Transcript Réflexion
BASES TECHNIQUES ET PRATIQUES DE L’ÉCHOGRAPHIE 1- LES ONDES ULTRASONORES LES ONDES SONORES • Représentation idéale de la propagation du son dans l’air Les US créent une vibration longitudinale des particules dans les tissus, sauf dans l’os (et dans les matériaux solides) où se forme une vibration transversale : force de cisaillement LES ONDES SONORES • Représentation des ondes : transversale ou longitudinale mouvement des particules onde long. onde transv. déplacement de l’onde LES ONDES SONORES • Caractérisation de l’onde : – la longueur d’onde (λ) : en mètres – la fréquence (F) : nombre de longueurs d’ondes (ou de cycles) par seconde : en Hz – la période (T) : temps de cycle: en sec – la célérité (C) : vitesse de propagation dans le milieu: en m/sec LES ONDES SONORES • La fréquence (F) : – C’est le nombre de cycles par secondes (Hz) – 4 catégories de sons : • • • • Infrasons : Sons audibles : Ultrasons : Hyper-sons : 0 - 20 Hz 20 Hz - 20 kHz 20 kHz - 1 GHz > 1 GHz – En échographie, la gamme de fréquence d’émission utilisée varie de 1 MHz à 20 MHz (parfois plus) LES ONDES SONORES • La longueur d’onde (λ) : – c’est la distance entre deux bandes de compression ou de raréfaction – c’est la distance, au sein d’une onde, qui inclue la totalité d’un cycle positif et d’un cycle négatif BUSHONG FIG 4-6 LES ONDES ULTRA-SONORES • La longueur d’onde (λ) : – dans un milieu donné, la longueur d’onde varie avec la fréquence: =C/F (en mètres) – dans les tissus mous (C = 1540 m/sec) : – F = 0,77 MHz – F = 2 MHz = 2 mm = 0,77 mm – à fréquence constante, la longueur d’onde varie avec la nature du milieu LES ONDES ULTRA-SONORES • Vitesse de propagation ou célérité (C) : – dans un milieu donné, C est constante, avec la relation suivante : C=Fx Corps humain: vitesse moyenne dans les tissus mous : 1540m/sec LES ONDES ULTRA-SONORES • Notion d’impédance acoustique (Z) : – caractéristique acoustique du milieu Z = / (kg/m2/sec) • • • • air eau tissus mous os : densité ou masse volumique (kg/m3) : compressibilité Z = 0,0004 Z = 1,48 Z = 1,63 Z = 3,65 -7,09 10-6 10-6 10-6 10–6 kg/m2/sec kg/m2/sec kg/m2/sec kg/m2/sec – elle conditionne la vitesse de propagation de l’onde US C = Z / (m/sec) LES ONDES ULTRA-SONORES • L’amplitude (A) de l’onde US : – différence entre la position d’équilibre et la maximum – représente le degré de déplacement des particules dans une direction seulement LES ONDES ULTRA-SONORES • Puissance et intensité ultrasonore : – la puissance acoustique d’un système contrôle le niveau d’énergie déposée dans le milieu : en mW/min – on préfère utiliser la notion d’intensité ultrasonore qui dépend de la surface de section du faisceau : I = Puissance / surface de section ; en mW/cm2 LES ONDES ULTRA-SONORES • L’amplitude (A) de l’onde ultrasonore : – l’unité utilisée dépend de la variable acoustique considérée : • déplacement des particules : • pression sur les particules : • vitesse de déplacement des particules : m ou µm N / m2 m/sec • L’intensité (I) de l’onde ultrasonore : – elle est proportionnelle à l’amplitude : I A2 LES ONDES ULTRA-SONORES • Les décibels (dB) : – c’est un dixième de bel (du physicien AG Bell) – c’est l’unité utilisée pour comparer les intensités relatives de 2 faisceaux ultrasonores et exprimée en logarithme de base 10 dB = 10 Log (I / Io) I : intensité du faisceau en un point Io : intensité initiale du faisceau – comme l’intensité est proportionnelle à l’amplitude au carré dB = 20 Log (A / Ao) LES ONDES ULTRA-SONORES • Les décibels (dB) : – valeur d’intensité relative permettant de comparer, par ex., les intensité émises et réfléchies: – Exemple : BUSHONG Fig 5-4 L‘intensité relative est : 10Log(I/Io) = 10Log(0,001/10) = 10Log10-4 = 10(-4) = - 40dB 2- LES PULSES ULTRASONORES