Transcript RECUEIL COLLECTIF le silence la ville et ses sanctuaires
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Didier Hippon, Khalid El Morabethi, SEGPA Morlaix, Sandrine Davin, Frédéric Fauster, Annie Lautner, Francis
Sicard, Badja Hadj Nasser, Catherine de la Clergerie, Frédérique Coquillat, Alain Sigaud, Séraphin Alava,
Élisabeth Capuana, Dominique Haudebert, Arthmael Giraudon, France Faure, Marina Faure-Mattenberger,
Nancy Théobald, Tristan Felix, Valérie Gilliot, Fanny Blondel, Véronique Rives, Iman Omar, Fayçal Bouzayen,
Matthieu
Pichot,
Imen
Gmihia
CONCOURS D’ÉCRITURE N°3
CONTES DU JOUR ET DE LA NUIT
éditions épingle à nourrice
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Comme un papier de feuillage
GRAND PRIX À L’UNANIMITÉ
Comme un papier de feuillage
Je me répands ici et là-bas
Sans un bruit, sans un mot plus haut que l'autre,
À mes dépens,
Dans un espace ouvert ou clos,
Telle une armée de fourmis
Jetant la mie de leur présence,
De leur absence, mais jamais à demi.
Comme un papier de feuillage
J'ai laissé ma place à d'autres
Surplaces,
Sans y mettre une quelconque proposition
Si ce n’est une part d'attention à la réflexion
Sur ce tout sans atout et ce rien sans combien.
Comme un papier de feuillage
Je me suis asséché
Sans pouvoir repêcher mon pardon
Car l'Homme s'est tué
Dès l'instant où l'argent
Fut propice au soleil ;
L'éclosion de mon talent
Fut la vergeture du mal-être
Dans la déchirure de la page du temps,
Comme un papier de feuillage...
Silence ! Silence ! Prends-moi
Envahis-moi ! Emmène-moi très loin
Au coin de l'esprit, sans cesse, là où je me confesse !
Je suis le silence que tu ressasses
Que tu penses
Quand tout te dépasse.
L'espace n'arrange guère
La douleur sans l'écho du chaos, de la calebasse,
Un bruit de basse sous lequel je m'efface
Sans aucune trace,
Comme un papier de feuillage...
Je suis... le mal-être.
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Une mélodie silencieuse
Prix spécial Coup de cœur - Maroc
Une voix faible devient plus en plus courageuse
Des images déchirées, brûlées, racontent un conte
Les mots dramatiques chantent une musique enivrante
Rêves-tu encore ? Rêves-tu de ton trésor ?
Le trouver, c’est ton devoir, ton sort... UNe méLODie SiLeNCieUSe...
Une force, une flamme, un éclat
Pourras-tu entendre ton cœur qui bat ?
Vois-tu cette main douce et sereine ? Une main froide qui veut tenir la tienne...
Entends-tu le bruit de la pluie ? Sens-tu le froid de la neige ?
Cette fantasmagorie, la vivrai-je ? Oui, mais qui suis-je ?
Je suis le temps qui a décidé de revenir
Je suis la chanson qui te laisse courir, je suis un citoyen, un passant, un mendiant
Je suis quelqu’un qui n’existe pas,
Peut-être un événement qui ne s'est pas encore passé,
Je suis une porte qui n’a jamais été fermée...
Je suis un micro noir,
Je suis une voix qui a cessé d’entendre et de s’asseoir...
M’entendez-vous ? Je suis la voix de la gloire. UNe méLODie SiLeNCieUSe...
Le visage de la lune est en face de moi ;
Être un coureur heureux, c’est un choix,
Le choix de changer l’ordre établi.
J’ai fait une promesse et je commencerai à partir de cette nuit bénie ;
Tranquillement, je dors en sachant
Que demain, le soleil brillera et que le parfum de la joie m’embaumera...
La lueur de l’espoir supprimera le désarroi. UNe méLODie SiLeNCieUSe...
Une voix faible devient de plus en plus courageuse
Je sais que je suis pauvre, une personne faible,
Je sais qu’il y a des riches, des puissants,
Des opportunistes et des manipulateurs
Qui essaient de nous tuer avec leurs regards pervers !
Mais... ne soyez pas si fiers. Un jour tout le monde retourne à la poussière.
Entendez-vous Cette méLODie SileNCieUSe ?
Qu’avez vous choisi ? La mort ou la vie ?
Demain, il sera trop tard
Pour choisir entre la lumière et le noir.
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Comme une journée ordinaire
Prix spécial jeunesse
Tacatac ! Mon père part en scooter !
Je n'aime plus la route de Paris
Les balayeurs sont en plein travail
Je suis perdu comme dans une journée ordinaire,
Celle du dessous.
Léo
Je suis seule... Quelle est cette chose sombre ?
Je n'aime rien, pas même la frayeur.
Il est l'heure de se cacher... Non !
On a craché sur le trottoir,
Un passant s'arrête et se tait,
Je n'aime que ma ville.
Sabrine
Je n'aime plus la Place des Otages,
L'arrêt de bus sale et cassé...
Pas un chat, un silence !
C'est un cauchemar
Lourd de mauvais souvenirs !
- Le monsieur du deuxième
A dû marquer son territoire
Sur le boulevard.
Charlène
Suspendus comme des rats...
Ici, les gens sont sales
Quel est ce bruit, à neuf heures quatre ?
Depuis que je suis là
Les cafés sont froids ;
Sur le macadam,
Le vertige des tournesols...
Dylan
Classe de 5e SEGPA de Marie Pellerin, Morlaix
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Flammes
Chant brumeux qui sans mots, m’émeut,
Murmure sans censure dans un souffle pourpre qui stoppe le temps,
Des regards pleins de mots,
Cette brise me frissonne.
J’invente des rêves échangés jusqu’à l’aube,
Des questions sans traduction.
Comprendre sans apprendre, cette brise me porte
Et des nuages aux formes pulpeuses flottent.
J’ai goûté au paradis,
Suivi les papillons de nuit,
Volé jusqu’aux abysses,
Pauvre individu sans vices,
Content de boiter tout bas,
Heureux comme un roi...
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Myriades
La vie commence parfois avec toi :
toi douce, toi larmes, toi sourires, toi me dire,
toi tes yeux, toi reine du jeu, toi découvreuse...
Toi, sans chercher tu as trouvé
L'aurore qui vient au-devant
De la main qui saura tenir.
C’est à toi que le soir revient ;
Douce couleur ambrée - vigne raisin vin,
Traverse ma peau sans égratignure,
Sans sang, cent fois !
Regard innocent, lèvres offertes,
Tu scelles mon âme d'une rebelle défaite.
Danse sans croire ! Danse avec le froid
Pour laver le soleil qui nous donnera
Malgré les croix, sa chaleur émerveillée...
Tourner le dos pour voir ! Saliver pour s'échouer !
Vivre pour te parler des yeux, tes yeux...
Main gantée, veloutée, évidence...
Douce diseuse, la vie n'est pas pareille - heureuse,
Quand tu distilles en paroles une ambroisie paradis.
Relies-tu le réel à l'irréel ?
Caresses-tu le ciel soudain dénuagé ?
Voir les mots... Voilà la vie qui vibre au rythme de ton archet,
Danse de l'esprit que tu as fait rêver !
C'est la torture du sourire immobile.
La voix, ta voix, disperse et perce
Le fragile rempart
Où ma raison en partance laisse
Une trace voulue
Pour que tu reconnaisses
L'unité qui nous unit,
Étrange et implacable caresse...
Oh ! Dérange-moi, toi qui fais naître
Mille papillons dorés à ma fenêtre !
C'est un charme, alors je succombe... Silence.
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Le silence
Sous une boucle d’or où trempe le jardin
Des margelles de sable au cœur d’un sanctuaire
Étouffent l’étain pur d’un immense suaire
Reposant sur le corps d’un jeune baladin.
Des nuages de soie au reflet smaragdin
Brodent de leur silence, au bord de l’estuaire,
Une rose en cristal jetée au belluaire
Dont les pas ont troublé le somme d’un gredin.
Est-ce un fruit de l’absence envahissant la plaine ?
Ou la foudre d’un bruit qui transpire la haine,
Comme une goutte d’eau sur un visage en plomb ?
Or la ville se love au creux d’une rivière
Sans paraître hisser la lune à son aplomb,
Pour cueillir à sa lèvre un morceau de prière.
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Maïa
Un après-midi de sieste...
Maïa est une petite fille qui trouve important de parler
aux objets que l’on aime. Maïa se balance dans son rocking-chair
Rêvant de partir avec son ours en croisière.
La traversée
Portée par le souffle d’un instrument à vent
La musique la prit tout entière
Pour la déposer suspendue doucement
À la branche d’un arbre centenaire.
D’autres humains feuilles se balançaient
Dans le silence de ce jardin peu ordinaire.
De l’intérêt des trous de mémoire
Un oiseau qui en avait assez, l’apostropha.
Il cherchait un trou, étant fatigué des airs.
Maïa chercha, ne trouva pas.
Cela fit un trou dans la conversation.
Peut-on être copine avec tout ce monde ?
Son arbre en profita pour lui apprendre qu’elle était dans un sanctuaire.
Chaque essence avait son habitant privilégié, hêtres pour les humains.
Châtaigniers pour les chats qui y invitaient parfois des chiens.
Noyers pour les poissons car ils étaient les seuls à savoir nager
Les chênes n’avaient personne, tant peu goûte le plaisir d’être enchaîné.
