La vie politique en France de 1947 à nos jours

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La vie politique en France de
1944 à 1958
1/ La nouvelle donne des années 1944-1947
Un programme de réformes en profondeur, élaboré
par le Conseil National de la Résistance et repris
par le GPRF, gouvernement d’Union nationale issu
des mouvements de la Résistance et présidé par
De Gaulle
Un programme novateur dans le sens économique
car il renforce considérablement le rôle de l’Etat,
devenu interventionniste et régulateur. Sont
nationalisés les charbonnages, le gaz et l’électricité
les usines Renault,Les principaux constructeurs
aeronautiques, Air France, la banque de France et les
4 plus grandes banques de dépôt, la grande majorité
des compagnies d’assurance
Novateur aussi car il veut renforcer la démocratie
sociale. L’Etat corrige les inégalités de richesse et
met en place la Sécurité Sociale créée le 4 octobre
1945 progressivement généralisée à toute la
population ( loi du 22 mai 1946) ainsi que le système
des retraites des travailleurs par répartition.
P 264
Largement inspiré par les partis de gauche,
communistes, socialistes et démocrates chrétiens,
ce programme créée en France l’Etat Providence
• Le G.P.R.F incarne le retour à la légalité républicaine et
restaure l’autorité de l’Etat
• Il est reconnu par les alliés et la France intègre le camp des
vainqueurs
• Tous les résistants condamnant la IIIème République et son
échec en 1940; il est exclu d’y revenir. Un nouveau régime est
à bâtir.
• Une nouvelle élite politique issue de la Résistance prend les
rênes du pouvoir, la droite traditionnelle qui a participé au
gouvernement de Vichy ainsi que les hommes qui ont accordé
les pleins pouvoirs à Pétain en 1940 sont discrédités
GPRF 13 novembre 1945-20 janvier 1946:
Président du Conseil et Ministre de la Défense nationale : Charles de Gaulle
Ministre des Armées : Edmond Michelet (MRP)
Ministre de l'armement : Charles Tillon (PCF)
Ministre d'État : Vincent Auriol (SFIO)
Ministre d'État : Francisque Gay (MRP)
Ministre d'État : Louis Jacquinot (Indépendant)
Parti Communiste
+
Parti Socialiste SFIO
Ministre d'État : Maurice Thorez (PCF)
Garde des sceaux : Pierre-Henri Teitgen (MRP)
+
Ministre de l'Intérieur : Adrien Tixier (SFIO)
Ministre des Affaires étrangères : Georges Bidault (MRP)
Ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement : Tanguy Prigent (SFIO)
Ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme : Raoul Dautry
Ministre des Transports et Travaux publics : Jules Moch (SFIO)
Ministre de l'Education nationale : Paul Giacobbi (radical-socialiste)
Ministre des Colonies : Jacques Soustelle (UDSR)
Ministre des Finances : René Pleven (UDSR)
Mouvement Républicain
Populaire (démocrate
chrétien)
+
Union Démocrate et
Socialiste de la
Résistance
Ministre du Travail : Ambroise Croizat (PCF)
Ministre des Postes, télégraphes et téléphones : Eugène Thomas (SFIO)
Ministre de l'Information : André Malraux
Ministre de la Production industrielle : Marcel Paul PCF)
Ministre de la Population : Robert Prigent (MRP)
Ministre de l'Economie nationale : François Billoux PCF)
Une gauche très présente
La gauche est la grande gagnante des élections
organisée après la guerre et le PCF devient le
premier partie des assemblées successives ce alors
que les françaises votent pour la première fois
(droit de vote accordée en 1944). PCF SFIO et MRP
dominent la vie politique
Mai 1946 rejet d’un
premier projet de
constitution prévoyant
une seule assemblée
Une 2e assemblée
constituante élabore
une
constitution
approuvée par les
français en octobre
1946
Octobre 1946
Droits de l’homme et de la femme, démocratie sociale et économique, droit au travail,
syndicats et nationalisations, droits sociaux (préambule)
Un régime parlementaire limitant le pouvoir exécutif. Le Président de la République est élu
par les chambres et choisit le président du Conseil qui doit être investi par l’ Assemblée
Nationale. Le gouvernement est responsable devant l’Assemblée qui peut le renverser
(confiance ou motion de censure)
Elections à la proportionnelle (majorités instables), double investiture, question de
confiance fréquente: risque d’instabilité gouvernementale
Un projet puis une constitution qu’a rejeté d’emblée le général de Gaulle qui a démissionné
du gouvernement le 20 janvier 1946
14 avril 1947 fondation du RPF: le Rassemblement
du Peuple Français
• Hostilité à la constitution
• Hostilité au « régime des
partis »
• Politique étrangère trop
pro américaine
• Hostilité aux
communistes
Le RPF triomphe aux élections
municipales d’Octobre 1947 en
obtenant 30% des suffrages
• Le 5 mai 1947 le PCF est écarté
du gouvernement: pourquoi?
