Communauté renouvelée w w w .ca rm e sse n e g a l.o rg

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Transcript Communauté renouvelée w w w .ca rm e sse n e g a l.o rg

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Bienvenue ! (en woloof)
Revue missionnaire du Carmel au Sénégal
www. carmess enegal . org
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« Soyez accueillants les uns pour les autr
15,7
Communauté renouvelée
Les changements
intervenus dans la
communauté à la suite du chapitre provincial du mois d’avril marquent
une nouvelle étape – plus qu’une rupture – dans le processus de
développement de notre fondation sénégalaise. Après le retour en
France des Frères Marie-Joseph, Maximilien-Marie et l’envoi au couvent
de Trois-Rivières (Québec) du Frère Martin, la communauté de Keur
Mariama se compose de quatre membres. Les Frères Bruno-Marie, AlainMarie, Louis-Marie (nommé prieur) restent. Frère Jean-Baptiste, venu
tout droit de Trois-Rivières, s’est joint à eux depuis le 19 juillet. Comme
Jésus « passant en faisant le bien » (Ac. 10,38), la mission se poursuit.
Elle ne se limite pas à l’action de tel ou tel. Elle est l’œuvre de Dieu.
Des frères passent mais l’action du Christ perdure. Cette itinérance
propre aux apôtres doit s’articuler avec la présence de Dieu. C'est parce
que Jésus semble vouloir passer son chemin que s’ouvrent les yeux des
disciples d'Emmaüs pour une rencontre en profondeur. Paradoxale, elle
constitue comme un défi permanent propre à la tradition des Ordres
Mendiants.
Frère Louis-Marie de Jésus, ocd
Nous tenons à remercier les frères qui, durant trois années, ont payé
de leur personne pour que s’édifie notre communauté. Celle-ci va
poursuivre son chemin, au service du diocèse de Kaolack et à travers
un triple objectif : l’approfondissement de notre vie communautaire,
l’accueil spirituel au couvent et la présence auprès des séminaristes de
Propédeutique.
Événement
Le poste de santé ouvre
ses portes !
p.2-3-4
L’Ordre en mission
La saga africaine des Carmes
déchaux
p.5-6-7
Humanitaire
Le Réseau des Entrepreneurs
Solidaires
p.8
La petite équipe de la Procure des Missions se renouvelle aussi. Frère
Armand, élu prieur du couvent de Fribourg (Suisse), cesse d’être procureur. Nous le remercions vivement pour son engagement total et fécond
au service de notre mission pendant des années cruciales. Il passe la
main au Frère Jean-Raphaël qui a été ordonné prêtre le 13 septembre
à Fribourg et à qui nous souhaitons la bienvenue ainsi qu’un fécond
ministère.
N° 24
Septembre
Décembre 2014
1
Vue générale du poste de santé.
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Év
Le poste de santé ouvre ses portes !
Après s’être installées dans leur couvent à Keur Mariama en janvier 2014 , les sœurs CMT
ont organisé l’installation du poste de santé et le recrutement de son personnel.
Aujourd’hui, elles s’adonnent avec générosité au service des huit villages environnants
L
des sœurs de recevoir déjà de beaux témoicarmélites missionnaires
gnages de reconnaissance, comme
thérésiennes, fondée le
ces mères qui dansent devant elles :
er
1 janvier dernier sur le site de Keur
« Ce sont de bons médicaments que
mariama, a officiellement ouvert le
vous nous donnez ! ». Les sœurs
poste de santé en ce début du mois
sensibilisent leur équipe à la qualité
de juillet 2014. La bénédiction par
du service, pour nourrir la confiance
mgr Benjamin ndiaye a eu lieu
des villageois. même si les difféle 7 juillet. Les soins ont commencé
rences de langues ne sont pas un
le lendemain.
obstacle majeur pour les soins – on
ce poste de santé est dirigé par
arrive toujours à se dire où ça fait
Sœur Eugénie, supérieure de la
mal – les sœurs congolaises ont
communauté, une infirmière confirprévu des stages linguistiques pour
mée, aux nombreuses expériences
pouvoir échanger familièrement
sanitaires en brousse et à l’hôpital,
avec les malades : cela aussi contridans plusieurs pays. Son équipe
bue à la guérison.
