Angoisse - Lectures Freudiennes

Download Report

Transcript Angoisse - Lectures Freudiennes

Métapsychologie –
L’angoisse
(2)
Freud : ISA
Résumé
Les points essentiels de ce texte théorique
• Freud va garder l’idée d’Otto Rank que la naissance
fournit un moule expressif à l’angoisse
• Mais il insiste sur le fait que le contenu psychique de
l’affect d’angoisse reste déterminé par les expériences
existentielles ultérieures
Renouvelle sa théorie
• Il insiste sur ce que l’angoisse est éprouvée par le Moi
• Il renouvelle sa théorie en faisant du refoulement, la
conséquence de l’angoisse
• Ce n’est plus une « angoisse automatique » mais une
« angoisse-signal »
Angoisse, pulsions agressives et symptôme
• Rapport entre angoisse, refoulement des
pulsions agressives et formation de
symptôme
Freud se rapproche d’un modèle naturaliste
• Nouvelle théorie : en partant du fait que l’angoisse existe
dans le monde animal
•
Ainsi il va parler du danger réel dont un exemple c’est
l’animal féroce
• Ce danger requiert une défense, attaquer ou fuir
• Le traumatisme c’est un danger réel
De l’angoisse de réel à l’angoisse
névrotique
• De cette angoisse de réel il va penser l’angoisse
névrotique
• L’angoisse de réel est l’angoisse devant un danger
connu
• L’angoisse névrotique est angoisse devant un danger
que nous ne connaissons apparemment pas. C’est un
danger de pulsion
• Le danger de pulsion est lié au fait de la culture, du fait
que nous dépendons les uns des autres
Soumission et punition
• L’enfant devra donc respecter les règles de la culture et
des parents
• Surtout en ce qui concerne la maîtrise de ses pulsions et
l’obéissance aux interdits
• Sous peine de punition ou de perte de l’amour
Déplaisir contre DÉPLAISIR
• Angoisse : signal de déplaisir avec une incidence sur
le processus pulsionnel qui mènera au refoulement
• L’angoisse devient un signal de danger
• Le sujet se soumet à l’angoisse comme à une
vaccination, pour échapper, par une éruption affaiblie de
malêtre, à un accès non affaibli de souffrance
Mémoire et prévention
• C’est un progrès lorsqu’une situation traumatique est
prévue
• L’angoisse = attente du trauma + une répétition atténuée
de celui-ci
• L’angoisse est non seulement la mémoire d’un
traumatisme mais aussi prévention d’un nouveau
traumatisme
L’intériorisation du danger
• La revendication pulsionnelle devient un danger interne
parce que sa satisfaction entraînerait un danger externe
• C’est l’intériorisation du danger, lorsque le danger
interne représente un danger externe
Pulsion et punition
• Le danger réel c’est une attaque externe indépendante
des pulsions du sujet, il attaque de toute façon
• Tandis que la perte de l’amour et la punition dépendent
du comportement du sujet, donc de la pulsion
Dangers externes et internes
• Ainsi les pulsions deviennent dangereuses
• Nous pouvons maintenant combattre le danger externe
par des mesures prises contre des dangers internes
• On se protége de l’extérieur en se protégeant de
l’intérieur
Refoulement et symptôme
• La formation du symptôme est liée au refoulement
• L’angoisse deviendra cause du symptôme à travers
l’instance plaisir-déplaisir
• L’angoisse de punition est le moteur de la défense, du
refoulement, et de la formation du symptôme
NC et punition
• Dans le cas de la névrose de contrainte il s’agit d’une
série de comportements qui protègent de l’angoisse
• L’angoisse de punition est intériorisée : ce sera le surmoi qui prendra la place du père
Angoisse sociale et exclusion
• C’est à travers de la NC que Freud développe ce qu’il
appelle l’angoisse sociale ou angoisse de conscience
• C’est la punition du sur-moi, du père impersonnel
lorsque le danger est intériorisé
• C’est aussi la peur de l’exclusion
Les instances punitives
• Dans la NC c’est l’action de pénitence qui évite
l’angoisse
• Il va décrire les 4 instances qui auront une double
fonction, à la fois protectrices et castratrices du sujet :
Nature, culture, père et sur-moi
• La menace de la nature est remplacée par la menace de
la punition de la loi
L’ Angoisse
Destruction et Culpabilité
Mélanie Klein
Positions paranoïde-schizoïde et dépressive