• Il a critiqué au parlement la
politique du gouvernement en
Indochine et la politique
économique (prix et salaires
bloquées)
• Il s’oppose à la politique
étrangère du gouvernement
qu’il juge trop favorable aux
Etats-Unis et adopte le point de
vue soviétique
• Le premier parti de France
entre dans l’opposition
Une affiche d’opposition
Automne 1947, de très
importantes grèves paralysent le
pays largement orchestrées par la
CGT que contrôle le PCF.
-A la Régie Renault
-Dans les mines et les houillères
-Dans les transports (SNCF)
Grève chez Renault 1947
La situation économique et sociale
est très tendue, les pénuries sont
toujours là. La France parait au
bord de l’insurrection
Léon Blum 1872-1950 principal dirigeant du
Parti socialiste SFIO, président du Conseil en
1936 après la victoire du « Front
Populaire ».Refuse les pleins pouvoirs à Pétain
en 1940, est arrêté et mis en accusation par le
régime de Vichy. Condamné à la prison à vie,
livré par P. Laval aux allemands il est déporté à
Buchenwald. Il dirige le dernier gouvernement
provisoire de décembre 1946 à janvier 1947.
Une république neuve mais déjà menacée
Le PCF: agent du Kominform et de l’URSS
dans le cadre de la guerre froide. Les
grèves sont téléguidées par ce parti contre
le régime. La France est dans le camp des
EUA
Le RPF et les gaullistes; La peur du
pouvoir personnel et de la dictature
Réagir avec vigueur contre la menace de
subversion politique et tenir compte des
revendications légitimes. Jules Moch
ministre de l'Intérieur socialiste, confronté
aux grèves insurrectionnelles organisées
par la CGT en novembre 1947 montre une
grande fermeté. Les communistes
l'injurient avec une extrême violence
Dès sa naissance la IVème République est prise entre deux feux
Quel bilan dresser de la France en 1947?
2/ la IVème république à l’épreuve du pouvoir:
1947-1958
2.1/ la recherche d’une majorité stable
-Coincée entre une double opposition
(PCF & RPF) la majorité constitue la
Troisième Force qui va des socialistes à
la droite modérée.
-Cette troisième force conserve la
majorité aux élections législatives de
1951 mais les tensions sont fortes en
son sein en particulier entre les
socialistes et les démocrates chrétiens
au sujet du financement de
l’enseignement privé confessionnel
P 267
-En 1951 les gaullistes font leur entrée
au parlement
TIME 22 décembre 1952
• Mars 1952, le retrait de la SFIO de la Troisième force
favorise une coalition des partis vers le centre droit.
Antoine Pinay, spécialiste des questions financières
devient président du Conseil. Il fut Proche de Vichy
avant de rallier la Résistance.
• Un certain nombre de députés gaulliste rejoignent la
majorité, entrant ainsi dans le jeu des institutions. Ils
sont condamnés par De Gaulle qui les accuse « d’aller à
la soupe ».
• De Gaulle entame alors sa « traversée du désert » et
dissout le RPF en 1955
• Président du conseil de mars
à décembre 1952,A Pinay
mène une politique
financière de rigueur et se
rend populaire auprès des
français
• Il lance un emprunt indexé
sur l’or qui rassure les français
inquiets de l’inflation.
• Cet homme très populaire
dans les milieux
conservateurs meurt à 103
ans en 1994
P 267
Dien Bien Phu 7 mai 1954 défaite militaire majeure de la France
face au Vietminh. Un échec patent de la IVème République (Ici les
soldats français prisonniers) qui provoque une crise politique
2.2: Une tentative de renouvellement:
l’expérience Pierre MENDES-France (1907-1982)
Bachelier à quinze ans, docteur en droit six ans plus tard, Pierre Mendès France entre
tôt en politique.. Député radical à la gauche du parti, il s'oppose à la participation de la
France aux J.O. de Berlin de 1936 - et c'est d'ailleurs le seul. Secrétaire d'Etat en 1938,
il élabore avec Blum un projet de réarmement que le Sénat repousse. Lorsque la guerre
éclate, il livre combat avant de se faire arrêter conformément aux lois antisémites.