Les charmes accueillaient tous ceux qui leur tombaient dessous,
Les frênes, ceux qui savaient s’arrêter,
Les bouleaux n’avaient personne, tant le travail lasse.
Le temps paraissait ne pas finir...
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Sanctuaires
Des araignées tissent une ville en silence,
Peu à peu, et méticuleusement.
Ce n’est pas un sanctuaire qui vient au bout de leurs doigts
Mais de longs fils d’humanité, filaments entre ceux qui se perdent
Sans jamais se perdre tout à fait.
L’insecte pousse un fil qui ne fait jamais que paraître…
Elle agrandit, fait croître un tissu entre les coins du monde.
On craint parfois son pouvoir majestueux, citadelle où certains se perdent,
Y voient un jardin aride et sans cœur, empli de sèches bissectrices,
Traits pourtant tendus, vibrants, où se lancer en funambule
À la recherche de ce que l’on a perdu : dactylographie de soi-même ?
Ce sont des tours qui apparaissent au loin,
Des lueurs qui appellent
Puis s’évanouissent quand on approche !
Ce sont des cités heureuses
Des torchères qui resplendissent
Sapins de Noël toujours allumés
- Clignotements dans le lointain,
Échappent à ceux qui veulent en extraire la brûlure.
On sait qu’elles sont là, quelque part,
On les entend qui se faufilent dans le noir,
Frémissement d’une fumée qui s’échappe
Puis plus rien
Que la blouse bleue laissée à même le sol
Et la tâche d’eau multicolore,
Arc-en-ciel dans la nuit
Sous les phares qui ne veulent plus rien dire...
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Son errance ne savait où aller, dans cette immensité. Seul dans ce sanctuaire de roche aux
chemins effacés, il pensait à sa direction. Cette gigantesque plaine désertique éclairée d'un
soleil crasseux
Dissimulait l’extrémité de sa terre.
Comme une ville fantôme, ce monde pouvait geler toutes vies dans un silence de glace.
Rien ne l'attendait et pourtant une sorte d'empressement accélérait la cadence de sa
marche. L'horizon ne lui crachait pas encore la fin de son périple ! Il aurait pu faire demi-tour
mais inexplicablement, son corps continuait cette longue marche vers l'inconnu qui pourtant,
semblait s‘éloigner.
Au bout de terribles heures, le paysage s'ouvrit devant lui pour lui dévoiler comme un jardin
d' Eden, une mer se confondant avec le ciel.
Au bord de cette étendue liquide, il fixait le mouvement des flots prisonniers d'un éternel
balancement et qui semblaient vouloir communiquer avec son esprit.
À trop fixer ce miroir d'eau, des reflets étranges vinrent à paraître. Intrigué, il se concentra
sur cela et c'est alors qu'apparut plus distinctement l’hideuse vision de son destin,
Illusion de sa vie, misérable présage de l'avenir...
Il contempla sa perte dans l'abîme du futur.
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Silentium
Largué là, entre deux éveils...
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Un silence de plomb
Dans la nuit longue et acide
Paraît un indien de plomb
Il titube, s’effondre et se répand sur le bitume
Il prend racine dans la nuit
Et la nuit de goudron
Prend racine en lui, avec tiédeur...
Voici l’heure de l’improbable silence
Que vomissent les horloges de la ville
L’heure où les fêlures des âmes en peine
Déversent un purin éthylique
Sur les jardins stériles
Des vierges impénétrables.
Le bateleur engourdi
Ne jonglera plus avec la mort, avec ses maux,
C’est la fin, les ténèbres l’emportent,
Fragile chrysalide, chrysalide d’éther,
Vers l’ailleurs tant convoité
Extase ! Tandis que déjà,
Sous la lune rousse,
Se tortillent des bris de vers épileptiques
Dans le sanctuaire de son éternelle jeunesse.
Depuis, l’ombre de sa voix
Paraît dans le silence des nuits vides de rêves
À pas lourds elle traverse
Le jardin des poètes maudits
Alors les cris de la ville
Au loin se font aigles et viennent tournoyer
Sur le sanctuaire de son sein meurtri.
Les rapaces ont faim
De sa chair, de son cœur !
On dit qu’ils avaient autrefois pris possession
De son esprit
Et que leur danse macabre aujourd’hui
Rend hommage
À l’âme tribale qui l’habitait.
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Une mosaïque
Terre natale de flammes insoumises,
Terre perdue, âme brûlée et incomprise,
En toi, l’eau, l’air, la terre et le feu, créèrent la poésie
Dans un langage d’ouverture où la spiritualité vit.
Ton vacarme trouble est une parole sous perfusion
Qui ralentit la passion, libère l’esprit indécent.
Une mosaïque
Terre natale de flammes insoumises
Terre perdue, âme brûlée et incomprise
En toi, l’eau, l’air, la terre et le feu, la poésie...
Ma mémoire glisse sur ton jardin glacé,
Mon dernier temple, sanctuaire de paix,
Dernier reflet d’une révolution profanée...
La ville de l’esprit cisèle une colonne de frontières
Sur une mosaïque de barrières.
Le temps se déchire ; le pieux croissant s’est aigri
Dans un silence heurté et d’angles rempli.
Une mosaïque
Terre natale de flammes insoumises
Terre perdue, âme brûlée et incomprise
L’absence de religions anime ton esprit et le mien
Vers un chemin de paix que l’autre craint ;
Le pic de sa soif griffe la débauche d’énergie
Du possible et du peut-être !
Ses soupirs ne sont qu’une intrigue du paraître,
Le rêveur que je suis, frôle tout esprit, pensif ;
Vis ton soleil, ta pluie, et demeure un regard captif.
En toi, l’eau, l’air, la terre, le feu, la poésie...
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La fée bleue
Ce que j’aime la nuit ! Volets fermés, l’eau d’un sage qui coule...
Le silence et ses bruits, plus bruyant que la musique.
La nuit, le silence vit. Tous les sens sont à l’écoute.
C’est dans ces moments qui disent tant de vérités que je me sens le plus axée,
Verticalement bien plantée, en communion avec moi-même.
Flotter, voyager, va-et-vient, partout dans la maisonnée.
Personne pour aboyer, grincher, juste le silence qui te respire comme tu l’inspires !
Tout le monde dort.
Profondément enfoncé. Profondément ensongé.
Tu chuchotes, tu danses légère, connivence silencieuse.
Ce que j’aime la nuit.
Parce que le silence parle, les murs montrent leurs visages, les ombres rigolent,
Le parquet a... L’eau, hoquet.
Et c’est là que petit chat vient en miaulant finement.
Petit coquin, il sait : coupelle de lait en secret !
Ensuite comme chaque nuit, baiser râpeux qui arrache tes cheveux morts,
C’est pratique et ça détend les nerfs.
Ce que j’aime la nuit !
Ce que j’aime la mère, surtout.
Je prie la veilleuse parfois,
Ou bien chacune des gouttes d’eau du robinet
Qui rebondissent dans l’évier, souvent.
Si je le pouvais… Si je le pouvais,
Je donnerais mon sein à ma mère, je la nourrirais de bonheur,
De santé retrouvée et de tant d’espoir.
Parce que les mères sont la loi de la vie, la loi merveilleuse, à elles seules.
Alors je me ferais mère pour ma mère, dis-je aux gouttes d’eau du robinet.
J’attends toujours la fée bleue, comme Pinocchio.
Je voudrais, je voudrais, je voudrais…
Alors je récite et je recommence
Chaque nuit, chaque nuit, chaque nuit....
La fée bleue a fini par venir,
Elle est sortie comme une douce fleur des profondeurs de mon cœur,
Elle n’a pas eu à dire, juste à me sourire.
Demain, j’irai donner le sain à ma mer, sans aucune autre manière.
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Adagio
Tout simplement moi, perdu dans le silence
De cette nuit d'opale où tu n'es presque plus là
Et où le vent revient dans cette phrase rance
Que tu dis doucement pour expliquer tout cela.
Tout simplement ma vie en hémorragie blafarde,
S’écoulant sans drame ; tu es déjà là-bas
Dans ses bras à elle la nuit, cette cafarde,
Cette froide catin tendre que tu aimes déjà.
Tout simplement ma peau, voilà tout ce qui reste
En battement tambour d’une chambre en perdition
Je maudis déjà tes lèvres vraiment trop peintes
Et ta peau sanctuaire qui ne dit jamais non.
Le cri du vent vainqueur frappe à mes oreilles.
J’ai mordu les présents, j’ai griffé ma raison
J’ai amputé des mots où tu croyais paraître
Je ne suis que la trace de toutes tes passions.
Tout simplement en moi, en jardin inutile
Exilé dans mes rides, écrasé de questions
Quand, à tant pleurer, j’ai parfois le vertige
Et mon corps qui s’enivre de restes de frissons...
Mes pas de vagabond dans les ruelles vides,
Le souvenir de tes bras comme un contrepoison,
Je tâtonne ma vie en cherchant une rive,
Le bonheur n’a-t-il donc qu’une seule floraison ?
Tout simplement moi cheminant en urbain imbécile
Quand le jour se ranime pour me dire : À quoi bon ?
Je marche dans la ville au son presque inaudible
D’une musique des Doors qui griffe ma raison.
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Sacré silence
Dans un pays sans bruit, l'immortel fuit.
Dans le ciel bleu, à poils et nuageux,
Ou dans l'œil soleil qui s'émerveille
De la mer vague, raisins en treille,
Coule ruisseau de vin et divague,
Saoul, mon esprit morose de cet univers en pause
Comme les larmes de mes c’yeux
Entourés de vides et d'absences.
