Le diaporama du chapitre 5

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Quels sont les fondements du
commerce international et de
l’internationalisation de la
production?
La mondialisation peut être définie comme « l'émergence d'un vaste marché
mondial des biens, des services, des capitaux et de la force de travail,
s'affranchissant de plus en plus des frontières politiques des Etats, et accentuant les
interdépendances entre les pays ».
Le phénomène de mondialisation comporte deux dimensions :
>
La mondialisation désigne d’abord un processus de développement des
échanges et de montée des interdépendances des économies nationales.
La seconde dimension de la mondialisation réside dans l’émergence de
problèmes globaux. (cf chapitres sur le développement durable)
Cette mondialisation des économies et des marchés pose une
série de questions :
Pourquoi les nations commercent-elles ?
Quel est le rôle des acteurs économiques dans ce processus
de mondialisation ?
Comment peut-on réguler une économie qui se mondialise ?
I Panorama du commerce international
II les théories économiques sur le libre échange et le protectionnisme.
III La globalisation financière ou le développement des FTN
IV Faut-il avoir peur de la mondialisation,
en particulier pour l’emploi dans les pays du Nord?
I Panorama du commerce international et du processus de
mondialisation
La mondialisation passe par
1) l’intensification des échanges commerciaux
Exportations de marchandises
1948
1953
1963
1973
1983
1993
2003
2010
Monde (en milliards de $)
58
83
157
578
1835
3639
7 377
14 851
Monde
100
100
100
100
100
100
100
100
Amérique du Nord
27,5
24,6
19,4
17,2
15,4
16,8
15,8
13,2
Amérique Latine
12,3
10,5
7,0
4,7
5,8
4,4
3,0
3,9
Europe occidentale
31,0
34,9
41,0
44,8
39,0
43,7
45,9
37,9
Europe c/o, Etats baltes et CEI
6,0
8,2
11,0
8,9
9,5
2,9
2,6
4,0
Afrique
7,4
6,5
5,7
4,8
4,4
2,5
2,4
3,4
Moyen-Orient
2,1
2,1
3,3
4,5
6,8
3,4
4,1
6,0
Asie
13,8
13,2
12,6
15,0
19,1
26,3
26,2
31,6
Membre du GATT / OMC
62,8
69,6
75,0
84,1
87,0
89,4
94,3
94,2
En milliards de $ courants et en %
On remarque que le commerce international reste dominé durant toute la période par une
l’ europe occidentale
grande zone géographique à savoir ………………………………………………
En 2010, cette zone
37,9%
représente à elle seule ………………………..%
du commerce mondial.
De plus, on remarque qu’entre 1948 et 2010 le poids de certaines zone progresse
Europe, Moyen-Orient et Asie
fortement ………………………………………
………… la part de la première est multipliée par
1,5
…………..
la part de la seconde triple et celle de la troisième double. Alors que d’autres
zones voient leur part diminuer comme
Amérique du Nord et Latine, Europe orientale et
Afrique
2) la hausse du degré d’ouverture des économies
Taux d'ouverture = (Exportations + Importations)/2/PIB x 100
Taux d’ouverture =
(Exp + Imp)/2
PIB
On peut donc observer que les économies nationales sont de plus en plus
ouvertes sur l’extérieur. Par exemple, si en 1913 le taux d’ouverture de la France était de
23
14
10% en 1960 et il est de ………..
…………….
% celui-ci était de ……………
% en 2000 et 27% en
2007. On observe que par rapport à ses principaux concurrents la France est une
particulièrement ouverte
économie …………………………………….
Une interdépendance accrue des économies : les économies sont
contraintes d'importer une part croissante de biens et de services
étrangers pour satisfaire leur demande intérieure. Ceci nous est donné
par le taux de pénétration :
Taux de pénétration = Importations/Marché intérieur x
100
3)Plusieurs facteurs ont joué en faveur de cette progression :
La réduction des tarifs douaniers (cycles du GATT puis de l’OMC)
Droits de douane sur les produits industriels aux Etats-Unis
Droits de douane moyens de 1913 à 1980
1913
1950
1980
Allemagne
13
26
8
France
20
18
8
Royaume-Uni
0
23
8
Source : Y. AKYUZ, The WTO Negociations and Industrials Tariffs,
this World Network, 2006
Progrès des moyens de communication
et abaissement des coûts de transport
La mondialisation passe ensuite par
1) des échanges massifs de capitaux:
Les investissements en portefeuille : échanges de titres financiers
(actions, obligations) et de titres monétaires (devises) entre résidents et
non résidents qui soulignent l’internationalisation croissante des
marchés boursiers et du marché des changes. Il s’agit aussi de
transactions bancaires (prêts, emprunts) au niveau international.
Les investissements directs à l’étranger : création de filiales à
l’étranger,prise de contrôle d’au moins 10% d’une société étrangère,
prêts à une filiale, réinvestissement d’une partie des profits d’une filiale
à l’étranger.
24,3%
Stocks x 4
relativement au
PIB mondial
Les stocks D’IDE
à travers le monde
En milliards de $
et en % du PIB mondial
18,0%
14 909
8,8%
6,5%
1 815
6 209
Stocks x 25
599
1960 1980
1990
2000
2008
La mondialisation c’est également
2) la mise en place d’un système mondial de production animé par les firmes
multinationales.
Elles utilisent
les investissements directs à l’étranger
les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) pour répartir
les tâches productives sur l’ensemble de la planète en fonction des avantages comparatifs
de chaque pays.
Le développement des Firmes Transnationales (FNT)
1967
1977
1990
2000
2008
Nombre de Firmes Transnationales
6 000
11 000
37 000
63 000
82 000
Nombre de filiales internationales
27 000
82 000
170 000
690 000
810 000
C. Les différentes vagues de la mondialisation
La mondialisation n’est pas un phénomène nouveau. Depuis le milieu du XIXe siècle, il y a eu
au moins deux vagues de mondialisation:
La première a commencé vers le milieu du XIXe siècle pour se terminer au début de la
Première Guerre mondiale. Elle est caractérisée par une division traditionnelle du travail
entre les pays européens qui importent les matières premières et exportent les produits
transformés et inversement pour les colonies.
La seconde a débuté après la Seconde Guerre mondiale et se poursuit aujourd’hui. La
croissance du commerce mondial est plus rapide que celle du PIB mondial.
Croissance du PIB mondial
et des exportations
de 1720 à 1950
% annuel moyen
PIB
mondial
exportations
mondiales
Le commerce mondial ne prendra
3000
Exportations mondiales
son essor réellement qu’à partir de
1950. Ainsi, on observe que celui-ci a
été
multiplié
par
plus
2520
2500
PIB mondial
de
………25…………… en l’espace de 50
ans alors que le PIB mondial était
2000
En indice base 100 en 1950
1500
multiplié par ………7………….. Ainsi, le
commerce international s’est accru
…………3.6……………… fois plus vite
que la production.