se compose d’une sage-femme,
Les défis sanitaires qu’affronte le
élise, et de trois jeunes assistantsposte de santé sont principalement
infirmiers issus de la région proche :
le paludisme, les maladies infecmamadou Sylla de
tieuses, les maladies
la ville de Kaolack,
La population locale parasitaires et les
marie Sarr du
blessures ou brûattendait
village de ioffior
lures liées aux
cette ouverture !
et coumba ndour
activités courantes
du village de Koutal. Deux sœurs
de travail et de vie domestique.
de la communauté sont également
Pour cela, les patients qui arrivent
impliquées dans l’aventure : Sœur
au centre se voient proposer une
charlotte à la pharmacie et Sœur
démarche qui commence par le
adèle pour une aide polyvalente en
« triage », où l’on ouvre un dossier
fonction des besoins.
pour chacun en notant les premières
La population locale attendait
constantes (poids, température, tencette ouverture ! Si l’affluence a été
sion), puis une consultation spécirelative jusqu’à la fin juillet, en raison
fique : prénatale, pour enfant, pour
du ramadan, l’équipe tourne désoradulte. un passage par la salle de
mais à un régime plus soutenu (une
pansements, vaccinations et injeccinquantaine de consultations par
tions est indiqué si nécessaire.
jour). c’est une joie pour les sœurs
En fin de parcours, le patient se rend
a communauté
«
teranga Septembre-décembre 2014
»
2
Hall d’attente du poste de santé.
à la pharmacie pour retirer ses
médicaments.
En développant cette œuvre, les
carmélites missionnaires thérésiennes retrouvent pleinement
le charisme que leur a légué leur
fondateur, le Père Francisco Palau,
un carme espagnol béatifié par
Jean-Paul II. ce charisme, expliquent-elles, consiste à « contempler,
annoncer et exprimer la beauté de
l’Église : Dieu et le prochain, mystère
de communion ». Elles commentent :
« Cette beauté de l’Église, c’est tout
ce monde qui nous entoure ». En
effet, le mystère de l’église exprimé
par le P. Palau, « Dieu et le prochain
aimés d’un même amour », concerne
chaque personne, surtout les plus
pauvres. Le prochain est indifféremment Peul ou Sérère, chrétien ou
musulman. Les sœurs ajoutent :
• Assises de gauche à droite : Sr Adèle, Elise Coly, Sr Victorine (de Diamaguene),
Mamadou Sylla, Sr Charlotte. • Debout à droite : Sr Eugénie
• Accroupies devant de gauche à droite : Marie Sarr, Coumba Ndour.
Élise Coly
Portrait
P
Les Carmélites missionnaires thérésiennes
Q
ui sont les sœurs Carmélites missionnaires thérésiennes implantées
à Keur Mariama ? Leur congrégation a été fondée en 1860 par le
P. Francisco Palau y Quer (1811-1872), un Carme déchaux béatifié
le 24 avril 1998. Vivant à une époque de persécution en Espagne, il
n’avait pas hésité à affirmer : « Je vis et je vivrai pour l’Église ; je vis et
je mourrai pour elle ». Il a transmis aux sœurs son ardent amour pour
le Christ et l’Église. Animées de cet élan, les Carmélites ont essaimé
dans les quatre coins du monde au service des plus pauvres. C’est en
1984 que des sœurs espagnoles et congolaises arrivent au Sénégal et
fondent une maison à Thiès. Elles sont engagées à l’hôpital Saint-Jeande-Dieu, ainsi que dans la visite aux malades du quartier et dans la
catéchèse. En l’an 2000, les sœurs renforcent leur présence sénégalaise
avec l’ouverture d’une deuxième maison à Diamaguene, dans une banlieue défavorisée de Dakar. Elles y tiennent un poste de santé « NotreDame de la Paix » et sont également impliquées sur la paroisse. Arrivées
en novembre 2013 à Keur Mariama pour préparer la fondation, celle-ci
est célébrée le 1er janvier 2014. Le programme de promotion féminine
démarre en mars et le poste de santé ouvre ses portes le 7 juillet. Les
sœurs espèrent apporter aussi leur contribution à la pastorale du lieu,
pour compléter leur service de la « beauté de l’Église ».
armi le personnel engagé au poste
de santé de Keur Mariama, Élise Coly
occupe une place particulière. Originaire de
la commune de Pout, entre Thiès et Dakar,
elle a fait des études de sage-femme à
l’Institut de Formation en Sciences Infirmières Techniques et Sanitaires (INFOSITES) de Thiès. Sa carrière professionnelle
a débuté au Centre de santé de Pout.
