Lied Et MéloDie - Conservatoire national supérieur de musique et

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Transcript Lied Et MéloDie - Conservatoire national supérieur de musique et

concert de
la classe de
Lied et
mélodie
mercredi 15 mai 2014 à 19 h
salle d'orgue
jeff cohen
professeur
Marina Ruiz, ténor
Fumie Onda, piano
Marthe Davost, soprano
Marie-Clotilde Matrot, piano
CONSERVATOIRE
NATIONAL SUPÉRIEUR
DE MUSIQUE ET
DE DANSE DE PARIS
Programme 2013-14
DéPARTEMENT
des disciplines
vocales
programme
première partie
Claude Debussy (1862-1918)
Marina Ruiz
Ariettes oubliées
(P. Verlaine)
soprano
Fumie Onda
C’est l’extase
Il pleure dans mon cœur
L’ombre des arbres
Chevaux de bois
Green
Spleen
Leonard Bernstein (1918-1990)
I Hate Music!
(L. Bernstein)
My Name is Barbara
Jupiter Has Seven Moons
I Hate Music !
A Big Indian and a Little Indian
I’m a Person Too
Joaquín Turina (1882-1949)
Poemas en forma de canciones
Dedicatoria
Nunca olvida
(R. de Campoamor y Campoosorio)
Cantares
Los dos miedos
Las locas por amor
piano
programme
deuxième partie
Franz Schubert (1797-1828)
Die Gebüsche (F. Schlegel)
Marthe Davost
soprano
Im Früling (E. Schulze)
Marie-Clotilde Matrot
Suleika (J. W. von Goethe)
Robert Schumann (1810-1856)
Widmung (F. Rückert)
Lied der Suleika (J. W. von Goethe)
Die Lotosblume (H. Heine)
Lieder der Braut, n°1 et 2
(F. Rückert)
Extrait des Myrtenlieder, op. 25
Francis Poulenc (1899-1963)
Fiançailles pour rire (Louise de Vilmorin)
La dame d’André
Dans l’herbe
Il vole
Mon cadavre est doux comme un gant
Violon
Fleurs
Claude Debussy (1862-1918)
Quatre chansons de jeunesse
Pantomine (P. Verlaine)
Clair de lune (P. Verlaine)
Pierrot (T. de Banville)
Apparition (S. Mallarmé)
piano
notes
musicologiques
« J’ai toujours aimé passionnément
la poésie, et c’est pourquoi les
mélodies sont si nombreuses
dans ma production musicale. »
Cette phrase de Francis Poulenc,
adressée à l’Université des Annales
en 1947, illustre le rapport privilégié
qu’ont entretenu les compositeurs
du XIXe et du XXe siècles avec
la poésie. En Allemagne, le lied
intéresse dès l’époque classique,
avec les pièces de Mozart. Mais
c’est Franz Schubert qui donne
au genre son identité. Né en 1797,
le jeune compositeur écrit 300
lieder entre 1815 et 1817, et plus de
600 au total. Ses pièces sont en
forme de confessions intimes, sur
des thématiques profondément
romantiques. Die Gebüsche (Les
Buissons), Im Frühling (Au printemps), Suleika (du nom du Livre de
Suleika, issu du Divan OccidentalOriental de Goethe) évoquent tour
à tour la nature, la contemplation,
l’amour.
Chez Schubert comme chez Robert
Schumann après lui, le piano tient
une place fondamentale, porteur
d’un sens non exprimé par les
mots. Ce dernier compose en 1840,
année de son mariage avec Clara
Wieck, plusieurs cycles de lieder :
Dichterliebe, Frauenliebe und Leben,
ou encore les Myrtenlieder. Tous
s’inspirent de l’histoire d’amour de
Schumann avec la fille de son professeur, adoptant parfois un visage
effrayant, tourmenté, image sonore
des angoisses de l’auteur.
Avec Gabriel Fauré et Claude
Debussy, la France s’approprie le
genre du chant accompagné, et
donne naissance à la mélodie. Si
Schumann commence sa carrière de
compositeur avec les pièces pour
piano pour s’intéresser dans un deuxième temps aux lieder, Debussy fait
le chemin inverse et débute avec
les mélodies avant de s’attaquer
à la musique orchestrale puis à la
musique pour piano. Ses Quatre
chansons de jeunesse, datées des
années 1882-1884, montrent déjà
l’intérêt que porte Debussy aux
œuvres de Mallarmé, près de dix ans
avant que le poète ne lui demande
de mettre en musique L’Aprèsmidi d’un Faune. On y trouve
aussi sa récente découverte de Paul
Verlaine, que l’on entend dans sa
mélodie Fantoches, et les textes
de Théodore de Banville, qui selon
François Lesure donnent l’occasion
à celui qui s’appelle encore Achille
de déclarer sa flamme. En effet,
Claude Debussy est au début des
années 1880 l’accompagnateur de
Marie Vasnier, femme mariée dont le
jeune homme tombe amoureux et à
qui il dédie nombre de ses mélodies.
