L’histoire A 41 km au Nord Est d'Oran, se trouve l'une des plus belles baies de la côte algérienne, la Baie d'Arzew, très.

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L’histoire
A 41 km au Nord Est d'Oran, se trouve l'une
des plus belles baies de la côte algérienne, la
Baie d'Arzew, très bien protégée des
dangereux vents du nord-est par la pointe du
Djebel Sicloun, dernier contrefort du Djebel
OPOUSSE, au-dessus de la Méditerranée.


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Entre Arzew et Saint-Ieu, le plateau de
Bettioua, domine les plages et jouit d'un
climat plus sain.

C'est pourquoi, ce site privilégié a vu, très
tôt, l'installation de l'homme, avec les
Atériens de la Préhistoire, entre 60.000 et
20.000 ans avant notre ère, puis avec les
Berbères arrivés là, il y a environ dix mille
ans.
Dans l'Antiquité, plus de mille ans avant
notre ère arrivent du Liban, les navigateurs
commerçants Phéniciens qui installent des
comptoirs tout au long de la côte africaine et
abordent l'Espagne.


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C'est ainsi, que les Phéniciens fondent un
grand comptoir dont le nom n'a
malheureusement pas été retrouvé, sur le
site actuel de PORT-AUX-POULES.
Leurs bateaux devaient aborder sur la plage
entre les sites actuels d'Arzew et de SaintLeu, puis devaient, par mauvais temps,
s'abriter dans le port creusé dans la corne
rocheuse de Port-aux-Poules.

Après avoir détruit l'Empire punique de
Carthage, les Romains s'installent pour sept
siècles en Afrique du Nord.


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C'est probablement au cours du premier
siècle de notre ère qu'ils redonnent vie au
port punique sous le nom de PORTUS
MAGNUS, le Grand Port.

Blason communiqué par Moïse Benhamou


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Le port marchand est alors abrité par la
corne rocheuse de Port-aux-Poules, mais la
ville s'étend sur le plateau de Bettioua, sur
l'emplacement actuel de Saint-Leu et jusqu'à
celui d'Arzew.
Arzew est donc, à cette époque, un quartier
de Portus Magnus.
Il semble bien que Portus Magnus ait été
détruit lors de l'invasion des Vandales vers
429/430. Et il faudra attendre la conquète
Arabe (à partir de 647) pour voir
réapparaître ce port dans l'histoire du
Maghreb.


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C'est le grand géographe de Cordoue, EL
BEKRI, qui, dans sa description de l'Afrique
Septentrionale (1068), mentionne ARZAO, le
vieil Arzew, ville construite par les Romains
et maintenant abandonnée.
Le port va véritablement renaître avec la
dynastie des ALMOHADES, intégristes
musulmans du Maroc, qui vont bâtir un empire
en Espagne qui s'étendra aussi à toute
l'Afrique du Nord (116~1230)
Dès 1162, ARZAO, devient un des grands
ports de l'Empire et cette fois-ci il est
aménénagé sur l'emplacement actuel
d'Arzew.


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Aprés la disparition de l'Empire Almoade,
ARZA0 restera l'un des grands ports du
Royaume Abdelouadide de Tlemcen et on
l'appelle d'ailleurs MARSA BENI ZIAN, le
port des Béni Zian, les princes qui règnent
sur cet Etat qui s'étend jusqu à Ténés. Ce
port commerce avec l'Espagne musulmane et
les états chrétiens de la Méditerranée.
Avec la Reconquista de l'Espagne par les Rois
Chrétiens puis la chute du dernier royaume
musulman de Grenade (3 Janvier 1492) les
Musulmans d'Espagne, chassés par les
persécutions, gagnent le Maghreb et c'est
ainsi que des Morisques venus d'Espagne vont
faire d'ARZAO, un repaire de pirates
"barbaresques".


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Les Espagnols débarquent et s'installent à
Mers-El-Kébir puis à Oran en 1505 et 1509.
Ils exercent une sorte de protectorat dans
la région et ainsi Arzew, Mazagran et
Mostaganem concluent des conventions en ce
sens avec les Espagnols en 1511.
Cela ne va pas durer longtemps car les
Turcs, partis d'Alger et lancés à la conquète
de Tlemcen vont faire du port de
Mostaganem la base miltaire de leurs
expéditions contre les Espagnols.
Lors des assauts malheureux des Espagnols
contre Mostaganem (1543, 1547 et 1558)
Arzew servira de base de repli aux troupes
espagnoles vaincues qui essaieront de
regagner Oran par la mer.


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Après le départ définitif des Espagnols
d'Oran (1792), le port d'Arzew, verra sa
prospérité assurée par les exportations de
blé, venant de la plaine de St-Denis-du Sig.
Le 10 Juillet 1833, les Français de la
garnison d'Oran sont appelés par le Caïd
d'Arzew. Ils débarquent à Arzew le 3 ou 4
juillet, qui à cette époque s'appelle
simplement MARSA (le port, en arabe)
Le 26 Février 1834,est signé un traité entre
le Général Desmichels qui commande la
division d'Oran et l'Emir Abdelkader. Arzew
y est mentionné en arabe ARZIOU et en
français ARZOWE.


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Une ordonnance du Roi Louis-Philippe du 12
août 1845 porte création d'un centre de
colonisation à ARZEW LE PORT.

Ci-dessous une vue du port datant de 1960


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La ville deviendra commune de plein exercice
avec le décret du 31 décembre 1856 sous le
nom d'ARZEW, et ce nom ne changera pas
après l'indépendance de l'Algérie.

ARZEW
est toujours
ARZEW
dans nos coeurs


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Photos souvenirs du vieil
ARZEW

Notre église et ses palmiers encore bien petits


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Le Kiosque


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La célèbre et principale rue d'Arzew, la rue d'Isly.


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La rue d'Isly, encore plus
ancienne

Le jardin public

La Mairie


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ARZEW aujourd’hui ….

