Quelques rappels de comptabilité nationale

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Quelques rappels de comptabilité nationale
Produit Intérieur Brut
+ Rémunérations des salariés reçues du RdM – Rémunérations des salariés versées au RdM
+ Revenus de la propriété reçus du RdM – Revenus de la propriété versés au RdM
+ Subventions reçues du RdM – Impôts sur la production versés au RdM
= Revenu National Brut (RNB)
+ Transferts courants reçus du RdM – Transferts courants versés au RdM
= Revenus National Brut Disponible (RNBD)
- Consommation de Capital Fixe
= Revenu National (RN)
La Balance des Paiements (exemple de la France, mds €)
2010
2011
-30,2
-38,9
-52,9
-73,5
1.2 Services (Exportations – Importations)
15,9
24,2
1.3 Revenus
40,7
46,9
-33,8
-36,6
2. Compte de capital (brut)
0,0
-0,1
3. Compte financier (brut)
27,5
58,1
-34,9
-35,4
Français à l’étranger
-58,0
-64,8
Etrangers en France
23,1
29,5
123,2
251,6
Avoirs
26,2
177,5
Engagements
96,9
74,1
34,3
13,8
-89,3
-177,3
-5,8
5,5
2,7
-19,1
1. Compte des transactions courantes (ou compte courant)
1.1 Biens (Exportations – Importations)
1.4 Transferts courants
3.1 Investissements directs
3.2 Investissements de portefeuillle
3.3 Instruments financiers dérivés
3.4 Autres investissements
3.5 Avoirs de réserve
4. Erreurs et omissions
Principaux soldes de la Balance des Paiements
Opérations
Soldes
Marchandises
Solde commercial
Services
Revenus
Transferts courants
Solde des
biens et
services
Solde des
transactions
courantes
Transferts en capital
Acquisition d’actifs non
financiers
Capacité ou
besoin de
financemen
t de la
Nation(2)
Solde à
financer
Solde de la
balance
globale
Investissements directs
Investissements de
portefeuille
- Produits financiers(1)
- Autres investissements
Mouvements de capitaux à
court terme et long terme du
secteur bancaire et de la
Banque centrale
(investissements de portefeuille,
produits financiers dérivés, autres
investissements, avoir de réserve)
(1) Hors mouvements de capitaux du secteur bancaire et de la Banque centrale.
(2) Aux erreurs et omissions près.
Variation de
la position
monétaire
extérieure
Source : Bouguinat H., Teïletche J. et Dupuy
M., Finance Internationale, Dalloz, 2007
L’équilibre macroéconomique en économie ouverte
Equilibre Emplois – Ressources
Y+M=C+I+G+X
Y+U=C+S+T
Epargne nette du
secteur privé + Solde
budgétaire
= Solde courant (BOC)
(1) et (2) donnent :
(S – I) + (T – G) = X – M + U = BOC
Optique Revenu, avec U =
solde du compte revenu
(1) et du compte des
transferts courants,
(2) T = les impôts nets de
transferts publics
(3)
Soit,
SN – I = BOC
Et, comme BOC + SCF = 0,
SN – I = BOC = - SCF
(4)
La balance commerciale
reflète l’écart entre
l’épargne nationale et
l’investissement
domestique
(5)
- Epargne nationale supérieure à l’investissement domestique => capacité de financement => le pays
est exportateur net de capitaux (SCF < 0, avec SCF = solde du compte financier), en contrepartie d’un
excédent courant (BOC > 0).
- Epargne nationale inférieur à l’investissement domestique => le pays vit « au-dessus de ses
moyens » (besoin de financement) => le pays est importateur net de capitaux (SCF > 0), en
contrepartie d’un déficit courant (BOC < 0)
La dette externe rapportée au PIB
Source : Reinhart C., Reinhart R. et Rogoff K. (2012), « Public Debt Overhangs: Advanced-Economy Episodes
Since 1800, Journal of Economic Perspective. 22 économies avancées, 48 économies émergentes.
Un cycle long de la Balance des paiements ?
Balance
Commerciale
(X – M) (1)
1. Pays
nouvellement
emprunteur
2. Pays
emprunteur
évolué
3. Pays
nouvellement
prêteur
4. Pays
prêteur évolué
–
+
+
–
Balance des
rémunérations
(intérêts)
(2)
–
–
–/+
+
Balance
courante
(1)+(2)
–
–
+
+
Balance des
capitaux
+
+
–
–
Epargne
domestique
– Investissement
domestique
–
+
+
–
Exemples
- Etats-Unis avant 1914,
- PMA aujourd’hui ?
- Etats-Unis aujourd’hui ?