• Ces concepts : base d’une théorie du développement
• Elle a retiré ces états de la pathologie pour l’inclure dans
le développement normal
• Dans ses premiers articles : Angoisse en termes de
relation d’objet
• Elle cherche à accorder ses formulations avec Freud et
les phases libidinales d’Abraham
Position : concept structural
• Le concept de position permet des fluctuations
constantes entre les 2 positions
• Le terme de « position»  concept structural
• Position = organisation du sujet
• Décrit la nature des relations d’objets, de l’angoisse, de
la culpabilité, et des défenses
Prolongement de la seconde topique
• Développement de l’enfant  résolution du conflit entre
les pulsions de vie et de mort
• Idées d’après la seconde topique : « Au delà du principe
du plaisir »
• Importance des spéculations sur la pulsion de mort
• Position paranoïde-schizoïde : projection de la pulsion
de mort provoque la crainte des persécuteurs
Pulsion de mort et angoisse
• Mauvais objets réintrojectés : aspect persécuteur du
surmoi
• Position paranoïde guide les considérations concernant
l’angoisse  angoisse de persécution
• Angoisse : phénomène majeur du système psychique
• Pulsion de mort et angoisse : développés davantage que
les questions libidinales et du désir
Objet idéal X Pulsions agressives
• Pulsion de vie crée un objet idéal
• Objet idéal introjecté par une identification partielle
• Conditions de vie favorables  moins de projections des
pulsions agressives
• Projections diminuent  la persécution diminue
Naissance de la position dépressive
• Conditions favorables  clivage diminue entre les objets
idéaux et persécuteurs
• Tout est prêt pour l’intégration de l’objet : Position
dépressive
• Clinique : angoisses de persécution et angoisses
mélancoliques  plus fréquents que la position
dépressive
• L’angoisse mélancolique se manifeste à travers la
culpabilité (auto-persécution)
Position paranoïde X Position dépressive
• Position paranoïde : sujet clivé, bien X mal
• Sujet fragmenté  se confond avec l’objet par
identification projective
• Position dépressive : conflit des pulsions opposées
• Position mélancolique ; le mal est introjecté (contraire de
la position paranoïde)
Position paranoïde
• Position paranoïde : relation d’objet égocentrique et
toute-puissante
• L’objet est partiel : il n’est pas un sujet mais une partie
anatomique
• L’objet est clivé en objets idéaux et persécuteurs
• Le sujet et l’objet sont clivés  Idéalisation
L’angoisse dans la position paranoïde
• L’angoisse dans la position paranoïde se manifeste de
deux façons :
• À travers la peur de l’action de la pulsion de mort
tournée vers l’intérieur, donc autodestructrice
• Ou bien la peur des persécuteurs
Position dépressive idéale
• Angoisse mélancolique proportionnelle à la distance
Image du moi - moi idéal
• Moi idéal important dans l’exigence mélancolique
• Position dépressive idéalisée par MK ; c’est presque le
but de l’analyse
• Les objets sont des personnes, perçus comme objets
totaux  ils ne sont pas clivés
Position dépressive : Ambivalence et
Agressivité
• Position dépressive : relation d’objet ambivalente 
objet en corrélation avec le surmoi
• Surmoi actif lorsque la culpabilité se manifeste
• Angoisse concerne la perte de l’objet due à l’agressivité
du sujet
• La peur du sujet est liée à l’identification à l’objet
Culpabilité persécutrice
• Avec la culpabilité : glissement de la position dépressive
vers la position mélancolique
• Position mélancolique : sentiment de responsabilité de
l’agression
•  culpabilité de nature persécutrice
• Objet attaqué dans le fantasme : vécu comme vindicatif
suite aux projections
Surmoi mélancolique
•
Projections nombreuses dans le surmoi mélancolique
•
Le surmoi fait la transition entre persécution et
culpabilité
• Dans le remords, l’objet attaqué attaque à son tour
• Il y a reconnaissance de la responsabilité et sentiment
de persécution
Identification et agressivité
• Position dépressive : dépendance avec identification aux
bons objets
• Avec le développement physiologique la dépendance
diminue et donc l’hostilité aussi décline
• Introduction de l’ambivalence
