Powerpoint "tuer le monstre"

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Tuer le monstre épisode 1 : le dragon

Le dragon dans les légendes pré-chrétiennes .

Siegfried Fritz Lang 1924 Sur la musique de Wagner (cycle des Nibelungen) Racontez la légende de Siegfried, d’après la vidéo.

Que nous manque t-il comme information ?

La légende de Siegfried est nordique, scandinave. Elle aurait été transmise à l’un des peuples qui ont envahi l’empire romain, à partir du IIIe siècle = les Germains (Burgondes peut-être).

Symbolisme du dragon / serpent

Nyddhog et l'arbre du monde

On raconte qu’au commencement du monde, n’existaient que deux entités. C’étaient Muspellheim, la région de feu que défendait un gardien gigantesque nommé Surt, et Nibelheim, la région de glace où rien ne subsistait.. Au centre de l’univers trône un arbre titanesque, le frêne universel : Yggdrasil, le cheval d’Ygg. Cet arbre primordial domine les neuf mondes au-dessus desquels s’étend sa ramure épaisse et immense ; ses trois racines plongent dans le sol à des endroits miraculeux : le séjour des dieux, les Ases, situé près du puits d’Urd où ils viennent chaque jour se divertir ; près du puits de Mime le sage, au pays des géants ; et la troisième enfin, est ancré au sol glacé de Nibelheim, dans la source de Hverggelmir là d’où surgirent des fleuves empoisonnés. De là, naît pour Yggrdrasil un véritable supplice : car chaque jour, sa racine est rongée par le serpent Niddhog, celui qui se nourrit des morts .

Yggdrasil est le symbole germain de la mort et de la renaissance éternels, et du cycle des saisons. Il meurt et ressuscite perpétuellement, tandis que ses racines restent ancrées au sol et sa ramure accrochée au ciel, formant l’union entre ces deux univers. Niddhog, lui, " celui qui

frappe haineusement " est le symbole du Mal tel qu’il est vraiment : lent, latent, sournois et patient, impossible à abattre et insidieux. Lors du Ragnarök, le Crépuscule des Dieux, c’est-à-dire la fin du monde, il lui est promis de ne pas mourir. On comprend pourquoi l’Occident médiéval a si bien adopté la vision du Mal sous la forme d’un serpent, lorsque les pires crimes de ses ancêtres sont commis par des vers monstrueux.

Jormungand, le serpent cosmique

Le responsable de sa naissance est Loki, le plus vil de tous les Ases, le beau Loki, génie de l’air et du feu, ainsi que du désordre et de l’insatisfaction. Marié à la fidèle Sygn, dont il a déjà un fils, il la trompe cependant avec la géante Angerboda qui lui donne trois enfants : ce sont des monstres. Il y a Hel, la déesse des Enfers, Fenrir, l’horrible loup ennemi des dieux (celui qui brisera ses chaînes à la fin du monde et qui se retournera contre eux) et Jormungand le serpent. Celui-ci vit dans le Midgard, le monde du milieu.

On le représente parfois se mordant la queue, comme l’Ouroboros des alchimistes ; il est si grand qu’il encercle le monde. En vérité, il se mord bien la queue : et cela pour maintenir son équilibre avec celui du monde, qu’il enserre en ses anneaux. Lorsqu’il venait de naître, Odin l’avait jeté à la mer, mais il avait grandi tant et tant qu’il finit par faire le tour de la Terre. Trois fois, Thor, le dieu au marteau, le rencontre, et trois fois, il se jure de l’abattre. Les deux premières furent un échec ; la troisième aura lieu à la fin des temps, et il a été prédit que Thor vaincra enfin Jormungand, mais que le venin du serpent

l’empoisonnera.

Dans certains cas, le dragon peut devenir le symbole positif apportant la

paix et la prospérité, à condition d’être maîtrisé par un roi. C’est le cas dans « les quatre branches du Mabinogi », texte gallois rédigé au XIII ème siècle mais probablement antérieur sous sa forme orale .