1000
700
500
100
1950
1960
1970
1980
1990
2005
Croissance, en volume, des exportations
mondiale des marchandises et du PIB mondial,
1950-2010 (Variation en %)
L’évolution du commerce international après 1945 et ses caractéristiques principales
10000
Echelle log.
Variation annuelle moyenne en pourcentage
1950-2008
5000
Exportations totale
Produits
manufacturés
2500
1000
Produits des
industries extractives
500
Produits
agricoles
250
100
1950
1955
1960
1965
1970
1975
1980
1985
1990
1995
2000
2005
On remarque que cette progression est surtout due à l’accroissement des produits
65
manufacturés dont le volume a été multiplié par …………………………
tandis que le volume
10
des produits des industries extractives a été multiplié par …………………………….
et celui des
8
produits agricoles par ……………………………..
L’évolution du commerce international après 1945 et ses caractéristiques principales
Dès lors la part que représentent les produits manufacturés dans le commerce mondial croît
75
passant de …………
% en 1950 à ……………
aujourd’hui. Celle des produits des industries
40
stable
extractives reste …………………….
Tandis que celle des produits primaires décline fortement
10%
50% à …………………..
passant de …………
Par
ailleurs
ce
commerce
international est jusqu’alors dominé par les
pays européens et notamment le RoyaumeUni, la France et l’Allemagne ainsi que les
Etats-Unis dont le poids va aller croissant.
Enfin, les spécialisations entre pays
sont
fortement
marquées
entre
pays
producteurs de produits bruts, de matières
premières et agricoles d’une part et d’autre
part les pays producteurs de produits
manufacturés. C’est ce que l’on appelle la
DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL (DIT)
TRADITIONNELLE.
Part des principaux exportateurs dans le
total des exportations de produits
manufacturés
Un commerce dominé par quelques régions et finalement un petit nombre de pays
Document 5
Exportations de Exportations de
En milliards de $ courants et en % marchandises
en 2010
services
Exportations
totales
commerciaux
Monde
14 851
100
3 692
100
18 543
100
Amérique du Nord
1 961
13,2
603
16,3
2 564
13,8
579
3,9
112
3,0
691
3,7
5 629
37,9
1 743
47,3
7 372
39,8
CEI
594
4,0
79
2,1
673
3,6
Afrique
505
3,4
84
2,3
589
3,2
Moyen-Orient
891
6,0
97
2,6
988
5,3
4 692
31,6
974
26,4
5 666
30,6
Amérique du Sud et Centrale
Europe
Asie
On remarque clairement que le commerce mondial est dominé par 3 zones principales que
Europe Occidentale, Asie, Amérique du Nord
sont …………………………………………………………………………………….………….
lesquelles représentent
82,7
90
à elles seules ……………………………%
des échanges de marchandises, et ………………………%
des
84,2
échanges de services et donc ………………..%
du commerce mondial.
Les 15 premiers pays exportateurs de marchandises et de services en milliards de $
2010
courants et en %
1. Etats-Unis
1 796
9,7
2. Chine
1 748
9,4
3. Allemagne
1 501
8,1
4. Japon
909
4,9
5. Pays-Bas
686
3,7
6. France
664
3,6
7. Royaume-Uni
633
3,4
8. Corée du Sud
548
2,9
9. Italie
545
2,9
10. Hong-Kong
507
2,7
11.-15. Belgique, Singapour, Canada, Russie, Espagne
2 226
12
Les dix premiers exportateurs mondiaux
9 537
51,3
Les quinze premiers exportateurs mondiaux
11 763
63,3
Plus précisément le commerce international est dominé par un petit nombre de pays. En
Etats-Unis, Chine,
effet, à eux seuls les 5 premiers exportateurs mondiaux (………………………………………………………
Allemagne, Japon et Pays-Bas
35,8
………………………………………………………………………..…………..…….. ) représentent ………………….%
du
51,3
commerce international, les 10 premiers exportateurs mondiaux représentent ……………….%
63,3
des échanges et les 15 premiers …………………….%.
Qui exporte ?
II Les théories du libre échange et du
protectionnisme
A. Les approches traditionnelles du commerce international : le
commerce international comme moteur et facteur de la croissance
1. Le mercantilisme
Le mercantilisme est une doctrine économique élaborée entre le XVIème et le
XVIIème siècle.
Il considère que l'enrichissement d'une économie nationale repose sur
l'échange mais dans le seul sens des exportations.
Dans le système mercantile, le commerce extérieur est considéré comme le moyen
permettant d'obtenir de l'or et d'accumuler des richesses au sein de la nation grâce à un
excédent commercial.
On vérifie alors la maxime : "nul ne gagne qu'un autre ne perde" d'A. de
Montchrétien.
Les auteurs mercantilistes nient les vertus d'une division du travail à l'échelle
internationale et légitiment les politiques autarciques de protection (les seules
importations légitimes sont celles de métaux précieux).
Cette conception de la "richesse" sera sévèrement critiquée par A. Smith dans
son ouvrage du même nom, celui-ci défendant l'idée selon laquelle la dite richesse
provient non pas d'une accumulation de métaux précieux mais de la production de biens
manufacturés, production qui est d'autant plus importante que l'échange international et
la division du travail existe.
De même, la conception selon laquelle par le biais du commerce international
"nul ne gagne qu'un autre ne perde" sera fortement critiquée par les auteurs classiques
(A. Smith et D. Ricardo) et néo-classiques (Hecksher-Ohlin-Samuelson) qui vont s’attacher
à montrer (sous certaines hypothèses) que :
2. La théorie des avantages absolus d’Adam Smith (1776)
Les analyses développées par ADAM SMITH forment le point de départ de la
théorie classique des échanges internationaux.
"si un pays étranger peut nous approvisionner en une marchandise à meilleur
marché que nous ne pouvons le faire nous mêmes, mieux vaut le lui acheter avec une
partie du produit de notre activité, employée dans des productions pour lesquelles nous
avons quelques avantages".
A. SMITH considère que l'élimination des obstacles aux échanges répand "l'opulence
générale" (richesse des nations) parce qu'elle ouvre la voie à une division du travail
rationnelle fondée sur des coûts de production différents selon les pays (en terme
moderne on dira sur des productivités du travail différentes selon les pays).
Ainsi, chaque pays devra se spécialiser dans la production et l'exportation des biens
qu'il réalise à un coût moins élevé que l'étranger ou ce qui revient au même pour
lesquels il dispose d'une productivité du travail plus élevée que les autres.
Les gains issus de cet échange seront ainsi partagés entre les deux pays : la
division internationale du travail permet ainsi aux deux pays concurrents d'accroître leurs
richesses, d'élargir le marché, d'accentuer leur division du travail et de baisser les prix.
