Transcript Le chemin de Marie 2013
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En ouvrant l’Évangile, nous découvrons que
cette foi de Marie est un parcours, un chemin
fait de joie et de peine, d’ombres et de lumière.
Si les évangélistes ont retenu la figure de Marie,
c’est pour que nous apprenions d’elle l’art de croire,
d’accueillir Dieu-fait homme dans notre propre destin.
Marie nous comprend, et Marie nous apprend.
Elle nous comprend, car elle a dû marcher dans la foi.
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Elle nous apprend, car, mieux que personne,
elle est accueil du mystère du Dieu-avec-nous.
Marie a été « la première en chemin »,
et toute personne qui veut suivre le Christ
marche nécessairement dans les pas de Marie.
Elle est aussi notre compagne de route,
comme une mère accompagne son enfant
tout au long de sa vie.
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Quand on dit « chemin de foi », cela évoque « chemin de croix. »
Comme ce dernier est l’achèvement de l’Évangile,
le chemin de foi de Marie en est le commencement.
Sans lui, l’autre chemin n’aurait pas été possible !
Contempler Marie sur son chemin de foi, c’est apprendre d’elle
l’art de croire, c’est s’inspirer de sa tranquille audace,
c’est communier à sa foi.
Puisse ce contact avec Marie de l’Évangile
renouveler et nourrir la foi de toute personne
qui cherche à mieux connaître et aimer Dieu
venu à nous en Jésus de Nazareth.
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1e Station
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Yahvé m’a appelé dès le ventre de ma mère, dès le sein,
il a prononcé mon nom […] Ainsi parle Yahvé :
« Moi je ne t’oublierai jamais !
Vois donc, je t’ai gravée sur les paumes de mes mains. »
(Isaïe 49, 1,15-16)
Je te contemple, ô Marie, dans le mystère de ta naissance.
Et je découvre que tu n’es pas née du hasard.
Tu es née d’abord dans le cœur de Dieu. Tu es un projet de Dieu.
Un rêve qu’il a caressé avant de le réaliser dans l’espace et le temps.
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Ö Marie, quand je doute de moi-même, quand parfois j’ai l’impression que
ma vie est inutile, que je ne vaux pas grand-chose, rappelle-moi la grandeur
de mon origine. Rappelle-moi que je ne suis pas né(e) du hasard, moi non plus.
Je suis un projet qui est apparu d’abord dans le cœur de Dieu. Il m’a désiré(e),
il m’a voulu(e), il m’a appelé(e).
Rappelle-moi, Marie, la beauté de ton commencement,
la beauté de mon commencement.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dès le commencement,
le Seigneur est avec toi.
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2e
Station
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L’Ange du Seigneur
dit à Joseph :
« Ne crains pas de prendre
chez toi Marie ton épouse.
Ce qui a été engendré en elle
vient de l’Esprit Saint.
Elle enfantera un fils
auquel tu donneras
le nom de Jésus. »
Joseph fit ce que l’Ange
du Seigneur lui avait prescrit :
il prit chez lui Marie son épouse.
(Matthieu 1,20-24)
Je te contemple, ô Marie, dans le
mystère de ton mariage à Joseph.
Dieu l’a choisi pour être
ton compagnon de route.
Il sera ton confident, l’épaule fidèle
où t’appuyer dans les temps difficiles,
l’ami partageant tes joies et tes peines.
À travers lui, à travers ses gestes,
ses paroles et ses silences,
ses sourires et ses larmes,
Dieu se rendra présent à toi.
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Ô Marie, aide-moi
à apprécier ces présences
qui m’accompagnent
dans ma vie.
Qu’elles soient pour moi
plus qu’un don de Dieu,
mais son propre mystère
se rendant présent à moi.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dans la tendresse de Joseph,
le Seigneur est avec toi.
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3e Station
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L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu à Marie. Il lui dit : « Réjouis-toi Marie,
comblée de grâces, le Seigneur est avec toi. Voici que tu vas être enceinte.
Tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera appelé
Fils du Très Haut. » […] Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur.
Que tout se passe dans ma vie selon ta Parole. » Et l’ange la quitta.
(Luc 1,28.31.32.38)
Vierge Marie, voilà que résonnent à tes oreilles les premières paroles
de l’Évangile. Et ces paroles ne sont pas pour nous dire
ce que nous devons faire, mais pour nous annoncer ce que Dieu a choisi
de faire : « Le Seigneur est avec toi. » Dieu a choisi de s’approcher de nous,
de se donner à nous, sans aucun mérite de notre part.
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Tu sais Marie, je vis dans un monde où tout doit s’acheter. Et parfois,
je suis tenté(e) de croire que même l’amour de Dieu, je dois le payer
à coup de sacrifices !
Fais-moi comprendre que rien ne peut acheter l’amour. Apprends-moi
à me laisser aimer par Dieu gratuitement,
dans l’étonnement de l’action de grâce.
Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
simplement parce qu’il t’aime,
le Seigneur est avec toi.
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4e Station
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Marie partit en hâte
pour se rendre dans le haut pays,
chez Élisabeth […] Celle-ci fut
remplie de l’Esprit Saint et s’écria :
« Comment m’est-il donné que
la mère de mon Seigneur vienne
jusqu’à moi ? Oui, bienheureuse
celle qui a cru : Dieu accomplira
ce qu’il lui a promis. »
(Luc 1,39.41.43.45)
Je te contemple, Marie,
dans ta visitation. Première
missionnaire, tu prends la route,
non pas pour aller au bout du monde,
mais pour aller vers tes proches.
