qu’une autre fraude concerne
la longueur des rouleaux de
Pax Alu ou 36 S. Cette concurrence jugée déloyale devrait
faire réagir les pouvoirs publics
pour mettre un terme à des pratiques qui pourraient d’ailleurs
être à l’origine de contrefaçon
dans le bâtiment. Employant
actuellement 90 travailleurs permanents, l’entreprise pourrait,
selon son PDG, doubler, voire
tripler ses effectifs si les conditions économiques s’améliorent
et que le volume des ventes
s’améliore sensiblement.Les
capacités de production de l’aggloméré de liège sont de 9000
m3/an pour une équipe, alors
que la moyenne de la production des trois dernières années
n’est que 5000 m3/an. -Avec un
écoulement meilleur du produit,
la production pourrait atteindre
facilement 27.000 m3/an. Le
même topo est constaté pour ce
qui est des produits d’étanchéité,
dont les capacités de production
avec une seule équipe sont de 1
million de m2 par an alors que
la production moyenne actuelle
avoisine les 600.000 m2/an.
Là aussi, avec de meilleures
conditions économiques, le cap
des 3 millions m2/an pourrait
être facilement atteint avec un
système de 3 équipes. Si le marché local se désintéresse de ces
produits, certains partenaires
européens notamment italiens,
portugais et français ont importé
pour 70.069 euros en 2013 de
produits JLE. Avec un chiffre
d’affaires de près de 180 millions de dinars annuellement, la
Spa JLE espère avec l’affirmation de qualité de ses produits
atteindre un chiffre d’affaires de
300 millions de dinars.
Fodil S.
CONTREBANDE DE CARBURANT À SOUK AHRAS
LES PERQUISITIONS ONT DONNÉ DES RÉSULTATS PROBANTS
Dans un bilan des neuf premiers mois de l’année en cours, rendu
public lors d’une conférence de presse tenue hier, par Abida
Toufik, commandant du groupement de la Gendarmerie
nationale de la wilaya de Souk Ahras, 47 affaires liées à la
contrebande ont été traitées à l’échelle de la wilaya. Il s’agit
notamment de plusieurs opérations de saisie de carburant au
niveau des communes frontalières, couronnées par la
récupération de 21.685 litres de mazout et de 2.760 litres
d’essence. L’animateur de la conférence de presse dira, à ce
titre, que la pression exercée sur les contrebandiers a donné ses
résultats. «Nos éléments ont redoublé de vigilance et intensifié
les perquisitions au niveau même des domiciles des trafiquants
de carburant qui n’ont plus les mêmes capacités de déplacement
et d’activité», a-t-il expliqué. Il a fait remarquer que les chaînes
interminables devant les stations d’essence et les pénuries font
partie du passé à cause, justement, de cet effort supplémentaire
dans la lutte contre ce fléau. Les autres affaires traitées pour la
même période par le même corps de sécurité, concernent
l’exportation et/ou l’importation frauduleuse de produits
alimentaires (2457 kg), des cigarettes de fabrication étrangères
(40 cartouches), des bovins (10 têtes), des pièces détachées
(1 lot) et des peaux d’animaux (1lot). Le montant des produits
saisis est estimé à plus de 12,4 millions de dinars. Sur les 11
personnes mises en cause, 3 ont été incarcérées, alors que les
autres ont comparu devant le tribunal en citation directe ou ont
A. Djafri
été placées sous contrôle judiciaire.
BATNA
«Chaïb achoura», pour le ressourcement
L
es habitants de la commune de Tkout, dans la wilaya de Batna,
s’attachent depuis des temps immémoriaux à célébrer la tradition
de «Chaïb Achoura» dans la joie et le ressourcement. Dans cette
localité distante de 90 km de la ville de Batna, cette manifestation
consiste en un festival de dix jours mettant en scène des personnages
costumés, par attachement à une tradition devenue incontournable, à
Tkout, à partir du 10ème jour du mois de Mouharram de l’année hégirienne. Le festival dont l’origine remonterait, selon les transmissions
orales, au 10ème siècle avant notre ère, a pour principal personnage
M’rima, une femme d’une beauté exceptionnelle représentant la terre et la fertilité. M’rima est protégé par un lion, symbole de royauté
et de puissance, entouré de «Lemdabar» (le sage) et de soldats. Pour
le vieux Lakhdar Bezaâ (82 ans), ce cérémonial, qui s’apparente
à une pièce de théâtre, traduit l’attachement de la population à la
terre. Ce qui est devenu «Chaïb Achoura» est, en fait, selon lui, une
pratique ancestrale qui remonterait à l’ère du roi amazigh Chachnaq
1er qui vainquit le pharaon d’Egypte pour en conquérir le trône. La
population de Tkout attend, chaque année, «Chaïb Achoura» avec
d’autant plus d’impatience que cette occasion ne manque pas de
transformer la petite agglomération de Tkout en véritable théâtre
ouvert. Le spectacle qui rassemble tous les ingrédients d’une œuvre
de théâtre, prend une forme cérémoniale où chants et danses se mêlent à une musique traditionnelle rythmé par le Bendir (instrument à
percussion traditionnel). Les acteurs du festival sont tous des jeunes
de Tkout qui s’évertuent à perpétuer ce festival plutôt original dont
le coup d’envoi est donné après la prière nocturne du Icha, au centre
de la cité. Un combat oppose alors le roi lion et ses soldats à des
ravisseurs qui tentent d’enlever M’rima. Les danses se déclinent
sous forme de combats à l’épée et de courses poursuites à travers
les rues de la ville au milieu des youyous des femmes et les cris de
spectateurs rapidement piqués au jeu. «Chaïb Achoura» à laquelle
participent tous les ménages de Tkout, sans exception, est clôturée
par la distribution, aux familles démunies, de tous les dons collectés
durant les dix jours du festival.
SKIKDA
Deux femmes décèdent
dans un incendie
D
eux personnes, des cousines, âgées de 40 et 54 ans, sont
mortes calcinées dans un incendie survenu, hier, vers
15h, non loin de l’agglomération Diabèn, à moins de
15 Km au nord-ouest de Skikda. Deux autres personnes qui les
accompagnaient ont également été blessées. «Elles ont surtout
été choquées d’assister à la mort des deux autres personnes.»,
précise une source de la protection civile. Selon cette dernière,
les victimes, toutes originaires de la ville de Skikda, étaient en
train de brûler la broussaille sur un lopin de terre familiale avant
d’être surprises par la propagation des flammes, attisée apparemment par les vents qui ont touché la région hier.
K. O.
KHENCHELA
Des centaines de poissons
morts à Oued Taghit
D
es centaines de poissons ont été retrouvés sans vie, ce
dimanche, sur les rives de Oued Taghit dans la commune
de Chechar, située au sud de la wilaya de Khenchela. Les habitants ont affirmé que cet étrange phénomène n’avait jamais été
connu auparavant. Une situation inquiétante pour les villageois
qui ont cessé l’irrigation de leurs champs à partir de l’oued
Taghit.
D’après certains agriculteurs, la sècheresse qui frappe en ce
moment la région, et qui dure depuis des mois, peut être la
cause de ce phénomène. Les services concernés ont pris des
échantillons des eaux pour des fins d’analyse pour déterminer
les vraies causes de ce problème écologique. Mohamed Taïbi
BISKRA
Le centre anti-toxicomanie
étend ses services
S
itué au quartier des 726 Logements, le centre de soins et
de prise en charge des toxicomanes de Biskra, qui recevait
uniquement des jeunes sous l’emprise du chanvre indien, étend
ses services à toutes les autres formes d’addiction, a annoncé
son responsable. Ainsi, des séances de psychothérapie encadrées par une équipe médico-psychologique sont programmées au bénéfice des personnes vivant sous l’accoutumance
de l’alcool, du tabac, des psychotropes, de la colle et même des
jeux (cartes, vidéo, domino).
Si le traitement psychiatrique ou médico-psychologique de
base s’avère inopérant, les personnes accoutumées sont orientées vers un centre de désintoxication ou de sevrage à Alger
pour un internement curatif.
H. Moussaoui
TÉBESSA
Deux suicides hier
D
eux suicides ont été enregistrés durant la journée de dimanche dans la région de Chéria, à 45 km de Tébessa, apprend-on de source hospitalière. Ainsi, une jeune femme âgée
de 18 ans, fraîchement mariée, a été retrouvée pendue à son
domicile, situé à quelques encablures de Chéria. Les raisons qui
ont poussé cette jeune femme à passer à cet acte désespéré restent inconnues. Non loin de Chéria, à la commune de Mazeraâ,
un quinquagénaire, vraisemblablement malade, s’est donné la
mort en se jetant dans le vide depuis une vallée d’une dizaine
de mètres de hauteur. Le corps sans vie de la victime a été découvert par des passants, selon notre source. La Gendarmerie
nationale a ouvert une enquête.
Lakehal Samir
Les voleurs de Cheptel
arrêtés
L
a brigade de la Gendarmerie nationale de la commune de
Morsott, à 40 km de Tébessa, a réussi au cours de cette
semaine à mettre la main sur un réseau spécialisé dans le vol de
cheptel à travers les douars et localités de la wilaya, apprend-on
de sources concordantes. Quatre individus, dont l’âge varie
entre 26 et 41 ans, activement recherchés par les services de
sécurité, ont été interpellés par les éléments de la Gendarmerie
pour vol.
Ils seront présentés devant le parquet d’El Aouinet dans les
jours à venir, ont ajouté nos sources. Lors de cette opération,
plus de 33 têtes d’ovins et caprins ont été récupérées d’un enclos appartenant à l’un des mis en cause. L’enquête diligentée
suite à une dizaine de plaintes déposées auprès de différentes
brigades suit toujours son cours afin de mettre hors d’état de
nuire le reste de la bande, ont précisé nos sources.
L. S.
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 11
I N T E R N AT I O N A L E
CRISE LIBYENNE
La coalition Fajr Libya veut
de nouvelles élections
● Le chef du gouvernement autoproclamé en Libye, Omar Al Hassi, accuse le Parlement et le cabinet d’Al Theni de soutenir
le «coup d’Etat» du général Haftar et de porter atteinte à «la souveraineté nationale»
en «autorisant à des avions d’autres pays de bombarder» les forces de Fajr Libya.
PHOTO : D. R. O
mar Al Hassi, le chef du gouvernement autoproclamé en Libye, estime que de nouvelles élections législatives sont indispensables pour mettre fin à l’anarchie dans laquelle est
plongé le pays depuis la chute du régime El Gueddafi. Mais, pour cela, a-t-il ajouté, «nous demandons l’appui de la communauté internationale»
et «essayons d’établir des contacts avec plusieurs
pays». M. Al Hassi a affirmé, en outre, que l’ordre
règne à Tripoli depuis que la capitale est passée, fin
août, sous le contrôle de la coalition de milices Fajr
Libya après plusieurs semaines de combats contre
des forces pro-gouvernementales. «Ce Parlement
n’est plus accepté en Libye. Il a perdu sa légitimité.
Il nous faut de nouvelles élections», a soutenu M.
Al Hassi dans un entretien accordé hier à l’AFP.
Selon lui, le conflit actuel «oppose les ennemis
de la révolution aux révolutionnaires» qui ont
fait tomber le régime El Gueddafi en 2011. «La
révolution a été volée. Nous sommes en train de la
récupérer», a-t-il insisté. Ses rivaux affirment toutefois que le conflit est purement politique et que
l’opération Fajr Libya a été menée par le courant
islamiste et des milices de la ville de Misrata (200
km à l’est de Tripoli), déçus par le nouveau Parlement dominé par les anti-islamistes.
Fajr Libya a accusé par ailleurs le Parlement de ne
pas respecter la Constitution provisoire qui stipule
qu’il doit siéger à Benghazi, à 1000 km à l’est de
Tripoli. Or, cette assemblée se réunit depuis son
élection à Tobrouk, dans l’extrême est de la Libye,
près de l’Egypte.
Tripoli est sous le contrôle des éléments de Fajr Libya
LES BOMBARDIERS ÉGYPTIENS ET ÉMIRATIS
Des combats font rage, en effet, à Benghazi où
des forces loyales au général Khalifa Haftar et
au gouvernement d’Al Theni mènent une nouvelle offensive depuis la mi-octobre pour reconquérir cette ville, tombée en juillet aux mains
de milices islamistes. Des combats meurtriers
continuent par ailleurs d’opposer les forces de
Fajr Libya et leurs rivaux de Zentan, sur plu-
sieurs fronts, dans l’ouest libyen. M. Al Hassi
accuse le Parlement et le cabinet d’Al Theni de
soutenir le «coup d’Etat» du général Haftar et
de porter atteinte à «la souveraineté nationale»
en «autorisant à des avions d’autres pays de
bombarder» les forces de Fajr Libya. Il met particulièrement en cause l’Egypte et les Emirats
pour avoir mené des raids contre les forces de
Fajr Libya à Tripoli en août et à Gharyan (ouest)
en septembre et de fournir des armes à leurs
rivaux. «Je ne sais pas si les Emirats et l’Egypte
ont convaincu la communauté internationale ou
le contraire de combattre les groupes religieux
en Libye. Mais ces deux pays mènent une guerre
par procuration dans notre pays», dénonce M.
Al Hassi.
Fajr Libya a, rappelle-t-on, propulsé M. Al Hassi, un universitaire de 55 ans, chef du gouvernement après la prise de Tripoli par ses éléments.
Il se présente comme un «indépendant» et n’est
pas soutenu par la communauté internationale,
qui reconnaît le gouvernement de Abdallah
Al Theni, qui s’est exilé dans l’est du pays,
tout comme le Parlement issu des élections
législatives du 25 juin. A signaler que le chef
du gouvernement libyen, Abdallah Al Theni, a
déclaré mercredi dernier à Khartoum qu’il était
prêt à engager un dialogue avec les milices antigouvernementales afin de régler la crise dans ce
pays, «à condition qu’il y ait des concessions de
la part de toutes les parties». «Nous ouvrons les
portes du dialogue avec nos frères, à condition
qu’il y ait des concessions de la part de toutes
les parties», a déclaré M. Al Theni à des journalistes au terme d’une visite de trois jours à
Khartoum.
Il n’a pas donné de précision sur la nature des
concessions, mais il avait déjà répété à plusieurs
reprises qu’il était prêt au dialogue à condition
que les milices antigouvernementales livrent
leurs armes.