• MK souligne le fait que dépendance et agressivité se
trouvent en corrélation
Position dépressive et réparation
• La réparation diminue la dépendance du sujet vis-à-vis
de l’objet externe
• Diminution parallèle du recours à des manoeuvres
défensives de type projective
• Avènement d’une certaine puissance qui fera le sujet
sortir du cycle agressivité/angoisse
Stades du développement
• Le passage de la position paranoïde-schizoïde à la
position dépressive n’annule pas la perspective des
stades du développement libidinal
• Les deux positions sont enracinées dans le stade oral,
moment où le nourrisson est dépendant du sein pour sa
nourriture
• Les forces libidinales et destructrices passent du stade
oral au stade génital
Origine de l’enracinement anal
• Dans la position dépressive, l’objet détruit est assimilé
au déchet
• Des tendances maniaques et dépressives entraînent
une anxiété vis-à-vis des déchets
• Le besoin de retenir s’alterne avec le besoin opposé
d’expulser
Contrôle de l’objet et fantasme
• Le contrôle maniaque de l’objet est souvent lié au
fantasme de le transformer en déchet
• Le fantasme est omniprésent dans la théorie kleinienne
• Les mécanismes obsessionnels se constituent à partir
du besoin de contrôler l’objet
• Pour Mélanie Klein, l’Oedipe commence à apparaître
avec la position dépressive et en fait partie intégrante
Origine des affects sociaux
• Lorsque l’objet est perçu comme personne totale, le
sujet perçoit la relation que les personnes ont entre elles
• Réapparition des peurs et des désirs
• À l’ambivalence, s’ajoute rivalité et jalousie
• Les sentiments de rejet, de frustration, de jalousie et
d’envie sont renforcés par les projections fantasmatiques
Jalousie, hostilité et culpabilité
• Quels que soient ses désirs, le sujet les attribue aux
autres
• Et il fantasme que les autres échangent entre eux les
gratifications qu’il désire
• Dans la position dépressive il y a conscience de la
dépendance vis-à-vis des autres et du désir pour eux
• Les attaques suscitent alors, des sentiments de perte,
de culpabilité et d’angoisse dépressive
Clivage et projection comme défense
• Contre l’hostilité, des défenses sont mobilisées
• Régression vers un fonctionnement paranoïdes
• Les autres peuvent être perçus - l’un comme bon et
idéalisé et l’autre comme mauvais et haïssable
• Les projections peuvent produire des figures
menaçantes telle l’image d’alliance de plusieurs
personnes
Développement et diminution des défenses
• Des défenses maniaques entraînent le clivage entre les
figures d’objets détruits
• et les figures d’objets idéalisés et tout-puissants
auxquels le sujet s’identifie
• Le développement implique la diminution du clivage et
des projections
Fantasmes agressifs et réparation
• Le développement conduit le sujet à une conscience
plus grande de ses propres désirs sexuels et agressifs
• La conscience des fantasmes agressifs introduit des
éléments réparateurs dans les fantasmes
• Les attaques contre les objets internes sont suivies de
culpabilité et angoisse de perte
•  désir de réparation
Développement, progrès et amélioration
• Cette réparation interne fournit le modèle d’une génitalité
mûre ce qui sera critiqué par Lacan
• La conception développementaliste est accompagnée de
l’idée de progrès et d’amélioration
Exemple clinique
• Rêves présentés par D. C concernant la mort de sa
mère
• Mélanie Klein décrit dans « Le deuil et ses rapports avec
les états maniaco-dépressifs», Essais de psychanalyse
• « Il voyait un taureau couché, pas tout à fait mort et
semblait sinistre et dangereux. D. Se tenait debout d’un
côté, sa mère de l’autre. Il se sauvait, sentant qu’il avait
abandonné sa mère devant un danger et qu’il n’aurait
pas dû le faire; mais il espérait vaguement qu’elle s’en
irait.»
2° rêve
• « Il voyait un autobus venir sur lui ; apparemment sa
direction n’était plus contrôlée
• L’autobus roula vers un hangar. D. ne pouvait pas voir
mais savait qu’il ‘volait en éclats’
•
Puis deux personnes venues de derrière lui ouvraient le
toit du hangar et regardaient dedans
• D. ne voyait pas pourquoi elles faisaient ça, mais elles
semblaient penser que c’était utile.»
