ISRA-CROT Sénégal
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Transcript ISRA-CROT Sénégal
TRANSFORMATION ARTISANALE DU POISSON ET
INNOVATIONS TECHNIQUES : CAS DES FOURS DE
FUMAGE AU SÉNÉGAL
Moustapha DEME
2ème Semaine Scientifique Agricole de l’Afrique de l’Ouest et du Centre
Cotonou (Bénin), 24-29 mai 2010
Pêche et économie nationale
• Sécurité alimentaire : 75 % des besoins en protéines d’origine
animale des populations sénégalaises.
• Source d’emplois : 63 000 pêcheurs nationaux, 600 000
emplois connexes, 15% de la population active sénégalaise.
• Source de devises : premier secteur d’exportation devant les
arachides et les phosphates, 179 milliards de FCFA en 2007,
restauration de l’équilibre de la balance commerciale
chroniquement déficitaire.
• Valeur ajoutée dégagée : 75 milliards de FCFA par an en
moyenne.
Contexte
• Débarquements moyens annuels : 400 000 tonnes de poisson
• Petits pélagiques côtiers : 75% des débarquements dont sardinelle ronde
(47 %), sardinelle plate (29 %) et ethmalose (2%).
• 40 % des débarquements de ppc destinés à la transformation artisanale.
• Produits dérivés : kéthiakh (poisson braisé, salé ou non et séché).
• Transformation artisanale : régulateur de marché, source d’emplois et de
revenus, sécurité alimentaire, exportation vers les pays de la sous-région
ouest-africaine.
• Contraintes : techniques rudimentaires (braisage à même le sol)
Contexte
• Conséquences : utilisation de beaucoup de combustible et de grandes
surfaces de braisage, forte production de fumée et propagation dans le
milieu environnant, pertes post-production importantes, mauvaise qualité
des produits, travail pénible (fumée abondante et chaleur excessive) et
activités réduites en hivernage.
• Alternatives : fours chorkor et fours parpaing.
• Objectifs visés : amélioration de la qualité des produits transformés et la
durée de leur conservation, développement de nouveaux produits,
amélioration des conditions de travail des transformatrices.
Objectifs de l’étude
• Evaluer l’impact économique de l’introduction des fours
CHORKOR et des fours PARPAING
• Mesurer les gains sociaux induits par ces nouvelles
technologies
• Estimer le taux interne de rentabilité de la recherche et de la
vulgarisation de ces technologies
• Faire le bilan des expériences en analysant les acquis et les
limites.
• Retombées potentielles : justifier l’aboutissement des
investissements alloués à la recherche, plus grand soutien
public par des financements additionnels.
• Principaux bénéficiaires des résultats de recherche :
professionnelles, gestionnaires du sous-secteur, décideurs
publics et investisseurs potentiels.
Méthodologie
• Informations requises : quantités transformées, différentiels de
rendement, coûts additionnels d’adoption, prix du poisson (frais et
transformé).
• Approche du surplus économique, méthode basée sur l’offre et la
demande, a été utilisée pour chiffrer l’impact économique lié à
l’introduction de cette nouvelle technologie de transformation
artisanale du poisson.
• Estimation des surplus des producteurs et des consommateurs
induits : détermination der la rentabilité économique et financière
des investissements consacrés à la recherche et la vulgarisation des
fours.
• Indices d’appréciation : taux d’adoption, valeur actuelle nette et
taux interne de rentabilité, intérêt maximal que la nouvelle
technologie puisse rapporter compte tenu des ressources engagées
• Surplus des producteurs et des consommateurs calculés à partir des
équations d’équilibre dérivées de la figure suivante.
Méthodologie
Méthodologie
GS K P Q ½ (P Q) K (1 e)2 / (e n)
GS gain social brut
K augmentation proportionnelle de la production attribuée à la
nouvelle technique
Q production totale
P prix au producteur (FCFA)
e et n élasticités prix de l’offre et de la demande respectivement
Le paramètre K est ainsi calculé :
K = L (Yn Yt) / Yn L 1 – Yt / Yn
L taux de diffusion de la nouvelle technologie
Yn rendement moyen de la nouvelle technologie
Yt rendement moyen des technologies traditionnelles
Méthodes traditionnelles
• Opération de braisage du poisson à même le sol.
• Poissons étalés par terre, saupoudrés de coque d'arachide, recouvert de
paille avant la mise en feu.
• Poisson braisé, refroidi, étêté, épluché, salé ou non (selon le marché cible)
et mis au soleil à sécher sur des claies pendant 2 à 4 jours.
• Atelier très sommaire : une aire pour le fumage, des claies de séchage
(paillasses en tige de mil, bambous) posées sur des briques ou sur de
vieux pneus, des bassines, bâches et balais.