Portugal
Grande
Bretagne
Coût d’un tonneau de vin en heures de
travail
80 h
120 h
Coût d’une mesure de tissu en heures
de travail
100 h
90 h
Coût total en autarcie
180 h
210 h
Coût total après spécialisation
160 h
180 h
20 h
30 h
Gain horaire procuré par la
spécialisation
La spécialisation et l’échange international ont donc trois avantages :
D’une part, la productivité globale des économies augmente puisque la
division internationale du travail (DIT) permet d’économiser du temps de
travail.
D’autre part, la production va augmenter car les pays vont pouvoir
consacrer les heures épargnées à une production supplémentaire du bien
pour lequel ils sont plus compétitifs.
> Enfin, ils vont acheter à moindre coût les produits qu'ils ne savent pas
fabriquer avec efficacité, ce qui augmente le pouvoir d'achat de leur
population.
La DIT est donc à l'origine du commerce international et ce dernier favorise la
croissance et le développement.
Cette démonstration n'est vraie que si le commerce international n'est pas entravé
par des droits de douane qui annuleraient l'avantage absolu, c'est à dire que si le
commerce international admet le libre-échange.
Pourtant, Adam Smith admet que des mesures protectionnistes puissent être
adoptées dans trois cas :
Lorsque l’indépendance nationale est menacée
Lorsque les autres pays sont protectionnistes
Lorsque l’emploi est gravement menacé.
Néanmoins, cette approche du commerce international en termes
"absolus" pose bien entendu problème pour les pays qui ne posséderaient aucun
avantage de ce type : seraient-ils pour autant exclus des bienfaits supposés de la
DIT, aucun autre pays n'ayant intérêt à commercer avec eux ?
En sens inverse, un pays qui se révélerait meilleur que les autres pour toutes les
productions aurait-il intérêt à produire lui-même tout ce dont-il a besoin ?
La réponse que D. RICARDO (1772-1823) apporte à ces questions est connue sous le
nom de "théorie des avantages comparatifs".
3. La théorie des avantages relatifs de David RICARDO (1816)
David Ricardo (1772-1823) reprend le modèle d'Adam Smith mais cette fois-ci un des deux
pays est le plus efficace pour les deux produits. On peut alors supposer que ce pays n'a pas
intérêt à se spécialiser et à échanger. Pourtant, Ricardo va démontrer que les pays ont
intérêt à se spécialiser dans le produit pour lequel il dispose d'un avantage comparatif ou
relatif, c'est à dire là où ils ont la plus grande supériorité ou la moins grande infériorité.
Avantage comparatif = Productivité du pays A/Productivité du pays B
Portugal
Grande
Bretagne
200 h
Coût d’un tonneau de vin en heures de
40 h
travail
Coût d’une mesure de tissu en heures de
80 h
100 h
travail
Avantage comparatif dans le vin du
200/40 = 5
Portugal
Avantage comparatif dans le tissu du
100/80 = 1,25
Portugal
Coût total en autarcie
120 h
300 h
Coût total après spécialisation
80 h
200 h
Gain horaire procuré par la
40 h
100 h
spécialisation
Quantité produite après la spécialisation 3 tonneaux de 3 mesures de
vin
drap
. La spécialisation a donc augmenté la production mondiale de 2 tonneaux de vin et de
2 unités de tissus supplémentaires.
Chaque pays va pouvoir échanger ses excédents et gagner à l'échange à la
condition que les prix relatifs du marché mondial ou termes de l'échange soient
compris dans la fourchette des prix relatifs de l'échange interne :
Prix relatif = prix d’un bien B / prix d’un bien A
Dans notre exemple, la fourchette des prix relatifs internes se situe entre 2 (le tissu coût 2
fois plus cher que le vin au Portugal) et 0,5 (il faut deux fois moins d’heures pour fabriquer
du tissu que du vin en Grande-Bretagne). Ainsi, si le prix mondial s'établit à 1 (une tonneau
de vin s’échange contre une unité de tissu), le Portugal gagne 1 mesure de tissu soit 100%
de tissu en plus en vendant son vin et la GB gagne 1 tonneau de vin soit 100% de vin en
plus en vendant une unité de tissu. Mais, si le prix mondial se fixe à 3 tonneaux de vin pour
1 mesure de tissu, le Portugal perd 0,33 mesure de tissu en plus (une perte de 33%) alors
que la GB gagne 5 tonneaux (un gain de 400% !).
Portu
gal
Grande
Bretagn
e
40 h
200 h
Coût d’un tonneau de vin
en heures de travail
Coût d’une mesure de
80 h
100 h
tissu en heures de travail
Avantage comparatif
200/40 = 5
dans le vin du Portugal
Avantage comparatif
100/80 =
dans le tissu du Portugal
1,25
Coût total en autarcie
120 h
300 h
Coût total après
80 h
200 h
spécialisation
Gain horaire procuré
40 h
100 h
par la spécialisation
Quantité produite après 3
3
la spécialisation
tonneau mesures
x de vin de drap
ici, la fourchette des prix relatifs
internes se situe entre 2 (le tissu
coût 2 fois plus cher que le vin
au Portugal) et 0,5 (il faut deux
fois moins d’heures pour
fabriquer du tissu que du vin en
Grande-Bretagne). Ainsi, si le
prix mondial s'établit à 1 (une
tonneau de vin s’échange contre
une unité de tissu), le Portugal
gagne 1 mesure de tissu soit
100% de tissu en plus en
vendant son vin et la GB gagne 1
tonneau de vin soit 100% de vin
en plus en vendant une unité de
tissu. Mais, si le prix mondial se
fixe à 3 tonneaux de vin pour 1
mesure de tissu, le Portugal perd
0,33 mesure de tissu en plus
(une perte de 33%) alors que la
GB gagne 5 tonneaux (un gain
de 400% !).
Cette démonstration suppose un certain nombre
d’hypothèses :
•L’immobilité internationale des facteurs
•les rendements sont constants ce qui signifie
qu’un pays avantagé le restera et qu’il n’y a pas
d’économies d’échelle.
•Le commerce mondial est un commerce
interbranche
4. Le théorème HOS (1933)
HECKSCHER et OHLIN ont montré que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la
production de la marchandise pour laquelle il a un avantage comparatif en terme de
dotations factorielles. C’est-à-dire que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la
marchandise qui utilise de manière intensive le facteur de production (travail ou capital
technique) dont il est par rapport aux autres le mieux doté et il doit par la suite tendre à
exporter cette marchandise.
P. A. SAMUELSON (1941, 1948 et 1949) montrera par la suite qu’il résulte de la
spécialisation une tendance à l’égalisation du prix des facteurs de production dans les
différents pays, puisque le facteur qui est abondant dans un pays est davantage demandé
(son prix augmente) alors que le facteur rare, moins demandé, voit son prix baisser.