Interprétation de l’angoisse et de la pulsion
de mort
• Il rapporte dans ses associations un incident survenu au
début de la maladie de sa mère :
• Il avait percuté un poteau avec sa voiture
• Il rentrait dans le poteau, et de la peur que lui inspirait la
destruction
•  interprétation de la pulsion de mort
Deuil et culpabilité
• Ceci le conduisit au deuil de sa mère dont jusque-là il
n’avait pas parlé et à la culpabilité
• Le déni signifié dans le premier rêve par le fait qu’il
abandonne sa mère sur le lieu du danger était une
défense contre la culpabilité et le deuil que la maladie et
la mort de sa mère avait réveillé
• Il devient actif, c’est lui qui abandonne
L’analyse de l’angoisse : un fil conducteur
• Le concept de position a permis à MK de formuler une
théorie qui englobe à la fois l’angoisse et la culpabilité
• Bien que l’analyse de l’angoisse ait été un fil conducteur
tout au long de son oeuvre, elle n’a écrit qu’un article
traitant de l’angoisse et de la culpabilité
• « Sur la théorie de l’angoisse et de la culpabilité », in
Développements de la psychanalyse
Trois types d’angoisse
• Pour Freud, deux types principaux de l’angoisse :
- Peur de perdre l’objet - angoisse précoce - Ultérieurement, l’angoisse de castration
• Il n’a pas conçu la pulsion de mort en tant que cause
directe de l’angoisse
• Il considère la peur de la mort comme une expression de
la peur de la castration
Défense contre l’angoisse de mort
• Pour MK, la pulsion de mort est déviée parce que son
travail interne déclenche l’angoisse
• Cette angoisse prend deux formes :
• une angoisse de persécution appartenant à la position
paranoïde-schizoïde
• et une angoisse dépressive appartenant à la position
dépressive
Angoisses de perte et de castration
• L’angoisse postulée par Freud concernant la perte de
l’objet pouvait être vécue selon MK sur un mode
dépressif, l’objet reste bon et il y a angoisse de perdre
• L’angoisse de castration est de nature à prédominance
paranoïaque ; elle est angoisse d’être attaquée par
l’objet
Angoisse de castration et éléments
dépressifs
• Primitivement, ces angoisses consistent dans la peur
d’être dévoré, morcelé, empoisonné
• L’angoisse de castration inclut des éléments dépressifs
comme le fantasme de perdre l’objet interne
• Ressenti comme instrument de réparation
• La perte fait naître l’angoisse dépressive et la possibilité
de réparer
Émergence de l’Instance morale
• Freud rattache la culpabilité au surmoi et donc il la situe
principalement en connexion avec l’Œdipe
• Ferenczi au sujet d’une morale sphinctérienne précédant
la formation du surmoi
• Avec l’hypothèse de la pulsion de mort, ses conceptions
au sujet de la culpabilité changèrent  reliée à
l’agressivité
• À la fin, il considère que la culpabilité provient
uniquement des pulsions destructrices
Culpabilité et position dépressive
• Dans Malaise dans la civilisation (1930), il attribue la
sévérité du surmoi à l’agressivité refoulée
• Il fait référence au Surmoi précoce de MK
• Pour MK, la culpabilité apparaît au cours de la position
dépressive et la reconnaissance de l’agressivité
• Les reproches de l’autre interne, remords, sont vécus
sur le mode de la culpabilité
Construction de la réalité
• Le passage de la position paranoïde à la position
dépressive est la solution d’un fonctionnement
psychotique
• La position dépressive se consolide avec diminution de
la toute-puissance et de la distorsion des perceptions
provoquées par les projections
• Différenciation entre réalité externe et interne
Du fantasme à l’objet
• L’épreuve de la réalité a lieu  confrontation des
fantasmes à la réalité
• La préoccupation pour l’objet, caractéristique de la
position dépressive, est un des aspects de l’épreuve de
réalité
• L’état de l’objet est soumis à un examen inquiet
Du clivage au refoulement
• Le refoulement l’emporte sur le clivage
• Les pulsions sont traitées par le refoulement et non plus
par l’attaque projective
• Un changement s’opère dans les relations d’objet
Amour et sublimation
• Le clivage et les projections, la persécution et
l’idéalisation font place à une discrimination réaliste
• Capacité d’amour  relations objectales permettent une
interdépendance et l’ambivalence
• Cette évolution affecte des fonctions mentales
 formation des symboles et sublimation
Anxiété et formation du symbole
• L’anxiété pour l’objet joue un rôle dans la formation du
symbole
• Dans la position paranoïde avec l’identification
projective, le sujet s’identifie à l’objet d’une manière
concrète
• Dick regardant des copeaux de bois s’écrie : « Pauvre
Madame Klein»
Symbole, sublimation et créativité
• Dans la position dépressive on fait le deuil de l’objet
sans qu’il y ait une totale identification à celui-ci