A. Z.
POINT DE VUE
Libye, réconcilier les légitimités
A
ux antipodes du laborieux accouchement tunisien, la transition libyenne s’enlise dans
sa violence et semble tourner
au chaos. La visite surprise de Ban
Ki-moon à Tripoli, capitale dévastée,
est venue rappeler l’importance des
enjeux qui se nouent en Libye malgré
leur éclipse partielle par la guerre de
l’EI. Mais l’importance de cette visite
est surtout dans l’affirmation d’une
nouvelle perception de la crise et de
son issue. L’adresse de Ban Ki-moon
aux belligérants libyens les appelant
à la négociation, s’inscrit à contrecourant de l’incitation à l’intervention
extérieure défendue par le ministre
français de la Défense, qui avait appelé
le mois dernier à «agir en Libye». Si
Ban Ki-moon a affirmé la légitimité du
nouveau Parlement élu, il ne s’est pas
pour autant rendu à Tobrouk, son siège,
tout comme il a refusé également, à
Tripoli, de rencontrer les responsables
de ce qui reste de l’ancien Parlement.
Une semaine après, le 19 octobre, les
cinq grandes puissances emboîtent le
pas au secrétaire général de l’ONU en
sommant les belligérants de négocier
et en les menaçant même de sanctions.
Cette position augure d’une nouvelle
approche prenant en compte les complexités du champ social et politique
libyen et une prise de distance avec la
vision simpliste d’un conflit opposant
«islamistes» et «libéraux». La réalité
du terrain est celle d’une diversité de
légitimités qui se concurrencent et parfois s’enchevêtrent et se recoupent. Sur
un paysage politique fragmenté par le
localisme et la multiplicité de pouvoirs
locaux autonomes et concurrents, se
juxtapose une dualité institutionnelle
avec deux gouvernements et deux parlements revendiquant chacun la légitimité sans qu’aucun des deux camps
n’arrive à prendre le dessus et encore
moins à prolonger son autorité sur le
pays réel. Cette dualité recouvre la réalité de luttes de reclassement opposant
nouvelles élites issues de la révolution
et élites, reconverties ou non, issues
des notabilités déjà établies. Là se
situe le véritable clivage structurant la
compétition politique en Libye. Autour
de chacun des deux camps ont fini par
s’agglomérer les différentes factions
pour aboutir, ces derniers mois, à une
véritable polarisation qui paraissait
pourtant improbable. Chaque camp se
prévaut d’une légitimité exclusive et
excluante de l’autre.
LÉGITIMITÉ REVENDIQUÉE
Si chaque légitimité revendiquée a ses
fondements, elle a aussi les limites
de sa fragilité et surtout celle de la
prétention à l’exclusivité. Le camp du
Parlement de Tobrouk se revendique
de la légitimité électorale. Celle-ci est
bien réelle. Mais elle a la fragilité de
l’étroitesse de la base électorale d’un
Parlement élu par moins du quart
du corps électoral et de l’absence
d’une importante communauté, la
minorité amazighe, qui a boycotté
l’élection qui, par ailleurs, n’a pu se
tenir dans 12 circonscriptions. Enfin,
30 de ses membres boycottent ses
sessions en raison de son déménagement à Tobrouk. Mais surtout, au lieu
d’essayer d’élargir leur base par une
ouverture sur au moins une partie de
leurs concurrents, les partisans de ce
Parlement ont fragilisé la légitimité
électorale en voulant en faire un alibi
et une arme d’exclusion allant jusqu’à
solliciter une intervention étrangère
contre leurs adversaires, assimilés à
des «terroristes», et interprétant les
reconnaissances étrangères comme
autant de signes d’encouragement à les
éradiquer.
Se réclamant de la légitimité révolutionnaire et du statut d’artisans de la
chute d’El Gueddafi, le camp adverse
a cherché, comme c’est souvent le cas
au lendemain des insurrections victorieuses, à remodeler en profondeur la
composition de l’élite économique et
politique à son profit, en économisant
la voie des urnes qui les a régulièrement mis en minorité. Cependant,
malgré leur échec relatif dans les
urnes et l’exaspération des populations
devant leurs agissements, la légitimité
sociale des insurgés et la force de leur
symbolique révolutionnaire opèrent
encore auprès de parties importantes
de la population. Elles opèrent d’autant
que les résultats des urnes ont remis
sur scène les anciennes notabilités,
grandes familles, classes aisées et
certains responsables de la période El
Gueddafi. Un «retour» qui contrarie
la nouvelle élite politique et militaire
qui a émergé dans les bastions révolutionnaires comme Misrata. Une élite
qui a forgé elle-même son ascension et
son nouveau statut, investissant corps
et biens dans la lutte et qui ne peut
renoncer à la puissance militaire de
ses milices, garante de son rôle dans
Par Ali Bensaâd (*)
les futures institutions de la «nouvelle
Libye». Ce camp est fait d’un assemblage hétéroclite allant des islamistes
à l’ancienne opposition en exil ou la
minorité amazighe et s’organise autour
des forces de Misrata, ville emblématique de la révolution.
LES ISLAMISTES ET LE CAMP
RÉVOLUTIONNAIRE
L’alignement des islamistes sur le
camp des révolutionnaires leur a offert
le champ d’influence et la légitimité
qui leur manquaient, surtout que la
question du rôle de la religion dans la
législation ne suscite nullement débat
et n’est pas vecteur de mobilisation
politique. Pour contrer et défaire la
légitimité électorale du camp adverse,
le camp révolutionnaire a développé
une stratégie de contrôle territorial,
par les armes, qui avait abouti à délégitimer le gouvernement de Zeidane
après l’avoir paralysé, ainsi qu’à renverser dans les faits, en sa faveur, le
rapport de force dans l’ancien Parlement qui lui était pourtant défavorable
au départ. Pour prolonger le mandat
arrivé à terme de l’ancien Parlement,
il a allumé plusieurs zones de tension
pour décourager la tenue de nouvelles élections. La récente offensive
«Aube» est une réponse à l’élection du
nouveau Parlement, l’occupation de la
capitale délégitimant territorialement
ce dernier en l’exilant. Mais le camp
révolutionnaire a fragilisé la légitimité révolutionnaire en la radicalisant,
notamment avec la «loi d’exclusion
politique» imposée au Parlement sous
la pression des armes. Cette loi, en
visant tout responsable ayant servi
sous El Gueddafi depuis son arrivée
au pouvoir, a abouti à exclure des opposants de la première heure comme
le premier président du Parlement ou
des hommes-clés de l’insurrection et
du CNT. La stratégie de nuisance des
révolutionnaires et son efficacité qui
a contribué pour une part importante
au chaos vient rappeler qu’aucune reconstruction étatique n’a été possible
au lendemain des insurrections victorieuses sans association des insurgés
qui ont joué le rôle d’accoucheurs.
Leur intégration est une condition à la
stabilisation et la possible neutralisation des milices, et l’éloignement du
risque de jonction entre acteurs locaux
de la révolution et extrémisme islamiste ou délinquance armée. De toute
façon, au-delà des légitimités revendiquées, chacun des deux camps dispose
d’abord de la légitimité de sa position
de puissance sur le terrain sans que la
force ait pu trancher entre les deux.
La négociation reste la seule issue
possible. Il est heureux que les grandes
puissances se soient détournées des
velléités interventionnistes pour peser
dans le sens de cette réconciliation.
Entre pétrole et fonds souverains
libyens dans les banques occidentales,
elles ont les moyens d’amener les belligérants à la raison.
A. B.
(*) Maître de conférences à
l’université Aix- Marseille,
Chercheur CNRS-Idemec
Dernier ouvrage paru sur la Libye :
La Libye révolutionnaire, Politique
Africaine (Paris, Karthala, mars
2012).
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 12
FRANCE-ACTU
MAURICE AUDIN ET ADOLFO KAMINSKY
Des vies en héritage
● Deux femmes racontent leur père respectif, leurs engagements, leurs convictions, leur combat pour la liberté et l’émancipation des hommes
et des peuples opprimés ● Michèle Audin, auteure de Une vie brève (Gallimard - L’arbalète, 2013) et Sarah Kaminsky, auteure de Une vie de faussaire
(Calmann Levy en septembre 2009 et Casbah Editions en 2013) ● La rencontre a eu lieu au Centre culturel algérien, samedi 1er novembre.
Paris
De notre correspondante
A
UNE VIE BRÈVE
Michèle, l’aînée des trois enfants de
Maurice Audin, avait trois ans au moment de l’arrestation de son père par
les parachutistes du général Massu, le
11 juin 1957. Le jeune mathématicien,
membre du Parti communiste algérien
et militant de l’indépendance de l’Algérie, son pays natal, était âgé de vingtcinq ans. Henri Alleg, ancien directeur
du journal Alger Républicain, auteur de
La Question, est arrêté le 12 juin 1957.
A l’exception des militaires, il est le
dernier à l’avoir vu vivant. L’enquête
du comité Audin menée par l’historien Pierre Vidal-Naquet a établi que
Maurice Audin est mort sous la torture.
Michèle et son père
Maurice Audin
Sarah et son père
Adolfo Kaminsky
▼
des réseaux militants pour sauver des
vies et en s’interdisant toujours d’être
payé ou tout intérêt personnel. Il part en
Algérie fin 1971, où il résidera jusqu’en
1981 avec son épouse algérienne, Leïla,
— qu’il rencontre à Alger — et ses trois
enfants.
En 2009, sa fille Sarah, écrivaine et comédienne, a retracé son parcours dans
Une vie de faussaire (Calmann Levy
en septembre 2009 et Casbah Editions
en 2013).
▼
dolfo Kaminsky est né en 1925
en Argentine de parents juifs
russes. La famille est arrêtée le
22 octobre 1943 par les Allemands,
transférée à Drancy une semaine plus
tard. En janvier 1944, ils sont libérés grâce à l’intervention du consulat
argentin.
Agé alors de 17 ans, Adolfo rentre
dans la résistance dans un laboratoire
clandestin à Paris, où il passe le reste de
la guerre à fabriquer des faux papiers
d’identité permettant ainsi à des milliers
de juifs d’échapper aux persécutions.
Il avait fait un calcul simple : «Rester
éveillé le plus longtemps possible.
Lutter contre le sommeil. Le calcul est
simple. En une heure, je fabrique trente
faux papiers. Si je dors une heure, trente
personnes mourront...».
En 1957, Marcelline Loridan, ancienne
déportée, le fait adhérer au réseau
Jeanson et à celui de Curiel, qui soutiennent l’indépendance de l’Algérie.
A la fin de la guerre d’indépendance de
l’Algérie, Adolfo est à nouveau sollicité
par le réseau Curiel qui continue son action de soutien aux mouvements nationalistes d’Amérique du Sud, d’Afrique
du Sud, d’Angola, de Guinée-Bissau,
d’Espagne et de Grèce, qui cherchaient
des fabricants de faux papiers. Il fait
aussi des faux papiers pour les déserteurs américains qui ne voulaient pas
faire la guerre du Vietnam.
En 1971, il fabrique son dernier faux
papier et met un terme définitif à son
activité de faussaire. Son activité dans
une clandestinité éprouvante (de longues nuits sans sommeil à fabriquer
des papiers d’identité, de manipulation
de produits chimiques des suites de
laquelle il perd un œil) n’a servi que
PHOTOS : D. R.
Malgré plusieurs actions judiciaires,
l’Etat français ne l’a toujours pas
reconnu. Le 1er janvier 2009, Michèle
Audin, brillante mathématicienne
elle aussi, refuse la Légion d’honneur
que lui propose le président Nicolas
Sarkozy en raison de son refus de répondre à une lettre de sa mère à propos
de la disparition de son père. «Monsieur
le Président, il y a un an et demi, vous
receviez une lettre (ouverte) envoyée
par ma mère, Josette Audin, qui vous demandait de contribuer à faire la vérité
sur la disparition de mon père, Maurice
Audin, mathématicien lui aussi, et disparu depuis le 21 juin 1957 alors qu’il
était sous la responsabilité de l’armée
française. A ce jour, vous n’avez pas
donné suite à cette demande. Vous
n’avez d’ailleurs même pas répondu à
cette lettre. Cette distinction décernée
par vous est incompatible avec cette
non-réponse de votre part». Du livre
Une vie brève (Gallimard - L’arbalète,
2013) qu’elle consacre à son père,
Michèle Audin précise qu’«il est question d’une vie brève. Pas de celle d’un
inconnu choisi au hasard, parce que
j’aurais vu sa photo, son sourire, dans
un vieux journal, mais celle de mon
père, Maurice Audin. Peut-être avezvous déjà croisé son nom. Peut-être
avez-vous entendu parler de ce que l’on
a appelé ‘‘L’affaire Audin’’. Ou peutêtre pas. Je le dis d’emblée, ni le martyre, ni sa mort, ni sa disparition ne sont
le sujet de ce livre. C’est au contraire de
la vie, de sa vie, dont toutes les traces
n’ont pas disparu que j’entends vous
parler ici». Puis, au cours d’un débat
avec la salle, de proposer que «d’autres
gens écrivent d’autres livres sur la vie
de disparus». La rencontre a été suivie
d’une remise d’attestations de reconnaissance à Adolfo Kaminsky, Michèle
Audin, au nom de son père, George
Hadjadj et René Fanioni au cours d’une
cérémonie suivie d’une réception auxquelles ont pris part Amar Bendjema,
ambassadeur d’Algérie à Paris, Brahim
Hassi, directeur du CCA, Mme Anissa
Boumediene, veuve de l’ancien président de la République, des artistes,
écrivains, intellectuels et universitaires
algériens et amis de l’Algérie.
Nadjia Bouzeghrane
Edgar Morin rythme le monde
● A 93 ans, Edgar Morin est le patriarche toujours alerte de l’Université française ● Pour les 70 ans du Monde, le quotidien parisien
a publié 50 chroniques du sociologue dans ses colonnes ● Une passionnante cure de lucidité.
Lyon
De notre correspondant
O
n est en mai 1965, alors que la présidentielle se joue entre le général de Gaulle
et François Mitterrand, qui vient de créer
la surprise. Déjà, les paroles qu’écrit Edgar
Morin sont ressemblantes avec ce qu’on ressent
aujourd’hui : «Dans son sens électoral, le mot
gauche est devenu fade ou magique, comme le
mot République. En fait, aujourd’hui, un authentique courant de gauche serait inévitablement minoritaire : il doit appeler à la solidarité mondiale
dans une époque où les masses populaires sont
lancées à la conquête de la vie consommatrice, il
doit appeler à la démocratisation de l’entreprise
dans une période où le travailleur achète l’émancipation de sa vie privée au détriment de sa vie
de travail, il doit proclamer la faillite humaine
du socialisme d’Etat alors que les formules de
remplacement se cherchent encore.»
