Jean-Paul Sartre - Service de Philosophie Morale et Politique
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Transcript Jean-Paul Sartre - Service de Philosophie Morale et Politique
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
Études de philo ENS
Simone de Beauvoir
La nausée (1938)
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
la guerre; la résistance
L’être et le néant (1943)
Les Mouches (1943)
Huis-clos (1944)
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
« intellectuel total »
Les Temps Modernes
théâtre
romans, essais
Saint-Germain-des-Prés
« existentialiste »
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
engagements politiques
« compagnon de route » du PC
1952-1956
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
engagements politiques
du côté des opprimés : se déterminer
selon la situation présente
pas de souci pour la réputation ou la
postérité
refuse le Prix Nobel 1964
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
engagements politiques
Guerre d’Algérie FLN
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
engagements politiques
Cuba
Fidel Castro
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
engagements politiques
peuples arabes
Nasser
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
engagements politiques
peuples colonisés
préface de
Franz Fanon, Les Damnés de la terre
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
engagements politiques
Guerre du Vietnam
Tribunal Russell
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
engagements politiques
ouvriers
femmes, homosexuels,
condamnés à mort, etc.
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
engagements politiques
soutien au maoïsme
lancement de Libération (1973)
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
philosophie de la liberté radicale
ontologie
L’être et le Néant (1943)
réaménagement de la phénoménologie
Critique de la Raison Dialectique (1960)
refondation du marxisme
L’être et le néant
« Essai d’ontologie phénoménologique »
phénoménologie
Edmund Husserl
(1859-1938)
Idées directrices pour une
phénoménologie (1913)
L’être et le néant
« Essai d’ontologie phénoménologique »
phénoménologie
Martin Heidegger
1889-1976
Etre et Temps (1927)
Edmund Husserl
phénomène : ce qui apparaît à la
conscience; le donné, la chose même
« retour aux choses mêmes »
objet ; souvenir ; nombre; etc.
mise entre parenthèse de l’existence des
choses, au profit de son apparaître
Edmund Husserl
intentionnalité
« toute conscience est conscience de
quelque chose »
visée d’un objet transcendant
la conscience n’est plus une instance qui
réfléchit, représente, mais se projette, se
lance vers les choses
Edmund Husserl
contemplation
rapport authentique au monde
technique
rapport inauthentique au monde
la vérité : ancrée dans la certitude du
vécu, dans la subjectivité
Martin Heidegger
double « trahison » ÷ Husserl
adhésion au nazisme
historicisation de la conscience
Martin Heidegger
« pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt
que rien ? »
l’étant (Seinde) : il y a cet objet
ceci, cela
l’être (Sein) : il y a cet objet
événement d’être, temporalité
différence ontologique
Martin Heidegger
« l’homme », le « sujet »
= étant qui interroge les étants
ouverture à la temporalité/contingence
il pourrait n’y avoir rien, du néant
Dasein : existence
« être-là »
Martin Heidegger
Lettre sur l’humanisme, p.109.
« L’homme n’est pas le maître de l’étant.
L’homme est le berger de l’être ».
Martin Heidegger
quel est l’être du Dasein ?
≠ le présent
ek-sister : se tenir hors de soi
se projeter dans l’avenir
compréhension du passé
Dasein : être-au-monde
Martin Heidegger
authenticité: exister sur le mode du futur
finitude : la mort
« être-pour-la-mort »
inauthenticité: exister sur le mode du
présent
technique, quotidienneté
oubli de l’être
L’être et le néant
« l’être est et le néant n’est pas »
« l’homme est l’être par qui le néant vient
au monde »
L’être et le néant
être de la chose : être-en-soi
être = être
identité, plénitude, inertie
être de l’homme : être-pour-soi
être = ne pas être
projet, imagination, négation
L’existentialisme est un humanisme, p. 30
« L’homme est d’abord ce qui se jette
dans l’avenir, un projet qui se vit
subjectivement, au lieu d’être une
mousse, une pourriture ou un chou-fleur.