Le retour de la chasse, avec au fond, le monument aux morts.


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La vue générale d'Arzew


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La plagette et le port avec
le premier quai


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Espalnade construite sur les
anciens remparts d'Arzew

Et bien sûr le Phare que
nul ne peut oublier !


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Autres photos anciennes ou
plus récentes


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la plagette le long de la
promenade des palmiers

la plagette continuation


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Très belle vue de la Fontaine
des Gazelles et le phare

et continuation
vers le Cap Carbon


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Ils ont bien poussé les palmiers de la place


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D’autres photos de Salim
Bettahar cette fois
Arzew Centre,
sans l'église difficile de se repérer...


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Arzew Sud, devenu une ville de 80 000 habitants...


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Petite crique vers le Cap Carbon
Une vraie carte postale


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Fontaine des Gazelles


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Quelques anciens Arzewiens
retrouvés …
Nom et Prénom
RAMOGNINO
Pierre

RAMOGNINO
Jean-Pierre

BENHAMOU
Moïse

RAMOGNINO
Monique

Année de
naissanc
e

Adresse à
Arzew

Adresse actuelle

E-mails

-

-

1907

18 rue Jean
Jaurès

21 rue des Docteurs
Charcot 42100 SaintEtienne

[email protected]

1932

18 rue Jean
Jaurès

Rue d'Isly

Pharmacie
Benhamou,38,rue
Salvador Allende. 59760
Grande Synthe

moise.benhamou@libertysur
f.fr

Ecole
Maternelle

63 rue de la Fontaine
49000 ANGERS

monique.ramognino@

1925

1940


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MONTOYA
Rolande
VIRGONA
Catherine

HBM Rue
des Jardins

-

philippe.vidau@worldonlin
e.fr

Rue Clobel

Montoya Catherine Bat
A2La Florido 04100
MANOSQUE

philippe.vidau@worldonlin
e.fr

Résidant dans le Var

[email protected]

1948

Ecole
Maternelle

Région de Grenoble

[email protected]

1948

9 rue
Denfert
18 rue
Voltaire
Maison
Minouto

Résidant à Collioure

[email protected]
om

1 impasse de la Colinette
13124 PEYPIN

[email protected]

1934

Village
Chevrier

17 Clos du prieuré 57160
ROZEIEULLES

[email protected]

1937

H.B.M
d'Arzew

1962

1931

THUBERT Jean

PUJOL Alain

BARCELO JeanBaptiste Fils de
Miqualet

1946

GARCIA Didier

FAMIN Jules


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Mme Monique
BERTIERVICEDO

-

DUBOIS Daniel
1944
HERIN Geneviève
née VINTEZOUT
Qui a connu sa
maman née
PARDO ? fille de
PEQUICO pêcheur
HERISSY Agnès
née CHARLES
Qui a connu ses
parents ou sa grand
mère Mme PUJO
ALEMAN Michel,
fils de Luisico
Pêcheur

1958

-

Le Gerfaut Apt 355 Rue
Cdt Houot 83000
TOULON

-

Ferme
Ricard.Quar
tier des
Jardins

2 Allée du Ventoux 69190
ST FONS

freddy.dubois@wanadoo.
fr

2 rue JJ
Rousseau

Les Camelias B,
100 Avenue du Loup
64000 PAU.

[email protected]

Les Castors

-

[email protected]

2 rue de
Lodi
Ancienne
Douane

-

mn.aleman

1955

3 mars
1929


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1944

Rue Jean
David

16 Chemin St Henri
84000 AVIGNON

genfran.blasco@wanadoo
.fr

1946

Épicerie,Ru
e d'Isly

16 Chemin St Henri
84000 AVIGNON

genfran.blasco@wanadoo
.fr

Rue
Voltaire

Cabries

3 rue Commandant
Osmin Durand

-

01/12/46

Cité des
jardins

MOYA Serge

15 Août
1948

Retour de
la Chasse

20, rue des favorites
75015 Paris

[email protected]
m

GRAU Manuel
Chauffeur chez
Benyaoun et Vidal
et Faz et Marchado

17
décembre
1926

Beauvais

[email protected]

BLASCO Francis

BLASCO
Geneviève
CANICIO
François
D'autres
CANICIO: Nicole,
et Emile

18/07/19
57

ALCARAZ Alain

[email protected]


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La famille RAMOGNINO,
une famille de pêcheurs
La famille RAMOGNINO est originaire de
VARAZZE (République de Gènes), petit port
de pêche de la Riviera Ligure, qui jouxte
Gènes aujourd'hui.
La famille est arrivée à Arzew en 1852 et se
compose du père Giuseppe, de la mère
Maddalena Guastavino et de leur fils
Giuseppe âgé de 13 ans. Ce dernier sera
naturalisé français d'office le 22 octobre
1889 comme tous les ressortissants de la
Péninsule italienne, présents en Algérie à
cette époque et à l'occasion du premier
centenaire de la Révolution française.


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Giuseppe Ramognino est l'importateur du premier bolitche,
engin venu tout droit de la Riviera italienne et plus
précisément du golfe de Gênes et du petit port de
Varazze, le second Giuseppe, ses fils et petits-fils,
Pierre, Benoît, Emmanuel, puis ses arrière-petits fils
Pépet, Pierre, Jeannot continueront la tradition mais
cette 4 ème génération abandonnera la pêche pour
exercer les métiers de cheminot, instituteur ou de
douanier...
La famille maternelle, les Ferrer-Boronad, est originaire
de Calpe, Province de Valence Espagne. Cette famille est
arrivée en Algérie avant 1850 puisque l'arrière grand
père et le grand-père maternels aidèrent le génie
militaire français à bâtir les fortifications d'Arzew:
murailles d'enceinte avec meurtrières, le Fort du Nord, le
Fort du Sud et le Fort avancé.


