Rassemblement de la plateforme d`échange : Echange

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Transcript Rassemblement de la plateforme d`échange : Echange

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Je voudrais d’abord remercier Planicom, en la personne de
Mme Thiry, de me permettre de vous présenter un plan
d’urgence communal ainsi que son plan monodisciplinaire D2
(Pips) pensés différemment.
Ces plans approuvés sont le fruit d’un travail collectif étalé sur
presque deux ans entre 4 ‘Planus’ d’entités voisines sises en
Hesbaye avec l’appui du service Planification d’Urgence de la
province de Liège et du PSM de la province.
Je suis donc heureux de vous exposer aujourd’hui notre
vision de la planification d’urgence en milieu rural.
Le Plan Général d’Urgence
et d’Intervention ainsi que
le plan monodisciplinaire
D2-Psychosocial
des communes de Berloz,
Donceel, Faimes et Geer.
(en Hesbaye)
Ou une approche différente de
la gestion des situations de
crises :
‘La pluri communalité des
plans’
Présentation : HEER Alain, Planu de Faimes
La formation initiale d’une semaine relative à la
Planification d’Urgence organisée par les services du
Gouverneur de la Province de Liège a permis de faire le
tour complet des disciplines concernées par les
situations d’urgences, d’obtenir des informations
détaillées sur la gestion de crise et à prendre
connaissance du canevas général proposé.
A l’issue donc de cette formation, il nous est dit :
« Au travail !! A vous d’établir un PGUI
communal et un plan mono disciplinaire D2 –
Psychosocial.!!»
1. Localisation
La Zone de police de Hesbaye comporte 9 entités :
Berloz, Crisnée, Donceel, Faimes, Fexhe-le-HautClocher, Geer, Oreye, Remicourt et Waremme. Soit 8
communes rurales relativement identiques et 1
petite ville (Waremme).
Les entités de Berloz , Donceel ,Faimes et Geer sont
des communes rurales entre 3 et 4000 habitants
traversées par des routes régionales (2) et ne
comportant pas d’entreprise qui présente un danger
potentiel. Il n’y est pas implanté beaucoup de
bâtiments communaux et le personnel de chaque
entité est composé d’une dizaine d’administratifs,
d’une dizaine d’ouvriers et de quelques
administratifs CPAS.
2. Méthodologie – Chronologie
• Une réunion d’information spécifique au plan mono
disciplinaire D2 (Pips) dirigée par le PSM , Monsieur
GILLARD Jean-François, est mise sur pied. A cette
réunion sont conviés les planus, les coordinateurs
psychosociaux, les bourgmestres et les présidents de
CPAS des 8 entités. (la ville ayant décidé de travailler
seule)
• Cette séance s’avèrera, à posteriori, être un tournant
important dans l’élaboration de nos plans respectifs.
En effet, les bourgmestres prennent conscience de
l’importance des infrastructures et du personnel
nécessaires et chacun se rend vite compte que ce qu’il
a à disposition sera totalement insuffisant pour un plan
réellement efficace.
• De plus, pour une optimalisation maximale il est
fortement recommandé d’avoir « un doublon » pour
chaque structure, au cas où l’une ou plusieurs d’entreelles seraient ou deviendraient inopérantes au moment
de la crise.
• La réflexion générale n’est donc pas:
« On fera avec nos moyens ! », mais plutôt :
« Comment faire pour augmenter les
moyens disponibles ? »
• Une synergie existant déjà entre les entités de Faimes et
de Donceel pour l’utilisation d’une balayeuse, l’idée
d’une collaboration est mise en évidence par le planu de
Donceel. Idée ensuite relayée auprès des bourgmestres
concernés lesquels ont trouvés là une opportunité très
intéressante et nous ont proposé de l’élargir aux entités
de Geer et de Berloz.(par affinité)
• Il est donc décidé d’associer le personnel des quatre
entités pour le plan mono disciplinaire D2 psychosocial
(Pips) et au sein même de cette association de scinder
en deux groupes (Faimes-Donceel, Geer-Berloz) pour le
plan général.
• Le législateur n’ayant pas prévu la pluricommunalité
des plans d’urgence, tant concernant le plan général
que sur les plans mono disciplinaire, l’idée est
soumise au service provincial de planification ainsi
qu’au PSM de la Province. Ces deux instances de
tutelle sont séduites par celle nouvelle synergie et
nous autorisent à proposer un travail commun tout en
les informant régulièrement de l’évolution de notre
projet.
