Chapitre 1 Le circuit économique et le PIB

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Transcript Chapitre 1 Le circuit économique et le PIB

CHAPITRE 2
LE CIRCUIT ECONOMIQUE
ET LE PIB
Plan du chapitre
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Le circuit économique
Rappel de comptabilité privée élémentaire
Le PIB et ses trois approches de calcul
Le PIB est-il un bon indicateur du bien-être?
Les comparaisons internationales de PIB et la PPA
La balance des paiements
Le Tableau Entrées-Sorties (TES)
La Comptabilité Nationale
• Pour analyser la performance d’une entreprise, il faut
se doter de documents comptables (principalement le
compte de résultat et le bilan)
• Pour l’analyse macroéconomique, il faut aussi se doter
d’instruments comptables spéciaux: c’est la
comptabilité nationale
• Cette comptabilité repose sur une classification des
divers types d’acteurs (ou agents) qui interviennent
dans l’économie nationale: ménages, entreprises…
• Elle permet de déterminer des «agrégats» qui
représentent des grandeurs significatives au niveau du
pays tout entier: PIB, consommation, investissement…
1) Le circuit économique
• Les agents de l’économie sont classés en groupes
homogènes appelés «secteurs institutionnels».
• Chaque groupe rassemble des «unités»: les familles
(et toutes les personnes) sont regroupées dans le
secteur institutionnel «ménage»; les entreprises
dans le secteur «sociétés non-financières» etc.
• Nous allons dans un premier temps représenter une
économie très simplifiée dans laquelle il n’y a que
deux secteurs: les ménages et les entreprises
• Dans un second temps, nous ajouterons deux autres
secteurs, les administrations et le «reste du monde»
Le circuit économique simplifié
MARCHE DES
FACTEURS
MARCHE DES BIENS
ET SERVICES
Un circuit économique un peu plus
complexe
Les comptes des agents
• Il y a 4 agents (ou secteurs institutionnels) dans le
schéma précédent.
• Pour chacun de ces agents, on peut dresser un
compte équilibré des emplois et des ressources
– Ménages: WA + WE + F + RP = TM + CM + S
• SALAIRES + AUTRES REVENUS = IMPOTS + CONSOMM. + EPARGNE
– Entreprises: Y + FIN = WE + TE + I + EBE
• PRODUCTION + FINANCEMENTS RECUS = SALAIRES + IMPOTS +
INVESTISSSEMENTS + PROFIT
– Administrations: TM + TE = F + CA + WA
• IMPOTS RECUS = REVENUS SOCIAUX + ACHATS DE B&S + SALAIRES
– Reste du Monde: M + CAPINTs = X + CAPINTe
• NOS IMPORTATIONS + NOS CAPITAUX SORTANTS = NOS
EXPORTATIONS + LEURS CAPITAUX ENTRANTS
L’équilibre des marchés
• On peut aussi écrire l’équation d’équilibre de chaque
marché
• Dans ce schéma, le marché des facteurs a été décomposé en
deux: marché du travail et marché des capitaux; et il reste le
marché des biens et services
– Marché du travail: WE + WA = WE + WA
• Salaires versés = salaires reçus ; on a négligé les cotisations soc.
– Marché des capitaux: EBE + CAPINTe + S = FIN + CAPINTs + RP
• Profits + capitaux internationaux entrants + épargne =
financement des entreprises + capitaux internationaux sortants
+ revenus des capitaux versés aux ménages
– Marché des biens et services: Y + M = CA + CM + I + X
• Production + importations = consommation + investissement +
exportations
2) Rappel de comptabilité privée élémentaire
• Ce rappel n’a pas la prétention de se substituer au cours de
comptabilité, mais d’introduire quelques concepts valides en
comptabilité nationale comme en comptabilité privée
• Pour gérer une entreprise, on utilise principalement deux
types de comptes: compte de résultat et bilan. Il y a d’autres
documents comptables de moindre importance
• Le compte de résultat est un document comptable
synthétisant l'ensemble des charges et des produits d'une
entreprise (ou autre organisme ayant une activité
marchande), pendant une période donnée qui s’appelle un
exercice comptable (une année, un trimestre etc).
• Ce document donne le résultat net, c'est-à-dire ce que
l'entreprise a gagné (bénéfice) ou perdu (perte) au cours de
l’exercice comptable. Ce résultat se retrouvera aussi au bilan.
Les soldes intermédiaires de gestion
• Le compte de résultat comporte des soldes intermédiaires de
gestion décrivant de quelle façon s'est construit le résultat.
• On part du chiffre d’affaires ou total des ventes pendant
l’exercice comptable
• En déduisant du CA les achats de marchandises, on obtient la
marge commerciale ou marge brute.
