Une promenade parmi les richesses archéologiques de Tarente INDEX LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A.

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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

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vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
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LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 2

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 3

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 5

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 6

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 11

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 12

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 13

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

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vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 21

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 22

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 23

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 25

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 26

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 31

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 32

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 33

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 34

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 35

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
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LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 36

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 37

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 41

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 42

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 43

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 45

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
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LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


Slide 46

Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.


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Une promenade
parmi les richesses
archéologiques de
Tarente

INDEX
LA VILLE DE TARENTE AU IVe SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE
MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE A TARENTE
CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE
AU TEMPS D’ARISTOSSENE
LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA BEAUTE

LA MUSIQUE A TARENTE AU IVe SIECLE
LE SPORT A TARENTE AU IVe SIECLE
LA FEMME A TARENTE AU IVe SIECLE
LA CHASSE ET LA GUERRE

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE
DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE
LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE
LA BACCHANTE ENDORMIE

LA VILLE DE TARENTE AU IV e SIECLE AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vA quand remonte la fondation de la ville de Tarente ?
La fondation de la ville de Tarente remonte au VIIIe siècle av J.C.

vD’où proviennent les colonisateurs de la ville de Tarente ?
Les colonisateurs de Tarente proviennent de la Laconie : la région basse de la péninsule du
Péloponnèse.
vOù débarquent-ils ?
Ils débarquent à Satyrion, à quelques kilomètres de la ville pour trouver des terres à coloniser et
des débouchés à leurs produits. En 706 av J.C., les colons grecs chassent les indigènes vers
l’intérieur des terres et s’installent en ville, à un endroit appelé “ le rocher du thon ”. C’est l’entrée
principale et unique pour accéder à la mer intérieure (Mar Piccolo).
vQui sont les auteurs grecs qui nous parlent de la colonisation de la ville ?
Les auteurs littéraires qui ont attesté la colonisation de cette ville de la Grande-Grèce sont :
Antiochos et Ephoros de Cumes en Eolide. Ces auteurs qui ont vécu respectivement au IVe s et
Ves av J.C.sont cités par le géographe Strabon (I s av J.C.)

vQuelles sont les raisons qui ont poussé les colons spartiates à émigrer ?
Les vrais motifs de l’établissement des Spartiates à Tarente sont de nature économique et politique.
Les Parthéniens sont les fils illégitimes de leur ville.
Au moment où Sparte se bat contre Messène, les guerriers les plus anciens ne pouvant abandonner le
champ de bataille, envoient les guerriers les plus jeunes à Sparte pour s’unir avec les femmes et les
filles vierges. Les enfants qui naissent ne sont reconnus ni légitimes ni citoyens. Phalante, leur chef,
veut inciter ses compagnons à se révolter. Il est démasqué et reçoit l’ordre d’abandonner Sparte. Il se
rend à Delphes pour consulter l’oracle qui lui dit qu’il doit devenir le fléau des Iapyges : des
habitants du Salente. Ils partent donc et s’installent pacifiquement à Satyrion où ils fondent un
sanctuaire dédié à Perséphone.
vComment a t-on pu attester la présence des colons Spartiates à Satyrion ?
On a retrouvé sur le site de Saturo à 12 km de Tarente, les restes d’une présence grecque remontant
au dernier quart du VIIIe siècle av J.C, attestée par des céramiques laconiennes à décor géométrique
tardif.
vOù s’installent les colons grecs à Tarente ?
Ils s’installent dans la vieille ville actuelle, où ils fondent leur acropole. C’est la partie la plus haute
de la ville et la mieux défendable. L’acropole est fortifié et signifie en grec forteresse. C’est le lieu où
les colons grecs érigent les temples et les lieux de culte. Le site est beaucoup plus étroit qu’il ne l’est
aujourd’hui, et il n’existe pas le canal navigable, creusé en 1480. La partie basse de la ville où se
trouve aujourd’hui le port de pêche (Marina) a été dégagée au moment de l’occupation byzantine au
IXe siècle après J.C., et donc se présente certainement aussi de façon escarpée au moment de
l’occupation grecque.

vComment se présente l’acropole ?
A l’emplacement du canal navigable, il y a un fossé et un mur de fortification. Une rue centrale
(Plateja) traverse l’acropole et des rues perpendiculaires (Stenopoi) donnent accès au port.
vOù se trouve l’Agora ?
A l’emplacement actuel de la place Garibaldi ou en tout cas très proche de ce lieu a été localisé
l’Agora. C’est la place publique, le coeur de la ville grecque et le lieu de réunion de l’assemblée
populaire. Ses fonctions religieuses, politiques, commerciales en font le point de référence de toute la
vie urbaine. L’agora a la même valeur que le Forum romain. Sur l’Agora, se trouve la statue
colossale en bronze de Zeus fulminant, haute de 17m, dont la base est mobile. Cette statue a
probablement été réalisée par Lysippe.

MONUMENTS ET LIEUX PUBLICS DE L’ANTIQUE TARENTE.
vQuels sont les monuments et les lieux publics de l’antique Tarente ?
Le musée : l’édifice sacré aux muses où les poètes et les hommes de lettres se réunissent.
Le gymnase : où les athlètes s’entraînent et s’éduquent , car des maîtres y donnent des leçons de
musique, de philosophie, de mathématiques.
L’auleterion : le lieu pour les concerts de musique, de flûte surtout.
Le théâtre.
Un grand sanctuaire à Perséphone est établi depuis le VIIe siècle av J.C. au promontoire du
Pizzone.
A l’emplacement de la place du Château, est érigé un temple dorique. Les colonnes du temple ont
été englobées dans le couvent des Célestins, au XVIIe siècle. En 1966, quand la chapelle de la
Trinité a été démolie, on a mis à jour les colonnes.
Le temple remonterait au VIe siècle av J.C. Les colonnes sont hautes de 8,47 m avec un diamètre
de 2,05m. Elles possèdent 24 rainures. C’est le temple en grec le plus ancien de la Grande-Grèce
qui est certainement dédié à une divinité féminine qui semble être Perséphone, et non pas
Poséidon. La déesse est souvent représentée sur les statuettes du musée avec un haut couvre-chef.
On a retrouvé près du temple des petits os d’animaux attestant les sacrifices, et des lucernes
indiquant un culte nocturne.
Un temple à Aphrodite s’élevait à l’emplacement actuel de l’église de San Agostino.
Le port se trouve situé dans la petite mer, à la hauteur du jardin public qui est aujourd’hui la “ Villa
Peripato ”.
Le Forum des marchands existe : marché de la laine et des étoffes . marché de la viande.
Le Prytanée : le tribunal de justice, dont les juges vont jusqu’au nombre de dix.

CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DE LA VILLE DE TARENTE.
vQue se passe-t-il à partir du Ve siècle avant J.C. ?
Tarente est engagée, au Ve siècle av J.C . dans des luttes continuelles contre les Iapyges et les
Messapiens. La ville de Carbina, ville messapienne est prise par Tarente. C’est une tentative
d’expansion territoriale mais il s’agit aussi de razzias entreprises dans le but de constituer une classe
servile et d’acquérir de la main d’œuvre.
vPourquoi la date de 473 av J.C, est importante pour les Tarentins ?
En 473 av J.C., la défaite des Tarentins, alliés avec les Reggiens, sont battus. C’est un véritable
massacre. A la suite de ce désastre, une nouvelle politique est décidée.
vQuel type de gouvernement apparaît ?
Le gouvernement change d’un régime aristocratique de type oligarchique à un régime démocratique
dont le pouvoir exécutif est tenu par un collège de stratèges qui commande l’armée et préside
l’assemblée populaire (la Boulè).
vComment les Tarentins marquent-ils leu victoire successive sur les Peucétiens,
peuple indigène voisin ?
Les Tarentins offrent à Delphes deux dons, selon le témoignage oculaire de Pausanias. L’un,
commandé au sculpteur Agelades d’Argos représente un butin de guerre sous forme de chevaux et de
femmes ; l’autre, dû à Onatas d’Egine, était un groupe constitué, entre autres, d’Opis, roi des Iapyges
tombé dans la bataille, entouré des symboles de la ville : le héros éponyme Taras, Phalanthe et un
dauphin.