Presque cinquante ans nous séparent de ces
lignes publiées dans le quotidien Le Monde
pour lequel le sociologue collabore par ses
chroniques depuis plus de 50 ans. L’avenir
donne raison a posteriori à cette analyse.
En réalité, il s’agit plutôt de lucidité et de regard
clairvoyant sur la société. Mai 1968 ne fut qu’un
épiphénomène, la victoire de la gauche en 1981
qu’une succession de recentrages vers une
politique droitière et libérale, idem en 1997, sans
parler de 2014 avec un virage inédit du pouvoir,
auquel il convient de mettre des guillemets,
«socialiste». Quant à la perturbation égoïste
du peuple, le non-sens politique et les échecs
de toute politique de redistribution consommatrice, tout cela accentue la poussée extrémiste
de droite. Edgar Morin le dit avec clarté :
«Le progrès n’est assuré par aucune loi de
l’Histoire. Le devenir n’est pas nécessairement
développement. Le futur se nomme désormais
incertitude (…). La crise de développement
ravage son seulement le tiers-monde, mais
notre propre monde, qui s’est sous-développé
moralement, intellectuellement, affectivement»
(14 février 1990). En 1995, alors que se joue
l’élection présidentielle qui verra Jacques Chirac
prendre la tête de l’Etat, Edgar Morin précise
sa pensée : «De fait, les taux de croissance sont
incapables de rendre compte des processus
d’altération dans nos vies. Pis encore, partout où
la boussole politique est sur la croissance, partout il y a aveuglement sur l’état mental, moral,
ainsi que sur le mal-être dans une civilisation de
la croissance». Ceci entraîne la désagrégation
du projet social collectif et le rejet de celles et
ceux qui empêchent de profiter pleinement «d’un
développement que l’on croyait bienfaisant».
Dans cette rupture sémantique, sans craindre
de caricaturer l’apport puissant d’Edgar Morin,
on peut placer le thème de l’immigration qui
prend aujourd’hui dans tous les pays du monde
l’ampleur d’une calamité à combattre coûte que
coûte, même si on en perd son humanité. Ainsi,
le sociologue explique la difficulté par une «tension muette, mais craintive ou haineuse de part
et d’autre (qui) constitue une barrière invisible
et forte à l’approfondissement de l’intégration
des populations d’origine arabo-islamique».
Ces lignes ont été écrites le 5 juillet 1991.
D’ailleurs, ajoute-t-il avec réalisme le même
jour : «Une culture forte peut intégrer, mais dans
des conditions de développement, non de crise
économique et morale. Tout est lié aujourd’hui :
politique, économie, civilisation. On commence à
voir le lien entre villes, banlieues, logement, atomisation, jeunes, drogue, immigrés et chômeurs,
bien que chacun de ces problèmes comporte sa
spécificité.»
Enfin, dans une envolée qui est doublement
actuelle : «Il ne faut pas exclure l’hypothèse
que nous soyons submergés par des crises en
chaîne, et qu’alors des régressions économiques,
sociales, politiques, entraîneraient l’arrêt de
la francisation. Une progression économique,
sociale ou politique comporterait au contraire
d’elle-même la poursuite de la francisation.»
Le 3 mai 2002, alors que le FN avec Jean-Marie
Le Pen est au second tour de la présidentielle,
Edgar Morin écrit : «Le lépénisme s’est formé
dans les années 60’ à partir de l’humiliation de
l’abandon de l’Algérie ‘‘française’’. Il garde
en lui la fixation sur le Maghrébin, inférieur
devenu indûment égal, colonisé ‘‘colonisant’’ la
France.» Pendant la guerre d’Algérie, rappelle
le sociologue, dans un texte datant du 26 août
1997, Le Manifeste des 121 publié par L’Observateur contre la guerre : «Bien que je fus prêt à
signer la partie du texte concernant le droit à
l’insoumission, j’ai préféré avec Claude Lefort
susciter une pétition demandant des négociations
pour la paix». Bien sûr, dans Cinquante ans de
chroniques, beaucoup d’analyses sur l’actualité
en mouvement prouvent la lucidité de l’intellectuel avec des mots qui touchent juste, que ce soit
sur la Palestine, l’islamisme, le printemps arabe,
l’Irak, la Syrie… Passionnant !
Walid Mebarek
*Edgar Morin, Au rythme du Monde, un
demi-siècle d’articles dans Le Monde, Presses
du Châtelet. Paris septembre 2014, 493 pages.
14
RENAULT ALGÉRIE
LA FABIA 3E GÉNÉRATION
15 SE DÉVOILE
Signature d’une convention
avec l’ UGCAA
Look attirant
et richesse émotionnelle
El Watan
AUTO
Mardi 4 novembre 2014 - Supplément hebdomadaire
email : [email protected] - [email protected]
NOUVELLE OPEL CORSA
PHOTO : D. R.
Sportivité et élégance germaniques
S
tar du stand Opel au dernier Mondial
de l’automobile de Paris et vendue à
12,4 millions d’unités depuis 1982,
la nouvelle Opel Corsa dans sa cinquième
génération vient de faire l’objet d’un essai
dynamique. Numéro un de son segment dans
les statistiques d’immatriculations du mois
de septembre en Allemagne, c’est dans son
fief germanique que des journalistes de plusieurs nationalités ont pu tester cette nouvelle
citadine. D’ailleurs, les responsables d’Opel
ne cachent plus leur fierté pour annoncer
pas moins de 30 000 commandes de la petite
Corsa depuis fin août avant même sa commer-
cialisation, alors que les livraisons en Europe
sont prévues pour janvier 2015. Pour revenir
aux essais, cette 5e génération de la Corsa n’a
rien à voir avec sa devancière. «Le châssis de
la nouvelle génération de Corsa ne reprend
pas un seul élément de la version précédente.
Nous sommes intervenus sur chaque paramètre envisageable pour parvenir à un comportement de meilleure qualité marquant des
progrès tant en termes de confort, de rigueur
que de plaisir. Dans le même temps, nous nous
sommes concentrés sur la recherche d’un
équilibre optimal entre une tenue de route
ludique et un comportement routier qui offre
la plus grande sécurité et soit facilement prévisible», explique Michael Ableson, vice-président Vehicle Engineering Europe. Ainsi
donc, la nouvelle Corsa reprend la plateforme
de sa devancière avec un plancher identique,
mais en renforçant le berceau avant et de nouvelles attaches de trains roulants. Ces derniers
ne partagent par ailleurs aucune pièce en commun avec les anciens, aux dires des ingénieurs
de la marque.
Au volant, le progrès est sensible. Très saine
et adhérente, cette nouvelle Corsa distille un
sentiment de sécurité en toutes circonstances.
Elle fait preuve d’une plus grande rigueur
et d’une meilleure agilité avec un centre de
gravité abaissé de 5 mm et deux définitions
de châssis : Confort ou Sport. Côté design, la
nouvelle Corsa arbore une ligne moderne avec
une face avant entièrement nouvelle et un capot nervuré, une calandre basse à jonc chromé
façon Adam et des optiques plus acérées. La
Corsa prend ainsi une apparence plus dynamique que sa devancière, cela étant également
perceptible sur les ailes. L’arrière est quant à
lui plus sobre avec notamment les feux arrière
scindés en deux.
Nadir Kerri
Suite en page 14
14 EVENEMENT
El Watan Autos - Mardi 4 novembre 2014
NOUVELLE OPEL CORSA
Suite de la page 13
L
a nouvelle Corsa reste parmi les meilleures
de sa catégorie et des adultes de 1m80
peuvent s’y installer le plus aisément possible aux places arrière, la garde au toit étant
très bonne. Son volume de coffre est de l’ordre
de 285 litres. L’habitacle, quant à lui, ne change
vraiment pas avec 2 centimètres de plus en longueur. Par contre, l’atmosphère est plus aérée
qu’auparavant grâce au dessin de la planche de
bord. La Corsa reçoit le système multimédia
IntelliLink, connectivité modernisée et commandes vocales ainsi qu’une multitude d’équipements de sécurité active. Dans les domaines
du confort et de la sécurité, elle embarque une
pléiade de systèmes d’aide à la conduite. C’est
le cas, entre autres, de l’aide au stationnement
mains libres automatique Advanced Park Assist
II, ou du système particulièrement évolué de
projecteurs bi-xénon avec éclairage d’intersection et feux de jour à LED. Le client peut commander l’Opel Eye (lecture des panneaux, etc.),
le détecteur d’angle mort, l’avertisseur de changement de voie intempestif, l’assistant feux de
route, l’indicateur de distance de sécurité et
l’alerte collision. La nouvelle Corsa dispose
aussi, pour la première fois, du système multimédia primé d’Opel, l’IntelliLink avec écran
tactile de 7 pouces. Il permet d’utiliser de ma-
RENAULT ALGÉRIE
Signature d’une
convention avec l’ UGCAA
U
ne convention de partenariat a été signée, mercredi
dernier, au niveau du showroom du concessionnaire à Oued Smar (Alger), entre l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) et le concessionnaire automobile Renault
Algérie, filiale du constructeur français Renault.
Ce dernier inaugurera dans les prochains jours
une usine de montage dans la région de Oued
Tlelat, dans la wilaya d’Oran. Cette convention
a été paraphée au showroom Renault Algérie par
le directeur général, du côté du concessionnaire,
et Salah Souilah, secrétaire général de l’Ugcaa.
Guillaume Jocelyn, directeur général de Renault
Algérie, a précisé que le choix de Renault n’est
pas anodin. «Renault a conquis une place de
choix dans le cœur des Algériens et est leader
du marché depuis plus de 8 ans. A travers les
marques Renault et Dacia, nous proposons des
modèles aux normes de sécurité internationales
adaptés à tous, ainsi qu’à vous commerçants
et artisans», dira-t-il. Le DG de la marque au
losange ajoutera que Renault Algérie propose
une offre globale et clés en main.
Ce qui fera bénéficier les adhérents de
l’Ugcaa de toute l’expertise, le savoir-faire et les
offres privilégiées de la marque au losange : des
offres de financement à travers «Renault Crédit
International Algérie, des formations au sein de
notre centre de formation reconnu Renault Académie». Guillaume Jocelyn poursuivra en indiquant que devenir partenaire de Renault Algérie
«c’est être partenaire d’une marque citoyenne
qui crée de la valeur ajoutée et contribue directement au développement du pays, notamment à
travers l’emploi qu’elle crée, 700 collaborateurs
au siège et près de 2000 dans le réseau, à travers
son centre de formation Renault Académie, désormais agréé par l’Etat et maintenant avec son
projet industriel».
Il rappellera, par ailleurs, que la première voiture «made in bladi» sera une Renault Symbol,
dans une version haut de gamme spécifiquement
conçue pour l’Algérie et fabriquée dans le respect des normes et standards internationaux de
Renault et disposant pour la 1re fois en Algérie
d’un GPS intégré.
N. K.
nière transparente les fonctions de smartphones
Apple iOS ou Android dans la voiture. Ainsi, le
conducteur d’une Corsa reste toujours connecté
en toute sécurité. Côté moteur, la nouvelle Corsa est équipée d’un nouveau trois cylindres 1.0
Ecotec Turbo qui développe 115 ch. Associé au
Start/Stop, il répond aux normes d’émissions
Euro 6. La gamme sera complétée par un 1.4
Turbo de 100 ch, deux moteurs atmosphériques 1.2 et 1.4. En diesel, le 1.3 CDTi dans
ses versions de 75 ch et 95 ch est reconduit par
le constructeur. Tout au long de notre périple
d’essai, le nouveau moteur à trois cylindres,
le 1.0 Ecotec Direct Injection Turbo de 115 ch
s’est révélé agréable à la conduite. Il offre un
D. R.
D. R.
Sportivité et élégance germaniques
agrément de fonctionnement et une nervosité
absolument remarquables, tout en affichant
également une consommation particulièrement
modérée. Que ce soit en conduite urbaine ou
sur les routes de campagne, ce nouveau moteur
répond parfaitement à toutes les sollicitations.
Cette nouvelle Corsa sera la star du stand
Opel au prochain Salon de l’automobile de
l’Ouest prévu du 10 au 22 décembre au centre
des Conventions, à Oran, d’autant plus que le
constructeur germanique est prêt, nous dit-on, à
mettre cette fois-ci le paquet en termes de tarifs
et de produits afin de relancer la marque sur le
marché algérien.
Nadir Kerri
EVENEMENT 15
El Watan Autos - Mardi 4 novembre 2014
LA FABIA 3E GÉNÉRATION SE DÉVOILE
Look attirant et richesse émotionnelle
D. R.
● En plus d’un limiteur de vitesse, une autre technologie, à savoir le détecteur de fatigue, est présente pour la première fois dans la Skoda Fabia.
L
ancée pour la première fois en
1999 en remplacement de la Felicia, la citadine tchèque Fabia
de Skoda est passée aujourd’hui à la
troisième génération de modèles. Lors
d’une présentation organisée lundi dernier par le fabricant à Lisbonne (Portugal), une équipe de journalistes a eu
l’occasion d’essayer le véhicule sur un
parcours de près de 300 km. La nouvelle
Fabia est la voiture idéale pour la mobilité urbaine d’aujourd’hui. Compacte et
offrant un espace généreux aux passagers et à leurs bagages, elle a bénéficié
d’un design novateur et épuré, réalisé,
entre autres, par Marwan Khiat, un jeune
designer de 29 ans, originaire d’Oran. Il
faut dire que la silhouette de cette nouvelle citadine a tout pour plaire : sportivité accrue, personnalité qui s’affirme
et richesse émotionnelle. Elle séduit en
outre par ses proportions équilibrées, ses
contours cristallins et ses lignes acérées.
Plus large, plus basse, la Fabia profite
d’un look plus attirant, avec notamment
les éléments typiques du style Skoda, à
savoir le capot bosselé, les optiques en
LED et la calandre en «moustache». A
l’intérieur, la qualité d’assemblage est
bonne et les matériaux sont robustes.
L’habitabilité de la voiture est imbattable
dans sa catégorie, avec des places arrière
généreuses en espace et en garde au toit,
Le coffre est de 330 litres ou de 1150
litres avec banquette rabattue. La citadine adopte le système Mirror Link qui
permet de retranscrire les informations
de son smartphone sur l’écran central de
la voiture. En essence comme en diesel,
l’offre des motorisations tourne essentiellement autour des 3 cylindres. Nous
avons pu tester le 3 cylindres essence 1.0
dans sa définition 75 ch. Ce bloc apparaît comme le plus adapté à la ville. En
diesel, Skoda délaisse le quatre cylindres
1.6 TDi au profit d’un 3 cylindres diesel.
Ce 1.4 TDi proposé en deux niveaux de
puissance (90 ch et 105 ch) est moins
gourmand (3,5 l/100 km : consommation annoncée par le constructeur).