• En déduisant de la marge brute les achats de services externes
(loyers, assurances, transport etc), on obtient la valeur
ajoutée
• En déduisant de la valeur ajoutée les charges salariales et les
impôts sur la production (et en ajoutant les subventions), on
obtient l’excédent brut d’exploitation. Notion d’EBITDA
• En déduisant de l’excédent brut d’exploitation les
amortissements, on obtient le résultat net ou bénéfice
Le bilan comptable est un document qui synthétise à un
moment donné (à la fin de l’exercice comptable) ce que
l'entreprise possède, qu’on appelle "actif" (terrains,
immeubles, etc.) et ses ressources ou ce qu’elle doit,
qu’on appelle "passif" (capital, réserves, crédits reçus etc.)
Le bilan s’équilibre grâce au résultat net
ACTIF
Actif immobilisé
Immobilisations incorporelles
Immobilisations corporelles
Immobilisations financières
Actif circulant
Stocks
Créances clients
Trésorerie (caisse)
PASSIF
Capitaux propres
Capital
Réserves et provisions
Résultat net (bénéfice)
Dettes
Emprunts
Dettes fournisseurs
Un exemple
• Une entreprise se crée au 1-er janvier avec un capital de
50. Ce capital est déposé sur un compte bancaire créditeur
de 50.
• Au cours de l’année, l’entreprise achète pour 50 de
matériel, paie 20 de salaires et réalise des ventes pour un
montant de 100
• Bilan au 1/1: passif = 50 (capital) ; actif = 50 (caisse)
• Compte de résultat: chiffre d’affaire = 100 ; marge brute =
100 – 50 = 50 = VA; EBE = 50 – 20 = 30 = RN
• Pourquoi retrouve-t-on ce résultat au bilan au 31/12?
• Bilan au 31/12: capital = 50 (au passif); caisse (à l’actif) =
50 + 100 – 50 – 20 = 80; pour équilibrer le bilan, il faut à
droite un RN = 30
Que retenir de cela?
• Les notions fondamentales de valeur ajoutée et
d’excédent brut d’exploitation
– Ces deux notions sont largement utilisées en comptabilité
nationale, elles ont la même signification qu’en comptabilité
privée
• La méthode qui juxtapose des comptes de flux (le
compte de résultat reflète ce qui se passe pendant une
année) et des comptes de stock (le bilan s’intéresse à
une situation à une date donnée)
– On retrouvera cette distinction entre flux et stocks en
comptabilité nationale et plus généralement en
macroéconomie
– Par exemple, la dette d’un pays est un stock, le déficit
budgétaire est un flux; l’accumulation des déficits  dette
3) Le PIB et ses trois approches
• Le Produit Intérieur Brut (PIB) appelé encore Revenu
Intérieur Brut est la mesure fondamentale de la
production d’un pays et donc un indicateur - clé de la
macroéconomie
• On dit produit ou revenu car – comme on l’a vu dans le
circuit – tout ce qui est produit en termes de biens et de
services engendre un revenu monétaire; la valeur de la
production est identique à la valeur des revenus
• Il y a 3 méthodes de calcul du PIB: par la production; par
les revenus; et par les utilisations
• A côté du PIB existe un Produit Intérieur Net, qui
correspond à la prise en compte (déduction) de l’ amortissement du capital national: PIB – AM = PIN
a) Calcul du PIB par la production
• Pour calculer la production totale d’un pays, on peut
additionner la production de toutes ses entreprises (on
verra que d’autres agents peuvent aussi produire)
• Si l’on additionnait leurs chiffres d’affaire, on serait
entrainé à comptabiliser plusieurs fois la même
production (exemple: boulangerie + moulin + ferme)
• Pour éviter ces doubles comptes, on se réfère donc aux
valeurs ajoutées
• On déduit donc de la somme brute des ventes la somme
des «consommations intermédiaires» de marchandises et
de services. Les consommations intermédiaires sont ce qui
est détruit à l’occasion de la production
• On a donc: PIB =  VA
Quel est le PIB de la France?
• Cherchons le PIB de la France (par la méthode de la
production) sur le site de l’INSEE
• Allons sur le site de l’INSEE (taper insee sur google et
choisir la première référence)
• Dans le bandeau en haut, tapons « thèmes » (éviter
«bases de données», beaucoup plus compliqué)
• Dans « Thèmes », choisir dans la colonne de gauche
«Comptes Nationaux – Finances Publiques»
– Dans cet onglet «comptes nationaux», choisir «Biens et
Services» et là «production et consommation intermédiaire»
à droite
– Dans la liste qui apparaît, choisir les tableaux 2.101 et 2.104
1) ON A CHOISI
« THEMES »
2) ET ENSUITE ON CHOISIT
« COMPTES NATIONAUX –
FINANCES PUBLIQUES »
3) ON A CHOISI «BIENS
ET SERVICES»
4) ENSUITE
«PRODUCTION ET
CONSOMMATION
INTERMEDIAIRE»
5) ET ENFIN ON
SELECTIONNE LES
TABLEAUX 2.101 ET
2.104
Sélection des données pour 2009 (1)
• Le tableau 2.101 donne la production brute à prix
courants. Il s’agit de la somme des chiffres d’affaire,
qui contient donc de nombreux doubles-comptes
• Le tableau 2.104 donne les consommations
intermédiaires (aussi à prix courants). Il s’agit des
achats de marchandises et de services par les
entreprises (ce qui est déduit quand on passe du
chiffre d’affaires à la marge brute puis à la valeur
ajoutée)
• Pour obtenir la valeur ajoutée, il nous faut déduire
des chiffres du tableau 2.101 les chiffres du tableau
2.104
Sélection des données pour 2009 (2)
• On pourrait raisonner directement sur les totaux, mais il
est plus intéressant de regarder ce qui se passe «par
branches»: quelle est la valeur ajoutée de l’agriculture, de
l’industrie etc.
