Mythe, Utopie & Contre-U Littérature & Société Sujets Utopies & Contre-utopies célèbres dans la littérature, les films et la peinture. Quelles sont les fonctions.

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Mythe, Utopie & Contre-U
Littérature & Société
Sujets
Utopies & Contre-utopies célèbres dans la
littérature, les films et la peinture.
Quelles sont les fonctions des films et romans
d’anticipation ? Mystification ou Réflexion sur le
Monde ?
Métropolis, le célèbre film d’anticipation de Fritz
Lang (1927)
De l’utopie à la dystopie à travers les romans
d’anticipation du XXème siècle (définitions des
Les plus grands romans d’anticipation
Le Meilleur des Mondes, (1932) Aldous
Huxley
Fahrenheit 451, (1955) Ray Bradbury
La Route, (2008) Cormac McCarthy (livre
et film)
Ravage (1943) & La Nuit des Temps
(1968), R. Barjavel
La Ferme des Animaux (1945 ) & 1984
(1949) de G.Orwell
Par : Timothée Déon &
Arthur Bongrain, S4
Introduction
De grands écrivains, ont présenté des sociétés idéales, du début de
l'Antiquité (Hésiode à travers le mythe de l'âge d'or: Les Travaux et les
jours) jusqu'à nos jours, avec notamment les auteurs
célèbres d'anticipation du XXème et XXI ème siècle, qui nous font
découvrir par leurs écrits des mondes utopiques ou au contraire
dystopiques.
Leurs oeuvres ont souvent une portée moralisatrice, ces-dernières
exploitent les vices de notre société et nous mettent en garde vis à vis
de ces défauts.
Le thème de l'utopie et de la dystopie est également présent dans la
cinématographie ainsi que dans l'art pictural.
Nous allons donc étudier en quoi la veine d'inspiration que sont les
utopies et les dystopies est présente à travers la littérature, le septième
art et la peinture.
Dans le langage courant, "utopique" veut dire impossible ; une
utopie est une chimère, une construction purement imaginaire
dont la réalisation est, a priori, hors de notre portée.
Or, paradoxalement, les auteurs qui ont créé le mot, puis illustré le
genre littéraire inventé par Thomas More en 1516, avaient plutôt
pour ambition d'élargir le champ du possible.
L'utopie se caractérise par un recours à la fiction qui consiste à
décrire une société idéale dans une géographie imaginaire.
L'épanouissement du genre utopique correspond à une période où
l'on pense que, plutôt que d'attendre un monde meilleur dans un
au-delà providentiel, les hommes devraient construire autrement
leur système politique et social pour venir à bout des vices, des
Thomas More invente le mot latin : Utopia (construit à
partir du grec ou, "non, ne … pas", et de topos, "région,
lieu") c’est le nom d'une île située "en aucun lieu". Cette
négation est ambiguë. Faut-il entendre que cette île, dont
le gouvernement idéal règne sur un peuple heureux, est
imaginaire, inédite, ou encore impossible ?
Alors que le terme suggère qu’elle est sans-lieu, la société imaginée par thomas More serait
située aux confins du Nouveau Monde.
Bientôt, le genre littéraire inauguré par More se diversifiera et l'on verra apparaître des
eutopies (du grec eu, "bien"), des dystopies (du grec dus, exprimant une idée de difficulté, de
trouble), des utopies satiriques ou critiques, des anti-utopies, des contre-utopies… Dès le
XVIIIème dans l’Eldorado, épisode célèbre de Candide, l’utopie présente en fait la critiques
des institutions de l’époque.
Ce n'est qu'au milieu du XIXe siècle que le sens courant actuel s'impose et que l'utopie en
vient à désigner un projet politique ou social qui ne tient pas compte de la réalité (irréel donc).
À travers la littérature…
Les grands romans d’anticipations décrivent une
société utopique, comme La Nuit des Temps , de
Barjavel mais à l’inverse certains décrivent un monde
dystopique, tel qu’il l’est représenté dans 1984, de
Orwell.
Dans Le Meilleurs des Mondes, le passage de l’utopie à
la Dystopie est fortement marqué, c’est pourquoi nous
étudierons brièvement les thèmes de ce roman
exceptionnel.