L’homme sera d’abord ce qu’il aura projeté
d’être »
Situation I , p. 30
intentionnalité
« la conscience est purifiée, elle est
claire comme un grand vent, il n’y a plus
rien en elle, sauf un mouvement pour se
fuir, un glissement hors de soi »
L’être et le néant, p.29
intentionnalité
« la conscience est un être pour lequel il
est dans son être question de son être, tant
que cet être implique un être autre que
lui »
le sujet = + vaste que la conscience
la conscience = + vaste que la réflexion, la
représentation
L’être et le néant
intentionnalité
Husserl : contemplation
Sartre : pratique
être-au-monde
changer le monde
Situation I , p. 32
intentionnalité
« ce n’est pas dans je ne sais quelle
retraite que nous nous découvrirons :
c’est sur la route, dans la ville, au milieu
de la foule, chose parmi les choses,
homme parmi les hommes »
L’existentialisme est un humanisme, p.28
« l’existence précède l’essence »
« cela signifie que l’homme existe
d’abord, se rencontre, surgit dans le
monde, et qu’il se définit après. L’homme
(…) n’est d’abord rien. Il ne sera
qu’ensuite, et il sera tel qu’il se sera
fait ».
« être-au-monde »:
Heidegger: accueillir l’être
se projeter dans l’avenir -> mort
finitude : être-pour-la-mort
Sartre: néantiser le monde
se projeter dans l’avenir -> choix
finitude : décision morale
1ère querelle de l’humanisme
L’existentialisme est un humanisme
conférence octobre 1945
Boris Vian, L’écume des jours
1ère querelle de l’humanisme
Lettre sur l’humanisme
Heidegger 1946
Jean Beaufret
Lettre sur l’humanisme, p.87
« Reste à savoir si cette pensée peut
encore se caractériser comme un
humanisme. Assurément pas si cet
humanisme est un existentialisme et fait
sienne cette proposition de Sartre:
précisément nous sommes sur un plan où
il y a seulement des hommes. Si l’on pense
à partir de SZ, il faudrait plutôt dire:
précisément nous sommes sur un plan où
il y a principalement de l’Etre ».
1ère querelle de l’humanisme
« éthique originelle »: éthique poétique
de l’attente, de la passibilité au il y a, à
l’événement
René Char
Séminaires du Thor
1ère querelle de l’humanisme
Sartre: primat de l’homme sur l’être
être de l’homme : néantiser le monde
liberté radicale du sujet constituant
L’existentialisme est un humanisme, p.39
la liberté n’est pas une valeur éthique;
c’est une modalité de l’être
« l’homme est condamné à être libre »
Situations III, p.11
« jamais nous n’avons été aussi libres que
sous l’Occupation »
exister
= faire des choix
L’Etre et le néant
maladie, handicap, caractéristique
physique
diminution objective
subjectivité intacte
d’autres situations
=> d’autres possibles
L’être et le néant
soit l’H assume sa liberté
vivre le pour-soi sur le mode du poursoi
=> authenticité
soit l’H n’assume pas sa liberté
vivre le pour-soi sur le mode de l’en-soi
=> inauthenticité : « mauvaise foi »
L’être et le néant
problème moral = être-pour-autrui
je veux qu’autrui reconnaisse ma liberté
l’autre veut que je reconnaisse sa liberté
reconnaissance réciproque des libertés?
L’être et le néant
nous nous reconnaissons, non comme
hommes, mais comme acteurs sociaux
fonction, rôle, identité
j’existe à travers le regard de l’autre
le regard me chosifie : aliénation
le pour-soi figé sur le mode de l’en-soi
Huis-clos (1944)
« l’enfer, c’est les autres »
le pour-soi figé dans l’inertie de l’en-soi
comment ma liberté radicale peut-elle
rencontrer la liberté radicale d’autrui sans
se figer, s’aliéner ?