• La présentation par branches reflète ce qu’on appelle une
«nomenclature»: on a classé les activités de production
(donc les entreprises ou les parties d’entreprises pour les
grandes unités) selon leur appartenance à un type ou à un
autre de production
– Limitons-nous à un découpage en 5 branches: agriculture (DA),
industrie (DB), construction (DH), services principalement
marchands (DJ) , services administrés (DQ)
– Vous regarderez sur le site le contenu détaillé de ces branches
La valeur ajoutée par branches
CALCUL DE LA VALEUR AJOUTEE PAR LA PRODUCTION
France, 2009, milliards d’euro prix courants (source INSEE)
PRODUCTION BRUTE
DA
AGRICULTURE
DB
DH
DJ
DQ
CONSOMMATION
INTERMEDIAIRE
VALEUR
AJOUTEE
PART DE LA
PART DE LA
VA DE LA
VA DANS LA
BRANCHE
PRODUCDANS LE
TION
TOTAL
79,8
49,8
30,0
1,7%
37,6%
INDUSTRIE
844,7
631,4
213,3
12,4%
25,3%
CONSTRUCTION
249,6
138,7
110,9
6,4%
44,4%
1718,3
742,2
976,1
56,7%
56,8%
522,5
131,2
391,3
22,7%
74,9%
3414,9
1693,3
1721,7
100,0%
50,4%
SERVICES
MARCHANDS
SERVICES
ADMINISTRES
TOTAL
BRANCHES
Prise en compte de certains impôts
• Le résultat que nous avons obtenu (1721 milliards
d’euro) est la somme des valeurs ajoutées, mais pas
tout à fait le PIB
• Il faut tenir compte de ce que les consommateurs
paient des «taxes sur les produits», principalement la
TVA et la TIPP, qui «ajoutent de la valeur» aux produits
consommés, sans que cette valeur supplémentaire
puisse être affectée à une branche particulière
• Pour obtenir le PIB, il faut donc ajouter au total de la
valeur ajoutée des branches les taxes mentionnées
(déduction faite des subventions)
• PIB =  VA + Taxes sur les produits – subventions
Calcul final du PIB de la France en 2009
• Le total de la valeur ajoutée est de 1721,7 milliards
d’euro
• Les impôts sur les produits (TVA, TIPP et quelques
autres) représentent 201,1 milliards
• Les subventions aux produits sont de 15,7 milliards
• Le PIB de la France est donc 1721,7 + 201,1 – 15,7 =
1907,1 milliards d’euro en 2009.
• Le «taux de TVA moyen» est donc (environ) de 11,7%:
certains produits (les services administrés par exemple)
ne sont pas taxés, d’autres sont soumis au taux réduit
de 5,5% et même en ajoutant la TIPP qui est très forte,
on est loin d’atteindre le taux général de 19,6%
b) Calcul du PIB par les revenus
• On peut aussi calculer le PIB en additionnant les
rémunérations du facteur travail (les charges salariales)
et du facteur capital (l’EBE), c’est-à-dire en prenant les
composantes de la valeur ajoutée
• Mais il faut encore ajouter les impôts (nets de
subventions) sur la production et les importations
• Ces impôts ne sont pas les mêmes que ceux que l’on a
vu précédemment: il s’agit principalement de la taxe
professionnelle – récemment réformée –, de la taxe
foncière et des droits de douane; les impôts sur les
produits sont encore ajoutés in fine.
• On a donc PIB = Σ W + Σ EBE + Σ T avec W les salaires et T
les taxes nettes de subvention
Le PIB par catégories de revenu
CALCUL DU PIB PAR LES REVENUS,
France 2009, milliards d’euro et pourcentages / PIB
REMUNERATION DES SALARIES
dont: salaires nets
cotisations sociales employés (incluses dans salaire brut)
cotisations sociales payées par les employeurs
REVENU MIXTE (entrepreneurs individuels)
EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION (profit et autres)
dont: des ménages (loyers réels et fictifs)
des administrations (amortissements infrastructures)
des entreprises et des banques (résultat net + amort.)
