Transcript Chlamydia
PLANES Lausanne , CHUV 13.9.2011 Fondation Suisse pour la santé sexuelle et reproductive Dépistage du cancer du col: nouvelles directives Infections à Chlamydia : analyses et traitements Stefan Gerber ; Fribourg Top ten des MST HPV Chlamydia HSV Les nouvelles directives 2010 du dépistage en colposcopie Historique de notre pratique 1950: Dépistage par le frottis du col; Pap smear - réduction de l’incidence et de la mortalité du cancer du col 1990: Typisation du HPV - utilisation d’un triage via types HR vs BR 2006: Introduction de la vaccination contre HPV - couverture des filles de 11 à 19 ans - prévention primaire…..pas un dépistage ! Et demain quel dépistage !!??? Introduction: Base du dépistage Schiffman M. NEJM 2005 Cytologie : sensibilité de 51 à 57 % Cytologie : Situation actuelle Nécessité d’une infrastructure Coût économique au niveau Santé Publique Optimalisation d’une technologie Limitation des performances - sensibilité: 51 – 57 % - spécificité : 97 – 98 % Changement de notre end-point: ≥ CIN 2 !!! Dépistage : nouvelles bases !! La cible : CIN 2 + Pas traiter les CIN 1 en première intention Facteur de risque majeur: persistance des HPV HR à 12 mois Eviter…. voire abolir les conisations chez les femmes de < 21 ans ! Moins d’examen !!! Perspectives de dépistage: - Valeur prédictive à long terme - CIN3 - env. 25’000, sur 6 ans en Europe Dillner J. BMJ 2008 Perspectives de dépistage: -Etude Hammersmith - UK - Long terme, env. 3’000 Risque de developper un CIN2+ 1 an 5 ans 9 ans - CIN2 + Pap (-) HR HPV (-) 3,3 ‰ 1,9 ‰ 8,3 ‰ 4,2 ‰ 22 ‰ 18,8 ‰ Cytologie: sous l’ère de la vaccination Diminution de la performance diagnostique - Diminution de la prévalence diminution de VPP diminution de la sensibilité Franco E. Vaccine 2006 Cuzick J Vaccine 2006 Cytologie: sous l’ère de la vaccination Diminution de la performance technique - diminution du nombre de lésions pathologiques à identifier par les cytotechniciens, - augmentation de faux négatifs - augmentation de faux positifs - impact négatif sur la pertinence du test Coûts surajoutés - pas de sens de cumuler les coûts de la vaccination à ceux d’un système de dépistage “ classique ” Cytologie: sous l’ère de la vaccination Dans la perspective d’une bonne couverture de la vaccination avec un vaccin très efficace… longtemps…. les performances de la cytologie vont être moins bonnes • Abandon de cette technologie au profit du test HPV ? • Développement de biomarqueurs pour améliorer les performances ? • Nouvelle considération de son rôle dans le dépistage ? Test HPV: Situation actuelle Performances diagnostiques et techniques fiables - sensibilité: 96 – 98 % - spécificité : 92 – 93 % - technologie fiable reproductible (automatisée) Impact clinique plus performant - meilleure connaissance en fonction du suivi - adéquation par rapport au but clinique; ≥ CIN2 Test HPV: sous l’ère de la vaccination Profil de la distribution va changer HPV 16 HPV 18 HPV HR HPV BR Khan J Natl Cancer Inst 2005 Sahli R CHUV-Lausanne Test HPV: sous l’ère de la vaccination Perspective d’un dépistage par le test HPV/cytologie triage, dès >30 ans. - malgré une légère perte de la spécificité, le modèle d’un dépistage par HPV et d’un triage par cytologie pour les patientes de plus de 30 ans offre les meilleurs résultats: VPP: 21.4% VPN: 99.8% vs vs 8.5% pour le Pap 99.8% pour le Pap Diminution > 50% de cas adressés en colposcopie Dépistage: La réalité de notre pratique Profil du vaccin : protection de 70 % des types impliqués dans le cancer du col Immunité documentée sur 6 ans – 10 ans (monovalent) Couverture non optimale Difficile d’une cible “HPV-naive” à 100% Groupe hétérogène de patientes, +/- vaccinées Situation > 20 ans Peu voire pas de changement !!!! Profil du dépistage Pas de dépistage systématique avant 21 ans Entre 21 – 30 ans : Frottis tous les 2 ans - pas d’intérêt d’un dépistage par le HPV d’office Entre 30 – 70 ans : Frottis tous les 3 ans - si 3 frottis consécutifs normaux avant - excepté: immunosupprimés, antécédent de CIN2 ou 3 Dès 70 ans : Stop dépistage - si 3 frottis consécutifs normaux - excepté: antécédent de CIN2 ou 3 , partenaires multiples Colpo – Ados : Introduction De nombreuses études cohortes chez des adolescentes ont été effectuées entre 1985 et 1995…….aboutissant à des conclusions très claires: - la physiopathologie du HPV chez les ados est différente - la dynamique de la dysplasie est différente - un sur-traitement a été constaté Considérer ce groupe comme différent !!!! Adapter les directives en fonction Adolescentes et sexualité La période de l’adolescence correspond à une période de transition délicate où la sexualité s’intègre plus précocement et dans un contexte plus vulnérable The adolescent sexual health visit T. Shafii. Adolescentes et sexualité Comportement à risque - Fréquemment RS non protégés - Engagés dans des relations de courte durée - Difficulté / Réticence d’ accéder aux soins Plus d’exposition Susceptibilité biologique - Lié au type de col - En fonction des hormones - Réponse immune incomplète Plus d’infections Groupe particulièrement à risque, de MST et….de HPV!!! Adolescentes et susceptibilité biologique ! Colposcopiquement col plus immature : - ectropion plus étendu épi. glandulaire plus fragile - métaplasie plus large activité cytolog plus d’atypie - plus grande acquisition d’autres MST… - réponse immune IL-10 CT défense dimin. - profil hormonal anovulatoiresur-oestrogénisé - réduction du mucus anti-bactérien diminué Adolescentes: Infection à HPV Prévalence de l’infection à HPV Aux US, 65% des filles de 15 ans ont débuté les RS et 15% > de 4 partenaires Groupe 15 – 19 ans : Actuellement incidence de 40 à 60% chez les jeunes filles sexuellement actives !!!! Ados: Acquisition du HPV Taux cumulatif depuis le début des RS 60 % infected 50 40 30 20 10 0 0 12 24 36 Identification du HPV sur une période d’une année pour une jeune fille n’ayant qu’un seul partenaire : 15-17 % / an !!! Considérer le HPV comme un marqueur de l’activité sexuelle Ados: Profil d’infection à HPV Identification : - HPV 16 6–8% - HPV HR 20 % - Multiple HPV 16 % (dans 30% des HPV +) (dans 60% des HPV +) Ados: Atteintes liées aux HPVs Localisation . 82 % atteinte vulvaire, péri anale 53 % atteinte cervical - 25 % ASCUS - 15 % L-SIL - 1 % H-SIL - 12 % condylome plan 12 % atteinte vaginale Sur un suivi global de 2 ans de jeune de 15 – 20 ans: > 50% des HPV+ n’ont pas de lésion cytologique Durée moyenne d’une infection à HPV 8 mois - contrôle à 12 mois : 70 % HPV négatif - contrôle à 24 mois : 90 % HPV négatif Ados: Profil de la cytologie SIL H-SIL L-SIL Ados: Frottis pathologiques En relation avec une plus grande prévalence de HPV,les adolescentes présentent un taux plus élevé de cytologies anormales, variant de 3 à 10% ! Quasi aucun cancer identifié pour une patientes < 20 ans 1/ 1’000’000 (USA) Incidence de 1 – 2 / 100’000 cancer pour des patientes 20 – 25 ans Sévérité des lésions moins importantes : - ASCUS - L-SIL - H-SIL - Ca 9 – 10 % 2 – 3.5 % [ 40 – 60 % CIN1] 0.5 – 0.7 % [ 10 – 20 % CIN 2-3] 0% Ados: Frottis pathologiques- suivi Evolution de la cytologie anormale: - ASCUS 82 % HPV- HR positif !…..> 60% cytol. normale à 6 mois - L-SIL 60 – 70 % régression à 12 mois 85 - 94 % régression à 3 ans ! 