LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION Accident à

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Comité Départemental du Val de Marne – Marc TISON – Moniteur Fédéral 2ème degré
LES ACCIDENTS
BIOPHYSIQUES ou ACCIDENTS
DE DECOMPRESSION
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LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Introduction
Le risque existe en plongée sous-marine de faire un accident de décompression. Pour en
faire une prévention efficace et un traitement approprié, il est bien nécessaire de les
analyser, d’en connaître les causes, les mécanismes pour mieux distinguer ces accidents
des autres.
Quelques rappels nécessaires
Les travaux du physicien Américain Henry annonce que :
«A température donnée, la quantité d’un gaz dissous dans un liquide à saturation est
directement proportionnelle à la pression que le gaz exerce sur le liquide».
Suit à cette affirmation, Henry détermine cinq états :
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Saturation (P.Atm.)
Sous saturation (phase de
dissolution dès la descente
et au fond)
Saturation (en fin de
plongée et avant le début de
la remontée)
Sursaturation critique (au
cours de la remontée et des
paliers)
Au-delà de la sursaturation
critique, c’est l’accident
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Henry énumère aussi les facteurs de dissolution selon certains états ;
La nature du gaz / Azote
La nature du liquide / Compartiments
La surface de contact / Capacité pulmonaire
La température / Milieu ambiant
Le temps / Période - Durée de la plongée
La pression / Profondeur
Agitation / Palmage ou travail au fond important
La structure de l’organisme / Eloignement des poumons
Il définit enfin que la TN2 de chaque compartiment considéré divisé par la valeur de la
P.Absolue à laquelle on veut remonter ce compartiment doit être inférieure ou égale au
coefficient de sursaturation critique du compartiment considéré
En cela, il préfigure les tables de plongée.
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
La quantité et le volume de gaz dissout est aussi à étudier dans l’anatomie du système
ventilatoire et circulatoire
En dernier lieu, il ne faut pas oublier pas que l’accident de décompression est
directement lié à ce que Mariotte et Boyle ont découvert, à savoir qu’un volume de gaz
est directement proportionnel à la pression qu’il reçoit :
P x V = Cste d’ou P1 x V1 = P2 x V2
Causes et Mécanisme
Lorsqu’un plongeur respire des gaz sous une pression supérieure à la pression
atmosphérique, son organisme est soumis aux lois de la physique.
Les gaz respirés vont diffuser au travers des membranes alvéolo-capillaires en fonction
de leur gradient de pression partielle et se dissoudre dans le sang, puis dans les
compartiments et les tissus.
L’oxygène est métabolisé par l’organisme et n’entre pas dans la cinétique de l’accident.
L’azote dissous, par contre, est accumulé dans les compartiments et tend sous l’effet de
la réduction de pression ambiante, à passer spontanément en phase gazeuse, sous forme
de micro-bulles qui tendent à emboliser la circulation capillaire pulmonaire.
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Mécanisme
Formation de
bulles pathogène
dans le système
veineux
Filtre pulmonaire
L’anatomie de notre circulation ne gêne pas la progression de ces micro-bulles, mais
au passage des capillaires où se font les échanges gazeux nécessaire à la restitution de
l’azote, l’augmentation de la masse gazeuse facilite l’assemblage des micro-bulles et
risque de donner naissance à des bulles pathogènes qui ralentiront et finiront par
bloquer la circulation.
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Il est évident de définir une vitesse de remontée et des paliers qui soient nécessairement
adaptés à la restitution de l’azote. L’émergence de ces micro-bulles sera d’autant plus
rapide que la baisse de pression sera importante et brusque.
Microbulles
Bulles
circulantes
Petites
bulles
Manchon
Bulle
stationnaire
La formation d’un manchon
gazeux provoque une ischémie
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
La maladie de
décompression
Thrombose
Agrégat plaquettaire
ou Sludge
Elle se développe dans la majorité des cas après
l’action bullaire. Les bulles agissent de manière
mécanique sur les parois des vaisseaux et
abrasent la tunique cellulaire interne. Ces
abrasures font apparaître des thromboses, des
agglomérats de plaquettes et l’activation des
facteurs coagulants concoure à l’épaississement
du sang ou sludge.
Cette boue provoque l’embolie graisseuse
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Accident
Formation bulleuse
articulaire et musculaire
Accident cérébral
Accident pulmonaire
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Les facteurs favorisant l’ ADD
Vitesse de remontée excessive
Non respect du ou des paliers
Paliers interrompus et non refaits
Paliers non conformes à la plongée réalisée
Efforts expiratoires pendant la remontée (valsalva - gonflage du gilet à la
bouche)
Méforme physique, fatigue et plongeur sous traitement
médical
Gênes, entraves (sanglages sur les membres)
Mauvaise préparation de la plongée (profondeur - durée - matériel)
Palmage ou travail au fond important - froid mal supporté
Efforts et activités physiques après la plongée – Apnée
Prendre l’avion (baisse de la pression atmosphérique en altitude)
Adiposité prononcée ; affinité des tissus graisseux pour l’azote
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Symptômes et physio-pathologie
Il peut-être intéressant de faire un classement par ordre de gravité plutôt que par ordre
d’apparition des symptômes
La vigilance doit néanmoins s’exercer sur deux points
Fatigue anormale et pâleur excessive
Asthénie : affaiblissement fonctionnel par
manque de stimulation psychique (du
style …t’inquiètes, t’as rien, repose-toi ou
fais la sieste. Quelques heures après, c’est
souvent la paralysie).