Qu’apportes-tu, sinon celui qui t’habite?
Et quel est le premier fruit
de ta mission? « Dès que tes paroles
ont frappé mes oreilles,
le petit a tressailli dans mon sein. »
C’est la joie qui naît de ta mission.
Une joie que rien ne peut éteindre.
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Vierge Marie, entraine-moi
sur tes pas. Non pas
au bout du monde,
mais tout proche,
vers mes amis, mes parents.
Que je leur apporte non pas
des discours,
mais une présence.
Et que le premier fruit
de ma mission soit la joie,
une joie qui prend racine
au plus profond de l’âme
et y grandit.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
sur le chemin de la mission,
le Seigneur est avec toi.
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5e Station
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Mon âme exalte le Seigneur parce qu’il a porté son regard sur sa servante
toute petite. Je serai appelée bienheureuse par toutes les générations,
car le Seigneur a fait pour moi des choses merveilleuses.
Il a renversé les puissants de leurs trônes et il a élevé les humbles.
Je te contemple, ô Marie, dans ta prière. Tu sais découvrir ta place
devant Dieu : tu es celle qui reçoit tout de lui. Et tu sais dire merci.
Avant tout ! Ta prière n’est pas une liste d’épicerie que tu présentes à Dieu.
Elle est un ravissement, un émerveillement devant tout ce que Dieu
fait pour toi et en toi.
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Ô Marie, ma prière est si souvent prisonnière de moi-même,
toute repliée sur mes limites et mes problèmes.
Viens dans ma prière, Marie, donne du souffle à ma prière, gonfle-la
de ton action de grâce. Qu’elle soit d’abord un cri d’émerveillement
devant tout ce que Dieu fait pour moi et en moi.
Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
au cœur de ta prière,
le Seigneur est avec toi.
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6e Station
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Joseph monta de Nazareth
à Bethléem pour se faire
recenser, avec Marie,
son épouse qui était enceinte.
(Luc 2,4-5)
Ô Marie,
en toi se concentre
la longue attente de ton peuple.
En toi monte comme une sève
l’espérance des prophètes.
Tu attends dans le silence
l’Enfant que les siècles ont espéré.
Tu laisses son visage se former,
ce visage que tu as si hâte
de contempler.
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Tu sais, Marie, je vis
dans un monde qui ne sait
plus attendre ni Dieu ni
les autres. Je vis dans un
monde de l’instantané qui ne
sait plus laisser la promesse
mûrir. Apprends-moi à vivre
dans l’inachevé,
dans le « pas encore ».
Apprends-moi la foi du veilleur,
aussi belle que l’aurore qui
s’annonce.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
au cœur de ton espérance,
le Seigneur est avec toi.
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7e Station
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Pendant qu’ils étaient à Bethléem, le jour où Marie devait accoucher arriva.
Elle mit au monde son fils premier-né, l’emmaillota et le déposa dans une
mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la salle d’hôtes.
(Luc 2,6-7)
Je te contemple, ô Marie, dans ce premier de tous les Noëls.
Et je me demande ce que fut pour toi cette première nuit de Noël.
Sans doute, une nuit de joie, comme pour toutes les mamans qui mettent
au monde un bébé. Mais aussi, ce fut pour toi une nuit de foi.
Comme c’est étrange Marie : en cette nuit, les bergers voient des anges
plein le ciel, mais toi, tu n’en vois pas. Les mages voient une étoile
majestueuse, mais toi, tu n’en vois pas.
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Tout ce que tu vois, en cette nuit, c’est un petit bébé, comme tous les bébés
du monde. Qui a faim et qui a froid. Et dans ton cœur, tu pressens qu’il est
le Fils de Dieu.
Est-ce possible, Marie, que Dieu soit si petit que tu en fasses le tour avec
tes deux bras? Est-ce possible que Dieu soit si fragile qu’il ait besoin
de ton lait et de ta chaleur? Est-ce possible que Dieu soit si humain…qu’un
jour il en mourra? Ô Marie, aide-moi à croire au Dieu si petit et à l’Enfant
si grand…
Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
dans l’enfant que tu accueilles,
le Seigneur est avec toi.
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8e Station
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Les anges dirent aux bergers :
« Il vous est né aujourd’hui un
Sauveur qui est le Christ Seigneur.
Voici le signe qui vous est donné :
un jeune bébé enveloppé de langes,
couché dans une crèche. »
(Luc 2,11-12)
Voilà que les anges ont annoncé
la naissance du roi d’Israël. Et
qui donc sera invité au chevet
de ce grand roi? Les savants?
Les riches? Aucun d’eux.
Ce sont des pauvres qui sont
invités à la cour du roi du monde.
Car ils sont les mieux placés
pour l’accueillir. Comme ils ne
savent rien, ils peuvent tout
apprendre ! Comme ils n’ont rien,
ils peuvent tout recevoir !
