Maison ou vécu Joséphine Molérès Rue Subernoa JOSEPHINE MOLERES A travers ce diaporama nous voulons rendre hommage aux habitants du Bas-Quartier et en particulier à Fifine Molérès Joséphine.

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Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


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Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 3

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 4

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 5

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 6

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 7

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 8

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 9

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


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Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


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Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


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Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 13

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 14

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 15

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 16

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


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Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 18

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


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Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


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Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 21

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 22

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 23

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


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Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


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Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 26

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


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Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 28

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 29

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 30

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 31

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 32

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 33

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 34

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 35

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 36

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 37

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 38

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 39

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 40

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 41

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 42

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 43

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


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Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


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Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 46

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 47

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et


Slide 48

Maison ou vécu
Joséphine Molérès
Rue Subernoa

JOSEPHINE MOLERES
A travers ce diaporama nous voulons
rendre hommage aux habitants
du Bas-Quartier et en particulier à Fifine
Molérès

Joséphine Molérès nous a laissé
un très beau roman intitulé :
LA MAISON D’ANTONIA
Un extrait du livre accompagnera notre
diaporama qui relate
entre autre à travers la famille Laguna
d’Irun l’identité Basque ainsi que le
début de la guerre Civile en Espagne et
l’exil des réfugiés vers la France.
Ce diaporama est à défilement manuel
Fifine MOLERES

Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza
Famille Pedro LAGUNA,
Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité :
Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna
et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.)
Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste
peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich.
Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père
furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure
le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs.
L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là).
Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre
de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa,
grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue)
Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie,
mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans.
Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans
les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII.
En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En
fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no
me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun.
Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa
famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir
sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son
époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces
hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont
Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans
la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz.
MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas
mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne.

Antoine d'Abbadie d'Arrast
Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque
(souletin)
émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à
la Sorbonne
dans différents domaines (sciences, droit, linguistique).
En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la
langue basque
qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako
Uskalduner.
Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze
années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très
nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de
cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire
naturelle.
À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la
géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amhariquefrançais. En récompense
de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur.
La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du
magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou
en Algérie en 1867)
ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882).
À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire
dès 1858
sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet.
À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue
basque avec
Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie

IGNACE DE LOYOLA
1491 -1556
Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à
vingt-six ans,
il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le
dit lui-même.
Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du
trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de
retour dans sa ville de LOYOLA,
et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura.
L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est
mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le
Catholique a prise aux d'Albret.
En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste
farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure
est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera
affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit
LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à
JERUSALEM.
A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser
cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession
du suicide. Une année se passe.
Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit.
Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS".
A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la
bénédiction
du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la
cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience
mystique, trouver des hommes prêts
à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier.

LE PÈRE PIERRE LHANDE
Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son
père tenait
un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui
entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M.
Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier
décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés
par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais
un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme,
comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des
raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux
seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation
familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de
Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande,
de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la
gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que
Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l
e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à
l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au
Collège Saint-François de Mauléon. Quand
il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque
comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui
devaient se systématiser dans
le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui
importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation
théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au
sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour
la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup
plus poétique,
me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de
l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-

LE BILZAR DU PAYS BASQUE
Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui
est la cellule
de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de
gestionnaires
de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient
pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à
l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de
démocratie directe à base familiale.
3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au
XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres
de maison se réunissaient l
e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite
salle située
au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était
exclu de
ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce.
Les nobles,
s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans
aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée.
L'étymologie même du terme témoigne d
e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents
médiévaux
font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls
deux registres
e
des délibérations, datant du XVIII siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux
des séances d
u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789
(394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd
avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions.

Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960)
Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi
(provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne.
Sa prestation de serment eut lieu
à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à
créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat
de formation, Aguirre était l'un
des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut
maire de Getxo
en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux
Cortès
(chambre des députés de Madrid).
Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi
dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse
que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses
auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus
conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée
comprenant
des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des
anarchistes
et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à
mobiliser plus
de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et
d’aviation. Malgré
des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña
(président
de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire
restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du
conseil Léon Blum, afin d'obtenir
de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les

Sabino Arana Goiri
C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque
(ikurriña),
le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre
important
de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana.
Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé
(l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et
accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen).
La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond
racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les
autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les
maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque
et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles
d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même).
Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années
de sa courte vie.
Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement,
strictement biscaïen. Dans s
on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays
basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque
(ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de
l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu.
Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques.
Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de
l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques
prennent deux fois les armes contre
les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les
institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains
(militaires et civils)
qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le
déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière
française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités
françaises les placent dans des camps dans le sud
de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut
choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le
ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa
conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu

pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ”

Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils
s’agissent de l’URSS,
de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas
et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent
de quitter la France, dont plus
de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent
également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart
des cas enrôlés dans la Légion,
puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers
(CTE), pour édifier
des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot.
Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième
moitié de 1940 dans
le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés
comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes,
les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000
Espagnols sont déportés à Mauthausen
(2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité

L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE
La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre
d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale,
Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes
dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups
de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de
nombreux européens
à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec
la victoire
en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux
espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de
ne pas intervenir directement.
Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la
prise de Irun
et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires,
défaits par
les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième
vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et
les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes
environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité
de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres
sont dirigés
à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le
gouvernement Blum tente
de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux
préfets
sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets
des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de
cinq jours ou, à défaut, à se rendre
dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front

1936 : une scène d'exode
en gare d'Hendaye
Article Sud-ouest
Jeudi 2 février 2012 à 06h00
Par Édith Anselme

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes
parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez
tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans,
j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il
était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées
et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre,
les batailles,
mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout
à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié
de Hondarribia aux yeux verts,
je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es
espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a
toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune
Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de
mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi.
Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M.
Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus
tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le
Gernikako Arbola ! Les vacances
de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier
déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En
1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions
un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera
pas militaire.
Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire.
Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile.
C’était l’exode,
il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y
avait beaucoup

Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa
Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était
veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare
et j’ai une image en tête : tous
les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se
massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques
désobligeantes, il y avait un dialogue
et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait :
‘Il faut partager,
ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se
demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé
qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des
chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors
d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi
et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé
de travailler
pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis
il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui
dois bien ça à Ignacio Sánchez.”
Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont
foutu la vie
en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.”
Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes
parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où
j’espère bien mourir. Cette nuit du
4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola.
Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des
allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre
d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs.
Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et