Selon les responsables de la marque
tchèque, «la nouvelle Skoda Fabia est
une voiture innovante conçue avec un
principal objectif qui est celui de réduire
de manière substantielle la consommation de carburant, les émissions et
le poids». «Nous estimons que
nos ingénieurs ont réussi
leur pari avec ce nouveau modèle grâce
aux technologies
issues du concept
MQB. Résultat,
la voiture affiche
une consommation de 3,1 l/100
km, des émissions de
82 g/km et un poids inférieur à
la tonne. Notre citadine est plus écologique et plus économique que jamais»,
ajoutent les mêmes responsables. Pour
ce qui est de la sécurité, la Fabia de troisième génération est la première à être
équipée du système de freinage d’urgence «Multi-collision Brake System»,
une technologie qui active les freins pour
éviter ou atténuer un impact lorsque le
véhicule est impliqué dans une première
collision. Le système active automatiquement les
cas de collision, même si le conducteur
ne freine pas. Si le système ne permet
pas toujours d’éviter une deuxième
collision, il permet de décélérer afin de
limiter l’impact et d’en minimiser les
effets.
En plus d’un limiteur de vitesse, une
autre technologie, à savoir le détecteur
de fatigue, est présente pour la première
fois dans la Skoda Fabia. Basée sur
les mouvements de la direction,
l’action du détecteur de fatigue consiste en une surveillance du comportement du conducteur
et en une évaluation
de son niveau de fatigue.
Côté tarifs, on annonce pour certains
marchés européens
des prix à partir de
12 640 euros, notamment pour l’entrée de gamme
1.0l essence de 60 ch. L. M.
D. R.
Lisbonne
De notre envoyé spécial
Lyes Mechti
freins en
AKBOU AUTO
Lancement de la nouvelle Haima M3
A
venir», nous dit-on chez Akbou Auto.
D. R.
kbou Auto, nouveau représentant de la
marque chinoise Haima, a procédé, depuis
quelques jours, à l’inauguration de son premier
showroom dédié à la marque Haima. Cette manifestation, la première du genre pour ce concessionnaire, a été l’occasion aussi de lever le voile
sur la toute nouvelle Haima M3, «une nouvelle
conception pour une nouvelle ère», précise le
slogan de cette marque. Déjà introduit sur notre
marché par Giant Motor Company (GMC), en
2007, la marque automobile Haima vient donc
de retrouver ses clients en Algérie par l’intermédiaire de la SARL Akbou Auto. Et ce sont pas
moins de 5 modèles qui sont proposés aux clients,
à savoir les Haima 1, Haima 2 et Haima 3, ainsi
que les nouveaux SUV S5 et S7 qui vont arriver
prochainement. Les berlines M5, M6 et M8 sont
annoncées pour 2015. «C’est l’aboutissement de
plusieurs mois de négociations», dira Ichaalalen
Mourad, directeur général d’Akbou Auto, tout en
précisant que les deux parties devront travailler
«dans le respect de la législation algérienne et
le développement la marque en Algérie selon
les standards du constructeur». Fred Houan,
directeur général de Haima international, qualifiera de son côté l’accord et le partenariat avec
Akbou Auto de «relation win-win». «Haima a fait
confiance à Akbou Auto vu son professionnalisme
et sa réputation dans le domaine automobile en
Algérie. Nous insistons sur l’importance du marché local, qui offre un potentiel de développement
non négligeable pour la marque Haima et qui
occupe une place importante dans la stratégie
de développement internationale de la marque»,
dira-t-il. Cumulant 25 années d’expérience dans
la production automobile, dont 15 ans en partenariat avec la marque Mazda, Haima International a
produit en 2013 pas moins de 200 000 unités représentées par différents types et modèles. Haima
International totalise deux bases de production
en Chine et prévoit d’augmenter la production à
500 000 unités en 2016. Akbou Auto, le nouveau
distributeur de la marque, applique une garantie
de 3 ans, kilométrage illimité sur l’ensemble de
la gamme commercialisée en Algérie. Il s’engage
à prendre en charge l’ensemble des clients de la
marque, y compris les clients de l’ancien distributeur avec un parc automobile estimé à 4833 unités. Quant au réseau de distribution, Akbou Auto
peut compter sur une partie des agents déjà existants et qui répondent aux exigences de la marque.
«Ils seront épaulés à la fois par des succursales
propres à Akbou Auto, en plus des nouveaux partenaires qui seront opérationnels dans les mois à
NOUVELLE HAIMA M3 : UN STYLE
DYNAMIQUE
Considérée comme le fer de lance pour la relance
de la marque Haima en Algérie, la nouvelle Haima M3 est déjà commercialisée dans tous les
points de vente Haima à travers le territoire national. Elle est d’une longueur de 4545 mm, d’une
largeur de 1737 mm et d’une hauteur de 1495
mm. Son empattement est de 2600 mm, la rend
plus spacieuse et plus accommodante. La nouvelle berline Haima M3 est disponible en trois coloris : blanc, gris argent et gris titanium. Le design
intérieur de la nouvelle Haima M3 se concentre
essentiellement sur l’élégance. Pour cela, de
nouveaux matériaux de bonne qualité ont été
utilisés pour la garniture des portières, du tableau
de bord, des accoudoirs et de la console centrale.
La Haima M3 est équipée d’air conditionné automatique (sur la version confort), une direction
assistée hydraulique, un volant multifonctions.
Côté motorisation, un bloc moteur 1,6 l essence
avec système de distribution à calage variable des
soupapes CVVT délivre une puissance de 112
chevaux. Pour une sécurité optimale, la nouvelle
Haima M3 est dotée d’un double airbag frontal et
d’un système antiblocage des roues (ABS). Elle
sera accompagnée d’une garantie de 3 ans avec
kilométrage illimité pour un tarif de 999 000 DA
pour la finition Haima M3 Elite et 1 100 000 DA
pour la version Haima M3 Confort. Nadir Kerri
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 16
C U LT U R E
19e SALON INTERNATIONAL DU LIVRE D’ALGER
AUTEURS ET ÉDITEURS
À CŒUR OUVERT
Dans un Salon du livre, on rencontre beaucoup de personnes,
souvent fort intéressantes. On discute avec les lecteurs tant
du journal que des livres. On fait la connaissance de jeunes
Algériens qui vous disent : «On vous a vu à la télé !». Et on
salue les gens de lettres, on découvre de nouvelles maisons
d’édition, des auteurs peu connus, des écrivains en herbe, des
poètes qui sortent de l’ombre, des romanciers pleins d’idées,
FADÉLA MERABET
des essayistes prêts à débattre de tout, des éditeurs offensifs,
des distributeurs de livres parfois déçus et des professionnels
attachés au métier avec passion et détermination. Voici
quelques belles rencontres faites sous le soleil de novembre
au Palais des expositions des Pins maritimes où se poursuit
jusqu’au 8 du mois en cours le 19e Salon international du livre
d’Alger (SILA).
Panaf, malgré tout, a pris une place particulière au
SILA. Maintenant, il faut savoir le développer et lui
donner le sens qui lui faut. C’est à nous de travailler
pour que cet espace reste», plaide Karim Chikh. Les
éditions APIC sont presque les seules à s’intéresser
à la nouvelle littérature africaine en Algérie. Une
littérature toujours peu connue dans le pays.
ASIA BAZ
ASSIA MOUSSAÏ
A
L
’essayiste et docteur en biologie, Fadéla Merabet,
écrit beaucoup ces dernières années. Après Le
chat aux yeux d’or, une illusion algérienne, en 2006,
elle a enchaîné plusieurs essais, avec notamment
Alger, un théâtre de revenants en 2010, Le café de
l’imam en 2011 et La salle d’attente en 2013. Elle
revient cette année avec Une poussière d’étoiles, paru
aux éditions Dalimen à Alger. «Je suis née révoltée
par deux injustices. Celle faite à ma terre, l’Afrique,
spoliée, calomniée, niée, affamée, qu’on veut exclure
de l’Histoire. Et l’injustice faite aux femmes. Deux
injustices qui sont aussi deux ingratitudes : envers la
terre et envers la mère de l’humanité», écrit-elle dans
cet essai. «Mes livres sont à la fois des autobiographies, des pamphlets, des essais. J’écris ce que j’ai
vécu ou sur des faits dont j’étais témoin. Je suis
une Histoire vivante. On dit de mon style qu’il est
poétique. Ce que j’écris ne relève pas de la théorie. Je
ne suis pas une historienne. J’évoque l’Algérie d’hier
et d’aujourd’hui. Je veux transmettre ce que j’ai vécu.
La colonisation, la guerre d’Algérie, l’indépendance
avec ses illusions, la décennie noire... Je n’aime pas
qu’on dise que je suis romancière. Il n’y a pas de
chronologie dans Une poussière d’étoiles. Il s’agit
de réflexions. J’évoque les scènes quotidiennes, les
voyages. Je reviens sur le dernier livre de Zohra Drif,
sur les poseuses de bombes et sur les courageuses
femmes de La Casbah d’Alger», explique Fadéla
Merabet.
AHMED BENZELIKHA
L
e linguiste, chroniqueur et essayiste Ahmed
Benzelikha vient de publier son premier roman,
La fontaine de Sidi Hassan, aux éditions Casbah.
Cette fontaine imaginaire se trouve quelque part à
La Casbah d’Alger. «En arrivant à Alger, la veille du
débarquement français, le peintre espagnol Michel
Delbrezecque ne s’imaginait pas peindre un portrait
du Bey sur fond d’arme secrète, d’idylle contrariée
et d’implacable lutte du Bien ou du Mal....», est-il
raconté dans ce roman écrit comme un conte. «C’est
une histoire d’amour qui peut accrocher le lecteur
de base. Ensuite, il y a un niveau philosophique qui
rejoint quelque peu toutes les réflexions faites au
début du siècle dernier. L’autre niveau est celui du
questionnement existentiel sur l’homme et sa destinée. Je fais référence au mysticisme à travers les idées
du personnage principal, Da Mohand, un cheikh de
la confrérie Rahmania, qui a des visions. Des visions
qui m’ont permis d’introduire des personnages
qui n’étaient pas dans le roman», raconte Ahmed
Benzelikha.
KARIM CHIKH
K
arim Chikh est responsable des éditions APIC
avec Samia Zenadi. Il est aussi chargé de l’espace
Panaf (pour Festival culturel panafricain). «Cette année, nous avons suggéré à chaque éditeur africain de
proposer un auteur de son catalogue, et de préférence
un jeune auteur. Nous avons invité quatorze écrivains
africains. Nous voulons fidéliser le lecteur avec certains éditeurs qui reviennent chaque année. L’espace
ssia Moussaï dirige avec le journaliste et romancier Bachir Mefti les éditions algériennes El
Ikhtilaf, lesquelles travaillent en étroite collaboration
avec la maison d’édition libanaise Al Dhifaf. Une
collaboration qui permet au roman algérien de trouver
une place dans les librairies de tous les pays arabes à
partir de Beyrouth. «Les éditions El Ikhtilaf existent
depuis 1996. Nous étions au début une association
culturelle. Ce que nous faisions relevait du volontariat. En 2003, nous avons fait la connaissance de
l’éditeur libanais
Al Dhifaf qui s’est intéressé beaucoup à notre travail
et nous a proposé de faire des choses ensemble. De
2003 à 2014, nous avons édité 500 livres ! C’est
donc pratiquement une révolution. Nous publions
des romans, des livres de philosophie, de critique
littéraire, des nouvelles, des essais sur la sociologie,
des pièces théâtrales... Nous faisons aussi beaucoup
de traductions», relève Assia Moussaï qui se félicite
de la réussite de la collaboration avec les éditions
libanaises, moins exposées à la bureaucratie et aux
blocages financiers. El Ikhtilaf a créé une autre
maison d’édition appelée Hakaya qui va se spécialiser
dans la littérature pour jeunesse.
IHAB ABDERAZAK KAÏSSI
I
hab Abderazak Kaïssi est responsable de la maison
d’édition Dar Al Mada à Baghdad, en Irak. «Je
pense que l’une des principales difficultés qui se
dressent devant la distribution du livre dans les pays
arabes est la situation sécuritaire et politique actuelle. Dans certains pays arabes, le livre est presque
considéré comme un luxe en raison du chaos qui y
règne. Les gens ont besoin dans ces conditions d’être
rassurés sur leur vie et sur celle de leurs proches. Les
nouvelles technologies freinent aussi d’une certaine
manière la circulation des livres dans les pays arabes.
Un paradoxe. J’estime que le roman est la forme littéraire la plus importante. Toute la culture commence
par le roman. Je n’aime pas trop le recours à l’arabe
parlé dans les romans arabes actuels. Cela dénature
quelque peu l’écrit et le sens de l’écrit. Il faut que
les auteurs arabes se ressaisissent...», souligne Ihab
Abderazak Kaïssi.
A
sia Baz dirige les éditions Quipos d’Alger.
Quipos réédite cette année quatre romans de
Tahar Djaout, dont l’un sous le titre évocateur,
1954-2014, j’aurais eu 60 ans. «Je voulais acheter
tous les droits des œuvres de Tahar Djaout aux éditions françaises du Seuil à l’occasion du vingtième
anniversaire de son assassinat. Les seuls livres
que j’ai trouvé en Algérie sont Les chercheurs d’os
et Les vigiles dans quelques librairies. Les négociations avec le Seuil ont duré presque une année
et demie. L’éditeur ne voulait pas céder les droits
en français. J’ai avancé l’argument de l’hommage qu’on doit rendre à Tahar Djaout vingt ans
après sa mort. Il fallait aussi affronter des tracas
administratifs et financiers. En 2014, Tahar Djaout
aurait eu 60 ans...», souligne Asia Baz. «Dans le
coffret, le lecteur trouvera Les chercheurs d’os, Le
dernier été de la raison, Les vigiles et L’invention
du désert. Le dernier été de la raison est un ouvrage
paru à titre posthume, l’écriture y est poétique»,
ajoute-t-elle.
EL HADJI DIAGOLA
E
l Hadji Diagola est un journaliste et romancier
sénégalais. Dans Il est temps de se réveiller,
roman publié aux éditions Menaibuc (France),
El Hadji Diagola appelle les Africains à s’opposer à «la nouvelle» domination occidentale du
continent, à se soulever. «Nous subissons des
manipulations occidentales en Afrique. Mon livre
montre comment les Africains ont été influencés
et comment les pouvoirs en Afrique peuvent éviter
les pièges dressés par l’Occident. La jeunesse
africaine doit se réveiller pour que nos pays
décollent en évitant justement ces pièges. Pour
moi, l’Occident a formé les dirigeants africains
pour qu’ils continuent le sale boulot en Afrique»,
estime El Hadji Diagola.
