Le suivi de nos patients surexposés
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Transcript Le suivi de nos patients surexposés
Gilles Wilhelm
Manipulateur radio
Hôpital Schweitzer - Colmar
Qu’est-ce qu’un effet
déterministe ?
C’est un effet délétère dont la survenue
est inéluctable à partir
d’un certain seuil d’irradiation
En cardiologie interventionnelle...
Aucune limitation de dose
Le bénéfice attendu étant supérieur aux risques
ATTENTION!
L’absence d’une limite de dose ne signifie pas pour
autant l’absence de complications radiques
Lésions cutanées au point d’entrée
= Radiodermite
Niveaux d’irradiations
et lésions cutanées
Radiodermite aigüe
Epidermite sèche ( j 20)
(Erythème + desquamation)
3 Gy < Dose < 5 Gy
Source : radioprotection en milieu médical. MASSON
Niveaux d’irradiations
et lésions cutanées
Radiodermite aigüe
Erythème précoce
(régressif dans la semaine)
puis épidermite sèche (j 20)
Dose > 5Gy
Source : radioprotection en milieu médical. MASSON
Niveaux d’irradiations
et lésions cutanées
Radiodermite aigüe
Epidermite exsudative
(guérison complexe)
Dose > 20 Gy
Source : radioprotection en milieu médical. MASSON
Niveaux d’irradiations
et lésions cutanées
Radiodermite aigüe
Nécrose cutanée
(Seule solution : la greffe)
Dose > 30 Gy
Source : radioprotection en milieu médical. MASSON
Niveaux d’irradiations
et lésions cutanées
Radiodermite chronique
Séquelle tardive due à des expositions répétées au fil du temps
- Atrophie du derme
- Perte d’élasticité
- Télangiectasies
Fragilisation de la peau
Complication :
=> Carcinome cutané
Source : radioprotection en milieu médical. MASSON
Les procédures itératives
Problème
L’exploration de l’arbre coronaire nécessite des incidences
stéréotypées
Cumul de doses
Chaque nouvelle irradiation abaisse le seuil déterministe
Conséquence
L’accumulation de doses même infraliminaires peut
aboutir à terme à une radiodermite chronique voire aigüe
(malgré les mécanismes de réparations cellulaires)
Source : radioprotection en milieu médical. MASSON
Déclaration à l’ASN
Tout événement significatif doit être déclaré à l’ASN
(code de la santé publique art. L.1333-3)
Critère 2.2 (Exposition des patients à visée diagnostique)
Pratique inadaptée ou dysfonctionnement lors de l’utilisation
de générateurs de rayons X à visée diagnostique ayant entraîné
ou susceptibles d’entraîner :
- des expositions significativement supérieures aux niveaux
de référence diagnostiques ;
ou
- des erreurs dans la réalisation de l’examen.
Radiodermite
Source: ASN
Déclaration à l’ASN
Le formulaire:
Source: ASN
Déclaration à l’ASN
Le but :
Analyser l’événement pour faire progresser
la radioprotection
=> Amélioration générale des pratiques
Mais aussi
Veiller à la mise en place de mesures correctives
« Enquête radiodermite » auprès des
dermatologues (2004)
218 réponses => 7 cas de radiodermite rapportés après
cathétérisme cardiaque (médiane : 2,5 procédures)
1ère consultation 2 mois (médiane) après la procédure
Diagnostic posé 7,5 mois (médiane) après l’acte (max 42 mois)
Diagnostic difficile => symptômes apparaissent à distance du cathétérisme
Comment améliorer cette prise en charge?