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De Gauche à Droite:
Pierre RAMOGNINO dit Péyé, Patron Pêcheur et sa femme Blanchette,
un marin algérien, Joseph, fils aîné et petits enfants.


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Au centre Pierre Ramognino Patron Pêcheur, derrière la jeune fille, à sa droite son fils
Pierrot, en chemise blanche .
A droite son frère Jeannot en maillot noir de l'époque.

La poche du bolitche sur la plage d'Arzew-St-Leu.


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Après l’effort ! Un moment de détente !

Le bateau sur la plage de St-Leu


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Une belle prise !

Pierre Ramognino dit Pierrot au Centre


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Les associations
Les anciens du Cours Complémentaire d'Arzew ont édité une magnifique assiette souvenir


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Les fêtes
Arzew, comme d'autres villages de l'Oranie,
Rio Salado, Lourmel,… était célèbre pour ses
fêtes paroissiales du 15 août

Le kiosque illuminé
pour les fêtes du 15 aôut


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Georges Campos

Les feux d'artifices sur la plagette


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Souvenirs de Roger Navarro
Je me souviens bien de ces fêtes et pourtant
j'étais petit. C'était heureux, riant, plein
d'ambiance bon-enfant, du moins c'est le
souvenir que j'en garde. Je me souviens que je
finissais par m'endormir sur une chaise pendant
que la fête battait son plein. Mes soeurs, plus
grandes se baladaient sur "les boulevards",
synonyme pour les jeunes-gens de "drague" ou
plutôt de "fréquentation". Elles commençaient à
avoir des prétendants, des "béguins". Curieux
que ça me revienne! Je me souviens de ces
allées et retours des "Palmiers" et la
surveillance serrée des parents, non loin de là


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C'est là aussi que les militaires, défilaient le 14
juillet. Le pas lent des légionnaires dans les
défilés. Et le murmure d'admiration qui montait
de la foule à leur passage. Je crois que dans ce
murmure qui montait comme une vague pouvait
se lire l'envie de croire qu'on n'était pas tout
seuls. L'image des légionnaires est attachée à
Arzew, sorte de derniers remparts contre
l'ignominie.
[…]


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Les écoles
Voici une photo de l'Ecole maternelle en face
du Monument aux Morts de notre village.
Photo transmise par Jean Thubert qui est né
dans cette école où sa mère était institutrice.


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Et là c’est Mammie !!!

Une photo de classe de cette école de 1936-1937


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Classe de Melle Ortéga en 1955
46 élèves et le sourire !!!


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Mais il y avait aussi l'Ecole de Garçons derrière
l'église. Nous aurions préféré avoir la façade.
Dommage !


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Dans la rue du marché, la rue Jean Jaurès,
anciennement la rue Philippe il y avait l'école
des filles .

N'oublions pas non plus l'école des Soeurs
Trinitaires

Voici une photo de 1947 fournie par Francine Ségura déguisée en hindou au premier rang
et de gauche à droite. A sa gauche Lucette Baudet et en position N° 4 Evelyne Amat.


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Voici aussi ci-dessous la photo de l'École de la
Guetna. C'est l'école d'autrefois qui a été
repeinte entièrement.

Photo par J.Thubert prise en 2001


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Livres et documents

Mais aussi une thèse de Sophie Médrano,
Arzew 1936-1962 et Mémoires d'Arzew de
Jean Soler …


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Pourquoi Arzew avec un W ?
Pierre Ramognino

Arzew, avant d'être notre Arzew, a vu passer
nombre de peuples marins méditerranéens dont
les Romains de l'empire qui l'appelaient Portus
Magnus, le Grand Port; les Turcs, pirates,
soldats ou commerçants et les Français, qui
firent de l'ERZIOU arabe ARZEU. Pourquoi
alors le W de l'orthographe que nous
connaissons ? A R Z E W...
Voici une explication: Arzew était le terminus
de la ligne, de chemin de fer (CFA) OranColomb-Béchar qui traverse les hauts Plateaux
Algériens, terre d'élection de l'alfa, une
graminée.


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L'alfa, matière première du papier de même
nom, papier de luxe, uniquement fabriqué en
Angleterre.
ARZEW était le port de l'Alfa, venu en vrac
par le train, et qui était pressé en bottes d'un
quintal par des ouvriers espagnols spécialisés.
Ces bottes d'abord rangées en blocs
pyramidaux, sur les terre-pleins du port ou
dans le creux de la carrière du cimetière,
étaient chargées le moment venu, sur les
bateaux charbonniers anglais dont ils
constituaient le frêt de retour. Ces bateaux à
l'aller avaient distribué le charbon des mines
anglaises à Gibraltar, Oran, Alger, Bizerte,
Tripoli, Le Caire et retour à vide ou presque
jusqu'à ARZEW.


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C'était le temps des moteurs à vapeur. Les
Anglais avaient des représentants commerciaux
à Arzew et c'est sans doute eux qui entendant
les autochtones parler d'ERZIOU ont remplacé
le "U" par le "W" qui se prononce IOU dans
leur langue et comme cela ne dérangeait
personne même pas l'administration française,
Arzeu s'est écrit Arzew.
Une petite singularité dans le nom de notre
petite ville, ce n'est pas plus mal et cela est
très sympathique. Nos compatriotes
métropolitains ne savent pas lire ARZEW avec
ce W...Nous oui !