IMPOTS SUR LA PRODUCTION ET LES IMPORTATIONS
SUBVENTIONS D'EXPLOITATION
VALEUR AJOUTEE
IMPOTS SUR LES PRODUITS
SUBVENTIONS SUR LES PRODUITS
PIB
1005,3
615,0
126,3
264,0
119,1
534,8
167,5
51,7
315,6
87,4
-24,9
1721,7
201,1
-15,7
1907,1
52,7%
32,2%
6,6%
13,8%
6,2%
28,0%
8,8%
2,7%
16,5%
4,6%
-1,3%
90,3%
10,5%
-0,8%
100,0%
Commentaire du tableau précédent
• La rémunération des salariés est comptabilisée au «coût
total employeur»:
– les cotisations sociales (qui financent la sécurité sociale) sont
imputées en partie aux salariés, en partie aux employeurs. Le
salaire net supporte encore l’IRPP .
• Le revenu mixte s’appelle ainsi parce que la rémunération
des entrepreneurs individuels contient à la fois celle du
travail et celle de la propriété
• L’EBE contient des éléments très divers: le profit des
entreprises et des banques, mais aussi l’amortissement du
capital public et les loyers reçus par les propriétaires de
logements (y compris le loyer théorique que les
propriétaires occupants se versent à eux-mêmes)
c) Calcul du PIB par les utilisations finales
• La troisième méthode de calcul du PIB consiste à
additionner la valeur de tous les biens et services finals
utilisés (achetés) pendant l’année. On a donc ici une
approche du PIB par la demande ou par les dépenses.
• Qu’est ce qu’un bien ou service final? Tout bien ou
service autre que les consommations intermédiaires.
• Ce qui inclut les biens et services relevant de:
–
–
–
–
–
La consommation finale des ménages et des administrations
L’investissement privé et public (la FBCF)
L’accroissement des stocks (S)
Les exportations X (les achats par le Reste du Monde)
Mais il faut évidemment déduire les importations M,
puisqu’une partie des postes précédents est importée
La composition du PIB
• La décomposition précédente souligne que la
consommation et l’investissement (FBCF) peuvent
être « privés » ou « publics », selon qu’il s’agit d’une
demande émanant du secteur privé (les ménages ou
les entreprises dans le cas de l’investissement) ou du
secteur public (les administrations)
• Généralement, on essaie de regrouper ce qui relève
de chacune de ces deux grandes catégories (privé et
public). On arrive alors à l’équation suivante:
–
PIB = C + I + G + S + X – M
– où C représente la consommation privée des ménages, I
l’investissement privé des entreprises et G la somme de la
consommation et de l’investissement publics
Remarque sur les impôts
• On remarque que dans l’équation précédente,
contrairement aux deux autres modes de calcul du PIB,
on ne fait pas apparaître les impôts
• C’est parce que la consommation est comptabilisée TTC
et donc il n’y a pas lieu d’ajouter la TVA ou la TIPP à la
somme des variables précédentes, qui les incluent déjà.
• Il y a au total trois sortes d’impôts (plus exactement de
prélèvements obligatoires)
– Les impôts sur les produits
– Les impôts sur la production et les importations
– Les impôts sur le revenu (IRPP, IS), dont on n’a pas encore parlé:
il s’agit d’impôts redistributifs ou transferts, par lesquels l’Etat,
en opérant ces prélèvements, n’accroît pas la valeur totale de la
production. Les cotisations sociales en font partie.
Le PIB selon ses utilisations finales
Calcul du PIB par la demande (France, 2009)
Milliards d’euro
En % du PIB
CONSOMMATION PRIVEE
1112,8
58,4%
INVESTISSEMENT PRIVE
328,2
17,2%
DEPENSES PUBLIQUES, dont
533,7
28,0%
469,8
24,6%
Investissement public
63,9
3,4%
VARIATIONS DE STOCKS
-30,5
-1,6%
EXPORTATIONS
439,6
23,1%
IMPORTATIONS
-476,6
-25,0%
PIB
1907,1
100,0%
Consommation publique
4) Le PIB est-il un bon indicateur
du bien-être?
• Le PIB est l’indicateur le plus fréquemment utilisé pour
diagnostiquer le bien-être d’une nation
• Il y a pourtant des dimensions du bien-être qui lui
échappent: le climat du pays, la sécurité qui y règne, le
degré de pollution ressenti, la santé et l’éducation des
citoyens etc
• Il est certain cependant qu’une nation «riche» (au sens
du PIB) traite mieux qu’une «pauvre» ces questions
• Le PIB reste donc à l’heure actuelle la meilleure
estimation du bien-être. Mais il y a des limitations à
cette assimilation et même quelques contradictions
Le périmètre du PIB en limite la
signification
• Le problème des activités domestiques
– Le PIB ne tient compte que de ce qui s’échange sur le marché. Une
exception est faite pour les services publics qui sont comptabilisés à
leur coût de production. Ainsi, le travail de baby-sitter (s’il est déclaré)
rentre dans le PIB, mais la même activité effectuée par les parents ne
fera pas partie du PIB. Idem: restaurant / repas préparés à la maison
• Le problème des activités non-déclarées
– Le PIB est basé principalement sur la comptabilité des entreprises
(ainsi que sur les transactions bancaires etc), qui ne reflète pas
toujours la réalité des activités économiques: il y a en moyenne 15 à
20% de «travail au noir» et d’activités «informelles» (et plus de 50%
dans les PVD). On tente d’intégrer dans le PIB une estimation, mais…
• Enfin, la croissance du PIB est liée en partie au travail
– Or, la réduction du temps de loisir n’est pas déduite du PIB
Et le PIB apparaît parfois contradictoire
avec le bien-être
• On ne peut considérer que le PIB reflète toujours une
amélioration de la satisfaction de la population
– Cas de la circulation urbaine: les embouteillages augmentent
la consommation d’essence, ce qui accroît le PIB
– L’achat de médicaments accroît le PIB, sans tenir compte du
fait que l’acheteur du médicament est malade
– Les dépenses de police accroissent le PIB même si ces
dépenses sont liées à une augmentation de la criminalité
• Mais le gap le plus important dans le PIB concerne
l’environnement. Comme on l’a vu au chapitre 1, plus
on produit, plus on pollue. Dans ce cas, la croissance du
PIB est liée à une dégradation de notre bien-être
Alors, faut-il jeter le PIB aux orties?