-> question morale: question politique
Critique de la raison dialectique
double constat sur le marxisme
« horizon indépassable de notre
temps »
pas d’assise philosophique
marxisme dialectique : absurde
revivifier le marxisme sclérosé
Critique de la raison dialectique
la dialectique suppose la subjectivité
praxis = conscience/pour-soi
pas de dialectique de la Nature
Critique de la raison dialectique
refus de toute théorie « objective » du
champ humain
matérialisme (économie)
psychanalyse (inconscient)
structuralisme (signifiant)
toute objectivation = aliénation de la
subjectivité
Critique de la raison dialectique
histoire : dialectique sans fin
d’aliénation (négation)
&
d’émancipation (négation de négation)
Critique de la raison dialectique
besoin = 1er acte de la conscience
l’H satisfait ses besoins par le travail
travail = dépassement = projet
se coule dans l’extériorité de l’outil
= l’H devient chose
à travers le travail aliéné
=expérience de la fraternité
Critique de la raison dialectique, p.70
l’H est aliéné / ontologiquement libre
« ce que les marxistes contemporains
ont oublié, c’est que l’H aliéné, mystifié,
réifié, etc. n’en reste pas moins un
homme »
« la réification : vivre humainement la
condition de choses matérielles »
Critique de la raison dialectique
théorie métahistorique/transcendantale des
rapports humains :
= dissocier
l’historicité: rapports d’aliénation
ce qui rend possible cette historicité: la
réciprocité
Critique de la raison dialectique
« L’Histoire détermine le contenu des
relations humaines dans sa totalité. Mais
ce n’est pas elle qui fait qu’il y ait des
relations humaines en général (…). La
relation humaine (quel qu’en soit le
contenu) est une réalité de fait
permanente à quelque moment de
l’Histoire qu’on se place »
Critique de la raison dialectique
ce qui rend l’histoire inhumaine: la rareté
= décalage entre
les besoins (infinis)
les moyens offerts par le milieu (finis)
les autres : excédentaires
lutte à mort des consciences
Critique de la raison dialectique
la praxis s’englue dans la matière
= le pratico-inerte
outils, machines
vie quotidienne
Critique de la raison dialectique, p.384
collectif: les consciences séparées et
juxtaposées : sérialité
Ex: file de l’autobus
praxis engluée dans l’extériorité/sérialité
« l’impuissance subie est le mastic de la
sérialité »
Critique de la raison dialectique
groupe: la négation de la négation
la libre praxis de chacun rencontre la libre
praxis de l’autre
Prise de la Bastille
« Fraternité-Terreur »
groupe-en-fusion: praxis commune
comment faire durer le groupe ?
= le serment
Critique de la raison dialectique, p.384
mais retombée dans le pratico-inerte
l’institution = pétrification
le « groupement révolutionnaire »
>< institutions juridiques
R.Aron
Histoire et dialectique de la violence
la philosophie sartrienne de la liberté
radicale ne peut déboucher que sur une
philosophie de la violence
R.Aron
Histoire et dialectique de la violence
« La Critique raconte, en une sorte de
roman philosophique, l’odyssée de la
conscience qui s’aliène dans l’objet, se
perd dans le pratico-inerte, la matérialité
et la sérialité, s’arrache ensuite à la
servitude ou, mieux encore, à la glu qui
l’enserre et l’enferme, se reconquiert ellemême par la révolte, par le combat et
enfin, pour vaincre, perd ses raisons de
vaincre » (…)
R.Aron
Histoire et dialectique de la violence
« (…) La révolte, pour ne pas succomber
aux coups de ses ennemis, devient
révolution ; celle-ci ne survit que par
l’organisation, puis l’institution ; l’État, les
souverains naissent ou renaissent de la
révolution triomphante, trahie par son
triomphe ».