vPourquoi en 433 av J.C. Tarente fonde –t-elle une nouvelle colonie ?
Cette colonie prend le nom d’Héraklée, l’actuelle Policoro en Basilicate. Cette fondation marque la fin
d’une guerre de dix ans menée par Tarente contre les Thuriens, colonie panhellénique, pour la
possession de la ville de Siris qui était très riche.
vQu’est-ce qui est construit à Tarente à partir de 450 av J.C. ?
On construit à Tarente une énorme ceinture de murs longue de 12 km. La nécropole devra être située à
l’intérieur des murs.
vQuel est le moment de plus grande splendeur pour la ville ?
C’est dans la première moitié du IVe siècle, de 367 à 360 av J.C., durant le gouvernement d’Architas
que la ville atteint son moment de plus grande splendeur. Il gouverne comme unique stratège et est réélu
sept fois. Tarente devient la métropole la plus importante de la Grande-Grèce. Elle s’enrichit de
monuments, de temples, d’édifices. On émet de nouvelles monnaies et des médailles, et la ville atteint
un exceptionnel développement économique et commercial. Architas est non seulement un stratège,
mais aussi un philosophe, disciple de Pythagore. C’est un grand mathématicien et un musicien. Il écrit
de nombreux traités à ces sujets. Il invente même des jouets dont une colombe mécanique et un jeu
appelé “ raganella ” (u’ ruèzzele). Il est tempéré, prudent, sage et juste.
vPourquoi la ville entre –t-elle dans une période de décadence après le
gouvernement d’Architas ?
La pression des Lucaniens sur les frontières du territoire contrôlé par Tarente contraint celle-ci à
organiser sa défense qu’elle confie à des mercenaires; ceux-ci provoquent peu à peu son affaiblissement
politique et militaire.

vQui est Archidamos ?
C’est le roi de Sparte, appelé par les Tarentins. Il meurt dans un combat contre les Messapiens sous les
murs de Manduria en 338 av J.C.
vQue fait Alexandre Le Molosse ?
Alexandre le molosse, roi d’Epire, appelé par les Tarentins, réussit à obtenir l’alliance ou la neutralité
des Messapiens, des Peucétiens et des Dauniens. Il bat plusieurs fois les Lucaniens, les Bruttiens et les
Samnites et domine un vaste territoire. Il signe un pacte d’alliance avec Rome. Les Tarentins ont peur
de sa puissance et l’abandonnent. Il meurt dans un combat contre les Bruttiens en 331 av J.C.
vQue réussit à faire Cléonime de Sparte ?
Son armée est si nombreuse qu’il réussit à convaincre les Lucaniens à renoncer à leurs prétentions. Les
Romains signent un traité d’alliance avec les Tarentins par lequel ils s’engagent à ne pas dépasser le cap
Lacinium près de Crotone, reconnaissant ainsi la prépondérance de Tarente sur la mer Ionienne et sur
l’Adriatique. (303 av. J.C.)
vPourquoi les Tarentins demandent-ils l’aide de Pyrrhus, le roi d’Epire ?
Les romains violent le traité d’alliance de 303 av J.C. et leur flotte apparaît au large de la ville. Pyrrhus,
malgré des victoires initiales, est battu en 275 av J.C. et rentre en Grèce où il meurt à Argos deux ans
plus tard. Milon, représentant militaire du roi d’Epire en Italie, remet la ville aux Romains.
vComment le statut de la ville change-t-il à partir de ce moment ?
Tarente devient alliée navale de Rome et doit lui remettre un tribut et fournir des navires en cas de
nécessité. Les Romains imposent la présence de leurs troupes dans la ville.

vA qui les habitants de Tarente font-ils alors appel ?
Ils font appel à Hannibal, général carthaginois qui pénètre en Italie en traversant les Alpes. Des
carthaginois s’introduisent de nuit dans la ville et la prennent (213 av J.C.). La ville n’est reprise qu’en
209 av J.C. par les Romains.
vPourquoi la date de 209 av J.C. est-elle funeste pour la ville ?
Le général romain Quintus fabius Maximus prend la ville et la saccage : la ville est rasée, ses habitants
déportés en exil et vendus comme esclaves.
vQuel est le statue de Tarente en 202 av J.C. ?
Elle devient ville fédérée romaine et il lui est interdit de battre monnaie.

vComment la romanisation s’affirme-t-elle totalement ?
En 123 av J.C. des colons campaniens s’installent à Tarente et fondent la colonie Neptunia. En 60 av
J.C. Pompée fait envoyer encore d’autres colons italiques. La ville cependant reste appréciée des
autorités romaines pour la douceur de son climat et sa façade maritime.

AU TEMPS D’ARISTOSSENE.
vPourquoi la ville de Tarente est-elle particulièrement florissante au IV e siècle av
J.C. ?
Le IV e siècle av J.C. est le moment de plus grande splendeur pour la Tarente antique. On estime que la
ville possède 300 000 habitants. C’est Architas qui, par sa sagesse, sa prudence, sa tempérance et son
grand sens de la justice à gouverner la cité de 367 av J.C. à 361 av J.C.
C’est un disciple de Pythagore, ami de Platon et fondateur de la mécanique scientifique. C’est
Aristossène qui va s’occuper d’écrire sa biographie, malheureusement aujourd’hui disparue.
vQui est Aristossène ?
Il est né à Tarente vers la moitié du IV e siècle av J.C. (354-300 av J.C.). C’est l’un des plus grands
musicologues de l’Antiquité. Il est philosophe et musicien. On pense qu’il a écrit au moins 453 œuvres
entre mémoires, traités de philosophie et de théorie musicale.
vA quelle doctrine philosophique s’intéresse-t-il ?
Il s’intéresse à la doctrine de Pythagore avant de devenir un disciple d’Aristote. On raconte qu’il aurait
voulu succédé à la direction de l’école péripatéticienne et que le choix de Théophraste à la direction de
l’école lui provoque une profonde déception. On le dit “ ennemi du rire ” et vivant de façon très sévère.

vQuelles sont les œuvres qu’il a écrites ?
Des nombreuses œuvres qu’il a écrites, seulement deux sont en partie conservées. Ce sont les
“Eléments d’harmonie” et les “Eléments rythmiques”, où il expose et traite les éléments de la théorie
musicale grecque.

vQuelle est sa pensée sur l’art
musical et sur l’esthétique ?
On peut relever dans ses écrits une pensée
esthétique sur l’œuvre d’art musicale. On a
malheureusement perdu une de ses œuvres intitulée
“ Sur l’écoute de la musique ”, dans laquelle il
soutient le caractère essentiellement actif de cette
opération, qui demande une comparaison entre le
passé et le futur. Aristossène reconnaît le rôle actif
de la mémoire dans l’intelligence de la musique,
comme il résulte d’un paragraphe des “ Eléments
d’harmonie ” :
“ De ces deux choses, la musique est coexistence :
sensation et mémoire. Il faut sentir ce qui se passe
et se rappeler de ce qui s’est passé. ”
la musique est, pour lui, un élément indispensable
de l’éducation, en tant qu’elle est capable de
bienfaits immenses au niveau éthique, comme celui
de purifier les mœurs. Il considère l’âme comme
résultant de l’harmonie entre les différentes parties
du corps. Si une partie vient à manquer,
l’inconscience et la mort arrivent.

LA RECHERCHE ESTHETIQUE DE LA
BEAUTE
L ‘éducation d’un jeune aristocrate doit passer par
la mise en valeur de ses qualités et la recherche de
l’harmonie, de l’ordre et de la beauté.
Deux pièces du musée de Tarente représentent à ce
titre la recherche esthétique de la beauté :
vLa tête d’Aphrodite en marbre (1), école de
Praxitèle, II e moitié du IV e siècle av J.C.
Les lignes très pures du visage de la jeune déesse
sont mises en relief par la blancheur brillante du
marbre, et par la coiffure élégamment relevée en
chignon et soutenue par un bandeau.

