Prier Une des difficultés de la prière qu’on entend bien souvent c’est : «J'sais pas quoi dire.

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Transcript Prier Une des difficultés de la prière qu’on entend bien souvent c’est : «J'sais pas quoi dire.

Prier
Une des difficultés de la prière qu’on
entend bien souvent c’est : «J'sais pas
quoi dire. » Mais, au fait, faut-il toujours
dire quelque chose ?
Et Dieu créa le soleil et la lune
Se taire et laisser son cœur chanter dans son
propre langage, n’est-ce pas là, la plus belle
prière. Et Claudel continue :
Ne rien dire, mais seulement chanter
Parce qu’on a le cœur trop plein,
Comme le merle qui suit son idée
En ces espèces de couplets soudains.
Ne rien dire, ce n’est pas toujours signe d’un
vide, loin de là. Ça peut aussi signifier que
c’est trop plein ! Les mots, nous le savons,
ça ne peut pas tout dire, de toute façon. Et
parfois, ça dit exactement le contraire de ce
qu’on voulait exprimer. C’est vrai avec les
gens en chair et en os devant nous et que
nous voyons très bien. Alors imaginez avec
l’Invisible !
O mon Dieu! Tu es un grand artiste!
Prier, ce n’est pas parler nécessairement :
c’est rencontrer. Et avec un Dieu invisible,
avec cette plongée dans la foi, les mots ne
sont pas ce qu’il y a de plus facile… et de
plus important. C’est le cœur qui compte. Le
but n’est pas de parler. Le but, c’est d’être en
présence.
Aux sources de la vie, nous venons
puiser…
Jésus nous suggère même, dans l’évangile
de modérer nos transports : «Quand vous
priez, ne rabâchez pas (ne radotez pas),
comme font les païens». C’est à dire ne
croyez pas que plus il y a de mots, meilleur
c’est.
Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes…
La prière est d’abord cette adoration, cette jubilation
que nous chantons dans la plus merveilleuse parole
d’amour qui puisse exister : «Nous te rendons grâce,
nous te disons merci. » Merci de quoi ? De quel
cadeau ? Pas du tout. Dans le Gloria, nous disons :
«Nous te rendons grâce pour ton immense gloire. »
Merci pour toi. C’est un peu comme le petit enfant
qui, dans un moment de tendresse, se jette au cou de
sa maman et lui dit : «Merci maman parce que tu es
toi. »
Merci pour cet avant goût du paradis terrestre
Dans le semainier du dimanche de la Pentecôte
apparaissait une belle prière d’un jeune pour sa
maman qui était gravement malade. La voici :
«Seigneur, je ne sais pas prier, mais je sais lire et
écrire. Je connais mon alphabet. Je vais le réciter
dans mon cœur. Tu prendras les lettres et tu en
feras toi-même la prière que tu aimes. »
Quelle belle prière !
C’est triste de savoir que le plus souvent la
prière est présentée comme étant une
demande. Le mot prière semble n’avoir que
cette signification immédiate. Lorsque
nous prendrons conscience que la prière est
d’abord adoration, ce sera un grand moment
dans notre vie.
À Toi, Seigneur, à Toi je donne mon
âme Comme Tu es grand, comme tu es
grand.
Pour bien comprendre cette prière
d’adoration je vous donne cette
comparaison : «Elle est comme ces
panneaux solaires qui produisent l’énergie
simplement en étant tendus, exposés à la
lumière».
Sachons, comme Jésus avant les tâches de la
journée, nous exposer ainsi à la lumière qui
nous remplira d’énergie, dans cette prière
simple d’amour, d’adoration : «Merci,
Seigneur, nous te disons merci pour la
splendeur que tu es. » La prière est d’abord
une adoration silencieuse, les paroles ne sont
pas nécessaires.
Bien sûr, il y a place pour la demande. Tous les saints
ont présenté à la Divine Providence mille besoins,
mille misères et cent mille cris de détresse. Les
paroles, les formules toutes faites, ne sont-elles pas
plutôt comme une génératrice électrique par temps de
panne, pour nous démarrer ou nous relancer ? Ne
sont-elles pas là pour qu’on arrive à s’en passer ? Ne
faut-il pas justement les lâcher quand vogue le cœur
au bien-aimé ?
Alors, pour être bien franc, Seigneur, je me
désole un peu moins de ne pas toujours avoir
de belles paroles, de beaux compliments
bien ficelés ou encore une superbe «liste
d'épicerie» à ton intention.
Même, je commence à comprendre que
c’est parfois très bien, en amour, de ne
rien dire. Et de laisser le cœur chanter
dans son propre langage.
Amen !
Musique : Ave Maria - Enrique Chia
Montage :
Date : 8 mars 2007