Fayçal Métaoui
CARNET DU SILA
■ VENTES-DÉDICACES DU SILA
Stand Casbah
Arezki Tahar et Rachid Boudjedra
signeront le livre de photographies
Béjaïa, ma ville, ma pupille au SILA le
mercredi 5 novembre à partir de 14h au
stand des éditions Inassen/Ijtihad,
pavillon Casbah E47
* Alpha Edition
Le 4 novembre à partir de 14h
- Hakima Mansour pour son ouvrage
Le sultan Mahmoud II
*Editions El Kalima
Mardi 4 novembre à partir de 14h30
- Guy Dugas préfacier du recueil de
nouvelles intitulé Malika et autres
nouvelles d’Algérie, d’Emmanuel
Roblès.
*Editions Casbah
Mardi 4 novembre à partir de 15h.
- Tahar Djaout, ce tisseur de lumière de
Djoher Amhis Ouksel
- Le châle de Zineb et Sami et la planète
bleue de Leila Hamoutène
- Les clairons de la destinée de Mourad
Benachenhou.
■ PROGRAMME DE L’ESPRIT PANAF
Mardi 4 novembre
15h00/16h00
Le choix de l’auteur
L’œuvre poétique de Fernando
d’Almeida (Cameroun)
Par Marie Julie Nguetse, écrivaine,
scénariste et éditrice (Cameroun)
16h00/16h30
Débat
16h30/17h30
A des mots, des voix
Lecture de textes par Marie Julie
Nguetse
- Séance dédicace
Marie Julie Nguetse,
Arc-en-ciel (roman, Editions l’Ebène),
La librairie internationale Aurassi
Omega organise une vente-dédicace
avec le professeur François Vannuci (Pr
à l’université de Paris VII et chercheur à
Genève) et Messaoudene Youcef
(chercheur), autour de leurs livres
Science et foi, entre physique et
métaphysique et Dialogue entre un
physicien et un chercheur musulman, le
mercredi 5 novembre 2014 de 14h à
18h.
PARUTION : CONTES BERBÈRES ET ARABES
Par Djilali Khellas
T
out retour au passé implique en partie notre jugement
du présent et inversement : peser les faits du passé ne
saurait se passer du prisme du présent. Le gros livre que
vient de publier Abdelhamid Aït Oumalou(1), comprend
des contes populaires algériens de styles différents et qui
ont survécu pendant des siècles grâce au peuple qui les a
propagés oralement . L’auteur a recueilli ces contes par
contact direct lors de ses visites à travers plusieurs villes
et villages d’Algérie. Il était inspecteur des enseignements et il avait sillonné la plupart des régions de l’Algérie profonde. Bien que non collectés au pied de la lettre,
ces contes amassés étaient transposés en style littéraire et
racontés en une langue arabe facile, proche du dialecte
populaire. Cependant, Abdelhamid Aït Oumalou a respecté scrupuleusement le contenu et la forme populaires
des contes recueillis. Il y garde le coloris folklorique et la
fabulation, que lui-même considère comme «une forme
d’expression populaire riche en couleurs et en images»
(p 15). Ces contes nous surprennent par leur richesse
phraséologique, l’abondance des expressions, la maîtrise
des dialogues, par leur fraîcheur et leur humour. Nous y
trouvons le reflet du monde intime du peuple algérien,
sa vie au quotidien, ses us et coutumes, son aspiration à
la beauté, au bien et au bonheur et une foi profonde en la
victoire du bien et de la justice. Dans l’introduction de
son livre, Abdelhamid Aït Oumalou écrit : «Ma rampe
de lancement est sans conteste ma propre enfance, mais
il ne s’agit nullement ici d’une enfance enrubannée de
sentimentalité, il ne s’agit pas d’un ‘‘passé paresseux’’»
(p 11). A travers ces contes, l’auteur fait de nous les
spectateurs d’un petit miracle en recollant les débris
d’une histoire que sa mémoire a su garder pour nous la
présenter travaillée comme une miniature artistique. Prenons, par exemple, le conte Le Voile dans lequel l’auteur
fait, en termes populaires, le bilan de la vie de Djidjiga,
restée vieille fille, et nous parle de son éternel désir de se
marier. Combien de choses Abdelhamid Aït Oumalou
a-t-il su exprimer en neuf pages et avec quelle sobriété,
d’où cependant la poésie n’est pas absente. Il a retracé la
tragédie de cette femme seule qui célèbre l’anniversaire
fictif d’une noce fictive ! Et quelle tristesse émane de
l’accord final — cette histoire nous fait penser à une
composition musicale — lorsque Djidjiga, à soixante
ans passés, effeuille des fleurs en les jetant au ruisseau et
puis murmure à voix basse la phrase de toutes les jeunes
amoureuses en attente d’aveu. Nous pouvons aussi
bien tirer une morale philosophique d’une vie banale et
intime que d’une vie fastueuse, puisque chaque individu
porte en soi une conception générale de l’être humain.
Contes berbères et arabes est un hymne à tous les
hommes et à toutes les femmes de l’Algérie historique et
éternelle.
D. K.
1) A. Aït Oumalou est né en 1950 à Akbou. Il est
retraité et vit à Blida. Il prépare un 2e tome de ses
contes.
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 20
JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Qui ne pensent qu'à eux-mêmes
2.Inédit. Tenir des propos peu cohérents 3.Francium. Avaler
4.Licences 5.Coule en Suisse. Triomphe de. Donc appris.
Monnaies du Danemark 6.En vogue. Genre musical. Malade
mental 7.Au milieu d'une baguette. Etat d'une personne complètement rassasiée. Ecorce de chêne 8.Tendresse. Sujet 9.
Fille d'Harmonie. Franc, sur les côtés. Point corrompue 10.
Fibre textile. Note. Mouvementée 11.Réprimander durement.
Période historique 12.Petit saint. Demi-glossine. T'esclaffes.
Poisson 13.Le temps des glaces. Coin de foire. Issu 14.Epais.
Petits sourires 15.Garantissait. Propres.
VERTICALEMENT : 1.Qui brûlent facilement. Renforce
une affirmation 2.Machine hydraulique. Résineux. Postes de
footballeur 3.A rendre. Réunion d'information. Non dits 4.
Saoul. Dans. Américain de souche 5.Sorte de cale. Rubidium.
Résultats. Le noir s'enflamme 6.Coeur d’Ariane. Pesât le
contenu. Grugées 7.Sceptique. Travail de postier 8.Sujet
vague. Travaillerait avec ardeur 9.Tracas. A l'intérieur de.
Filins d'ancre 10.Distançât. Gardé en mémoire. Paradis terrestre 11.Fruit de l'imagination. Mortelles. Règle 12.Axe sur
carte. Pronom. Passé récent. Sport 13.En toutes taxes.
Embouteillages. En plus 14.Fin de soirée. Embarrassâmes.
Baie 15.Avant Lanka. Cassier d'Afrique. Individu.
Quinze sur 15
1
N° 260
3
REGLE DU JEU
1
5
8
1
Définition
du mot encadré
9
Mots Croisés
N°3960
Par M. IRATNI
10 11 12 13 14 15
II
III
4
IV
6
VIII
8
IX
10
12
13
15
VERTICALEMENT : 1.MESQUINERIE. RAD 2.ABOULE. CI. PAUSE
3.GAIES. POCHARD 4.NUS. TC. THOR. ISE 5.EC. NEON. EU. AMAN
6.THE. RIONS. AMENE 7.OEUF. NUE. AGENT 8.PREROGATIVE. TET
9.SAC. STRIEES 10.OM. EES. OR 11.NARQUOIS. EUROPE 12.
ECOUTER. ORNERA 13.SETE. LASSAIS. QI 14.RESTE. TAIT. DUO
15.FER. ESSE. SERRES.
3
4
Solution
9
Sudoku
précédent
5
6
1
9
6
ruses
9
8
5
1
9
2
7
3
8
4
6
3
4
8
6
1
9
5
7
2
2
7
6
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1
3
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6
2
4
1
3
7
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3
2
1
8
3
1
9
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4
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7
3
2
1
6
5
4
1
5
3
7
6
4
2
9
8
4
6
2
8
9
5
7
1
3
1- Qui décide de façon absolue. 2- Cri de bûcheron Déclaré. 3- Ebarber une pièce de métal. 4- Lac des Pyrénées - Terre ceinte - Petite combe. 5- Profit recherché
avec avidité - Bord. 6- Personnage de conte - Devant
une altesse. 7- Saoul - Foncer. 8- Planchette de relieur Ciment de cuisine - Visiteur du ciné. 9- Champignons.
10- Consacre.
SOLUTION N° 3959
HORIZONTALEMENT
I- PENETRANTE. II- IDEOLOGUE. III- SUES DIETE. IV- CL - ILET - UN. V- ICÔNE - EPEE. VIFORETS. VII- ORE - AORTE. VIII- RESULTER. IXME - NETTETE. X- EST - SES - US.
VERTICALEMENT
1- PISCIFORME. 2- EDULCOREES. 3- NEEORES. 4- EOSINE - UN. 5- TL - LETALES. 6RODE - SOTTE. 7- AGITE - RETS. 8- NUE PATRE. 9- TETUE - TU. 10- ENEE - DES.
Fléchés Express
subtils
immobile
mouvement
de la main
ouvre une
épitaphe
qui n’est
pas fondé
patouille
Gaïa
suspension
3
14
1
6
15
13
3
15
7
3
1
3
11
11
3
17
1
16
3
14
1
18
11
3
8
2
15
2
3
14
en âge de
se marier
15
8
17
3
4
14
soudées
5
2
11
3
2
3
5
20
2
8
15
2
1
1
11
12
8
14
15
2
2
1
16
8
12
1
10
3
15
2
5
11
10
3
14
3
juste
passé sous
silence
3
15
N° 3960
ville de
France
10
12
10
combine
3
5
8
9
2
4
9
2
3
8
VERTICALEMENT
14
11
4
13
7
I- Qui a Dieu pour objet. II- Chétive. III- Sa lecture est plaisante - Irrite. IV- Changes de direction - Très au fait. VSombres - Apprécié quand l est gros. VI- Trophée de chasse
- Compartiment à bagages. VII -Salut à César - Demeurer.
VIII- Homme de main - Note d’espoir. IX- Tour symbolique
- Rat. X - Etendre - Fait passer l’arme à gauche.
11
8
3
12
6
HORIZONTALEMENT
8
2
5
5
X
9
7
2
4
VII
7
Ensemble des frères et sœurs d'une famille.
11
3
VI
En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez la grille, puis reportez les lettres correspondant
aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous
découvrirez le nom d’un personnage célèbre.
1
2
V
5
propres à
élever
9
8
3
7
N° 3960
7
2
7
5
6
I
6
4
5
1
1
8
4
9
2
Une grille est composée
de plusieurs
carrés. Chaque carré
contient tous les chiffres
de 1 à 9. Chaque ligne
comme chaque colonne
contient aussi tous les
chiffres de 1 à 9.
Certains chiffres vous
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour
cela, procédez par
déduction et élimination.
Tout Codé
8
3
1
SOL. QUINZE SUR 15 PRECEDENTS : HORIZONTALEMENT :
1.MAGNETOPHONES 2.EBAUCHER. MACERE 3.SOIS. EUES. ROTER 4.
QUE. FRASQUES 5.ULSTER. OC. UT. TE 6.IE. COING. POELES 7.NOUAS.
IRA 8.ECOT. NETTES. STE 9.RICHES. IRE. OSA 10.HOU. AVISERAIS
11.EPAR. AGEE. UNITE 12.AR. AME. ETRES 13.RUDIMENTS. OR. DR
14.AS. SANTE. OPAQUE 15.DEMENE. TARE. IOS.
Sudoku
2
N° 3960
6
opus
vitrine
keeper
3
19
12
3
V
6
2
1
11
8
13
8
1
3
15
3
15
15
17
3
8
2
astate
item
6
parc
animalier
insecte des
marais
état de
bien-être
2
G
avant midi
génisse
mythologique
béryllium
félin de
l’Himalaya
récipient
12
3
2
14
17
8
2
15
3
11
armée
irlandaise
article de
Tolède
associer
9
8
10
14
8
possessif
devant un
prince
personnel
17
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :
cela vaut
mieux
ASCETE - FRANCOIS ROLLIN
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS :
HORIZONTALEMENT : PROBLEMES / OREILLER / STAR / FR / ULEMA / IBERIQUES / EM /
SUS / PRESSENTI / ANE / UELE / ENTASSE / NUE / BETTE / FOU / SESSIONS.
VERTICALEMENT : PROTUBERANCES / ORALEMENT / TE / OBERER / SEANTS / LI / MISS
/ SUES / BEL / AQUEUSE / MLF / USNEE / FO / FEERIE / TL / TON / SR / ESSIEU / US.
produit
d’eau de
mer
de mauvais
goût
Jeux proposés par
gym C Magazine
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 21
L’ÉPOQUE
FESTIVAL INTERNATIONAL DU THÉÂTRE DE BÉJAÏA
ON VOUS LE DIT
Pendant que de nouveaux CHU voient le jour dans le pays, y
compris dans le Sud, le nouvel hôpital, les Sœurs Bedj de Chlef
attend toujours d’être érigé en centre hospitalo-universitaire.
Interpellé sur le sujet en novembre 2013, le Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, avait plutôt opté pour une mise en œuvre
graduelle du projet, indiquant que la première étape sera
consacrée à l’ouverture de services hospitalo-universitaires,
en coordination avec le CHU de Blida. Dans ce cadre, il
avait chargé les ministres de la Santé et de l’Enseignement
supérieur de baliser le terrain pour mettre en place ce
parrainage. Or, cette instruction est restée lettre morte,
puisque les responsables concernés n’ont entrepris aucune
action dans ce sens, laissant les médecins spécialistes dans
l’expectative. Ces derniers, tout comme ceux désirant venir
y exercer, ne semblent guère attirés par le statut actuel du
nouvel hôpital de Chlef. Il y a donc un risque certain de voir cet
établissement déserté par les praticiens, ou ce qu’il en reste.
Et dire qu’il était destiné à devenir un hôpital de référence à
dimension régionale.