• Limites de cette méthode : mauvaise qualité du produit obtenu, hygiène
nulle, fortes possibilités de contamination bactériennes, usage de
quantités excessives de combustibles, conditions de travail pénibles et
problème de santé publique.
• Principaux produits : Kéthiakh salé, Kéthiakh non salé.
• Destination des produits : Le kéthiakh salé pour le Sénégal, Kéthiath non
salé pour le Burkina Faso et la Guinée.
Four parpaing
• Fumoirs en briques rectangulaires
• 3 ouvertures pour le remplissage du bois
• Bars de fer de différentes diamètres (16, 18)
suspendus dans le sens de la largeur du four.
• Rouleau de grillage étalé sur toute la
longueur.
• Hauteur des fours varie entre 80 et 100 cm
• Four standard : 15 m de longueur, capacité
de 35 paniers par opération (2 275 kg), coût
en investissement de 225 000 FCFA.
• Espèces : sardinelle, ethmalose et raie.
• Principaux produits obtenus : Kéthiakh salé,
Kéthiakh non salé, raies fumées.
• Destination des produits : Le kéthiakh salé
pour le Sénégal, Kéthiath non salé pour le
Burkina Faso et la Guinée, les raies fumées
pour les marchés ghanéen et nigérian.
Four chorkor
• Dimension : 1 m de long sur 1 m de large
• Quatre tôles (fûts métalliques coupés en
deux) sont utilisées pour sa confection.
• Douze bars de fer croisés à six autres
supportent les claies.
• Un rouleau de grillage de petite maille
couvre chaque claie.
• Un four reçoit une dizaine de claies
superposées lors du fumage du poisson.
• Atelier : 6 fours chorkor d’un coût total de
600 00 FCFA
• Capacité de traitement d’un four est de 10
paniers (650 kg) par opération.
• Propriété : Communautés Burkinabé.
• Espèce : sardinelle plate .
• Produit : métorah obtenu après trois jours
de fumage et destiné au marché burkinabé.
RESULTATS DE L’EVALUATION D’IMPACTS
• Taux de diffusion maximum enregistré : 20 % pour le
four chorkor contre 65 % pour le four parpaing.
• Valeurs actualisées nettes générées : 65 millions de
FCFA pour les fours parpaing et négatives pour les
fours chorkor (-25 millions de FCFA) au coût de
renoncement du capital de 15%.
• Taux de rentabilité interne de 25.5%.
• Facteurs techniques, financiers, commerciaux et
organisationnels expliquent les différences dans les
différents ratios.
Four chorkor
Contraintes liées à l’usage du four
• produits obtenus non consommés localement,
• capacités de production très limitées (50 % de
moindre que la méthode traditionnelle)
• durée de fumage trop longue (trois jours)
• coûts de construction élevés
• usage de combustible du bois dur très peu
disponible et relativement cher
• manipulation des claies des fours chorkor
pénible et exige au moins deux personnes
(alternance des claies)
• entretien onéreux.
Avantages :
• développement de nouveaux produits avec les
espèces non valorisées
• produits de bonne qualité (fumage homogène,
bonne coloration, moins de contaminations
bactériennes, conservation supérieure).
Four parpaing
• Fournit le même produit que les méthodes
dites traditionnelles (kéthiakh),
• Autorise de plus grandes capacités de
production
• Durée de fumage relativement réduite (2
heures en moyenne)
• Technique de transformation plus adaptée
au travail individuel prévalant dans le
métier
• Moins pénible d’utilisation.
• Possibilités d’utilisation de combustibles de
récupération pour amoindrir les charges
d’exploitation.
• Double usage : braisage et fumage du
poisson.
• Réduction sensiblement de la pollution par
la fumée et transformateurs moins
exposées à certaines maladies pulmonaires.
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
• Premiers fours parpaing et fours chorkor financés par
les projets de développement lors des opérations de
test et rétrocédés ensuite aux transformateurs.
• Généralisation des fours dans les grands sites de
transformation le long du littoral sénégalais.
• Fours chorkor sont à ce jour construits par des
étrangers disposant plus de moyens financiers et des
possibilités de commercialisation dans leurs pays
respectifs.
• Fours parpaing largement adoptés par les
transformateurs sénégalais en raison de leur forte
capacité de production et leur multifonctionnalité
(braisage et fumage).
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Pour une plus forte adoption des fours chorkor, actions à
entreprendre :
• test de matériaux locaux pour réduire les coûts en
investissement
• augmentation des capacités de production
• plus grande implication des transformateurs sénégalais
quasiment absents de cette filière
• prospection de nouveaux marchés intérieur et extérieur
pour ces produits.
Pour améliorer le taux d’adoption des fours parpaing :
• procéder à des améliorations techniques (types de
matériaux, de combustibles, de grillage utilisés) pour
réduire les coûts en investissement et les charges
d’exploitation
• construire des abris pour maintenir l’activité en période
hivernale.
Merci de votre aimable
attention