La naissance d`Athéna

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Transcript La naissance d`Athéna

Ἀθηνᾶ
Athéna
Minerva*
Pallas
Athéna pensive, Ve siècle av. J.-C.,
stèle du Musée de l’Acropole, Athènes, Grèce
« La déesse aux yeux pers »
nous dit Homère.
Parthénon, Athènes, Grèce
*(men : l'esprit)
Athéna est la fille de Zeus et de Métis, la déesse de la ruse
Naissance d'Athéna,
Exaleiptron* (tripode à
figures noires) attique,
v. 570-560 av. J.-C.,
trouvé à Thèbes,
Musée du Louvre,
Paris, France
*L'exaleiptron est une
sorte de boîte
destinée à la toilette
féminine et plus
particulièrement aux
onguents parfumés.
La scène principale montre, probablement pour la première fois en Attique, la naissance
d'Athéna, jeune déesse surgissant du crâne de son père Zeus. En effet, ce dernier avait appris
par un oracle qu’il serait détrôné par son petits-fils, né de la fille qu’il engendrerait avec
Métis. Alors, il avala Métis pour éviter la réalisation de la prédiction. Cependant, neuf mois
plus tard, Zeus se plaignant d'atroces migraines, Héphaïstos lui fendit le crâne d'un coup de
hache. C'est ainsi que naquit Athéna, surgissant toute armée du crâne du roi des dieux.
Fronton Est du Parthénon, Athènes, Grèce
La naissance d’Athéna
Athéna est la déesse de la
sagesse et de la raison par
excellence. La guerre juste est la
seconde de ses attributions.
Érechthéion, Acropole d’Athènes, Grèce
La chouette -noctua-: oiseau
au regard perçant, symbole de
perspicacité, l’olivier –oliva-:
arbre prospère, l’égide* -aegis-:
peau de la chèvre Amalthée,
sont ses principaux attributs.
*Être sous l’égide de …signifie
être sous la protection de …
Statue d’Athéna, jardin du Luxembourg, Paris, France
Les
serpents
qui
hérissaient
la tête de
la gorgone
Méduse
bordent
l’égide au
centre
duquel
Athéna a
posé le
Gorgéion,
destiné à
effrayer les
ennemis.
Merci
Persée!
Athéna à l’égide, Musée de l’Acropole, Athènes, Grèce
Athéna dite Pallas de Velletri,
Réplique romaine du Ier siècle ap. J.-C. d'après un
original en bronze crée sans doute par Crésilas vers
430 avant J.-C.
Musée du Louvre, Paris, France
Jupiter nourri par la chèvre Amalthée, Vers 1639, Poussin Nicolas (1594-1665),
Allemagne, Berlin, Gemäldegalerie
Tétradrachme, Musée
de l’Agora, Athènes :
Cette pièce de
monnaie en argent du
Ve siècle met en
évidence les liens qui
unissent la déesse
Athéna, la ville
d’Athènes, la chouette
et l’olivier
La dispute de Minerve et de Neptune, Noël Hallé (1711 - 1781)
Paris, Musée du Louvre
Poséidon et Athéna se sont affrontés pour posséder la souveraineté sur une nouvelle
ville d’Attique et chacun s‘est efforcé de proposer le plus beau cadeau pour mériter
ce pouvoir (Hérodote, Histoires ; Ovide, Métamorphoses).
C’est Athéna qui a gagné par son don de paix et de prospérité: l’olivier. Ainsi, la
capitale grecque, ATHÈNES, porte-t-elle son nom!
Fronton Ouest du Parthénon,
Athènes, Grèce
Bataille entre Athéna et Poséidon
Son culte est célébré dans de nombreuses
villes mais principalement à Athènes, sur
l'Acropole : ce sont les fêtes annuelles des
Panathénées, qui deviennent tous les
quatre ans les Grandes Panathénées.
jfbradu.free.fr
PAIX
GUERRE
olivier
POSÉIDON
Cheval
ATHÉNA
Source salée
Fronton Ouest, détail
Arachné, G.Doré, (1832-1883)
Athéna et Arachné*
Athéna personnifie l'intelligence sous tous ses aspects et protège les activités
matérielles (filage, tissage) aussi bien que les arts ou la littérature. (Homère,
Hymnes ; Ovide, Fastes). Athéna, déesse aux doigts agiles, est la patronne des
fileuses et des tisseuses. C'est Athéna erganè, artisane.
Velazquez Diego - Arachne ,
entre 1644 et 1648, Madrid,
Espagne
* arachnéen, éenne:
se dit d’un ouvrage
qui présente la
légèreté d’une toile
d’araignée.
Arachné (Αράχνη) était une jeune lydienne, fille d'Idmon de Colophon, un
teinturier de pourpre, (ou princesse de Colophon) qui osa défier Athéna dans
l'art de la tapisserie. "On la prendrait pour l'élève de Pallas; cependant,
Arachné repousse ce titre, et se défend, comme d'une honte, d'avoir reçu les
leçons de l'immortelle."
Athéna se présenta une première fois sous l'aspect d'une vieille femme et lui
conseilla d'être un peu plus modeste. Mais la jeune fille ne tint pas compte des
conseils, alors un concours eut lieu entre les deux femmes.