• Le symbole n’est plus psychotique et peut être utilisé
dans la communication
• De même, c’est dans la position dépressive que se
développent la sublimation et la créativité
Pulsions réparatrices et création
• Mélanie Klein a écrit trois articles sur l’art
• « Les situations d’angoisse de l’enfant, et leur reflet dans
une oeuvre d’art et dans l’élan créateur» date de 1929
• Décrit les racines de la création dans la position
dépressive et les pulsions réparatrices associées
• Livret de Colette pour l’opéra de Ravel, L’enfant et les
sortilèges, et l’histoire d’un peintre Ruth Kjar
L’enfant et les sortilèges
• Dans le livret de Colette, un petit garçon que sa mère a
quitté en le menaçant ainsi :
• « Tu auras du pain sec et du thé sans sucre»
• Il a une crise de colère et s’en prend aux objets inanimés
qui l’entourent ainsi qu’à un chat et un écureuil
• Les objets qu’il attaque deviennent énormes et se
retournent contre lui
Persécution et réparation
• Il s’enfuit dans le jardin mais des chouettes, des chats et
des écureuils se préparent à l’attaquer à leur tour
• Au cours de la mêlée, un écureuil blessé tombe à terre
• L’enfant ramasse l’écureuil et lui fait un pansement à la
patte
• Comme par magie, les animaux redeviennent amicaux
et le monde retrouve ses dimensions normales
L’espace vide
• L’élément créateur apparaît dans l’analyse de la
description du peintre Ruth Kjar
• Cette jeune femme avait fait un épisode dépressif après
qu’un tableau au mur de sa chambre eut été retiré
• L’espace vide sur le mur « affreux, ricanait devant elle»
• Désespérée par l’espace vide, elle décida de faire une
peinture sur le mur
Réparation et création
• La peinture représentait une négresse nue, et ce fut le
début d’une carrière à vie
• MK montre comment la dépression liée à la destruction
de l’objet, avait laissé un espace vide hostile
• Surmontée par une recréation symbolique d’une
personne
• Les angoisses dépressives et le désir de réparation sont
à l’origine de la créativité
Pertes et angoisses depressives
• Les angoisses dépressives sont réactivées à chaque
étape du développement qu’il y a perte
• La séparation du sein et le sevrage sont la source
d’attaques qui constituent le noyau de la position
dépressive
• Dans l’apprentissage de la propreté, l’enfant découvre le
déchet et renonce à l’Idéal
• Lacan y reviendra
Position dépressive interminable
• Marcher et parler impliquent la reconnaissance de soimême comme individualité séparée
• À l’adolescence, la dépendance infantile doit être
abandonnée
• À l’âge adulte, le sujet affronte la perte de ses propres
parents
• En ce sens, la position dépressive n’est jamais
totalement élaborée
John Bowlby
Attachement et Perte
• Volume 2 :
La séparation, angoisse et colère
Séparation et angoisse
• Analyse de l’attachement et des conséquences de la
séparation des jeunes enfants par rapport à leurs mères
• JB : changement de paradigme dominant dans les
recherches psychologiques concernant l’angoisse
• Le paradigme Psychanalyse/Anthropologie Sociale
déclinait en détriment du modèle basé dans la dyade
Neurosciences/Ethologie
Comportement et psychanalyse
• L’attention sur la psychologie du comportement lui a valu
la mise en marge
• JB  clinicien avec une pratique qui s’éloignait de
l’orthodoxie psychanalytique de l’époque
• Débat avec les théories psychanalytiques
Principe de Bowlby
• Il a travaillé dans la Tavistock Clinic
• Rapport patronné par l’OMS où il formule le principe :
• « Il est essentiel à l’équilibre mental du
nourrisson et de l’enfant qu’il puisse vivre d’une
façon continue une relation chaleureuse avec
sa mère ou la femme qui tient le rôle de la mère,
une relation dans laquelle tous deux puissent
tirer bonheur et satisfaction »
Première remarque
Normes éducatives et Idéal d’époque
• Proposition qui exprime l’idéal social et éducatif de son
époque, encore valable aujourd’hui
• Travail complet sur l’angoisse et son applicabilité à la
clinique
• Avec conclusions moralisantes qui deviennent les bases
de normes éducatives qui font déjà partie de l’Idéal de
l’époque
L’idéal social se transforme
• En 40 ans l’idéal social se transforme
• Loi de l’égalité homme-femme
• Transformation de la structure de la parenté
conséquence du nombre croissant de divorces
 familles monoparentales et recomposées
Pulsion grégaire et morale
• Cette proposition concerne l’attachement
• Manifestation majeure de la pulsion grégaire
• La pulsion grégaire reste la seule pulsion louée
universellement par les morales de toutes les cultures
Pulsion grégaire et pulsion agressive
• Mais que dirait-il si les recherches attestaient
que la décharge de la pulsion agressive serait
bénéfique pour l’individu ?