1

vLe torse en marbre d’Eros (2), copie romaine
d’un original grec du IVe siècle av JC, école de
Lysippe. La statue est sans ailes et sans bras qui
étaient tendus en avant et soutenaient la vasque
d’une fontaine. C’est un exemplaire exceptionnel
des innombrables répliques romaines qui avaient un
usage principalement décoratif.
2

LA MUSIQUE A TARENTE AU IV e SIECLE.
vPourquoi la musique et le sport sont-elles deux disciplines que l’on peut
rapprocher ?
Ces deux disciplines ont l’une comme l’autre un but thérapeutique. Non seulement, elles
recherchent toutes deux à calmer le corps, à le soumettre en élevant l’âme, mais ont chacune
comme objectif la recherche de la simplicité, de l’équilibre, de la juste mesure. Si la musique est
sans harmonie, elle dérange. Si le sport est poussé à l’extrême, il est nocif.
La musique, d’ailleurs, accompagne les athlètes durant les jeux. On fait venir les meilleurs joueurs
de double-flûte. La musique et le sport sont considérés comme les bases indispensables de
l’éducation d’un jeune aristocrate.
vQue dit Platon dans le “ Protagora ” à propos de la musique ?
“ De leur côté, les maîtres de cithare doivent enseigner aux jeunes élèves à avoir le sens de la
mesure et à se tenir loin du mal ; en outre, alors qu’ils apprennent à jouer de la cithare, ils
apprennent arithmétiquement sur leur instrument de la fine poésie, qui doit être accompagnée de
musique, les obligeant ainsi à se former sur le rythme et les harmonies, afin qu’ils deviennent
raffinés et qu’ils ressentent en eux-mêmes l’exigence d’un rythme et d’une harmonie aussi bien
dans leur conversation que dans leurs actions, exigence qui est commune à toute la vie humaine. ”
vQue dit aussi Platon dans la “ République ” ?
“ Celui qui sait unir dans la meilleure proportion la gymnastique et la musique et qui réussit à les
faire pénétrer dans son âme de manière équilibrée, celui-là pourra être nommé le musicien
parfait ”.

vQuel est le matériel musical que possède le musée de Tarente ?
Le musée archéologique de Tarente conserve des fragments et des modèles d’instruments musicaux,
des statuettes en terre-cuite en train de jouer de la cithare et du tambourin, des vases peints avec
l’image d’hommes et de femmes en train de jouer de la flûte ou de la cithare.
Des témoignages qui remontent entre le IVe et le I e s av J.C. et expriment l’importance de la
musique dans le monde grec, ou mieux de la mousiké, l’art des muses donnée aux hommes par Zeus,
qui ne se réfère pas seulement à la mélodie mais comprend la poésie et la danse.
La musique accompagne surtout la vie de l’homme dans sa vie quotidienne, dans les courses, dans
les symposiums et au théâtre, dans les rituels de la religion et de la mort, dans les combats militaires.
Le matériel que le musée possède provient de la nécropole de l’ancienne ville. Ce sont des
témoignages très précieux pour la fragilité et détérioration des instruments dans le temps. Des
témoignages écrits d’auteurs racontent que la culture musicale se diffusa dans la Grande- Grèce
grâce aux doctrines orphique et pythagoricienne.

vQui sont les musiciens de la Tarente antique que l’on connaît ?
A Tarente, non seulement a vécu Aristossène, excellent musicologue qui avait écrit un traité sur les
instruments de musique et qui théorisa la fonction éthique de la musique. On cite également
Nicocle, auteur d’œuvres sur la musique, qui gagna de nombreuses compétitions musicales.
vQuel est l’instrument le plus rare ?
C’est la harpe qui n’appartient au monde culturel grec. Dans une tombe du IIe s av J.C, on a
retrouvé des fragments d’une harpe. Ce sont quelques clés en os avec trous pour fixer la corde et
une petite tête de Dyonisos qui servait comme élément décoratif. Ce sont seulement quelques
éléments qui permettent avec les décorations des vases d’affirmer la rareté de cet objet dont les
femmes jouaient à l’intérieur du foyer.
vA quoi servent les cymbales ?
Les trousseaux funéraires nous ont restitués des cymbales, sorte de castagnettes en métal avec un
trou au centre pour faire passer la ficelle qui est enroulée au doigt du musicien, et qui sert à créer
beaucoup de bruit durant les mystères et les rites en l’honneur de Dyonisos. Cet instrument est
utilisé surtout par les ménades du cortège bachique.
vQuel est l’instrument préféré de Architas ?
C’est la double flûte appelée aussi aulòs, dont on dit qu’il ne se sépare jamais. Cet instrument est
semblable au hautbois, avec deux tubes fins de métal parsemés de trous.

vQuel est l’instrument le plus difficile à jouer ?
C’est la cithare, instrument à cordes dont on obtient de complexes mélodies et que seulement les
musiciens de haut rang jouent.
vQuel est l’instrument le plus connu ?
C’est la lyre, le plus connu des instruments de musique. On a retrouvé une caisse de résonance d’une
lyre représentée par une carapace de tortue que l’on vidait et que l’on recouvrait d’une peau de
bovin.
vComment les anciens Grecs considèrent le son ?
Le son est considéré comme l’essence vive universelle. Un son qui acquiert des connotations
physiques et devient substance. Le principe de toute chose.
vComment les anciens Grecs considèrent le chant ?
Le chant est considéré comme une offrande au dieu qui en se répétant en perpétue le sacrifice et
l’acte créatif.

LE SPORT A TARENTE AU IV e SIECLE.
vQui pratique du sport dans l’Antiquité ?
Les aristocrates peuvent se concentrer à la chasse, au sport et à la guerre, n’ayant pas d’activités
journalières, ils ont le temps de prendre soin de leur corps. Ils se procurent leur propre équipement qui
consiste en une cuirasse, un casque, un bouclier et une épée.
La chasse et le sport sont considérés comme la base de l’apprentissage physique et moral, qui doit
former les guerriers.
v Qui pratique l’équitation ?
L’équitation est aussi une activité réservée aux aristocrates. Le cheval est considéré comme un bien
prestigieux. On dit que la cavalerie tarentine est particulièrement renommée et qu’il existe 3000
cavaliers.
vQuel est le but de l’activité sportive ?
L’activité sportive a pour but le développement harmonieux du corps et de l’âme. La beauté physique
repose sur l’équilibre parfait des lignes du corps mais autant sur la noblesse d’âme. Les athlètes de
Tarente sont connus dans toute la Grèce pour leur bravoure et se sont distingués souvent aux jeux
olympiques auxquels ils participent régulièrement.

vOù se tiennent les jeux panhelléniques ?
A Olympie, en l’honneur de Zeus se tiennent, tous les quatre ans, en juillet-août, pendant cinq jours
les jeux Olympiques, dont le prix est une couronne des oliviers sacrés. Ces jeux existent depuis 776
av J.C.
A Corinthe, en l’honneur de Poséidon se tiennent tous les deux ans, entre avril et mai, les jeux
Isthmiques dont le prix est une couronne de céleri ou de pin. Ces jeux existent depuis 581 av J.C.
A Delphes, en l’honneur d’ Apollon, se tiennent les jeux Pythiques dont le prix est une couronne de
laurier. Ces jeux existent depuis 582 av J.C.
A Némée, en l’honneur de Zeus se tiennent tous les deux ans, en juillet, les jeux Néméens dont le
prix est une couronne de céleri. Ces jeux existent depuis 573 av J.C.
Les Grandes Panathénées ont été instituées à Athènes en 566 av J.C.. Le vainqueur reçoit l’huile
sacrée des oliviers de l’attique dont la vente est interdite et une couronne en or.
vA partir de quel âge, un jeune garçon fréquente-t-il le gymnase ?
A partir de quinze ans, le jeune aristocrate fréquente le gymnase où il pratique le sport, mais c’est
aussi un lieu fréquenté par les maîtres qui donnent des leçons d’astronomie, de mathématiques, de
musique, de médecine.
vEst-que le sport est une pratique qui se démocratise à une certaine époque ?
A partir du Ve siècle av J.C., la pratique sportive se démocratise davantage et accueille des athlètes
d’origine plus humble. Toutefois, la course de chars et de chevaux reste le privilège des
aristocrates. Les athlètes deviennent des professionnels, dont les frais d’entraînement et de séjour
sont pris en charge par la cité. D’importantes sélections sont faites dans toute la Grande-Grèce. Le
rôle d’entraîneur devient une charge importante et bien rémunérée.

