Les maladies transmises par les tiques chez les ruminants

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Transcript Les maladies transmises par les tiques chez les ruminants

Les maladies transmises
par les tiques
chez les ruminants
Babésioses
Anaplasmoses
Maladie de Lyme
…
… le rôle très important des tiques du
genre Ixodes dans nos régions…
Ixodes ricinus
(Ixodes hexagonus)
Babesia capreoli, B. microti…
Les Babésioses bovines
• Deux espèces en zones tempérées :
– Babesia divergens
– Babesia major
(Ixodes ricinus)
(Haemaphysalis punctata)
• Deux espèces en zones tropicales :
– Babesia bigemina
– Babesia bovis
(Boophilus spp.)
(Boophilus microplus et B. annulatus)
Babésiose à Babesia divergens
• Pissement de sang ou mal de mai
• Bovins, bisons, gerbille de Mongolie
• Importance
– Médicale : évolution possible vers la mort
– Économique : guérison lente, diminution durable
de la production laitière
– Zoonose : cas exceptionnels (50 cas en Europe
dont 15 en France), splénectomie
Morphologie de Babesia divergens
1 à 2 microns : microbabésie
Répartition
géographique
. ..
..
D’après L’Hostis
et al, 2008 (ENVN)
Répartition mensuelle des cas cliniques de
babésiose à B. divergens
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
J
F
M
A
M
J
J
A
Nb de réponses
L’Hostis et al., 2008
S
O
N
D
Répartition des babésioses cliniques en
fonction de l’âge des bovins
80
70
60
50
40
30
20
10
0
< 1 an
1- 2 ans
2 - 3 ans
% / nb total de cas
> 3 ans
Bilan de l’épidémiologie de la babésiose
bovine à B. divergens
• Répartition géographique inégale en France
• Maladie saisonnière contractée au pâturage
• Résistance du parasite
– Chez les bovins de plusieurs années
– Chez les tiques pendant au moins deux générations
• Grande sensibilité des races améliorées et des individus à
hautes productions
• Signes cliniques sur animaux de plus d’un an, prévalence
clinique de 0,1% en France (entre 15 et 20 000 cas/an).
Pathogénie de la babésiose bovine
à B. divergens
• Anémie par hémolyse, hypoxie et acidose
• Ictère hémolytique pré-hépatique
• Bilirubinurie et hémoglobinurie
• Néphrite
• Splénomégalie
• Séquestration de GR dans les capillaires profonds
Immunité contre Babesia divergens
• Les jeunes ruminants ne sont pas ou peu
sensibles
– Veaux jusqu’à 8-9 mois
– Mécanismes ?
• Après une primo-infection : état de prémunition
– Chez le jeune comme chez l’adulte
– Vis à vis d’une souche locale (variations antigéniques)
•
Cas idéal : prémunition acquise avant 8-9 mois
Symptômes et signes hématologiques de la
babésiose à Babesia divergens
• Forme typique
– 8-10 jours d’incubation
– Accès fébrile
• 40-41°C pdt 2j puis 39°C
• Cortège fébrile
– Syndrome hémolytique
• Anémie (< 3 M/mm3)
• Urines foncées et
mousseuses
• Sub-ictère
– Diarrhée en corde
– Nervosité voire agressivité
– Avortement possible
• Forme chronique
–
–
–
–
Parasitémie faible
Clinique très pauvre
Baisse des productions
Rechutes possibles
• Formes sur-aiguës
– Vaches laitières HP
– Syndrome méningoencéphalitique
– Mort en 24-36 heures
Urines foncées et mousseuses
Diarrhée en corde
Lésions et pronostic de la babésiose bovine
à Babesia divergens
• Coloration ictèrique
des muqueuses et
des séreuses
• Hépatosplénomégalie
• Néphrite : gros rein
noir des bovins
• Pronostic médical
– Bon si diagnostic
précoce
– Réservé si
• Hypothermie et ictère
franc
• Hématocrite < 15%
• Pronostic
économique
– Toujours grave (lait)
Diagnostic de la babésiose bovine à B. divergens
(considérations épidémiologiques et cliniques)
• Diagnostic différentiel
– Grands états fébriles
• Charbon bactéridien
– Syndromes hématuriques
• Intoxication par la fougère
grand aigle
– Anémies fébriles
• Anaplasmose
– Syndromes ictériques
• Leptospirose
• Intoxication par la
mercuriale
(Hémoglobinurie)
– Syndromes entéritiques
• Paratuberculose
• Strongyloses gastrointestinales
• Diagnostic de
laboratoire
– Accès thermique
• Frottis sanguin et PCR
– Formes chroniques
• Difficile sur frottis
• Sérologie (IFI ou ELISA)
ENV Nantes
• Inoculation de sang à la
gerbille de Mongolie !