Informée par son cousin, moine à Keur
Moussa, que les sœurs CMT ouvraient un
poste de santé à Keur Mariama, elle a posé
sa candidature. La voici désormais au poste
de sage-femme du poste de santé. C’est
donc à elle que revient le suivi des femmes
enceintes et, quand la salle d’accouchement sera ouverte, tout ce qui concerne les
naissances. Pour l’instant, peu de femmes
des environs se présentent à l’examen
prénatal, faute d’en connaître l’existence.
Aussi Élise s’occupe-t-elle également des
consultations d’enfants. Elle reconnaît
l’intérêt du poste de santé pour la région :
il y a beaucoup de travail à faire ici,
autant dans la prévention et l’information
concernant les règles d’hygiène et d’assainissement, que dans les soins eux-mêmes.
Un des défis que rencontre le personnel est
celui du logement, au vu de la situation
d’isolement du poste de santé, du budget
qu’impliquent le loyer à Kaolack et le trajet
quotidien jusqu’à Ndiaffat. De cette œuvre
en cours de développement, Élise attend
avec impatience les nouvelles étapes !
3
« En eux, nous reconnaissons
Dieu, puisque chacun est créé à
son image ». c’est en puisant à
cette « beauté de l’église » que
les sœurs déploient l’accueil de
tous et la donation de leur vie.
« Le prochain est
teranga Septembre-décembre 2014
indifféremment
chrétien ou musulman
4
»
Si l’ouverture du poste de santé
est chose faite, certains postes
attendent encore d’être lancés, tel
le laboratoire, qui exige un personnel et un matériel spécifique,
ainsi que la salle d’accouchement.
mais plusieurs signes poussent
déjà les sœurs à voir plus loin. En
effet, bien que les horaires du
poste de santé s’étendent de 8h à
16h, il n’est déjà pas rare que
les sœurs soient dérangées la
nuit pour des urgences, surtout
concernant les femmes enceintes
et les enfants. De même, les
maladies provoquant des déshydratations nécessitent parfois
la pose de perfusions. c’est
pourquoi une petite structure
d’hospitalisation devra être
envisagée pour suivre certains
malades et surveiller la prise
I
de traitements délicats.
Promotion féminine
A
quelques mètres du poste de santé, en allant
vers le couvent des sœurs, une maisonnette
sans prétention abrite un projet ambitieux : un
programme de promotion féminine. L’objectif est
clair : former des jeunes filles et des femmes de 13
à 30 ans, pour améliorer leur condition de vie socioéconomique et réduire la vulnérabilité de celles qui
sont en situation précaire. Le programme articule
de manière réaliste une formation humaine (puériculture, éducation familiale, instruction civique et
morale) et une formation professionnelle (coupe
et couture, broderie, cuisine, gestion de budgets).
Pour Sœur Christine qui anime ce parcours, la
complémentarité de l’humain et du professionnel
est indispensable à l’amélioration des conditions
de la femme dans notre région. Cela concerne
en particulier les jeunes filles qui, en raison d’une
grossesse précoce, n’étudient plus et peinent à
s’intégrer socialement. Au terme des quatre ans de
formation, elles pourront se prendre en charge dans
des associations qui gèrent la fabrication et la vente
de produits “solidaires”. Ce projet, dès son lancement en mars dernier, a suscité un vif intérêt auprès
des femmes des villages. En raison de l’exiguïté du
local, Sœur Christine a limité le nombre d’élèves à
40 jeunes filles, mais ce nombre pourrait atteindre 150 étudiantes avec des
locaux plus grands et plusieurs salles de travail. Cette œuvre, Sœur Christine la
porte en pensant aux enfants : les mamans en prendront soin et les éduqueront
avec plus de ressources humaines et financières. La Carmélite missionnaire
thérésienne espère enrayer, à sa mesure, le phénomène encore répandu des
séparations par manque de moyens, qui jette les enfants à la rue et les réduit à
la mendicité.
Sœur Christine et les participantes du parcours de promotion féminine.
