C 021213 deconditionnement effort 3

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« Le déconditionnement
à l’effort aérobie »
3ème PARTIE
cours d’ 1 heure
Version C-021213
Auteurs
Carole PUCCINI et Roland SULTANA
Modalités de réalisation
de la rééducation à l'effort et par l'effort,





- Le conseil médical simple, avec orientations des
activités physiques et quotidiennes, selon les aptitudes
et l'indication.
- La réalisation dans une structure médicalisée de
réadaptation.
- La rééducation dans un cabinet de kinésithérapie avec
un programme précis à l’exception des cardiaques.
Le nombre de séances est lié à l'indication et aux
facteurs individuels : 15 à 20 séances dirigées sont
habituellement souhaitables.
ll est conseillé de répéter ces séances, par courtes séries
et pendant longtemps car les progrès sont étalés sur
plusieurs années et cela permet de les maintenir.
Pour les lombalgiques
les dorsalgiques
et les cervicalgiques
c’est également une priorité
Il y a moins de récidives après une hernie
discale opérée lorsque le patient reprend
un sport dans lequel il était performant,
même s’il ne s’agit pas d’un sport
classiquement conseillé
 Exemple de sports peu recommandés aux
lombalgiques : tennis, judo, parachutisme,
etc…
 Cela ne veut pas dire que ces
activités doivent être conseillées à
tous les lombalgiques…

« La plus sûre façon de tuer
un Homme c’est de
l’empêcher de travailler,
c’est de le payer à ne rien
faire »
Félix Leclerc, poète de « la Belle
province »
Déficit d’adaptation à l’effort
physique et situations de handicap

La fatigue est une cause fréquente de consultation et de
mal-être au travail.

Tous les fatigués ne se ressemblent pas,
il faut distinguer :
- la fatigue physique,
- et la lassitude qui est comportementale.

Dans les deux cas le handicap est identique :
une difficulté à faire face, en quantité ou en durée,
aux besoins d’une dépense énergétique accrue
dans une situation donnée.
LE HANDICAP
Modifications du corps
Limitations
fonctionnelles
Obstacles dans les
situations de la vie
Subjectivité
Vieillissement au travail et
handicap
Le fait d’avoir des lésions corporelles
préexistantes ( Paralysies post-poliomyélite,
paraplégie, amputation des membres
inférieurs, séquelles de cérébro lésions néonatales ou IMC…) favorise le processus de
désadaptation physique précoce au travail.
 Ceci implique une surveillance particulière
 et un risque de devoir prendre la retraite
plus précocement.
 Il en est de même pour les personnes avec
handicap mental (d’origine génétique ou
traumatisés cérébraux).

La médecine ressemble à un pendule oscillant
entre 2 positions extrêmes


Autrefois on préconisait un repos
prolongé et abusif
Maintenant on nie la nécessité de
se reposer (négationnisme).
Ces 2
attitudes
sont tout aussi
néfastes
Quand va-t-on enfin trouver
un juste équilibre entre
repos et activité ?
L’équilibre entre les positions extrêmes
est préconisé depuis des millénaire
par la médecine orientale
Exemple d’extrémisme concernant l’équilibre
entre le travail et le repos :
Ignorance du
déconditionnement à l’effort
Selon Halar et Bell, c'est à un
chirurgien anglais : J. Hilton,
(1882) que l'on doit la
promotion du repos au lit en
tant qu'approche
thérapeutique de base dans le
traitement des maladies
humaines.
Il faut dire que le fameux
"gardez le lit" a eu du succès et
a la vie dure. Il a même pris
l’allure d’une sorte de
«thérapeutique» avec la notion
de convalescence, confondant,
fatigabilité et adaptation à
l’effort, repos et réadaptation.
Négationnisme du repos
Le repos est uniquement un
préjugé (un dogme)
qui nous coûte cher
sur le plan de
la santé au travail
Exemple de freins médicaux iatrogènes
Interdit de tennis.