• Certainement pas!
• Malgré ses défauts et insuffisances, le PIB reste
l’indicateur fondamental du niveau de vie des pays
• Pour certaines analyses, il faut cependant
l’accompagner d’autres indicateurs (par exemple
environnementaux) qui peuvent le compléter
• Par ailleurs, la réflexion sur la mesure du bien-être se
poursuit (y compris sur les inégalités)
– Le Président de la République a créé en 2007 une commission
de réflexion et de proposition sur cette question. Elle est
dirigée par deux Prix Nobel très connus Joseph Stiglitz et
Amartya Sen qui ont remis leur rapport (lecture conseillée)
5) Les comparaisons internationales
de PIB et la PPA
• Reprenons des données sur les divers pays de l’OCDE
présentées au TD2. On peut calculer par exemple les PIB
par tête de la France et de la Turquie: 45827 et 9763 $.
– Apparemment, la France est 4,7 fois «plus riche» que la Turquie,
en termes de niveau de vie.
• Or, ceux qui sont allés en Turquie ont remarqué que les
prix dans ce pays étaient nettement plus avantageux
qu’en France.
– Même si les produits coûtent environ la même chose en
magasin, les services tels que restaurants, hôtels, coiffeurs etc.
sont nettement moins chers
– Ne faut-il pas prendre en compte ce facteur dans la comparaison
des niveaux de vie?
Comparaison des niveaux de vie
• La réponse est oui, il faut en tenir compte.
• En effet, le PIB est calculé (par les utilisations finales)
sur la base des prix constatés sur le marché, d’abord en
turkish lira, puis en convertissant ce PIB en lira en
dollars, également au taux de change du marché.
• Cela ne pose pas de problème pour les biens, car les
prix des biens sont (approximativement) les mêmes
partout:
– si un bien coûtait nettement moins cher dans le pays A, ce
bien serait importé par le pays B où il est plus cher, ce qui
ferait à la fois monter le prix en A et baisser en B  égalité
– Les biens sont échangeables internationalement, et la «loi du
prix unique» s’y applique
Le cas des services
• Il n’en va pas de même des services, qui sont ce qu’on
appelle des non-échangeables
• En effet, un service est par définition consommé en
même temps qu’il est produit: cas du coiffeur
• Il ne peut être stocké ni transporté, et ne peut donc pas
non plus être exporté ni importé (il y a des exceptions)
• Etant à l’abri de la concurrence internationale, le prix
des services seront donc différents d’un pays à l’autre
• Là où les salaires sont plus élevés (c’est-à-dire là où la
productivité dans les échangeables est plus forte), les
prix des services seront plus élevés, et inversement
• Cela a des conséquences sur le coût de la vie
Comparaison des niveaux de vie
• Prenons le cas de la consommation des ménages, qui
contient à la fois des échangeables et des services
• La consommation des ménages français contient des
échangeables comptabilisés (environ) au même prix
que les échangeables contenus dans la consommation
des ménages turcs. La comparaison est équilibrée.
• Mais les services consommés par les ménages français
vont être comptabilisés à un prix nettement supérieur à
celui des services consommés par les turcs
• Pour obtenir une comparaison équilibrée des niveaux
de vie, il faut donc re-valoriser les services, de façon
qu’ils soient mesurés des deux côtés aux mêmes prix
La Parité des Pouvoirs d’Achat (PPA)
Voici les résultats obtenus pour les pays analysés au TD2
Comparaison des PIB par tête pour certains pays de l’OCDE (2008, dollars)
au taux de change
au taux de change
du marché
de PPA
France
45831
34641
Allemagne
44511
36918
Italie
38705
32695
Japon
38272
33850
Norvège
94572
61415
Pologne
13861
18125
Portugal
23707
25206
Espagne
34971
32967
Turquie
9768
14630
Royaume-Uni
43357
37332
États-Unis
47258
46901
Commentaire du tableau précédent
• L’opération que nous avons faite était destinée à
comparer les niveaux de vie et uniquement à cela
• Du point de vue de l’équilibre macroéconomique, le PIB
aux prix et taux de change du marché reste le seul
indicateur valable
• On constate que les pays les plus riches voient leur PIB par
tête diminuer quand on le mesure en PPA, alors que les
pays plus pauvres voient leur PIB augmenter
• Ainsi l’écart entre la France et la Turquie qui était de 4,7
en prix et taux de change du marché passe à 2,4 quand on
le mesure en PPA
• Le classement des pays change complètement. Voir par
exemple Espagne / Italie ou France / Royaume Uni
This is a Moscow Big Mac. Find three
differences with other Big Mac.
