IV° République

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Transcript IV° République

L’évolution politique de la
France depuis 1945
Comment est-on passé d’une
République à une autre?
Comment a évolué la vie politique sous
ces deux Républiques?
1ère partie : De 1945 à 1958 :
REFONDATION et DIFFICULTÉS de la
RÉPUBLIQUE
Dans l’élan de la Résistance et de la libération, les
Français aspirent à un nouveau régime et à refonder
la démocratie. Ils rejettent à la fois Vichy et la III°
République. En octobre 1946, la Constitution de la
IV° République est adoptée. Comment a été adopté
ce nouveau régime ? Pourquoi s’effondre-t-il aussi
rapidement ?
Naissance laborieuse d’un nouveau régime
Reprise en main de l’Etat
-France dirigée depuis 1944 par le GPRF:
forte légitimité mais non issu d‘élections
-ordonnance d’août 1944: “forme du
gouvernement de la France est et
demeure la République“
Photographie prise à l’occasion du
référendum du 21 octobre 1945
-mise en oeuvre de grandes réformes:
Sécurité sociale / rétablissement de la
liberté de la presse / droit de vote aux
femmes. Retour à une vie politique
normale.
-1er enjeu = choix du régime: Faut-il
restaurer la III° République ? Quels
doivent être les pouvoirs de l’Assemblée ?
Naissance laborieuse d’un nouveau régime
Référendum
organisé en
octobre 1945:
Français
doivent se
prononcer sur
les institutions,
sur l’équilibre
des pouvoirs +
choisir leurs
représentants
(élections
législatives)
http://www.ina.fr/fresques/jalons/notice/InaEdu00007/le-referendum-et-leselections-legislatives-du-21-octobre-1945
Naissance laborieuse d’un nouveau régime
Composition des groupes
parlementaires après les
élections d’octobre 1945
-Assemblée penche nettement à gauche
-3 partis se partagent 80% des sièges pour quasiment ¾ des voix
-droite quasi inexistante (15%, trop liée à Vichy) et radicaux (force dominante de la
III° République) font tout juste 10%
-13 novembre 1945 = DG reconduit comme chef du gouvernement provisoire
-le gouvernement est formé de façon tripartite
Naissance laborieuse d’un nouveau régime
Un débat constitutionnel passionné
-désaccord entre DG et les partis à l’Assemblée constituante
-20 janvier 1946: De Gaulle annonce sa démission. Volonté de créer un choc.
-l’Assemblée est alors dominée par la TRIPARTISME
-1er projet de Constitution donne tous les pouvoirs à une Assemblée unique. Projet
rejeté par référendum en mai 1946.
-2nd projet ajoute un contrepoids à l’Assemblée + un peu plus de pouvoir pour le
chef de l’Etat. Approuvé par référendum en octobre 1946 sans enthousiasme.
Nouveau régime et fragilités institutionnelles
La nature du
nouveau
régime
système
représentatif
régime
démocratique
régime parlementaire :
organisation des
pouvoirs à l’avantage
du législatif
Nouveau régime et fragilités institutionnelles
Prépondérance de l’Assemblée nationale, c‘est le législatif qui contrôle
l’exécutif:
-président du conseil et son gouvernement doivent être investis par A.N.
-l’A.N. peut renverser le gouvernement
-le Président de la République est élu par le Parlement (A.N. + conseil de
la République)
Nouveau régime et fragilités institutionnelles
Vincent Auriol,
président de la
République
Les faiblesses institutionnelles
Forte instabilité = pas moins de
22 gouvernements en 12 ans.
Facteurs explicatifs:
-scrutin à la proportionnelle
-système de la double
investiture
-pression des partis lors de la
formation des gouvernements
-recours trop fréquent à la
question de confiance
Dessin de
Sennep paru
dans Le Figaro
9 septembre
1948
Révélateur de la forte
instabilité + difficulté à former
des gouvernements
(dessinateur très critique
envers la IV° République)
Une forte instabilité; des
gouvernements à la durée
moyenne d’existence plutôt
courte.
Le cycle des crises ministérielles
Président de la
République
Consulte les
représentants
des partis
politiques
Le Président du conseil
et son gouvernement se
présentent devant l’A. N.
= vote d’investiture
Assemblée
nationale
Si coalition
Le Président du
conseil désigné
est investi.
Si absence
de coalition
Sollicite puis
désigne
officiellement
un Président
du conseil
Crise ministérielle
Le gouvernement
est renversé
(par motion de censure,
au travers d’un vote
de confiance)
Si fin de la
coalition
La IV° République = la « mal-aimée »
Portrait officiel de Vincent
Auriol, premier Président de
la IVe République (16 janvier
1947 - 23 décembre 1953).
© La Documentation
française.
1) Des débuts difficiles, une
opposition virulente
-Après l’adoption de la Constitution,
les élections législatives de
novembre 1946 confirment le
tripartisme (doc. p. 285).
-Le socialiste, Vincent Auriol est élu
à la présidence de la République en
janvier 1947.
-Paul Ramadier (président du
conseil) est investi à l’unanimité ;
c’est lui qui initie la pratique de la
double investiture.
La IV° République = la « mal-aimée »
Affiche
du PCF
contre le
plan
Marshall
MAURICE THOREZ EN MEETING
À PERPIGNAN EN 1947
1ère force d’opposition
-guerre froide pèse sur le climat intérieur : ministres communistes exclus du
gouvernement (= fin du tripartisme).
le PCF entre dans l’opposition, rôle important dans les mouvements sociaux de
1947 + participation à la création du KOMINFORM
 il présente le plan Marshall comme un « instrument d’asservissement ».
