Les paradis fiscaux : évolutions en France
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Transcript Les paradis fiscaux : évolutions en France
Lutte contre les paradis fiscaux : historique
(En rouge : les infos négatives)
Années 20 : la SDN veut créer un « comité fiscal » ; opposition de la Grande
Bretagne, des Pays Bas, de la Suisse, …
Années 60 : l’OCDE propose « Interfipol » : capotage
2006 : les ONG spécialisées se regroupent dans le Tax Justice Network à
l’international et dans la Plateforme des paradis fiscaux et judiciaires en
France
G20 du 02 Avril 2009 :
création liste, mais fondée sur un seul critère : absence de coopération fiscale
2010 : les E-U imposent pour le 01/01/2014 le Foreign Act Tax Compliance Act
(FATCA) :
Obligation pour les banques opérant aux US de procéder à l’échange automatique de
données concernant les comptes des ressortissants américains hors du territoire, de
façon que ces ressortissants soient imposés au tarif appliqué aux USA
Sinon, refus d’accès de ces banques au marché US
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Paradis fiscaux : échec du « modèle » RUBIK prôné par la Suisse
Eté 2009 : pour éviter la MEP d’un échange automatique de données, la Suisse
signe avec l’Allemagne le principe d’un accord dit « Rubik » : en échange de la
poursuite de l’anonymat, la Suisse verse un « impôt » libératoire
refus de la France,
puis finalement du parlement allemand
Mais : Août 2011 : accord de la Grande Bretagne, qui pensait récupérer ainsi
sur 10 ans entre 4 et 7 Mds de Livres (5 à 8,5 Mds d’€)
Premier bilan (02/2014) :
Révision à la baisse du total espéré : 1,9 Mds de Livres
Entrées effectives : 0,8 Mds et flux actuel proche de 0
Deux explications :
Pour obtenir cet accord, les chiffres prévisionnelles de rentrées fiscales avaient été
gonflés par la City
La GB ayant signé un accord de type Rubik avec le Liechtenstein mais plus
avantageux, il y aurait eu des transferts massifs
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Lutte contre les paradis fiscaux : évolutions internationales récentes au
niveau entreprise
2005 : Europe : mise en œuvre de la directive épargne : échange automatique
de données sur les paiements d’intérêts des personnes physiques
2009 : tentative d’élargissement de la directive épargne aux personnes
morales (entreprises) : bloquée par Luxembourg et Autriche
11/2013 : la commission européenne propose une nouvelle directive « mèrefiliale » pour empêcher les abus d’optimisation fiscale (mais seulement les abus)
dans le choix de la domiciliation des filiales
G20 02/2014 : par encore de décision, mais le G20 approuve le BEPS (Base
Erosion ans Profit Shifting), plan d’action en 15 points de l’OCDE destiné à
taxer les profits là où se situe l’activité économique :
Contrôle des prix de transferts
Obligation de comptabilité par pays des activités, des profits et des impôts payés.
Mais …
rien de précis sur les « trusts » (structures juridiques organisant l’opacité fiscale)
Conservation du « paradigme de la souveraineté » des pays
FD – 04/2014
Lutte contre les paradis fiscaux : évolutions internationales récentes
G20 10/2013 puis 03/2014 : signature par tous les pays du G20 et 50 autres pays, dont quelques
paradis fiscaux (Monaco, Andorre, Singapour, …), de la « Convention fiscale multilatérale » : levée du
secret bancaire et MEP de l’échange automatique des données (envoi systématique d’informations – et non
sur demande – sur les placements des étrangers).