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Accident à dégazage modéré
Symptômes
Physio-pathologie
Puces/moutons - sensations
de démangeaison - marbrures
rouges sur le torse et le ventre
Dégazage sous-cutané - Œdème localisé.
Apparition souvent liée à une décompression
effectuée dans une ambiance froide (caisson)
entraînant une vasoconstriction périphérique
Ostéo/arthro/musculaire ou
bends : allant de la simple
gêne à la douleur intolérable
et créant une gêne
fonctionnelle
Bulles dans les os, souvent dans les surfaces
articulaires, dans les articulations et dans les
muscles. Ces localisations sont liées à des efforts
précis
Paraplégie : paralysie de la
moitié inférieure du corps,
symptôme le plus fréquent
Accident médullaire au niveau des lombaires ;
outre la paralysie des membres inférieurs, on
peut avoir une impossibilité d’uriner et une
parésie intestinale
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Accident à dégazage important
On retrouve les symptômes précédents plus :
Symptômes
Physio-pathologie
Monoplégie : paralysie d’un
membre
Dégazage localisé bloquant un centre nerveux
correspondant
Hémiplégie : paralysie de la
moitié longitudinale du corps
(droite ou gauche)
Dégazage dans la circulation bloquant
l’irrigation de l’hémisphère cérébrale gauche ou
droit
Tétraplégie : paralysie des
quatre membres
Dégazage important occluant les artères
afférentes au renflement cervical
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Accident à dégazage important (suite)
Symptômes
Physio-pathologie
Gêne respiratoire * pouvant
aller jusqu’à l’asphyxie ;
toux, cyanose progressive,
perte de connaissance, mort
Perturbation des échanges au niveau
pulmonaire, œdème, anoxie progressive,
défaillance cardiaque gauche
Syncope cardiaque*
Aéroembolie explosive
Attention : ces deux derniers symptômes* présentent beaucoup de similitude
avec ceux de la surpression pulmonaire. Un diagnostic différentiel sera
fourni par une étude de la vitesse et des conditions de la remontée
Vertiges, vomissements :
similitude avec le mal de mer
aigu
Dégazage dans l’oreille interne
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Arborescence
de l’accident
Puces
Cœur
accident
coronarien
Oreille
accident
labyrinthique
Moutons
Bends
Peau
Cerveau
accident
cérébral
Passage au
système
artériel
Blocage accident
pulmonaire
Articulations
Moelle
Bulles
stationnaires
Poumons
Bulles
circulantes
Les bulles dans le corps
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Gestes et attitudes à réaliser
Conduite à tenir
Ne pas négliger les signes présomptifs d’accident : dans le doute il vaut mieux
intervenir (l’oxygénation normobar, même sans nécessité, n’est pas nuisible)
C’est de la rapidité des premiers soins que dépendent les chances de réussite du
traitement. Mettre l’accidenté à l’ombre et allongé, les jambes légèrement
surélevées. S’il y a lieu, lui enlever sa combinaison isothermique
Le (la) placer sous oxygène normobar à 15 l/mn, en notant l’heure de début de
traitement. Si l’état du patient le permet, lui faire boire abondamment de l’eau et
environ 0,5 g d’aspirine (si non allergique)
Evacuer l’accidenté le plus rapidement possible vers un centre médicalisé
approprié sans interrompre l’oxygénothérapie
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Conduite à tenir
A réaliser (suite)
Fournir aux responsables médicaux toutes les données qui sont à l’origine de
l’accident (profondeur, durée, etc…)
Ne pas hésiter à faire intervenir un
hélicoptère si cela est possible
A proscrire
La réimmersion. Ce n’est qu’une prévention et en aucun cas un traitement
Traiter le problème à la légère ; Asthénie ou l’on est
persuadé par soi-même ou par son entourage que le
problème doit s’évacuer tout seul
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Prévention et conclusion
La plongée en scaphandre autonome nous expose à la sursaturation lors du
retour à la surface. Il faut donc éviter au mieux les risques favorisant
l’accident de décompression
Une bonne organisation et la connaissance des problèmes sont également une
source de prévention efficace : sites – vitesse de remontée – stock d’air –
procédures etc…
Statistiquement les accidents se manifestent dans :
50% des cas 30 minutes après l’émersion
35% des cas entre 30 minutes et 1 heure
10% des cas entre 1 h et 3 heures
4% des cas entre 3 h et 6 heures
1% des cas entre 6 h et 12 heures
LES ACCIDENTS DE DECOMPRESSION
Prévention et conclusion
Les accidents de décompression sont principalement dus à l’ignorance ou à
l’imprévoyance.
Une information précise de leur prévention est nécessaire. Malgré tout, il
subsistera les accidents imprévisibles imputables à des conditions extrêmes ou
anormales.
Peut-on dire pour autant que les cas véritablement accidentels sont immérités ?