vQui est Icco de Tarente ?
Icco de Tarente, fils de Nicolaïde, a vécu aux environs du Ve siècle av J.C. c’est un fameux médecin
de grande renommée et surtout l’un des meilleurs athlètes de l’époque et maître, à son tour, de fameux
athlètes. Il remporte le grand prix d’Olympie et sa statue a été élevée dans le temple d’Héra. Il est
aussi connu pour sa vie chaste et tempérée et ses repas à la nourriture très frugale. Il a eu, en premier,
l’intuition de la grande influence de la gymnastique sur la médecine et sur le régime alimentaire, en
tant que moyen prophylactique et curatif. Il applique ces principes dans son gymnase.
vQuels sont les différents types de course qui existent ?
Il existe six types de course répertoriés :
-Le stàdion : course de vitesse sur 185m. Le stade mesurait 190m de longueur et 29
m de largeur.
-Le diaùlos : course de demi-fond, 370m environ. Les athlètes , au nombre de dix,
partaient au son d’une trompette. Arrivés à un certain signal, ils revenaient en
arrière en restant chacun dans son couloir.
-Le dòlicos : course de fond sur 4500m environ, 24 fois la longueur du stade.
-L’ippios dròmos : course à cheval sur une distance de 800m.
-La course d’hoplites : course de fond, à laquelle les athlètes participaient armés de
bouclier et de casque.
-La course lampadedromia : course de relais dont le témoin était une torche.

vComment se déroule le saut en longueur ?
L’athlète prend son élan et le saut en longueur s’effectue avec des poids à la main, appelés haltéres.
Ces poids sont en plomb, en fer ou en pierre, et sont tendus en avant durant l’exercice. Ils permettent
d’avoir plus d’élan et de garder l’équilibre durant le saut.
vExiste-t-il des vases qui représentent le lancer du javelot ?
Oui, par exemple, un vase très connu est une lekythos du Ve siècle av J.C., qui représente un athlète
qui se prépare à lancer un javelot, et un autre prêt à lancer le disque. Un joueur de flûte les
accompagne. Le javelot consiste dans une fine lance de bois, longue un mètre et demi environ, dont la
pointe est en fer.
vPourquoi le lancer du disque est très apprécié ?
Il est très apprécié pour l’élégance de ses mouvements. L’athlète accomplit un mouvement rotatif sur
lui-même d’environ 180 degrés, et tout en ne s’appuyant que sur une seule jambe, lance le disque
jusqu’à une distance de 30 m environ.
Le disque est au départ en pierre, puis fabriqué en métal, d’un poids moyen de 2 kilos environ.
Certains peuvent atteindre cinq kilos. Le son de la flûte accompagne toujours le lancer du disque.
vQu’est- ce que le pentathlon ?
C’est une compétition très éprouvante, composée de cinq épreuves différentes : la course, le saut en
longueur, le lancer du disque et la lutte. Pour obtenir la victoire finale, il faut au moins gagner dans
trois disciplines. La lutte se révèle souvent déterminante dans ce cas.

vPourquoi la lutte est une épreuve difficile ?
Il faut mettre à terre l’adversaire selon une série de prises et de tactiques. L’adversaire doit tomber à
genoux ou les épaules par terre. Il faut démontrer beaucoup d’habileté et de grâce. C’est une des
épreuves préférées du public.
vQu’est-ce que le pancrace ?
C’est un mélange de boxe et de lutte. Toutes les prises sont possibles. On peut utiliser les jambes et les
coups de talon sont courants.
vComment se déroulent les courses de char ?
Il y a des courses à quatre chevaux (680 av J.C.) et des courses à deux chevaux (408 av J.C). Ce sont
des compétitions réservées aux aristocrates, étant que le vainqueur n’est pas celui qui conduit les
chevaux, mais le propriétaire des chevaux eux-mêmes. Les courses se déroulent sur l’hippodrome
d’une longueur de 400m, aux extrémités de l’hippodrome s’élèvent des colonnes qu’il faut contourner.
Le parcours moyen prévoit huit tours, qui forment un parcours de 14 km environ.

vComment a-t-on obtenu autant d’informations sur le sport à Tarente ?
A Tarente, les athlètes sont enterrés dans des hypogées à tombes multiples. En 1920 on a retrouvé
“ la tombe des athlètes ”. Grande tombe à chambre de la fin du V e s, début du VI e s av J.C., via
Crispi, à l’angle de la rue Pitagora. Il s’agit d’une tombe de forme carrée avec sol dallé, plafond de
marbre et architraves soutenu par des colonnes doriques placées au centre. Tout autour sept
sarcophages en pierre avec couvercles coulissants sont placés contre les quatre murs. Les
sarcophages sont disposés comme le sont les klinè dans la salle du symposium (andron). La tombe a
déjà été violée et en particulier, le deuxième et le septième sarcophage à partir de la gauche. Le
cinquième sarcophage n’a jamais été utilisé. Sur le troisième sarcophage, on a découvert une
amphore panathénaïque et une couronne en or, signe de l’importance du personnage. Chaque
sarcophage contenait, outre, le squelette, un riche trousseau funéraire, placé à l’intérieur et en partie à
l’extérieur.
On a retrouvé dans la tombe plus de 60 objets dont 4 grands cratères, une amphore panathénaïque, 44
vases entre amphores, oinochoiai, skyphoi, lekythoi, strigiles et alàbastra. Tous ces vases, à part les
lekythoi, constituent le service à banquet complet et indiquent que les défunts appartiennent à une
couche sociale élevée, et qu’ils ont voulu après leur mort continuer à célébrer ce qui les liait dans
leur existence : Intérêts sportifs, religieux et sociaux qui les avaient réunis autour de leur champion.

vQuels sont les vases qui ont été retrouvés dans la tombe de l’athlète du musée de
Tarente ?
Cette tombe remonte à environ 460 av J.C. On sait que cet athlète a remporté l’épreuve de
pentathlon grâce aux amphores panathénaïques retrouvées autour de sa tombe.
-La première amphore panathénaïque appartient à une série analogue de la première moitié du Ve
s av J.C : en argile orangé, vernis noir luisant, couvercle à disque surmonté d’un pommeau.
Sur le côté A : Athèna Promachos avec casque attique à crête élevée, qui porte une courte tunique
(peplo) cousue sur un chiton long, orné de volants. Elle porte une égide décorée de serpents, dans
la main droite la lance, dans la main gauche, elle porte un
bouclier rond où est représentée
Pégase en vol. Sur le bras, elle porte un bracelet à spirales. A côté d’elle, des colonnes doriques
ornées de coq. Sur la colonne gauche, on peut lire : “ Ton athenethen athlon ” qui atteste la
participation aux grandes Panathénées. Sur le côté B : scène de pentathlon avec deux disciplines :
le lancer du disque et le saut
avec haltères. A droite, un joueur de flûte vêtu d’une riche
tunique avec traîne, au son de
la musique, le discobole nu s’apprête à lancer le disque. A côté de
lui, l’autre athlète se prépare à l’épreuve du saut.
-L’autre amphore panathénaïque a les mêmes caractéristiques sur le côté A que la précédente.Sur
le côté B : une splendide course de char est représentée, avec des chevaux en action et conducteur
sur le char vêtu d’une longue tunique blanche. La netteté du dessin et la scène suggestive font
penser que cette amphore appartient à un céramiste d’exception : le peintre de Kléophrades.
-La troisième amphore : sur le côté B est représentée une scène de lutte entre deux athlètes nus,
presque gigantesques, prêts au combat. A côté des lutteurs, deux domestiques portent une canne
métrique, qui sert à indiquer la distance réglementaire. A gauche, impatient, un autre lutteur attend
son tour.