Les responsables des provinces africaines avec le fr. Marie-Joseph
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L’Ordr
La saga africaine des Carmes déchaux
La première implantation des Carmes en Afrique fut désirée par Thérèse d’Avila
au XVIe siècle, mais ne pris forme concrètement qu’au début du xxe siècle.
Aujourd’hui, le Carmel en Afrique vit une véritable expansion
Par le Frère Marie-Joseph
B
EaucouP
D ’ EntrE
vouS
connaissent bien les carmes
du Sénégal, mais que savezvous des carmes en afrique ? Ils ont
tenté de fonder une première mission
dès l’année de la mort de sainte
érèse d’avila, en 1582. cette
expédition fut préparée par le Père
Gratien (dont nous fêtons les 400
ans de la mort) avec l’accord de la
Santa madre. malgré l’échec de deux
expéditions successives, les Frères
Diego de l’Incarnation, Diego du
Saint-Sacrement et François de Jésus
parvinrent à destination en 1584.
Ils accostèrent en angola, y séjournèrent deux mois, puis remontèrent
au congo. Ils eurent un apostolat
fécond pendant quelques années,
puis rentrèrent en Espagne, ne recevant plus de nouvelles des supérieurs.
De fait, le Père Doria, nouveau
supérieur était opposé à l’expansion
missionnaire. Les frères ne purent
repartir. une nouvelle implantation
fut tentée en 1659 par la Province
des carmes du Portugal dans une
des colonies, l’angola, à Luanda.
cependant, cette implantation disparut avec la suppression des ordres
religieux au Portugal et dans les
colonies en 1834. une refondation
en angola est actuellement à l’étude
par les carmes du Brésil et du Portugal. Le retour des frères carmes
déchaux sur le territoire africain
remonte au xxe siècle. après une
fondation au caire, en Égypte, en
sont presque une centaine dans
1926, c’est surtout au Congo que les
ce commissariat devenu autonome
carmes s’implantèrent en 1958. Les
depuis 2000.
missionnaires arrivaient de Belgique.
En 1971, les carmes polonais
Ils furent secondés par la Province
fondèrent au Burundi puis au
de rome et les Provinces espagnoles
Rwanda. Durant la douloureuse
de castille et de catalogne. Les
tragédie du génocide, trois jeunes
missionnaires se retirèrent assez vite.
frères furent formés en France, à
Le congo est actuellement une
montpellier puis toulouse. Deux
délégation dépendant directement
d’entre eux ont persévéré et sont
de la maison Générale de rome.
revenus au pays, Frère Jean-François
Il y a actuellement neuf maisons de
et Frère Libère-marie. Plus récemfrères au congo
ment, les Frères
Démocratique et
Jean-claude et JeanLes Carmes sont
une à Brazzaville, actuellement présents dans claude-michel sont
avec un peu plus
venus pour une
21 pays d’Afrique avec
d’une cinquantaine
partie de leur formaenviron 450 frères
de frères. Ils tiennent
tion à toulouse.
des paroisses, des maisons de formaLe premier sera ordonné prêtre le
tion, des centres spirituels et des
1er octobre prochain. nous avons
sanctuaires. c’est également au
aussi accueilli des missionnaires
congo que fut martyrisé le Bienheupolonais. Il y a actuellement cinq
reux Isidore Bakanja en 1909, parce
implantations avec une quarantaine
de frères dans ces deux pays, sous
qu’il portait le scapulaire du carmel.
la responsabilité de la Province de
De leur côté, les carmes espagnols
cracovie, avec des paroisses, maisons
arrivèrent au Malawi en 1963 et
de formation et un centre spirituel.
fondèrent des centres spirituels. Ils
Les frères de Gênes, en Italie,
y ont actuellement cinq maisons.
partirent en Centrafrique en 1971,
La Province de venise, quant à elle,
en prenant deux paroisses. Ils ont
fonda à Madagascar en 1969. cette
depuis fondé trois maisons de
mission a de nombreuses vocations,
formation. cette mission est éprouavec actuellement sept maisons malvée par les événements récents,
gaches et quatre dans les îles autour.
la maison de Bangui étant devenue
un des missionnaires italiens, le Père
un des plus grands centres de
Sergio Sorgon, fut assassiné en 1985.
réfugiés de la capitale. Frère Lucun frère carme est devenu évêque
marie a séjourné deux ans dans
d’un des diocèses de l’île. Les frères
«
»
5
3
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6
cette mission, Frère moïse y a passé
un an.