Answer: you get 3 fingers as a bonus
6) La balance des paiements
• Dans la présentation du PIB selon ses utilisations finales,
on a vu que les importations (476,6 milliards d’euro en
2009) étaient supérieures aux exportations (439,6
milliards). Il y a un déficit du commerce extérieur ou un
solde négatif de la balance commerciale
• Cette situation n’est pas nouvelle, et elle nous distingue
de notre principal partenaire, l’Allemagne, qui dispose
pour sa part d’un excédent commercial considérable
• La slide suivante montre l’évolution du solde commercial
de la France pendant 30 ans: certaines années sont
positives, mais les dix dernières années montrent une
tendance plutôt négative
Le solde commercial de la France
Solde des ressources externe et interne
• Un pays qui a un déficit de son commerce extérieur
«prend» et emploie des ressources en provenance de
l’étranger. On dit qu’il a un déficit externe de ressources
• Quelle conséquence cela a-t-il pour l’équilibre
macroéconomique? On avait les deux équations:
–
PIB = W + EBE + T
–
PIB = C + I + G + S + X – M
– que l’on peut transformer en: (M – X) = (D – Z) + (G – T) en désignant par
D la somme des dépenses privées et par Z la somme des revenus privés
• En clair, le déficit commercial est égal au déficit du
budget + le déficit de revenus privés / dépenses
• On a donc: déficit externe de ressources = déficit
interne de ressources (idem en cas de surplus)
Quelques exemples concrets
• Quand un pays dépense plus qu’il ne produit en
interne, il faut que le supplément de ressources qu’il
utilise vienne de quelque part: il vient de l’extérieur
• Cela peut être une situation normale:
– un pays émergent a besoin de ressources pour décoller, il a
des perspectives de croissance rapide et investit beaucoup
plus que ne lui permettent ses revenus et son épargne
– il est normal qu’il se procure des ressources à l’extérieur et
qu’il ait à la fois un déficit commercial et un excès de
dépenses sur ses revenus (publics et privés)
• Il est vrai que depuis 10 ans, ce sont les PVD qui
dégagent des surplus commerciaux et les développés
qui sont en déficit. C’est le «paradoxe de Lucas»
Données de «The Economist» (voir le site)
sur les déficits commercial et budgétaire
Le cas des Etats-Unis
• Les Etats Unis font depuis plusieurs années le plus gros
déficit commercial du monde (surtout avec la Chine)
• Au cours des années 90, avec un relatif équilibre des
revenus et des dépenses privés (D = Z), les Etats Unis ont
constaté le phénomène des «déficits jumeaux» (twin
deficits): le déficit budgétaire (G – T) était
approximativement égal au déficit commercial (M – X)
• Faire du déficit budgétaire, c’est-à-dire dépenser plus que
les recettes fiscales, rend nécessaire de trouver des
ressources réelles supplémentaires: ce sont les
importations supérieures aux exportations
– Mais quand Clinton a décidé de réduire le déficit budgétaire,
c’est l’excès de dépenses privées qui a pris le relai (D > Z)
Le financement des déficits
• On comprend pourquoi les pays déficitaires font du
déficit: cela leur donne des ressources supplémentaires.
• Mais pourquoi les pays excédentaires acceptent-ils de
«donner» ainsi une partie de leurs ressources ?
• Parce qu’en fait ils les échangent contre des actifs qui
a. leur rapportent des revenus et
b. leur donne un pouvoir économique sur les pays déficitaires
• Tout déficit doit en effet être financé
– Le déficit commercial engendre un passif – par exemple une
dette – du pays déficitaire envers le pays excédentaire, dette
qui compense exactement le déficit
– Le déficit budgétaire engendre aussi une dette vis-à-vis des
prêteurs qui l’ont financé; prêteurs extérieurs ou intérieurs
Au total, nous avons la représentation suivante des
déficits et de l’endettement:
Présentation succincte
de la Balance des Paiements
• Tous les pays établissent un document normalisé
représentant comment leur déficit extérieur est financé
• Le déficit commercial peut tout d’abord être compensé
par des revenus reçus sur des actifs préalablement
accumulés et détenus vis-à-vis de non résidents.