• Hypothèse n°1 - Deux facteurs : le travail n’est pas le seul
facteur de production. Il faut lui adjoindre le facteur capital
(dont la terre). Mais ces deux facteurs sont immobiles au
niveau international comme dans la théorie de Ricardo.
• Hypothèse n°2 - Un coefficient de capital identique : les
technologies de production sont identiques d’un pays à
l’autre, mais diffèrent selon les branches d’activité, c’est-à-dire
que, quel que soit le pays, pour produire du blé il faut utiliser
une proportion identique de travail, de capital et de
ressources naturelles, mais que la production d’automobiles
nécessite, elle, une utilisation de facteurs différente.
La loi de la dotation de facteurs (encore appelée " loi d'Heckscher-Ohlin ") peut être
énoncée comme suit :
chaque pays dispose d'un avantage comparatif et a intérêt à se spécialiser
dans les produits qui utilisent le facteur de production dont il dispose en
abondance.
Elle consiste à observer que les pays richement dotés en travail (pays à bas
salaires) disposent d'une supériorité dans les productions intensives en maind'oeuvre, telles que le textile par exemple. De même, les pays richement dotés en
capital disposeront d'un avantage de coûts comparés dans les productions
capitalistiques, telle que la production d’avions par exemple, les pays disposant
d'abondants gisements pétrolifères pourront se spécialiser dans l'extraction (et, le
cas échéant, le raffinage) du pétrole, etc.
L’échange international de marchandises se révèle donc être un échange de
facteur abondant contre des facteurs rares.
Le théorème HOS montre que le commerce international enrichit mutuellement les
pays qui commercent et tend à égaliser dans tous les pays la rémunération réelle (en
pouvoir d'achat) de chacun des facteurs de production.
En effet, le pays qui se sera spécialisé dans une industrie à forte intensité de maind’oeuvre va augmenter la demande de travail. Le facteur travail va devenir plus rare et
donc plus cher (les salaires sont ainsi appelés à augmenter en Chine).
A l’inverse, le facteur capital, moins utilisé, va devenir plus abondant et donc moins
cher.
Le libre-échange produirait donc des effets particulièrement bénéfiques. Grâce à lui,
les différences des niveaux des salaires, ainsi que les disparités des taux de profits de
pays à pays tendraient à disparaître. Les économies nationales deviendraient de plus
en plus similaires. On retrouve la théorie de la convergence des économies.
Pays B richement doté en
facteur K
Pays A richement
doté en facteur travail
Coût du capital moins élevé
Coût de la main doeuvre
moins élevé
Spécialisation et DIT
Échange international
Économies de travail et
de K
Hausse de la demande de
travail
Hausse de la production
Hausse du coût du travail
Hausse de la demande
de K
Hausse du coût du K
Convergence des niveaux
de développement
La qualité des facteurs de production doit être aussi prise en compte. Cette analyse a été
esquissée par W. LEONTIEFF en 1953 et 1956 dans un célèbre paradoxe.
Pensant vérifier la théorie HOS et montrer que les Etats-Unis exportent des
biens « capital intensif » et importent en échanges des biens « labor intensif » puisqu’à
cette époque comparativement aux autres nations les Etats-Unis ont une dotation
factorielle où le capital est plus abondant que le travail, il observe, paradoxalement, le
contraire à savoir que les Etats-Unis exportent surtout des produits à forte intensité en
travail et non en capital.
Ce constat semble donc contredire le théorème d’HOS ; mais en réalité selon
W. Léontieff il ne fait que le prolonger. En effet, il faut tenir compte de la qualité des
facteurs de production. Ainsi, W. LEONTIEFF explique son paradoxe en affirmant que le
travailleur américain, plus qualifié et plus productif, vaut trois travailleurs étrangers et
au final les Etats-Unis sont comparativement aux autres nations relativement mieux
dotés en facteur travail.
– Les avantages cumulatifs du commerce mondial en libreéchange :
La spécialisation permet une économie de travail et une hausse de la
productivité globale
Les coûts unitaires vont diminuer ainsi que les prix. La compétitivité
du pays va augmenter ce qui va permettre aux firmes de vendre plus
sur les marchés intérieurs et extérieurs.
> L’échange international provoque une pression à la baisse sur les
prix. L’importation de produits moins chers et le renforcement de la
concurrence poussent les prix à la baisse ce qui augmente le pouvoir
d’achat des consommateurs qui vont augmenter leur demande de
services internes.
Les limites de l’analyse traditionnelle
Il n'existe pas une mais deux divisions internationales du travail
1. Les théories classique et néo-classique du commerce international n'expliquent
qu'en partie les caractéristiques des échanges internationaux concrètement
observables. Elles ne permettent pas de rendre compte par exemple de la forte
densité des échanges au sein du monde industriel (entre pays similaires) et de la
faiblesse des échanges Nord-Sud (entre pays différents par les dotations et la
technologie).
La « logique des différences » (de coûts, de dotations, de technologie) inhérente
aux analyses classiques et néo-classiques voudrait que le commerce se développe
principalement entre pays dissemblables. Tel n'est pas le cas, bien au contraire.
Comment se fait-il que les pays du Nord échangent-ils essentiellement entre eux ?
Flux des exportations mondiales en 2010 (en % du commerce mondial
de marchandises)
6.4
Amérique du Nord
(16.9)
2.8
Asie (28.4)
5.4
1.9
5.4
2.8
3.5
Europe occidentale
(37.9)
26.9
16.6
2. Contrairement à la théorie traditionnelle de Ricardo et d’HOS, le
commerce mondial ne repose pas seulement sur des différences de
productivité et de coûts. Il repose aussi sur des différences de produits.
Pour comprendre ces échanges de produits similaires entre pays
développés, les économistes
keynésiens se tournent vers la demande.
B. les explications contemporaines du commerce international
1. Innovation et cycle de vie du produit
Dans la recherche des déterminants des échanges
internationaux l’accent va être mis, dans les années 60, sur la RechercheDéveloppement et ses conséquences, le progrès technique et les
innovations.
R. VERNON exposera dans ce sens sa théorie sur le cycle de vie du
produit.
Lors de la création d’un nouveau produit, les entreprises nationales innovantes vendent exclusivement le
produit sur le territoire national, puis à la fin de la phase de nouveauté commencent à apparaître des
exportations, peu importantes quantitativement et destinées aux fractions les plus aisées des
2
4
3
étrangers. Lors de la phase de maturité, des concurrents commencent à se manifester en mettant en
vente sur le marché national ainsi que sur les marchés étrangers des produits très proches. Aussi
pour lutter contre la concurrence qui menace leurs exportations, les firmes innovantes vont installer
des filiales à l’étranger ce qui va tendre à diminuer les flux commerciaux. Avec la phase de
sénescence, la production dans le pays diminue et les importations en provenance des filiales
étrangères des firmes nationales ne cessent de croître.