2 – 3 % progression vers H-SIL à 3 ans - H-SIL CIN2 40 – 70 % régression à 12 mois CIN3 10 – 25 % régression à 12 mois Délai du risque de CIN 3 - durée moyenne pour contracter le HPV : 8 mois - durée moyenne pour développer H-SIL : 36 mois (7 – 100) Distribution des cytologies adolescentes – CHUV ; 230 cas suivi sur 4 ans 1,3% 7 % 14 % C.accuminés 14% ASCUS L-SIL H-SIL autre 64% Type de lésions en fonction de l’âge - CHUV Nombre de cas Affections vulvo-vaginales ASCUS L-SIL H-SIL 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 13 14 15 16 Age 17 18 19 Management des adolescentes Rare conisation, essentiellement si CIN3 Pas d’intérêt pour la typisation …… Suivi en général cytologique Lésions bénignes = activité sexuelle Haute fréquence de réinfection et non de persistance Prédominance de lésion de bas grade Haute taux de régression à 2-3 ans Attention compliance et MST Conclusions Le profil des infections à HPV chez les jeunes femmes est mieux défini et correspond : Haute fréquence et court portage.. mais récidivant Les manifestations du HPV sont fréquentes mais de courte durée moins sévère avec une bonne régression spontanée Attitude plus conservatrice … mais préserver un suivi Dépistage:…idéal… utopiste… futur ?! Ancien Bethesda Utopiste/ humanitaire Schiffman M. NEJM 2005 vacin Pap/HPV triage Aux 2 ans HPV / Pap triage Aux 5 ans Futur Dépistage: La réalité de notre pratique 70 ans ACOG Pap aux 2 ans Pap aux 3 ans …HPV ASCCP 2009 Chlamidia trachomatis Corps élémentaire Corps réticulaire Images G. Greub IML -CHUV 4.5 milliards d’années système solaire 3.5 milliards d’années procaryotes 1.3 milliards d’années: bactéries intracellulaires 1 milliard d’années « divergence entre Chlamydia et Parachlamydia » et « divergence entre les animaux, les plantes vertes et les champignons » CHAMP Images G. Greub IML -CHUV Ordre des Chlamydiales Parachlamydia acanthamoebae Bn9 Y07556 79 100 Parachlamydia strain Seine Parachlamydia Halls coccus AF366365 64 Endosymbiont UV7 AJ715410 Protochlamydia amoebophila UWE25 Endosymbiont UWE25 BX908798 Protochlamydia naegleriophila strain KNIC 73 Knic2A 100 90 Endosymbiont UWE1 AF083614 Neochlamydia hartmannellae AF177275 68 Endosymbiont TUME1 AF098330 100 100 « Bactéries apparentées aux Chlamydia » Endosymbiont UWC22 AF083616 63 Waddlia chondrophila AF042496 Waddlia malaysiensis AY184804 100 Criblamydia sequanensis 49 100 Rhabdochlamydia crassificans AY928092 Rhabdochlamydia porcellionis AY223862 Simkania negevensis U68460 91 Fritschea bemisiae AY140910 100 100 Fritschea eriococci AY140911 Chlamydiophila pneumoniae L06108 83 100 100 Chlamydia muridarum D85718 Chlamydia trachomatis D89067 Chlamydia suis U73110 Chlamydiophila pecorum D88317 48 Chlamydiophila felis D85701 87 100 79 86 Chlamydiophila caviae D85708 Chlamydiophila abortus AB001783 Chlamydiophila psittaci AB001778 Piscichlamydia salmonis AY462244 0.02 « Chlamydia » Chlamydia trachomatis • Bactérie intracellulaire obligatoire • Infections chroniques Table 1: Biovars et sérovars de Chlamydia trachomatis C. trachomatis Biovar trachoma : Infections muqueuses superficielles faiblement invasives Sérovars A,B,Ba ,C Trachome Sérovars D,Da, E, F, G, H, I, Ia, J, K Infections urogénitales C. trachomatis Biovar LGV Infections invasives touchant les ganglions lymphatiques Lymphogranulome vénérien Sérovars L1, L2, L2a, L3 Cycle d’infection à Chlamydia MST : Chlamydia trachomatis Bactérie intra-cellulaire Chlamydia trachomatis Epidémiologie - Infection la plus fréquente chez les adolescents et jeunes adultes !!! - Infection essentiellement asymptomatique, 50 % , chez les hommes et 75% chez les femmes !!! - Prévalence chez < 25 ans : 12 % !!!! Problème de santé publique avec complications en perspective !!! Chlamydia : Epidémiologie - CH Statistiques du groupe Sentinella 7000 CT 6000 5000 4000 3000 2000 1000 NG 0 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Estimation d ’environ > 20 ’000 cas d ’infections CT par année Dont 75 % se présentent chez des femmes de 15 à 35 ans !!! Chlamydia : Epidémiologie Distribution en fonction du sexe F H US Rapport H/F: 1/5 CH Rapport H/F: 1/3 Distribution en fonction du sexe Chlamydia Gonoccoque Chlamydia : Epidémiologie Groupe 15 – 25 ans Distribution en fonction de l’âge Chlamydia: distribution en fonction de