– Par exemple, un pays peut détenir des Bons du Trésor étrangers
(par lesquels il a financé dans le passé les déficits budgétaires de
ces pays); ces bons fournissent des intérêts
• Le déficit peut aussi être financé par des transferts de
fonds officiels (aide) ou privés.
• Toutes ces opérations sont inscrites au «compte
courant» de la balance des paiements
Présentation succincte
du compte financier de la BdP
• Le compte courant a un solde négatif en cas de déficit et
positif en cas de surplus. Ce solde doit lui-même être
financé (s’il est négatif; sinon, il doit financer qqch)
• Ce financement apparaît dans la seconde partie de la
Balance des Paiements, le «compte financier», qui doit
équilibrer l’ensemble des opérations (solde final = 0)
• Celui-ci présente les variations (positives ou négatives) de
divers types d’actifs ou de passifs
– Un déficit courant peut être financé par l’augmentation d’un
passif – par exemple un prêt reçu: de l’argent rentre dans le
pays, ce prêt (accroissement du passif) figurera avec un signe +
– Un déficit peut aussi être financé par la réduction d’un actif –
par exemple la vente d’actions étrangères que l’on détenait
Présentation simplifiée de la balance
des paiements de la France
Balance des Paiements France 2009 (milliards d’euro)
COMPTE COURANT
Débit (-)
Importations / Exportations
Crédit (+)
Solde
476,6
439,6
-37,0
Revenus (des capitaux détenus)
…
…
18,6
Transferts (aide, envoi de fonds)
…
…
-24,3
Solde du compte courant
-42,7
COMPTE FINANCIER
Variations d’Actif
Investissements Directs Etrangers
Titres étrangers / français
Prêts octroyés / reçus
Diminution des réserves officielles
Variations de Passif
117,5
44,2
-73,3
65,8
303,6
237,8
-64,3
-205,0
-140,7
-3,9
3,9
Solde du compte financier
27,7
ERREURS ET OMISSIONS
15,0
Commentaire du tableau précédent
• La France a en 2009 un déficit courant de 43 milliards,
malgré des revenus de ses capitaux importants. Le poste
transferts pèse lourd: aide aux pays étrangers par la
coopération, envoi de fonds des travailleurs migrants.
• Voyons comment le compte financier équilibre le CC:
– Le poste IDE pèse négativement sur le financement puisque les
firmes françaises investissent plus à l’étranger (117) que le
contraire (44) : c’est une sortie d’argent supplémentaire
– Il en va de même du poste prêts puisque les prêts reçus de
l’étranger ont plus diminué (-205) que les prêts accordés aux non
résidents (-64) : c’est une autre sortie d’argent
– Finalement, seul le poste titres permet l’ajustement: les nonrésidents ont acheté beaucoup plus d’actions et d’obligations
françaises (303) que le contraire (65): c’est une rentrée d’argent
7) Le Tableau Entrées-Sorties
• Le TES – appelé aussi Tableau Input-Output – est un
instrument comptable et analytique qui permet à la
fois de donner une représentation structurée des 3
modes de calcul du PIB, et de réaliser des prévisions
• Le principe de base est de faire apparaître les
livraisons de B&S entre les branches de l’économie
nationale: combien l’agriculture livre-t-elle de
produits à l’industrie, combien l’industrie achète-telle de services etc
• En bref, on dresse pour chaque branche un bilan
équilibré de tout ce qu’elle vend et de tout ce qu’elle
«achète», y compris les salaires payés et l’EBE réalisé
Un exemple très simple
Prenons le cas d’une économie fermée et sans Etat, qui
comporte 3 branches (agriculture, industrie, services)
AGR
IND
SER
TOT CI
(ventes)
CONSO
TOT DF
(par
branches)
INV
AGR
300
200
100
200
0
IND
100
400
300
400
300
SER
100
300
100
700
100
SAL
100
500
600
EBE
200
100
200
TOT CI
(achats)
TOT DF
(par
emplois)
TOT VA
TOT
PROD
TOT
PROD
Explication du tableau précédent
• Chacune des trois premières lignes du tableau
représente les livraisons de chacune des branches
aux autres branches et aux utilisations finales
• Chacune des 3 premières colonnes du tableau
montre donc ce que chaque branche utilise comme
produits en provenance des autres branches, ainsi
que ses dépenses en salaires et en profit
• On devrait donc trouver au bout de chaque ligne et
au bout de chaque colonne – pour un secteur donné
– un total identique, tel que: somme des livraisons
(chiffre d’affaire) = somme des utilisations (coûts)
• Représentons le même tableau avec les totaux
Représentation complète du TES pour
notre économie très simplifiée
AGR
IND
SER
TOT CI
(ventes)
CONSO
TOT DF
(par
TOT PROD
branches)
INV
AGR
300
200
100
600
200
0
200
800
IND
100
400
300
800
400
300
700
1500
SER
100
300
100
500
700
100
800
1300
500
900
500
1900
1300
400
1700
TOT CI
(achats)
TOT DF
par emplois
SAL
100
500
600
1200
EBE
200
100
200
500
TOT VA
300
600
800
1700
TOT PROD
800
1500
1300
3600
Commentaire du tableau précédent
• On constate bien que le total horizontal d’une branche
(par exemple 1500 pour l’industrie) est égal au total
vertical de la même branche; c’est son chiffre d’affaire
• Par contre, les totaux horizontaux des consommations
intermédiaires ne sont pas égaux aux totaux verticaux
• On peut retrouver les 3 modes de calcul du PIB
– Par la production: total de la production brute de toutes les
branches = 3600; total des consommations intermédiaires =
1900; PIB = 3600 – 1900 = 1700
– Par les revenus: total des salaires = 1200; total EBE = 500; total
PIB = 1200 + 500 = 1700
– Par les utilisations finales: consommation = 1300; investissement = 400; total PIB = 1300 + 400 = 1700.  VA = DF
Le modèle input-output
• Au-delà de la représentation des comptes nationaux, le
TES est utilisé comme instrument de prévision. Il faut
pour cela faire des hypothèses supplémentaires: on
passe alors du tableau comptable à un «modèle»
– C’est l’économiste Léontieff qui a inventé le modèle inputoutput (ainsi d’ailleurs que le tableau) vers 1950
• L’idée de base du modèle est que les consommations
intermédiaires de chaque branche sont proportionnelles
à la production:
– par exemple les 200 de consommation de produits agricoles
par l’industrie sont une proportion fixe des 1500 de
production totale de l’industrie
– Si l’industrie produisait 3000, il faudrait 400 de produits agric.