Le cycle de vie du produit de Vernon : un produit est lancé dans le pays qui l'a créé,
puis exporté,
lorsque la demande s'accroît, vers des pays à niveau égal de développement.
Ensuite, une fois le produit normalisé, sa production peut être délocalisée ce qui
suscite des échanges intra-firmes au sein des firmes multinationales qui sont, en
partie, des échanges intra-branches.
Ainsi, contrairement à la théorie traditionnelle, ce n’est pas l’avantage comparatif
qui crée la spécialisation et l’échange mais l’inverse.
En effet, lorsque deux pays ont des dotations de facteurs identiques, ils ne
devraient avoir aucun intérêt à échanger. Pourtant, en se spécialisant et en
échangeant, ils agrandissent la taille de leur marché et dégagent des économies
d’échelle qui leur donnent un avantage comparatif. On a donc la séquence :
Echange international => Economie d’échelle => spécialisation => avantage
comparatif
2. Des avantages comparatifs spontanés aux avantages comparatifs construits
les nouvelles théories du commerce international développées par E.
HELPMAN et P. KRUGMAN considèrent que les Avantages comparatifs sont
plus construits que spontanés. C’est-à-dire que les avantages comparatifs sont
plus la conséquence des échanges internationaux que leur origine. En se
spécialisant et en prenant part au commerce mondial, chaque pays multiplie
ses avantages ; ce n’est pas parce qu’un pays est plus compétitif dans un
produit qu’il l’exporte, mais c’est surtout en exportant qu’il devient plus
compétitif.
Plus
précisément,
l’ouverture
internationale
crée
l’avantage
comparatif car elle permet la spécialisation et engendre un effet de
dimension
3. La demande de diversité des consommateurs
Dans ce cadre selon B. Lassudrie-Duchène (1971) il faut relâcher l’hypothèse
classique et néo-classique d’homogénéité des produits. L’idée ici développée est
que les produits d’une même branche ne sont pas identiques. Ils sont
hétérogènes dans leurs caractéristiques, même si leur utilité est la même. Ils
vont différer par leur couleur, leur packaging, leur publicité, leur marketing, leur
image, le service après-vente proposé, leur qualité…
De plus, selon Lassudrie-Duchêne, la demande des consommateurs est une
demande de différence dans la similarité.
L’existence d’un commerce international ne s’explique alors pas tant par des
différences de prix, et donc de coûts de production, mais par la différenciation
des produits, et donc par des politiques stratégiques de recherche, de qualité, de
marketing et de publicité. La compétitivité structurelle supplante alors la
compétitivité-prix.
si les échanges intra-branches se développent entre pays
présentant des dotations factorielles proches, il n’en reste
pas moins que les produits ne sont pas rigoureusement
identiques (une Renault n’est pas une Opel).
Ils présentent un potentiel de différentiation résultant de leur
image de marque, de leurs qualités spécifiques. En effet, le
goût du consommateur pour la variété offre une part de
marché à tout exportateur qui propose une spécification
différenciée d’un même produit générique.
Ceci résulte de la volonté du consommateur de se
différencier en acquérant des produits ayant une image de
marque valorisante.
Le commerce intra-branche : les échanges intra-branches
sont des échanges de similarité qui résultent de la proximité
des économies. Un commerce intra-branche est un commerce
qui se fait à l'intérieur de la branche pour des produits qui se
distinguent, soit au niveau de leur utilisation (papier
couché/papier journal), soit au niveau de leur technologie
(photo papier/photo numérique), soit au niveau de leur marque
(Renault/Fiat), soit au niveau de leur qualité. Ce commerce
met en concurrence des pays au niveau de développement
comparable (échange de biens manufacturés contre d'autres
biens manufacturés).
La compétitivité hors-prix ou structurelle : Un pays détient
une compétitivité structurelle ou hors-prix lorsque, à prix
équivalent, ses produits sont mieux adaptés à la demande
mondiale. Afin de s’adapter en permanence à l’évolution de la
demande, à l’émergence de nouvelles concurrences et de
nouvelles exigences du consommateur, chaque entreprise doit
faire preuve de toujours plus de réactivité pour préserver ses
positions sur ses marchés, les développer et en conquérir de
nouveaux.
R et D
innovations
Politique
commerciale
toyotisme
flexibilité
Qualité et
différenciation du
produit
Compétitivité structurelle ou hors-prix
IDE
Adaptation aux
variations de la
demande
La politique de recherche et d’innovation va permettre une double
différenciation des produits :
Une différenciation verticale des produits qui consiste à décliner une
gamme de produits à partir d'un produit central pour satisfaire les besoins
de différenciation des clients qui n’ont pas les mêmes revenus (de la Twingo
à l’Espace pour Renault). Les Allemands ont tendance à se positionner sur
le moyen et le haut de gamme.
Une différenciation horizontale des produits qui consiste à augmenter la
variété des produits pour satisfaire la diversité des goûts des
consommateurs (ordinateur de bureau, ordinateur portable,
ultraportables,…). Le design entre dans cette logique de différenciation.
L’entreprise qui saura innover dispose d’un monopole temporaire pour
conquérir les marchés extérieurs indépendamment du prix (Apple avec
l’Iphone ou l'Ipad par exemple). Dans un contexte de mutations
technologiques accélérées, la recherche-développement et l’innovation sont
devenues un atout primordial de compétitivité.
•Le libre échange renforce la concurrence ce qui pèse sur
les prix et oblige les entreprises à innover soit en terme de
procédé pour réduire leurs coûts de production, soit en
terme de produits pour se différencier de ses concurrents
•La hausse de la taille des marchés va dégager des économies
d’échelle. (ceci n’est pas vrai dans la théorie deRicardo)
•Enfin, les échanges de biens et de services permettent des
transferts de technologie qui bénéficient aux pays moins avancés et
leur permettent un rattrapage.
On voit donc surgir une nouvelle division internationale du travail dans laquelle :
Les pays du Nord échangent entre eux des produits similaires (des produits
chimiques, des médicaments, des biens d’équipement, des automobiles, des produits
de télécommunications, des produits électroniques...mais aussi des produits agricoles
et alimentaires). Ce commerce intra-branche représente plus de la moitié des
échanges.
Les pays du Nord échangent avec les pays émergents des biens
manufacturés différents. Les pays du Sud exportent des produits intermédiaires
(acier), des biens de consommation (textile, cuir, habillement, jouet) mais aussi des
produits des NTIC (électronique grand public, télécommunications). Ce commerce
interbranche se développe avec le transfert d’une partie de l’industrie mondiale dans
les nouveaux pays industrialisés (NPI) et l’ensemble constitué du Brésil, de la Russie,
de l’Inde et de la Chine.