PULSE ULTRASONORE • Caractéristiques du pulse ultrasonore : – en échographie, on fonctionne en mode pulsé avec une intermittence entre émission et réception - fréquence - amplitude - durée - phase 3- INTERACTIONS DES US AVEC LA MATIÈRE INTERACTIONS US-MATIÈRE • L’échographie utilise le principe de la réflexion : l’image échographique est reconstruite à partir d’échos réfléchis par les interfaces tissulaires du corps • Mais elle est limitée par l’atténuation du faisceau : l’intensité du faisceau est progressivement réduite au fur et à mesure de sa pénétration dans les tissus INTERACTIONS US-MATIÈRE : Réflexion • La réflexion du faisceau US : – c’est le phénomène principal à l’origine des images échographiques – la partie réfléchie R du faisceau constitue l’écho – la partie transmise T sera à l’origine de nouvelles réflexions plus profondes – la proportion R/T dépend de : • la nature du réflecteur • l’angle d’incidence • la différence d’impédance Z INTERACTIONS US-MATIÈRE : Réflexion • Les différences d’impédance acoustique (Z) : Z=C. • • • • air eau tissus mous os (kg/m2/sec)(10-6) = Rayls Z = 0,0004 Z = 1,48 Z = 1,63 Z = 3,65 -7,09 10-6 10-6 10-6 10–6 kg/m2/sec kg/m2/sec kg/m2/sec kg/m2/sec – Le % de réflexion à une interface peut-être calculée par : %R = (Z2-Z1/Z2+Z1) 2 X 100 INTERACTIONS US-MATIÈRE : Réflexion Émission Réception INTERACTIONS US-MATIÈRE : Réflexion • Réflexion sur des réflecteurs dits « spéculaires » : – interfaces larges et lisses séparant deux milieux d’impédance acoustique différente : par exemple la paroi antérieure de la vessie – la réflexion à la sonde dépend ici de l’angle d’incidence i (i = r = t) – pour obtenir un écho à la sonde, il faut que i soit < 5° INTERACTIONS US-MATIÈRE : Réflexion • Réflexion sur des réflecteurs dits « spéculaires » : INTERACTIONS US-MATIÈRE : Réflexion • Réflexion sur des réflecteurs dits « non-spéculaires » : – soit des interfaces plus petites que la longueur d’onde – soit des interfaces rugueuses et très irrégulières – s’accompagne d’un phénomène de diffusion pluridirectionnelle (cf) – la réflexion à la sonde ne dépend pas de l’angle d’incidence et est appelé « rétro-diffusion » (back-scattering) BURNS FIG 5 INTERACTIONS US-MATIÈRE : Réflexion • L’effet de rétro-diffusion dans les tissus : – se renforce grâce au phénomène « d’interférences positives » – ce phénomène donne naissance au « speckle » d’une image – il caractérise « l’ échogénicité » et « l’écho-texture » de chaque tissu INTERACTIONS US-MATIÈRE : Atténuation • L’atténuation du faisceau US : – définie comme la réduction d’intensité d’un faisceau US au cours de sa progression dans le milieu – elle dépend du milieu traversé et de la F du faisceau – elle est exprimée en décibels (dB) • Le coefficient d’atténuation () : – il exprime le degré d’atténuation par différents tissus d’un faisceau US (caractérisé par sa F), en fonction de l’épaisseur traversée – elle est exprimée en dB/cm/MHz INTERACTIONS US-MATIÈRE : Atténuation • L’atténuation du faisceau US dépend de 6 types d’interactions : – – – – – – l’absorption la réfraction la diffraction la diffusion les interférences la réflexion interaction directe milieu / faisceau interactions interfaces sur le faisceau INTERACTIONS US-MATIÈRE : Atténuation • L’absorption de l’énergie par le milieu : – elle obéit à une loi exponentielle : I = Ioe -µX µ : coefficient d’absorption X: distance à la source elle imposera, en retour, une correction logarithmique du gain pour compenser cette perte d’intensité INTERACTIONS US-MATIÈRE : Atténuation • La réfraction du faisceau US : – Loi de Snell: sin 1 = C1 sin 2 C2 1: angle incident 2: angle transmis C1: célérité dans le milieu 1 C2: célérité dans le milieu 2 BUSHONG FIG 6-4 INTERACTIONS US-MATIÈRE : Atténuation • La diffraction du faisceau US : – c’est la dispersion progressive du faisceau avec sa progression dans les tissus : son augmentation augmente l’atténuation – elle augmente avec la diminution de la taille de la source BUSHONG FIG 6-7 4- LE FAISCEAU ULTRASONORE FAISCEAU ULTRASONORE • Forme du faisceau: phénomène de divergence – le plan du front d’ondes présente deux régions distinctes: • le champ proximal à front plat : la zone de Fresnel • le champs distal à front convexe : la zone de Fraunhofer – la qualité d’image optimale se situe dans la zone de transition : c’est la distance focale, caractéristique de chaque sonde FAISCEAU ULTRASONORE • Lobes accessoires : – dans les sondes multi-éléments – générés par les éléments les plus latéraux – intensité faible (1% ou –20db / centre) FAISCEAU ULTRASONORE • Forme du faisceau: il dépend aussi du type de sonde : – sondes mono-élément : • fixe (crayon) : balayage manuel • mobiles : balayage mécanique temps réel – sondes multi-éléments : • annulaires : anneaux concentriques • barrettes de cristaux : linéaires ou courbes FAISCEAU ULTRASONORE • Varie selon le type de sonde : cristal plat unique cristal annulaire cristaux multiples 5- LA FOCALISATION DU FAISCEAU ULTRASONORE EFFET DE LA FOCALISATION • Objectif : amélioration de la résolution spatiale résolution latérale résolution en épaisseur résolution spatiale latérale et en épaisseur sont maximales en zone de focalisation +++ FOCALISATION DU FAISCEAU • Sondes mécaniques : la focalisation mécanique est bi-D lentille acoustique convexe à faible célérité céramique à face concave dans 1 ou les 2 directions FOCALISATION DU FAISCEAU Focalisation mixte des barrettes électroniques BUSHONG FIG 11-22 focalisation mécanique et fixe dans l’épaisseur de coupe focalisation électronique et réglable dans le plan de coupe FOCALISATION DU FAISCEAU Focalisation dans l’épaisseur de coupe des sondes barrettes : elle est mécanique et fixe FOCALISATION DU FAISCEAU Focalisation dans le plan de coupe des sondes barrettes : elle est électronique et réglable en profondeur BUSHONG FIG 11-21 FOCALISATION DU FAISCEAU • Diminution de l’épaisseur du faisceau US : sonde matricielle 1,5D FOCALISATION DU FAISCEAU • Diminution de l’épaisseur du faisceau US : lentille « Hanafy » FACTEURS DE RESOLUTION SPATIALE • Résolution en épaisseur s’améliore avec : – la focalisation en épaisseur – la diminution de la taille du transducteur • Résolution latérale s’améliore avec : – la focalisation latérale – la diminution de la taille du transducteur – l’augmentation de la fréquence (moins de divergence) • Résolution axiale s’améliore avec : – la diminution de la longueur du pulse : • l’augmentation de la fréquence • un amortisseur de sonde dont Z est proche de Z élément RESOLUTION AXIALE • Dépend de la longueur spatiale du pulse (SPL) AR = ½ SPL = / 2 . nombre de cycles résolution axiale en mm RESOLUTION AXIALE • La longueur du pulse dépend de : – la fréquence de la sonde – l’amortisseur de la sonde 3- LES SONDES ULTRSONORES SONDES ULTRASONORES • Phénomène de piézo-électricité : – les cristaux piézo-électriques contiennent des dipôles BUSHONG FIG 7-2 Repos: orientation aléatoire Courant : orientation et dilatation Polarité inverse: orientation inverse et contraction SONDES US : Piézo-électricité compression du cristal => ddp courant positif => dilatation du cristal BUSHONG FIG 7-3 courant alternatif => vibrations sinusoïdales => US SONDES ULTRASONORES • Constitution : – l’adaptateur Z peau < Z adapt. < Z céramique – la lentille acoustique – l’élément piézo-électrique : • céramique, • cristaux – l’amortisseur SONDES US : Barrettes électroniques droites SONDES US : Barrettes électroniques courbes SONDES US : Endo-rectales SONDES US : Intra-vasculaires 