l’âge Infections à Chlamydia trachomatis Importante augmentation de l’incidence du CT atteinte plus marquée chez les jeunes Screening systématique < 25 ans : incidence de 10 à 13 % chez H que F !!! Infection généralement asymptomatique 75% Pronostic PID symptomatique Silent PID 25 – 40 % d’atteinte tubaire Chlamydia : Transmission Transmission directe après un RS contaminant pour une femme …….estimation de 50% post RS pour un homme ……..estimation de 25 % post RS Co – infection chez les adolescentes - groupe total présente - lorsque Ct est positif (10%) - lorsque NG est positif (2%) 1% CT + NG !!! 11% NG + 43% CT + Chlamydia trachomatis : clinique Essentiellement asymptomatique : 75 à 80% Homme: urétrite Femme épididymite cervicite muccopurulente annexite endométrite ATO silent PID infertilité CPP Infertilité GEU Récidive Infection à CT : impact chez la femme Identification : incidence de 2 - 15 % 75 % asymptomatique !!! Développement d ’une PID impliquant des séquelles : - GEU 9% - Récidive RR6 - CPP 20 % - Stérilité 10 - 15 % après chaque épisode d ’annexite : risque de TIF x 2 Taux d ’infertilité tubaire : 30-40 % pays développés 70 - 80 % pays en voie de développement Infections à CT chez jeunes filles Inflammation : impact chez l ’homme Réponse à l ’infection : - réaction des spz - stimulation lymphocytes Importante production d ’oxydant réduction de la motilité spz altération du mécanisme de fusion induction de l ’apoptose spz Diminution de la fertilité Chlamydia : Diagnostic Le gold standard - Dosage par PCR obtenu: à partir d ’un frottis cervical non-sanglant ( écouvillon microbiologique ou Hybride –Capture 2/L-Pap) première miction après un délai de minimum 2 heures ( besoin PCR amplification) Infection Chlamydia:diagnostic Sensibilité Spécificité Amplification moléculaire > 96% > 99% Culture cellulaire 70-85% 100% Autres (sonde nucléique, EIA,…) 53-83% Sérologie ……..< 50%, peu spécifique ….. 95-99% MST : bilan Chlamydia Tests diagnostics pour identifiant CT Culture - difficile, sensibilité faible env. 70 % !!! - besoin impératif de cellules vivantes ! - intérêt lors de résistance !? - utilisé essentiellement en recherche - coût moindre PCR - sens. 95 – 99 % et spéc. 90-98 % - détection de DNA - prélèvement médical ou individuel - coût encore élevé !! Chlamydia trachomatis : Traitement Première intention (succès 100%) - azythromicin 1 g DU - doyxcycline 100 mg x 2 / j pendant 7 jours Deuxième intention (succès 90 %) - erythromycine 500 mg x 4 / j pendant 7 jours - ofloxacine 300 mg x 2 /j pendant 7 jours Remarques - problème de compliance !!! - contrôle-infection au gonocoque, env 10-15 % Chlamydia trachomatis : Management Partenaire: - Ttt du partenaire des 2 derniers mois…..compliance !! Suivi -pas de contrôle systématique si disparition des plaintes - au mieux contrôle à > 3 semaines après ttt Rapports sexuels - pas de RS pendant 7 jours après fin du ttt - idem pour le partenaire ! Chlamydia trachomatis : Management Echec de traitement ! ? - ré-infection non compliance au ttt partenaire (s) non traité nouvelle contamination ! - résistance au traitement (exception) culture et antibiogramme..in vitro Chlamydia trachomatis : Recommandations Screening chez adolescentes avec activité sexuelle, 1 x / an , voire aux 6 mois si comportement à risque Screening recommandé chez 20-25 ans, 1 x /an bénéfice du screening déjà démontré !!!! Suivi : re-tester les patientes positives dans un délai de 3 -6 mois ! Chlamydia : Vaccin ?! Projet d’un cocktail multivalent de subunits d’antigen de MOMP Adjuvant pour booster la réponse immunitaire Réponses encourageantes sur modèle souris Difficulté d’une réponse spécifique, cross-reaction Faible réponse cellulaire (CD8) Pas de modèle humain efficace à ce jour La tentation est grande et …diversifiée !!! Mais Ne doit jamais oublier la protection en tout premier !!!