D’autres ouvrages célèbres existent tels que Fahrenheit
451 ou Ravage de Barjavel, mais afin de garder un
La Nuit des Temps, R. Barjavel
Pour mieux comprendre cette brève étude, voici un court résumé
vous présentant les principaux enjeux du livre :
En Terre Adélie, une mission scientifique capte une improbable
émission qui émane du fond des glaces, par un émetteur placé il
y a 900 000 ans. Des fouilles sont entreprises par des nations qui
fraternisent aux conditions polaires. On y découvre une sphère,
dans laquelle reposent en hibernation deux individus, un
homme et une femme, masqués.
La femme réanimée en premier se nomme Éléa, elle explique la
guerre totale qui a conduit un scientifique de son époque,
Coban, à l'enfermer avec lui dans un abri, ceci en dépit de sa
volonté, elle aurait préféré mourir aux côtés de son amant :
Quelques éléments utopiques du
récit…
L’Humanité décrite par Barjavel rêve d’une société
d‘harmonie. La découverte qu’ils font, une sphère en
or nous fait immédiatement penser au mythe de
l’Eldorado.
De plus, en choisissant Simon (Français) comme «
héros », l’auteur a choisi l’humanité tout entière plutôt
qu’une seule personne, car chez ce personnage c'est son
cœur qui est le plus mis en avant et le cœur est le
même chez tous les hommes.
Barjavel utilise comme fil conducteur de cette histoire
une romance, telle Romeo et Juliette. Eléa et Paikan
Pour conclure sur cet ouvrage,
Ce livre a une valeur moralisatrice, c’est un apologue.
On peut en effet relever au cœur de l’ouvrage cet exemple
frappant :
Les Gondawas avaient trouvé une solution pour avoir une économie
suffisante, grâce à leur bague, ils avaient un système de crédits
autorisés, selon le nombre de personne dans leur famille, ils
avaient plus ou moins de crédits. Ces crédits étaient calculés de
manière à ce qu'un Gondawa puisse vivre dignement durant une
année dans sa tribu.
Cette façon de faire n'est pas connue dans le monde de Simon qui
est le nôtre. Nous vivons avec le pouvoir de l'argent, sans cet
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1984, Orwell :
La dystopie à
l’état pur…
Le Contexte du livre…
L’intrigue se déroule, à Londres, capitale de l’Océania, puissance mondiale avec l’Eurasia et l’Estasia.
Ces trois empires sont constamment en guerre.
Océania vit sous une dictature : celle du Parti unique, parti commandé par un chef invisible dont les
portraits sont partout : Big Brother. Ce dernier nous surveillerait constamment d'où le slogan « Big
Brother is watching you !»
Trois autres slogans régissent cet univers : " La guerre c’est la paix ", " La liberté c’est l’esclavage ", " L’ignorance
c’est la force " ; quatre ministères l’organisent – Vérité, Paix, Amour, Abondance -, et la population est
répartie en trois classes – le Parti intérieur (les dirigeants), le Parti extérieur (les subalternes), les
prolétaires (les ouvriers).
Winston Smith, le personnage principal, travaille au ministère de la Vérité. Il a pour tâche de retoucher
les journaux déjà parus pour corriger les erreurs du Parti. Une fois l'Histoire réécrite, les erreurs ayant
été gommées, on a donc la certitude qu’elles n’ont jamais existées.
Le roman se déroule en trois temps: Winston devient "criminel par la pensée » et "rebelle aux politiques
du Parti", son aventure amoureuse avec une jeune femme, Julia. Winston Smith et Julia tentent de
s'aimer, mais cette forme de résistance se heurte à l'énigmatique O'Brien, l’un des espions du régime.
Ce qui constitue la
dystopie…

Contrôle total de la pensée via les télécrans espionnant
constamment les habitants dans leur vie « privée ».

La supervision de la mémoire via la modification de l’Histoire
(falsification constante des écrits).
L’imposition d’une nouvelle langue appelée le « novlangue », nettement moins
riche, empêchant tout crime par la pensée, puisqu’ impossible à décrire.
Tous ces éléments font déjà de 1984, une véritable dystopie de la communication.
Le Parti a la main mise sur les archives et fait accepter sa propre vérité historique en
la truquant ; il pratique la désinformation et le lavage de cerveau pour asseoir sa
domination. Il fait aussi disparaître des personnes qui lui deviennent trop
encombrantes et modifie leur passé. C’est la principe de la mutabilité du passé car
qui détient le passé, détient l’avenir.