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Ô Marie,
fais-moi comprendre que
ma pauvreté est ma plus grande
richesse, car elle me permet
de tout accueillir ce que Dieu
veut me donner.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
pour s’offrir
aux pauvres bergers,
le Seigneur est avec toi.
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9e Station
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Quarante jours après sa naissance, les parents de Jésus l’amenèrent
au Temple. Syméon prit l’Enfant dans ses bras et dit : « Mes yeux ont vu
le Sauveur, lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israël. » [,,,]
Les parents de Jésus étaient étonnés de ce qu’il disait […]
Et Syméon dit à Marie : « Ton enfant est là pour la chute ou le relèvement de
beaucoup en Israël, et pour être un signe contesté. Et toi-même, un glaive
te transpercera l’âme. Ainsi seront dévoilés les débats de bien des cœurs. »
(Luc 2,30-35)
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Étranges paroles pour une jeune maman encore toute à la joie de la naissance
de son bébé. Syméon te révèle qu’être la mère de Jésus ce sera ta manière
à toi d’être son disciple. La mère suivra l’enfant…Jésus dira plus tard qu’un
disciple participe au destin de son maître : « Si quelqu’un veut venir à ma suite,
qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » Ainsi, Marie, tu seras à jamais unie
aux joies et aux souffrances de ton Fils.
À travers les siècles même, sa mission sera aussi ta mission. À ta manière,
mystérieusement, avec lui et en lui, tu travailleras à conduire l’humanité
vers la vie.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dans ton chemin de disciple,
le Seigneur est avec toi.
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10e Station
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Au bout de trois jours, Marie et
Joseph retrouvèrent Jésus
dans le Temple.
Sa mère lui dit : « Mon enfant,
pourquoi nous as-tu fait cela?
Vois ton père
et moi te cherchions,
tout angoissés. »
Jésus leur dit : « Pourquoi
me cherchiez-vous?
Ne saviez-vous pas qu’il me
faut être chez mon Père? »
Mais eux ne comprirent pas
cette parole qu’il leur disait.
(Luc 2,46.48-50)
Est-ce possible, Marie,
ce que dit l’Évangile : la première
parole publique de Jésus, et tu
ne la comprends pas? Toi qui es
Immaculée ! Toi qui as vu Jésus
grandir depuis douze ans et tu
ne comprends pas sa première
parole publique…
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Ô Marie, quand tu
ne comprends pas, c’est là
que tu nous comprends.
Moi aussi, souvent, je ne
comprends pas. Devant mes
prières sans réponse, je ne
comprends pas.
Devant la froideur de ma foi
après tant d’années, je ne
comprends pas. Devant un
enfant malade, je ne comprends
pas. Devant une mère de famille
atteinte d’un cancer,
je ne comprends pas.
Je ne comprends pas.
Ô Marie, quand descend sur moi la nuit
des questions sans réponses, du trouble
et du doute, viens me rejoindre. Prends-moi
par la main, prends-moi par le cœur,
rappelle-moi la lumière au bout de la nuit,
toi qui un jour, n’as pas compris…
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dans la nuit de tes questions,
le Seigneur est avec toi.
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11e Station
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Après leur pèlerinage au Temple, ils retournèrent à Nazareth,
Jésus leur était soumis.
Il progressait en sagesse et en taille et en faveur devant Dieu
et devant les hommes […]
Et sa mère gardait tous ces événements dans son cœur.
(Luc 2, 51-52)
Je te contemple, ô Marie, dans le mystère de Nazareth.
Toutes ces années dont l’Évangile ne dit rien, sans doute
parce qu’il n’y a rien à dire !
Tes journées ressemblaient sans doute aux journées de tes voisines,
occupées aux travaux d’une mère de l’époque : préparer les repas,
faire la lessive, consoler un enfant, aider une voisine.
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Et pourtant, dans ce quotidien d’apparence si banal, un grand mystère s’opérait.
Car Jésus était là. Et quand Jésus est là, ce n’est jamais banal. Il était là.
Il habitait tes instants, il grandissait avec toi, et en toi, et par toi.
Ô Marie, parfois je regarde ma vie, et j’ai l’impression qu’il ne s’y passe rien.
Mes journées se suivent pareilles les unes les autres, comme le tic-tac d’un
horloge. Marie, fais-moi découvrir la grandeur de mon quotidien. Fais-moi
comprendre que la plus ordinaire de mes journées est habitée par un mystère.
Car Jésus y grandit avec moi, en moi, par moi.
Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
dans ta vie ordinaire,
le Seigneur est avec toi.
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12e
Station
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Jésus, sa mère et ses disciples
furent invités à des noces, à Cana.
La mère de Jésus lui dit :
« Ils n’ont plus de vin. » Jésus lui répond :
« En quoi cela nous concerne-t-il ?
Mon heure n’est pas encore venue. »
Sa mère dit aux servants :
« Faites tout ce qu’il vous dira. »
Le maître du repas
goûta l’eau devenue vin,
et il dit au marié :
« Tu as gardé le bon vin
jusqu’à maintenant. »
Tel fut le premier signe
de Jésus. Il manifesta sa gloire
et ses disciples crurent en lui.
(Jn 2,3-5.9-11)
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Dans l’Évangile de Jean,
ô Marie, tu ne parles qu’une
seule fois à Jésus.
Et c’est pour lui dire notre
pauvreté : notre vin
est épuisé, nous manquons
de la vraie joie
et de la vraie fête.