Les carmes sont présents au
Cameroun depuis 1969. La mission
est actuellement sous la responsabilité de la Province de milan, en Italie,
avec une vingtaine de frères répartis
dans une paroisse et une maison de
formation. c’est dans cette mission
que vécut le Frère Jean-ierry
Ebogo, mort à 24 ans en 2006 avec
une étonnante maturité spirituelle.
Sa cause de béatification est en cours.
Les frères indiens fondèrent en
1983 en Tanzanie (actuellement
six maisons), puis en Afrique du Sud.
L’arrivée des carmes au Nigéria
date de 1988. ce pays est un de ceux
qui a le plus de vocations actuellement, avec sept maisons sous la
juridiction des carmes d’angleterre
et Irlande. actuellement, deux frères
du nigéria sont en formation à
toulouse.
À nairobi, au Kenya, les carmes
fondèrent un centre de formation
vers 1990. Il dépend actuellement
des frères de Washington (uSa). Les
frères de la Province de californiearizona ont fondé, quant à eux, en
2002 en Ouganda.
Les carmes de la Province d’aragon-valence fondèrent en 1992 au
Burkina Faso, à Dédougou où ils
détiennent une paroisse et une
maison de formation. cette même
Province s’implanta ensuite en Côte
d’Ivoire vers 1999, à abidjan. Enfin,
en 2011, ces frères se sont implantés
au Togo, à Lomé. ces trois pays sont
regroupés en une délégation possédant trois maisons et composée
d’environ 40 frères.
La fondation au Sénégal, à Kaolack, date de 2002. Les carmes sont
actuellement présents dans 21 pays
d’afrique, avec environ 450 frères.
Les religions en Côte d’Ivoire
l n’y a pas de religion dominante en Côte d’Ivoire. Les musulmans
et les chrétiens sont présents à parts égales (35%), et un peu plus
que les animistes (30%). Les chrétiens sont davantage présents sur
le littoral, dans le sud, où ils ont tenté de s’implanter dès le XVIIe siècle. Le nord du pays est majoritairement musulman. L’évangélisation
date de la fin du XIXe siècle. Les premières missions catholiques furent
à Grand Bassam, près de l’actuel couvent de Carmélites. À la même
époque, les protestants implantèrent l’Église méthodiste unie, à partir des pays anglophones voisins. La prédication du prophète Harris,
vers 1914, donna naissance à l’Église harriste, confession mélangeant
christianisme et animisme. Elle est présente sur la paroisse des Carmes.
Les protestants (évangéliques, pentecôtistes, méthodistes, etc.) bien
que minoritaires (5 %) sont très actifs, surtout à Abidjan.
I
Zoom sur la mission en Côte
d’Ivoire
notre mission du Sénégal développe des liens avec les carmes
les plus proches, à savoir ceux
du Burkina Faso et de côte d’Ivoire.
Plusieurs frères du Sénégal sont allés
dans ces pays, et un frère ivoirien est
venu nous rendre visite au Sénégal.
moi-même, j’ai résidé environ trois
mois à abidjan, dans le couvent des
frères. cette mission a commencé par
une paroisse, Saint-Louis-de-Gonzague, qui existait déjà à leur arrivée.
Le quartier de Gonzagueville, fondé
par Gonzague, un togolais, a donné
son nom à la paroisse. Il s’agit d’un
quartier pauvre d’abidjan, en banlieue, proche de l’aéroport, avec des
constructions anarchiques, sans rues
goudronnées. ce quartier comporte
plus de 1000 sectes d’inspiration
protestante. Les paroisses chrétiennes
sont très vivantes, il y a près de 2000
fidèles aux messes dominicales des
carmes, bien que les autres paroisses
ne soient pas éloignées. La paroisse
comporte aussi deux chapelles de
quartier et dessert quatre villages dans
la plantation de cocotiers du centre
national de recherche (une des plus
grandes plantations du monde avec
700 ha). Les frères assurent ainsi
dix messes par dimanche, avec des
assemblées vivantes et joyeuses. Les
fidèles sont regroupés en communautés ecclésiales de base (cEB), petites
communautés chrétiennes de quartier. Il y a près de 300 catéchumènes
Carmélites de Vitré (Grand Bassam).
dans cette paroisse, 50 enfants
de chœur, une dizaine de chorales,
environ 400 personnes inscrites à la
Légion de marie, plusieurs centaines
au renouveau charismatique, etc.