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La baie d’Arzew
Pierre Ramognino

Nous étions petits et grands, de fervents
amoureux de la Grande Bleue qui nous avait
concédé, à nous Arzewiens, notre plagette, les
grandes plages du Fort du Sud, de Damesne et
de Saint-Leu et la belle côte rocheuse, au-delà
de notre cimetière avec la "Fontaine des
Gazelles et la "Cova Rodja" (la grotte rouge)
De Port Say à la frontière marocaine jusqu'à
Stora ou La Calle proches de la Tunisie, il n'est
pas de baie aussi belle que la Baie d'Arzew,
avec une ouverture sur le large de plus de 50
milles marins


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Lisons ce qu'en disait le Docteur en Pharmacie
S. SANTA dans son mémoire de 1961 intitulé:
"Les poissons et les mondes marins des côtes de
l'Oranie"
Avec le Cap Cap Carbon commence la grande
baie d'Arzew qualifiée parfois de golfe. Ce
dernier terme pratiquement inutilisé dans nos
régions montre l'importance d'une région
côtière qui mérite l'étude quelque peu détaillée
à laquelle nous allons nous livrer.
Entre le Cap Carbon et le Cap Ivi , la baie
s'ouvre au Nord sur 72 Km et la flèche est de
30 km. Du Cap Carbon à Arzew le "Sahel" (le
littoral et son relief) plonge dans l'eau et rend
cette zone assez rude.


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Seule la plage du BOLITCHE est à retenir
(plage de la Cova Rodja), plage neuve (pladja
Nova), Pladja d'Arzeou veil). A partir d'Arzew
nous voici sur sables. Ceux-ci vont s'étendre de
façon continue sur 13 km. Une zone rocheuse
occupe ensuite les 3,5 km qui nous séparent du
petit port de Port aux Poules (Mers el Hadjaz).
De Port-aux-Poules jusqu'au Marabout de Sidi
Mansour, la plage de la Macta reprend ses
droits dans une légère invagination côtière
longue de 3 km. Ensuite la côte remonte petit à
petit sur le Nord, va présenter des alternances
littorales sablonneuses et rocheuses jusqu'à la
pointe de la Salamandre qui précède le Port de
Mostaganem. Citons sur ce parcours la petite
plage de la Stidia, de son nom arabe, Georges
Clemenceau, de son nom français.


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Enfin entre la pointe de Karouba et le Cap Ivi,
en passant par l'embouchure du Chéliff, la côte
est jalonnée tantôt par des plages tantôt par
des roches peu élevées.
Mais avec La Salamandre, Mostaganem, Ouillis,
Bosquet, Lapasset et le Cap Ivi nous ne sommes
plus chez nous et il nous faudra, nous
Arzewiens, revenir sur notre baie, pour
comprendre pourquoi elle fut l'âme de notre vie
et celle de notre beau village.


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La pêche à Arzew (1)
Pierre Ramognino

La richesse des fonds marins de la baie
d'Arzew a permis aux gens de mer de pratiquer
toutes sortes de pêches, avec filets traînants,
filets flottants, palangres, lignes de fond,
nasses etc...
A chacun de ces engins correspondait une
spécialité marine et des prises de poissons
différents, avec des bateaux et des engins
appropriés.
On a ainsi connu les chalutiers et, juste avant,
les "pareilles", naviguant à deux pour traîner
l'engin de fond connu sous le nom de filetbœuf, au prix de prouesses "voilières" inouïes.


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Ensuite pour la même pêche, un seul chalutier
traînant le même filet-bœuf grâce à des
panneaux de fond dont l'orientation particulière
permettait au filet de rester ouvert pendant la
traîne. Les derniers maîtres de ces bateaux ont
été les frères Angelotti et les Ferrer-Boronad
(El LLout).
Cette pêche au chalut était très contestée par
les petits pêcheurs et les écologistes de
l'époque en raison de la destruction des fonds
marins et la prise trop abondante de poissons
immatures par suite d'un maillage trop serré
des filets.


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De la même famille que ces filets traînants,
deux autres filets semi-traînants plus fragiles
et moins destructeurs sont le TARTANON
(petite SENNE) dont les ailes ne dépassent
guère 12 ou 13 mètres (5 ou 6 brasses) un
métier d'appoint et le BOLITCHE ou SENNE,
RISSOLE en Italien.
Pour les pêcheurs le "BOLITCHE" était "l'Arte
Real " "l'art royal", l'ancêtre des filets puisque
Saint Pierre, quand il n'était que Simon le
pêcheur, s'en servait déjà dans le Lac
Tibériade et la légende dit que cette pêche fut
l'occasion pour Pierre-Simon de se montrer un
jour très ingrat envers Jésus. Et pour les
siècles des siècles, le poisson "Saint Pierre"
restera le témoin de cette ingratitude.


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Cet engin a été introduit en Oranie et à Arzew
vers 1852, depuis Gênes, qui n'était pas encore
italienne, par Giuseppe Ramognino, fondateur de
la lignée du même nom et époux de Maddalena
Guastavino.
Le dernier BOLITCHE de cette famille a été
vendu en 1961 à un pêcheur algérien par les
arrière-petits fils de Giuseppe, Pierrot et
Jeannot de la 4 ème génération des Ramognino
d'Algérie.
Il est d'autres filets, dits "filets flottants"
parce qu'ils sont toujours maintenus par des
flotteurs de liège au-dessus du fond. Les uns
sont fixes et les autres dérivants.


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Ce sont le SARDINAL, les bonitières, les filets
à thons que l'on pêchait "à l'éclair" que
lançaient les bancs de bonites, de bachorètes,
de thons bleus ou de thons dans la nuit
profonde. C'était la pêche 'AL LLAMP" (à la
lumière). Les spécialistes arzewiens furent
Juanico Lubrano de Lucien et les Fiorentino.
Autres filets flottants : le LAMPARO et le
RING-NET pour la pêche au feu, à la lumière
et la MADRAGUE du Phare d'Arzew, filet fixe
à grand rendement. Pêche déjà industrielle de
la famille Lubrano-Rapentis apparentés à la
famille Diacono. Les Lubrano San Tomas
pêchaient eux au TREMAIL, déformation de
"Trois mailles".