Source: institut de veille sanitaire
Par une surveillance des patients
susceptibles de présenter
un effet déterministe
Mise en place d’un suivi
C’est avant tout, la mobilisation d’une équipe :
Radio physicien, cardiologues, paramédicaux
Autour et avec le patient
Mise en place d’un suivi
Définir des seuils :
Nos références
Temps de scopie
(mn)
PDS (Gy.cm2)
Dose à la peau
(Gy)
ACT +/- coro
45
250
3
Rythmologie
interventionnelle
60
250
3
Mise en place d’un suivi
Lors d’un dépassement de seuil :
Faxer sans délai :
Une fiche de signalement accompagnée du rapport dosimétrique
RADIO PHYSICIEN
Mise en place d’un suivi
Évaluer le risque déterministe induit
par le dépassement de seuil
On ne peut présumer de la gravité d’une irradiation
en ne considérant que les grandeurs relevées
en fin d’examen (PDS, air kerma, tps scopie)
Mise en place d’un suivi
Analyse de l’exposition:
=> Evaluation de la répartition de l’irradiation sur les
différents points d’entrée
Pour la graphie => rapport dosimétrique
Pour la scopie
Plus difficile => pas de relevé de dose / incidence
Estimer la répartition de l’irradiation / à la graphie
Tenir compte:
Précision des mesures: contrôle qualité de la chambre ionisation
Rayonnement rétro diffusé
Procédures itératives: cumul de doses
Mise en place d’un suivi
En fonction de cette expertise
le suivi sera plus ou moins strict
RADIO PHYSICIEN
SUIVI DE NIVEAU 1
Risque déterministe faible
Erythème + :
Consultation médicale
SUIVI DE NIVEAU 2
Risque déterministe élevé
SALLE DE CATHE
Consultation médicale
+ photos J1, J15, J30, J60
J 40: Contact
Téléphonique
DERMATOLOGUE
Evolution défavorable
SPECIALISTE LESIONS RADIQUES
Mise en place d’un suivi
L’information du patient
Avant la procédure : le consentement éclairé
Mise en place d’un suivi
L’information du patient
Suivi de niveau 1
Suivi de niveau 2
Expliquer le déroulement du suivi
Encourager le patient à maintenir le lien avec le service
Tracer la remise de l’information
Mise en place d’un suivi
Une base de données dosimétriques
logiciel cardio
Exportation hebdomadaire
Données dosimétriques
Radio physicien
Base de données
Intérêts :
Contrôle qualité => dépassement seuils
Lister les’‘patients multi procédures’’ : cumul de doses
Dépister dérive du tube
Permettre une exploitation statistique des données
De la base de données à l’évaluation des pratiques
Niveaux de Référence Diagnostiques
Base de données
dosimétriques
Médecin: Dr Y
Type examen: ACT
Paramètre: PDS
(NDR)
3ème quartile
= NRD
Source: Carlo Maccia /CAATS
Genèse de ce suivi: le cas de M. S
Diagnostic : trouble rythmique supra ventriculaire => flutter
Janvier 2009:
Ablation => PDS = 11807cGy.cm2 scopie = 16 min
Récidive du flutter
Février 2009
2éme ablation
Procédure très longue => dose supposée ++
Dysfonctionnement du compteur dosimétrique
PDS = ?
Tps = ?
Mesures prises:
Surveillance patient
Matériovigilance (AFSSAPS)
J 7
1er symptôme => démangeaisons
J 15
Erythème+
Déclaration ASN
Transmission dossier pour avis => IRSN
Dermatologue
J 30
Erythème++ + desquamation+
= Epidermite sèche
J 60
Régression de l’épidermite
J 90
Fin de la phase inflammatoire
Zone hâlée => évolution favorable
Janvier 2012
M. S ne présente aucune séquelle.
Que retenir de ce suivi
Pourcentage de dépassement de seuils
4%
Que retenir de ce suivi
Répartition des patients par plage d’air kerma
57
24
20
Que retenir de ce suivi
Répartition des patients par type de suivi
67
23
11
Aucune radiodermite n’a été mise en évidence!
Un suivi patients va de pair avec une démarche
d’optimisation
Varier les incidences de travail :
- Répartir la dose reçue par le patient
sur différents points d’entrées.
Ex : Air kerma = 5 Gy
=> 3 incidences
Comment expliquer ce résultat?
Diaphragmer et filtrer :
- Diminuer la dose totale
- Limiter les zones de chevauchement
Eviter les incidences ‘’extrêmes’’ (ACT) :
- 1 minute de scopie = 10 mGy à 100 mGy
en fonction de l’épaisseur
…
1.4 Gy
1.9 Gy
1.7 Gy
Evolution de la dose moyenne depuis
la mise en place du suivi
- 15%
Mise en place du suivi
Surexposition : le profil à risque
Age: 65 ans
IMC moyen: 31,6 !!
Surexposition: le profil à risque
IMC
= débit de dose
=> atteinte rapide des seuils
Temps de procédure disponible avant dépassement de seuil :
FRCV multiples présagent des lésions complexes
=> angioplasties difficiles
Temps de procédure nécessaire pour réaliser le geste :
IRRADIATION ++
Surexposition : le profil à risque
Pour notre centre :
- Un homme
- 65 ans
- Obèse
- Facteurs de risque CV multiples
Conclusion
Un suivi patients
Diagnostic plus rapide
Une meilleure prise en charge
à l’initiative de la salle de cathé
Catalyser l’optimisation des pratiques
=> amélioration de la radioprotection du patient
et par conséquent du personnel
Faciliter l’évaluation des pratiques à partir de la base
de données dosimétriques
Conclusion
Plus généralement,
dans la démarche qualité d’un établissement,
un suivi patients donne une image positive du service
Aujourd'hui le personnel est soumis à
une surveillance dosimétrique,
demain peut être, en sera-t-il de même pour le patient
Merci de votre attention