Evadé, il rejoint la Résistance. Représentant de la France à Bretton-Woods, Ministre de
l'économie du GPRF à la Libération, sa politique de rigueur déplaît. En revanche, il est
appelé à la présidence du Conseil de juin 1954 à février 1955 pour apaiser les tensions
Règlement de la question indochinoise
Juillet 54: accords de Genève et
indépendance du Vietnam, du
Cambodge et du Laos. Décolonisation
de l’Indochine française
Il enterre la question de la CED par un
vote mais cela ouvre la voie à une
entrée de la RFA dans l’OTAN, ,hostilité
du MRP
Mettre fin aux troubles dans les
protectorats de Tunisie et du Maroc. Il
accorde une autonomie interne qui met
ces pays sur la voie de l’indépendance.
Certains l’accusent de brader l’Empire
colonial
Il refuse de négocier avec les partis la
composition de son gouvernement,
récuse le soutien du PCF et entend
s’adresser directement aux français
pour rendre compte de son action
• PMF apparait comme un rénovateur de la IVème
république et de ses pratiques institutionnelles. Il
tente de rendre du poids et de l’autonomie à
l’exécutif ce que le parlement n’accepte pas
• Il amorce la décolonisation de l’empire français et
son gouvernement doit affronter le 1er novembre
1954 le début de la crise en Algérie. Certains
députés craignent que là aussi il n’amorce un
processus de retrait
• Détesté des communistes et des gaullistes,
abandonné par sa majorité. Il est mis en minorité
en février 1955, quitte le pouvoir mais reste
populaire
2.3: l’enlisement et la mort de la IVème république
P 271
• Janvier 1956, victoire du « Front
républicain » élu sur le thème de « la
paix en Algérie » et animé par PMF.
Le président de la République désigne
Guy Mollet chef du PS/SFIO comme
président du conseil. C’est le leader
du premier parti de la majorité mais
les français pensait voir revenir PMP
qui n’est que ministre d’Etat. Le PCF
soutient le gouvernement sans y
participer
• L’extrême droite fait son entrée au
parlement autour du mouvement
poujadiste
P 273
•
Antiparlementarisme: hostilité
aux partis et au personnel
politique accusé de tous les
maux. Une remise en question
du pacte républicain
• Rejet de la décadence
française, refus de
l’abandon de l’empire
colonial
. Rejet du capitalisme
international, des grandes
entreprises et grandes
sociétés
.Rejet de la pression
fiscale, de l’Etat et de ses
agents
Défense des petits contre
les gros, des travailleurs
indépendants, de
l’épargne :la crise d’une
France en mutation
Pierre Poujade (1920-2003) papetier
à Saint-Céré et fondateur de l’Union
de Défense des Commerçants et
Artisans en 1954 qui entend lutter
contre ce qu’il appelle la « Gestapo
fiscale ». Très vite populaire son
mouvement obtient 11,5% des voix
en 1956
P Poujade avec deux de ses 52
députés en janvier 1956
Jean Marie Le Pen, ancien légionnaire
parachutiste et de la corpo de droit
de Paris, élu député à 27 ans, exclu
par P Poujade en 1957 . Il demeure
député de la Seine jusqu’en 1962.
Alger, 6 février 1956: Guy Mollet se dirige vers le
Monument aux Morts où les manifestants vont lui jeter
d'abord tomates et œufs pourris et ensuite des pierres.
Face à la pression des français d’Algérie le
gouvernement et sa majorité recule.
L’assemblée lui accorde les « pouvoirs spéciaux »
pour mener la guerre en mars 1956.
L’envoi du contingent est décidé, l’Etat major est
laissé plus libre d’agir sur le terrain. La bataille
d’Alger est remporté en 1957 mais les moyens
utilisés, qui incluent la torture, sont de plus en
plus critiqués en France même ainsi qu’à
l’étranger.
L’échec politique de l’Affaire de Suez contre
l’Egypte affaiblit encore le gouvernement.