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De nombreux pêcheurs utilisaient des
PALANGRES ou des NASSES et des
générations entières de pêcheurs d'Arzew ont
ainsi vécu de la mer qui jamais ne les
abandonna. L'un d'entre eux, Jaime Sau, dont
le surnom était "Caoutchouc" tellement il était
grand, souple, élancé, était le spécialiste
jalousé, des prises de langoustes. Personne
d'autre que lui, ne connaissait le "coin" aux
langoustes dans la mer profonde et Caoutchouc
est parti dans l'autre monde sans avoir révélé
son secret à qui que ce soit. Et les langoustes
arzewiennes attendent un autre pêcheur de la
classe de...Caoutchouc


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Arzew a vécu de la mer, par la mer et pour la
mer. Sa population de base, la plus nombreuse
étaient ces pêcheurs et marins, espagnols et
italiens, quelques descendants de métropolitains
dont Mr Lepée, le scaphandrier chargé de
veiller au bon état des parties immergées de
nos quais où s'amarraient les embarcations de
pêcheurs: le 2 ème quai où le poisson pêché
dans la journée était vendu à la criée par les
mareyeurs: le 3 ème quai ou quai de l'alfa et
de tout le frêt reçu de France ou expédié en
France et enfin la jetée chargée de protéger le
port et la plagette des vents dominants du
Nord-Ouest.


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Vue générale du port avec le DUQUESNE amarré à la jetée dite de l'ABATTOIR.

Sur les pêcheurs, leur origine, leur organisation
sociale on a beaucoup parlé et quelquefois écrit.
Et pas toujours pour leur rendre justice, sans
référence à la dureté de leur vie, aux dangers
encourus et à leur vaillance, à leur esprit
d'entraide au moment du danger et à leurs
différences, quelquefois antagonistes, suivant le
métier pratiqué.


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Et nos pères, grands pères, et arrière grands
pères ont eu à subir par exemple les "
jugements" d'un certain Monsieur A. Gruel,
Professeur au Muséum national d'Histoire
naturelle et par ailleurs, conseiller technique au
ministères des Colonies.
Citons :" La diversité des races et d'origines
des pêcheurs n'est pas faite pour développer la
pêche et surtout la moderniser et
l'industrialiser... Le malheur c'est que les
parents ne tiennent pas suffisamment leurs
enfants et ne semblent avoir sur eux aucune
autorité, les laissant vagabonder et prendre de
mauvais instincts dans la rue et ailleurs...


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J'ai pu me convaincre, que sauf exceptions
heureuses, où l'on trouve des hommes
travailleurs, sobres, aimant leur métier,
beaucoup trop de pêcheurs sont paresseux et
noceurs. Dès qu'ils ont vendu un peu de poisson,
ils ne font plus rien, courent de cabarets en
cabarets et dans certains établissements que la
police tolère mais que la morale réprouve, sans
souci du lendemain, vivant au jour le jour et
cherchant à vendre leur marchandise le plus
cher possible pour gagner davantage en
travaillant moins...


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Tandis que les colons, en grande partie
français, représentant une élite instruite et
énergique capable d'une adaptation rapide, ont
créé de toutes pièces une agriculture plus
scientifique que celle de la Métropole, les
premiers colons maritimes, produits exclusifs de
l'immigration étrangère venaient s'établir en
Algérie en apportant leurs méthodes millénaires
et sans avenir...Ces premiers colons maritimes
proviennent de la partie la plus misérable, la
plus arriérée, la plus illettrée, la moins
perfectible et par conséquent la plèbe maritime
de l'Espagne et de l'Italie...C'étaient de vrais
déchets sociaux. La loi de 1885 qui fit de ces
sortes de parias, des citoyens français, n'a
malheureusement pas changé grand chose à leur
mentalité."


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Mais oui, cela a été écrit et pensé.

La France heureusement a envoyé en Algérie,
d'autres de ses fils, instituteurs, prêtres,
ingénieurs, fonctionnaires, paysans, qui firent
de l'Algérie la perle de l'Empire, sans doute
aucun, mais surtout une terre fraternelle et
féconde. La petite ville d'Arzew, véritable pays
du "matin calme" est l'exemple-type, de ce que
la France Républicaine a pu construire de beau
et de grand dans le monde: une société de
paix, de liberté, d'égalité et de fraternité,
comme on le voit sur la photo qui va suivre .


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La pêche à Arzew (2)
Pierre Ramognino

La pêche est l'activité essentielle parce que
vitale. Nous avons évoqué ci-dessus, les
embarcations et les engins utilisés. Le poisson
pris dans la journée, dans la nuit, ou à l'aube
(alba) était acheté par les mareyeurs à la
"criée" suivant la bonne règle: acheter le
meilleur marché possible et revendre le plus
cher possible.
Mais ne voyons ici que l'aspect pittoresque de
cette criée.


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Pêcheurs en tenue de travail, magnifiques de
prestance, de dignité, mareyeurs et la foule
des curieux, le cri monotone des prix du poisson
mis aux enchères, c'était de 16 heures à 18
heures un spectacle d'une vie exceptionnelle qui
attirait chaque jour un immense public.
Quels étaient les poissons mis aux enchères à la
criée d'Arzew ? Bien sûr le meilleur de toute la
Méditerranée. Bien sûr, c'était aussi ce que
disaient les pêcheurs d'Oran, de Beni-Saf, de
Mostaganem...Oui..., mais nous nous ne
mentions pas. C'était la vérité !
Poissons pêchés par les filets flottants: le
poisson dit « bleu » :


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sardines (sardinas) , allaches (allaches),
maquereaux (cavailles), melvas (melvas), bonites
(bonitos), bacorètes, thons gris (tonines)
Espadons (pèch d'Espa, poisson épée) . Noms
des spécialistes de ce type de pêche: Lubrano
et alliés aux Toscanini, Diacono, Fiorentino...
Poissons péchés par les bolitches et chalutiers :

Tout le "poisson bon" autrement dit le poisson
noble: rougets, vives-vipère et leur dard
venimeux, rascasses et turbots, Saint Pierre et
balistes et leur vilain nom (Khaputa)"fils de
p...".
Poissons plus courants :


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Les djérets (nom français inconnu) mais le
meilleur poisson à griller et le meilleur poisson
pour la soupe de poisson; poulpes, calmars,
seiches.
Noms des spécialistes de ce type de pêche:
Giuseppe Ramognino, initiateur du premier
bolitche, engin venu tout droit de la Riviera
italienne et plus précisément du golfe de Gênes
et du petit port de Varazze, le second
Giuseppe, ses fils et petits-fils, Pierre, Benoît,
Emmanuel, puis ses arrière-petits fils Pépet,
Pierrot, Jeannot continueront la tradition mais
cette 4 ème génération abandonnera la pêche
pour exercer les métiers de cheminot,
instituteur, douanier...