• Dès lors plusieurs réunions de travail, de réflexion,
d’échange d’idées, réunissant les planus et les
coordinateurs psychosociaux se dérouleront sous
forme de tournante entre les quatre entités.
• S’inspirant fortement de la structure de plan développée
par le service planification de la province de Liège et
des lignes directrices émise par le PSM, une ébauche de
plan est élaborée.
• Après de nombreuses rencontres avec Mr Gillard (PSM)
et quelques contacts avec le service de planification
provincial, des ajustements et corrections sont
apportés au projet lequel fini par être accepté de tous.
• Une cellule de sécurité rassemblant les bourgmestres,
les planus, les coordinateurs psychosociaux locaux, les
Dir Log (D4) et les Dir Info (D5) de chaque entité, ainsi
que des responsables D1, D2, D3, et D4 (Protection
Civile) communs aux 4 communes est enfin mise sur
pied. Après quelques légers ajustements, cette Cellule
de Sécurité adopte à l’unanimité les plans proposés.
• Le personnel de quatre entités devant travailler
ensemble en cas de déclenchement d’un plan , et du
matériel pouvant être prêté de l’un à l’autre dans le
cadre de ce plan, pour des raisons évidentes
d’assurances, des conventions de partenariat sont
établies par le planu de Berloz (secrétaire communal
de son état).
• Chaque planu présente ensuite son PGUI, son plan
Pips et les conventions de partenariat au Conseil
Communal élargi au Conseil de l’Aide Sociale de son
entité.
• Les plans approuvés au niveau communal sont ensuite
transmis au Gouverneur qui les approuve à son tour.
• Les plans sont ensuite dupliqués et transmis aux
différents intervenants.
3. Dans la pratique :
L’association des quatre entités pour le plan mono disciplinaire D2
psychosocial (Pips) permet de multiplier par 4 les effectifs.
Les deux groupes (Faimes-Donceel, Geer-Berloz) pour le plan
général sont eux essentiels pour les structures de remplacement et
la disposition de moyens logistiques.
Le législateur n’ayant pas prévu les cas d’absences du planu, nous
décidons également d’intégrer un ordre d’appel des 4 planus
concernés dans nos plans et de nous communiquer les absences
prévues de chacun. Dans le cadre du plan Pips, en cas de
déclenchement du plan, les coordinateurs psychosociaux locaux
non directement concernés seront néanmoins mis en alerte par
leur collègue impliqué. Un remplacement en cas d’absence n’est
pas systématiquement prévu pour ce plan car il appartient au PSM
de désigner le coordinateur psychosocial local qu’il jugera le mieux
approprié pour la situation en cours.
• Dans chaque structure à déployer (CA, CEP, CTI,
CAP, Chap. Ardente) un responsable a été désigné
ainsi que le personnel nécessaire au fonctionnement
de chacune d’elles. En cas d’absence ou
indisponibilités d’une ou plusieurs personnes, la
chaîne d’appel prévoit automatiquement le rappel du
personnel des mêmes structures dans les plans des 3
autres entités associées.
• Cela signifie que le responsable d’une structure aura
à sa disposition les responsables de la même
structure dans leur plan respectif ...
4. Mise en application :
Une situation de crise se déclenche sur une des quatre entités, le
bourgmestre de cette commune informe son planu, ou son
remplaçant suivant la liste en sa possession, du déclenchement du
plan d’urgence communal. Celui-ci se rend dans la structure
désignée comme cellule de coordination et exécute la mise en
alerte prévue dans son, plan, prévient les responsables de
services ainsi que le D4 et le D5 local, rappelle le personnel
nécessaire au fonctionnement de cette cellule et prévient ses
homologues planus des 3 autres entités (le doublon se rend à la
cellule de coordination déployée et les deux autres restent en
stand-by) ainsi que son coordinateur psychosocial local.
Plan mono disciplinaire D2 – Psychosocial (Pips)
Si le plan Pips est déclenché, le coordinateur psychosocial local
mobilise alors tout le personnel prévu par le plan. Ce qui signifie
du personnel émanant des 4 entités.