N. 43 ans, professeur de mathématiques a une passion : le
tennis. Après deux pontages et un réentraînement « poussé »
dans le service, il reprend son travail à un « poste » adapté
(décision de la commission médicale) : télé-enseignement à
domicile. Ses temps de loisir lui permettent de reprendre avec
succès son sport favori et de se « classer » .
Il existe
pourtant
une autre
tendance
qui recherche
un équilibre
entre
repos et activité
Recherche d’un équilibre
entre repos et activité


En 1947, Sir Ludwig Guttmann créait et inaugurait, à StokeMandeville près de Londres, les premiers jeux olympiques
pour personnes handicapées
Mais on peut se désoler de la tendance de certains
« sportifs » handicapés ou non à utiliser des substances
dopantes ou des pratiques à risques pour pouvoir gagner à
tout prix
Les effets bienfaisants de l'activité physique sont très
largement connus dans l'histoire de notre médecine.
- Hippocrate
- Tissot (« la gymnastique médicale et
chirurgicale, ou essai sur l’utilité du
mouvement ou des différents
exercices du corps et du repos dans la
cure des maladies », 1781) Ling
(1804),
- Bourneville avec Séguin (« Hygiène et
traitement moral des idiots ») (1847).
- Wetterwald (« Manuel pratique de
kinésithérapie », 1912),
Mais les contre-indications et les limites
sont souvent ignorées par les pratiquants
et (encore plus grave) par les enseignants
On est passé d’un extrême à l’autre :
Il y a une dizaine d’années c’était un crime de faire
marcher les patients de neurologie
 Maintenant c’est souvent du grand n’importe quoi :

- Absence de préparation du patient avant l’exercice,
- insuffisance d’adaptation et de personnalisation
des conditions de pratique
Exemple : natation et exercices intensifs pour un patient
présentant une sclérose en plaques dans une balnéothérapie
trop chaude (risque de déclencher une poussée)
16
De la peur de l’effort
au déconditionnement social et à l’exclusion
La plupart des médecins redoutent de conseiller une
rééducation à l'effort chez un «cardiaque» ou un
«dosalgique» et sont restrictifs (obligation de
précaution ?) dans leurs prescriptions et conseils,
même par rapport à l'activité quotidienne.
Ou bien, ils donnent des conseils d'activité trop modérée
dont on sait qu'elle est inefficace pour redonner à la
personne désadaptée une fonction de tolérance à
l'effort compatible avec une bonne qualité de vie.
Le résultat est néfaste et se solde par des arrêts de travail
prolongés avec exclusion, parfois définitive du milieu du
travail et par un « déconditionnement social ».
Inversement le négationisme de la
dangerosité de certaines activités
physiques ou sportives
peut avoir des conséquences redoutables
Exemple : Une patiente qui a décelé sa prothèse de
hanche en faisant de l’aquabike trop intensif
Il est difficile de trouver le juste équilibre
entre trop et trop peu
Exemple de danger
Arthrose fémoro-patellaire précoce
(ayant nécessité des interventions chirurgicales allant
jusqu’à la prothèse de genou) déclenchée par :

la musculation en salle et en particulier l’usage
intempestif de la presse à quadriceps

excès de gymnastique chinoise de type Tai-ChiChuan chez les séniors
Historique :

Le réentraînement, (ou mieux la rééducation à l'effort), fait
partie, depuis longtemps, des programmes de rééducation des
paraplégiques et des accidentés du travail (SNCF, Renault).

L'utilisation d'un programme particulier de rééducation par
l'effort pour lutter contre la désadaptation à l'effort dans le
traitement des coronaropathies
Goepfert & Pierquin (Nancy), Chignon & Hamonet (Créteil)
Broustet (Bordeaux).
Bases
physiologiques
Bases physiologiques I
Les différentes formes d'exercices et d'activités
humaines selon J.C. Chignon & F. Jan.
Selon la topographie :
1 - Exercices "locaux" sollicitant un seul groupe musculaire (se soulever
sur la pointe des pieds", "tirer des bras en arrière")
2 - Exercices "régionaux" sollicitant plusieurs groupes musculaires (la
marche, le vélo, le tapis roulant, par exemple).
3 - Exercices "généralisés" mettant en jeu la quasi-totalité des groupes
musculaires (course, natation).
ll faut savoir que chacun de ces exercices a des effets métaboliques sur
l’ensemble du système endocrinien, cardio-vasculaire et musculaire.
Ils sont d’autant plus importants que les masses musculaires mises en
jeu sont volumineuses (exercices régionaux et généralisés).
Bases physiologiques II
Selon le coût énergétique :


Il est possible pour chacune de nos activités
de fixer leur coût énergétique
par comparaison avec la consommation d'oxygène
au repos.
La comparaison de la valeur de repos
avec la valeur à l'effort
permet d'évaluer l'activité par le coefficient de
multiplication (doublement, triplement ou plus).
L'équivalent métabolique
(Metabolic Equivalent of Task, MET)
est une méthode permettant de mesurer l'intensité
d'une activité physique et la dépense énergétique.
 On définit le MET comme le rapport :
activité / métabolisme de base.