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Autres familles "bolitchères" les Perrello
(Frasquito), les " Motril", le père puis ses
enfants Pepico et Manolo et enfin Eduardo,
tous marins très rudes, droits, courageux, très
susceptibles et rigoureusement attachés aux
règles élaborées pour éviter les "néfras", ou
violentes bagarres pour les tours de pêche.
Pour les chalutiers, citons les noms des
Boronad, d'El Mellat (le sans dent), les
Angelotti.. C'était les riches de la pêche, très
durs dans le combat social. Mais c'est que leur
vie était très dure aussi, compliquée et
difficile. Mais ils étaient aussi du clan des
"Blancs" et leur équipage du clan des "Rouges"
et les chocs étaient inévitables.


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Ainsi allait la vie !!
Leurs prises ? souvent merveilleuses, les
rougets, les soles, noires ou blondes, les
turbots, les saint-Pierre et par casiers entiers,
40, 50, 70 casiers de 10 ou 12 kilos chacun.
Ceci entraînait l'interdiction de pêcher au
bolitche et au chalut du 1er Juillet au 15
septembre.
Mais les poissons très beaux, mérous,
abadèches, liches, golfars, langoustes et
homards étaient le lot des méticuleux du
palangre, de la ligne de fond, de la nasse, les
Lubrano (Balandro), les Caldero, dont Jean
François Sanchez (Juanico), champion de France
du 400 mètres nage libre, les Barcelo, les
García "Botifara".


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Cette dernière famille vit une épouse
accompagner son mari en mer et en "pantalon"
pour naviguer. Il fallait un certain courage pour
affronter les interdits. Ils l'eurent.
La population des pécheurs était une population
turbulente, aux oppositions violentes dans le
même métier ou dans des métiers différents
mais toujours unies dans les circonstances
graves de la vie ou les conflits sociaux ou face
à l'administration. Ceux des nôtres qui
descendent de ces familles de pêcheurs, n'estce pas Pierre, Matthieu, Norbert, Elisabeth
sont particulièrement fiers de leurs ascendants
et c'est pour eux que nous avons tenu à
rappeler leur vie. Ils revivent ainsi.


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Le port
Pierre Ramognino


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Nous avons déjà dit le rôle du 2 ème quai, lieu
de la vente de poisson à la criée. Le 3 ème
môle plus étendu était le quai des marchandises
permettant à 3 ou 4 cargos de s'amarrer. Les
terre-pleins de stockage des marchandises
étaient vastes pour le vrac, l'alfa, le sel, le
ciment et les colis venant de la métropole ou y
partant ou bien pour l'Angleterre, l'Espagne ou
l'Italie.
L'alfa: En tonnage la marchandise la plus
importante du port c'était l'alfa exporté qui
provenait des Hauts Plateaux algériens. Il
arrivait par wagons entiers sous forme de
bottes d'une centaine de kilos.


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Les dockers d'Arzew pouvaient, avec un seul
crochet pour manipuler ces bottes, et en deux
jours et demi ou trois jours, charger les cargos
anglais de 8, 9 ou 10 000 Tonnes. Ces dockers
tous arabes n'ont perçu qu'en 1936 les
avantages de leurs camarades métropolitains.
Le sel: La deuxième marchandise en tonnage, le
sel, récolté dans les salines d'Arzew Saint-Leu à
une dizaine de Km du Centre-Ville. Les
marocains, employés pour cette récolte étaient
considérés comme des agriculteurs puisqu'il y
avait récolte et payés comme tels. Ce sel stocké
sur le quai était chargé d'abord à la pelle et les
équipes étaient nombreuses puis fut utilisé un
tapis roulant qui déversait directement dans les
cales des bateaux à destination des usines
chimiques des Bouches du Rhône…


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Marchandises diverses:
Tuiles de Marseille, ciment, et tout-venant.
Les tuiles de Marseille nécessitaient pour leur
débarquement un personnel nombreux. Les
dockers ne suffisant pas, des jeunes et nombre
d'étudiants désargentés à la veille des fêtes
d'Arzew, se faisaient embaucher pour la durée
du déchargement. Ils terminaient la journée,
rouges de la poussière des tuiles et pour s'en
débarrasser, l'eau manquant dans la plupart des
appartements, ils plongeaient dans les eaux du
port pour des jeux de détente. Nous sortions
de l'eau, beaux comme des milords, ayant
gagné pour la journée ...45 sous. Le petit cargo
à tuiles portait le joli nom de S/S Georges
Henri.


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Le ciment était réservé aux professionnels. Les
sacs déchargés pesaient lourd et blessaient
cruellement les épaules des dockers qui avaient
tout de même droit à des soins et à un demisalaire pendant une dizaine de jours. Cela
s'appelait avec les autres blessures toujours
possibles "taper le macadam".
Pour ordonner ces travaux de quai, il y avait
des spécialistes hautement qualifiés :
Les acconniers d'abord pour le compte desquels
les dockers travaillaient dans des conditions
souvent conflictuelles. C'étaient MM Jules et
Edmond Tournut et Solvès.