5. Se préparer :
La méthode de travail ayant été établie, les
infrastructures ayant été définies, le personnel de
chaque structure ayant été désigné, la tâche la plus
importante est d’informer puis de former chaque
intervenant.
informer :
Qui n’a jamais entendu : « Quand je suis en congé, je suis en
congé ! Et on ne me dérange pas ! » ou « me rappeler après mes
heures ? Jamais !! »
Une très grande majorité des gens pensent de cette façon et, pour
faire changer cette mentalité, l’information est primordiale.
• Elle doit être claire, précise sans entrer trop dans le détail,
convaincante (avec des mots, des phrases chocs qui amènent à la
réflexion) et qui suscite l’implication personnelle de chacun.
• Ex: « Si vous ou vos proches étiez concernés ? »
Cette information doit se faire en plusieurs étapes :
a . A tout le personnel communal, du CPAS et de voirie :
Exposé général sur les situations d’urgence,
présentation des différentes disciplines, explications
succinctes des différentes structures à mettre en place,
rôle de chaque service (pas trop dans le détail) inscrit
dans un mode pluri communal du plan.
Faire ressortir souvent la notion de travail en équipes
indispensable pour la cohésion de l’ensemble.
Laisser une espace questions-réponses qui permet
bien souvent de faire disparaître des opinions fausses
et/ou négatives.
b.
Plus spécifiquement :
• Personnel communal : information pour préciser le rôle
de chacun et sa place exacte dans ce grand rouage
qu’est le plan. Remise d’une farde comprenant une
fiche individuelle reprenant la(les) mission(s),
l’emplacement, le nom du responsable, ainsi que les
documents nécessaires à sa(ses) mission(s) (par
exemple : fiche individuelle )
• Personnel D4 (voirie, nettoyage) : information plus
précise sur le rôle du service (pourquoi ?, qui ?, où ?,
comment ?). Le conscientiser sur l’importance qu’il
peut avoir en cas de crise, quelle que soit la tâche
qu’on lui assigne. Remise d’une farde aux chefs de
services qui doivent se sentir très impliqués afin de
motiver leur personnel à leur tour !!!
• Tout le personnel du CPAS : information spécifique du
plan mono disciplinaire D2 – Psychosocial (Pips),
présentation des structures à déployer et du personnel y
attaché. Mise en évidence de la synergie avec les autres
entités concernées et de l’implication directe de leur
personnel dans nos structures.
• Responsables de structures des 4 entités (CA,CEP, CTI,
CAP, Chapelle Ardente : information spécifique donnée
par le PSM de la Province (Mr Gillard) sur le rôle et les
missions des responsables. Remise d’une farde de
travail.
• Responsables et personnel par structure : information
très précise donnée par le PSM de la Province (Mr Gillard)
sur le rôle exact et en profondeur de la structure et du
travail individuel de chacun des intervenants. Remise de
fardes individuelles.
former :
• La meilleure formation est sans aucun doute possible,
la répétition d’exercices. C’est la Cellule de Sécurité
qui est chargée d’organiser ceux-ci. Tantôt il pourra
s’agir d’un simple exercice de chaîne d’appel ; tantôt
il sera par exemple question de déployer une
structure entière avec déplacement du personnel ou
encore de participer en qualité d’observateur à un
exercice organisé ailleurs.
8. Enseignements :
• La première chose que nous voulons mettre en avant c’est
l’expérience humaine très riche et très gratifiante que nous
retenons. Des amitiés se sont formées au fil des rencontres
entre personnes venant d’horizons différents.
• Professionnellement, cela nous a permis de mieux connaître,
voire de découvrir les entités directement voisine à la nôtre ;
de partager des techniques de travail différentes, d’en retenir
l’une ou l’autre afin de la transposer à la nôtre dans un souci
de meilleure efficacité.
• Nous avons également constaté que le plus difficile est de
conscientiser tant les autorités que le personnel sur la
problématique des plans d’urgence. Mais qu’il faut ensuite
maintenir une attention permanente sur le sujet pour ne pas
entendre des réactions telles que : « Le plan est fait ! On est
tranquille ! » ou « Maintenant qu’ils sont faits, il ne va pas
nous ennuyer avec ses plans ! ».
