Seigneur, vous avez embrassé des lépreux repoussants; vous avez mangé avec des pécheurs notoires; vous avez dit que des filles de trottoir seraient parmi.

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Transcript Seigneur, vous avez embrassé des lépreux repoussants; vous avez mangé avec des pécheurs notoires; vous avez dit que des filles de trottoir seraient parmi.

Seigneur, vous avez embrassé
des lépreux repoussants; vous
avez mangé avec des pécheurs
notoires; vous avez dit que des
filles de trottoir seraient parmi les
premières au Paradis; vous vous
êtes complu avec les pauvres et
les malades; vous avez voulu
réduire la Loi à un seul petit
commandement: « Aimer ».
Maintenant, ils se vengent !
Doux Jésus, Je sais que si j’essaie de vivre un peu comme vous,
je serai condamné. J’ai peur de m’arrêter en chemin
et de ne plus savoir être fidèle à mes promesses.
Aidez-moi à lutter… à vivre votre Évangile, jusqu’au bout…
jusqu’à la folie de la Croix !
Seigneur, voilà votre Croix. En un
sens, vous n’aviez pas de Croix.
Vous étiez plutôt venu chercher
les nôtres, nos propres croix.
La croix, autrefois objet
d’abjection, est devenue signe
d’amour, signe de vie.
Quand je la trace sur moi, c’est
pour m’imprégner à jamais
de l’amour trinitaire.
Doux Jésus, aidez-moi à comprendre que la plus généreuse action
n’est rien si elle n’est en même temps silencieuse rédemption.
Et puisque vous avez voulu pour moi « seul »
ce long chemin de la Croix, au matin de chaque jour,
aidez-moi à repartir avec encore plus de générosité.
Le Seigneur est tombé ! Durant un
instant, il a titubé, puis il s’est
effondré… À votre suite, je suis parti
confiant mais me voilà tombé !
J’ai vu hors du sentier, une fleur à
cueillir. Je vous ai délaissé. J’ai
abandonné « l’encombrante croix »
et me voilà perdu, riche de quelques
pétales déjà en train de faner.
Je suis maintenant seul
en dehors du chemin.
Doux Jésus, donnez-moi, non seulement de m’engager
à votre suite, mais de tenir bon malgré la lassitude.
Relevez-moi en me tendant la main.
Épargnez-moi ces fautes qui me laissent stupide et vide,
loin de votre chantier où se bâtit votre Royaume !
Seigneur, votre pauvre Mère se fait
riche patène pour recueillir chaque
goutte de votre précieux Sang. Elle
suit. Elle vous suit. Elle marche dans
la foule, anonyme, mais elle ne vous
quitte pas des yeux. Pas une seule de
vos souffrances, pas une seule de vos
blessures ne lui échappe. Elle souffre
toutes vos souffrances. Vous vous
croisez; en l’espace de ce court
instant, vos regards deviennent
profonde compassion. Avec elle,
Seigneur, vous sauvez le monde !
Doux Jésus, je désire m’abreuver à toutes les larmes
et toutes les douleurs de votre Mère.
Que son regard m’encourage à tout supporter
et à vous suivre sans défaillance sur la voie du sacrifice !
Seigneur, vous n’avez pas voulu porter
seul votre Croix. Vous avez désiré
partager avec nous comme on partage
son amour. Vous acceptez l’aide du
premier venu, un inconnu qui passait
là. Il est toute l’humanité que vous
désirez associer à votre Sacrifice.
Vous n’avez pas recherché le bel élan
d’un ami généreux pour son ami
épuisé et bafoué. Vous avez choisi le
geste d’un homme tremblant, contraint
et impuissant… comme moi !
Seigneur, merci pour ce privilège
que vous m’offrez.
Doux Jésus, j’ai aussi besoin des autres.
La route est trop dure pour être parcourue seul,
mais parfois, j’écarte les mains qui se tendent vers moi.
Je veux agir seul. Je veux lutter seul. Je veux réussir seul.