- Mexique, Brésil
aujourd’hui
- Etats-Unis après 1914,
- France de 1880 à 1913
(Harry White),
- Corée du Sud depuis le
milieu des années 1980,
- Chine aujourd’hui
- Etats-Unis après 1945
- Japon aujourd’hui ?
Investissement, épargne et solde courant
1990
1995
2000
2005
2010
Chine
36,1
41,9
35,1
42,1
48,2
Allemagne
25,6
22,3
22,3
17,3
17,3
Japon
32,7
28,3
25,4
23,6
20,2
France
22,6
18,6
19,9
19,9
18,6
États-Unis
18,6
18,6
20,9
20,3
15,8
Chine
39,2
42,1
36,8
48,0
53,4
Allemagne
25,2
21,2
20,6
22,4
23,0
Japon
34,1
30,4
28,0
27,2
23,8
France
20,9
18,9
20,8
19,4
18,6
15,8
16,4
18,1
15,2
12,5
12,0
1,6
20,5
134,1
305,3
Allemagne
45,3
-29,6
-32,6
140,7
187,2
Japon
43,9
110,4
119,4
163,9
195,7
France
-9,9
7,3
13,3
-10,4
-44,7
États-Unis
-79,0
-113,6
-416,3
-745,8
-470,9
Investissement (% du PIB)
Epargne (% du PIB)
États-Unis
Solde des transactions
courantes (mds $)
Chine
Note : Investissement total, Epargne nationale brute. Source : World Economic Outlook (WEO), Fonds Monétaire International
Solde de la balance courante (% PIB)
Source : OCDE et FMI-WEO
12
10
8
Chine
Allemagne
Japon
France
6
Royaume-Uni
4
États-Unis
2
0
-2
-4
-6
-8
Solde de la balance courante (mds USD)
Source : OCDE et FMI-WEO
600
400
200
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
0
-200
-400
Zone euro (18 pays)
-600
Chine
Japon
Royaume-Uni
-800
-1000
États-Unis
Solde de la balance courante (pays de la zone euro, mds USD)
Source : OCDE et FMI-WEO
300
250
Allemagne
Italie
200
Irlande
Espagne
150
100
50
0
-50
-100
-150
-200
Portugal
Grèce
France
La dynamique de la dette externe (contrainte extérieure)
Accroissement
de la dette
externe
Accroissement du
ratio
dette externe / PIB
Déficit courant primaire
Service de la
dette
Bt – Bt-1 = BCt + r.Bt-1
bt – bt-1 = (r – g) bt-1 + bct
Ratio
Déficit courant
primaire / PIB
Accroissement ‘autonome’ du ratio dette externe / PIB (*)
possibilité d’un effet « boule de neige » des intérêts sur la dette extérieure si r > g : la dette
externe est explosive même si le déficit courant primaire est stable (égal à zéro par exemple)
 au contraire, possibilité d’une dette externe soutenable (bt constant) si g > r. Exemple : un
déficit courant primaire permanent de 2% du PIB peut coïncider avec une dette externe
stabilisée à 100% du PIB si le taux de croissance du PIB est supérieur de 2 points au taux
d’intérêt.
(*) On a : Bt-1 / Yt = Bt-1 / [Yt-1 . (1 + g)] = bt-1 / (1 + g), où g est le taux de croissance du PIB.
La dette extérieure des Etats-Unis
(Artus et Ripert (2009), « Dette extérieure des Etats-Unis : 23000 milliards de dollars en 2015 ? », Flash Economie n°219, Natixis)
Le théorème des élasticités critiques (Marshall-Lerner)
Px = prix des
exportations en
monnaie nationale
Px* = prix des
exportations en
monnaie étrangère
= Px/S
Pm = prix des
importations en
monnaie nationale
BC = Px.X – Pm.M
On montre que (on suppose que la balance
commerciale est initialement équilibrée, M.Pm = X.Px) :
dBC/dS = X.(Px/S).ηx + X.(Px/S).ηm – X.(Px/S)
Effet volume sur les
exportations
Effet volume sur les
importations
S = taux de change coté à
l’incertain
(le prix en monnaie
domestique d’une unité
monétaire étrangère)
ηx = élasticité-prix de la
demande d’exportation
= - (dX/X)/(dPx*/Px*)
ηm = élasticité-prix de la
demande d’importation
= - (dM/M)/(dPm/Pm)
Effet prix sur les
importations
On a donc :
dBC/dS > 0  (ηx + ηm – 1) > 0
 Théorème des élasticités critiques : une dévaluation (hausse de S) a un effet net positif
sur la balance commerciale ssi la somme des élasticités-prix de la demande (étrangère)
d’exportation et de la demande (domestique) d’importation est supérieure à un.