L'échelle d'équivalence métabolique va
- de 0,9 MET (sommeil)
- à 18 MET (course à 17,5 km/h).

Plus l'intensité de l'activité est élevée, plus le nombre
de MET est élevé.
Le jogging (8km à l'heure) est évalué à 7 MET,
 La bicyclette (20 km à l'heure) à 7- 8,5 MET,
 Repasser à 3 MET,
 Tondre le gazon à 4-6 MET,
 Monter lentement un escalier à 5-6 MET.

On peut ainsi mesurer la puissance énergétique de
nos activités quotidiennes, de loisirs et de travail.
C'est là un instrument précieux pour l'adaptation et
la réadaptation.
Tables de conversion des actes courants de la vie en
MET, J.C. Chignon et F. Jan :




*Moins de 3 MET : manger, se laver, s'habiller,
faire la cuisine, laver la vaisselle (sans machine),
*3 à 4 MET : repasser, balayer, faire un lit, avoir
un rapport sexuel,
*3 à 5 MET : faire les courses, passer l'aspirateur,
faire du jardinage (sarcler, biner)
*5 à 6 MET : Peindre un plafond, monter
lentement un escalier, tailler des haies, porter 15
à 20 kilos.
Bases physiologiques III
Selon le type d'effort
et le mode de sollicitation des chaînes biologiques énergétiques :

Exercices "de vitesse", d'intensité maximale et de durée très
brève (moins de10 secondes),

Exercices "de résistance", d'intensité submaximale, de durée
comprise entre 10 secondes et 2 minutes,

Exercices "d'endurance", d'intensité plus modérée, supérieure à
3 minutes, et pouvant se prolonger plusieurs heures.
En rééducation, ce sont les deuxième et troisième type
d'exercices qui sont les plus utilisés.
Les efforts brefs et intensifs ayant un effet défatigant rapide par
leur action sur l'ensemble des masses musculaires,
les efforts moins intenses et plus prolongés ayant plutôt un effet
vasculaire périphérique.
Bases physiologiques IV
Le principe de la surcompensation
Hypothèse de la surcompensation
Lorsque l'organisme subit une charge d’entraînement, des
mécanismes physiologiques se mettent en route pour recouvrer
l’état initial avant l'entrainement.
La mise en route de ces mécanismes dépend
de l'intensité de l'effort.
Si celle-ci n'est pas suffisante rien ne se passe...
C'est lorsque l'intensité s'approche de très près des capacités
maximales que ces mécanismes de récupération vont s'activer pour
compenser l'effort.
La compensation va aller au delà du retour à la normale,
avec pour conséquence :
la montée à un niveau supérieur à celui avant l'effort...
Voilà pourquoi on parle alors d'une surcompensation.
La fatigue : vecteur de la surcompensation ?
On s'accorde à penser que la fatigue est un excellent
moteur pour enclencher les processus d’adaptation à
l’entraînement...
"Le corps s'habitue" entend-on ainsi un peu partout...
« La fatigue est le marchepied de l’adaptation »
C'est vrai mais jusqu'à un certain point !
Une fatigue mal gérée peut s’avérer
extrêmement négative pour la
performance.
http://www.diet-sport-coach.com/pages/content/info-entrainement/monotonie-danger.html
À court terme, le niveau 1 : l’adaptation immédiate
On l'appelle l'adaptation immédiate, (appelée aussi "aïgue")
celle où l'organisme va se contenter :
-de refaire les réserves épuisées
- et de rééquilibrer ce qui a été perturbé pendant l'effort.
Des processus que l'on appelle « ré-équilibration cellulaires »
vont s'enclencher.
Cette adaptation se structure avec 2 paramètres :
- Pendant la séance d'entrainement avec les temps de
récupération entre les périodes de fortes charges.
- Avec une alimentation adaptée avant, pendant et après
l'effort.
À moyen terme, le niveau 2 : la surcompensation
À ce niveau, l'organisme va enclencher le rétablissement des
capacités fonctionnelles de l'organisme en dépassant l'état initial.
Cette récupération qui va ramener l'équilibre s'accompagnera
d'un renforcement des systèmes fonctionnels qui ont été
mobilisés dans les exercices précédant cette phase de
récupération.
Tout se passe comme si l'organisme avait appris à trouver une
meilleure parade à un éventuel retour des conditions de
déstabilisation provoquées par l'effort imposé par l'entrainement.
Les paramètres de la surcompensation
La surcompensation dépend essentiellement de deux paramètres :
La nature du travail fourni
La quantité de la charge globale de travail.
Pour faire court plus le travail est important
et spécifique à une filière (ou une qualité)
et plus le temps de récupération et l'amplitude de la
surcompensation sont élevés.
Avec un principe de base : pour obtenir une surcompensation,
l'exercice doit avoir une intensité suffisante.
Les durée de récupération pour viser la
surcompensation
12 à 24 heures pour des exercices de vitesse
24 à 48 heures pour des exercices de PMA (puissance
maximale aérobie) longue
72 heures pour des exercices d'endurance (mobilisant
notamment la puissance aérobie)
Attention cependant à être prudent... car un exercice n'est
jamais vraiment à 100% spécifique à une qualité.
Pour en savoir plus sur la surcompensation :
http://www.diet-sportcoach.com/pages/content/infoentrainement/monotonie-danger.html
Contre-indications
Absolues et rares :
 hyper tension artérielle instable,
 grande insuffisance cardiaque qui peut aussi
bénéficier d’une rééducation appropriée
Relatives, elles sont liées à des atteintes
associées (arthrose du genou par ex.) qui
peuvent être contournées et bénéficier d’une
prise en charge rééducative spécifique.
Indications
Prévention et traitement du syndrome d'immobilisation.
 Les effets de l'alitement sont rapides sur les muscles (chute de la force
musculaire de 30 % en 15 jours) et le système cardio-vasculaire
aboutissant à un véritable "déconditionnement circulatoire"