Les frères ont construit un couvent
pour les frères- étudiants en théologie,
actuellement chez les Jésuites, qui ont
mis en place un centre de formation
pour la partie francophone, dans le
quartier d’abobo, à l’opposé de la ville.
Les carmes ont le projet de construire
une nouvelle maison de formation à
côté, pour éviter les longues heures
de trajet. L’agglomération d’abidjan
compte en effet douze millions d’habitants (quatre diocèses). Le couvent
des frères sert aussi de centre spirituel
pour des retraitants.
Les frères ont le souci de venir en
aide aux populations autour d’eux.
Ils ont construit une école primaire
(600 élèves), et vont ouvrir un collège
à l’automne. Ils ont mis en place un
orphelinat pour jeunes filles (environ
40), tenu par des carmélites apostoliques, ainsi qu’un centre de sensibilisation, de prévention et d’aide pour
les femmes et enfants atteints du Sida,
un des grands fléaux de ce pays.
cette mission est prometteuse : elle
est quasiment autonome, avec des
frères uniquement africains, des
vocations locales, une organisation
mise en place pour pouvoir bientôt
prendre son essor. nous nous
réjouissons de ces liens fraternels. I
Les Carmélites en mission
es Carmélites s’établirent en terre
de mission en 1604, avec la fondation du premier carmel en Amérique,
à Puebla de Los Angeles (Mexique).
Cependant, comme les supérieurs de
l’époque étaient contre l’envoi de
Carmélites dans ces territoires, cette
fondation et les suivantes se firent
exclusivement avec des vocations
autochtones, et avec l’aide des Carmes
qui étaient sur place. Ainsi, les premières sœurs qui partirent en mission
furent celles du carmel de Lisieux qui
fonda en 1861 au Tonkin, (Vietnam)
à Saïgon. C’est le carmel où Thérèse de
Lisieux avait désiré être envoyée.
L
L’arrivée des Carmélites en Afrique
date de 1872, après un essai infructueux en 1835, au Zimbabwe, du
carmel de Darlington en Angleterre.
Le Cardinal Lavigerie fit venir des
sœurs provenant des carmels d’OloronSainte-Marie et de Pau, pour fonder à
Alger. Ce carmel essaima en Tunisie à
Carthage, mais ces deux monastères ne
perdurèrent pas et disparurent au
cours du XXe siècle. Le troisième
monastère fut fondé à Madagascar.
C’est l’actuel carmel d’Antananarivo,
initialement érigé à Betafo. Les vocations affluèrent. Il y a actuellement
six carmels à Madagascar.
Les Carmélites s’établirent ensuite en
Égypte en 1927 (fondation du carmel
de Jérusalem), en Afrique du Sud
en 1931 (fondation du carmel de
Darlington en Angleterre), au Maroc
en 1934 (fondation du carmel de Cadiz
en Espagne) et au Congo la même
année (Carmélites de Belgique), enfin,
au Kenya en 1938 (fondation du
carmel de Dublin-Hampton). Toutes
ces implantations perdurent et ont
fondé à leur tour d’autres monastères.
L’arrivée des Carmélites au Sénégal date
de 1950. C’est une fondation du carmel
de Cholet, en France. Elles s’établirent
à Dakar, puis furent transférées à
Sébikotane en 1953, auprès du Grand
Séminaire. Les Carmélites de Côte d’Ivoire
furent fondées en 1990, à Vitré (Grand
Bassam), par plusieurs monastères de
Colombie. Un deuxième monastère a
été érigé à Logbakro (Yamoussoukro)
par les Carmélites du Rwanda réfugiées
en France à Arras. Ceci en 1999.
Les Carmélites sont présentes dans
dix-neuf pays d’Afrique avec 35
monastères.
Carmélites de Cyangugu (Rwanda).
Chapelle des frères du couvent d’Abidjan.