Les estimations des élasticités-prix à long terme des demandes
d’exportation et d’importation
Lecture : Lorsque les prix (en monnaie étrangère) des exportations américaines baissent de 1%, le volume
de ces exportations augmente, selon les 19 études recensées, entre 0.20% et 3.75% (1.31% en moyenne).
La courbe en J
La courbe en J : l’exemple du dollar en 1985
Taux de change
(effectif réel) du
dollar,
base 100 en 1987
Solde de la balance
courante,
% du PIB
appréciation
dépréciation
Ceci est un J !
Commentaire : Après un pic en février 1985, le dollar chute de 50% environ (les accords du
Plaza sont conclus en septembre 1985).
La balance courante ne commence à se redresser que plus de 2 ans et demi plus tard.
Source : Bouguinat H., Teïletche J. et Dupuy M., Finance Internationale, Dalloz, 2007.
Les 12 piliers de la compétitivité selon le Forum Economique mondial (WEF)
Définition de la compétitivité selon le WEF : « Ensemble des institutions, politiques et
facteurs qui déterminent le niveau de productivité d’un pays. »
L’indice de compétitivité
globale : le classement
2014 (WEF)
Le taux de change réel
Variables
Définition
Exemple
e
taux de change nominal à l’incertain
1 $ = 0,7 €
f
taux de change nominal au certain
1€=𝑒 $
P
prix exprimé en monnaie domestique (€)
P = 1000 €
P*
prix exprimé en devises ($)
P* = 1500 $
rer
taux de change réel :
rer = 𝑒.
𝑃∗
𝑃
1
rer = 1050 / 1000 = 1,05
Evolution des Taux
de change
(1998 – 2010)
Taux de change effectifs réel,
base 100 en 1998
appréciation
dépréciation
Source : Artus (2010), « Les taux
de change effectifs réels vont-ils
dans la bonne direction ? La
réponse est négative, sauf dans le
cas de la Chine (et du RoyaumeUni). Pourquoi alors critiquer le
régime de change chinois alors
que les anomalies sont partout
ailleurs ? », Flash Economie,
n°568.
Le dollar face à l’euro et au yen (1987 – 2014)
(Source : OCDE, Taux de change nominal ; avant 1999 : taux de change moyen des 18 pays membres aujourd’hui de la
zone euro)
appréciation du
dollar
dépréciation du
dollar
Fev 2002
1$ = 1,15€
Juil 1995
1$ = 0,74€
Avril 2008
1$ = 0,63€
Mars-2014
Août-2014
Jusqu’en juin 2005,
1 USD = 8.277 CNY
Juil-2012
Déc-2012
Mai-2013
Oct-2013
8.5
Avr-2011
Sept-2011
Févr-2012
Août-2009
Janv-2010
Juin-2010
Nov-2010
Mai-2008
Oct-2008
Mars-2009
Sept-2006
Févr-2007
Juil-2007
Déc-2007
Juin-2005
Nov-2005
Avr-2006
6
Oct-2003
Mars-2004
Août-2004
Janv-2005
Juil-2002
Déc-2002
Mai-2003
Nov-2000
Avr-2001
Sept-2001
Févr-2002
7.5
Janv-2000
Juin-2000
Le dollar face au yuan depuis 2000
(Source : OCDE, Taux de change nominal )
appréciation du dollar
face au yuan
8
dépréciation du dollar
face au yuan
7
6.5
En août 2008,
1 USD = 6.838 CNY
5.5
5
Le taux de change effectif de l’euro (1993 – 2014)
(source : BCE ; base 100 en 1999Q1 ; déflateur : indice des prix à la consommation, zone euro à 18 pays)
Réel , 20 pays
Réel , 39 pays
appréciation
dépréciation
Nominal, 20 pays
Nominal, 39 pays
 l’euro s’est fortement apprécié face au groupe des 39
pays (perte de compétitivité change), comprenant, en plus
du groupe étroit, principalement des pays émergents.
 Jusqu’à la fin des années 1990, cette appréciation face
aux monnaie des pays émergents (nominal) est
compensée, par une inflation plus faible (réel)
Le Marché des changes : + de 5000 mds USD par jour en 2013
(source : Banque des Règlements Internationaux)
Transactions de change par devise
(2 monnaies sont impliquées dans une
opérations de change => total = 200%)
Transactions de change par instrument
Des transactions de change financiarisées
(source : Banque des Règlements Internationaux)
Les opérations de change représentent 1 à 10 fois le volume des transactions courantes
(échanges commerciaux) pour les pays émergents et près de 100 fois, voire plus, pour les
économies avancées.