Tandis qu'Athéna tissait une toile qui représentait la majesté des douze dieux
de l'Olympe et dans les quatre coins des mortels présomptueux, Arachné osa
représenter la vie scandaleuse des dieux: Europe enlevée par Zeus,
métamorphosé en taureau. Mais son travail était superbe, et la déesse ne
découvrit aucun défaut alors, irritée, elle frappa Arachné avec sa navette et mis
en pièce le travail de sa rivale.
Désespérée, Arachné se pendit mais Athéna la métamorphosa en une
araignée suspendue à sa toile.
http://mythologica.fr/grec/arachne.htm
Métamorphoses, Pallas et Arachné (VI, 1-145) , Ovide
Athéna et Arachné
Arachné
Vélasquez est un grand peintre espagnol du XVIIe siècle. Peut-être connaissez-vous son
tableau le plus célèbre : Les Ménines ?
Un autre de ses tableaux, très connu également, met en scène l’histoire d’Arachné.
Le traitement de la légende par Vélasquez est tout à fait singulier : en effet, d’autres
œuvres donnent à voir la punition d’Arachné ; là, le peintre a choisi le moment du triomphe
de la jeune Lydienne, avant la punition !
Athéna et Arachné
Au premier plan, trois femmes tissent : on reconnaît aisément les nombreux instruments de
tisserand : fuseau, quenouille, écheveau, pelote de fil, rouet en état de fonctionnement – la roue tourne si
vite qu’on n’en aperçoit pas les rayons-.
Qui sont-elles ? Ces trois tisseuses rappellent les Parques qui tissent la vie des hommes au cœur des
enfers. Sont-elles en train de filer le destin d’Arachné qui se joue au second plan? Vélasquez a-t-il choisi
de nous montrer la face cachée de la vie des humains ?
À moins que, parmi ces trois femmes, se trouvent Arachné, à droite, tenant le dévidoir et
Pallas, à gauche, faisant tourner le rouet. Dans ce dernier cas, le peintre a peut-être voulu mettre en
avant la phase des préparatifs d’une toile, qu’elle soit tapisserie ou peinture. Ainsi, du premier plan à
l’œuvre tendue, au fond, le peintre a distribué les différentes phases de l’artisanat d’une toile. Nous
assistons au cycle de la laine : de la matière brute à sa formation en pelote grâce au dévidoir, en passant
par son étirement sur le rouet. Ces instruments, comme les barreaux de l’échelle, sont autant de degrés
à gravir pour exceller dans l’art du tissage.
Ces trois femmes sont encadrées par deux autres : l’une, à droite, semble récupérer ou
déposer une étoffe dans une corbeille ; l’autre, à gauche, repousse un rideau rouge, comme si elle
voulait ouvrir la scène au spectateur. Ce rideau rouge n’est pas sans rappeler celui du théâtre. Nous
serions donc dans les coulisses où s’affairent les costumières ! Ce serait l’envers du spectacle. De plus,
ces deux femmes, en mouvement, contrastent avec l’état statique des trois fileuses, ouvrant ainsi
l’espace théâtral et permettant les entrées et sorties des acteurs.
Que de suppositions ! Elles montrent, en tout état de cause, que l’œuvre de Vélasquez,
savamment travaillée, interroge et ouvre à de multiples lectures, mêlant tissage, peinture, théâtre.
Quant au second plan, il nous révèle la confrontation entre la déesse, à gauche,
reconnaissable à son casque, et Arachné. Pallas semble rendre son jugement par son bras levé, dans un
geste péremptoire. Trois femmes, à nouveau, richement vêtues, encadrent les protagonistes. L’une
d’elles, cependant, a les yeux tournés vers le spectateur et non vers le spectacle qu’elle a devant elle …
Au fond de la salle, la toile d’Arachné est tendue : Zeus scelle le destin d’Europe, en
l’enlevant sur son dos de taureau. Ainsi, se jouent plusieurs destinées…
Cette scène multiple est à déchiffrer comme un livre est à lire. L’œuvre de Vélasquez
témoigne du pouvoir merveilleux de l’art, recréateur de réalité et d’illusion.
Vélasquez instaure un jeu en montrant, au premier plan, l’élaboration de l’œuvre, partie de l’artisanat,
devenue réflexion, création, et revendication, au second plan.
D’après une analyse de C. Hue sur le site du Musée critique de la Sorbonne
Elle protège aussi particulièrement plusieurs héros, tels Héraklès et surtout
Ulysse (Homère, Iliade) qui doit essentiellement à la déesse son retour dans sa
patrie, Ithaque (Homère, Odyssée).
Athéna Farnèse, copie
romaine d’un original
de l’école de Phidias, Ve
siècle av. J.-C.
Musée archéologique
national, Naples, Italie
Vue sur l’Acropole d’Athènes depuis la colline des Muses,
à gauche, l’Érechthéion, à droite, le Parthénon (*parthénos, en
grec, signifie jeune fille vierge)
Deae nomen graece Athena est;
nomen latine Minerva est.
Mentis dea est. « Belli pariter et pacis
artibus praeerat », dixit Lantoine.
Athena Jovis et Metidis filia est.
Clipeum et galeam et hastam fert.
Apud deam noctua saepe est. Minerva
clara est. In Graecia Italiaque multas
pulchras deae statuas videre
possumus.
Athéna,
Musée Pio
Clementino,
Vatican,
Italie
Dii bene vobis
vertant !
Kyria David me fecit.
Athéna pacifique, IIe siècle
av. J.-C. ou IIe siècle apr.
J.-C. (?), Musée du Louvre,
Paris