9. Avantages de la pluricommunalité des plans :
1°. le responsable de chaque structure est automatiquement
secondé par les 3 responsables de la même structure dans le
plan de leur entité (par exemple : le responsable du Centre
d’Accueil de Faimes sera épaulé par les responsables de
centre d’accueil de Donceel, Geer et Berloz). Idem pour le
personnel affecté à chaque structure.
• Sachant que l’indisponibilité du personnel appelé en
urgence en dehors des heures habituelles de service peut
atteindre jusqu’à 40 % des effectifs, la probabilité d’avoir
du personnel en suffisance dans chaque structure est
beaucoup plus forte.
2°. en cas de crise prolongée dans le temps, une tournante
pourrait même être orchestrée grâce à la multiplicité
importante du personnel et ce dans chaque structure.
3°) alors que le Législateur a créé cette nouvelle fonction de
planu et défini sa tâche principale durant la phase de crise
à savoir la tenue du log book, il n’a rien prévu en cas
d’absence de ce dernier. Le système ‘planu-doublon’ prévu
par nos plans résout facilement ce problème. D’autre part,
la tenue du log book nécessitera sans aucun doute toute
l’attention du planu. Nos plans prévoient que le planudoublon occupera cette tâche pendant que l’effectif pourra
veiller au bon fonctionnement du secrétariat, à la logistique
propre au comité de coordination (nourriture, boissons,
tournante à organiser dans le personnel, …).
De plus, si la crise devait durer dans le temps, une
tournante est également prévue avec les 2 autres planus.
10. Conclusions :
a. Notre conclusion personnelle est que la devise nationale
‘L’Union fait la Force’ prend toute sa dimension dans le
cadre de nos plans d’urgence pluri communaux.
b. La planification des situations d’urgence n’est pas une
priorité pour la plus grande majorité des autorités
communales. De fait, la Loi impose et donc la plupart des
communes disposent maintenant d’un plan, sans y attacher
une grande importance puisqu’il est fait !!. Ce désintérêt est
d’autant plus frappant lorsque des moyens doivent y être
associés afin d’optimaliser (par exemple) les structures
(prise d’ordinateur, prise de courant, lignes téléphoniques,
matériel de secours, couvertures,…), les moyens de
communications entre celles-ci et le comité de coordination.
Moyens lorsqu’ils sont demandés que l’autorité déclare ne
pas avoir car non prioritaires et pour une utilisation très
hypothétique.
c. Je dois malheureusement constaté que la baisse d’intérêt
pour le sujet qui nous occupe touche également les
coordinateurs psychosociaux. Des réunions doivent
encore être organisées avec le PSM depuis bientôt plus
de 6 mois et aucune initiative en ce sens ne se fait dans
aucune des 4 entités concernées. Il en est de même pour
la Cellule de Sécurité annuelle toujours pas programmée.
Ceci démontre bien que les priorités ont changé de par la
masse de travail des autres responsabilités et charges de
chacun. (et je suis le premier à le vivre et le constater!!)
d. La fonction de planificateur des situations d’urgence
(Planu) a été créée par le législateur, chaque commune
en a désigné un(e) sans concertation, le plus souvent en
supplément de leurs tâches journalières à du personnel le
plus souvent contractuel (APE). Vu l’importance et les
responsabilités qu’engendre cette fonction, nous décelons
là une lacune qui devrait être corrigée ! Imposer à la
fonction des compétences obligatoires telle que l’obtention
du certificat délivré par l’Ulg nous semble essentiel mais
imposer un cadre légal et statutaire nous semble tout
aussi indispensable pour la motivation du personnel
concerné et fera, sans aucun doute, mieux prendre
conscience aussi aux autorités communales de
l’importance que doit revêtir la planification d’urgence
dans la politique générale de leur entité.
e. La catastrophe de Ghislenghien a fait prendre conscience
de la nécessité des planifications d’urgence et le Législateur
a défini celles-ci de manière précise. Les mentalités quant à
elles ne changent pas aussi vite et il faudra encore du
temps pour que la planification devienne un réflexe.
f. Enfin, pour rappel, il s’agit bien d’un plan d’ URGENCE à
n’activer qu’en cas d’Urgence mais il se doit d’être le plus
complet possible car des vies pourraient en dépendre un
jour !!
« Ne pas prévoir, c’est déjà gémir »
Leonardo da Vinci
MERCI DE VOTRE ATTENTION
HEER Alain
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