Séparations incontournables
• Bowlby et l’OMS : prescription de santé à être appliquée
concernant la relation mère-enfant
• La relation mère enfant de nos jours n’est plus la même
qu’il y a 45 ans !
• Les parents se divorcent, ce qui augmente les
séparations, le travail de la femme sépare la mère des
enfants, les homosexuels se marient et commencent à
fonder des familles
Angoisse et Vie Sociale
• Les changements de société ont un impact dans les
nouveaux Idéaux
• Donc sur les nouvelles formes de déclenchement
d’angoisse
• Et sur le jugement de ce qui est normal et ce qui est
symptôme
Idéalisation et culpabilisation
• JB : bien des névroses doivent être rattachés à la
privation ou aux intermittences de la relation de l’enfant
avec sa figure maternelle
• Risque de court-circuit  la privation complète est
néfaste donc la séparation est néfaste
• La relation mère-enfant reste encore très idéalisé et la
psychologie est lourdement responsable de cette
idéalisation  Culpabilisation de la mère
Absence de séparation et agressivité
• Cercle vicieux : la mère ne se sépare quasiment pas des
enfants
• Elle devient énervée ou franchement agressive
• Ce qui augmente la culpabilité et empêche les petites
séparations
• L’absence de séparation augmente l’agressivité
• On trouve une série : Absence de séparation,
agressivité, culpabilité, absence de séparation…
Deuxième remarque
Séparation et grégarisme humain
• JB ne souligne pas suffisamment la différence entre
cause pathologique et cause d’angoisse
• Sa recherche sur les conséquences de la séparation
provisoire d’enfants de 2 et 3 ans de leur milieu familial
• lui a valu la découverte de l’engrenage d’une loi
universelle du grégarisme humain, présent aussi chez
d’autres animaux grégaires dont les primates
Angoisse non-pathologique
• Une conséquence : l’apparition de l’angoisse après un
certain délai de son retour à la famille
• Or, l’apparition de l’angoisse n’est pas forcément un
phénomène pathologique mais peut le devenir
• Hypothèse de la séparation en tant que cause
pathogène
De la clinique au fonctionnement humain
• Point de départ clinique : la cause pathogène
• Découverte d’un mécanisme du fonctionnement humain
• Il a explicité une partie considérable des rouages de la
pulsion grégaire
Réactions à la séparation
• Lorsque l’enfant de deux ans et demi est éloigné de son
milieu familial quelques semaines
• La série suivante surgit :
• Grande détresse difficile de consoler
• Lorsqu’il revient dans sa famille après quelques
semaines, on le voit soit détaché de sa mère, soit
agrippé de façon excessive
Détachement et séparation
• La période de détachement est directement
proportionnelle à la durée de la séparation
• Plus la séparation est longue, plus long sera le
détachement par rapport à la mère
Revendication et angoisse
• Après le détachement, l’enfant revendique la présence
constante de la mère et craint une nouvelle séparation
• A ce moment il risque de se sentir angoissé
• La revendication c’est la contrepartie de la crainte ou de
l’angoisse
• séparation  détresse  réunion 
détachement/agrippement  revendication/angoisse
Complexification du modèle naturaliste de
Freud
• Modèle naturaliste de Freud :
traumatisme  détresse  récupération  angoisse
• Modèle grégaire de Bowlby :
détachement, agrippement et revendication
entre le traumatisme et l’angoisse
Troisième remarque
Contexte de la recherche
• Loi universelle des animaux grégaires confirmée dans
les classes moyennes de l’Angleterre durant la
deuxième moitié du XX° siècle
• Sur des « familles équilibrées », « d’enfants tout à fait
sains », « issus de foyers satisfaisants à tout points de
vue » et qui se trouvent séparés de leurs mères
Famille nucléaire et attachement
• L’Angleterre du XX° siècle  apogée de la famille
nucléaire
• Ce fait pourrait être à l’origine de l’intensité de la réaction
• C’est dans la famille nucléaire que l’enfant se trouve le
plus intimement collé à sa mère
Dilution et concentration de la relation M-E