Donnez-moi de découvrir et d’accepter tous les « Simon »
que vous placez sur ma route.
Seigneur, elle vous a longuement
regardé; elle a souffert de votre
souffrance; n’y tenant plus, elle a
bousculé les soldats et d’un linge fin,
elle a délicatement essuyé votre
visage. Vos traits ensanglantés furentils fixés sur son linge ? Peut-être.
Mais en son cœur, sûrement !
Quelle impression font sur moi les
pauvres ? Vous désirez stimuler ma
ferveur à rechercher et contempler en
eux votre regard suppliant pour
l’imprimer dans mon âme.
Doux Jésus, il me faut vous regarder longuement, amoureusement.
Car je veux vous ressembler et réparer.
Imprégnez-vous au plus profond de mon âme.
Mais hélas ! Trop souvent, je passe devant vous, insouciant
ou encore, je m’ennuie en votre présence.
Pardon pour mon cœur encombré, pour mon regard perdu.
Mais Seigneur, je vous en prie, venez jusque chez-moi,
les portes y sont maintenant grandes ouvertes.
Seigneur, vous n’en pouvez plus !
À nouveau, vous voilà par terre !
Ce n’est plus seulement le poids de la
Croix qui s’ajoute à la fatigue de votre
Corps et la lassitude de votre Âme,
mais tous les péchés des hommes…
Les miens sont tous là aussi,
sur vos épaules.
Doux Jésus,
mes péchés sont de terribles endormeurs de conscience.
Je m’habitue très vite au mal :
un manque de générosité ici… une infidélité là…
Mon regard s’obscurcit, je ne vois plus ni les obstacles,
ni les autres sur la route que vous m’avez tracée.
À mon tour je me retrouve par terre.
Je vous en prie, épargnez-moi l’habitude qui endort et qui tue.
Seigneur, elles pleurent !
Elles voient l’état pitoyable dans
lequel les bourreaux vous ont mis.
Elles pleurent de pitié.
Vous accueillez leur pitié et
reconnaissez leur bon cœur.
Mais vous aurez une façon bien
spéciale de les consoler :
« Pleurez plutôt sur vous
et vos enfants… ».
Doux Jésus, pleurer et regretter mes péchés, ce n’est pas facile.
J’aime mieux me lamenter sur ceux des autres.
À mon tribunal, chaque jour, le monde entier défile.
J’en trouve des coupables !
Un conjoint, le gouvernement, les exploiteurs et
ceux qui ne font rien, les curés qui ne comprennent pas,
les chrétiens et bien d’autres encore.
Tout le monde… sauf moi.
Seigneur, faites-moi comprendre combien je vous déçois souvent.
Oui, encore une fois ! Les soldats ont
beau frapper, Jésus ne bouge plus.
Minutes d’angoisse affreuses.
Il ne faut pas mourir maintenant !
Il vous faut monter jusqu’à la Croix
comme un Calice à l’offertoire !
Voilà le sommet de votre Calvaire,
mon Sauveur ! Mais qui donc êtesvous Seigneur, pour nous aimer à ce
point ? Vous voulez nous apprendre
que l’amour devient une force
et que nous pouvons, nous aussi,
aimer au plus creux de notre misère.
Doux Jésus, à chacune de mes difficultés, je tombe et je retombe.
« Seigneur, je n’y arriverai jamais ! »
Voilà ce que je me répète constamment.
C’est pourtant là, au bout de mes forces, que vous m’attendez
toujours. C’est votre façon de mesurer ma confiance en vous.
Je vous en demande pardon, mon Jésus.
Si je me décourage, je suis perdu. Si je lutte encore, je suis sauvé.
Merci, Seigneur, pour cette main toujours tendue vers moi.
Une seule chose vous est maintenant
nécessaire, Seigneur : votre Croix.
Cette fois, tous les obstacles sont
tombés entre vous deux.
Vous allez pouvoir enfin l’étreindre
pour toujours.