Puis, tu nous provoques à croire,
concrètement, en faisant des
gestes : « Faites tout ce qu’il
vous dira. » C’est que toi, Marie,
tu crois en Dieu et tu crois
en nous !
Tu crois au mariage
entre Dieu et l’humanité.
Et tu le rends possible, ce mariage.
Le vin peut se mettre à couler parce que,
d’abord, ta foi a jailli. Une foi à laquelle
puisent déjà les premiers disciples :
« Il manifesta sa gloire et ses disciples
crurent en lui. » Et ta foi coule encore
aujourd’hui au sein de notre Église.
Ô marie, laisse-moi m’abreuver à ta foi,
pour que la mienne jamais ne défaille.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dans la joie de la noce,
le Seigneur est avec toi.
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13e Station
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Près de la croix de Jésus se tenait debout sa mère […]
Voyant ainsi sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère :
« Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. »
Depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
(Jn 19, 25-27)
Voilà que la tempête s’abat sur ta vie, ô Marie. Une tempête qui détruit tout !
La vie de Jésus est détruite : il agonise sur la croix. La foi est détruite : plus
personne ne croit en lui. L’Église est détruite : les apôtres sont dispersés.
La tempête a tout déraciné. Sauf toi, Marie. Tu es là, débout, indéracinable.
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Ô Marie, quand c’est la tempête dans ma vie, quand je vois la vie de ceux
que j’aime déracinée par la maladie ou l’échec, quand je vois la foi s’écrouler
même chez mes proches, quand je vois l’Église mourir autour de moi,
viens me rejoindre. Garde-moi debout, indéracinable, dans la foi.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dans la tempête du calvaire,
le Seigneur est avec toi.
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14e Station
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Jésus ressuscité dit à ses disciples :
« Vous allez recevoir une puissance,
celle du Saint-Esprit qui viendra
sur vous. Vous serez alors mes
témoins à Jérusalem jusqu’aux
extrémités de la terre. »
Puis Jésus s’éleva sous leurs yeux.
Ils retournèrent à Jérusalem.
Il y avait là les apôtres, et ils étaient
assidus à la prière, d’un seul cœur,
ainsi que quelques femmes,
dont Marie, la mère de Jésus […]
Quand le jour de la Pentecôte arriva,
ils furent remplis de l’Esprit Saint.
(Actes des Apôtres 1, 8-9.12-14;2,1-4)
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La Pentecôte, ô Marie,
c’est ta deuxième grande
rencontre avec l’Esprit Saint.
La première fois que vous
vous êtes rencontrés, Dieu
est venu en toi pour y prendre
chair et recevoir un corps de
ton corps. Et ici à nouveau,
le corps du Christ apparaît.
Un corps qui est l’Église.
Un corps qui a des centaines
de lèvres pour proclamer
la bonne nouvelle, des centaines
des bras pour servir à la manière
de Jésus, des milliers de pieds
pour porter partout dans le monde
sa Parole et sa présence.
Mais dans ce corps, il faut un cœur. Car sans
le cœur, les lèvres ne pourront parler, les bras
ne pourront servir, et les pieds ne pourront
marcher. Et ce cœur, c’est toi, Marie. Là, où
se fait l’intime contact avec Dieu et sa vie.
Là, où se renouvelle l’énergie du grand corps
qui est l’Église.
Vierge Marie, accueille-moi en toi, cœur de
l’Église. Que je m’y nourrisse de ta foi et de
ton amour intense pour le Christ et pour son
Corps d’aujourd’hui : l’Église, mon Église.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dans le souffle de l’Esprit,
le Seigneur est avec toi.
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15e Station
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Moi, Jean, votre frère et votre compagnon dans l’épreuve, j’ai eu une vision :
un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme, vêtue du soleil, la lune
sous les pieds, et douze étoiles couronnaient sa tête […]
Un autre signe apparut : un grand dragon rouge feu qui fut précipité.
Et j’entendis une voix clamer dans le ciel : « Soyez dans la joie, vous les cieux
et leurs habitants. »
(Ap 1,9;12,1.12)
Ô Marie, tu es l’espérance qui nous fait signe. Un signe de victoire
contre toutes les forces du mal qui s’acharnent à briser et à détruire la vie.
Regarde-nous, Marie, nous qui sommes encore sur le chemin de la foi,
avec nos nuits et nos questions.
Redis-nous ta victoire, car elle est aussi la nôtre. Redis-nous que l’amour
triomphera, que la Vie l’emportera.
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Marie, « vêtue de soleil », tu es un signe de cette beauté dont Dieu
veut nous revêtir. Ta beauté est celle de Dieu lui-même. Tout en toi
est pénétré de Dieu : ton corps et ton esprit, ta mémoire et ton temps.
Oui, depuis ta conception jusqu’en ta mort, tu es à Dieu.
Sa vie t’a transfigurée de toute part et sa beauté t’habille. Ô belle humanité.
Tu es notre espoir. Nous aussi, petites créatures fragiles et éphémères,
nous sommes appelés à « entrer chez Dieu » en laissant Dieu entrer chez nous.
Et alors, il sera notre Dieu. Nous serons à lui et nous serons en lui.
Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
dans la joie du ciel,
le Seigneur est avec toi.