Air France suspend la ligne
Marseille-Alger
La ligne Marseille-Alger-Marseille n’est plus programmée
par la compagnie Air France. Contacté par El Watan, un porteparole de la compagnie nous a confirmé cette information
et a ajouté : «La suspension de la ligne Marseille-Alger
s’inscrit dans la démarche d’adaptation saisonnière de l’offre
d’Air France. Le programme été 2015 n’étant pas encore
finalisé, nous ne pouvons confirmer si cette suspension sera
prolongée.» Mais cette destination abandonnée par Air France
a trouvé preneur. Air Algérie relie la cité phocéenne à partir
de Jijel à raison de 2 vols hebdomadaires. Air Méditerranée
va mettre le cap vers Alger à partir du 14 décembre (3
vols hebdomadaires). Air France axe sa stratégie de
développement sur Paris, où elle représente le quart de l’offre.
Un Salon de l’artisanat
à la Safex
Le Siftech de retour à Alger
La 16e édition du Salon international du futur technologique
(Siftech) aura lieu du 24 au 26 février 2015 au Palais de
la culture d’Alger. Le Carrefour des TIC revient donc sur
Alger. Une décision prise suite à un sondage effectué par
les organisateurs du Siftech. Les organisateurs, exposants
et visiteurs sont unanimes : sur les 12 éditions qui se sont
déroulées au palais, la satisfaction était générale. Le palais
est une structure d’exposition très agréable. Le thème retenu
pour cette édition est : Pour un avenir numérique partagé. Un
thème qui expliquera l’évolution que connaît l’Algérie dans le
domaine des TIC et abordera également les problèmes de la
sécurité des données.
Conférence sur les pays
sans littoral
Les travaux de la 2e conférence de l’ONU sur les pays en
développement sans littoral ont été ouverts hier à Vienne
(Autriche). Les pays en développement sans littoral ont
des besoins et des problèmes particuliers liés à leur
situation géographique défavorable : manque d’accès à la
mer, éloignement et isolement par rapport aux principaux
marchés internationaux et coûts de transport élevés. Sur la
planète, on trouve des pays en développement sans littoral
en Asie, en Afrique, en Amérique latine et ils représentent
10% de la population totale du monde en développement.
Ce groupe de pays compte environ 350 millions d’habitants
et comprend environ 40% du total de la frange de
population mondiale qui vit avec moins d’un dollar par jour,
comme indiqué par des statistiques récentes.
Édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de 61
008 000 DA. Directeur de la
publication : Omar Belhouchet
Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse
- Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1er
Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 -
uand un ex-dictateur décide de se
lâcher dans son exil forcé où il se
noie dans sa déchéance, cela donne
un déballage pathétique et sarcastique : «Les
grands singes dérangent. Accepterez-vous
qu’ils vous traitent d’égal à égal ? Même si
vous l’acceptez, moi jamais je n’accepterai
d’être égal à mon peuple.» Sa «gloire» est
entièrement construite sur la manipulation
de l’opinion publique. Le dictateur «ne croit
qu’aux compliments». Il ne vénère pas Dieu,
parce qu’il «n’aime pas la concurrence». Ce
qu’il vénère, ce sont «les courtisans», parce
qu’ils ne sont pas comme «ces journalistes qui
ont besoin du talent des autres pour se faire
distinguer». Dédaigneux face à son peuple,
le dictateur «méprise ceux qui font leur gloire
de la chute des autres». Mais quand la chute
arrive, l’histoire est là pour graver les faits.
«Hélas, l’Histoire ne retient que les mauvais
exemples ! (…). Elle ne retiendra rien que
des noms, sinon rien que des scandales»,
se lamente le dictateur déchu, sur son siège
rouge. «Je défie, s’écrie-t-il, dans cette salle
une personne capable de citer un seul des
raisonnements du grand Napoléon». La salle
est celle du Théâtre régional de Béjaïa qui a
fait le plein pour Ce que le dictateur n’a pas
dit, monologue profond et fougueux de Steve
Karier, des Théâtres de la ville de Luxembourg, mis en scène par la Tunisienne Meriam Bousselmi. Une pièce suggestive jouée
pour la première fois dans le monde arabe.
Fantasmes d’un dictateur qui accuse son
peuple «de prétention, d’ignominie, de pla-
giat, un peuple qui récite des slogans qu’il
n’a pas écrit, de barbarie». «J’accuse le
peuple de calomnies et d’injures, un peuple
qui me reproche les défauts qu’il a. J’accuse
des manœuvres sado-masochistes, un peuple
qui n’éprouve autant de jouissance que dans
la nostalgie. J’accuse d’inculture et de mensonges un peuple pseudo révolutionnaire».
Que le peuple le répugne ou le maudit, le dictateur ne s’en émeut
pas : «Je refuse de savoir ce que pense de
moi le peuple (…) qui confond démocratie et
médiocratie». La notoriété ? Plutôt «avoir une
sale réputation qu’aucune». «Un peu de discernement, que diable !», invite-t-il, se raillant
que l’on combatte une dictature «avec des statuts de facebook». Le peuple «qui n’écrit plus
l’histoire, mais qui se contente d’apporter
des répliques» est «coupable de manœuvres
frauduleuses».
Dans le même registre de la dérision, le
procès se termine par un «enfin, j’accuse
d’insolence le peuple qui critique la longueur d’une pièce de théâtre qui dure à
peine deux heures». «Plutôt meuble que
peuple !», dessine la position d’un peuple qui
se complaît dans sa soumission, qui a «la nonchalance de la soumission». Confession d’un
tyran : «J’étais dictateur à défaut de résistance. J’ai vécu au sommet d’une tour
aveugle. Je suis un leader-né, il faut que je
commande pour être moi-même», jouit-il,
reprochant à ses sujets d’être «un peuple
de lâches». S’engageant dans des discours
imaginés, le dictateur qui a rêvé de devenir «chef de gang» et a fini par devenir
«chef d’Etat» prend le peuple de haut, et
l’adresse est faite aux peuples arabes qui
veulent «aller plus vite que l’histoire». Se
complaisant dans le statut de victime, le
dictateur qui «pardonne à (son) peuple»
ne veut plus du «pouvoir maudit». Dans la
profondeur du désenchantement renaît la
tentation : «Rassemblons-nous tous derrière moi pour un nouveau mouvement
politique : les perdants». La prochaine pièce
de Meriam Bousselmi pourrait bien s’appeler
Le retour des dinosaures.
K. Medjdoub
LE MOUDJAHID TEWFIK BENSEMMAN N’EST PLUS
La 19e édition du Salon international de l’artisanat traditionnel
(SIAT) ouvrira ses portes demain au Palais des expositions
Pins-maritimes (Alger). Les objectifs essentiels de ce Salon
sont la promotion et la commercialisation des produits de
l’artisanat, la création d’une dynamique concurrentielle entre
artisans de la même corporation. Il est l’occasion pour les
artisans de se rencontrer, d’échanger et de tester la tenue
des produits algériens par rapport aux produits étrangers. Il
permettra de motiver les artisans pour plus d’efforts dans le
domaine de la créativité et l’échange d’expériences entre eux.
Ce type de manifestation contribue en outre à la sauvegarde
du patrimoine artisanat national.
El Watan - Le Quotidien Indépendant
Monologue d’un dictateur déchu
Q
PHOTOS : D. R.
Sellal interpellé sur le statut
de l’hôpital de Chlef
Le pharmacien engagé de Kouba
L
e destin en a décidé ainsi.
Il est parti à la veille du
er
1 Novembre, date symbolique s’il en est. Le moudjahid
Bensemman Tewfik n’est plus.
Il s’est éteint en ce début de
semaine après avoir longuement défié un mal insidieux qui
le rongeait. Cet homme d’une
grande courtoisie, qui a toujours refusé les murs et les frontières, était épris de liberté et
passionné de vie. Il y a un vieil
adage qui dit que «les hommes
éclatants ont un penchant pour
les lieux obscurs et peu en vue».
Tewfik était un homme discret.
Lorsque nous l’abordions dans
sa pharmacie à propos de son
passé glorieux, le Koubéen engagé, discret et pudique s’excusait poliment de ne pas nous
entretenir sur ce sujet. En fait,
il ne parlait que très peu de
son parcours militant. Point
de fanfaronnade pour cet être
qui avait horreur des glorioles
et des honneurs, cela faisait
partie de son caractère bien
trempé. Pourtant, il pouvait
mettre en avant son noble vécu
sans en rougir, car à la fleur
de l’âge il avait choisi sa voie,
celle de l’honneur. Dans la
nuit coloniale, il avait compris
qu’il était impérieux de croire
à la lumière. Au lendemain de
la grève des étudiants en mai
1956, il intègre le FLN à Alger,
en suppléant Okbane, malade,
Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88 Site web : http://www.
elwatan.com E-mail :
[email protected] PAO/Photogravure : El Watan Publicité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai - Alger. Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62 - Fax
: 021 67 19 88.
R.C : N° 02B18857 Alger.
Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 - Compte
devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084
pour s’occuper de la zone qui
va de Kouba jusqu’El Harrach,
comprenant Hussein Dey et
Diar El Djemaâ. Puis, il a été
l’adjoint de Hachem Malek à la
Zone autonome d’Alger dans la
Région II, en remplacement de
Saâdedine Réda, arrêté par la
soldatesque coloniale. Tewfik
a mené la lutte avec courage et
abnégation, malgré son inexpérience, témoigne Brahim Chergui, chef politique de la Zone
autonome.
Le jeune étudiant a fait ses
preuves d’organisateur discipliné, il a été arrêté en 1957
à Kouba, où il a subi les pires
tortures. Et comme il s’obstinait à ne pas divulguer les noms
de ses camarades militants, ses
oppresseurs n’ont pas trouvé
mieux que de le faire circuler
à travers la principale artère de
Kouba encastré dans une sorte
de placard, sur lequel ils ont
fait inscrire ces mots : «Moi,
Tewfik Bensemman, j’étais responsable du FLN à Kouba,
mes 24 complices chargés de
ramasser l’argent, ici, à Kouba
sont en prison. Ne m’imitez pas.
Ne les imitez pas». «Ce procédé
avait choqué les leaders», se
souvient Sid Ali Abdelhamid,
doyen du mouvement national et ancien cadre du PPA/
MTLD, qui a connu Tewfik au
camp de Bossuet, où les deux
hommes et bien d’autres ont été
Tewfik lors de son arrestation en 1957
emprisonnés durant plusieurs
mois. Ce lâche procédé n’a
pas ébranlé outre mesure les
convictions de Tewfik, qui est
resté digne dans l’adversité.
A sa libération, peu avant l’indépendance, Toufik a repris
ses études de pharmacie. Il a
été directeur des HLM, adjoint
au maire d’Alger, le docteur
Bachir Mentouri, puis s’est
pleinement consacré à son of-
ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi
Yahia, Hydra. Tél :023573258/59
Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC- Imprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.
Diffusion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est :
Société de distribution El Khabar.
Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA El Watan
Diffusion, 38, Bd Benzerdjeb (Oran) Tél : 041 41 23 62 - Fax
: 041 40 91 66
ficine. Tewfik, à l’instar de
son frère Réda, décédé il y a
quelques mois, était un très bon
joueur du RCK, confient ses
anciens amis. Il a été inhumé,
samedi, au cimetière de Sidi
M’hamed à Alger. A sa famille
et à ses proches nous présentons nos sincères condoléances
et prions Dieu qu’il l’accueille
en Son Vaste Paradis.
Hamid Tahri
Les manuscrits, photographies ou tout
autre document et illustration adressés
ou remis à la rédaction ne seront pas
rendus et ne feront l’objet d’aucune
réclamation. Reproduction interdite de
tous articles sauf accord de la rédaction.
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 23
SPORTS
LA CAN-2015 MAINTENUE AUX DATES PRÉVUES
L’ultimatum de la CAF au Maroc
a Confédération africaine de
football (CAF) est décidée à
faire jouer la CAN-2015 aux
dates prévues : entre le 17 janvier et le
8 février. C’est ce qui a été annoncé,
hier, à partir de Rabat, par la CAF, dans
un communiqué, et qu’une nouvelle
réunion se tiendra mardi 11 novembre,
au Caire (Egypte), «pour prendre les
décisions qui s’imposent». L’instance
africaine donne au Maroc un délai de
cinq jours, jusqu’au 8 novembre, pour
«clarifier sa position». Le même délai
est accordé à toute autre nation qui
voudrait organiser l’événement aux
dates prévues.
C’est un véritable ultimatum qui vient
donc d’être fixé par la CAF aux
responsables marocains qui avaient
demandé le report de cette CAN à
juin 2015 ou janvier 2016 en raison
de la propagation du virus Ebola. Une
requête faite le 10 octobre dernier, qui
a été rejetée 24 heures plus tard par
l’instance africaine.
Dans le même communiqué, la CAF
rappelle que depuis la propagation
du virus Ebola, elle a «toujours agi
en suivant le principe de précaution
PHOTO : D. R.
L
Le comité exécutif de la CAF lors de sa réunion, dimanche dernier à Alger
et de préservation des vies humaines
en appliquant scrupuleusement les
recommandations de l’Organisation
mondiale de la santé (OMS)». C’est
ainsi, indique l’instance africaine, que
les pays fortement touchés — Guinée,
Sierra Leone et Liberia — ont été
interdit de recevoir dans le cadre des
éliminatoires de la CAN. La CAF
rappelle, dans cet ordre d’idées, que la
Guinée reçoit ses adversaires à Casablanca, au Maroc, et que les autorités
sanitaires marocaines ont su mettre en
place un dispositif anti-Ebola efficace.
D’ailleurs, des trois pays fortement
touchés, seul la Guinée a des chances
de se qualifier à cette CAN-2015.
Par ailleurs, l’instance africaine estime
qu’elle a «pu organiser sereinement
toutes ses compétitions sur l’ensemble
ES SÉTIF
Un accueil à la dimension des champions
T
erre de football par excellence, la capitale des Hauts-Plateaux, qui sait reconnaître ses meilleurs fils, a réservé hier, un
accueil royal aux camarades de Khedairia,
vainqueurs de la 18e édition de la Ligue
des champions d’Afrique. A l’arrivée des
tombeurs du Vita Club, la deuxième formation congolaise à plier devant l’Aigle
noir qui s’est, une nouvelle fois, installé sur
le toit de l’Afrique, l’émotion était à son
paroxysme. Ayant fait le déplacement Alger-Sétif à bord d’un avion spécial, les héros
ont éprouvé des difficultés pour atteindre
la célèbre fontaine, gavée par les coupes et
les trophées offerts par l’Entente sportive
sétifienne. Profitant de la journée fériée, des
centaines de fans des Ententistes, venus non
seulement des 60 communes de la wilaya
mais des régions limitrophes, se sont massés
le long de l’avenue principale pour saluer les
dignes héritiers de la bande à Arribi-Khalfa.