Plusieurs fléaux ravagent le pays sans que l’on puisse clairement les identifier. Le frère du roi, devin à ses heures en révèle la nature

: “Le deuxième fléau qui frappe ton royaume, dit-il, c’est un dragon.

Il y a un autre dragon, d’origine étrangère, qui se bat avec lui et qui cherche à le vaincre. C’est pour cela, dit-il, que votre dragon pousse un cri effroyable de fureur… …Tu verras alors les dragons se battre sous forme d’animaux horribles. A la fin ils prendront la forme de dragons dans le ciel; et en dernier lieu, lorsqu’ils seront fatigués de ce combat terrible et farouche, ils tomberont sur le tissu sous la forme de deux porcelets; ils s’enfonceront dans le tissu, en l’entrainant jusqu’au fond du baquet, et ils boiront entièrement l’hydromel, après quoi ils dormiront. Aussitôt tu les envelopperas dans le tissu et tu les enterreras dans un coffre de pierre, à l’endroit le mieux fortifié de ton royaume, et tu les cacheras sous terre. Aussi longtemps qu’ils resteront enfermés dans ce lieu fortifié, aucun fléau étranger n’atteindra l’île de Bretagne… …Lludd les enveloppa dans le tissu , et il les cacha dans un coffre de pierre dans l’endroit le plus reculé qu’il trouva, dans les montagnes d’Eryri, depuis cela, l’endroit s’est appelé Dinas Emreis.

Le conte de Ludd et Lleuelys, Les quatre branches du Mabinogi

Gravure Irlandaise du VIème siècle, représentant un dragon à quatre pattes. L'extrémité de la langue est fourchue. Un peu plus tard dans le siècle, Geoffroy De Monmouth entreprend de rédiger « l’histoire des rois de Bretagne » Dans cet ouvrage, il nous conte l’histoire du roi Arthur et de son père le roi Uther Pendragon.

Le dragon tout en étant toujours le symbole de la nation, va devenir le symbole sacré du roi et du royaume. Son image ornera la cathédrale de Winchester, à la place d’honneur. Remarquable réhabilitation de celui qui était depuis l’ancien testament, le symbole absolu du mal. Nous retrouvons Merlin venant à l’aide du roi Vortigern. Celui-ci veut faire construire une forteresse imprenable pour se protéger des Saxons. Mais la tour principale s’écroule irrémédiablement à chaque fois qu’elle est achevée. Le site choisi se trouve exactement à l’endroit où Ludd à enseveli les dragons dans un coffre de pierre :

Alors Merlin ajouta : « Seigneur roi appelle tes ouvriers, ordonne de creuser la terre et tu trouveras dessous un étang qui empêche la tour de tenir debout. Fais vider l’étang en creusant de petits canaux et tu apercevras au fond deux pierres creuses où dorment deux dragons. »… …Vortigern, le roi des bretons était assis sur le bord de l’étang desséché lorsqu’en sortirent deux dragons, dont l’un était blanc et l’autre rouge. Ils s’approchèrent l’un de l’autre et engagèrent un terrible combat : ils crachaient du feu. Le dragon blanc l’emportait sur le dragon rouge qu’il rejeta à l’extrémité du lac. Mais ce dernier, furieux d’avoir été chassé, revint à l’assaut contre le dragon blanc et le força à reculer. Pendant cet affrontement, le roi demanda à Merlin de lui expliquer ce que présageait le combat des dragons.

Celui-ci aussitôt fondit en larmes et s’abandonna à l’esprit prophétique.

Voici ce qu’il révéla : « Malheur au dragon rouge car sa mort est proche. Le dragon blanc, qui signifie les Saxons que tu as invités, occupera ses cavernes.