Le tout s'installe dans l'espace
Le charme de ma ville cède sa place,
Un nouvel ordre en désordre pend,
L'allégresse touche aux sentiments ;
Tu frôles ma peau généreusement,
Suis-je l'unique face de ce temps ?
Mon sang s'étend doucement
Comme une rivière ou un étang.
Je frissonne frissonne quand
Je t'entends, muet, de cette façon.
Sans toi, pas de résurrection, pas d'érection,
Pas de jouissives actions !
Noyée dans le blanc de tes yeux
Prise dans ce piège délicieux,
Noir profond puis soudain... un peu de blanc
Blanc vivant en legato comme celui de l'Adagio,
Laissant le son paraitre dans la ville de l'écho
Parfois douloureux, éternel ou heureux,
Mélodie cassante, brise nos prières...
En nous elle monte, à l'intérieur du sanctuaire
Amoureux de ton jardin à l'ombre du saule pleureur.
Plongent en toi les tentacules de la peur.
De cœur en corps, on s'allonge,
On songe comme deux anges fiers,
Droit dans tes yeux, on surprend, le vol de nos vœux,
On s'aime, on pleure, on prie, on s'unit, on rit,
On te vit, sacré SILENCE.. Et moi, je te bénis.
Mais chut... maintenant, faut se taire !
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Jardin de silence
J’aime tes silences !
J’aime tes silences
Qui laissent paraître l’absence
Tes jardins, tes fruits
Ton sanctuaire des sens
Ta ville endormie
Où je caresse les bruits
De ton âme, de corps de faïence.
Garde-moi dans ton temple
Ville aux mille parfums
Que la nuit je contemple
Tes contours divins
Laisse-moi tes silences
Moi, je ne laisserai rien paraître
Donne-moi leurs essences
Pour me faire renaître !
Ouvre-moi ton âme
Jardin des délices
Ce sanctuaire où se pâment
L’amour et ses prémices...
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Ma peine
Ton air triste ne me dit rien qui vaille,
Ton air sombre, vaille que vaille.
Cette musique en fait trop,
Il nous faudrait autre chose
Pour remonter la pente...
Qui entendra ma peine ?
Qui entendra ma peine ?
Silence est ta réponse à mon appel
Et si je suis grandiloquente
C’est que je me retiens aux branches
Tu entends ? Ceux-ci sont mes mots
Quand j’ai cette voix-là...
Ceux-ci sont mes mots, tu entends ?
Entends-tu ?
Une pente ne serait pas une pente sans cette musique à remonter
Pour te rappeler... Pour te ramener à la lumière
Je fais le chemin en sens inverse
Je remonte la pente en musique...
Il est mort il est mort
Tout le monde meurt
Ne pleure pas, little girl
Tout le monde doit partir
Personne ne ramène personne du pays des morts
C’est la vie, little girl...
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Le Champ des apparitions
Champ des Apparitions
On ne les avait pas encore aperçus
notre désert était une voile blanche
où nul grand oiseau n’avait battu de l’aile
Une seule tache rouge dans un pli
et tout serait bu dans le sang de l’oiseau
et nous ne serions plus qu’une forme en pleurs
Mais un antique héron poudré de cendre
dans l’angle aveugle de cette aube absolue
retenait vive ton ombre au bout d’un fil
impuissant à paraître au creux de ton être
il allait et venait à pas de lumière
il cinglait loin du champ des apparitions
Les Apparitions
Mus par un vent de sable, ils arriveraient
d’une ville où les jardins seraient en cendres
Leur visage serait pâle et sans oreilles
Sans effort, comme de lents danseurs penchés
ils flotteraient entre leurs bras, sous l’œil blanc
du héron pendu à ton ombre infinie
Ils s’agenouilleraient et leurs paumes jointes
sur le seuil invisible du sanctuaire
déposeraient leur coque de silence…
Ah ! l’une s’est brisée
sans que tu erres
une aile ensanglantée
un petit os de main
tenu par un fil, un talisman...
Tous droits réservés
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Tous droits réservés
Le silence et les notes
Se taire... Retenir le souffle des notes Retenir les ondes
S'échapper S'évader Le silence tout autour Pour simples atours
S'enfuir de la ville S'enfuir de ses tourments
Loin de ses grondements
Refuge de bois au fond du jardin
Refuge de bois au creux de tes bras
Sanctuaire immaculé de mon âme souffrante
À peine convalescente
Les oreilles explosées par les bruits inutiles
Rentrer dans la coquille Ne pas laisser prise aux sons dissonants
Me calfeutrer dans ma tête Je ne veux plus paraître
Je viens de renaitre Je viens de comparaitre
La musique m'enrobe
La musique éternelle
La musique sensuelle
Ses bémols, ses bécarres,
Apaisée par les notes Apaisée pour toujours
Plus jamais n'y retournerai Rester là immobile
Voyage intemporel Voyage dans ma tête
Calme-toi mon cœur Calme ton émoi
Écoute le calme Qui envahit tes sens Apaisement Calmement
Laisse les larmes couler Laisse-les te noyer Laisse-les te laver
Les notes filent Les notes courent
Les touches du piano
Se heurtent Se confondent
Se mélangent Se complètent Se répondent
Enveloppe charnelle De plaisirs éthérés
Au-dessus l'horizon
La musique me nimbe La musique m'habille
Ne plus rien demander Ne plus rien espérer Suis-je une âme damnée ?
Tout est en place La fête peut commencer
Le yin et le yang se rejoignent Chut !
Sur la piste je danse Je suis bien
Légèreté de l'instant Légèreté du violon
Plume qui vole Notes qui résonnent
Enfin je peux m'abimer Dans une longue danse
Tourner, tourner, tourner Encore et encore Jusqu'à la fin du temps de ma vie...
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La voisine du troisième vient d’ouvrir ses volets.
Elle est en robe de chambre rose pâle comme son teint, on dirait une fleur.
Elle est jeune, demain j’irai lui parler.
Elle prépare le café... demain, promis je l’inviterai à boire le café.
Je lui dirai que désormais elle ne le fera plus,
Que tous les matins de la vie, c’est moi qui lui préparerai cette boisson amère et tonifiante.
Je lui dirai aussi à quel point elle est belle dans son enveloppe rose pâle...
Mais pourquoi a-t-elle mis deux tasses ?
Ah... Un play-boy gominé, torse nu, est derrière elle, il l’enlace.
Adieu la voisine du troisième, elle n’était pas si jolie avec sa vieille robe vieux rose.
Encore une qui préfère le paraitre à l’être.
Je marche de plus en plus vite, les éboueurs font leur tournée, le bruit du moteur et de la
benne, une file de voitures s’impatiente et klaxonne.
Devant l’école, les minots criaillent, piaillent, je cours presque, il y a celui avec sa veste
jaune fluo, son sifflet est strident, les pompiers et leur pimpon incessant...
Tout ce bruit m’envahit.
Je cours à perdre haleine, tout m’agresse, des rues à n’en plus finir.
J’arrive épuisée à la mer, mon havre de paix, mon jardin secret, mon sanctuaire.
Je ne prend pas la peine d’ôter mes chaussures.
L’eau est froide, elle entre dans mes vêtements et dans les pores de ma peau, j’avance,
Portée par les vagues, disloquée tel un pantin, et... enfin…
Le silence.
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Le silence
Tout est calme, le soleil va bientôt terminer sa nuit, je me suis levée avant lui.
Marcher sans aucun but, marcher jusqu’à la mer et regarder la ville qui s’éveille.
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Je veux que tu te souviennes de tout ce que je ne te dis pas.
Ton regard sombre se pose sur la ville endormie.
La pluie froide t'accompagne, tes pas résonnent dans le silence de la nuit.
Ton cœur dérive, percé de lames, bercé de larmes
Perles de glace accrochées aux paupières qui glissent,
Étoiles froides sur les rêves oubliés.
Tu vas tel le voyageur sans bagages, vers le sanctuaire du souvenir.
Viens, j'ai du soleil au fond des yeux.
Viens, j'ai du soleil au fond du cœur, ça empêche les larmes de venir,
Ce sont nos armes à venir,
Notre avenir qui nous désarme.
Dans ta main, tu tiens cette fleur rouge sang,
Cueillie au jardin des souvenirs doux amers.
Rose solitaire au creux des vagues,
La mer t'emporte dans ses grands bras d'écume.
Au dessus de toi, la lune froide paraît, unique témoin de ton chagrin.
Tous droits réservés
Un silence fragile
Belle et fragile, le sourire au bord du cœur,
Le sourire au bord des pleurs...
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Un goût de rien
Sur les murs, une vieille tapisserie aux fleurs défraîchies.
Un matelas posé sur un lit qui ne tient plus que sur trois pieds
Et une vieille lampe qui n’éclaire plus.
Ou plutôt,
L’électricité n’est plus…
Les factures sur un coin de table,
Grignotées par les rats pour seuls compagnons de vie…
La nuit ferme les yeux sur ce vide.
Il est là, l’air de rien et personne ne le sait …
Ma main envoie valser un nuage qui me cherche des noises.
Le soleil pique mes yeux que
Plus rien ne protège.
Le vent est si froid, je n'ai rien à me mettre.
Je suis nue.
Là, toute seule…
J'attends.
Le temps n'existe plus et le décor est figé
Comme sur la carte postale que je t'ai envoyée.