Avec toujours une part de
réel…
Tout indique ici que le projet d’Orwell était de lancer
un avertissement contre les totalitarismes,
particulièrement à une gauche britannique (dont il
faisait partie) qu'il soupçonnait de complaisance envers
Staline.
De nombreux éléments sont puisés dans la réalité de la
fin des années 1940 qui a inspiré Orwell de manière
flagrante : la description d'un Londres décrépit, avec
ses cratères dus à des « bombes fusées », ses files
d'attente devant les magasins, ses maisons victoriennes
en ruine, ses privations de toutes sortes. Tout cela
évoque fortement le Londres de l'immédiat après-
Big Brother, indissociable du
roman.
Impossible de parler de 1984 sans citer Big
Brother, chef du parti unique, dont les portraits
figurent partout.
Que penser de ce grand
roman d’anticipation mêlant
audacieusement utopie et
dystopie ?
Dans ce livre visionnaire écrit
dès 1932, Aldous Huxley
imagine une société qui
utiliserait la génétique et le
clonage pour le
conditionnement et le contrôle
des individus.
Dans cette société future, tous
les enfants sont conçus dans des
De l’Utopie à la Dystopie
La société nouvelle et idéale est une société
hiérarchisée dont les membres sont créés
artificiellement, conditionnés, drogués au soma.
Afin d'obtenir le bonheur de ces membres, cette
société prône la consommation, le loisir, le futile, le
confort. Elle cherche en effet la stabilité et l'absence
de trouble en faisant disparaître les passions. Avant
d'être une contre-utopie, le "meilleur des mondes"
est une utopie, celle des progrès humains qu'offrirait
la science.
L'excès de ce monde et son absence d'humanité
Si loin de la réalité ?
L'ensemble est une belle et intelligente réflexion sur
le bonheur. Le bonheur est-ce l'ataraxie, l'absence de
toute douleur au dépend de notre humanité ou est-ce
la réalisation de soi-même au dépend d'une stabilité
de la société? C'est aussi un bel essai sur les limites
des utopies quelles qu'elles soient.
La fécondation in-vitro est apparue il y a près de 30
ans, et le premier clonage réussie a été réalisée il y a
16 ans, en 1996 notre année de naissance pour la
majorité d’entre-nous.
Terriblement visionnaire, ce roman de 1932 nous fait
Le "meilleur des mondes" décrit aussi ce que serait la
dictature parfaite: une dictature qui aurait les
apparences de la démocratie, une prison sans murs
dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un
système d'esclavage où, grâce la consommation et au
divertissement, les esclaves "auraient l'amour de leur
servitude"...
Ce livre nous offre donc une réfexion intéressante sur
le monde qui nous entoure et les pratiques et progrès
de la science.
...Pour
Conclure...
L'anticipation
nous donne donc à
voir différentes
visions de la société
(utopique, dystopique
ou les deux).
Ces romans nous
donnent à réfléchir
sur la façon dont
nous vivons et nou
… À travers le cinéma…
La plupart des films utopiques ou dystopiques sont des
adaptations d’ouvrages littéraires comme La Route ou
Fahrenheit 451 réalisés respectivement par John
Hillcoat et François Truffaut.
Le septième art a permis d’amplifier la portée utopique
ou dystopique des œuvres. De plus ces sujets sont
d’actualités et comme le cinéma est un art très récent
comparé à la peinture ou à la littérature, il renforce
l’intemporalité de l’utopie.
Enfin, le cinéma atteint un public plus large, ainsi il
élargit le champ de personnes touchées par
La Route
Fghjk:
L’intrigue
Il y a maintenant plus de dix ans que le monde a explosé.
Personne ne sait ce qui s'est passé. Ceux qui ont survécu se
souviennent d'un gigantesque éclair aveuglant, et puis plus rien.