Quand au dragon rouge, il représente la nation bretonne opprimée par le dragon blanc. C’est pourquoi les monts de Bretagne, tout comme les vallées, seront aplanis et les fleuves de ces vallées deviendront des fleuves de sang. Le culte de la religion disparaîtra et la ruine des églises s’étalera au grand jour. » …Une étoile d’une taille et d’un éclat prodigieux apparut : elle brillait d’un unique rayon. Mais ce rayon était prolongé par une boule de feu en forme de dragon et de la bouche de ce dragon, sortaient deux rayons …Uther , le frère du roi…n’en fut pas moins effrayé que les autres et il s’adressa à tous les sages pour connaître le présage de cette étoile. Il fit entre autre mander Merlin qui avait accompagné l’armée… …« Cet astre, c’est toi qu’il représente, de même que le dragon de feu sous l’étoile » …Puis, se souvenant de l’explication que Merlin avait donné à propos de la fameuse étoile, il fit fabriquer deux dragons en or semblables à celui que l’on avait aperçu sur le rayon de l’astre. Ils furent réalisés avec une remarquable habileté ; Uther déposa l’un d’eux dans la cathédrale de Winchester et il conserva l’autre pour l’emporter avec lui dans les combats. C’est depuis ce temps-là qu’on l’appela Uther Pendragon ce qui signifie en langue bretonne « tête de dragon ». Ce nom lui était venu de ce que Merlin avait prédit son accession à la royauté par le dragon.

Histoire des rois de Bretagne

Tenture de l’Apocalypse (Angers) : le dragon au Moyen-Age

Que représente le dragon ?

Quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant qui disait: Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre.

Un grand signe parut dans le ciel: une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et dans les douleurs de l'enfantement. Un autre signe parut encore dans le ciel; et voici, c'était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté.

Elle enfanta un fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. Et la femme s'enfuit dans le désert, où elle avait un lieu préparé par Dieu, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours. Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. (…). Quand le dragon vit qu'il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait enfanté l'enfant mâle. Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu'elle s'envolât au désert, vers son lieu, où elle est nourrie un temps, des temps, et la moitié d'un temps, loin de la face du serpent.

Le Bien Le Mal La femme = Le fils = St Michel, archange Les anges Le dragon = quel autre animal ? = Les anges.

Pourquoi le dragon représente t-il le mal ?

Saint Michel combattant le dragon - Heures d'Étienne Chevalier, enluminées par Jean Fouquet, Londres, Upton House, Collection Lord Bearsted, Cat. n°184 .

La scène est inspirée du chapitre 12 de l'Apocalypse qui décrit le combat de saint Michel contre le dragon, symbole des forces du Mal.

Paolo Uccello, v. 1470, St Georges et le dragon

On ne sait presque rien de la vie de saint Georges. Ce que l'on en dit le plus souvent est issu de l'imaginaire médiéval. La date de sa naissance reste ignorée. Selon la légende, il serait né en Cappadoce (Turquie), mais on ne sait s'il est mort vers 250 ou vers 303.

Nés en Palestine et en Égypte, le culte et la légende qui entourent la vie du saint se propagent en Europe avec les croisés (XI-XIIème siècle).

La légende de St Georges sera adaptée par Jacques de Voragine dans La Légende dorée.

« Un jour, Georges arriva dans une ville de la Libye nommée Silène. Or, dans un étang voisin de la ville habitait un dragon effroyable qui, maintes fois, avait mis en déroute la foule armée contre lui. Parfois, il s'approchait des murs et empoisonnait de son souffle tous ceux qui se trouvaient à sa portée. Pour apaiser la fureur de ce monstre et l'empêcher d'anéantir la ville entière, les habitants lui offraient, chaque jour, deux brebis. Mais bientôt le nombre de brebis se trouva si réduit que force fut aux habitants de tirer au sort une créature humaine et aucune famille ne fut exceptée de ce choix. Et déjà, presque tous les jeunes gens de la ville avaient été dévorés lorsque, le jour de l'arrivée de saint Georges, le sort désigna pour victime, la fille unique du roi.