Mais tu ne t'en souviens pas.
Elle est partie au panier…
Le silence, l'absence, l'espace pour moi toute seule,
Un souffle pour rester en l'air.
La nuit, l'éclair, je ne sais plus à quoi ça ressemble.
Levez votre nez, peut-être qu'au rendez-vous, je serai ?
À pas de velours...
Le cendrier en point de mire et les bouteilles en ligne de fuite,
Voilà ce qu'il reste, quelques miettes…
Sous la courbure de la nuit, les rêves signent leur épilogue.
Au point du jour, il ne reste plus rien.
L'étau se resserre, il est temps de fermer la porte.
Des traces de sang roulent sur le sol.
Le cendrier est cassé,
Les bouteilles dans un coin.
La maison est vide,
La nuit s'est infiltrée à jamais…
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Sanctuaires
Profondeur insondable de pensées intérieures que l’intensité de ces intonations pose dans
l’air comme autant de souffles à retrouver au fond de soi.
Un fleuve de sons qui déferle, adressé à toutes ces âmes invisibles que le cœur ne croise
plus.
Un rythme fascinant de notes qui s’évaporent dans le vide et le silence.
Autant de traces indélébiles qui resteront gravées dans l’air qui traîne encore ses ombres
et ses fantômes dans les brumes tenaces que l’on cherche à chasser...
Pour retrouver le chemin de la lumière !
Tristesse enfin dans les modulations comme autant de soupirs d’amour qui envahissent
l’âme. Et dans ce dédale de sons, se sentir infiniment vivant.
Se laisser déborder par le flot intarissable de vie qui ne peut se taire mêlant ses accents
déchirants au doux murmure de générosité qui peut encore s’échanger entre les hommes.
Il n’y a rien à dire lorsque la musique porte si loin, sinon explorer l’infini des sensations qui
se questionnent et se ressentent dans cet espace où l’on aurait lavé son esprit de toutes
les souillures qui l’engourdissaient.
Tant de pensées voyagent entre les nuages sans s’accrocher les unes aux autres, sans
se voir… afin que ne reste que l’impression du temps suspendu.
Les mots s’égarent dans la richesse des phrasés,
dans cet univers magique où les couleurs prennent naissance.
Le poète veille afin de retenir fluidité et allégresse à inscrire au jardin des possibles. De
son sanctuaire solitaire, il rassemble les vers dans un but de réconciliation de l’homme
avec lui-même et ce qui l’entoure.
Tendre vers une sagesse universelle.
Mot après mot, il pose de la douceur sur ses lignes que l’on emportera comme des trésors
à chérir, des bonheurs à savourer.
Paraître n’est alors plus un but et l’on se met à rêver au bruissement délicat d’un monde
fabuleusement harmonieux d’où l’amour ne s’échapperait pas. Hors des labyrinthes de la
ville, retrouver les berceaux d’espoir que l’adagio protégera désormais pour toujours...
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Le silence des poètes
Si le silence vient prendre l'homme à la gorge
C'est que le poème cherche à se déployer
L'Athanor contenant verbes et feux de forges
Aux flammes consumant les bases du foyer
Transcendance pétrie d'ambigüité concrète
La source des sources des légendes antiques
Des souffles chaleureux ouvrant le tête-à-tête
Sincère et vrai sans le choc frontal pathétique...
Comment apprivoiser le mur crépi de cris
Se laisser glisser sur ces vagues de pierre
Surgissement du roc pour l’être au pilori ?
Tracer d'un geste vif le ciel et la terre
Lancer son désir par-dessus sans le tarir
Aviver des liens dignes d'hommes de verre ?
Comment apprivoiser le vertige de l'Autre
Se laisser glisser dans ces grands espaces vides
Pousser sur ses moignons d'ailes et sans s'abattre ?
Prendre appuis sur le vide des langues arides
Trouver les vents porteurs au-dessus du grand âtre
Entretenu d'anges déchus et impavides ?
Ah ! Et si enfin un verbe monte à la gorge
Alors qu'il soit le chant vivant de ce silence
Le poème imparfait sortant tout vif des marges
Juste le cri brûlant affirmant sa présence
Bouillonnement des eaux fuyant les vaines courses
Un jardin sauvage reste toujours à naitre
Hors ville, hors monde, à travers cette source
Un chant sanctuaire dispensé de paraître...
Tous droits réservés
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à peine un rire dans la rue
des raies de lumières qui font des L, des I,
des I, des L...
Peu de fenêtres éclairées,
Le libre rectangle du ciel, rien de brusque.
Subitement je me sens en paix
assise sur le banc en pierre de la cour j'écris, j'envoie,
Je lance des feux follets
dans la nuit jaune des boites aux lettres, tout est calme, suspendu, profond,
(joufflu, ventru, feuillu dit le dictionnaire Robert) ;
La Ville,
et la boite jaune ;
Les plaques en pierre d'Île-de-France gravées du nom des poètes défunts
qui défilent
font souffler le vent, violence, attisent les braises de l'esprit.
Il est arrivé à chacun de vivre des contes cruels où tout se termine mal,
malheurs
petits et grands (c'est égal)
tout vous tire en arrière
et d'attendre le moment - waiting for the sun
où l'avenir se tient
comme un brin de jasmin.
J'écris, j'écris, j'écris...
Pour ne pas devenir comme ceux
qui parlent tout seuls dans la rue.
Tous droits réservés
La boite jaune
C'est paisible ici,
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Elle cherchait autour d’elle avec des yeux effarés levant les yeux vers le ciel en s’imaginant
emportée vers d’autres océans.
Telle était sa vie, une vie qu’elle n’avait pas choisie.
Tel était son destin plein d’embrumes et d’obstacles.
Elle voulait s’enfuir loin de tout ça
S’enfuir pour se retrouver.
Se sentant incomprise, elle préférait s’éclipser
Partir pour ne plus revenir.
Elle se sentait comme une étrangère
Comme un fantôme qui parcourait le monde humain en voulant s’incruster de force.
Telle était sa destinée, une destinée pleine de malheurs, de chagrins, de frayeur, de
tristesse.
Elle voulait s’enfuir mais pour aller où ou plutôt vers qui.
Personne ne voulait d’elle
Elle était de trop.
Souvent en regardant vers le ciel
Elle avait l’impression de voir le néant ou de ne rien voir.
Tout s’embrouille au rythme de ses pas.
Elle avance petit à petit, guidée par son instinct et aveuglée par ses larmes qui
l’empêchaient
d’y voir clair.
Tout s’assombrit tout à coup et tout s’arrête.
Elle avait l’impression qu’elle avait perdu sa route, le sens de sa vie.
Tous droits réservés
Elle et le néant
Elle avait si peur comme toujours de se retrouver toute seule au fond des ténèbres,
entourée de tous ces gens qu’elle ne connaissait pas.
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D’un silence des... et moi
... Écritures, paroles
Lampadaires
Courants d’ères
Auxquels
On adhère, on s’éprend,
Je vous plonge
En
Le silencieux sanctuaire
De mon intense oisiveté
Taire, à terres étoilées
Où par
La magnanime nuit de vos mots solitaires
J’aspire, espère
Idéalement
Offrir à la souffrance et atroces colères
Assourdissantes, toujours présentes,
La muette montée ardente...
Ascenseur pour l’échafaud
Fauche
Heur et rang
D’une
Justice
Sans nom ni sang !
Quelque part
Le jardin intime
Par
Cimes ou abîmes ;
Sensations et pensées
S’unissent, se séparent.
ET MOI
Profonde
La moiteur de l’émoi
Qui
Si anxieux puis enfoui
Meurt
Une arme se foule, une larme s’enflamme
Houleux cœur ! Âme...
Tous droits réservés
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Rachel
Dans la ville, Rachel et moi.
Refaire le monde face aux sanctuaires
La bibliothèque Richelieu
Les Jardins du Palais-Royal
Soudain nous sommes prises
Comme dans un tourbillon
La beauté des lieux est affolante
En août la lumière incandescente ici
S'accroche aux arcades
Demeure douce et dorée
Dans le patio, l'eau s'amuse
Avec le silence et la lumière
Quand il y a une couleur
Elle est ocre
Et verte
Et bleue
La foule est rassemblée
Ils sont venus écouter
Le chant envoûtant de l'Atlas !
Tu t'épanouiras dans la danse
Tu deviendras le fruit aromatique
Le fruit symbolise la main
II prémunit contre les mauvais
La main ne peut être qu'amazigh
Hissée au firmament
Rachel murmure dans un souffle
Comme une évidence propre à ces lieux
Le vrai peut paraître faux
Le faux vrai
J'évitai de me prononcer...
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Kevin Seddiki
Olivier Ker Ourio
Emmanuel Bex
Stéphane Bissières
Raphaël Sibertin-Blanc
Philippe Pallarès
vous félicitent et vous remercient, grâce à vos mots sont nées des musiques
extraordinaires !