• PCR
Traitement et prévention de la babésiose bovine à
Babesia divergens
• Traitement spécifique =
imidocarbe (Carbesia ND)
–
–
–
–
2 mg/kg, IM
Douleur
Signes nerveux
Amélioration clinique nette
< 36h
• Traitement palliatif
– Solutés isotoniques
– Transfusion
– Soutien hépato-rénal
• Pas de vaccins
• Lutte contre les vecteurs
– Difficile (larves et
nymphes)
– Acaricides rémanents
• Deltaméthrine et
fluméthrine
• Pics de populations
• Chimioprévention à
l’imidocarbe
Babésioses
du mouton et de la chèvre
• Microbabesia ovis (Rhipicephalus bursa)
– Sud-Ouest et pourtour méditerranéen
– Très pathogène
• Hyperthermie, asthénie
• Anémie et hémoglobinurie
• Signes broncho-pneumoniques
• Babesia motasi (Haemaphysalis punctata)
– Beaucoup plus répandue
– Moins pathogène
• Traitement imidocarbe (2 mg/kg au maximum)
• Chèvres moins sensibles que les moutons
Anaplasmoses bovines et ovines
• Chez les bovins et les ovins
– Anaplasmes des granulocytes neutrophiles
• Anaplasma phagocytophilum
« Fièvre des pâtures »
• Chez les bovins seulement :
– Anaplasmes intra-érythrocytaires
• Anaplasma marginale
• Anaplasma centrale
• Chez les ovins seulement
– Anaplasmes intra-érythrocytaires :
• Anaplasma ovis
(pathogène)
• Anaplasma mesaeterum (peu pathogène)
« Piroplasmose blanche »
Anaplasmose bovine à Anaplasma marginale
Anaplasmose ovine à Anaplasma ovis
• Rickettsies intra-érythrocytaires
• Transmises par :
– Des tiques (transmission trans-stadiale)
– Des insectes hématophages (Tabanides
et Stomoxes) par voie mécanique
– Par les aiguilles !
– In utero +++
Frottis sanguin de bovin :
A. centrale et A. marginale
A. centrale
A. marginale
Pathogénie et symptômes
• Destruction des hématies parasitées par
phagocytose uniquement  pas de bilirubinurie ni
d’hémoglobinurie  piroplasmose « blanche »
• Anémie non régénérative
• Maladie chronique, cachectisante
• Hyperthermie
• Perte d’appétit
• Constipation opiniâtre (indigestion du feuillet)
Infection inapparente chez les jeunes < 9 mois
Grande variabilité individuelle de sensibilité
Diagnostic
Diagnostic et traitement des anaplasmoses
à A. marginale et A. ovis
• Diagnostic différentiel
– Sous alimentation
– Strongyloses gastro-intestinales, fasciolose et dicrocoeliose
•
•
•
•
Nécropsique : indigestion du feuillet
Etalement sanguin +++
Hémagglutination indirecte et ELISA
Traitement :
– Oxytétracycline (2 inj TLA à 72h d’intervalle)
– Imidocarbe (posologie babésiose)
– Pas de stérilisation de l’animal
• Vaccins : tué ou atténué (USA)
• Lutte contre les tiques et les insectes hématophages
Anaplasmose bovine
à Anaplasma phagocytophilum
•
•
•
•
« Fièvre des pâtures » ou Tick borne fever (UK)
Anciennement « Ehrlichia phagocytophila »
Vecteur : Ixodes ricinus
Maladie connue depuis longtemps en Scandinavie
mais de découverte récente en France (1991) surtout
dans le grand ouest (élevages laitiers)
• Espèces affectées : très peu spécifique, très différent de la
babésiose
– Bovins, moutons, chèvres, chevaux et ânes, chien et chat,
homme
– Micromammifères sauvages, ruminants sauvages… =
réservoir
• Zoonose mais les cas humains sont très rares (?)
Anaplasma phagocytophilum
Morula dans un
polynucléaire
neutrophile
Transmission trans-stadiale
par Ixodes ricinus
Tableau clinique de la fièvre des pâtures
• Forme aiguë
– Seule observable, évolution sur 5-10 jours
– Au pâturage
• Formes sub-aiguë et chronique
– Uniquement décelable a posteriori (sérologie)
Phase aiguë de la fièvre des pâtures
• Hyperthermie brutale : 41-42°C au début
apparence contagieuse
• Baisse brutale de la production laitière (> 50%)
– Souvent seul signe clinique d’alerte
• Syndrome grippal :
– Toux sèche au départ puis grasse très productive
– Polypnée, essoufflement
• Asthénie et troubles de la locomotion
• Œdème et empâtement des pâturons
– = maladie des gros pâturons (inconstant mais très
significatif)
• Avortements possibles (précoces ou tardifs)
Phase sub-aiguë
lente remontée de la lignée leucocytaire
Période de grande fragilité / autres pathogènes :
Pneumonies, mammites, babésiose,
anaplasmose à A. marginale
Phase chronique
portage chronique asymptomatique
réservoir pour les tiques
Diagnostic et traitement
de la fièvre des pâtures
• Diagnostic
– Examen direct sur frottis sanguin
• Sang sur EDTA
• Positif entre J0 et J5
– PCR en phase aiguë sur sang EDTA (LDA22)
– Sérologie IFI en phase chronique (> J21)
• Traitement
– Oxytétracycline : 10 mg/kg/j/3 jours (IV)
– Oxytétracycline longue action (IM), 2 inj/48h
d’intervalle
Prévention de la fièvre des pâtures
• Pas de vaccins
• Le pré-troupeau est moins sensible :
exposition des génisses de 1ère et 2ème
année aux tiques et immunité de prémunition
• Au contraire, stratégie d’évitement
(adultes)
– Gestion mécanique (destruction des biotopes à
tiques)
– Clôtures électriques en recul des haies
– Pyréthrinoïdes en Pour On
• Caprins = très bons réservoirs
La maladie de Lyme
première maladie vectorielle de l’hémisphère nord
• Spirochétose due à des Borrelia du complexe
burdorferi
– B. burdorferi burdorferi
– B. azfelli
– B. garinii
(parmi 11 espèces)
• Transmise par des tiques du genre Ixodes (I. ricinus)
• Limitée à l’hémisphère nord
• Affecte de très nombreuses espèces : petits
mammifères, Cervidés, Ruminants domestiques,
chiens, cheval, homme
Expression clinique
de la borréliose de Lyme chez les bovins
Anomalies de la démarche
Gonflement des articulations
= arthrite (coude, épaule, jarret)
Hyperthermie
Perte de poids
Diarrhée
Avortements possibles
Cette pathologie sera développée plus tard au cours du module