En un mois de décubitus, 500 mml supplémentaires de sang stagnent dans
les membres inférieurs.

Le risque d'hypotension orthostatique est important, après plusieurs jours
d'alitement, surtout chez les personnes les plus âgées. Les possibilités
d'augmentation du débit cardiaque à l'effort diminuent de 27 % en 3
semaines.

Le meilleur traitement est évidemment la prévention par le lever précoce :
une heure de verticalisation debout et trois heures de verticalisation assise
permettent de prévenir les effets les plus importants de l'alitement.

Les levers seront prudents et progressifs utilisant au besoin, dans les
formes les plus exposées à l'hypotension orthostatique des bandes
élastiques. La surveillance du pouls et de la pression artérielle est une
impérieuse obligation. Secondairement, un programme de réadaptation
pourra être mis en place, si l'état de l'alité le nécessite.
Indications
*Le mal de dos... Non seulement, il ne faut
plus interdire aux personnes souffrant du dos
les activités physiques. Il faut, au contraire,
les encourager comme cela se fait dans les
écoles du dos et les programmes de
réentraînements intensifs à l'effort tels que
ceux des "back-centers" américains.
*Il n'y a pas de "désadaptation énergétique" à
proprement parler dans ce cas, contrairement à ce
que l'on pouvait imaginer, mais un
"déconditionnement à l'effort" (Boulay & Hamonet)
Indications
Les rachialgies
 Les coronaropathies.
 Les insuffisances respiratoires
 Les affections rhumatologiques
 Les personnes présentant un syndrome neurologique
(hémiplégie, paraplégie, cérébrolésés)
 Les personnes présentant des douleurs (mal de dos et
autres)
 La pathologie vasculaire (artéritiques et hypertendus)
 Les personnes âgées ou vieillissantes

Conclusions
La rééducation à l'effort et par l'effort est, sans
aucun doute, une avancée considérable en médecine
physique et de réadaptation.
 Elle est en train de bousculer bien des habitudes qui,
s'appuyant sur des préceptes, trouvaient leur origine
davantage dans des préjugés culturels que dans les
observations médicales.


Il est capital de savoir équilibrer temps de repos et
temps de travail
Bibliographie :
Professeur Claude Hamonet,
Médecin-rééducateur,
Hôtel-Dieu de Paris.
Fatigue et déconditionnement à l’effort :
prévenir et traiter par la rééducation
http://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&frm=1&source=web&cd=1&ved=0CCgQFjA
A&url=http%3A%2F%2Fduhandicap.free.fr%2Fppt%2Fdeconditionnementeffort.ppt&ei=fQh2UqvaCenE0QXs7IGABg&usg=AFQjCNFEX4njzx7lf4HgbfDmTDVeNmwMwg&bvm
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