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En ouvrant l’Évangile, nous découvrons que
cette foi de Marie est un parcours, un chemin
fait de joie et de peine, d’ombres et de lumière.
Si les évangélistes ont retenu la figure de Marie,
c’est pour que nous apprenions d’elle l’art de croire,
d’accueillir Dieu-fait homme dans notre propre destin.
Marie nous comprend, et Marie nous apprend.
Elle nous comprend, car elle a dû marcher dans la foi.
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Elle nous apprend, car, mieux que personne,
elle est accueil du mystère du Dieu-avec-nous.
Marie a été « la première en chemin »,
et toute personne qui veut suivre le Christ
marche nécessairement dans les pas de Marie.
Elle est aussi notre compagne de route,
comme une mère accompagne son enfant
tout au long de sa vie.
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Quand on dit « chemin de foi », cela évoque « chemin de croix. »
Comme ce dernier est l’achèvement de l’Évangile,
le chemin de foi de Marie en est le commencement.
Sans lui, l’autre chemin n’aurait pas été possible !
Contempler Marie sur son chemin de foi, c’est apprendre d’elle
l’art de croire, c’est s’inspirer de sa tranquille audace,
c’est communier à sa foi.
Puisse ce contact avec Marie de l’Évangile
renouveler et nourrir la foi de toute personne
qui cherche à mieux connaître et aimer Dieu
venu à nous en Jésus de Nazareth.
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Yahvé m’a appelé dès le ventre de ma mère, dès le sein,
il a prononcé mon nom […] Ainsi parle Yahvé :
« Moi je ne t’oublierai jamais !
Vois donc, je t’ai gravée sur les paumes de mes mains. »
(Isaïe 49, 1,15-16)
Je te contemple, ô Marie, dans le mystère de ta naissance.
Et je découvre que tu n’es pas née du hasard.
Tu es née d’abord dans le cœur de Dieu. Tu es un projet de Dieu.
Un rêve qu’il a caressé avant de le réaliser dans l’espace et le temps.
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Ö Marie, quand je doute de moi-même, quand parfois j’ai l’impression que
ma vie est inutile, que je ne vaux pas grand-chose, rappelle-moi la grandeur
de mon origine. Rappelle-moi que je ne suis pas né(e) du hasard, moi non plus.
Je suis un projet qui est apparu d’abord dans le cœur de Dieu. Il m’a désiré(e),
il m’a voulu(e), il m’a appelé(e).
Rappelle-moi, Marie, la beauté de ton commencement,
la beauté de mon commencement.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dès le commencement,
le Seigneur est avec toi.
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L’Ange du Seigneur
dit à Joseph :
« Ne crains pas de prendre
chez toi Marie ton épouse.
Ce qui a été engendré en elle
vient de l’Esprit Saint.
Elle enfantera un fils
auquel tu donneras
le nom de Jésus. »
Joseph fit ce que l’Ange
du Seigneur lui avait prescrit :
il prit chez lui Marie son épouse.
(Matthieu 1,20-24)
Je te contemple, ô Marie, dans le
mystère de ton mariage à Joseph.
Dieu l’a choisi pour être
ton compagnon de route.
Il sera ton confident, l’épaule fidèle
où t’appuyer dans les temps difficiles,
l’ami partageant tes joies et tes peines.
À travers lui, à travers ses gestes,
ses paroles et ses silences,
ses sourires et ses larmes,
Dieu se rendra présent à toi.
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Ô Marie, aide-moi
à apprécier ces présences
qui m’accompagnent
dans ma vie.
Qu’elles soient pour moi
plus qu’un don de Dieu,
mais son propre mystère
se rendant présent à moi.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dans la tendresse de Joseph,
le Seigneur est avec toi.
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L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu à Marie. Il lui dit : « Réjouis-toi Marie,
comblée de grâces, le Seigneur est avec toi. Voici que tu vas être enceinte.
Tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera appelé
Fils du Très Haut. » […] Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur.
Que tout se passe dans ma vie selon ta Parole. » Et l’ange la quitta.
(Luc 1,28.31.32.38)
Vierge Marie, voilà que résonnent à tes oreilles les premières paroles
de l’Évangile. Et ces paroles ne sont pas pour nous dire
ce que nous devons faire, mais pour nous annoncer ce que Dieu a choisi
de faire : « Le Seigneur est avec toi. » Dieu a choisi de s’approcher de nous,
de se donner à nous, sans aucun mérite de notre part.
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Tu sais Marie, je vis dans un monde où tout doit s’acheter. Et parfois,
je suis tenté(e) de croire que même l’amour de Dieu, je dois le payer
à coup de sacrifices !
Fais-moi comprendre que rien ne peut acheter l’amour. Apprends-moi
à me laisser aimer par Dieu gratuitement,
dans l’étonnement de l’action de grâce.
Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
simplement parce qu’il t’aime,
le Seigneur est avec toi.
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Marie partit en hâte
pour se rendre dans le haut pays,
chez Élisabeth […] Celle-ci fut
remplie de l’Esprit Saint et s’écria :
« Comment m’est-il donné que
la mère de mon Seigneur vienne
jusqu’à moi ? Oui, bienheureuse
celle qui a cru : Dieu accomplira
ce qu’il lui a promis. »
(Luc 1,39.41.43.45)
Je te contemple, Marie,
dans ta visitation. Première
missionnaire, tu prends la route,
non pas pour aller au bout du monde,
mais pour aller vers tes proches.