vQui est l’athlète qui repose dans la tombe ?
C’est un athlète exceptionnel, car il a été enterré seul. Il a gagné le pentathlon entre 500 et 460 av
J.C , au moins trois fois et il appartenait à une famille d’aristocrates, s’il a pu se permettre le luxe de
faire courir des chevaux. Il est mort jeune, peut-être à cause des efforts continuels exigés dans la lutte.
On ignore son nom, mais il devait être célèbre, s’il mérita une sépulture monumentale toute pour lui,
au contraire de l’usage de Tarente de dédier les grandes tombes collectives aux athlètes. Son squelette
retrouvé intact dans la tombe a permis d’établir qu’il mesurait 1m 70, qu’il était donc grand et élancé.
Son visage a été reconstitué à l’ordinateur, et en analysant ses os, on a pu comprendre qu’il se
nourrissait de viande, mais surtout de poisson et de fruits de mer.
Sa tombe a été retrouvée en décembre 1959 durant des travaux Via Genova. C’est un sarcophage
monolithique en carpare de près de deux mètres et demi de long, et fermé par un couvercle en forme
de toit coulissant.
vPourquoi les villes de la Grande-Grèce sont-elles connues pour leurs fameux
athlètes ?
Les villes de la Grande -Grèce fournissent de fameux athlètes. La ville de Crotone rappelle Daippos,
premier lutteur de la Grande -Grèce à remporter les jeux olympiques dans cette discipline, et le
fameux Milon, fils de Diotime, philosophe pythagoricien, guerrier et homme politique, le plus grand
athlète de la Grande-Grèce, qui a été couronné cinq fois consécutives à Olympie et a gagné sept fois
aux jeux Pythiques, dix fois aux jeux Isthmiques et neuf fois aux jeux de Némée.
Cela a permis la diffusion de gymnases et la création de jeux locaux en l’honneur des divinités du
lieu. On effectue également des concours pour la sélection des meilleurs athlètes. Les prix en argent
peuvent attirer des jeunes athlètes des classes sociales moins aisées.

vQui sont les athlètes de Tarente qui ont gagné des épreuves aux jeux olympiques ?
Anochos : vainqueur dans la course du stade et du diaulos (520 av J C)
Epicratide : vainqueur dans la lutte (476 av J.C.)
Ikkos de Nicolaide (448-444 av J.C.)
Dyonydoras dans la course du stade (380 av J.C.)
Smikrinas dans la course du stade (352 av J.C.)
Mys dans la lutte (336av J.C.)

LA FEMME A TARENTE AU IV e SIECLE.
vComment sont considérées les femmes dans la société grecque ?
Les femmes ne sont pas considérées comme égales à l’homme, mais de capacités intellectuelles,
expressives limitées.
vA quel âge se marient les jeunes filles grecques ?
Elles se marient vers 13-14 ans, avec un homme plus âgé qu’elles ne choisissent pas, mais qui est le
choix de leur père et de leur famille. Elles sont toujours soumises à l’autorité du père ou du mari, ou
si orphelines ou veuves, du parent masculin le plus proche. Elles sortent rarement de la maison, à
part pour des fêtes ou des cérémonies religieuses. Elles sont reléguées dans le gynécée, les pièces de
la maison partagées par les femmes.
Dans la Grande-Grèce, les femmes sortent de la maison et participent aux fêtes et aux spectacles.
vComment le musée de Tarente présente-t-il la vie des femmes dans l’Antiquité ?
Malgré le manque de considération pour la femme dans l’ancienne Grèce, le musée de Tarente nous
offre une ouverture très grande sur la vie quotidienne des femmes de la Grande-Grèce. Leur présence
est attestée presque toujours : sur les vases à figures noires et rouges, dans la sculpture, les statuettes
comme les fameuses tanagrines tarentines. On peut voir la femme dans sa vie quotidienne : toilette,
habillement, loisirs, activités de tissage, danses et cérémonies.
Le musée de Tarente possède, en outre, une magnifique collection de bijoux appelée les ors de
Tarente ” qui nous informe, non seulement, de la richesse et de la splendeur de la ville au IV e siècle,
mais nous permet de comprendre le goût du luxe de ses habitantes. La ville possède certainement des
ateliers d’orfèvrerie locaux. Le port du bijou se diffuse dans le monde fèminin.

vQuel est le bijou le plus répandu ?
C’est la bague. Elle peut être de deux types : à chaton gravé, ou à
scarabée. Ce dernier type est une bague de calcédoine dont la pierre est
mobile, présentant une face et un dos convexe en forme de scarabée.
Les exemplaires les plus précieux sont entièrement en or, et on suppose
un usage de type funéraire, semblable à l’utilisation des couronnes en
bronze doré retrouvées dans les tombes. Ces couronnes représentent
des feuilles de laurier ou de lierre, de myrthe. Quelquefois de chêne.
vComment se présentent les boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles sont de différent type. Le type dit “ à navette ou
nacelle ” formé d’une verge semi-circulaire s’épaississant au centre. La
grosse boucle d’oreille trouvée dans une tombe déjà à moitié pillée de
Via Umbria en 1958 est probablement la variante la plus luxueuse de
ce type de bijoux : la partie en nacelle est décorée de motifs complexes
en filigranes (fleurs, rinceaux, palmettes et campanules). Le points
d’attache et les extrémités de l’ardillon sont dissimulées par des
rosettes à côté desquelles se dressent deux minuscules victoires, aux
ailes déployées, serrant un cygne contre leur poitrine au-dessus de deux
rosettes plus petites. Enfin, deux colombes, en feuille d’or martelée,
relient l’ensemble du corps de la boucle d’oreille auquel leurs pattes
sont soudées. Un autre type de boucles d’oreilles est celui “ à disque ”.
C’est à Crispiano, localité proche de Tarente, qu’a été retrouvée une
splendide parure de bijoux : un diadème et une paire de boucles
d’oreilles à disque.

Boucle d’oreille en or à
navette

vQuels sont les caractéristiques de la parure de Crispiano ?
Le diadème est formé d’une courte feuille d’or incurvée, à l’origine probablement montée sur un
support en bois et décoré de rinceaux d’où partent des palmettes, des campanules et des fleurs en
filigrane. Au centre, une touffe de feuilles d’acanthe décorées dans une feuille d’or et soudées à la
base produit un intéressant effet d’ornement en relief. A la fin du siècle apparaîtra un nouveau type
de diadème avec un nœud herculéen sur le font et des chaînettes munies de pendentifs.
Les boucles d’oreilles sont formées d’un disque orné au centre d’une petite rose aux pétales
concentriques auquel sont accrochés trois pendentifs. Le pendentif central représente une tête de
femme parée de bijoux, portant entre autres, un diadème semblable à celui-là même qui fut retrouvé
avec les boucles d’oreilles dans les cheveux coiffés en arrière.
vEst-ce qu’il existe encore un autre type de boucles d’oreilles ?
Les boucles d’oreilles, dites en hélice, formées d’une structure tubulaire spiralée et renflée au
centre, ne sont certainement pas de type pratique et difficilement peuvent être insérées dans le lobe
de l’oreille.
vEst- ce qu’il existe des bijoux plus accessibles que l’or ?
Il existe une production de bijoux en terre cuite dorée qui imite les exemplaires les plus riches en or
et pierres précieuses, beaucoup plus accessible économiquement.
vQuelle forme possèdent les colliers ?
Le type de collier qui semble avoir eu le plus de succès est un collier très court, avec des extrémités
coniques au bout desquelles est parfois soudé un anneau qui doit servir à fixer le bijou au moyen de
deux fibules ou à le coudre directement sur le vêtement.