-Nette coupure entre SFIO et PCF : Guy Mollet « les communistes ne sont pas à
gauche mais à l’Est »
La IV° République = la « mal-aimée »
Photo prise à Strasbourg le 7 avril 1947
Autre grande force d’opposition
-Le RPF (« parti » de De Gaulle) créé en avril 1947
-mouvement qui souhaite la révision de la
Constitution
-nouvelle force d’opposition qui obtient un succès
immédiat
Affiche du RPF, 1951
La IV° République = la « mal-aimée »
-contexte de guerre
froide, rejet de
l’atlantisme
-silhouette du général;
ces partis comme DG
restent attachés à un
exécutif fort
-les anciens alliés du
tripartisme sont
diabolisés
-référence à la loi des
apparentements à
laquelle le PCF est
très opposé
Affiche de Micou pour le PCF réalisée à l’occasion
des élections législatives de 1951
La IV° République = la « mal-aimée »
VOIX
Sièges à
pourvoir
Sièges
obtenus
Système proportionnel
Quotient électoral
Sièges attribués selon
ancien système
PCF
106 000
-
0
2
SFIO
127 000
-
5
MRP
94 000
-
4
RPF
90 000
-
0
417 000 : 9
= 46 333
Obtention d’un siège par
tranche de 46 333
voix.
Sièges restants sont
attribués aux
« plus forts
restes ».
TOTAL
417 000
9
9
Ces partis se sont apparentés; à eux
deux, ils obtiennent la majorité
absolue.
3 (2 + 1)
2
2 (1 + 1)
9
Ils se partagent équitablement tous
les sièges de la circonscription.
Cette loi prévoit que, dans un scrutin proportionnel, deux listes distinctes peuvent
annoncer qu'elles s'apparentent. Dans ce cas, elles additionnent le nombre de voix
qu'elles ont obtenues. Si à elles deux, elles obtiennent la majorité absolue des
suffrages, elles reçoivent tous les sièges au sein d'une circonscription. Ce système
favorise les partis de la Troisième force qui peuvent s'apparenter, alors que les
gaullistes ou les communistes ne peuvent pas le faire. Ces derniers ont dénoncé
l’iniquité de cette loi.
La IV° République = la « mal-aimée »
2) Les réussites = l’existence de
politiques cohérentes
• en matière de construction
européenne
-création de la CECA (=
communauté européenne du
charbon et de l’acier) en 1951
après une initiative française
Konrad Adenauer, Jean Monnet et
Robert Schuman, lors du traité de
Paris qui donne naissance à la CECA.
-signature du traité de Rome (mars
1957) qui donne naissance à la
CEE (= communauté économique
européenne)
-échec par contre du projet de la
CED (= communauté européenne
de défense)
La IV° République = la « mal-aimée »
• l’action de Pierre Mendès France
Photographie de Pierre Mendès
France (homme politique radical de
gauche) président du Conseil de juin
1954 à février 1955
-il veut rénover la République en
restaurant l’autorité de l’État face aux
partis, en réaffirmant le pouvoir de
l’exécutif
-il inaugure de nouvelles pratiques =
« les causeries à la radio » (lien direct
avec les Français)
-il souhaite résoudre vite et avec
pragmatisme les problèmes en cours
= le MENDÉSISME (déf. p. 278)
Ex: il négocie les accords de Genève
(fin à la guerre d’Indochine) + il
accorde une large autonomie interne à
la Tunisie (discours de Carthage du 31
juillet 1954) = réussites en matière de
politique extérieure.
La IV° République = la « mal-aimée »
Photographie de Guy
Mollet
Extraits d’un discours de Guy Mollet, 9 mars 1956
• les réussites du gouvernement de Guy mollet (février 1956 – mai 1957)
-active politique économique et sociale : mise en place de la 3ème semaine de
congés payés; vignette auto pour financer l’aide aux personnes âgées, invalides
et grands malades; construction de logements sociaux
-Quelques réussites également en matière de décolonisation avec l’adoption de
la loi-cadre Deferre.
-Le problème algérien et l’échec lors de la crise de Suez conduisent à sa chute.
La IV° République = la « mal-aimée »
3) La fin prématurée du
nouveau régime
-crise du 13 mai 1958 =
insurrection se produit
à Alger après
l’investiture de Pierre
Pflimlin comme chef du
gouvernement.
-A Alger, les militaires
forment un COMITÉ de
SALUT PUBLIC qui fait
appel à De Gaulle.
L’armée gouverne en
Algérie, c’est la
confusion en métropole
-Préparation de
l’opération
« Résurrection »
La IV° République = la « mal-aimée »
Une de L’Écho d’Alger
La IV° République = la « mal-aimée »
Manifestation organisée par les
partis de gauche le 28 mai 1958
1 Mendès France
2 Daladier
3 Mitterrand
Discours de De Gaulle à Alger, 4
juin 1958
-Le 27 mai, de Gaulle affirme dans
un communiqué qu'il entame le
processus régulier pour
«l'établissement d'un gouvernement
républicain». Stupeur dans la classe
politique. Serait-ce un coup d'État ?
-Le 28 mai 1958, Pierre Pflimlin
démissionne.
-Le lendemain, le président René
Coty fait appel à De Gaulle qui est
investi comme président du conseil
le 1er juin = il forme alors le dernier
gouvernement de la IV° Rép.
-Il obtient les pleins pouvoirs et le
droit de réviser la Constitution =
mort de la IV° Rép.