+ l’économie se développe (PIB par tête élevé) moins les opérations de change sont liées à
l’économie réelle et plus elles sont liées à l’économie financière.
Rq : Les codes de trois lettres pour les devises se trouvent ici.
La volatilité du cours dollar / yen
(variations mensuelles en %)
Source : D. Plihon, Les taux de change, 6e édition, La Découverte, 2012.
La Parité des Pouvoirs d’Achat : l’Indice Big Mac
(Source: The Economist, juillet 2014, indice non ajusté par le PIB par tête)
Surévaluation (+) ou Sous-évaluation (-) par rapport au dollar selon l’Indice Big Mac
(Source: The Economist, juillet 2014, indice ajusté par le PIB par tête)
Yuan
Yen
Euro
Juillet 2011
+ 3,32 %
+ 5,49 %
+ 36,31 %
Juillet 2014
- 6,4 %
- 20,5 %
+ 18,4 %
La PPA vérifiée sur le très long terme :
le cas livre sterling / dollar depuis 1800
(Source : Bouguinat H., Teïletche J. et Dupuy M., Finance Internationale, Dalloz, 2007 ; taux de change base 1 en 1900)
)
Depuis 1945, le taux d’inflation est de 4% par an aux Etats-Unis et de 5.5%
au Royaume-Uni.
Taux de change
GBP / USD
observé
Taux de change
de PPA absolue
1986-2006 : sous-évaluation du dollar / surévaluation du yen selon la PPA
Source : OCDE
400
350
Yen_PPA
Yen
300
250
200
150
100
appréciation du dollar
face au yen
50
dépréciation du dollar
face au yen
2012
2010
2008
2006
2004
2002
2000
1998
1996
1994
1992
1990
1988
1986
1984
1982
1980
1978
1976
1974
1972
1970
1968
1966
1964
1962
1960
0
Surévaluation du dollar / sous-évaluation du yuan selon la PPA
Source : OCDE
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Yuan_PPA
appréciation du dollar
face au yuan
dépréciation du dollar
face au yuan
Yuan
L’euro face au dollar selon la PPA
Source : OCDE
1.2
1.1
Euro_PPA
Euro
1
0.9
0.8
0.7
appréciation du dollar
face à l’euro
0.6
dépréciation du dollar
face à l’euro
0.5
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
La parité couverte des taux d’intérêt : les opérations de couverture
Service fourni par la banque à son
client européen
Livrer 100 $ dans 1 an (t+1)
i = 3% (taux d’intérêt en Europe)
Variables connues en t
i* = 2% (taux d’intérêt aux Etats-Unis)
Et = 0.8 (taux de change spot en t à l’incertain : 1$ =
0.8 €)
Emprunt de 80 € en Europe
Opérations de couverture à réaliser en t Conversion en dollars (80 € = 100 $)
Placement des 100 $ aux Etats-Unis
Résultats des opérations en t+1
La banque va récupérer 102 $ (100 x 1.02)
La banque va rembourser 82.4 € (80 x 1.03)
Question : quel taux de change à terme Réponse :
Ft la banque doit-elle fixer ?
82.4 = Ft x 102 soit Ft = 0.8078 (1$ = 0.8078 €)
La surréaction (overshooting) des taux de change (Dornbusch (1976))
Taux de
change
(au certain)
Taux de change d’équilibre
(PPA) avant le choc
monétaire
Overshooting
Taux de change d’équilibre
(PPA) à long terme
Date de l’expansion
monétaire
temps
L’incertitude chez Keynes (1937)
« Il me faut expliquer que, par l'expression de connaissance
"incertaine", mon intention n'est pas simplement de distinguer ce
qui est su avec certitude de ce qui est seulement probable. Le jeu
de la roulette n'est pas sujet à incertitude, en ce sens, ni la
perspective de tirer un bon numéro au loto. Ou encore,
l'espérance de vie n'est soumise qu'à une légère incertitude. Même
le temps qu'il fait n'est que modérément incertain. Le sens dans
lequel j'utilise ce terme est celui selon lequel la perspective d'une
guerre européenne était incertaine, ou encore le prix du cuivre et
le taux d'intérêt dans vingt ans, ou la date d'obsolescence d'une
invention nouvelle, ou la position des détenteurs de fortunes
privées dans le système social de 1970. En ces matières, il n'y a
pas de fondement scientifique sur lequel on puisse formuler, de
façon autorisée, quelque raisonnement probabiliste que ce soit.
Nous ne savons pas, tout simplement. » (Keynes (1937, p.144)).