Les Ariettes oubliées sont parmi
les premières œuvres publiées par
Claude Debussy, et ses premières
mélodies sur des poèmes de
Verlaine qui allait tant inspirer ses
contemporains. Si, à cette époque,
le compositeur n’a pas encore écrit
Pelléas et Mélisande, son souci de
la déclamation et ses recherches
harmoniques s’expriment pleinement dans ce recueil. Ces mélodies
se coulent dans les formes les plus
diverses : structure strophique
pour « C’est l’extase », « Il pleure
dans mon cœur » (avec interlude
pianistique), « L’ombre des arbres »,
structure ternaire ABA pour
« Green » à la section centrale très
fluide. « Chevaux de bois » se situe
à part. Beaucoup plus développée,
la mélodie, assez instable d’un point
de vue tonal, semble traduire une
fausse allégresse teintée d’ivresse :
ce n’est pas tant du tournoiement
du manège qu’il s’agit que de
l’ivresse des sentiments: « tournez,
tournez, chevaux de leur cœur »
nous dit Verlaine. Le recueil se clôt
sur les notes mélancoliques de
Spleen, teintée de modalité et de
pentatonisme.
I hate Music! (Je hais la musique) :
le mot n’est pas de Bernstein mais
de son amie Edys Merill à laquelle
ce cycle de mélodies de 1943 est
dédié. Bernstein, qui gagnait sa vie
en accompagnant des chanteurs,
partageait avec elle un appartement parfois saturé de musique,
suscitant cette réaction radicale !
Sur un ton léger et humoristique, le
cycle, dont Bernstein a aussi écrit
les poèmes, touche à toutes sortes
de sujets liés à l’enfance : identité,
questionnement sur l’univers, sur la
musique, comptines. Souvent deux
tempi alternent, représentant deux
points de vue, comme dans Jupiter
has Seven Moons (cinq temps et
quatre temps) ou I am a Person
too. A Big Indian and a Little Indian
se présente comme une comptine
allant jusqu’à intégrer le style parlé.
Enfin, I hate Music est bien le centre
du cycle : à la fois spectaculaire
dans l’écriture et résolument ironique dans la description du monde
musical. L’œuvre a été créée en
1943 par Jennie Tourel avec Leonard
Bernstein au piano.
Originaire de Séville, Turina réside à
Paris de 1905 à 1914 où il fréquente
tant les musiciens français – dont
Vincent d’Indy – qu’espagnols, tels
Albeniz ou Falla. Il compose Poema
en forma de canciones alors qu’il
est de retour en Espagne, en 1923.
De manière assez, originale, l’œuvre
s’ouvre sur une pièce pour piano,
Dedicatoria, qui fait de l’instrument
accompagnateur un personnage
central tout en imposant une couleur résolument espagnole par son
rythme de danse. Le piano se verra
d’ailleurs confier un prélude pour
chacune des chansons d’amour
qui suivent. On note la dimension
vocalisée de Cantares, où Turina
précise à ses interprètes : « avec
un sentiment populaire ». Los dos
miedos renoue avec l’introduction
à travers un interlude du piano en
larges accords. Las loca por amor
clôt le cycle sur cette déclaration de Vénus : « que je préfère
qu’on m’aime peu de temps, mais
passionnément. »
Coline Oddon
Élève de la classe
Métiers de la culture musicale
prochainement
à l'agenda du
conservatoire
Les récitals de fin d'année
12 mai au 2 juillet 2014
Les salles publiques du
Conservatoire de Paris
Horaires à consulter sur Internet
examen de la classe
de direction d'orchestre
Vendredi 16 mai 2014 à 19h
Espace Maurice-Flereut
Conservatoire de Paris
certificat d'initiation
à la direction
Mercredi 28 mai 2014 à 19h
Espace Maurice-Fleuret,
Conservatoire de Paris
programme
complet en ligne
www.conservatoiredeparis.fr
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CONSERVATOIRE
NATIONAL SUPÉRIEUR
DE MUSIQUE ET
DE DANSE DE PARIS
Bruno Mantovani, directeur
Rémy Pflimlin, président