Vêtue d'une robe de mariée, attachée à un rocher aux marches de la ville, la princesse attend donc la mort. Georges pose d'abord une condition avant d'en finir avec le monstre: Il ne tuera le dragon que si le peuple se convertit au christianisme. Contraint, le peuple se soumet à cette demande et on baptisa quinze mille habitants sur le champ.

Dans la Légende dorée, l'arme de l'exploit est un signe de croix .

Dans la légende orientale, Georges terrasse tout simplement le dragon avec sa lance (parfois avec son épée) comme tout légionnaire romain qui se respecte,.

...Le dragon souleva sa tête au-dessus de l'étang et Saint Georges, après être monté sur son cheval et s'être muni du signe de la croix, assaillit bravement le dragon qui s'avance vers lui. Il brandit haut sa lance, fit au monstre une blessure qui le renverse sur le sol. Et le saint dit à la princesse: "Mon enfant, ne crains rien et lance ta ceinture autour du cou du monstre!" La princesse fit ainsi et le dragon, se redressant, se mit à la suivre comme un petit chien qu'on mènerait en laisse. La bête fut ensuite conduite par la princesse jusqu'à la ville où elle fut décapitée. » Une autre légende dit que St Georges est apparu au Roi Richard Ier (dit Cœur de Lion), pendant sa croisade contre les Sarrasins, et qu'en soutenant l'armée anglaise, il conduisit ses soldats à une victoire considérée comme miraculeuse.

Saint Georges est le représentant des vertus militaires et le protecteur des armées... Ceci explique peut être la vénération dont il fut l'objet à l'époque où la chevalerie était florissante.

Tuer le monstre Episode 2 : De l’antiquité au Moyen-Age, quelle signification revêt le meurtre du monstre ?

Les causes de la malédiction : Le roi Laios, chassé de Thèbes, avait trouvé asile à la cour du roi de Pise, Pélops. Il y tomba amoureux de Chrysippe, le jeune fils de Pélops, et l’enleva. Ce crime attira donc la malédiction sur sa famille.

L ’enfant aux pieds enflés : Un oracle avait prédit à Laios que s’il avait un fils, celui-ci serait son meurtrier. Ce fils vint donc au monde ; ses parents voulurent s’en débarrasser au plus vite et pour être sûrs qu’en l’abandonnant il ne reviendrait jamais, ils lui attachèrent les pieds en perçant ses talons par des liens de fer. Mais le serviteur eut pitié de lui et au lieu de le laisser mourir, il le confia à un berger corinthien qui l’apporta à Polybe, roi de Corinthe, qui l’adopta.

Devenu adulte, OEdipe entendit au cours d’un banquet certaines personnes se moquer de lui à cause de ses origines douteuses. Alors il alla consulter l’oracle de Delphes, qui lui apprit qu’un jour il tuerait son père et épouserait sa mère. Epouvanté par ces révélations, il s’exila de Delphes, fuyant Polybe et son épouse Mérope, qu’il prenait pour ses parents. Il gagna la Béotie.

En route, il se querella avec un voyageur qui lui était inconnu et le tua ainsi que tous ses serviteurs. Sauf que ce voyageur était en réalité Laios, son père, qui allait consulter à Delphes au sujet d’un monstre, le Sphinx, qui ravageait la Béotie ! Mais Oedipe ne savait pas que c’était son père ! Un seul serviteur réchappa de la rencontre fatale, tandis qu’Œdipe poursuivait sa route vers Thèbes.

OEdipe roi Il trouva la ville en grand émoi. On y avait appris la mort de Laïos et le redoutable Sphinx avait dévoré Hémon, le fils du régent Créon.