Décision rendue possible après la levée du blocage du Luxembourg et de l’Autriche ; pour 3 raisons :
1) 01/01/2013 : directive européenne : MEP effective début 2015 de l’échange automatique de données,
décision à coupler avec :
Entrée en application de FATCA en 07/2014, avec accord de la Suisse et de tous les pays européens (y
compris donc le Luxembourg et l’Autriche) ; or l’application de la clause européenne dite de « nation la
plus favorisée », oblige ces 2 derniers pays à s’aligner sur les autres pays européens, donc à accepter
l’échange automatique de données
2) G20 de 09/2013 : l’échange automatique devient un standard mondial à appliquer d’ici 2016 (ce
standard est fixé par l’OCDE suite à une décision du G20 de 06/2012 ; l’OCDE est en train de finaliser ce
standard qui sera validé par le G20 de l’automne 2014 ; les pays du G20 s’engagent à aider
financièrement les pays pauvres à mettre en œuvre ce nouvel outil)
3) l’Autriche ne lâchait pas tant que le Luxembourg ne lâchait pas, ce dernier refusant tant que la Suisse
ne lâchait pas …
Or, sous la pression à la fois de l’Europe et des USA, la Suisse a accepté finalement le standard
Mais … attend le G20 de l’automne 2014 pour entamer le processus en 2015, prendre une décision en
2016 (nouvelles lois), et appliquer en 2017 …
11/2013 : juste avant le forum fiscal mondial, le Liechtenstein lève son secret bancaire et accepte le
principe futur d’échange automatique de données
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En positif :
Accélération des décisions internationales (les gouvernements manquent vraiment
de rentrées fiscales …), et pression réelle sur les paradis fiscaux (menace
d’alourdissement des taxes sur tous flux entrants et sortants)
Effet des offensives anti-opacité : Offshore leaks, Mediapart, … (dont les
données peuvent maintenant être utilisées en France par les juges d’instruction)
Exemple de conséquences en France :
Une circulaire de Juin 2013 promet des pénalités réduites en cas de déclaration
spontanée d’avoirs non déclarés détenus à l’étranger
Les banques suisses et luxembourgeoises mettent en demeure les étrangers à
se mettre en règle avec leur pays
Premier bilan dressé au 07/02/2014 :
15813 contribuables se sont faits connaître
2621 dossiers sont complets, représentant 2,386 Mds ; comme les montants à payer
représentent environ ¼ des avoirs, 600 millions € de rentrées sont déjà certaines,
230 millions déjà encaissés ; par extrapolation, le budget espère une rentrée totale
d’environ 4 Mds €, dont 1 Md € cette année
2014
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FD – 04/2014
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Mais … 1) ces mesures sont incomplètes :
Elles ne concernent pas les résidents à l’étranger
Elles ne concernent pas les pays hors G20 :
FD – 04/2014
•
Certains paradis fiscaux résistent ; ce sont souvent des pays « confettis » : Bahamas,
Panama, Ile Maurice, Seychelles, iles Marshall, Vanuatu, Samoa, …
•
(Les Iles Vierges, les Bermudes et Gibraltar viennent par exemple de monter une structure
commune d’échanges pour trouver des parades ; seule concession de leur part : un cadre
plus strict de régulation pour le blanchiment d’argent)
•
(Inversement : sous la pression, les îles Caïmans ont accepté en 09/2013 le nouveau
standard)
•
Certains pays du Sud pourraient être tentés de devenir des paradis fiscaux …
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2) Pas encore de décisions concernant les « personnes morales » : en
particulier, les multinationales, qui continuent à :
•
localiser leurs profits dans les paradis fiscaux au travers des sociétés écran,
•
Jouer sur les prix de transferts
Mais la pression augmente par le biais d’un resserrement de ce qu’est une
optimisation fiscale légale (pour mémoire : le standard BEPS à l’étude :
obligation de déclaration du CA là où il se fait, etc …)
3) La lenteur d’application va laisser le temps à la mise au point de stratégies
d’évitement : les gros fraudeurs créent en ce moment de nouvelles sociétés
offshore à Panama, Dubaï, aux Bahamas, …
Exemple des Iles Vierges : 20 000 sociétés offshore en 2008, 120 000 aujourd’hui …
(soit 5 par habitant)
FD – 04/2014
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Lutte contre les paradis fiscaux : que faudrait-il faire de plus au niveau
Europe ?
Au niveau européen, deux pistes a minima (source : D Plihon, 03/2014) :
1) harmoniser les impôts sur les sociétés :
Assiette fiscale commune (il « suffirait » de décider d’appliquer une directive déjà
existante de la commission européenne sur le sujet : ACCIS)
Harmonisation des taux d’impôts sur les sociétés
(Il est possible d’opérer dans un premier temps cette harmonisation entre pays cherchant
une « coopération renforcée », puis généraliser aux 28 membres)
2) Créer un « FATCA » européen :
Concernant toutes les institutions financières hors UE ouvrant un compte aux
ressortissants européens ET aux entreprises à capitaux majoritairement européens
Obligeant ces institutions à passer à l’échange automatique de données, sous peine
d’être évincées du marché européen
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Demain, peut-être ?