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Puis ce fut toujours Mr Solvès et l'héritier des
Tournut, Marc Tournut, qui devint un moment
maire d'Arzew, mairie conquise sur la gauche
conduite par Pierre Ramognino, instituteur,
secrétaire de l'Union locale des Syndicats CGT.
Les pilotes du Port, MM André Pisibon et
Samani qui aidés par leur vedette faisaient
entrer et sortir dans et du port et manœuvrer
dans le port tous les cargos qui faisaient ainsi
la vie de la cité.

Les "Shipchlanders" dont les Dubus.
fournisseurs d'avitaillement pour les navires
marchands.


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Autres activités industrielles:
Pétrole et essence apportés par mer depuis Fos
étaient conditionnés en bidons de 5 litres pour
le pétrole dans 5 usines pétro-chimiques. Le
soufre, venu brut depuis Naples (Le Vésuve)
était transformé en fleur de soufre dans l'usine
du Fort du Sud et revendue ensuite aux
propriétaires terriens pour la désinfection des
pieds de vigne. La fleur de soufre, produit pur,
était mélangée aussi au miel pour soigner les
maux de gorge des enfants.

Voilà rapidement évoquées les activités d'un
petit village, d'une petite ville, Arzew, pleine
de vie, de vitalité et de dynamisme dont chaque
Arzewien peut être fier et nous le sommes.


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Les personnalités
Pierre Ramognino

Les Politiques:
Le premier maire civil, après les
administrateurs militaires fut Mr Grégoire, élu
en 1898 et aïeul de la famille du pharmacien du
village, Roland Villot.Parlant le français, sa
langue maternelle et le valencien, Mr Grégoire
passa beaucoup de temps à essayer de
convaincre ses concitoyens étrangers de faire
leur demande de naturalisation.
En effet, nombre d'Européens, les espagnols
surtout, ne souhaitaient pas toujours se
naturaliser.


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Les natifs de la Péninsule italienne, Génois,
Vénitiens, Napolitains de Naples ou des Iles
Ischia ou Procida, les Florentins, les Parmesans
et ceux d'après, furent naturalisés en bloc pour
le jour anniversaire du premier centenaire de la
Révolution française en 1889, sous peine
d'interdiction de pèche sur les côtes françaises
d'Algérie.. Les demandes de naturalisation des
espagnols demeurèrent individuelles. Les fils de
ces naturalisés furent automatiquement
français.


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L'un des plus difficiles à convaincre et qui
finalement ne se laissa pas convaincre fut
Djouan Ferrer qui né à Calpe (Levant espagnol)
vint à Arzew dans les bras de sa mère y vécut
une vie entière et y fut enterré.Sa réponse à
Mr Grégoire qui lui disait "Djouanet (Petit Jean)
"fété francès" (Fais toi français) fut toujours
"No vuiq feme francès" (Je ne veux pas me
faire français).
Le père de ce Juan Ferrer vint à Arzew (entre
1845-1850) avec une manade d'ânes
d'Espagne, plus grands que nos baudets, ânes
superbement harnachés à la manière araboandalouse et travailla pour le compte du Génie
militaire français à l'édification du Pavillon des
Officiers, du mur d'enceinte de la ville, du
Fort du Sud et du Fort du Nord.


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Son fils lui succéda. Jean Ferrer est l'aïeul
maternel des Ramognino d'Arzew.
Après Mr Grégoire il y eut d'autres maires
civils Ce furent:
en 1919, Jules Tournut, père
en 1925, Maitre Henri Jeamot, notaire
en 1941, Maire par délégation spéciale de
Vichy, Edmond Tournut puis le Doicteur Jean
Miquel Maillé
en 1943, Maitre Paul Denis, Notaire par
délégation du général Giraud fut récusé par "la
France combattante" d'Arzew, animée par P.
Ramognino et remplacé par Victor Chabert,par
délégation du Général de Gaulle.


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en 1945, Felix Rudel, acconnier, après élections
normales.
en 1950 Marc Tournut fils d'Edmond
Les premiers maires, Grégoire,Olivier, Testud,
Chasseloup-Laubat, Valois et Suzzarini...
avaient été désignés ou élus en leur qualité de
notables, sachant lire et écrire et surtout
venant de France.
Le dernier maire, Me Henri Jammot, radical
socialiste, fut le dernier notable élu. Il exerça
son mandat pendant plus de 20 ou 25 ans.


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Il fut aidé dans sa tâche par son premier
adjoint, Mr Edmond Tournut et par le Docteur
Miquel Maillé, un grand et honnête homme, qui
décéda pauvre après avoir soigné tout Arzew et
avoir mis au monde, aidé en cela par Madame
Guigne, sage femme, la presque totalité des
petits hommes et petites femmes de notre ville.
Autres adjoints de Me Jammot: Archange
Favorito et Mr.Guigne.
A partir des années 30 et après la guerre 3940, la politique ne sera plus exercée par les
seuls notables mais par des citoyens engagés
politiquement PC, PS, PPF de Jacques Doriot,
transfuge communiste, le PSF du Colonel de la
Roque etc...


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Après la deuxième guerre mondiale, les joutes
politiques se déroulèrent entre les forces de
gauche et celle d'une droite "civilisée" c'est à
dire non fasciste ni nazie. La gauche reste au
pouvoir une dizaine d'années, son leader étant
Pierre Ramognino, instituteur, socialiste et
syndicaliste. Marc Tournut, acconnier,
représenta le courant conservateur et il
exercera le dernier mandat électif comme maire
jusqu'en 1962. Les luttes politiques d'Arzew
furent très dures mais cependant sympathiques
et pleines de générosité.


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Autres personnalités:
Directeurs ou Directrices d'école: MM Ros,

Chabert, Fermier, Mesdames Cantraud,
Marfaing, les instituteurs, MM Gély, Nègre,
Victoria, Mr et Mme Gouragne, Roca Georges,
Alex Guenoun, Patoureaux etc...