Les pays du Nord échangent avec le reste des pays du Sud des produits
manufacturés contre des produits primaires car l’ancienne DIT n’a pas disparu.
C. Les vertus du protectionnisme : les analyses critiques à l’égard
du libre échange
1. Qu’est-ce que le protectionnisme
Le protectionnisme est une politique économique interventionniste menée
par un État dans le but de protéger son économie contre la concurrence des autres
États. Les mesures protectionnistes consistent essentiellement à freiner les
importations (barrières douanières, normes contraignantes, freins administratifs...),
encourager les exportations (subventions diverses, incitations fiscales), privilégier les
entreprises nationales dans les appels d'offres de marchés publics, empêcher les
investisseurs étrangers de prendre le contrôle d'entreprises nationales...
2. Les instruments du protectionnisme
Protection tarifaire
1 – Droits de douane
Non-tarifaire au sens
strict
Protectionnisme
déguisé
1 – Quota (limitation
quantitative)
1 - Dumping
2 – Accords
d’autolimitation
2 – Manipulation des
changes
3 – Normes
techniques
3 - Subventions
4 – Normes sanitaires 4 – Avantages fiscaux
5 – Règles
administratives
5 – Accés privilégié
aux marchés publics
3. Les théories partisanes du protectionnisme
a) Le protectionnisme pour favoriser le libre échange, ou la théorie du protectionnisme
éducateur
La protection des industries naissantes (F. List, 1789-1846), une entreprise qui
lance une nouvelle production supporte dans cette phase de lancement des coûts très
élevés (coûts d’apprentissages…), cette entreprise ne pourra pas lutter contre les
entreprises qui produisent le même type de bien et depuis plus longtemps qu’elle.
List considère que les concurrents sont tous des étrangers, il est donc favorable à la
prise de mesures protectionnistes, provisoires, qui a pour but de permettre à cette
entreprise de se développer à l’abri de la concurrence étrangère. Lorsque l’entreprise
parvient à maîtriser ses coûts et qu’elle est devenue compétitive, List est favorable au
libre échange.
b) Le protectionnisme défensif , l’approche de Nicholas KALDOR
Le protectionnisme défensif de Nicholas Kaldor (1908-1986), il consiste à protéger
les entreprises de la concurrence étrangère notamment lorsque les entreprises sont en
difficulté à cause de celle-ci, à court terme cela peut protéger les entreprises menacées de
disparaître, il permet donc de sauvegarder des activités qui sont peu compétitives et au
final à court terme de sauvegarder des emplois. De plus le protectionnisme va permettre
de laisser du temps au pays pour prendre des mesures de reconversion et de reclassement.
III La globalisation financière ou le
développement des FTN
1) La naissance du GATT
En 1947, les accords du GATT (General Agreement on
Tariffs and Trade, Accords Généraux sur les Tarifs douaniers et le commerce) sont signés.
Le GATT a pour objectif de coordonner internationalement la libéralisation du commerce
extérieur.
Au centre du GATT il y a le MULTILATÉRALISME
L’objectif principal de l’accord était l’abaissement des droits de douane et la réduction
des restrictions quantitatives ou qualitatives aux échanges.
2) Les principes du GATT
a/ Absence de discrimination entre les pays membres,
clause de la nation la plus favorisée ou multilatéralisme :
les règles s’appliquent à tous les signataires et ne peuvent pas être négociée
de pays à pays (refus du bilatéralisme). Tout ce qui est accordé à un pays doit
l’être aux autres.
principe de réciprocité :
la réciprocité (ou principe du donnant-donnant)
: un pays qui reçoit des avantages commerciaux est tenu d'accorder en retour des
concessions
équivalentes.
b/ Absence de discrimination concernant les produits :
Chaque pays s'engage à appliquer les mêmes règles (fiscalité, normes) sur son territoire
au niveau des produits et entreprises étrangers qu'au niveau des produits et entreprises
nationaux.
c/ Interdictions des restrictions quantitatives et abaissement des barrières
douanières
d/ Interdiction du Dumping et des subventions à l’exportation
3. Les principaux résultats du GATT
Taux d’ouverture de 1950 à 1995 pour l’économie mondiale
Réduction des droits de douane :
4. Mais aussi ses limites
Le commerce des textiles et des vêtements ainsi que l’agriculture et les services n’étaient
pas couverts par le GATT (sauf Uruguay Round)
Aussi, les tarifs douaniers sont restés très élevés pour l’agriculture et les services.
Tarifs douaniers par pays et par secteur d’activité en 1994
l’OMC
153 états membres ce qui représente 97% du commerce mondial
champ d'action beaucoup plus vaste (marchandises mais aussi services, propriété
intellectuelle), par ailleurs il constitue une enceinte de négociation permanente qui évite
la technique assez lourde des cycles de négociations.
2. Ses buts sont de favoriser par la libéralisation des échanges une croissance non
inflationniste et créatrice d'emplois.
Prendre en compte l'objectif de développement durable : le développement est durable
lorsqu'il répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations
futures à répondre à leurs propres besoins.
Promouvoir la participation des PED aux échanges mondiaux.
La globalisation financière est un prolongement du libre échange : les capitaux
peuvent circuler librement d’un pays à l’autre. Au lieu de produire localement puis
d’exporter, les firmes peuvent vouloir produire directement à l’étranger. On parle alors
d’IDE ou de délocalisation :
1)Au sens strict, la délocalisation consiste à changer de lieu une unité de
production ; il s’agit alors de l’ouverture d’une unité de production à l’étranger,
concomitante à la fermeture d’une unité locale, sans que soit affectée la
destination des produits.
2)Dans un deuxième sens, la délocalisation désigne le recours à la sous-traitance
proposée par une société étrangère afin de fournir des biens ou des services
auparavant produits localement.
3)Dans un troisième sens, on parle de délocalisation pour toute création d’unité
de production à l’étranger plutôt que sur le territoire national, sans fermeture
d’usine dans le pays d’origine.
B LE DEVELOPPEMENT DES FIRMES MULTINATIONALES :
L’EMERGENCE D’UN NOUVEL ACTEUR DANS LA DIT
1. Les IDE d’hier à aujourd’hui
Il serait faux de croire que les flux des IDE sont un phénomène récent. En effet,
les flux d’IDE existent dès le 19ème siècle.
A cette époque ils sont orientés aux 2/3 des pays occidentaux vers les pays en
développement.
Ainsi, en 1914 sur 100 euros d’IDE 62,8 € sont situés dans les pays en
développement.