Prêté par la FAF, le bus spécial où trônait
le beau trophée avait les pires difficultés à
avancer. N’en croyant pas leurs yeux, les
Noir et Blanc étaient surpris par l’ambiance
créée par leurs inconditionnels. En un mot,
Djahnit et ses camarades n’en revenaient
pas. Avant de poser pied au siège de la wilaya
pour prendre part à une réception organisée
en leur honneur par les autorités locales, les
hommes de Madoui ont eu l’occasion d’entrer en communion avec leur fidèle public,
ravi. «Je ne trouve pas les mots pour exprimer ma joie car ce que je suis en train de vivre
en ce moment à Sétif est indescriptible», a
déclaré l’ex-Bougiote Amine Megatli, auteur
d’une remarquable prestation aussi bien à
Kinshasa qu’à Blida.
Ravis de l’accueil triomphal que viennent de
leur réserver les Sétifiens, Sofiane Younes et
Abdelghani Demmou restent sans voix : «Ces
moments resteront à jamais gravés dans nos
cœurs. Ils sont les plus excitants de notre vécu
sportif. Nous profitons de l’opportunité pour
dire à nos supporters, qui ont cru en nous,
merci pour tout.» Lui aussi ému, le coach du
onze, Khieredine Madoui, s’est dit «très heureux et touché par cet extraordinaire accueil».
En somme, la fête était grandiose, à la dimension de l’exploit des Sétifiens qui ont déjoué
tous les pronostics. Après le bain de foule,
une réception a été organisée pour rendre
hommage à la formation sétifienne, au salon
d’honneur de la wilaya. Durant cette rencontre, Mohamed Bouderbali, le wali de Sétif,
a réitéré son soutien au club-phare de Aïn
Fouara, qui doit reprendre aujourd’hui le chemin des entraînements, sachant que l’important match de la JSK se profile à l’horizon…
Kamel Beniaïche
Encore dix milliards pour l’ESS
L’argent coule à flots à Sétif, où l’équipe aura une manne financière considérable suite
à son exploit en finale de la Ligue des champions. Ainsi, en sus des 1,4 million de
dollars de récompense de la CAF et des 2 milliards offerts dimanche par le wali d’Alger,
les caisses de l’Entente vont être renflouées de 10 autres milliards de centimes. Les
Sétifiens ont en effet reçu, dimanche soir, un chèque de 2 milliards de la part de la
Présidence, au moment où la wilaya de Sétif devait octroyer pour sa part la somme de
3 milliards. L’APC de Sétif, pour sa part, a promis la coquette somme de 5 milliards de
centimes qui seront inscrits au budget prévisionnel pour 2015. Outre ces «dons» de
l’Etat, les industriels et opérateurs économiques de la ville de Sétif ont promis une
prime spéciale pour les joueurs de l’Entente.
K. B.
LIGUE DES CHAMPIONS EUROPÉENNE
es
Le Real vise les 8 , Ronaldo le record
L
e Real Madrid, tenant du titre, peut se qualifier pour les huitièmes
de la Ligue des champions s’il dompte un Liverpool en plein
doute, aujourd’hui au stade Santiago-Bernabeu, où Cristiano Ronaldo tentera d’égaler le record de buts en C1 de Raul. Real-Liverpool,
c’est dix C1 côté madrilène, cinq pour les Anglais, et c’est une affiche européenne de premier plan. Mais étant donné les dynamiques
récentes des deux équipes et la démonstration merengue à Anfield il
y a deux semaines (3-0), ce choc pourrait tourner court. Pour la «Maison blanche», l’occasion est belle de décrocher un billet pour le top
16 européen dès la quatrième des six journées de la phase de poules,
sachant qu’un match nul serait également synonyme de qualification
ce soir si, dans le même temps, Bâle et Ludogorets ne se partagent
pas les points. Les hommes de Carlo Ancelotti semblent inarrêtables :
ils restent sur 11 victoires consécutives, toutes compétitions confondues, avec 46 buts inscrits et seulement 7 encaissés. Samedi, ils ont
livré un nouveau festival offensif à Grenade (4-0), prenant pour la
première fois de la saison les commandes de la Liga. «Notre bonne
série nous donne confiance», s’est réjoui Ancelotti hier, d’autant que
ses attaquants tournent à plein régime et que Gareth Bale, blessé il y
a deux semaines, est de retour. Ronaldo, en particulier, reste sur 12
matches consécutifs avec le Real en ayant inscrit au moins un but, ce
qui porte son bilan, toutes compétitions confondues, à 22 buts en 15
rencontres. Aujourd’hui, il a l’opportunité d’égaler voire de dépasser
Raul Gonzalez, une autre légende merengue, comme meilleur buteur
de l’histoire de la Ligue des champions. «CR7» en est à 70 buts dans
sa carrière en C1 et à seulement une unité du record de Raul.
Du côté de Liverpool, on espère que ce record tiendra encore un peu.
Car les Reds, avec une seule victoire en trois journées sur la scène européenne, abordent une semaine compliquée : Madrid mardi, Chelsea
samedi.
AFP
du continent depuis avril 2014 sans
qu’aucun cas d’Ebola ne puisse être
déclaré en rapport avec l’organisation
d’une rencontre de football». La CAN
féminine a eu lieu en octobre dernier
en Namibie sans qu’aucun cas ne soit
signalé ; c’est, pour la CAF, le parfait
exemple.
En dernier lieu, pour l’instance que
préside Issa Hayatou, le Mondial des
clubs que va organiser le Maroc en
décembre, un mois avant la date prévue pour la CAN, va drainer beaucoup
plus de supporters que l’événement
continental, vu le niveau de vie de
nombre de pays africains. Et parmi les
participants à ce Mondial, il y aura un
club qui vient d’un pays, l’Espagne, où
un cas d’Ebola a été signalé, ajoute la
CAF. Tout cela pour dire que l’argument marocain n’a pas convaincu
les responsables de la CAF qui s’en
tiennent, ainsi, à leur calendrier. Il
est utile de rappeler que les deux dernières journées des éliminatoires de
cette CAN sont prévues les 15 et 19
novembre. Le tirage au sort, quant à
lui, aura lieu le 26 novembre.
Abdelghani Aïchoun
CS CONSTANTINE
Garzitto sur
la sellette
se suivent pour le CS Constantine et
Lsurtoutesles échecs
Sanafir continuent de manger leur pain noir,
en ce mois d’octobre qui a été maudit pour les
copains de Sameur, qui reste sur une inquiétante série
de quatre matchs sans victoire. Avec trois défaites dans
les trois sorties d’affilée face aux MCO, au MOB et
au NAHD, la défense du Chabab a encaissé 7 buts
en trois matchs, en plus du décevant nul enregistré à
domicile, il y a une dizaine de jours face à l’UMSBA,
c’est désormais l’avenir du coach transalpin, Diego
Garzitto, à la tête de la barre technique du CSC, qui
est désormais menacé. En effet, ayant la confiance de
sa direction depuis le début de cette mauvaise série, la
défaite concédée par le Chabab, vendredi à Alger face
au NAHD, a fait changer de discours de la direction,
à sa tête Omar Bentoubal. Ce dernier a en effet mis
l’accent sur la nécessité de voir l’équipe réagir dès ce
week-end et renouer avec le succès à l’occasion de la
réception de la JS Saoura, en match comptant pour la
10e journée du championnat, faute de quoi «nous prendront les mesures qui s’imposent aussi bien concernant l’effectif, que le staff technique actuel», prévient
le premier responsable de la formation constantinoise,
lançant ainsi un avertissement aux joueurs, mais aussi
à l’entraîneur Diego Garzitto, qui n’a désormais pas
d’autre alternative que de gagner, ce week-end, face à
la JS Saoura, au risque de se voir remercié.
Abderrahmane H.
L’AS Radieuse
contribue au fair-play
AS Radieuse a encore une fois
contribué au fair-play et au bon comportement
Ldes’association
supporters lors de la finale retour de la Champion’s League africaine entre l’ES Sétif et le Vita
Club de la RD Congo. En effet, grâce à un discours
simple et plein de fraternité, mais aussi de responsabilité, Kada Chafi, président de l’AS Radieuse, a
su instaurer un esprit de sportivité et de fair-play
afin de diminuer la tension qui planait sur le stade
Tchaker. Ce qui a donné une image positive du
public algérien aux personnalités présentes, notamment M. Hayatou, le président de la CAF, qui a été
impressionné par le climat extraordinaire et sportif
dans lequel s’est déroulée cette finale.
K. G.
El Watan - Mardi 4 novembre 2014 - 23
SPORTS OUEST
MASCARA
TOURNOI
DE BILLARD
BENNOUR.
COACH DU RCBOR
L
es Mostaganémois qui ne s’attendaient sûrement pas à une
telle résistance des hommes de Mediouni, tentèrent de porter
le danger dans le camp adverse mais sans résultat. Les locaux
attendirent le moment opportun pour sortir le grand jeu en prenant l’avantage à la première minute du premier half. Il faut dire
que cette contreperformance face à la formation du SCM Oran
a laissé apparaître une certaine lassitude chez les plus avertis des
fans. Beaucoup s’interrogent sur les réelles capacités de l’équipe.
Dans le cercle du club, on refuse de céder au découragement,
préférant ne pas tomber dans le pessimisme et on appelle à la
mobilisation, car «l’accession n’est pas une mince affaire. Une
prise de conscience est vivement recommandée et les joueurs
doivent constamment être sur leurs gardes. Le plus dur est à venir.
C’est pourquoi, on continuera à travailler tout en inculquant au
groupe cette faculté à se surpasser dans des moments difficiles,
notamment lors de nos prochaines échéances qui s’annoncent
difficiles», dit-on du côté widadi.
A. Taoui
PHOTO : DR
La maquette du futur vélodrome de Mascara
C
e qui était impossible,
hier, en matière d’organisation de manifestations sportives d’envergure est
devenu, aujourd’hui, réalisable
grâce aux différentes infrastructures sportives et d’accueil
réalisées et mis en service
au cours de l’année 2014, à
travers la wilaya de Mascara,
et au chef-lieu en particulier.
Ce constat a été partagé par
de nombreuses personnalités
sportives algériennes et étrangères qui étaient présentes au
tournoi international de volleyball qui a eu lieu, du 28 octobre
au 1er novembre 2014, au pôle
sportif de Sidi Saïd à Mascara.
«La Cité de l’Émir Abdelkader
dispose d’importantes installations sportives qui nous permettent d’organiser des stages
de perfectionnement. Ce qui a
attiré mon attention, c’est que
toutes les conditions nécessaires au développement des
différentes disciplines sportives
en général et le volley-ball en
particulier sont disponibles», a
tenu à déclarer Okba Gougam,
président des la fédération algérienne de volley-ball, lors
d’un point de presse. De son
côté, le wali de Mascara, Ouled
Salah Zitouni, nous a précisé :
«En plus du pôle sportif réalisé
à Mascara, d’autres verront le
jour dans les grandes localités
dont Sig où le pôle est en cours
de réalisation, Mohammadia et
Tighennif. L’objectif commun
de ces importantes réalisations
est de développer toutes les
disciplines sportives dans la
wilaya». Même le président
de la délégation marocaine,
M. Mohamed Boucetta, a tenu
à exprimer sa reconnaissance
pour l’accueil chaleureux qui
a été réservé aux jeunes sportifs de la sélection marocaine.
Le directeur de la Jeunesse
et des Sports a déclaré, au
cours du point de presse, que
la wilaya de Mascara possède
les moyens pour abriter des
échéances sportives de niveau
maghrébin et africain. Le tournoi international de volleyball a vu la participation des
sélections nationales cadettes
et juniores et l’équipe marocaine espoirs qui a remporté le
tournoi après son succès face à
la sélection juniore (3-1). Les
deux équipes de volley-ball de
la Tunisie et du Mali n’ont pas
pu participer à cette manifestation sportive pour des raisons
que nous ignorons.
Souag Abdelouahab
FESTIVITÉS SPORTIVES
DU 1er NOVEMBRE
«Une leçon
à retenir pour
tout le monde»
Personne ne s’attendait à
un tel revers sachant que
l’équipe carbure à plein
régime et les protégés de
Bennour ne laissent rien filer,
à domicile ou à l’extérieur. Il
faut dire que la présence de
Bennour dans le camp des
jeunes de Aïn Kerman, le RCB
Oued R’Hiou en l’occurrence,
y était pour quelque chose,
lui qui connaît très bien la
maison du RCB Oued R’Hiou
ainsi que les joueurs. Une
défaite qui installe le doute
chez les fans qui craignent
de vivre le même scénario
que celui des trois dernières
années lorsque le RCBOR
ratait l’accession. L’entraineur en chef se veut rassurant
même s’il n’a pas caché qu’un
gros travail attend le groupe,
notamment sur le plan psychologique. «On savait que
c’était un match difficile mais
les joueurs sont tombés dans
la facilité. L’équipe adverse
a procédé par un jeu direct
en balançant des balles sur
notre portier. Nos adversaires
étaient plus agressifs, ils ont
gagné pratiquement tous les
duels et leur défense était
solide».
A. T.
Sortir le grand jeu
au moment opportun
Des infrastructures
sportives en renfort
Huit sections
animent
le tournoi
à Aïn Tolba
La ligue de rafle et de
billard de la wilaya de Aïn
Témouchent organise, en
ce 1er novembre, un tournoi de billard amical à la
Maison des jeunes de Aïn
Tolba, 15 km à l’ouest de Aïn
Témouchent. «Ce tournoi
est inscrit dans le cadre des
festivités de célébration
du 60ème anniversaire du
déclenchement de la guerre
de libération nationale»,
a annoncé son président,
M. Oukili Yahia. Selon le
programme, 32 joueurs des
huit sections, représentant
les Maisons de jeunes des
communes de la wilaya de
Aïn Témouchent, participeront à cette manifestation
sportive; à savoir: Ain
Tolba, Aghlal, Aoubellil,
Ain Kihel, Hassi El Ghella,
Emir Abdelkader, Sidi Safi
et Aïn Témouchent. Chaque
section entrera en lice avec
quatre joueurs. Conformément à la fiche technique,
à l’issue de cette joute
sportive, des récompenses
seront décernées aux trois
premiers de ce tournoi.
Au sujet de l’objectif de la
ligue, M. Oukili a ajouté:
«Nous continuons de jouer
des matchs amicaux afin de
bien préparer nos athlètes à
l’entame du championnat de
la saison 2014-15». O. S.