vComment les bijoux évoluent-ils au cours de cette période ?
Les nouveaux motifs ornementaux, tels que les motifs végétaux, de même que la première
apparition de l’utilisation de pierres dures sont des phénomènes typiques de l’Hellénisme. Un
autre trait distinctif de l’orfèvrerie du IV e siècle est l’emploi de la polychromie. Les objets en
métal précieux acquièrent ainsi une valeur de symbole du niveau social et il est possible de faire
remonter à cette époque la première diffusion de l’argenterie de table. A la même période se
répand un nouveau type d’habillement féminin consistant en une plus grande variété de
vêtements, souvent coupés dans les étoffes de qualité, aux trames brodées de fil d’or et aux
boutons précieux en or et en argent repoussé. Ces derniers se substituent progressivement même à
Tarente, à l’emploi de la fibule, archétype de nos broches.
La toilette et le maquillage (komotiké téchne) sont des activités importantes de la femme grecque,
suivi de l’habillement et de la mise en place de bijous (Kosmetiké téchne).
vQue sont les Tanagrines ?
Parmi les centres de production de statuettes de terre cuite antique se distingue la ville de Tanagra,
ville de Boétie, qui a donné naissance à un type de statuettes appelées. Tanagrines.
On estime que Tarente également produit des statuettes de ce type uniques au monde. Ce sont des
statuettes dont la base est souvent circulaire et qui représentent des femmes dans leurs gestes
quotidiens. Les exemplaires les plus beaux remontent à la fin du IVe siècle av J.C. et au début du
III e siècle av J.C. au moment où a ville atteint le sommet de la gloire, de sa richesse et de son
prestige politique et culturel, après le gouvernement d’Archita. Ces statuettes nous révèlent des
détails intéressants sur l’habillement des femmes grecques.

vComment sont habillées les femmes grecques ?
En général. Elles portent une tunique (chiton), une combinaison
(chitonion), un manteau (himation). La robe ou la tunique est le
chiton ionien, fabriqué en lin, et souvent froncé à ka taille, qui se
modèle sur le corps de façon arrondie et qui descend
harmonieusement en plis soupes sur les chevilles.
Le chiton court appartient aux femmes de Sparte, aux ménagères et
aux danseuses, mais la plupart du temps est porté par les hommes.
Le manteau (himation) est toujours représenté sur les statuettes et
donne aux statues toute leur élégance et personnalité, car il est
enroulé autour du corps comme un grand châle. Il est fermé au
moyen de fibules qui quelquefois ne sont pas très pratiques et
souvent dangereuses car elles peuvent servir aussi bien d’armes
dans les mains de femmes agressives. Hérodote narre qu’à Athènes
elles furent interdites.
vPourquoi les mœurs tarentines sont-elles connues
dans l’Antiquité ?
Tarente est connue dans l’Antiquité pour la mollesse des coutumes.
Les attitudes des danseuses du musée suffisent pour nous le faire
comprendre. On pratique une danse appelée baukismos, une sorte de
tango qui est dansé la bouche et le menton couvert d’un voile selon
la mode égyptienne et qui s’accompagne de mouvements rotatifs qui
font virevolter les plis des tuniques.

vQue représente la statuette du musée appelée la “ ménade endormie ” ?
La statuette appelée “ la ménade endormie ” représente avec grâce toute la langueur féminine et la
souplesse des tissus qui l’enveloppent. Cette statuette a été retrouvée le 22 décembre 1909 dans une
tombe près du verger de l’église de San Francesco avec d’autres objets. Elle mesure 38 cm de
longueur, mais possède toute la finesse, le raffinement et l’équilibre des statues de grande taille. Elle
représente une ménade qui, après le délire orgiaque des mystères de Dyonisos s’abandonne au
sommeil. Elle dort sur une peau de lion et elle est couverte d’un chiton alors que l’apotygma entoure
seulement sa jambe. La figure est prise de dos avec la tête légèrement inclinée et appuyée sur le bras
gauche, le droit est également soulevé.

Ménade endormie

LA CHASSE ET LA GUERRE.
vQui pratique la chasse ?
La chasse est une activité sociale que tout jeune aristocrate a l’habitude de pratiquer en vue de ce qui
sera probablement son activité principale : la guerre. Il faut savoir utiliser l’arc et le javelot et éviter
des dangers de tous types. Même le sport vise à développer les attitudes militaires. On ne peut
compter le nombre de vases représentant des guerriers affrontés ou des scènes de départ à la guerre.
vTarente est une cité guerrière ?
Tarente étant une cité autonome, avec un territoire limité, a dû lutter contre ses voisins pour pouvoir
étendre ce territoire et accéder à des débouchés économiques plus larges. C’est ainsi que de
nombreux conflits éclatent avec les indigènes : Messapiens, Peucétiens, Lucains. Tarente est battue
par les Messapiens en 473 av J.C., mais les bat à son tour par la suite. Enfin, la ville a dû affronter la
guerre avec les romains de 281 av J.C. jusqu’à 272 av J.C. où la ville a conclu un accord avec
l’envahisseur. Accord non respecté qui a abouti à la destruction de la ville par les Romains en 209 av
J.C.
vEn quelle période de l’années se déroulent les guerres ?
En général, les conflits ont lieu entre le printemps et l’été. L’hiver est généralement une période de
trêve.

vA quel âge devient-on soldat ?
Tous les citoyens reçoivent une formation militaire à partir de dix-huit ans et doivent se mettre au
service de la ville en cas de besoin, jusqu’à cinquante ans.
vComment sont habillés les fantassins ?
Le gros de l’armée est formée des hoplites : des fantassins avec une lourde cuirasse qui portent un
grand bouclier rond appelé òplon. Il est composé d’un cercle de bois sur lequel est accroché une
plaque de bronze, quelquefois recouvert de cuir. Il faut le porter sur le bras gauche au moyen d’un
anneau de cuir dans lequel on glisse l’avant-bras, et il est accroché au bras par une ceinture.
La cuirasse (thòrax) est composée de deux plaques de bronze : une pour le thorax et l’autre pour le
dos, qui sont jointes sur les épaules et sur les hanches avec des épaulières et des ceintures de cuir.
Par la suite, on utilise des cuirasses plus légères en cuir ou étoffe épaisse sur lesquellles on coud des
plaques de métal.
Pour protéger les tibias contre les coups au-dessous du bouclier, on utilise des jambières en bronze
(knemides) attachées aux mollets. La tête est protégée par un casque de bronze (Kòrys) revêtu de
cuir à l’intérieur, de forme différente selon les époques. Le guerrier porte sur son casque une
crinière de cheval ou des plumes qui font toute sa fierté
vQuelles sont les armes utilisées ?
L’arme offensive est la lance (dòry) qui est une hampe de bois, en général de frêne, mesurant un peu
plus de deux mètres, avec une pointe métallique en forme de feuille. Les guerriers en portent en
général deux, une dans chaque main. Elle n’est pas lancée, mais sert à transpercer l’adversaire dans
les endroits non couverts par l’armure. L’épée, en général, courte et un peu courbée, sert dans la
lutte corps à corps. Elle est souvent portée dans un fourreau sur l’épaule gauche.

vQui devient soldat ?
L’armure complète doit être achetée par le citoyen. Il faut donc posséder des ressources
économiques suffisantes pour pourvoir à un tel achat. Les hoplites sont, en général, des paysans
propriétaires de leurs champs et constituent la partie la plus importante de l’armée.
Il existe également des soldats qui portent un équipement plus léger : sans cuirasse et avec un
bouclier en cuir en forme de demi-lune. Ils utilisent le javelot et un poignard comme armes
offensives. Ils servent pour de rapides assauts ou pour des embuscades. D’autres soldats utilisent
des arcs et des frondes pour lancer de petites balles de plomb. Les Grecs considèrent l’arc une arme
vile, qui évite le corps à corps avec l’ennemi. Il est utilisé surtout pour la chasse.
vL’armée de Tarente est importante ?
Tarente possède dans sa période de majeure expansion (moitié du IV e s) 30000 fantassins et 4000
cavaliers, La cavalerie est moins nombreuse à cause du coût élevé des chevaux. Seulement les
aristocrates possèdent des chevaux qu’ils enfourchent sans selle et sans fers aux sabots, ce qui rend
la pratique de l’équitation extrêmement éprouvante aussi bien pour l’homme que pour les chevaux.
Les cavaliers ne portent pas de cuirasse, mais seulement un petit bouclier et un casque léger, une
courte épée et deux javelots.
Il existe trois différentes spécialités de cavaliers : Les Elaphroi “ agiles ” qui après avoir lancé leurs
javelots affrontent l’ennemi. Les Hippakontistài “ lanceurs ” qui se contentent de lancer leurs
javelots, et les “ Amphippoi ”, qui conduisent deux chevaux et dont on ignore le rôle précis.