Qu’apportes-tu, sinon celui qui t’habite?
Et quel est le premier fruit
de ta mission? « Dès que tes paroles
ont frappé mes oreilles,
le petit a tressailli dans mon sein. »
C’est la joie qui naît de ta mission.
Une joie que rien ne peut éteindre.
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Vierge Marie, entraine-moi
sur tes pas. Non pas
au bout du monde,
mais tout proche,
vers mes amis, mes parents.
Que je leur apporte non pas
des discours,
mais une présence.
Et que le premier fruit
de ma mission soit la joie,
une joie qui prend racine
au plus profond de l’âme
et y grandit.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
sur le chemin de la mission,
le Seigneur est avec toi.
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Mon âme exalte le Seigneur parce qu’il a porté son regard sur sa servante
toute petite. Je serai appelée bienheureuse par toutes les générations,
car le Seigneur a fait pour moi des choses merveilleuses.
Il a renversé les puissants de leurs trônes et il a élevé les humbles.
Je te contemple, ô Marie, dans ta prière. Tu sais découvrir ta place
devant Dieu : tu es celle qui reçoit tout de lui. Et tu sais dire merci.
Avant tout ! Ta prière n’est pas une liste d’épicerie que tu présentes à Dieu.
Elle est un ravissement, un émerveillement devant tout ce que Dieu
fait pour toi et en toi.
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Ô Marie, ma prière est si souvent prisonnière de moi-même,
toute repliée sur mes limites et mes problèmes.
Viens dans ma prière, Marie, donne du souffle à ma prière, gonfle-la
de ton action de grâce. Qu’elle soit d’abord un cri d’émerveillement
devant tout ce que Dieu fait pour moi et en moi.
Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
au cœur de ta prière,
le Seigneur est avec toi.
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6e Station
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Joseph monta de Nazareth
à Bethléem pour se faire
recenser, avec Marie,
son épouse qui était enceinte.
(Luc 2,4-5)
Ô Marie,
en toi se concentre
la longue attente de ton peuple.
En toi monte comme une sève
l’espérance des prophètes.
Tu attends dans le silence
l’Enfant que les siècles ont espéré.
Tu laisses son visage se former,
ce visage que tu as si hâte
de contempler.
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Tu sais, Marie, je vis
dans un monde qui ne sait
plus attendre ni Dieu ni
les autres. Je vis dans un
monde de l’instantané qui ne
sait plus laisser la promesse
mûrir. Apprends-moi à vivre
dans l’inachevé,
dans le « pas encore ».
Apprends-moi la foi du veilleur,
aussi belle que l’aurore qui
s’annonce.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
au cœur de ton espérance,
le Seigneur est avec toi.
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7e Station
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Pendant qu’ils étaient à Bethléem, le jour où Marie devait accoucher arriva.
Elle mit au monde son fils premier-né, l’emmaillota et le déposa dans une
mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la salle d’hôtes.
(Luc 2,6-7)
Je te contemple, ô Marie, dans ce premier de tous les Noëls.
Et je me demande ce que fut pour toi cette première nuit de Noël.
Sans doute, une nuit de joie, comme pour toutes les mamans qui mettent
au monde un bébé. Mais aussi, ce fut pour toi une nuit de foi.
Comme c’est étrange Marie : en cette nuit, les bergers voient des anges
plein le ciel, mais toi, tu n’en vois pas. Les mages voient une étoile
majestueuse, mais toi, tu n’en vois pas.
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Tout ce que tu vois, en cette nuit, c’est un petit bébé, comme tous les bébés
du monde. Qui a faim et qui a froid. Et dans ton cœur, tu pressens qu’il est
le Fils de Dieu.
Est-ce possible, Marie, que Dieu soit si petit que tu en fasses le tour avec
tes deux bras? Est-ce possible que Dieu soit si fragile qu’il ait besoin
de ton lait et de ta chaleur? Est-ce possible que Dieu soit si humain…qu’un
jour il en mourra? Ô Marie, aide-moi à croire au Dieu si petit et à l’Enfant
si grand…
Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
dans l’enfant que tu accueilles,
le Seigneur est avec toi.
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8e Station
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Les anges dirent aux bergers :
« Il vous est né aujourd’hui un
Sauveur qui est le Christ Seigneur.
Voici le signe qui vous est donné :
un jeune bébé enveloppé de langes,
couché dans une crèche. »
(Luc 2,11-12)
Voilà que les anges ont annoncé
la naissance du roi d’Israël. Et
qui donc sera invité au chevet
de ce grand roi? Les savants?
Les riches? Aucun d’eux.
Ce sont des pauvres qui sont
invités à la cour du roi du monde.
Car ils sont les mieux placés
pour l’accueillir. Comme ils ne
savent rien, ils peuvent tout
apprendre ! Comme ils n’ont rien,
ils peuvent tout recevoir !
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Ô Marie,
fais-moi comprendre que
ma pauvreté est ma plus grande
richesse, car elle me permet
de tout accueillir ce que Dieu
veut me donner.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
pour s’offrir
aux pauvres bergers,
le Seigneur est avec toi.