Qui gagne en intensité
24,3%
Stocks x 4
relativement au
PIB mondial
Les stocks D’IDE
à travers le monde
En milliards de $
et en % du PIB mondial
18,0%
14 909
8,8%
6,5%
1 815
6 209
Stocks x 220
599
1960 1980
1990
2000
2008
Pays émergents
PED
PDEM
Répartition des stocks d’IDE entrants
Part multipliée
par 1,7
75
67,3
62,8
63,9
75
62,2
Part divisée
par 2
37,2
32,7
25
1914
1960
1975
37,8
1985
25
1995
32,4
2011
Stocks et répartition des stocks des IDE entrants en %
1914
1960
1980
1990
2000
2010
2011
37,2
67,3
57,5
75,1
75,9
64,8
63,9
Zone euro
22,1
25,6
21,8
25,5
24,6
France
4,5
4,7
5,2
5,3
4,7
Etats-Unis d’Amérique
11,9
26,0
37,3
17,1
17,2
42,5
24,9
23,3
31,4
32,4
Afrique
5,9
2,9
2,1
2,8
2,8
Amérique du Sud sans le Brésil
2,6
1,8
2,5
2,2
2,4
Asie du Sud-Est
2,6
3,1
3,6
4,9
5,3
Economies émergentes
0,0
0,0
0,8
3,8
3,7
Brésil
2,5
1,8
1,6
3,4
3,3
Chine
0,1
1,0
2,6
3,0
3,5
Inde
0,0
0,0
0,2
1,0
1,0
698
2 081
7 450
19 906
20 438
PDEM en %
PED en %
STOCK en milliards de $
62,8
nd
32,7
68
D’après Manuel de Statistiques du CNUCED Ed. 2011, Février 2012
Principaux pays d'accueil des IDE à fin 2010 (données en milliards de dollars)
Principaux pays investisseurs à fin 2010 (données en milliards de dollars)
Flux d’IDE entrants (en % du total)
Pays développés
Pays en développement
Pays émergents
Flux d’IDE sortants (en % du total)
Pays développés
Pays en développement
Pays émergents
2. Les motivations des FMN
La prise de contrôle de matières premières, une raison
historique
Le premier objectif est d’acheter ou encore celui du contrôle et de l’exploitation des
matières premières.
Cette stratégie d’implantation à l’étranger, qui se décide en fonction de la localisation des
matières premières, est dominante à la fin du XIX et au début du XX mais reste une réalité
aujourd’hui.
Les sept sœurs du pétrole la United Fruit Company, les cinq géants du grain, les diamants,
… Ce sont les FMN dites primaires.
La recherche de débouchés extérieurs, une seconde raison à
partir des années 1950
Les limites à la croissance interne des entreprises les incitent à rechercher des
débouchés externes par les exportations et le développement des filiales à l’étranger.
Les pays développés sont le lieu privilégié d’implantation de ce type d’investissement.
Au delà de l’accroissement du nombre de consommateurs les avantages sont
multiples :
- Réduction des coûts liés aux transports
- Mieux connaître le marché
- Effet de marque auprès des consommateurs (proximité locale, création d’emplois)
- contourner les mesures protectionnistes
Ce sont les FMN dites à stratégies commerciales (IBM, Ford et Carrefour en Asie,
Mac Donald’s)
1302 Hypermarchés
6252 Maxidiscompte
2919 Supermarchés
4813 Proximité
A la recherche des avantages comparatifs, une troisième raison
(à partir des années 70-80)
Depuis une trentaine d’année une nouvelle raison de produire à l’étranger a
pris une importance croissante : la pression des coûts de production et plus largement la
recherche d’avantages comparatifs.
Dans ce cadre, ces IDE qualifiés de verticaux accentuent la DIT de complémentarité.
Ce sont les FMN dites à stratégies productives.
A la recherche de constitution de conglomérats (à partir des années 90)
Depuis une vingtaine d’année une dernière raison est apparue celle de la
recherche de véritable conglomérat. En effet, avec la globalisation les FMN cherchent à
constituer de grands groupes réunissant des sociétés industrielles, commerciales mais
également financières. Elles utilisent les stratégies précédentes selon les coûts, les
marchés, les nouveautés technologiques, et les gains financiers. Pour cela elles multiplient
les accords de fusions et d’acquisitions.
Ce sont les FMN dites à stratégies globales
La mise en place de la Décomposition Internationale des processus
productifs et le développement des échanges intra-firmes
La production des entreprises multinationales se fait de plus en plus sur le
mode de la fragmentation ou de l’intégration verticale : les activités productives sont
réparties sur un réseau international de sites, chaque site étant spécialisé dans la
production d’un ou plusieurs biens intermédiaires, lesquels constituent des inputs
pour d’autres sites ce qui génère des échanges intra-firmes.
A Les stratégies de localisation
20 Minutes, 12 octobre 2005.
Fabrication d’un iPod produit en octobre 2005 et vendu 299 dollars.
Marge
brute du
fournisseur
Fournisseur
Lieu de
fabrication
Toshiba (Japon)
Chine
73,39
19,45
Toshiba-Matsushita
Japon
23,27
6,68
Broadcom (US)
Taiwan Singapour
8,36
4,39
Contrôleur général
PortalPlayer (US)
US ou Taiwan
4,94
2,21
Assemblage
Inventec (Taiwan)
Chine
3,86
3,86
ND (Japon)
ND
2,89
0,87
Samsung (Corée)
Corée
2,37
0,67
Back enclosure
ND (Taiwan)
ND
2,30
0,69
Mainboard
PCB (Taiwan)
ND
1,90
0,57
Mémoire mobile
Elpida (Japon)
Japon
1,85
0,46
125,13
39,85
Composant
Disque dur
Module d’affichage
Contrôleur vidéo
Batterie
Mémoire SDRAM
Ensemble des 10 principaux composants
Autres composants
19,28
Ensemble consommations intermédiaires
Conception,
marketing
Prix
d’usine
Apple (US)
Distribution (gros et détail) Prix final
144,40
US
224,40
80
299,40
75
Vendu 299 dollars, l’iPod génère un peu plus de 195 dollars de profits dont 80 dollars
pour Apple.
3) Le développement des échanges intra-firmes
Le commerce intra-firme désigne les échanges internationaux de
biens ou de services entre différentes entreprises appartenant au même
groupe.
Logiquement l’on constate que ce sont dans les secteurs les plus
concentrés et les plus intenses en capital (automobile, pharmacie,
Equipement électrique) que les échanges intra-firmes sont les plus élevés
alors que dans les secteurs peu concentrés (les petites structures demeurent
la règle) et à forte intensité en main d’œuvre que les échanges intra-firmes
sont les moins importants.
De récentes études considèrent qu’aujourd’hui un tiers des échanges
internationaux au sein des PDEM sont des échanges intra-firmes.