vQuels sont les armes qui ont été
retrouvées ?
Dans une tombe trouvée à Conversano (Bari) en 1953, on a
identifié un casque de type corinthien, une pointe de lance
en fer et des fragments d’épieu. Il existe deux types de
casques : celui de l’Attique et celui de Corinthe. Le casque
attique est en forme de calotte, avec un protège-nuque, sans
nasal, et des protège-joues mobiles.
Le casque corinthien est à cimier à crête, avec nasal et
protège-joues très rapprochés. C’est le casque que porte
Athéna. On a retrouvé à Oria une belle ceinture de bronze
dont la lame est toute travaillée en bosselage et qui porte
une décoration représentant des animaux (lion, sanglier,
sphinx).
C’est à Ginosa que l’on a retrouvé un équipement
exceptionnel du Ve s av J.C. Les personnage de la tombe
doit appartenir à l’aristocratie indigène car il a été enseveli
avec un char de guerre à deux chevaux et un équipement
constitué de deux casques en bronze, de type corinthien
mais de production locale. On a retrouvé également une
cuirasse en bronze, un ceinturon en bronze avec boucle,
deux jambières et quelques lances. Il est intéressant aussi
d’observer l’harnachement de deux modèles de chevaux,
avec frontaux et pectoraux.

ORPHISME ET DYONISISME A TARENTE.
L’ORPHISME. PYTHAGORE DE SAMOS.
vQu’est ce que sont les religions des mystères ?
Les religions des Mystères ont été importées de Grèce dans la
Grande-Grèce et ont été pratiquées dans la plupart des villes.
Tarente, en particulier, a été influencée par les disciples de
Pythagore qui ont diffusé le culte orphique. Le mystère est tout ce
qui transcende la compréhension rationnelle et donc la
connaissance n’est possible qu’à travers la révélation et la foi. Le
mystère nécessite donc une initiation. Les initiés n’ont pas le droit
de parler de leur culte.
vQui est Pythagore de Samos ?
Pythagore de Samos est un des plus grands nom de l’ancienne
philosophie grecque. Il a vécu vers 532 av J.C.. Chassé de sa patrie,
il se réfugie à Crotone, dans l’Italie Méridionale où il a vécu pour
le reste de ses jours.
vQuelle est la pensée philosophique de Pythagore ?
Le nombre et la mesure sont les moyens à travers lesquels il se
propose de résoudre le mystère de l’univers.Il est lui-même
profondément influencé par ce mouvement religieux du Ve s av
J.C. appelé Orphisme.

vQu’est-ce que l’Orphisme ?
Au lieu du délire bachique qui déchaîne l’enthousiasme dans les sectes populaires et assure le
bonheur dans l’autre vie, Pythagore instaure la discipline de l’âme, en mesure, ordre et harmonie.
Une règle de vie stricte est à suivre, même en ce qui concerne l’habillement et le régime
alimentaire. Les membres de l’ordre forment des communautés cénobitiques, qui peuvent être
comparées à celle des Esséniens juifs ou des moines chrétiens. On recherche la purification de l’âme
à travers la sainteté de la vie. Mais leur activité politique provoque une réaction, et vers la moitié du
Ve s, l’ordre est supprimé avec violence, les maisons saccagées, et les adeptes massacrés. Ceux qui
échappent à ce massacre, s’enfuient en emportant avec eux la doctrine de Pythagore qu’ils diffusent
dans les lieux où ils trouvent refuge.

Statuette votive en terre cuite

vQuels sont les règles de l’Orphisme ?
L’orphisme prône l’égalité des sexes. Il est interdit de manger de la viande, des œufs et des fèves. Le
vin n’est pas interdit, mais l’eau est conseillée. Il faut s’habiller avec simplicité et se comporter avec
modestie “ sans jamais céder au rire, et sans toutefois apparaître trop sévère ”. Il faut aussi se
demander quelles erreurs on a commis chaque jour, quels devoirs ont été négligés, quelles ont été les
bonnes actions. La purification s’obtient dans la chasteté, le contrôle de soi, l’obéissance. On étudie
la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et la musique.
v A quoi servent les Mathématiques ?
Les Mathématiques enseignent l’ordre et la clarté à travers la déduction et la recherche de preuves.
L’arithmétique et la théorie abstraite des chiffres et des nombres conduit à la musique, elle aussi,
basée sur le rapport numérique dont dépendent les tons. On peut calculer les intervalles musicaux
exprimés mathématiquement.
vA quoi sert la Géométrie ?
La géométrie recherche la structure secrète du monde à travers les théorèmes, les axiomes et les
démonstrations.
vComment l’homme peut-il arriver à l’harmonie ?
L’âme est aussi divisée en trois parties : le sentiment (cœur), l’intuition (le cerveau), la raison.
L’harmonie vient à l’âme à travers la sagesse, une calme compréhension des vérités intérieures.

vOù est diffusé le culte orphique ?
Le culte orphique semble avoir été surtout diffusé dans les territoires de frontière, la Grande-Grèce,
les îles, la Thessalie, les colonies de la Mer Noire. Les lamelles d’or orphiques retrouvées dans les
tombes principalement de la Grande-Grèce reportent des textes presque identiques qui seraient les
formules utilisées pour accompagner le défunt dans son itinéraire dans l’au-delà. Elles sont pliées
ou enroulées autour du cou. Elles contiennent une sorte de mot de passe que le défunt doit répéter
aux gardiens de l’Hadès pour pouvoir s’approcher de la source de Mnemosine (la mémoire). Le rôle
de la mémoire est la purification. Les Pythagoriciens se servent de la mémoire pour purifier le
corps, de la philosophie pour purifier l’âme. Ils estiment, selon Aristossène, qu’on doit retenir et
conserver tout ce qui est enseigné et expliqué, et que les doctrines et les enseignements de cette
façon s’acquièrent, en étant capable de les recevoir cette partie de l’âme qui apprend et se souvient.
La mémoire est donc le principe à travers lequel on acquiert la connaissance et où se cache le
jugement.

vQui est Orphée ?
Fils d’Apollon et de Clio, roi de Thrace et de la muse Calliope. C’est un musicien et un officiant du
culte de Dyonisos. C’est un esprit gentil, tendre, affectueux et méditatif. Il joue de la lyre, donnée par
son père, avec tant de douceur et chante si mélodieusement que ceux qui l’entendent l’adorent comme
un dieu, que les bêtes sauvages se calment et que même les pierres deviennent sensibles. Il a été initié
aux mystères de Dyonisos par son père qui l’a envoyé étudier en Egypte pour connaître les
cérémonies occultes tenues par les prêtres. Il a épousé Eurydice et quand elle est morte empoisonnée
par un serpent venimeux, sa perte inconsolable l’a poussé à aller la rechercher aux Enfers. Il fascine
Perséphone par sa lyre et a obtenu la permission de ramener Eurydice à la vie, à la condition de ne pas
la regarder avant la sortie des Enfers. Mais ne l’entendant pas derrière lui, il n’a pas résisté à l’idée de
se retourner et Eurydice a disparu à jamais. Son désespoir est immense et il ne veut plus jamais
regarder aucune femme. Les femmes de Thrace, les ménades du culte bachique, l’ont assailli durant
les fêtes en l’honneur de leur dieu, l’ont tué et fait en morceaux.

vQu’est-ce que le culte orphique ?
Le culte orphique est l’affirmation de la passion (la souffrance), de la mort et de la résurrection du
divin fils Dyonisos Zagreus, et la résurrection de tous les hommes. Les Titans avaient tué Dyonisos,
le fils de Zeus et de Perséphone, et l’avaient mangé. Zeus aveuglé de colère les a foudroyé, et de
leurs cendres sont nés les hommes. Les Titans sont les ancêtres de l’homme, la part de péché
originel, l’âme renfermée dans un corps. Athéna a réussi à arracher aux Titans le cœur de Zagreus,
et Zeus après l’avoir avalé, donna naissance avec Sémélé au nouveau Dyonisos. Les hommes, par
contre, ont conservé une part de la sauvagerie des Titans et une étincelle de leur origine divine. Mais
leur instinct animal nécessite la purification de leur âme et de leur corps. Manger de la viande : c’est
donc manger Dyonisos, ce qui explique l’interdiction de la viande dans l’orphisme. L’âme descend
aux Enfers pour le jugement. Elle transmigre ensuite vers une vie plus heureuse ou plus douloureuse
selon la pureté ou l’impureté, jusqu’à ce qu’elle atteigne la pureté complète.