Les musiques préenregistrées étaient de Ludovico Einaudi, The Doors, Arvo Pärt,
Gonzalès
émission web sur
francemusique.fr
Véronique Sauger et les musiciens venus composer en direct pour vos
poésies dans les Contes du jour et de la nuit :
Retrouvez 7j/7 les lectures musicales de vos poèmes sur la page France
Musique des Contes du jour et de la nuit via l’onglet archives :
émission http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/contes/emission.php?e_id=11
éditions http://www.editionsepingleanourrice.com/
Livre électronique gratuit
©éditions épingle à nourrice
Didier Hippon, Khalid El Morabethi, SEGPA Morlaix, Sandrine Davin, Frédéric Fauster, Annie Lautner, Francis
Sicard, Badja Hadj Nasser, Catherine de la Clergerie, Frédérique Coquillat, Alain Sigaud, Séraphin Alava,
Élisabeth Capuana, Dominique Haudebert, Arthmael Giraudon, France Faure, Marina Faure-Mattenberger,
Nancy Théobald, Tristan Felix, Valérie Gilliot, Fanny Blondel, Véronique Rives, Iman Omar, Fayçal Bouzayen,
Matthieu
Pichot,
Imen
Gmihia
CONCOURS D’ÉCRITURE N°3
CONTES DU JOUR ET DE LA NUIT
éditions épingle à nourrice
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Comme un papier de feuillage
GRAND PRIX À L’UNANIMITÉ
Comme un papier de feuillage
Je me répands ici et là-bas
Sans un bruit, sans un mot plus haut que l'autre,
À mes dépens,
Dans un espace ouvert ou clos,
Telle une armée de fourmis
Jetant la mie de leur présence,
De leur absence, mais jamais à demi.
Comme un papier de feuillage
J'ai laissé ma place à d'autres
Surplaces,
Sans y mettre une quelconque proposition
Si ce n’est une part d'attention à la réflexion
Sur ce tout sans atout et ce rien sans combien.
Comme un papier de feuillage
Je me suis asséché
Sans pouvoir repêcher mon pardon
Car l'Homme s'est tué
Dès l'instant où l'argent
Fut propice au soleil ;
L'éclosion de mon talent
Fut la vergeture du mal-être
Dans la déchirure de la page du temps,
Comme un papier de feuillage...
Silence ! Silence ! Prends-moi
Envahis-moi ! Emmène-moi très loin
Au coin de l'esprit, sans cesse, là où je me confesse !
Je suis le silence que tu ressasses
Que tu penses
Quand tout te dépasse.
L'espace n'arrange guère
La douleur sans l'écho du chaos, de la calebasse,
Un bruit de basse sous lequel je m'efface
Sans aucune trace,
Comme un papier de feuillage...
Je suis... le mal-être.
Tous droits réservés
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Tous droits réservés
Une mélodie silencieuse
Prix spécial Coup de cœur - Maroc
Une voix faible devient plus en plus courageuse
Des images déchirées, brûlées, racontent un conte
Les mots dramatiques chantent une musique enivrante
Rêves-tu encore ? Rêves-tu de ton trésor ?
Le trouver, c’est ton devoir, ton sort... UNe méLODie SiLeNCieUSe...
Une force, une flamme, un éclat
Pourras-tu entendre ton cœur qui bat ?
Vois-tu cette main douce et sereine ? Une main froide qui veut tenir la tienne...
Entends-tu le bruit de la pluie ? Sens-tu le froid de la neige ?
Cette fantasmagorie, la vivrai-je ? Oui, mais qui suis-je ?
Je suis le temps qui a décidé de revenir
Je suis la chanson qui te laisse courir, je suis un citoyen, un passant, un mendiant
Je suis quelqu’un qui n’existe pas,
Peut-être un événement qui ne s'est pas encore passé,
Je suis une porte qui n’a jamais été fermée...
Je suis un micro noir,
Je suis une voix qui a cessé d’entendre et de s’asseoir...
M’entendez-vous ? Je suis la voix de la gloire. UNe méLODie SiLeNCieUSe...
Le visage de la lune est en face de moi ;
Être un coureur heureux, c’est un choix,
Le choix de changer l’ordre établi.
J’ai fait une promesse et je commencerai à partir de cette nuit bénie ;
Tranquillement, je dors en sachant
Que demain, le soleil brillera et que le parfum de la joie m’embaumera...
La lueur de l’espoir supprimera le désarroi. UNe méLODie SiLeNCieUSe...
Une voix faible devient de plus en plus courageuse
Je sais que je suis pauvre, une personne faible,
Je sais qu’il y a des riches, des puissants,
Des opportunistes et des manipulateurs
Qui essaient de nous tuer avec leurs regards pervers !
Mais... ne soyez pas si fiers. Un jour tout le monde retourne à la poussière.
Entendez-vous Cette méLODie SileNCieUSe ?
Qu’avez vous choisi ? La mort ou la vie ?
Demain, il sera trop tard
Pour choisir entre la lumière et le noir.
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Comme une journée ordinaire
Prix spécial jeunesse
Tacatac ! Mon père part en scooter !
Je n'aime plus la route de Paris
Les balayeurs sont en plein travail
Je suis perdu comme dans une journée ordinaire,
Celle du dessous.
Léo
Je suis seule... Quelle est cette chose sombre ?
Je n'aime rien, pas même la frayeur.
Il est l'heure de se cacher... Non !
On a craché sur le trottoir,
Un passant s'arrête et se tait,
Je n'aime que ma ville.
Sabrine
Je n'aime plus la Place des Otages,
L'arrêt de bus sale et cassé...
Pas un chat, un silence !
C'est un cauchemar
Lourd de mauvais souvenirs !
- Le monsieur du deuxième
A dû marquer son territoire
Sur le boulevard.
Charlène
Suspendus comme des rats...
Ici, les gens sont sales
Quel est ce bruit, à neuf heures quatre ?
Depuis que je suis là
Les cafés sont froids ;
Sur le macadam,
Le vertige des tournesols...
Dylan
Classe de 5e SEGPA de Marie Pellerin, Morlaix
Tous droits réservés
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Flammes
Chant brumeux qui sans mots, m’émeut,
Murmure sans censure dans un souffle pourpre qui stoppe le temps,
Des regards pleins de mots,
Cette brise me frissonne.
J’invente des rêves échangés jusqu’à l’aube,
Des questions sans traduction.
Comprendre sans apprendre, cette brise me porte
Et des nuages aux formes pulpeuses flottent.
J’ai goûté au paradis,
Suivi les papillons de nuit,
Volé jusqu’aux abysses,
Pauvre individu sans vices,
Content de boiter tout bas,
Heureux comme un roi...
Tous droits réservés
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Myriades
La vie commence parfois avec toi :
toi douce, toi larmes, toi sourires, toi me dire,
toi tes yeux, toi reine du jeu, toi découvreuse...
Toi, sans chercher tu as trouvé
L'aurore qui vient au-devant
De la main qui saura tenir.
C’est à toi que le soir revient ;
Douce couleur ambrée - vigne raisin vin,
Traverse ma peau sans égratignure,
Sans sang, cent fois !
Regard innocent, lèvres offertes,
Tu scelles mon âme d'une rebelle défaite.
Danse sans croire ! Danse avec le froid
Pour laver le soleil qui nous donnera
Malgré les croix, sa chaleur émerveillée...
Tourner le dos pour voir ! Saliver pour s'échouer !
Vivre pour te parler des yeux, tes yeux...
Main gantée, veloutée, évidence...
Douce diseuse, la vie n'est pas pareille - heureuse,
Quand tu distilles en paroles une ambroisie paradis.
Relies-tu le réel à l'irréel ?
Caresses-tu le ciel soudain dénuagé ?
Voir les mots... Voilà la vie qui vibre au rythme de ton archet,
Danse de l'esprit que tu as fait rêver !
C'est la torture du sourire immobile.
La voix, ta voix, disperse et perce
Le fragile rempart
Où ma raison en partance laisse
Une trace voulue
Pour que tu reconnaisses
L'unité qui nous unit,
Étrange et implacable caresse...
Oh ! Dérange-moi, toi qui fais naître
Mille papillons dorés à ma fenêtre !
C'est un charme, alors je succombe... Silence.
Tous droits résevés
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Le silence
Sous une boucle d’or où trempe le jardin
Des margelles de sable au cœur d’un sanctuaire
Étouffent l’étain pur d’un immense suaire
Reposant sur le corps d’un jeune baladin.
Des nuages de soie au reflet smaragdin
Brodent de leur silence, au bord de l’estuaire,
Une rose en cristal jetée au belluaire
Dont les pas ont troublé le somme d’un gredin.
Est-ce un fruit de l’absence envahissant la plaine ?
Ou la foudre d’un bruit qui transpire la haine,
Comme une goutte d’eau sur un visage en plomb ?
Or la ville se love au creux d’une rivière
Sans paraître hisser la lune à son aplomb,
Pour cueillir à sa lèvre un morceau de prière.
Tous droits réservés
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Maïa
Un après-midi de sieste...
Maïa est une petite fille qui trouve important de parler
aux objets que l’on aime. Maïa se balance dans son rocking-chair
Rêvant de partir avec son ours en croisière.
La traversée
Portée par le souffle d’un instrument à vent
La musique la prit tout entière
Pour la déposer suspendue doucement
À la branche d’un arbre centenaire.
D’autres humains feuilles se balançaient
Dans le silence de ce jardin peu ordinaire.
De l’intérêt des trous de mémoire
Un oiseau qui en avait assez, l’apostropha.
Il cherchait un trou, étant fatigué des airs.
Maïa chercha, ne trouva pas.
Cela fit un trou dans la conversation.
Peut-on être copine avec tout ce monde ?
Son arbre en profita pour lui apprendre qu’elle était dans un sanctuaire.
Chaque essence avait son habitant privilégié, hêtres pour les humains.
Châtaigniers pour les chats qui y invitaient parfois des chiens.
Noyers pour les poissons car ils étaient les seuls à savoir nager
Les chênes n’avaient personne, tant peu goûte le plaisir d’être enchaîné.