WAM
La grande kermesse
P
lusieurs compétitions sportives
(football, handball et athlétisme) ont
été organisées, hier, par la direction de la
formation professionnelle de la wilaya de
Aïn Témouchent dans le cadre de la
célébration du 60ème anniversaire du
déclenchement de la Révolution
algérienne. En football, un match amical a
opposé les étudiants subsahariens de
l’institut national Ouadah à la sélection des
centres de la wilaya, au stade municipal
Embarek Boucif. Cette rencontre très
plaisante a été remportée par les Algériens
sur une large victoire. Dans la salle
omnisport Larbi Benjérid où s’est jouée la
finale de handball, les expérimentées
handballeuses de la ville d’El Ameria ont
remporté le trophée en battant leurs
homologues de Bénisaf. Et en dernier lieu,
les élèves des centres de formation
professionnelle ont participé à une
épreuve de marathon. Une cérémonie de
remise des trophées a été organisée au
niveau de la bibliothèque Malek Bennabi.
Selon le directeur de ce secteur, M.
Mostéfaoui: «Les manifestations se sont
déroulées dans de bonnes conditions
d’organisation et de logistique. Les jeunes
stagiaires ont montré des qualités sportives
prometteuses grâce à la formation en
éducation physique et sportive dispensée
dans nos centres».
O. Salem
HANDBALL
L’Association d’Oran fête l’évènement
L
’Association des handballeurs d’Oran vient de
concocter, en collaboration
avec la direction de la Jeunesse
et des Sports, la fédération de
handball et la ligue régionale,
un riche programme sportif, et
de retrouvailles, entre anciens
sportifs et gloires pour marquer, à El Bahia, l’anniver-
saire de la célébration du 60ème
anniversaire du 1er Novembre
1954.
Selon M. Dami kouider, un ancien joueur et vétéran du handball, actuellement membre
fondateur de l’association,
deux matchs de galas ont été
programmés, samedi à partir
de 15h, au niveau du palais
des sports Zeddour Brahim.
La première rencontre mettra
aux prises les vétérans qui ont
évolué dans les différentes
équipes entre les années 1962
et 1976, et la seconde ceux des
années 1980 à 1990. Ces galas
sont dotés de coupes qui seront
offertes par l’association.
Tegguer Kaddour
SAM
La sérénité est de mise
L
e club du SA Mohammadia, est en train de réaliser un parcours
probant en championnat de division nationale amateur groupe
Ouest. De l’avis des observateurs, cette expérience dans l’antichambre de l’élite a été riche en émotions. Et, même si le championnat n’est pas encore terminé, à Mohammadia, on pense déjà à
une suite favorable.
La dernière victoire du Sari de Mohammadia à domicile face à
l’équipe des jeunes d’Aïn Kerman, le RCB Oued R’Hiou, a sans
doute permis au club de mettre tous les atouts pour finir la saison
en beauté. Les camarades de l’attaquant Kharf Allah, auteur du
premier but, voulaient absolument gagner pour préserver leur statut
de leader car la course à l’accession demeure encore ouverte. Mais
du côté de l’encadrement technique, il n’est pas question de tolérer
le moindre relâchement, du moment que l’accession n’est pas
mathématiquement acquise. L’entraineur en chef, au lieu de savourer la dernière belle victoire, nous a confié qu’il a déjà commencé
à penser au prochain match en déplacement face au SKAF dans
le cadre de la huitième journée qui s’annonce des plus difficiles,
surtout lorsque l’on sait que les hommes de la «ville des Oranges»
se trouvent à la tête de la division nationale amateur. «Nous devons
garder la tête froide et renouer avec les victoires à l’extérieur pour
atteindre notre objectif. Les joueurs sont bien conscients de cela»,
a-t-il déclaré. En somme, les gars des Oranges sont conscients de la
tâche qui les attend.
En homme vigilant, le président du club estime que les joueurs
doivent rester concentrés sur cette fin de la phase aller, et à la question de savoir s’il a déjà commencé à penser aux matchs prochains,
il dira: «Rien n’est encore joué. Nous sommes qu’à la 7ème journée. C’est en ce moment précis que tout le monde doit redoubler
d’efforts. Nous avons besoin de points encore et ce n’est qu’après
qu’on évoquera en toute quiétude l’objectif tracé».
A. T.
BENMILOUD MOHAMED.
ENTRAINEUR DE KICK BOXING
«Nous n’avons pas
eu de subventions»
«Nous n’avons reçu aucune subvention de l’APC de Aïn
Témouchent», s’est confié M. Benmiloud Mohamed dans un
entretien, au journal El Watan, sur la situation de cette discipline à
l’échelle de la wilaya et ses objectifs.
En prélude, il a rappelé l’ouverture d’une section de King boxing,
le 1er octobre dernier, dans la commune de Aïn Kihel. Concernant
sa section au CRB Témouchent: «Nous avons la volonté d’égayer
les centaines d’enfants et de jeunes passionnés par l’apprentissage
et la pratique de ce sport. L’année dernière, nous avons organisé
plusieurs matchs amicaux afin de mettre nos enfants dans le bain
et les préparer pour entamer le championnat 2014-15 dans de
très bonnes conditions. Malheureusement, nous sommes ligotés
car notre trésorerie est vide. En effet, nous n’avons reçu aucun
sou des subventions allouées, par l’APC de Aïn Témouchent, aux
sections sportives sous la coupole du CSA. Nous attendons». Au
sujet de l’adhésion au championnat national, il a expliqué que les
négociations sont lancées depuis l’année dernière. Un haut cadre
au niveau de cette fédération nationale arrivera prochainement à
Aïn Témouchent pour s’enquérir de la situation, la préparation et
du volet technique et sportif.
Il a finalement émis le souhait que l’APC subventionne cette
section. A court terme, il a révélé qu’un gala de King boxing sera
animé à l’air libre dans la cité Khelladi à Ain Témouchent. En
outre, plusieurs sections seront ouvertes à travers les communes de
la wilaya durant cette année.
O. S.
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 4 novembre 2014
COMMENTAIRE
Promesse
de changement
Par Mohammed Larbi
O
SA VISITE SUSCITE TOUJOURS LA POLÉMIQUE
Qu’est venu faire BHL
en Tunisie ?
Tunis
De notre correspondant
L
e ministre tunisien des
Affaires étrangères,
Mongi Hamedi, s’est
limité à dire que le ministère
n’était pas au courant et
qu’aucune autorité ou ONG
locale ne l’a invité. BHL a
été prié de quitter la Tunisie
pour «troubles à l’ordre
public».
Des sources concordantes
affirment toutefois que la
visite de BHL a été organisée
en Tunisie par le biais d’un
certain Ghazi Moalla,
Tunisien connu pour ses liens
avec les réseaux libyens
depuis 2011. La visite serait
dans le prolongement de
réunions interlibyennes se
tenant depuis des mois en
Tunisie et cherchant à
pousser vers une
réconciliation nationale en
Libye. Les tentatives de
réconciliation interlibyenne
étant multiples, celle-ci est
sous l’égide de Abdelhakim
Belhaj, l’ex-président du
Conseil militaire de Tripoli
après la chute d’El Gueddafi.
Belhaj, ex-lieutenant de Ben
Laden et leader du groupe de
djihadistes de Derna (Jamaâ
Islamia Moukatila), s’est
désormais reconverti en
homme politique et il est le
président du parti El Watan.
Ce Ghazi Moalla joue le rôle
de relais de Belhaj auprès des
médias tunisiens, dont
plusieurs (Wakaa, Al Massaa,
Les Annonces), ne cessent de
publier des écrits et des
interviews pour valoriser le
rôle de Belhaj dans la
réconciliation nationale
libyenne. Des tentatives
allant dans le même sens que
le livre de la journaliste du
Monde, Elizabeth Mandraud,
PHOTO : DR
● Le ministère tunisien des Affaires
étrangères a laissé tout le monde sur sa faim
concernant les véritables raisons de la visite en
Tunisie, il y a deux jours, du lobbyiste sioniste
Bernard-Henry Lévy.
Bernard-Henry Lévy
qui, de l’avis de tous, a
essayé de faire une lecture
autre que terroriste de cet
ex-disciple de Ben Laden.
BHL serait venu en Tunisie
pour renforcer l’axe
Abdelhakim Belhaj, donc
celui du Qatar, dans les
tentatives de réconciliation
interlibyenne. BHL et Belhaj
veulent entrer en concurrence
avec les tractations conduites
par l’Algérie, l’Italie et les
Emirats, qui veulent installer
un dialogue national libyen
qui n’exclurait aucune partie
libyenne. Par contre, BHL et
Belhaj veulent limiter le
d i a l o g u e
a u x
«révolutionnaires». C’est
l’optique défendue en Libye
par le Parti de la justice et de
la construction et les Frères
musulmans.
Une fois encore, BHL prouve
qu’il sème le trouble là où il
passe. De son côté,
Abdelhakim Belhaj, dont le
parti El Watan n’est pas
parvenu à s’imposer sur la
scène politique via les
élections, cherche
aujourd’hui à revenir sous les
feux de la rampe via cette
initiative de lui refaire une
virginité «civile» après un
long parcours terroriste
l’ayant mené en Afghanistan
et dans les prisons
britanniques. Les réseaux de
ces deux hommes «suspects»
travaillent aujourd’hui pour
saboter la tentative
algérienne de réunir les
protagonistes de la crise
libyenne, sans exclusion.
C’est en gros ce que les
observateurs de la scène
t u n i s i e n n e e n t r evo i e n t
derrière la visite de BHL en
Tunisie.
Mourad Sellami
POINT ZÉRO
Amour dans un automne penché
Par Chawki Amari
A
lger semblait paisible sous un soleil tranquille et les
mots étaient peu nombreux à troubler sa quiétude.
L’Achoura, soit 10 jours après le 1er mouharam
1435 et 3 jours après le 1er novembre 2014 qui a vu une
affluence record dans les commissariats d’Alger. Bref,
Alifa n’a pas regardé la date mais l’heure, et pour éviter
l’affluence au Salon du livre en ce jour férié, elle est partie
tôt. Sans un mot, elle a pris sa petite voiture et arrivée sur
place, a pris un grand thé. Puis Alifa a traîné une heure
dans les rayons et stands, se faisant gentiment bousculer
autant par les auteurs que les lecteurs et fait son choix,
à la mesure de son budget et adapté à son régime sain,
manger 5 fruits et légumes par jour, acheter 5 romans et
essais par mois. Un livre sur l’histoire algérienne, Heureux
les martyrs qui n’ont rien vu de Mohand Arab Bessaoud,
un livre sur l’histoire du rap algérien, signé Karim ElGang,
et un recueil de poésie en arabe et en français signé
Amina Saïd Hazam. Puis elle a acheté un roman en arabe
sur l’amour signé Samir Kacimi, Hoboun fi kharif mael
(Amour dans un automne penché). Enfin, elle a acheté
un roman en français sur l’absence signé Kamel Daoud,
qui est d’ailleurs apparu en short list Goncourt – un
genre de short en papier mais de marque – sur le stand
Barzakh, attirant du coup des centaines de fans. Hésitant
à s’approcher, Alifa a regardé les auteurs et lecteurs
se parler et pensé que si la littérature existe, c’est que
les journaux, radios et télévisions, les encyclopédies
et les religions ne sont toujours pas arrivés à définir
l’inapprochable essence du monde. Alifa a tout mis dans
un sac en plastique, ses 5 livres serrés dedans comme
les 5 doigts de la main. En arrivant chez elle, Alifa a posé
ses 5 livres sur la table et les a longuement regardés en
pleurant. Puis elle les a rangés dans sa bibliothèque.
Dommage qu’elle ne sache pas lire.
n disait bien de la révolte populaire, la
semaine dernière au Burkina Faso,
qu’elle constituait le début de la fin.
C’était effectivement le cas, puisqu’en
très peu de temps, quelques heures sans plus, le
président Blaise Compaoré avait perdu le pouvoir
et pris le chemin de l’exil. Très certainement le
changement le plus rapide, mais aussi le moins
violent. Mais qu’en est-il du changement, de quoi
peut-il s’agir quand l’armée s’empare du pouvoir
et décrète une période de transition, qu’elle seule
connaîtrait puisque la population s’en méfie ? Et
il a fallu de fortes recommandations internationales,
des injonctions devrait-on dire, pour que cette
question soit envisagée autrement, l’armée
s’octroyant une marge de manœuvre pour le
moins réduite. «Le pouvoir ne nous intéresse pas,
seul l'intérêt supérieur de la nation prime», assuret-on. «Un organe de transition sera mis en place
avec toutes les composantes qui seront arrêtées
par un large consensus, et dont la durée sera
précisée», ne manque-t-on pas d’ajouter. Tout un
programme.
C’est ainsi que la Constitution suspendue la
semaine dernière devrait redevenir la Loi
fondamentale du pays puisque le nouvel homme
du Burkina a promis, hier, une transition «dans un
cadre constitutionnel» ou encore la mise sur pied
d’un «pouvoir exécutif conduit par un organe de
transition dans un cadre constitutionnel», obligeant
à une réelle gymnastique, la Constitution du pays
ne prévoyant un tel cas de figure que si une
quelconque vacance devait se produire, le pouvoir
serait assuré par le président de l’Assemblée qui
aurait, quant à lui, disparu et l’institution dissoute.
Gérer l’imprévu, c’est ce qui est arrivé à l’armée
burkinabé qui ne s’attendait certainement pas aux
réactions aussi bien intérieures que celles des
amis du Burkina, et il était difficile de ne pas en
tenir compte, à supposer bien entendu que les
nouveaux dirigeants avaient réellement l’intention
de conserver le pouvoir. Les Etats-Unis,
notamment, ont appelé l’armée burkinabé à
«transmettre immédiatement le pouvoir aux
autorités civiles».
Ce qu’il y a de remarquable dans cette situation,
c’est bien entendu la position de la classe politique
et de la société civile burkinabés qui ont fait
preuve d’une très grande mobilisation, avec un
seul mot d’ordre : le changement. Leur succès est
immense. Un cas extrêmement rare, sinon unique
en Afrique, où le besoin de changement est fort.
Comment donc gérer pareille situation susceptible
de redonner de l’espoir à ceux qui ont fini par ne
plus en avoir et mettre ainsi fin à une espèce de
fatalité ? C’est bien cette mobilisation qui a fini
par abattre toutes les barrières, dissiper des
malentendus, contrarier des ambitions que de
telles situations susciteraient et, en fin de compte,
inverser l’ordre des choses. Les événements
pourraient alors se précipiter. Et que soit
définitivement tournée la page Compaoré et aussi
celles des coups de force, du sous-développement
et du désespoir.
météo
Aujourd’hui
Demain
12°
29°
ALGER
9°
19°
11°
24°
ORAN
9°
17°
11°
23°
CONSTANTINE
15°
27°
OUARGLA
7°
13°
11°
22°