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9e Station
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Quarante jours après sa naissance, les parents de Jésus l’amenèrent
au Temple. Syméon prit l’Enfant dans ses bras et dit : « Mes yeux ont vu
le Sauveur, lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israël. » [,,,]
Les parents de Jésus étaient étonnés de ce qu’il disait […]
Et Syméon dit à Marie : « Ton enfant est là pour la chute ou le relèvement de
beaucoup en Israël, et pour être un signe contesté. Et toi-même, un glaive
te transpercera l’âme. Ainsi seront dévoilés les débats de bien des cœurs. »
(Luc 2,30-35)
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Étranges paroles pour une jeune maman encore toute à la joie de la naissance
de son bébé. Syméon te révèle qu’être la mère de Jésus ce sera ta manière
à toi d’être son disciple. La mère suivra l’enfant…Jésus dira plus tard qu’un
disciple participe au destin de son maître : « Si quelqu’un veut venir à ma suite,
qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » Ainsi, Marie, tu seras à jamais unie
aux joies et aux souffrances de ton Fils.
À travers les siècles même, sa mission sera aussi ta mission. À ta manière,
mystérieusement, avec lui et en lui, tu travailleras à conduire l’humanité
vers la vie.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dans ton chemin de disciple,
le Seigneur est avec toi.
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10e Station
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Au bout de trois jours, Marie et
Joseph retrouvèrent Jésus
dans le Temple.
Sa mère lui dit : « Mon enfant,
pourquoi nous as-tu fait cela?
Vois ton père
et moi te cherchions,
tout angoissés. »
Jésus leur dit : « Pourquoi
me cherchiez-vous?
Ne saviez-vous pas qu’il me
faut être chez mon Père? »
Mais eux ne comprirent pas
cette parole qu’il leur disait.
(Luc 2,46.48-50)
Est-ce possible, Marie,
ce que dit l’Évangile : la première
parole publique de Jésus, et tu
ne la comprends pas? Toi qui es
Immaculée ! Toi qui as vu Jésus
grandir depuis douze ans et tu
ne comprends pas sa première
parole publique…
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Ô Marie, quand tu
ne comprends pas, c’est là
que tu nous comprends.
Moi aussi, souvent, je ne
comprends pas. Devant mes
prières sans réponse, je ne
comprends pas.
Devant la froideur de ma foi
après tant d’années, je ne
comprends pas. Devant un
enfant malade, je ne comprends
pas. Devant une mère de famille
atteinte d’un cancer,
je ne comprends pas.
Je ne comprends pas.
Ô Marie, quand descend sur moi la nuit
des questions sans réponses, du trouble
et du doute, viens me rejoindre. Prends-moi
par la main, prends-moi par le cœur,
rappelle-moi la lumière au bout de la nuit,
toi qui un jour, n’as pas compris…
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dans la nuit de tes questions,
le Seigneur est avec toi.
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11e Station
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Après leur pèlerinage au Temple, ils retournèrent à Nazareth,
Jésus leur était soumis.
Il progressait en sagesse et en taille et en faveur devant Dieu
et devant les hommes […]
Et sa mère gardait tous ces événements dans son cœur.
(Luc 2, 51-52)
Je te contemple, ô Marie, dans le mystère de Nazareth.
Toutes ces années dont l’Évangile ne dit rien, sans doute
parce qu’il n’y a rien à dire !
Tes journées ressemblaient sans doute aux journées de tes voisines,
occupées aux travaux d’une mère de l’époque : préparer les repas,
faire la lessive, consoler un enfant, aider une voisine.
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Et pourtant, dans ce quotidien d’apparence si banal, un grand mystère s’opérait.
Car Jésus était là. Et quand Jésus est là, ce n’est jamais banal. Il était là.
Il habitait tes instants, il grandissait avec toi, et en toi, et par toi.
Ô Marie, parfois je regarde ma vie, et j’ai l’impression qu’il ne s’y passe rien.
Mes journées se suivent pareilles les unes les autres, comme le tic-tac d’un
horloge. Marie, fais-moi découvrir la grandeur de mon quotidien. Fais-moi
comprendre que la plus ordinaire de mes journées est habitée par un mystère.
Car Jésus y grandit avec moi, en moi, par moi.
Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
dans ta vie ordinaire,
le Seigneur est avec toi.
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12e
Station
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Jésus, sa mère et ses disciples
furent invités à des noces, à Cana.
La mère de Jésus lui dit :
« Ils n’ont plus de vin. » Jésus lui répond :
« En quoi cela nous concerne-t-il ?
Mon heure n’est pas encore venue. »
Sa mère dit aux servants :
« Faites tout ce qu’il vous dira. »
Le maître du repas
goûta l’eau devenue vin,
et il dit au marié :
« Tu as gardé le bon vin
jusqu’à maintenant. »
Tel fut le premier signe
de Jésus. Il manifesta sa gloire
et ses disciples crurent en lui.
(Jn 2,3-5.9-11)
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Dans l’Évangile de Jean,
ô Marie, tu ne parles qu’une
seule fois à Jésus.
Et c’est pour lui dire notre
pauvreté : notre vin
est épuisé, nous manquons
de la vraie joie
et de la vraie fête.