Les charmes accueillaient tous ceux qui leur tombaient dessous,
Les frênes, ceux qui savaient s’arrêter,
Les bouleaux n’avaient personne, tant le travail lasse.
Le temps paraissait ne pas finir...
Tous droits réservés
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Sanctuaires
Des araignées tissent une ville en silence,
Peu à peu, et méticuleusement.
Ce n’est pas un sanctuaire qui vient au bout de leurs doigts
Mais de longs fils d’humanité, filaments entre ceux qui se perdent
Sans jamais se perdre tout à fait.
L’insecte pousse un fil qui ne fait jamais que paraître…
Elle agrandit, fait croître un tissu entre les coins du monde.
On craint parfois son pouvoir majestueux, citadelle où certains se perdent,
Y voient un jardin aride et sans cœur, empli de sèches bissectrices,
Traits pourtant tendus, vibrants, où se lancer en funambule
À la recherche de ce que l’on a perdu : dactylographie de soi-même ?
Ce sont des tours qui apparaissent au loin,
Des lueurs qui appellent
Puis s’évanouissent quand on approche !
Ce sont des cités heureuses
Des torchères qui resplendissent
Sapins de Noël toujours allumés
- Clignotements dans le lointain,
Échappent à ceux qui veulent en extraire la brûlure.
On sait qu’elles sont là, quelque part,
On les entend qui se faufilent dans le noir,
Frémissement d’une fumée qui s’échappe
Puis plus rien
Que la blouse bleue laissée à même le sol
Et la tâche d’eau multicolore,
Arc-en-ciel dans la nuit
Sous les phares qui ne veulent plus rien dire...
Tous droits réservés
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Son errance ne savait où aller, dans cette immensité. Seul dans ce sanctuaire de roche aux
chemins effacés, il pensait à sa direction. Cette gigantesque plaine désertique éclairée d'un
soleil crasseux
Dissimulait l’extrémité de sa terre.
Comme une ville fantôme, ce monde pouvait geler toutes vies dans un silence de glace.
Rien ne l'attendait et pourtant une sorte d'empressement accélérait la cadence de sa
marche. L'horizon ne lui crachait pas encore la fin de son périple ! Il aurait pu faire demi-tour
mais inexplicablement, son corps continuait cette longue marche vers l'inconnu qui pourtant,
semblait s‘éloigner.
Au bout de terribles heures, le paysage s'ouvrit devant lui pour lui dévoiler comme un jardin
d' Eden, une mer se confondant avec le ciel.
Au bord de cette étendue liquide, il fixait le mouvement des flots prisonniers d'un éternel
balancement et qui semblaient vouloir communiquer avec son esprit.
À trop fixer ce miroir d'eau, des reflets étranges vinrent à paraître. Intrigué, il se concentra
sur cela et c'est alors qu'apparut plus distinctement l’hideuse vision de son destin,
Illusion de sa vie, misérable présage de l'avenir...
Il contempla sa perte dans l'abîme du futur.
Tous droits réservés
Silentium
Largué là, entre deux éveils...
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Un silence de plomb
Dans la nuit longue et acide
Paraît un indien de plomb
Il titube, s’effondre et se répand sur le bitume
Il prend racine dans la nuit
Et la nuit de goudron
Prend racine en lui, avec tiédeur...
Voici l’heure de l’improbable silence
Que vomissent les horloges de la ville
L’heure où les fêlures des âmes en peine
Déversent un purin éthylique
Sur les jardins stériles
Des vierges impénétrables.
Le bateleur engourdi
Ne jonglera plus avec la mort, avec ses maux,
C’est la fin, les ténèbres l’emportent,
Fragile chrysalide, chrysalide d’éther,
Vers l’ailleurs tant convoité
Extase ! Tandis que déjà,
Sous la lune rousse,
Se tortillent des bris de vers épileptiques
Dans le sanctuaire de son éternelle jeunesse.
Depuis, l’ombre de sa voix
Paraît dans le silence des nuits vides de rêves
À pas lourds elle traverse
Le jardin des poètes maudits
Alors les cris de la ville
Au loin se font aigles et viennent tournoyer
Sur le sanctuaire de son sein meurtri.
Les rapaces ont faim
De sa chair, de son cœur !
On dit qu’ils avaient autrefois pris possession
De son esprit
Et que leur danse macabre aujourd’hui
Rend hommage
À l’âme tribale qui l’habitait.
Tous droits réservés
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Une mosaïque
Terre natale de flammes insoumises,
Terre perdue, âme brûlée et incomprise,
En toi, l’eau, l’air, la terre et le feu, créèrent la poésie
Dans un langage d’ouverture où la spiritualité vit.
Ton vacarme trouble est une parole sous perfusion
Qui ralentit la passion, libère l’esprit indécent.
Une mosaïque
Terre natale de flammes insoumises
Terre perdue, âme brûlée et incomprise
En toi, l’eau, l’air, la terre et le feu, la poésie...
Ma mémoire glisse sur ton jardin glacé,
Mon dernier temple, sanctuaire de paix,
Dernier reflet d’une révolution profanée...
La ville de l’esprit cisèle une colonne de frontières
Sur une mosaïque de barrières.
Le temps se déchire ; le pieux croissant s’est aigri
Dans un silence heurté et d’angles rempli.
Une mosaïque
Terre natale de flammes insoumises
Terre perdue, âme brûlée et incomprise
L’absence de religions anime ton esprit et le mien
Vers un chemin de paix que l’autre craint ;
Le pic de sa soif griffe la débauche d’énergie
Du possible et du peut-être !
Ses soupirs ne sont qu’une intrigue du paraître,
Le rêveur que je suis, frôle tout esprit, pensif ;
Vis ton soleil, ta pluie, et demeure un regard captif.
En toi, l’eau, l’air, la terre, le feu, la poésie...
Tous droits réservés
Slide 13
Tous droits réservés
La fée bleue
Ce que j’aime la nuit ! Volets fermés, l’eau d’un sage qui coule...
Le silence et ses bruits, plus bruyant que la musique.
La nuit, le silence vit. Tous les sens sont à l’écoute.
C’est dans ces moments qui disent tant de vérités que je me sens le plus axée,
Verticalement bien plantée, en communion avec moi-même.
Flotter, voyager, va-et-vient, partout dans la maisonnée.
Personne pour aboyer, grincher, juste le silence qui te respire comme tu l’inspires !
Tout le monde dort.
Profondément enfoncé. Profondément ensongé.
Tu chuchotes, tu danses légère, connivence silencieuse.
Ce que j’aime la nuit.
Parce que le silence parle, les murs montrent leurs visages, les ombres rigolent,
Le parquet a... L’eau, hoquet.
Et c’est là que petit chat vient en miaulant finement.
Petit coquin, il sait : coupelle de lait en secret !
Ensuite comme chaque nuit, baiser râpeux qui arrache tes cheveux morts,
C’est pratique et ça détend les nerfs.
Ce que j’aime la nuit !
Ce que j’aime la mère, surtout.
Je prie la veilleuse parfois,
Ou bien chacune des gouttes d’eau du robinet
Qui rebondissent dans l’évier, souvent.
Si je le pouvais… Si je le pouvais,
Je donnerais mon sein à ma mère, je la nourrirais de bonheur,
De santé retrouvée et de tant d’espoir.
Parce que les mères sont la loi de la vie, la loi merveilleuse, à elles seules.
Alors je me ferais mère pour ma mère, dis-je aux gouttes d’eau du robinet.
J’attends toujours la fée bleue, comme Pinocchio.
Je voudrais, je voudrais, je voudrais…
Alors je récite et je recommence
Chaque nuit, chaque nuit, chaque nuit....
La fée bleue a fini par venir,
Elle est sortie comme une douce fleur des profondeurs de mon cœur,
Elle n’a pas eu à dire, juste à me sourire.
Demain, j’irai donner le sain à ma mer, sans aucune autre manière.
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Adagio
Tout simplement moi, perdu dans le silence
De cette nuit d'opale où tu n'es presque plus là
Et où le vent revient dans cette phrase rance
Que tu dis doucement pour expliquer tout cela.
Tout simplement ma vie en hémorragie blafarde,
S’écoulant sans drame ; tu es déjà là-bas
Dans ses bras à elle la nuit, cette cafarde,
Cette froide catin tendre que tu aimes déjà.
Tout simplement ma peau, voilà tout ce qui reste
En battement tambour d’une chambre en perdition
Je maudis déjà tes lèvres vraiment trop peintes
Et ta peau sanctuaire qui ne dit jamais non.
Le cri du vent vainqueur frappe à mes oreilles.
J’ai mordu les présents, j’ai griffé ma raison
J’ai amputé des mots où tu croyais paraître
Je ne suis que la trace de toutes tes passions.
Tout simplement en moi, en jardin inutile
Exilé dans mes rides, écrasé de questions
Quand, à tant pleurer, j’ai parfois le vertige
Et mon corps qui s’enivre de restes de frissons...
Mes pas de vagabond dans les ruelles vides,
Le souvenir de tes bras comme un contrepoison,
Je tâtonne ma vie en cherchant une rive,
Le bonheur n’a-t-il donc qu’une seule floraison ?
Tout simplement moi cheminant en urbain imbécile
Quand le jour se ranime pour me dire : À quoi bon ?
Je marche dans la ville au son presque inaudible
D’une musique des Doors qui griffe ma raison.
Tous droits réservés
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Sacré silence
Dans un pays sans bruit, l'immortel fuit.