Exportations
Importations
1990
2000
1990
2000
Etats-Unis
dont firmes américaines
dont firmes non américaines
32.8
23.1
9.7
36.2
27.7
8.6
43.7
16.1
27.6
39.4
17.2
22.2
Japon
dont firmes japonaises
dont firmes non japonaises
16.6
14.5
2.1
30.8
28.6
2.2
14.7
4.2
10.5
23.6
14.8
8.8
France
dont firmes européennes
dont firmes européennes
34.0
21.0
13.0
40.6
23.0
17.6
19.0
7.0
11.0
35.8
7.5
28.3
IV Faut-il craindre la mondialisation
en particulier pour l ’emploi?
1) Les conséquences positives pour les pays du Sud
- Accroissement du PIB (Investissement facteur de croissance) ;
- Embauche (hausse du PA, de la conso, baisse du chômage)
- Transferts de technologie
- Hausse des revenus des ménages et à terme accroissement des recettes de l’Etat
- Appréciation de la monnaie nationale du fait des IDE et d’un accroissement des
exportations (baisse du prix des importations). L’appréciation de la monnaie attire
d’autres IDE
2) Les conséquences négatives pour les pays du Sud
-Instabilité , l’IDE peut se retirer et conduire à la destruction d’emplois
- Dépendance voire soumission vis-à-vis de l’étranger / le pays risque de se laisser
enfermer dans des spécialisations nécessitant une main d’œuvre peu qualifiée
- Industrialisation forcée et risque de pénurie agricole (si industrialisation avant la
révolution verte)
- Creusement des inégalités entre les secteurs ou certaines zones géographiques
- Les profits peuvent être rapatriés et non réinvestis
- Appauvrissement du pays en ressources
3) Les délocalisations sont favorables aux pays riches
-le secteur industriel a perdu quelques 1.5 millions d’emplois en 20 ans
mais durant les années 80 et 90 les exportations de produits industriels progressent au
même rythme que celui des importations. Cependant les différences sont grandes selon les
secteurs .
La France reste attractive pour les IDE étrangers en raison d’une main d’œuvre qualifiée et
productive et des infrastructures de qualité.
- La chute spectaculaire des emplois industriels résulte des transformations du système de
production et des modes d’organisation : la productivité du travail augmente de 4% par an
alors que le PIB n’augmentait que de 1.5 à 2% par an.
- Le recours croissant à l’externalisation
Mais faute de compétitivité suffisante l’ouverture internationale peut remettre en
cause des productions nationales et ainsi détruire des emplois
La France connaît des points faibles par rapport à ses concurrents
dans certains secteurs tels que :
Dès lors de nombreux emplois ont été perdus dans ces secteurs, et
les plans de reclassement des salariés se sont multipliés.
L’industrie du textile en France
1960
1980
2000
2006
Production nationale en % des ventes
97,2
82,3
50,1
41,7
Importations en % des ventes
2,8
17,7
49,9
58,3
665,6
430,8
141,9
85,4
Emplois en milliers
La production des constructeurs automobiles
français réalisée en France
2011-2012
L’emploi en France de 1952 à 2006
- Les délocalisations se font principalement du Nord vers le Nord :
La majorité des IDE durant les années 90 et début 2000 était constituée d’échanges croisée
entre l’Europe et les USA. On assiste toujours à un phénomène de polarisation là où se
concentre la matière grise mondiale, même si la main d’œuvre y est chère.
- En délocalisant, les entreprises gagnent en compétitivité. Ceci permet une baisse des prix
qui permet à son tour d’augmenter le pouvoir d’achat donc la consommation et le
développement de nouveaux secteurs d’activité (thèse du déversement). Ainsi, la
délocalisation de la fabrication du matériel informatique par les USA a permis une baisse
des prix de 10 à 30% supérieure à ce qu’elle aurait été sans ce processus.. Cette baisse des
prix a permis la création d’un surplus de richesse de 230 milliards de $ entre 1995 et 2002,
soit un supplément de 0.3% de PIB par an.
4) Les délocalisations sont dangereuses pour les pays riches
La montée en gamme des pays en développement et le dévpt des NTIC rendent
délocalisables y compris les services
Du coup tous les emplois sont menacés : l’Inde, paradis de la délocalisation high tech : de 6000€ par an pour un ingénieur parlant anglais, plus de 165 000 diplômés par an
sortant d’écoles d’ingénieurs réputées, un réservoir de 650 000 ingénieurs anglophones…
Les salariés du Nord mis en concurrence avec ceux du Sud ce qui joue à la baisse sur les
conditions de travail au Nord
Elles sont durement ressenties localement : la délocalisation est souvent d’abord un enjeu
territorial
Enfin, le mouvement des délocalisations est une tendance lourde dont certains estiment
qu’il va connaître une forte accélération dans les prochaines années. Ainsi la masse
salariale américaine délocalisée était estimée à 4 milliards de $ en 2000, 24 en 2005 et
sans doute 65 en 2010. Et l’Europe devrait suivre le mouvement, avec u décalage de
quelques années.
B
Que faire face aux délocalisations ?
•Abaisser le coût du travail ?
•Doper l’innovation et la recherche
•Durcir les règles du jeu pour les entreprises qui délocalisent
•Renforcer les normes sociales mondiales
•Augmenter les coûts du transport
•Agir sur la fiscalité : la question de la TVA sociale
Question d’actualité
2 mesures du
rapport Galois
COÛT DU TRAVAIL
La proposition phare est la baisse de 30 milliards d'euros, soit 1,5 % du PIB, des
cotisations sociales, de préférence en un an, au plus en deux ans. Les cotisations famille
et maladie versées par l'employeur seraient réduites de 20 milliards, celles des salariés
de 10 milliards. Ces baisses ne cibleraient pas que les bas salaires mais s'appliqueraient
également à ceux représentant jusqu'à 3,5 fois le SMIC (près de 4 990 euros).
Pour assurer le financement de la protection sociale, 20 à 22 milliards d'euros seraient
récupérés en augmentant la CSG de 2 points, 5 à 6 milliards d'euros en relevant la TVA de certains
produits qui bénéficient de taux réduits, et 2 à 3 milliards en jouant sur la fiscalité anti-pollution
(taxe carbone) et celle des transactions financières, de l'immobilier et les niches fiscales.
EDUCATION, RECHERCHE ET INNOVATION
Les budgets de la recherche et du soutien à l'innovation seraient
"sanctuarisés" pendant le quinquennat, et 2 % des achats courants de l'Etat réservés
à des innovations de PME.
Les entreprises se rapprocheraient des universités et établissements
scolaires techniques ou professionnels. Elles entreraient au conseil d'administration
de ces derniers.
Le nombre de formations en alternance serait doublé sur le quinquennat
et un droit individuel à la formation serait attaché à chaque personne, et non à
l'emploi qu'elle occupe.
La priorité serait donnée par le Commissariat à l'investissement au
numérique, aux nanotechnologies, à la santé ou encore à la transition énergétique.