« La voici l’heure où le Fils de l’homme
doit être glorifié ». ( JN 12, 23 )
Doux Jésus, je dois abandonner toutes ces possessions qui
m’étouffent et me séparent de vous et des autres.
Peu à peu, je dois faire mourir, en ma vie, tout ce qui n’est pas fidélité
à votre volonté. Comme je vous trouve exigeant !
Je donne et vous réclamez toujours plus.
Je voudrais garder quelques petits riens, mais si vous voulez tout,
Seigneur, arrachez jusqu’à mon dernier « vêtement ».
Tout ce que vous désirez, je veux vous le donner avec amour.
Vos ennemis veulent vous clouer
définitivement à la Croix ;
bien davantage encore,
vous voulez y être attaché.
Au moment où s’enfoncent les clous,
vous nous donnez le parfait exemple
de la douceur et
de l’humilité rédemptrice.
Pas un mot ne s’échappe de vos lèvres.
Vous voulez ainsi racheter nos
violences, nos impatiences
et nos colères.
Doux Jésus, je n’ai pas le droit de choisir moi-même
le bois de ma passion.
Vous avez déjà une croix pour moi. Vous me la présentez
chaque jour, chaque minute, et je dois l’accepter, l’étreindre.
Ce n’est pas facile, mais elle est à ma mesure.
C’est là que vous m’attendez.
C’est là, ensemble, sur cette croix
que nous serons sauveurs pour nos frères.
Vous ne pouvez plus vous échapper
maintenant. Vous êtes là, tout au bout
de votre route terrestre.
Encore quelques heures d’agonie !
Mais la vie continue toujours de circuler
dans ce Corps cloué au bois.
Puis, vers trois heures, la vie s’enfuit,
désertant chaque membre, un à un.
Mais l’amour demeurera pour toujours
dans ce Cœur qui bat encore.
Un Cœur débordant et lourd portant les
péchés et les misères du monde entier.
Doux Jésus, votre Mère est là et vous offre ;
votre Père se penche et tend les bras pour vous accueillir.
Vous saisissez ce qui vous reste de vie, et lentement,
seul entre ciel et terre, vous donnez tout :
« Père, je remets mon Âme entre tes mains ! »
Le Christ vient de mourir pour que j’aie la vie.
Seigneur, aidez-moi à mourir pour vous.
Aidez-moi à mourir pour mes frères et sœurs.
Dans votre Corps inerte descendu de la
Croix, votre amour parle toujours.
Vous avez maintenant cessé de souffrir.
Mais la Maman qui vous reçoit, n’a pas
encore atteint le terme de sa douleur. Le
glaive prophétisé achève de transpercer
son Âme, comme la lance vient d’ouvrir
votre Cœur.
Doux Jésus, ici votre Passion prend fin, mais la compassion se
poursuit en votre Mère ; vous n’êtes plus suspendu sur la Croix,
mais amoureusement blotti sur le Cœur douloureux de votre Mère.
Ici finit la Croix, mais commence le Tabernacle.
Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pécheurs…
Faites-moi cette grâce, par les mérites de votre divin Fils :
lorsque mon heure arrivera, qu’en paix,
je trouve le repos dans vos bras.
C’est une semence
que l’on porte en terre.
La pierre se referme et tout paraît fini.
Mais rien ni personne ne pourra
empêcher votre amour,
enfoui dans l’ombre de cette tombe,
d’exploser en ce premier matin
de Pâques et de là,
entreprendre la conquête du monde !
Doux Jésus, dans votre ensevelissement, s’annonce déjà la Présence
cachée mais réelle que vous serez au milieu de votre Église.
Vous disparaissez aux yeux des hommes ; vous nous invitez à plonger
dans l’obscurité de la foi ; vous nous nourrissez de votre invisible amour.
Quel grand mystère vous offrez à notre méditation !
Inculquez-nous cette consolante vérité : le sacrifice humble,
ignoré de tous, à une magnifique fécondité, l’espérance et le silence.