Créon , frère de Jocaste, offrait le trône et la main de Jocaste, veuve de

Oedipe et le Sphinx, d’après :

1. Homère , poète grec du VIII° s. av. J.C. dans l ’Odyssée 2. Hérodote , historien grec du V° s. av. J.C.

3. Pindare , poète grec du V°s.av.J.C. : Hymne olympique 4. Pausanias , historien grec du II°s.ap.J.C.

5. Eschyle , dramaturge grec du V°s.av.J.C. auteur de « Les sept contre Thèbes » 6. Sophocle , dramaturge grec du V°s.av.J.C. auteur notamment d’« OEdipe roi » et « OEdipe à Colone » 7. Euripide , dramaturge grec du V° s. av. J.C.auteur de « Les Phéniciennes » 1. Strabon , géographe grec du I°s.av.J.C.

2. Diodore de Sicile, historien grec de Sicile du I°s.av.J.C.

10. Sénèque , philosophe et dramaturge latin du I°s. ap.J.C

ETC… Laïos, à celui qui débarrasserait le pays du monstre. Pour y arriver, il devait juste répondre à une devinette. Si la réponse était juste ,le sphinx se tuerait mais s’ il répondait faux, le monstre le dévorerait. L’énigme que le Sphinx proposait aux voyageurs est devenue très célèbre : « Quel est l’animal qui marche à quatre pattes le matin, sur deux pattes le midi et sur trois pattes le soir ? » OEdipe répondit : « l ’Homme ».

En entendant cette réponse exacte, le sphinx se suicida. Alors Œdipe devint roi de Thèbes et il reçut la main de Jocaste. Sans le savoir, après avoir tué son père, il venait d’épouser sa mère .

L es suites de l’histoire d’OEdipe : S elon Sophocle dans sa tragédie OEdipe roi : OEdipe et Jocaste, aidés de Créon, régnèrent longtemps sur Thèbes.

Ils eurent quatre enfants : deux garçons :Polynice, Etéocle,et deux filles : Antigone et Ismène.

Mais un jour, un nouveau fléau tomba sur la Béotie : la région devint stérile , la terre ne produisait plus rien . Créon apprit de l’oracle de Delphes qu’il fallait trouver et chasser le meurtrier de Laïos.

Oedipe ne se doutait de rien et il se trouva rassuré lorsqu’il apprit la mort de Polybe, qu’il prenait toujours pour son père. Ainsi il ne pourrait plus être son meurtrier.

Mais lorsqu’il entendit les révélations du devin Tirésias, les témoignages du serviteur qui avait sauvé OEdipe enfant et du survivant de la rencontre avec Laïos, Œdipe comprit qu’il était à la fois coupable de la mort de son père et d’un inceste involontaire !

Jocaste se pendit et OEdipe se creva les yeux pour se punir .

Certaines traditions racontent qu’ OEdipe s’exila aussitôt partit de . D’autres disent qu’il le fit à la suite d’une querelle avec ses fils qui lui auraient manqué de respect en le servant. OEdipe maudit ses fils, leur annonçant qu’ils périraient l’un et l’autre. Puis il Thèbes, conduit par sa fille Antigone, déjà fiancée à Hémon II, le fils cadet de Créon. Etéocle devint roi de Thèbes à sa place.

« La violence et le sacré », René Girard Quand une société est en crise, il y a réciprocité d’une violence indistincte des uns sur les autres qui condamne toute le société en un cycle sans fin ( = Rôle de la peste dans Œdipe-roi).

Pour sortir de cette crise, il faut trouver à sortir de cette violence indistincte, pour l’exercer contre une victime (bouc-émissaire) qui individualise cette violence. On fait du bouc-émissaire le porteur de la violence (on lui fait subir la violence) et on le tue ou on l’expulse de la communauté, laquelle peut retrouver la paix.

Comment choisir son bouc-émissaire? La religion a des rituels ; les victimes sont souvent des animaux. Mais les mythes rappellent le temps où le bouc-émissaire était un être humain.

Œdipe est un monstre => un individu singulier puisqu’il est le seul à être parricide et incestueux. Œdipe est souillé car il a désobéi à deux interdits fondamentaux de la vie en société => il met en danger les fondements même de la vie sociale.

Sa souillure rejaillit sur la communauté entière. C’est le prétexte à son expulsion.

Le possédé, un monstre ?