L’ampleur de l’échec en Algérie occulte totalement
les succés de ce gouvernement, le plus long de la
IVeme République, qui est renversé en mai 1957
après 16 mois de pouvoir
Des progrès sociaux : la 3eme
semaine de congés payés et un
revenu minimum pour les
personnes âgées
Traité de Rome en mars 1957 et
poursuite de la construction européenne
Mohamed V roi du Maroc
H.Bourguiba Président de la
République tunisienne
1956: indépendance du Maroc et de la Tunisie: une décolonisation négociée et
loi-cadre Defferre pour l’Afrique noire qui renforce l’autonomie de ces territoires
L’ampleur des difficultés algériennes, l’échec d’un gouvernement de gauche
élu pour faire la paix et qui a mené une guerre plus virulente, la démission de
PMF hostile à l’action de Guy Mollet, l’hostilité des communistes et des
gaullistes, les divisions à l’intérieur des partis politiques eux mêmes et les
tensions dans la population rendent très difficile la constitution d’une
majorité à l’assemblée. Le régime est en crise alors que la guerre en Algérie
se poursuit
P 279
Le quotidien français proche de la droite républicaine
Une insurrection à Alger et un changement de gouvernement en métropole
Peter De Francia the bombing of Sakiet 1959
Le bombardement de Sakiet Sidi Youssef est une opération menée par l'armée française, dans le
cadre de la guerre d'Algérie, sur le village tunisien de Sakiet Sidi Youssef le 8 février 1958 où se
trouvait une base du FLN algérien en représailles à des actions fréquentes de harcèlement. 25
avions dont 11 bombardiers B26 attaquent le village. D'après les Tunisiens, le bilan est de 72 morts,
dont 12 enfants, et de nombreux blessés. Les tensions sont au plus haut avec la Tunisie et la
réprobation internationale est forte. Une crise politique majeure en France.
A partir du 15 avril 1958, la France n’a pas de gouvernement et René Coty
président de la République pressent P.Pflimlin
Le nouveau président du Conseil investi
Député du Bas Rhin, très souvent
ministre pendant la IVème République et
dirigeant du MRP.
Il est présenté comme libéral en matière
coloniale
Il se trouve face à une situation explosive
Pierre Pflimlin 1907-2000
13 mai 1958, jour de l'investiture de Pierre Pflimlin.
manifestation d'anciens combattants à Alger en
mémoire de trois militaires du contingent faits
prisonniers et fusillés en Tunisie par l’ALN
les partisans de l'Algérie française donnent l'assaut
au bâtiment du gouvernement général et nomment
un Comité de salut public.
Le général Jacques Massu, qui a reçu les pleins
pouvoirs civils et militaires à Alger, en accepte la
présidence et envoie un télégramme à Paris:
«... exigeons création à Paris d'un gouvernement
de salut public, seul capable de conserver l'Algérie
partie intégrante de la métropole»
Le 14 mai «Le comité de salut public supplie le
général de Gaulle de bien vouloir rompre le silence
en vue de la constitution d'un gouvernement de
salut public qui seul peut sauver l'Algérie de
l'abandon».
Jacques MASSU 1908-2002
Face au gouvernement investi, les militaires en Algérie font appel à De Gaulle
retiré de la vie politique depuis 1953 mais dont les partisans agissent.
Agence France Presse
Les difficultés en Algérie
conduisent à une crise de
régime.
Certains pensent que le pays est
sous la menace d’un coup d’Etat
militaire à partir de l’Algérie. Les
partis se mobilisent.
Afin de mener une guerre à
outrance contre le FLN le Comité
de Salut Public veut prendre le
pouvoir en métropole.
L’appel à De Gaulle apparait
comme un recours
Les Algérois manifestent en foule devant le bâtiment du gouvernement général, à
Alger, le 23 mai 1958. Ils brandissent des portraits du général de Gaulle. Cette
insurrection des partisans de l’Algérie française a commencé le 13 mai 1958
Des le début de la crise de Gaulle
s’exprime
-Condamnation en bloc de la IVème
République responsable de tout
-Référence à 1940, une légitimité
personnelle réaffirmée et une relation
privilégié avec une France qu’il
personnifie et un peuple qu’il unifie.
-Il s’affirme prêt à la sauver à nouveau
12 jours plus tard il se prépare à
revenir au pouvoir
-Une volonté de respecter les formes
légales et pacifiques
-Un refus de la violence, il condamne
toute initiative de conquête du pouvoir
par la force (donc les militaires en
Algérie doivent rester calme: Montrer
son pouvoir sur l’armée)
«Croit-on qu'à 67 ans, je vais commencer une carrière de dictateur ?».CDG 15 Mai 1958
P 270
Pour dénouer la crise et restaurer l’ordre
dans le pays Le président coty se résoud le
1er juin 1958 à en appeler au «plus illustre
des Français... Celui qui, aux heures les plus
sombres de notre histoire, fut notre chef
pour la reconquête de la liberté et qui, ayant
réalisé autour de lui l'unanimité nationale,
refusa la dictature pour établir la
République».