Plus d'énergie, plus de végétation, plus de nourriture... Les
derniers survivants rôdent dans un monde dévasté et couvert de
cendre qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut. C'est dans ce
décor d'apocalypse qu'un père et son fils errent en poussant
devant eux un caddie rempli d'objets hétéroclites - le peu qu'ils
ont pu sauver et qu'ils doivent protéger. Ils sont sur leurs gardes,
le danger guette. L'humanité est retournée à la barbarie. Alors
qu'ils suivent une ancienne autoroute menant vers l'océan, le père
se souvient de sa femme et le jeune garçon découvre les restes de
ce qui fut la civilisation. Durant leur périple, ils vont faire
des rencontres dangereuses et fascinantes. Même si le père n'a ni
but ni espoir, il s'efforce de rester debout pour celui qui est
La Fin Du Monde…
Ce film a une portée dystopique marquée car il met en
scène la fin de notre monde. Les survivants reviennent
à l’état animal, ils ont perdu toute dignité et se battent
pour leur survie. Cette dystopie de perte de toute
humanité se situe au cœur même d’une autre dystopie,
celle de la fin du monde.
On rejoint ici la thèse de Thomas More puisque cette
dystopie est soigneusement focalisée (Le synopsis se
déroule sur Terre).
Malgré, les horreurs qui rythment le film, les
spectateurs ressentent un espoir, mis en relief par
l’amour paternel.
Métropolis, Fritz
Lang
Nous, en tant que spectateurs, sommes frappés d’emblée
par :
Le clivage entre les forces du bien et du mal
La chronologie qui s’écoule différemment par rapport à notre
monde.
La distance vis à vis du public, qui ne s’imaginerait pas vivre
dans une ville pareille (oppressante avec un travail démeuré)
La révolution n’aboutit pas, elle est impossible ; elle se
Pour Conclure…
On peut dire que Métropolis mêle audacieusement
utopie et contre-utopie.
Les films et romans d’anticipation prédisent une
société sombre dans laquelle l’Homme n’aura plus
aucun pouvoir face aux robots.
Parmi les problématiques posées par le film, figure celle
de l’exploitation de l’homme par l’homme. De
nombreux films s’en sont inspirés comme le
Cinquième élément Luc Besson ou La planète des
singes de Tim Burton
À travers la peinture
Ce mouvement utopique a pris pour source la
représentation du mythe de l'âge d’or décrit par
Hésiode dans Les Travaux et les Jours.
La recherche permanente de la perfection est à la base
même de l'Art. Aujourd’hui, les images de synthèse
sont massivement utilisées dans les films
d’anticipation.
De grands artistes, comme Le Corbusier ont cherché
eux aussi cette perfection mais dans l’architecture.
Jacopo
Zucchi
L’âge
d’or 1575
La Tour de Babel, Bruegel
(1563)
Références Bibliques
L'épisode de Babel prend place dans la Genèse (11). Dans la
plaine de Shinéar, au sud de l'Irak, le roi Nemrod et son peuple
avaient entrepris la construction d'une tour qui devait atteindre
les cieux. L'unité des hommes, qui parlaient tous la même
langue, semblait rendre le projet possible. Pour punir l'orgueil
humain, Dieu décide alors de "confondre" les langages (Babel
vient de l'hébreu bâlal, qui signifie confondre).
Il crée alors la diversité des langues et disperse les hommes sur la
terre, ce qui empêche ces derniers de s'entendre et de poursuivre
leur entreprise.
Cette toile, est utopique par le fait que ce projet insensé puisse
être imaginé et conçu (en partie).
La référence à la Bible donne beaucoup de force au tableau. De
plus, si l’on en croit la Bible, nous aurions tous parlé la même
langue, n’est-ce pas une utopie au sein même d’une autre ?
Mixité dès le XVIème siècle
À travers cette étonnante symétrie se cache des architectures
différentes et qui sont à la fois en pleine confrontation (face à face)
mais aussi en harmonie. Ce n’est pas sans nous faire penser à
l’harmonie entre nos différentes cultures qui se sont parfois
affrontées dans le passé. De plus, on constate une évolution (du plus
ancien au plus récent) comme si cette toile retraçait notre histoire…
à travers des bâtiments.
La
dystopie de
Bosch…
Toujours inspiré
de la Bible, Bosch
décrit avec ses
pinceaux le
Jugement Dernier.
Dans ses tableaux,
se confrontent
enfer et paradis.
Mais plus récemment…
Pour Conclure…
Les artistes (écrivains, cinéastes ou peintres) rivalisent
d’ingéniosité afin de nous montré certain des vices de
notre société…