7
re
nitai
a
m
u
H
Solidarité à Keur Mariama
teranga Septembre-décembre 2014
Le RES, fondé par Édouard Montier, s’est engagé à soutenir
le poste de santé des sœurs C.M.T. en donnant des médicaments
8
Le Réseau des
Entrepreneurs
Solidaires (RES)
a pour vocation
Par Édouard Montier
de répondre aux
appels à l’aide des missionnaires. Sa
mission est de leur apporter un
soutien matériel et moral en partageant cette souffrance, que tant
d’êtres humains dans le monde
soient privés, du fait des distinctions de race, de culture et de religion, des conditions de ressources
et de recherche de contrepartie, des
biens essentiels au développement
humain intégral. La force du
rES est celle de l’évangile : il
encourage les non-chrétiens à faire
leur part de bien, les chrétiens à
avoir le courage de témoigner du
christ, et les catholiques à aimer et
soutenir l’église qui est leur mère
et leur donne la vie éternelle. Si le
rES soutient la famille carmélitaine
à madagascar et au Liban, elle soutient au total 138 œuvres variées
dans le monde : centres de nutrition, dispensaires, maternités,
léproseries, hôpitaux, écoles et
bibliothèques gérés par 540 religieuses et 20 prêtres issus de
22 congrégations, dans 61 villes
de huit pays (algérie, Haïti, Inde,
Liban, mali, madagascar, mauritanie, rwanda, Sénégal). Le rES
négocie directement
Les anges gardiens
Appel à l’aide : Le RES demande d’abord
votre prière et recherche des bénévoles pour
assurer des missions variées : suivi des
communautés religieuses, visites sur le terrain, organisation d’événements de soutien
avec des entreprises, des paroisses et des
écoles. Le RES recherche des partenaires
dans le secteur de la santé et de la nutrition
et a besoin de donateurs. Chaque euro
compte. Les dons bénéficient des réductions
légales d’impôts. Merci pour votre soutien.
Pour plus d’informations, consultez le site :
http://www.entrepreneurs-solidaires.ch/
avec les autorités locales les exemptions de taxes, les autorisations
administratives d’importation. En
2013, le rES a réalisé 85 livraisons
et acheminé 6 689 colis et plus de
134 tonnes, et assuré 25 financements. Les bénévoles du rES ont
visité personnellement, et à leurs
frais, 107 centres.
L’engagement moral du rES est
d’être entièrement fondé sur le
principe de la gratuité et sur le don
de soi. Fondée en 2005, le rES est
une organisation déclarée de pure
utilité publique en Suisse et d’intérêt général en France. Elle reverse
100% des dons aux pauvres. Les
membres du rES ne reçoivent
aucune rémunération, ni aucun
remboursement de leurs frais. Le
rES est audité gracieusement par
le cabinet Pricewaterhousecoopers
depuis sa fondation.
r la
Pour souteni
Les anges gardiens sont envoyés au RES
par la Providence : ils veulent servir dans
leur quotidien en étant au plus proche
des missionnaires. Au nombre d’une quinzaine, ils sont leur point de contact central.
Ils reçoivent la mission d’être la voix des
pauvres, et les mains et les pieds des missionnaires hors du pays. Leur rôle est de
partager par téléphone, par Skype et par
e-mail les joies et les peines, par un suivi
trimestriel ; d’identifier et de documenter
les besoins des communautés religieuses,
de faire préciser leurs priorités et critères
de décision, de rendre compte aux bienfaiteurs du déploiement des projets. L’ange
gardien novice est d’abord observateur
pendant quelque temps d’un ange gardien
expérimenté, qui a un grand nombre de
centres à suivre. Puis il devient contributeur
pour certains centres sous son contrôle et
son soutien. Si les missionnaires et l’ange
gardien novice sont satisfaits, au bout
d’un certain temps ce dernier devient
naturellement autonome, sur une zone
géographique qui reste supervisée par un
autre ange gardien. Le plus souvent, les
anges gardiens travaillent avec un ange
gardien auxiliaire qui s’engage à faire une
visite par an dans un ou plusieurs centres,
à ses frais, et dont le but et les étapes
sont décrits dans une check-list précise.
Le RES est inscrit au registre du commerce du
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mission des frères Carmes au Sénégal
Teranga - Parution septembre 2014
Journal distribué gratuitement, tiré à 3500 exemplaires. - Crédit photographique : Frères Carmes du Sénégal - RES
Editeur : Procure des Missions des Carmes Déchaux - 10 bis rue Moquin-Tandon - 34090 Montpellier
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