La fonction de production de Léontieff
(ou à coefficients fixes)
• On a alors une «fonction de production», c’est-à-dire
une relation entre production et facteurs de
production; ici, les seuls facteurs de production sont
les B&S intermédiaires (mais on pourrait appliquer la
même hypothèse au travail)
• La fonction de production input-output (ou «de
Léontieff») est dite «fonction à coefficients fixes»
– Cela signifie que l’on ne peut pas par exemple substituer
des produits industriels aux produits agricoles pour
produire les produits industriels
– On verra plus tard qu’il y a des fonctions de production à
facteurs substituables, comme celles avec capital et travail
La matrice des coefficients techniques
On peut ainsi déterminer à partir des chiffres inscrits
dans le carré jaune, et en se référant aux chiffres de la
production brute de chaque branche, des coefficients
dits «techniques». Lecture: pour produire 1 md de
services, il faut 231 mn de produits industriels
AGR
IND
SER
AGR
IND
SER
300
200
100
0,375
0,133
0,077
100
400
300
0,125
0,267
0,231
100
300
100
0,125
0,200
0,077
800
1500
1300
1,000
1,000
1,000
Un peu de calcul matriciel
• Les carrés jaunes que l’on a représentés s’appellent
des «matrices». Vous verrez cela en maths je ne sais
pas quand, mais c’est très élémentaire.
• Le principe de base, c’est qu’on peut – sous certaines
conditions – raisonner sur les matrices comme sur
les nombres
• Par exemple, en appelant a la matrice de droite sur la
slide précédente, on peut la multiplier «à droite» par
un vecteur colonne Q représentant les productions
brutes et obtenir ainsi le total des consommations
intermédiaires vendues par chaque branche
Conformément au schéma ci-dessous, on peut écrire:
{a} ×[Q] = [CI]
Mais par ailleurs, on a aussi: [CI] + [DF] = [Q]
Donc, {a}×[Q] + [DF] = [Q]
Ce qui peut aussi s’écrire [DF] = {I – a} × [Q] où {I} est la
matrice unité, composée de 1 dans la diagonale et de 0
partout ailleurs. De là: [Q] = {I – a}-1 × [DF]
A quoi sert le modèle input-output?
• Le résultat final du modèle de Léontieff est que, si l’on
vise une certaine demande finale [DF] et sa
composition, il est possible de prévoir la demande
totale (la production brute [Q]) qui s’adressera à
chaque branche de l’économie nationale
– Or, c’est cette production brute de chaque branche qui
détermine par exemple l’emploi de ces branches
– En particulier, une augmentation (par exemple) de la
demande finale de services ne va pas se traduire seulement
par une augmentation de la production de services
– Car pour produire des services, il faut aussi des produits de
toutes les autres banches (et ainsi de suite)  effets direct
et indirect de la variation de demande finale
Conclusion sur le TES
• Le modèle input-output apparaît comme une technique
de planification très intéressante
– Mais il n’y a plus de pays communistes ou l’on aurait pu
l’utiliser
• Du coup, ce modèle est un peu tombé en désuétude
– Il reste cependant un instrument pédagogique irremplaçable,
en particulier pour faire comprendre les effets directs et
indirects (les feedbacks) sur toutes les branches de
l’augmentation d’un élément particulier de la demande finale
• Enfin, en tant qu’instrument comptable, le TES garde
toutes ses vertus et représente la forme la plus achevée
de ce qu’on appelle le compte de production. Une forme
plus récente s’appelle la balance emplois-ressources.
Fin du chapitre 2
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