• La famille élargie les enfants vivaient dans le voisinage
immédiat des grands parents, des oncles et tantes et ils
étaient élevés avec leurs cousins
• Ce qui diluait le rapport mère-enfant
• La famille nucléaire, de type urbaine  éloignement
géographique relatif des oncles, tantes, cousins et
grands-parents qui forment des grandes familles
nucléaires relativement indépendante
De la relation fusionnelle
• L’avènement de la contraception, la diminution des
nombres d’enfants et la mère au foyer
 les conditions sont données pour la diminution des
séparations mère-enfant
• Actuellement nous percevons l’augmentation des
familles recomposées et monoparentales
Familles monoparentales et recomposées
• Les familles recomposées augmentent les séparations
mère-enfant
• Tandis que les familles monoparentales favorisent
encore plus fortement la proximité mère-enfant
• La séparation dans les familles monoparentales vient du
fait que les mères seules sont obligées à travailler ce qui
les éloigne des enfants
Quatrième remarque
Relation idéalisée
• La famille nucléaire a pour corolaire l’intensité de la
relation mère-enfant
• Ce phénomène est devenu un Idéal social
• Impact de cet Idéal dans le phénomène observé
• Risque de tomber dans la réification de cet Idéal
Antidéal et Angoisse
• L’étude de Bowlby est une occasion unique d’étudier
l’Idéal et la Morale bourgeoise occidentale
• Ses recherches confirment que l’angoisse est liée à
l’antidéal et que l’idéal est une protection à l’angoisse
Science et Morale
• Le recul par rapport à ces valeurs ainsi que la
perspective historique sur les métamorphoses
de la morale sont nécessaires pour que son
travail ne devienne pas une base
« scientifique » qui justifie l’Idéal actuel
Idéal et Symptôme
• Ces idéaux sociaux qui sont à l’origine d’une
très grande partie des symptômes psychiques
dans la mesure où une part du symptôme se
trouve entre l’inacceptable refoulé et le non
souhaitable à être guéri ou soigné
Sécurité, Angoisse et Détresse
Chagrin, traumatisme et tristesse
• Bowlby commence son livre par le chagrin chez l’homme
• Il avait été impressionné par le film de René Spitz,
tourné en 1947, nommé « Le chagrin : un péril de la
petite enfance »
• Le chagrin fait référence au traumatisme
• Le chagrin est proche de la tristesse
Détresse, chagrin et angoisse
• Le mot ‘détresse’, plus proche de ‘malheur’ et de
‘désespoir’
• Détresse, chagrin, angoisse sont des termes intimement
associés
La présence ou absence d’une figure
maternelle
• La présence ou absence d’une figure maternelle sera
déterminante
• Il ne parle plus de mère mais de figure maternelle
• N’importe quelle personne peut prendre la place de la
mère en tant que cause d’attachement
La séparation annonce la perte
• Le travail de Spitz tournait autour d’enfants en deuil qui
ont perdu leur mère
• L’importance de la séparation pour Bowlby, vient du fait
que la séparation annonce la perte
Psychanalyse et éthologie
• En 1951 Bowlby se mit à lire les travaux de Konrad
Lorenz
• Il fut fasciné par les connexions possibles entre les
réponses des animaux et le comportement
d’attachement des bébés et des jeunes enfants
• Il se penche sur les études de séparation avec les
primates réalisés par l’éthologie
Peur et angoisse
• Il distingue la peur de l’angoisse mais il se rapporte le
plus souvent au comportement de la peur
• L’angoisse peut ne pas se manifester par un
comportement explicite mais uniquement par une
sensation
Nature de la peur et de l’angoisse
• Il considère la nature de l’angoisse obscure tandis que la
nature et l’origine de la peur sont simples et
compréhensibles
• Mais il dira que ce sont deux états étroitement liés
• La situation susceptible d’engendrer la peur est la
présence de quelque chose qui soit capable de nous
blesser ou nous nuire
Du danger réel
• Il ajoute qu’ils ont une relation indirecte avec ce qui
présente un réel danger
• Nous sommes effrayés par la présence de certains types
de situations mais aussi par l’absence d’autres types de
situations