(son) Une scène d’exorcisme (son) « St François exorcise la ville d’Arezzo », Giotto, 1297 ? 1299 ?

La chasse aux sorcières s'inscrit évidemment dans un contexte historique dont elle ne peut être dissociée

. Pour comprendre une partie des racines de cette extrême violence, certains auteurs n'hésitent pas à remonter jusqu’au 14ème siècle. On peut donc tenter de rappeler rapidement, en un résumé qui ne peut qu'être extrêmement succinct, les grands traits de cette période de la fin du MA

Le 14 ème siècle

a laissé le souvenir d'une période terrible :

La guerre de Cent Ans

(1337-1453) ébranla déjà un équilibre fragile.

Puis vint la

Grande Peste

(1348-1349), avec des retours récurrents de l’épidémie tous les dix ans environ). Dès les premiers mois, la maladie faucha entre un tiers et deux tiers de la population citadine... Elle laissa l’Occident exsangue, créant un traumatisme profond, qui bouleversa durablement les consciences.

L

a France de 1500 comptera moins d’habitants que celle de 1300…

La Peste étranglant un malade.

La peste, la guerre et les maraudes des gens d'armes accentuèrent la misère des paysans. Ils se révoltèrent. Ce furent les

Jacqueries

, très vite et très violemment réprimées.

Enfin, le

Grand Schisme d'Occident

(1378-1417) qui divisa en deux le monde chrétien durant quarante ans, mit fin à l'illusion d'une unité européenne sous l'autorité du pape et de l'empereur.

Le quinzième

fut une période charnière. Ce siècle vit la mort puis la réhabilitation de Jeanne d'Arc, la fin de la guerre de Cent Ans (1453), la fin de la féodalité et de profondes mutations sociales, l'éclosion de la Renaissance italienne, la naissance de l'imprimerie, la découverte de l'Amérique...

Mais il y eut également de nombreux et incessants conflits plus ou moins localisés (ainsi la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, de 1411 à 1435), des disettes (par exemple celle de 1482), un conflit sans fin entre la

France et la Bourgogne

, les premières

guerres d'Italie

, la prise de

Constantinople par les Turcs

(1453), de nombreuses épidémies....Ces dernières, en particulier, de la fin du quinzième au seizième, frappèrent de plein fouet une population déjà affaiblie: récurrences de la peste (en 1466 et 1482), variole, typhus, malaria, coqueluche, syphilis....

Au niveau économique, on peut noter une augmentation des impôts, frappant en particulier les ruraux, et une hausse des prix.

Le

seizième siècle

est également une période d'une extrême complexité, une période mouvante, plurielle, contradictoire.

On peut en retenir les formidables avancées scientifiques, la découverte de nouveaux mondes, le génie des grands maîtres italiens…Mais si la première moitié du siècle fut marquée par l'optimisme des humanistes de la Grande Renaissance, malgré les guerres d'Italie, les batailles opposant la France à l'Empire Germanique et la confrontation avec les Turcs ( 1520-1680 ), la seconde moitié du seizième a laissé dans l'histoire le souvenir d'un âge de fer, de feu et de sang: attentats politiques, assassinats,

guerres de religion

( 1562-1598 ), luttes entre les

princes et l'empereur

en Allemagne, durcissement religieux extrême après le massacres d'une sauvagerie terrifiante, tels que

la Saint Barthélemy Concile de Trente

( le 25 Août 1572 ) ...

( 1545-1563 ), guerre aux

Pays-Bas

, Enfin, l'histoire du climat nous révèle que l'époque connût une période de très fort refroidissement climatologique, à partir de 1550. Cette "mini glaciation" eût les effets qu'on imagine sur les cultures, mais aussi sur la chasse, et donc sur la subsistance en général. Ce dérèglement fut particulièrement marqué en certains points de l'Europe.... Et ces lieux particulièrement atteints furent également ceux où l'on alluma le plus de bûchers.

Bruegel, Le triomphe de la mort