FD – 04/2014
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Les paradis fiscaux : évolutions en France (1)
13/02/2013 : proposition de loi à l’assemblée : forcer dès 2014 les banques à publier la
liste de leurs filiales et de leurs activités avec 2 critères : CA, effectifs à l’étranger
Sénat ajoute 3 critères : profits, impôts, subventions publiques
10/04/2013 : annonce de François Hollande : 1) Les 5 critères sont repris – 2) Aller vers
l’échange automatique de données – 3) Puis étendre aux grandes entreprises (mais le communiqué qui
suit précise : au niveau européen => danger de dilution temporelle …) – 4) Création d’un parquet fiscal
(remarques : 1) les moyens existent déjà => c’est du redéploiement ; 2) rupture avec la tradition de séparation des
tâches fisc-procureurs)
Conseil des ministres 24/04/2013 ; projet de loi : forcer les banques françaises à publier
la liste de leurs filiales et de leurs activités (mais très en retrait : pas le détail des comptes ; et
pas de transmission automatique de données)
Conseil des ministres 07/05/2013 ; projet de loi : MEP d’un procureur national chargé de
la lutte contre la corruption (mais rattaché au procureur général de Paris, ce qui ne le rend pas
statutairement indépendant)
FD – 04/2014
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Les paradis fiscaux : évolutions en France (2)
Loi du 06/12/2013 « relatif à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et
financière » :
délai de prescription passe de 3 à 6 ans,
peines plus lourdes (7 ans de prison au lieu de 5 ; 2 millions d’amende au lieu de 750 000 €)
Création d’un parquet financier national, sous la garde des sceaux
Désignation de juges d’instructions indépendants facilitée, possibilité aux associations de se porter partie civile
Possibilité pour la justice d’utiliser les écoutes téléphoniques, les infiltrations, l’utilisations des données obtenues
de façon illicite (offshoreleaks, mediapart, …)
Les lanceurs d’alerte protégés comme les journalistes
la justice peut poursuivre directement les personnes, mais seulement lorsqu’elles investissent des fonds
dissimulés au fisc (le délai de prescription débutant au moment de la découverte des faits),
mais, sinon, il faudra toujours l’existence d’une plainte de Bercy pour poursuivre (notion de « verrou de Bercy » ; or,
l’administration fiscale cherche plus à faire rentrer des recettes qu’à poursuivre en justice)
01/2014 : Moscovici retire Jersey et les Bermudes de sa liste des paradis fiscaux : ils auraient
suffisamment bien collaboré ; en fait, le lobby des ré-assureurs (Bermudes) et celui des banques
(Jersey) étaient montés au créneau avec succés …
Dans le même temps, la France se propose de durcir à l’avenir les critères de la liste des paradis fiscaux
: introduction du critère d’acceptation de l’échange automatique de données
FD – 04/2014
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G20 : UE + 14 républiques + 5 monarchies :
OCDE :
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Australie
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Australie
Nouvelle-Zélande
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Afrique du Sud
Canada
Mexique
Etats-Unis
Argentine
Brésil
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•
Canada
Mexique
Etats-Unis
•
Chili
•
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•
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•
•
•
•
•
•
•
•
Chine
Japon
Corée du Sud
Inde
Indonésie
Arabie Saoudite
Turquie
Allemagne
France
Italie
Royaume-Uni
Russie
•
•
Japon
Corée du Sud
•
•
•
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•
Turquie
Allemagne
France
Italie
Royaume-Uni
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•
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•
•
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•
•
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•
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•
Espagne
Portugal
Belgique
Pays-Bas
Autriche
Danemark
Norvège
Finlande
Suède
Grèce
Hongrie
République tchèque
Estonie
Pologne
Slovaquie
Slovénie
Irlande
Islande
Suisse
Luxembourg
Israël
•
FD – 04/2014
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