Dans le ciel bleu, à poils et nuageux,
Ou dans l'œil soleil qui s'émerveille
De la mer vague, raisins en treille,
Coule ruisseau de vin et divague,
Saoul, mon esprit morose de cet univers en pause
Comme les larmes de mes c’yeux
Entourés de vides et d'absences.
Le tout s'installe dans l'espace
Le charme de ma ville cède sa place,
Un nouvel ordre en désordre pend,
L'allégresse touche aux sentiments ;
Tu frôles ma peau généreusement,
Suis-je l'unique face de ce temps ?
Mon sang s'étend doucement
Comme une rivière ou un étang.
Je frissonne frissonne quand
Je t'entends, muet, de cette façon.
Sans toi, pas de résurrection, pas d'érection,
Pas de jouissives actions !
Noyée dans le blanc de tes yeux
Prise dans ce piège délicieux,
Noir profond puis soudain... un peu de blanc
Blanc vivant en legato comme celui de l'Adagio,
Laissant le son paraitre dans la ville de l'écho
Parfois douloureux, éternel ou heureux,
Mélodie cassante, brise nos prières...
En nous elle monte, à l'intérieur du sanctuaire
Amoureux de ton jardin à l'ombre du saule pleureur.
Plongent en toi les tentacules de la peur.
De cœur en corps, on s'allonge,
On songe comme deux anges fiers,
Droit dans tes yeux, on surprend, le vol de nos vœux,
On s'aime, on pleure, on prie, on s'unit, on rit,
On te vit, sacré SILENCE.. Et moi, je te bénis.
Mais chut... maintenant, faut se taire !
Tous droits réservés
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Jardin de silence
J’aime tes silences !
J’aime tes silences
Qui laissent paraître l’absence
Tes jardins, tes fruits
Ton sanctuaire des sens
Ta ville endormie
Où je caresse les bruits
De ton âme, de corps de faïence.
Garde-moi dans ton temple
Ville aux mille parfums
Que la nuit je contemple
Tes contours divins
Laisse-moi tes silences
Moi, je ne laisserai rien paraître
Donne-moi leurs essences
Pour me faire renaître !
Ouvre-moi ton âme
Jardin des délices
Ce sanctuaire où se pâment
L’amour et ses prémices...
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Ma peine
Ton air triste ne me dit rien qui vaille,
Ton air sombre, vaille que vaille.
Cette musique en fait trop,
Il nous faudrait autre chose
Pour remonter la pente...
Qui entendra ma peine ?
Qui entendra ma peine ?
Silence est ta réponse à mon appel
Et si je suis grandiloquente
C’est que je me retiens aux branches
Tu entends ? Ceux-ci sont mes mots
Quand j’ai cette voix-là...
Ceux-ci sont mes mots, tu entends ?
Entends-tu ?
Une pente ne serait pas une pente sans cette musique à remonter
Pour te rappeler... Pour te ramener à la lumière
Je fais le chemin en sens inverse
Je remonte la pente en musique...
Il est mort il est mort
Tout le monde meurt
Ne pleure pas, little girl
Tout le monde doit partir
Personne ne ramène personne du pays des morts
C’est la vie, little girl...
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Le Champ des apparitions
Champ des Apparitions
On ne les avait pas encore aperçus
notre désert était une voile blanche
où nul grand oiseau n’avait battu de l’aile
Une seule tache rouge dans un pli
et tout serait bu dans le sang de l’oiseau
et nous ne serions plus qu’une forme en pleurs
Mais un antique héron poudré de cendre
dans l’angle aveugle de cette aube absolue
retenait vive ton ombre au bout d’un fil
impuissant à paraître au creux de ton être
il allait et venait à pas de lumière
il cinglait loin du champ des apparitions
Les Apparitions
Mus par un vent de sable, ils arriveraient
d’une ville où les jardins seraient en cendres
Leur visage serait pâle et sans oreilles
Sans effort, comme de lents danseurs penchés
ils flotteraient entre leurs bras, sous l’œil blanc
du héron pendu à ton ombre infinie
Ils s’agenouilleraient et leurs paumes jointes
sur le seuil invisible du sanctuaire
déposeraient leur coque de silence…
Ah ! l’une s’est brisée
sans que tu erres
une aile ensanglantée
un petit os de main
tenu par un fil, un talisman...
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Le silence et les notes
Se taire... Retenir le souffle des notes Retenir les ondes
S'échapper S'évader Le silence tout autour Pour simples atours
S'enfuir de la ville S'enfuir de ses tourments
Loin de ses grondements
Refuge de bois au fond du jardin
Refuge de bois au creux de tes bras
Sanctuaire immaculé de mon âme souffrante
À peine convalescente
Les oreilles explosées par les bruits inutiles
Rentrer dans la coquille Ne pas laisser prise aux sons dissonants
Me calfeutrer dans ma tête Je ne veux plus paraître
Je viens de renaitre Je viens de comparaitre
La musique m'enrobe
La musique éternelle
La musique sensuelle
Ses bémols, ses bécarres,
Apaisée par les notes Apaisée pour toujours
Plus jamais n'y retournerai Rester là immobile
Voyage intemporel Voyage dans ma tête
Calme-toi mon cœur Calme ton émoi
Écoute le calme Qui envahit tes sens Apaisement Calmement
Laisse les larmes couler Laisse-les te noyer Laisse-les te laver
Les notes filent Les notes courent
Les touches du piano
Se heurtent Se confondent
Se mélangent Se complètent Se répondent
Enveloppe charnelle De plaisirs éthérés
Au-dessus l'horizon
La musique me nimbe La musique m'habille
Ne plus rien demander Ne plus rien espérer Suis-je une âme damnée ?
Tout est en place La fête peut commencer
Le yin et le yang se rejoignent Chut !
Sur la piste je danse Je suis bien
Légèreté de l'instant Légèreté du violon
Plume qui vole Notes qui résonnent
Enfin je peux m'abimer Dans une longue danse
Tourner, tourner, tourner Encore et encore Jusqu'à la fin du temps de ma vie...
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La voisine du troisième vient d’ouvrir ses volets.
Elle est en robe de chambre rose pâle comme son teint, on dirait une fleur.
Elle est jeune, demain j’irai lui parler.
Elle prépare le café... demain, promis je l’inviterai à boire le café.
Je lui dirai que désormais elle ne le fera plus,
Que tous les matins de la vie, c’est moi qui lui préparerai cette boisson amère et tonifiante.
Je lui dirai aussi à quel point elle est belle dans son enveloppe rose pâle...
Mais pourquoi a-t-elle mis deux tasses ?
Ah... Un play-boy gominé, torse nu, est derrière elle, il l’enlace.
Adieu la voisine du troisième, elle n’était pas si jolie avec sa vieille robe vieux rose.
Encore une qui préfère le paraitre à l’être.
Je marche de plus en plus vite, les éboueurs font leur tournée, le bruit du moteur et de la
benne, une file de voitures s’impatiente et klaxonne.
Devant l’école, les minots criaillent, piaillent, je cours presque, il y a celui avec sa veste
jaune fluo, son sifflet est strident, les pompiers et leur pimpon incessant...
Tout ce bruit m’envahit.
Je cours à perdre haleine, tout m’agresse, des rues à n’en plus finir.
J’arrive épuisée à la mer, mon havre de paix, mon jardin secret, mon sanctuaire.
Je ne prend pas la peine d’ôter mes chaussures.
L’eau est froide, elle entre dans mes vêtements et dans les pores de ma peau, j’avance,
Portée par les vagues, disloquée tel un pantin, et... enfin…
Le silence.
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Le silence
Tout est calme, le soleil va bientôt terminer sa nuit, je me suis levée avant lui.
Marcher sans aucun but, marcher jusqu’à la mer et regarder la ville qui s’éveille.
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Je veux que tu te souviennes de tout ce que je ne te dis pas.
Ton regard sombre se pose sur la ville endormie.
La pluie froide t'accompagne, tes pas résonnent dans le silence de la nuit.
Ton cœur dérive, percé de lames, bercé de larmes
Perles de glace accrochées aux paupières qui glissent,
Étoiles froides sur les rêves oubliés.
Tu vas tel le voyageur sans bagages, vers le sanctuaire du souvenir.
Viens, j'ai du soleil au fond des yeux.
Viens, j'ai du soleil au fond du cœur, ça empêche les larmes de venir,
Ce sont nos armes à venir,
Notre avenir qui nous désarme.
Dans ta main, tu tiens cette fleur rouge sang,
Cueillie au jardin des souvenirs doux amers.
Rose solitaire au creux des vagues,
La mer t'emporte dans ses grands bras d'écume.
Au dessus de toi, la lune froide paraît, unique témoin de ton chagrin.
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Un silence fragile
Belle et fragile, le sourire au bord du cœur,
Le sourire au bord des pleurs...
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Un goût de rien
Sur les murs, une vieille tapisserie aux fleurs défraîchies.
Un matelas posé sur un lit qui ne tient plus que sur trois pieds
Et une vieille lampe qui n’éclaire plus.
Ou plutôt,
L’électricité n’est plus…
Les factures sur un coin de table,
Grignotées par les rats pour seuls compagnons de vie…
La nuit ferme les yeux sur ce vide.
Il est là, l’air de rien et personne ne le sait …
Ma main envoie valser un nuage qui me cherche des noises.
Le soleil pique mes yeux que
Plus rien ne protège.
Le vent est si froid, je n'ai rien à me mettre.
Je suis nue.