DYONISOS OU CELUI QUI INTENSIFIE LA VIE.
vQui est Dyonisos ?
Fils de Zeus et de Sémélé. Sa mère étant morte avant sa naissance, Zeus a porté à terme sa gestation
en le cousant dans sa cuisse. A l’origine, il est le dieu de la végétation et de la fertilité mais il
devient peu à peu le dieu du vin et de la vigne. Les rites qui lui sont liés ont d’abord un caractère
orgiastique : accompagné de silènes, il est suivi d’un cortège (le Thyase) composé de ménades, de
bacchantes et de satyres.
vQui sont les satyres ou silènes ?
Les satyres ou silènes sont des demi-dieux à jambes de bouc avec de longues oreilles pointues, des
cornes et une queue, et au corps couvert de poils.

vQui sont les bacchantes ou ménades ?
Les bacchantes ou ménades sont les femmes qui s’adonnent aux transes sacrées.
vDyonisos est un dieu grec ?
Dyonisos est un dieu étranger, venu de la Thrace semi-barbare. Le caractère sauvage du culte de
Dyonisos frappe les Grecs. Les adorateurs du dieu sont surtout des femmes appelées ménades, qui
font des manifestations nocturnes, avec des torches, en dansant en cercle et en criant le nom du dieu
dan un délire bachique. Des sacrifices d’animaux sont faits.

vQuelle est la signification de ce culte ?
Dyonisos a le pouvoir de libérer les défunts et de les faire renaître. En chantant et en dansant,
l’homme se manifeste comme membre d’une communauté supérieure : il ne sait plus marcher ni
parler et il est sur le point de s’envoler dans le ciel en dansant. Dyonisos est celui qui est sacrifié,
l’enfant innocent, la victime des violences des Titans et celui qui renaît, qui revit.
vQuand se déroulent les cérémonies en son honneur ?
Des cérémonies ont lieu au milieu de l’hiver pour le rappeler en vie, en tant que dieu du vin et de la
végétation. Ce sont les Anthestéries : typique fête astrologique, qui célèbre le passage de l’hiver au
printemps, le retour de la lumière dont Dyonisos est une épiphanie. La rencontre de la vie et de la
mort : les morts montent du monde souterrain pour se mélanger aux vivants. Le premier jour
(Phitoigìa) : on ouvre i Phitoi, grands récipients d’argile pour le vin, afin que les âmes des morts, qui
s’échappent de l’enfer, puissent se désaltérer.Le deuxième jour (Choés), c’est le jour des pichets. On
goûte la divine liqueur de raisin fermenté. Jour d’ivresse et d’euphorie. Chanteurs de dithyrambes sur
l’agora. On déclame des vers en l’honneur du dieu et de sa naissance. Le troisième jour (Chytoi) ou
la fête des casseroles. Il faut calmer et éloigner les esprits qui s’offrent dans ces récipients. Les fruits
de la terre sont bouillis avec les semences. C’est de ces cérémonies qu’est né le drame attique et donc
la tragédie. Le bouc sacrifié est la victime, symbole du jeu cruel que la vie fait avec les vivants
(tràgis). La tragédie est donc le récit d’un rite de transformation et de purification.
vQue représente le vin pour les Grecs ?
Le vin, pour les Grecs, est un symbole culturel comme le sont les céréales, mais alors que ces
dernières sont nécessaires dans la vie quotidienne, le vin appartient au domaine du superflu et de la
fête. Ce qui implique la nécessité du contrôle.

vComment meurt Dyonisos ?
Dyonisos meurt sous les coups de Persée qui en jette le corps dans l’étang de Lerne. La tombe du dieu
serait située à Delphes, où son culte s’alterne à celui d’Apollon. Dyonisos, pour l’initié, signifie
l’esprit divin en évolution dans l’univers, et Apollon sa manifestation à l’homme terrestre.
vEst-ce que le culte de Dyonisos est répandu à Tarente et dans la Grande-Grèce ?
On retrouve souvent dans les tombes tarentines des statuettes funéraires dédiées à Dyonisos
Kataktonios : épithète de Dyonisos en tant que créature chtonienne, infernale et liée probablement aux
origines du mythe, c’est-à-dire la terre et à sa mère Sémélé.Le dieu des morts, adulte ou jeune barbu
ou imberbe, allongé sur le Kliné ou chevauchant des centaures ou des dauphins. Il participe au
banquet funèbre. Cette typologie tarentine a été très diffusée dans les sanctuaires de l’Italie
méridionale de Tarente à Métaponte, Locri, Reggio. La vie dans l’au-delà est imaginée semblable à un
banquet auquel le défunt prend part avec les dieux, allongé sur le kliné, brandissant une coupe dans
une main et dans l’autre une lyre.

LES MYSTERES D’ELEUSIS ET LE CULTE A PERSEPHONE.

vEst-ce que le culte à Perséphone est répandu à Tarente ?
Le culte à Perséphone est particulièrement répandu à Tarente. Il existe un grand sanctuaire à la
déesse à la pointe du Pizzone.
vQui est Perséphone ?
Fille de Zeus et de Déméter, enlevée par Hadès, souverain des enfers, elle devient son épouse et reine
de l’au-delà. Sa mère obtient cependant de Zeus qu’elle revienne pour un tiers de l’année sur terre.
Symbole de la renaissance de la nature, elle est vénérée comme une divinité agraire et comme telle
prend le nom de Koré.

vQue sont les Mystères d’Eleusis ?
A Athènes ont lieu en son nom les Mystères d’Eleusis. Les Mystères mineurs ont lieu au printemps, a
côté d’Athènes, et comportent des purifications préliminaires : bains et jeûnes. En septembre, pendant
quatre jours, à partir du 19 septembre, sont célébrés les Mystères majeurs suivis des rites d’initiation.
Les participants en habits blancs forment une procession d’Athènes au sanctuaire d’Eleusis et portent
l’effigie du dieu Iacchos dont ils invoquent le nom et dont l’image est déposée dans le temple
d’Eleusis. Iacchos, fils de Perséphone, est une divinité grecque qui forme avec Déméter et Perséphone
la triade éleusienne. La procession est très lente et suit la voie sacrée. Au passage d’un pont est le
signal d’un véritable déchaînement d’injures à l’encontre de ceux qui avaient commis des torts. Les
initiés doivent être à jeûne, et doivent boire une boisson qui est faite d’un mélange d’eau et de
céréales. Ils sont ensuite conduits dans des cavernes souterraines et puis dans une chambre remplie de
lumière : la demeure des bienheureux. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils peuvent voir, avec une
cérémonie solennelle, les objets sacrés, les reliques, les icônes qui étaient cachés. C’est le moment de
l’union de l’âme avec le dieu. La cérémonie se terminait par le mariage mystique du prêtre (Zeus)
avec la prêtresse (Déméter).
“ Notre maîtresse a donné à la lumière un enfant reconnu sacré ”. On montrait alors un épi de blé,
symbole de l’abondance des récoltes à venir et de fécondité.