René Coty 1882-1962
Archives de l'Assemblée nationale, photo Le Figaro
« La dégradation de l'État qui va se précipitant. L'unité française immédiatement menacée.
L'Algérie plongée dans la tempête des épreuves et des émotions. La Corse subissant une fiévreuse
contagion. Dans la métropole des mouvements en sens opposé renforçant d'heure en heure leur
passion et leur action. L'armée, longuement éprouvée par des tâches sanglantes et méritoires, mais
scandalisée par la carence des pouvoirs. Notre position internationale battue en brèche jusqu'au
sein même de nos alliances. Telle est la situation du pays. En ce temps même où tant de chances, à
tant d'égards, s'offrent à la France, elle se trouve menacée de dislocation et peut-être de guerre
civile.
C'est dans ces conditions que je me suis proposé pour tenter de conduire une fois de plus au salut
le pays, l’État, la République, et que, désigné par le chef de l'État, je me trouve amené à demander
à l'Assemblée nationale de m'investir pour un lourd devoir.
De ce devoir, il faut les moyens.
Le Gouvernement, si vous voulez l'investir, vous proposera de les lui attribuer aussitôt. Il vous
demandera les pleins pouvoirs (…) Mais ce ne serait rien que de remédier provisoirement, tant bien
que mal, à un état de choses désastreux si nous ne nous décidions pas à en finir avec la cause
profonde de nos épreuves.
Cette cause – l'Assemblée le sait et la nation en est convaincue – c'est la confusion et, par la
même, l'impuissance des pouvoirs. Le Gouvernement que je vais former moyennant votre confiance
vous saisira sans délai d'un projet de réforme de l'article 90 de la Constitution, de telle sorte que
l'Assemblée nationale donne mandat au Gouvernement d'élaborer, puis de proposer au pays par la
voie du référendum, les changements indispensables. Aux termes de l'exposé des motifs qui vous
sera soumis en même temps que le texte, le Gouvernement précisera les trois principes qui doivent
être en France la base du régime républicain et auxquels il prend l'engagement de conformer son
projet. Le suffrage universel est la source de tout pouvoir. Le pouvoir exécutif et le pouvoir
législatif doivent être effectivement séparés de façon que le Gouvernement et le Parlement
assument, chacun pour sa part et sous sa responsabilité, la plénitude de ses attributions. Le
Gouvernement doit être responsable vis-à-vis du Parlement. »
Discours d’investiture de CDG le 1er juin 1958
• Une description apocalyptique de la situation de la France
et la nécessité d’une solution drastique.
• CDG répond à l’appel du devoir, construire l’image du
recours mais en appelant l’assemblée à lui abandonner le
pouvoir pour 6 mois.
• L’investir c’est mettre fin à la IVème République puisqu’il
annonce la préparation d’une nouvelle constitution
• Le dernier président du conseil est aussi un fossoyeur du
régime en place
• Une forte majorité lui accorde l’investiture. Seuls les
communistes, quelques socialistes, PMF et François
MITTERRAND sont opposés à cette désignation et accusent
De Gaulle de parvenir au pouvoir par le biais d’un coup
d’état
28 septembre 1958, les français
approuvent à 80% la constitution de
la Vème République préparée par
Michel Debré, ancien résistant et
proche de CDG.
Affiche 1958
Les législatives qui suivent vient le
triomphe de L’Union pour la
Nouvelle République, UNR,
nouveau parti gaulliste.
Communistes et socialistes sont les
grands perdants.
Le 21 décembre 1958, conformément à
la nouvelle constitution, un collège
électoral élargie de 80 000 grands
électeurs nomme De Gaulle président de
la République.
La Quatrième République a vécu
-Elle a mis en place les bases de l’Etat
Providence en continuité avec le GPRF
-Elle a géré le Plan Marshall et engagé la
reconstruction puis l’entrée dans les
« trente glorieuses » dans le cadre de
plans quinquennaux incitatifs.
-Elle a fait entrer la France dans la
construction européenne
MAIS
-Les institutions ont mal fonctionné avec une très grande
instabilité ministérielle et la valse des présidents du conseil
d’où une méfiance croissante de l’opinion
-Elle a mal géré les questions de décolonisation en Indochine
puis en Algérie, oscillant en permanence entre fermeté et
conciliation