Entrepreneurs et Commerçants: Mr Ribaga et
ses enfants, Charles et Camille (Maçonnerie).
Mr Bordes (Tuiles et briques), Micalet Diaz
(fournitures marines). Un des maîtres en
sciences des pèches, Pierre Soler, Perret el
Rodj (Pierre le Rouquin)pour ses amis, Pierre
Albentosa (électricité), Gaby Perretti
(Libraire), Marchado et Angellotti (Autobus),
Amsallem, Laurent, Scotto, Rivero, Roquet,
propriétaires de café-bars,


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ainsi que Mme Ripoll avec ses filles Germaine et
Yvette. Une mention spéciale pour notre
facteur, Mr Hamri, toujours si serviable.

Syndicalistes: Pierre Ramognino, secrétaire
fondateur de l'Union locale des Syndicats CGT,
la CGT unitaire de Léon Jouhaud, avant la
scission communiste. Michel Angelini, François
Ramirez, Pépico Rodriguez, Les frères Lubrano,
Josep et Michel, Micho Diaconno pour le
Syndicat des gens de mer, les vaillants des
vaillants et d'autres, Albert Travet, Kachar,
Nahas, Traïda pour les dockers, un magnifique
syndicat de lutteurs exemplaires.


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Parmi les leaders politiques du Deuxième
collège, Mr Boukri, 1er adjoint, le plus mesuré
des hommes dans les revendications et le plus
dévoué des édiles au service de tous ses
concitoyens, européens et musulmans.
La communauté juive, très réduite à Arzew, ne
comprenait que des amis de toute la population,
toutes tendances réunies. Ils avaient nom:
Benyamine, Benayoun, Vidal, Khalifa,
Choukroun, Bettan, et parmi les meilleurs
d'entre eux qui étaient si bons, les Benhamou,
dont l'un des fils mourut pour l'Espagne
républicaine et les Benichou, Gaston et Zouzou,
méritent la mention des meilleurs d'entre eux
et d'entre nous. Arzew fut toujours la "Cité de
la Fraternité".


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Parmi les autres personnalités de la collectivité
rendons hommage à MM Bonnet et Danjean,
fonctionnaires des finances, Delpy Huissier,
Games, Juge, les épiciers Loisel et Joseph
Beltra qui auraient pu devenir riches et
restèrent pauvres.

Les Arzewiens peuvent être fiers de tous les
leurs, de toutes les familles qui choisirent
Arzew pour vivre dans la dignité, le dévouement
et l'honnêteté.
Pardon à tous ceux qui ne sont pas cités mais
qui vivent dans nos cœurs.


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Les habitants
Pierre Ramognino

A propos des diverses populations de notre
village, il convient de noter que la communauté
musulmane n'était pas majoritairement en
nombre à Arzew. Il y aurait même eu une assez
importante majorité européenne chez nous. Les
deux fractions de la populations, trois si l'on
compte la communauté juive, connurent donc
des situations peu ou moins conflictuelles
qu'ailleurs dans notre beau pays.


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Les langues communes étaient le français bien
sûr, un peu difficile pourtant pour certains et
le valencien, cette langue du Levant espagnol.
Pratiquement toutes les communautés parlaient
cette langue, d'où une communication facilitée
entre tous. Personne n'était complètement isolé
de son voisin par une langue incompréhensible.
Il convient aussi de rappeler la communauté de
métier, la majorité de la population vivant de la
mer et par la mer.
Dans nombre de maisons aussi, le "patio"
réunissait les membres de toutes les
communautés et les échanges en étaient
facilités.


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Les plus isolés en fait étaient les membres de
la communauté juive mais non les Benhamou ou
les Bénichou qui étaient "nous". Si les liens de
travail et la cohabitation dans les cours étaient
réels, cela n'empêchait pas les membres de la
communauté musulmane de se retirer après la
vie commune de travail, partagée en ville ou sur
le port, de se retirer dans son douar de la
Guetna, pour une vie séparée et particulière.
Les femmes musulmanes dans leur éloignement
et le mystère de leurs voile qui ne laissaient
apparaître qu'un seul oeil, restèrent jusqu'à la
fin, dans un monde inaccessible.


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Un dernier signe de l'esprit fraternel qui
régnait à Arzew, c'est la direction de l'école
de la Guetna assurée par MM Thubert et Lili
Benyamine. Elie Benyamine répandit chez ses
élèves, tous musulmans, les idées de tolérance,
de respect mutuel, d'amitié souvent et le sens
de la communauté arzewienne.

Avant d'être musulmans, juifs, français,
espagnols, italiens nous étions Arzewiens,
amoureux et fiers de notre village.


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C'est ce qui explique sans doute que la tragédie
que l'Algérie a vécue et dans les derniers jours
de l'histoire française, que seuls payèrent de
leur vie, l'employé musulman de chez Mr
Baudet, le marchand de liqueur Driss, et notre
ami François Perlès qui tenait un petit café
entre la Pharmacie de Roland Villot et le vieux
couvent de nos petites sœurs "Trinitaires".
Même ainsi cela fut trop !
Ainsi Arzew put être cité, à la fin de 7 ans de
guerre comme le "pays du matin calme", cité qui
n'est plus nôtre, nous qui vivons notre diaspora
mais de tout notre cœur et de toute notre âme
nous avons ressenti l'immense douleur de notre
séparation, la perte de notre belle Algérie et
de notre village.


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Citons pour finir quelques uns des membres de
la communauté musulmane qui furent longtemps
des amis: l'adjoint municipal Boukri, Abdelkader
Saharaoui, les Fodil, les Traïda, les
Kachars...Ils font partie de notre peine
puisqu'ils ont aimé la France et notre petite
ville qui était aussi la leur.
Et puis on ne peut parler d’Arzew sans évoquer
toute la famille Zaragosa, et leurs magnifiques
enfants …
Merci au site http://www.arzew.free.fr

C’est fini … en attendant la suite ….