Là, toute seule…
J'attends.
Le temps n'existe plus et le décor est figé
Comme sur la carte postale que je t'ai envoyée.
Mais tu ne t'en souviens pas.
Elle est partie au panier…
Le silence, l'absence, l'espace pour moi toute seule,
Un souffle pour rester en l'air.
La nuit, l'éclair, je ne sais plus à quoi ça ressemble.
Levez votre nez, peut-être qu'au rendez-vous, je serai ?
À pas de velours...
Le cendrier en point de mire et les bouteilles en ligne de fuite,
Voilà ce qu'il reste, quelques miettes…
Sous la courbure de la nuit, les rêves signent leur épilogue.
Au point du jour, il ne reste plus rien.
L'étau se resserre, il est temps de fermer la porte.
Des traces de sang roulent sur le sol.
Le cendrier est cassé,
Les bouteilles dans un coin.
La maison est vide,
La nuit s'est infiltrée à jamais…
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Sanctuaires
Profondeur insondable de pensées intérieures que l’intensité de ces intonations pose dans
l’air comme autant de souffles à retrouver au fond de soi.
Un fleuve de sons qui déferle, adressé à toutes ces âmes invisibles que le cœur ne croise
plus.
Un rythme fascinant de notes qui s’évaporent dans le vide et le silence.
Autant de traces indélébiles qui resteront gravées dans l’air qui traîne encore ses ombres
et ses fantômes dans les brumes tenaces que l’on cherche à chasser...
Pour retrouver le chemin de la lumière !
Tristesse enfin dans les modulations comme autant de soupirs d’amour qui envahissent
l’âme. Et dans ce dédale de sons, se sentir infiniment vivant.
Se laisser déborder par le flot intarissable de vie qui ne peut se taire mêlant ses accents
déchirants au doux murmure de générosité qui peut encore s’échanger entre les hommes.
Il n’y a rien à dire lorsque la musique porte si loin, sinon explorer l’infini des sensations qui
se questionnent et se ressentent dans cet espace où l’on aurait lavé son esprit de toutes
les souillures qui l’engourdissaient.
Tant de pensées voyagent entre les nuages sans s’accrocher les unes aux autres, sans
se voir… afin que ne reste que l’impression du temps suspendu.
Les mots s’égarent dans la richesse des phrasés,
dans cet univers magique où les couleurs prennent naissance.
Le poète veille afin de retenir fluidité et allégresse à inscrire au jardin des possibles. De
son sanctuaire solitaire, il rassemble les vers dans un but de réconciliation de l’homme
avec lui-même et ce qui l’entoure.
Tendre vers une sagesse universelle.
Mot après mot, il pose de la douceur sur ses lignes que l’on emportera comme des trésors
à chérir, des bonheurs à savourer.
Paraître n’est alors plus un but et l’on se met à rêver au bruissement délicat d’un monde
fabuleusement harmonieux d’où l’amour ne s’échapperait pas. Hors des labyrinthes de la
ville, retrouver les berceaux d’espoir que l’adagio protégera désormais pour toujours...
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Le silence des poètes
Si le silence vient prendre l'homme à la gorge
C'est que le poème cherche à se déployer
L'Athanor contenant verbes et feux de forges
Aux flammes consumant les bases du foyer
Transcendance pétrie d'ambigüité concrète
La source des sources des légendes antiques
Des souffles chaleureux ouvrant le tête-à-tête
Sincère et vrai sans le choc frontal pathétique...
Comment apprivoiser le mur crépi de cris
Se laisser glisser sur ces vagues de pierre
Surgissement du roc pour l’être au pilori ?
Tracer d'un geste vif le ciel et la terre
Lancer son désir par-dessus sans le tarir
Aviver des liens dignes d'hommes de verre ?
Comment apprivoiser le vertige de l'Autre
Se laisser glisser dans ces grands espaces vides
Pousser sur ses moignons d'ailes et sans s'abattre ?
Prendre appuis sur le vide des langues arides
Trouver les vents porteurs au-dessus du grand âtre
Entretenu d'anges déchus et impavides ?
Ah ! Et si enfin un verbe monte à la gorge
Alors qu'il soit le chant vivant de ce silence
Le poème imparfait sortant tout vif des marges
Juste le cri brûlant affirmant sa présence
Bouillonnement des eaux fuyant les vaines courses
Un jardin sauvage reste toujours à naitre
Hors ville, hors monde, à travers cette source
Un chant sanctuaire dispensé de paraître...
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à peine un rire dans la rue
des raies de lumières qui font des L, des I,
des I, des L...
Peu de fenêtres éclairées,
Le libre rectangle du ciel, rien de brusque.
Subitement je me sens en paix
assise sur le banc en pierre de la cour j'écris, j'envoie,
Je lance des feux follets
dans la nuit jaune des boites aux lettres, tout est calme, suspendu, profond,
(joufflu, ventru, feuillu dit le dictionnaire Robert) ;
La Ville,
et la boite jaune ;
Les plaques en pierre d'Île-de-France gravées du nom des poètes défunts
qui défilent
font souffler le vent, violence, attisent les braises de l'esprit.
Il est arrivé à chacun de vivre des contes cruels où tout se termine mal,
malheurs
petits et grands (c'est égal)
tout vous tire en arrière
et d'attendre le moment - waiting for the sun
où l'avenir se tient
comme un brin de jasmin.
J'écris, j'écris, j'écris...
Pour ne pas devenir comme ceux
qui parlent tout seuls dans la rue.
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La boite jaune
C'est paisible ici,
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Elle cherchait autour d’elle avec des yeux effarés levant les yeux vers le ciel en s’imaginant
emportée vers d’autres océans.
Telle était sa vie, une vie qu’elle n’avait pas choisie.
Tel était son destin plein d’embrumes et d’obstacles.
Elle voulait s’enfuir loin de tout ça
S’enfuir pour se retrouver.
Se sentant incomprise, elle préférait s’éclipser
Partir pour ne plus revenir.
Elle se sentait comme une étrangère
Comme un fantôme qui parcourait le monde humain en voulant s’incruster de force.
Telle était sa destinée, une destinée pleine de malheurs, de chagrins, de frayeur, de
tristesse.
Elle voulait s’enfuir mais pour aller où ou plutôt vers qui.
Personne ne voulait d’elle
Elle était de trop.
Souvent en regardant vers le ciel
Elle avait l’impression de voir le néant ou de ne rien voir.
Tout s’embrouille au rythme de ses pas.
Elle avance petit à petit, guidée par son instinct et aveuglée par ses larmes qui
l’empêchaient
d’y voir clair.
Tout s’assombrit tout à coup et tout s’arrête.
Elle avait l’impression qu’elle avait perdu sa route, le sens de sa vie.
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Elle et le néant
Elle avait si peur comme toujours de se retrouver toute seule au fond des ténèbres,
entourée de tous ces gens qu’elle ne connaissait pas.
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D’un silence des... et moi
... Écritures, paroles
Lampadaires
Courants d’ères
Auxquels
On adhère, on s’éprend,
Je vous plonge
En
Le silencieux sanctuaire
De mon intense oisiveté
Taire, à terres étoilées
Où par
La magnanime nuit de vos mots solitaires
J’aspire, espère
Idéalement
Offrir à la souffrance et atroces colères
Assourdissantes, toujours présentes,
La muette montée ardente...
Ascenseur pour l’échafaud
Fauche
Heur et rang
D’une
Justice
Sans nom ni sang !
Quelque part
Le jardin intime
Par
Cimes ou abîmes ;
Sensations et pensées
S’unissent, se séparent.
ET MOI
Profonde
La moiteur de l’émoi
Qui
Si anxieux puis enfoui
Meurt
Une arme se foule, une larme s’enflamme
Houleux cœur ! Âme...
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Rachel
Dans la ville, Rachel et moi.
Refaire le monde face aux sanctuaires
La bibliothèque Richelieu
Les Jardins du Palais-Royal
Soudain nous sommes prises
Comme dans un tourbillon
La beauté des lieux est affolante
En août la lumière incandescente ici
S'accroche aux arcades
Demeure douce et dorée
Dans le patio, l'eau s'amuse
Avec le silence et la lumière
Quand il y a une couleur
Elle est ocre
Et verte
Et bleue
La foule est rassemblée
Ils sont venus écouter
Le chant envoûtant de l'Atlas !
Tu t'épanouiras dans la danse
Tu deviendras le fruit aromatique
Le fruit symbolise la main
II prémunit contre les mauvais
La main ne peut être qu'amazigh
Hissée au firmament
Rachel murmure dans un souffle
Comme une évidence propre à ces lieux
Le vrai peut paraître faux
Le faux vrai
J'évitai de me prononcer...
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Kevin Seddiki
Olivier Ker Ourio
Emmanuel Bex
Stéphane Bissières
Raphaël Sibertin-Blanc
Philippe Pallarès
vous félicitent et vous remercient, grâce à vos mots sont nées des musiques
extraordinaires !
Les musiques préenregistrées étaient de Ludovico Einaudi, The Doors, Arvo Pärt,
Gonzalès
émission web sur
francemusique.fr
Véronique Sauger et les musiciens venus composer en direct pour vos
poésies dans les Contes du jour et de la nuit :
Retrouvez 7j/7 les lectures musicales de vos poèmes sur la page France
Musique des Contes du jour et de la nuit via l’onglet archives :
émission http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/contes/emission.php?e_id=11
éditions http://www.editionsepingleanourrice.com/
Livre électronique gratuit
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