6- TRAITEMENT DU SIGNAL ET FORMATION DE L’IMAGE REPRÉSENTATION DU SIGNAL Mode A : échos sur une ligne imagerie uni-Di et fixe Mode TM : balayage temporel imagerie uni-Di et dynamique Mode B : balayage spatial imagerie bi-Di et dynamique REPRÉSENTATION DU SIGNAL Émission Réception BALAYAGE DU PLAN : sondes mécaniques transducteur unique oscillant transducteur unique fixe avec miroir acoustique oscillant BALAYAGE DU PLAN : sondes mécaniques BALAYAGE DU PLAN : sondes annulaires plusieurs cristaux annulaires concentriques focalisation dans les 3 dimensions BALAYAGE DU PLAN : Barrettes électroniques droites - le faisceau est formé par une petit nombre d’éléments - il demeure perpendiculaire à la barrette - le balayage est électronique, non angulé BALAYAGE DU PLAN : Barrettes électroniques courbes BALAYAGE DU PLAN : sondes « phased-array » - le faisceau est formé par l’ensemble ou une partie des éléments - le balayage est électronique, angulé / à la barrette FORMATION D’IMAGE FORMATION D’IMAGE • Le récepteur : – dans la sonde, les éléments qui reçoivent l’écho sont les mêmes que ceux qui ont transmis le pulse – l’amplitude des échos est beaucoup plus faible que celle des pulses émis : 1 V à 1 µV – ses fonctions sont : • • • • la compression l’amplification la démodulation ou rectification l’enveloppage ou lissage LE RÉCEPTEUR • Fonction de compression : – la gamme dynamique du récepteur est de l’ordre de 120 dB, ie sa sensibilité lui permet de détecter des variations d’amplitude de 1 à 1 000 000 – cependant, le convertisseur et, surtout, l’écran sont beaucoup moins sensibles, ie limités à une gamme dynamique beaucoup plus étroite (30dB) – une compression logarithmique est donc nécessaire, en privilégiant les échos faibles 100-120 dB => 30 dB BURNS FIG 6 FORMATION D’IMAGE • Le convertisseur numérique-analogique : – restitue les valeurs binaires en signal vidéo fait de niveaux de gris – ici aussi, certains post-traitements sont proposés pour moduler le contraste sur l’image: zoom « à l’acquisition », renforcement de contour, lissage... LE RÉCEPTEUR • L’amplification : – on l’appelle aussi le « gain » (gain à la réception) – elle doit compenser le phénomène d’atténuation avec la profondeur : • time-gain compensation (TGC) ou • depth-gain compensation (DGC) JOUVE FIG 1-22 Objectif : avoir une image d’intensité homogène en profondeur LE RÉCEPTEUR • Exemples d’application de courbes TGC correcte incorrectes FORMATION D’IMAGE • Le convertisseur analogique-numérique : – transforme les valeurs d’amplitude de chaque pulse reçu en valeurs binaires – chaque écho est stocké et mémorisé dans une matrice 512x512 : • tampon temporel nécessaire entre la cadence de retour des échos et la dynamique d’affichage • elle stocke les coordonnées spatiales de chaque écho en x,y – l’adressage dépend de : • la ligne US recevant l’écho (x) • le temps de retour de l’écho (y) FORMATION D’IMAGE • Le convertisseur analogique-numérique : – le valeur d’amplitude de chaque écho convertie en valeurs binaires est également stockée dans la matrice selon l’axe z dont la profondeur dépend du nombre de bits: • 6 bits = 64 niveaux de gris • 8 bits = 256 niveaux de gris JOUVE FIG 1-24 RÉSOLUTION EN CONTRASTE • Elle se définit par : – l’aptitude à détecter de faibles différences d’amplitude • Elle est liée : – à la dynamique ou différence entre amplitudes minimale et maximale • Elle dépend de : – la sonde (amortisseur) – de la profondeur de la matrice z (bits) – des pré- et post-traitements RÉSOLUTION TEMPORELLE OU DYNAMIQUE • • • • Elle correspond à la vitesse de balayage du plan Elle détermine la cadence image Elle est exprimée en Hz Elle dépend de : – la largeur du champ – la profondeur d’exploration (qui détermine la PRF) – le nombre de lignes US