Puis, tu nous provoques à croire,
concrètement, en faisant des
gestes : « Faites tout ce qu’il
vous dira. » C’est que toi, Marie,
tu crois en Dieu et tu crois
en nous !
Tu crois au mariage
entre Dieu et l’humanité.
Et tu le rends possible, ce mariage.
Le vin peut se mettre à couler parce que,
d’abord, ta foi a jailli. Une foi à laquelle
puisent déjà les premiers disciples :
« Il manifesta sa gloire et ses disciples
crurent en lui. » Et ta foi coule encore
aujourd’hui au sein de notre Église.
Ô marie, laisse-moi m’abreuver à ta foi,
pour que la mienne jamais ne défaille.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dans la joie de la noce,
le Seigneur est avec toi.
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13e Station
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Près de la croix de Jésus se tenait debout sa mère […]
Voyant ainsi sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère :
« Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. »
Depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
(Jn 19, 25-27)
Voilà que la tempête s’abat sur ta vie, ô Marie. Une tempête qui détruit tout !
La vie de Jésus est détruite : il agonise sur la croix. La foi est détruite : plus
personne ne croit en lui. L’Église est détruite : les apôtres sont dispersés.
La tempête a tout déraciné. Sauf toi, Marie. Tu es là, débout, indéracinable.
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Ô Marie, quand c’est la tempête dans ma vie, quand je vois la vie de ceux
que j’aime déracinée par la maladie ou l’échec, quand je vois la foi s’écrouler
même chez mes proches, quand je vois l’Église mourir autour de moi,
viens me rejoindre. Garde-moi debout, indéracinable, dans la foi.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dans la tempête du calvaire,
le Seigneur est avec toi.
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14e Station
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Jésus ressuscité dit à ses disciples :
« Vous allez recevoir une puissance,
celle du Saint-Esprit qui viendra
sur vous. Vous serez alors mes
témoins à Jérusalem jusqu’aux
extrémités de la terre. »
Puis Jésus s’éleva sous leurs yeux.
Ils retournèrent à Jérusalem.
Il y avait là les apôtres, et ils étaient
assidus à la prière, d’un seul cœur,
ainsi que quelques femmes,
dont Marie, la mère de Jésus […]
Quand le jour de la Pentecôte arriva,
ils furent remplis de l’Esprit Saint.
(Actes des Apôtres 1, 8-9.12-14;2,1-4)
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La Pentecôte, ô Marie,
c’est ta deuxième grande
rencontre avec l’Esprit Saint.
La première fois que vous
vous êtes rencontrés, Dieu
est venu en toi pour y prendre
chair et recevoir un corps de
ton corps. Et ici à nouveau,
le corps du Christ apparaît.
Un corps qui est l’Église.
Un corps qui a des centaines
de lèvres pour proclamer
la bonne nouvelle, des centaines
des bras pour servir à la manière
de Jésus, des milliers de pieds
pour porter partout dans le monde
sa Parole et sa présence.
Mais dans ce corps, il faut un cœur. Car sans
le cœur, les lèvres ne pourront parler, les bras
ne pourront servir, et les pieds ne pourront
marcher. Et ce cœur, c’est toi, Marie. Là, où
se fait l’intime contact avec Dieu et sa vie.
Là, où se renouvelle l’énergie du grand corps
qui est l’Église.
Vierge Marie, accueille-moi en toi, cœur de
l’Église. Que je m’y nourrisse de ta foi et de
ton amour intense pour le Christ et pour son
Corps d’aujourd’hui : l’Église, mon Église.
Réjouis-toi, Marie,
comblée de grâce,
dans le souffle de l’Esprit,
le Seigneur est avec toi.
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15e Station
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Moi, Jean, votre frère et votre compagnon dans l’épreuve, j’ai eu une vision :
un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme, vêtue du soleil, la lune
sous les pieds, et douze étoiles couronnaient sa tête […]
Un autre signe apparut : un grand dragon rouge feu qui fut précipité.
Et j’entendis une voix clamer dans le ciel : « Soyez dans la joie, vous les cieux
et leurs habitants. »
(Ap 1,9;12,1.12)
Ô Marie, tu es l’espérance qui nous fait signe. Un signe de victoire
contre toutes les forces du mal qui s’acharnent à briser et à détruire la vie.
Regarde-nous, Marie, nous qui sommes encore sur le chemin de la foi,
avec nos nuits et nos questions.
Redis-nous ta victoire, car elle est aussi la nôtre. Redis-nous que l’amour
triomphera, que la Vie l’emportera.
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Marie, « vêtue de soleil », tu es un signe de cette beauté dont Dieu
veut nous revêtir. Ta beauté est celle de Dieu lui-même. Tout en toi
est pénétré de Dieu : ton corps et ton esprit, ta mémoire et ton temps.
Oui, depuis ta conception jusqu’en ta mort, tu es à Dieu.
Sa vie t’a transfigurée de toute part et sa beauté t’habille. Ô belle humanité.
Tu es notre espoir. Nous aussi, petites créatures fragiles et éphémères,
nous sommes appelés à « entrer chez Dieu » en laissant Dieu entrer chez nous.
Et alors, il sera notre Dieu. Nous serons à lui et nous serons en lui.
Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
dans la joie du ciel,
le Seigneur est avec toi.
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